VENTURINI, Serge - Or et Silence.

  • il y a 11 ans
Et quand il eut franchi le pont,
les fantômes vinrent à sa rencontre.
F.W. Murnau, Nosferatu le vampire.


Ils ont saccagé le silence. — L’essentiel silence nourricier. Dans le silence de l’amour, nul besoin de parole. Nécessaire est la parole, mais pas n’importe quelle parole. — La Parole. L’or du silence ne peut se dilapider tel un simple trésor.

De générations en générations, le silence de l’amour passe comme un livre écrit en une langue étrangère à la logique des hommes. Dans le devenir des hommes, tout est perpétuel renouvellement, — cycles des morts et des résurrections. Nous sommes au-delà de ces couples d’opposition.

Le silence de l’indifférencié est riche de matières qui au passage des cycles voient leurs substances toujours s’affinant, entre terre et ciel, du chthonien à la volatilisation. — Là où nous passons, nous sommes des dragons ailés.

Tel le phénix au milieu des flammes, — l’Un surgit du néant. L’or vif de ses plumes brille. Et, si la Parole est une porte, elle ne s’ouvre que sur le silence. Le silence sans cesse saccagé. — Le silence recouvré.

Serge Venturini, ‘Éclats d'une poétique de l'approche de l'inconnaissable’, Livre VI, (2010-2013), coll. ‘Poètes des cinq continents’, Éd. L’Harmattan, Paris, mars 2013, p. 94.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40123

Illustration : Golden Silence
http://www.mariadraper.com/Portfolio/archive/slides/IMG_7513.html
Photographe : © Maria Draper
http://www.mariadraper.com/
Avec son aimable autorisation

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