• il y a 8 ans
Le concept d'espèce éteinte n'a pas été relié immédiatement à la notion d'évolution. Au XIXe siècle la paléontologie s'empare cependant avec zèle de la question de l'origine des espèces.

La notion d’espèce éteinte n’a été clairement perçue dans un contexte d’évolution biologique qu’avec la publication de L’Origine des espèces de Darwin. Jusqu’alors les concepts d’ « espèce analogue » (Lamarck) aussi bien que d’espèces fixes renouvelées par catastrophes (Cuvier) ont brouillé les pistes. Même si Geoffroy Saint-Hilaire en France défend l’idée d’évolution (filiation), la plupart des auteurs, à l’instar de Bronn en Allemagne (également traducteur de Darwin), n’acceptent par la transformation des espèces. La voie darwinienne est d’abord empruntée avec zèle à la fin des années 1860 par Gaudry et Saporta en France, par Hilgendorf et Waagen en Allemagne, par Neumayr en Autriche et, plus tard, Cope aux Etats-Unis. Ces pionniers voient le fossile comme preuve et illustration de l’évolution dans la dimension temporelle ; l’évolution est globalement assimilée à un progrès tendant vers une sorte de perfection représentée par la cérébralisation et par voie de conséquence, l’homme.

Par Pascal Tassy
Paléontologue, Professeur émérite
Muséum national d'Histoire naturelle

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