• l’année dernière
Bienvenue dans UNDER !
Je vous présente dans ce premier épisode le parcours qui m'a mené de simple spectateur à créateur de vidéo. Découvrez Youtube à travers un prisme différent, une vison authentique et une analyse historique teintée d'expériences personnelles.

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Amusant
Transcription
00:00 Après souvent on dit que la première vidéo d'un vidéaste est nulle, enfin c'est ce qu'ils disent.
00:03 Moi perso j'arrive à y porter un regard bienveillant.
00:05 J'y trouve même une forme de nostalgie des fois.
00:07 Le problème c'est que tu vas difficilement pouvoir échapper à la règle.
00:10 Même si ta première vidéo tient à peu près la route,
00:12 ça sera forcément moins bien que la suivante, et que celle d'après, et encore après.
00:15 Non t'as des sujets béton mais tu peux pas balancer du lourd dès le début.
00:18 Ça serait prendre le risque de tout faire foirer à cause d'un défaut de rythme ou de montage, ça serait trop con.
00:22 Pour commencer faut que tu trouves un premier thème assez générique, histoire de pas gâcher tes munitions.
00:26 Ouais.
00:28 Faudrait que tu fasses un truc qui permette d'introduire le concept, mais qui soit à la fois le sujet même du concept.
00:32 Attends je sais.
00:33 Youtube.
00:35 Un épisode sur Youtube ?
00:37 Ouais c'est un peu léger hein.
00:39 Ouais, bon bah je verrai si je trouve mieux.
00:42 [Générique]
00:52 Salut.
00:53 Pour commencer on va parler de vidéos, de vidéastes, et plus particulièrement de la plus grosse plateforme de vidéos au monde.
00:58 Mais avant cela définissons un peu ce qu'est une vidéo de nos jours.
01:00 Et une vidéo de nos jours ça ressemble un peu à ça.
01:02 [Bruit de bébé]
01:03 Oh là mais c'est un délire.
01:04 Mais non, mais non.
01:05 Pourquoi tu veux que je fasse ça ?
01:06 Mais parce que les gens ils font ça.
01:07 Mais pourquoi ils font ça ?
01:08 Parce que le principe de filmer, de visionner, de diffuser des vidéos est aujourd'hui complètement admis, et fait même partie de nos habitudes.
01:12 Nous sommes chaque jour les spectateurs de milliers de secondes des vidéos, parfois de parfaits inconnus.
01:16 Aujourd'hui, vous, moi, n'importe qui, sommes capables de reporter en temps réel des lieux, des individus et des actions n'importe où sur Terre.
01:21 Alors que ce soit une story sur les réseaux sociaux, une interview au smartphone, un live twitch ou une GoPro sur un VTT,
01:26 posséder une caméra et capturer des images est aujourd'hui facile.
01:29 Enfin c'est pas que c'est facile, mais c'est normal quoi.
01:31 C'est comme... téléphoner...
01:33 Allô !
01:35 Un phénomène finalement assez récent, car même si la caméra a su trouver sa place dans les foyers à partir des années 60 avec le Super 8,
01:40 le caméscope dans les années 80, puis le compact numérique début 2000,
01:44 ça ne sera finalement qu'à l'arrivée des premiers téléphones portables dotés d'une caméra,
01:47 mais surtout de l'internet au débit que la vidéo au grand public se démocratisera réellement.
01:50 Une révolution technique suivie de prêts par des marques comme Canon, Sony ou Panasonic,
01:53 qui, voyant que le caméscope ne s'adresse plus qu'à un public de niche,
01:56 redoubleront d'efforts pour proposer des appareils photo au grand public,
01:58 capables de filmer de manière très correcte sans nécessairement détenir de grandes connaissances du matériel.
02:02 Cette tendance générale du prêt à filmer et la possibilité de diffuser ces vidéos sur des plateformes publiques
02:06 ont également eu pour effet la réduction des écarts entre les frontières de la célébrité et de l'anonymat.
02:11 Je suis né à une époque où les gens qui étaient dans l'écran appartenaient à l'écran.
02:14 Je veux dire, il fallait faire partie de cette industrie, de ce monde, être comédien, présentateur, sportif,
02:18 ou dans tous les cas, être une personnalité. C'était ça qui impliquait être à l'écran.
02:21 C'était un univers qui ne se mélangeait clairement pas à notre réalité ou à notre quotidien.
02:24 Là où aujourd'hui, c'est notre quotidien, quand c'est pas notre intimité qui est directement mise en scène dans l'écran.
02:29 J'ai mis la télé à fond pour suivre Secret Story, obligé, et y'a un connard qui frappe au mur !
02:35 Mais heureusement, tous ces changements technologiques et sociaux n'ont pas eu comme seul effet de pousser l'égo-centrisme
02:39 et le besoin de reconnaissance à leur paroxysme, car ils ont également agi comme booster de créativité,
02:43 en donnant leur chance à tous les individus d'être vus ou de pouvoir présenter une œuvre, une passion ou un talent.
02:48 Une révolution des habitudes de consommation de l'image qui s'est pas faite du jour au lendemain,
02:52 mais qui a commencé à avoir le jour en 2005, avec Youtube.
02:54 Car si y'a bien une plateforme qui a su placer ses milles dans le domaine de la vidéo sur Internet, c'est bien celle-ci.
02:58 Et c'est pourquoi aujourd'hui sur Youtube, et pour la première fois en Technicolor,
03:01 16/09/1080p Stéréo et non sans un immense plaisir, je suis dans l'écran.
03:05 Bienvenue dans Under.
03:07 [Générique]
03:18 Alors Youtube.
03:19 Mon premier souvenir de Youtube remonte au lycée, début 2006, et plus précisément au sein informatique de mon école d'art graphique.
03:24 Mon meilleur ami, qui se trouvait également à être mon voisin de table, me lance un "Eh, on regarde un live de Linkin Park ?"
03:28 Quoi ?
03:28 Le bourreau aurait-il un DVD rip du live sur sa clé USB de 128 mégas ?
03:32 No.
03:33 Il ouvre alors une page Google sur l'un des PC mis à notre disposition,
03:35 et je me rappelle encore le voir tapoter les 3 consonnes et 4 voyelles aujourd'hui bien connues de tous.
03:39 Alors, en 7, j'ai vu le brocain.
03:42 Pas le...
03:44 Non.
03:46 En fait, Youtube, ça ressemblait à un site de vidéo comme on en avait déjà vu.
03:49 Mais plus simple, plus complet, un truc instantanément intuitif.
03:52 On savait pas trop comment ça fonctionnait, mais on a très rapidement pigé qu'on pouvait retrouver à peu près tout ce qu'on cherchait,
03:57 en tapant simplement quelques mots-clés.
03:58 Tout le lien comprend un truc, c'est qu'à cette période où la DSL n'en était encore qu'à ses débuts,
04:02 et en dehors de la télévision, on voyait seulement des clips dans les dossiers bonus d'albums,
04:05 ou des vidéos potaches sur des CD-ROM fournis dans la presse.
04:07 Si tu voulais revoir un sketch des nuls, eh ben t'attendais qu'un jour l'une des 6 chaînes
04:10 daigne bien programmer une rediffusion, ou bien t'achetais le coffret DVD au VHS.
04:13 Et pour la musique, on n'avait pas d'autre choix que de rester planté chez un pote qui captait MKV.
04:17 Ben ouais.
04:18 Là, pour la première fois, les vidéos qui s'affichaient à l'écran répondaient exactement aux attentes que j'avais à l'instant T.
04:23 Un truc de malade.
04:24 En 2006, des mecs comme nous à l'autre bout du monde avaient mis en ligne des clips et des lives de dizaines de groupes.
04:29 Il me suffisait de taper "Deftones" et BIM, je regardais un clip des Deftones.
04:32 J'avais certainement pas ressenti ça depuis ma première recherche sur un kart à 97.
04:36 Mon pote, lui, avait l'air de trouver ça presque normal.
04:38 Alors que j'avais l'impression de vivre cette sensation de grand changement que j'attendais depuis le passage de l'an 2000,
04:42 d'un seul coup, je me rendais compte que toutes les vidéos que j'avais cherchées et attendues toute ma vie
04:46 étaient susceptibles de se retrouver là, accessibles en quelques secondes, avec une connexion internet, sur YouTube.
04:51 Merde, comment il a découvert ce site ?
04:53 Il faut qu'on en parle !
04:56 À cette grande époque où MySpace s'apprêtait à régner en maître sur l'univers naissant des réseaux sociaux...
05:00 Tiens d'ailleurs, j'en profite pour saluer tous mes amis MySpace de l'époque.
05:02 Non.
05:05 Bref, à cette grande époque où MySpace s'apprêtait à régner en maître sur l'univers naissant des réseaux sociaux, disais-je,
05:10 cette nouvelle fenêtre rouge et blanche s'ouvrait pour nous comme un moyen révolutionnaire de découvrir et de redécouvrir
05:14 toutes les oeuvres humoristiques, les extraits de films et surtout les groupes qu'on surkiffait.
05:17 Et en tant que jeune fan de métal et de bouffonnerie en 2006, c'était juste incroyable.
05:21 Alors oui, je parle beaucoup de 2006 et je suis bien conscient que 2006, ça parle peut-être pas forcément à tout le monde ou plus.
05:25 Donc pour ceux qui auraient oublié ou pour ceux qui n'auraient pas connu,
05:27 eh ben, petite rétrospective.
05:29 2006, c'était ça.
05:30 *musique*
05:37 *musique*
05:39 *musique*
05:41 *musique*
05:44 *musique*
05:48 Et aussi ça.
05:48 Ça m'a givé two, two hours, guys !
05:50 *Musique*
05:52 GTA Vice City Story
05:54 *Musique*
05:56 Pokémon version Emerald
05:57 *Musique*
05:59 *Bruit de coup de poing*
05:59 *Musique*
06:06 Je viens de me faire cacher
06:07 *Musique*
06:13 Une égine Zidane
06:14 *Musique*
06:26 Oui, euh...
06:27 Les mois suivants, on a découvert des jeunes inconnus, américains pour la plupart,
06:30 qui se filmaient dans leur chambre en train de reprendre des morceaux,
06:32 avec comme seul matériel une guitare et un compact numérique.
06:34 Certes, YouTube n'avait rien réinventé, car des mecs qui se filment au caméscope en train de jouer de la musique,
06:38 on a plus ou moins toujours connu ça,
06:39 mais là, ce genre de contenu devenait accessible au monde entier.
06:41 Alors comme nous aussi, avec mon groupe du lycée, on faisait de la musique,
06:43 que nous aussi on était jeunes et qu'on se prenait pour des américains,
06:46 on s'est dit que nous aussi, on allait publier des vidéos sur YouTube.
06:48 On n'avait aucune idée de pourquoi on faisait ça, ni dans quel but.
06:51 On n'avait surtout pas idée qu'on était en train de participer à l'émergence de ce site,
06:54 et qu'en visionnant des heures de clips et en mettant nos bouts en ligne,
06:56 on était les premiers spectateurs et acteurs
06:58 de ce qui deviendra un jour la plus grosse plateforme de contenu vidéo au monde.
07:00 Ah super, le genre de "e-motion" c'est de la merde quoi.
07:03 Non mais on va en parler, ici, mais là c'est YouTube, c'est le titre du...
07:07 *Bruit de coup de poing*
07:08 Ah non mais...
07:09 Non, non mais on va en parler.
07:10 *Bruit de coup de poing*
07:15 Les années passent et YouTube fait son petit bonhomme de chemin.
07:17 Mais avant de continuer à dérouler le tapis rouge de l'enfant prodige de Google,
07:20 il est en effet impossible de ne pas évoquer son féroce concurrent...
07:22 Féroce concurrent...
07:23 ...de l'époque.
07:25 Bref, Dailymotion, qui a emboîté le pas au gros tube,
07:27 commençait également à susciter mon intérêt quelques temps plus tard.
07:29 Notamment grâce à l'émergence modeste de quelques zigotos français
07:32 qui filmaient leur pitrerie sous forme de mini-sketch et de courts-métrages suédais.
07:34 L'âge de la raison certainement, et quelques dédilusions me détachent cruellement
07:37 de mes rêves de rockstar planétaire,
07:39 mais c'est aussi à ce moment-là que je découvre sur la plateforme française
07:41 des vidéos en lien avec l'une de mes autres passions, le rétro-gaming.
07:44 Un jour, mon voisin arrive chez moi et me dit "Ah, tu regardes des vidéos de rétro-gaming,
07:47 tu dois connaître la VGN sur YouTube".
07:49 Eh ben pas du tout.
07:50 Je rattrape rapidement mon retard et je découvre au passage
07:52 pléthore de jeunes vidéastes aussi talentueux qu'imaginatifs
07:54 opérant depuis les continents entre-atlantiques.
07:56 Je découvre surtout un grand nombre de vidéos, parfois lowless,
07:58 qui est souvent incongrue, qui ne tarderont pas à devenir virales.
08:00 Pour ne pas dire cultes.
08:01 La portée mondiale de ces contenus et la popularité de leurs créateurs
08:03 viendront alors naturellement donner le ton,
08:05 imposer un style qui est propre à Internet
08:07 et inspirera grandement leurs contemporains dans la dizaine d'années suivantes.
08:10 Mais revenons en France, et plus particulièrement en l'an de grâce 2009.
08:12 Pendant ce temps-là, la petite toile des réseaux sociaux
08:14 commence à recouvrir gentiment le paysage numérique.
08:16 Et alors que Facebook atteint son apogée et que Twitter commence à avoir poussé
08:18 ses premières dents de lait, nous autres francophones
08:20 découvrons en même temps que les premiers mèmes-viraux
08:22 quelques talents locaux plein de bonne volonté quand il s'agit d'amuser la galerie.
08:25 C'est aussi sur ces mêmes films d'actualité que je découvre un jour avec stupeur
08:28 un concept réchauffé à la sauce bourguignonne,
08:30 la première vidéo du joueur du boignet.
08:32 J'ai bien à avouer que j'étais assez affolé de voir que ce format
08:34 commençait à gagner en popularité, parce que pour moi,
08:36 c'était vraiment du vol, du plagiat.
08:38 J'avais envie de le gueuler à la terre entière.
08:40 Mais regardez pas ça, mais c'est nul !
08:42 Mais y'a la VGN qui fait ça vachement mieux,
08:44 et dure vachement plus longtemps en plus !
08:46 J'entends pas.
08:48 Il est gros !
08:50 Ah non.
08:52 Non, 'fin bon, JDG c'est mieux en fait.
08:56 Non, c'est vrai, c'est vachement mieux ce que tu fais maintenant.
08:58 T'as clairement dépassé ta référence.
09:00 T'entends très bien ce que je dis.
09:02 L'une de mes vraies révélations fut un beau jour de printemps 2011,
09:04 avec ce qui pour moi deviendra l'un des marqueurs
09:06 historiques du YouTube francophone tel qu'on le connaît aujourd'hui.
09:08 Norman, le ping-pong.
09:10 Ça peut paraître un peu grotesque, voire même naïf, ou évident pour certains,
09:12 à vrai dire j'ai du mal à me rendre compte.
09:14 Mais quelque chose a vraiment changé dans ma perception du web,
09:16 et plus particulièrement des vidéastes français
09:18 quand je suis tombé sur cette petite pastille de 5 minutes.
09:20 Même si j'avais déjà pu apercevoir le blondinet bouclé
09:22 quelques années avant sur Dailymotion, d'un seul coup,
09:24 je voyais ce mec de mon âge proposer un concept abouti,
09:26 avec pour seul moyen un pied de caméra et un handicap.
09:28 A ce moment là, je me suis dit qu'obligatoirement,
09:30 on allait avoir toute une ribambelle de jeunes ados et post-ados
09:32 qui allaient systématiquement suivre le mouvement,
09:34 et à vrai dire, je me suis à moitié planté.
09:36 En effet, car j'ai simplement découvert qu'ils existaient déjà,
09:38 et que tout un tas de jeunes gens avaient commencé à s'inspirer les uns des autres
09:40 pour former ce qu'on commencera à nommer
09:42 le petit monde merveilleux des YouTubers.
09:44 Personne dit ça.
09:46 Si, le vampire Pernaut.
09:48 C'est aussi à cette même période que le concept de chaîne YouTube a commencé à être mieux compris du public.
09:50 On ne regardait plus simplement une vidéo sans souci de sa provenance,
09:52 on suivait une chaîne, une personnalité.
09:54 Je me rappelle d'ailleurs à quel point j'ai été moi aussi tenté de mimer la tendance,
09:56 et de publier ma propre vidéo,
09:58 avec mes propres blagues.
10:00 Sauf que je me disais "non mais j'ai pas d'idée,
10:02 et puis de toute façon les mecs ont déjà tout fait,
10:04 c'est caduc".
10:06 "Et le caca des pigeons, c'est caca, faut pas manger".
10:08 *musique*
10:10 Alors, comme tout un chacun,
10:12 j'ai simplement continué ma vie,
10:14 et traversé mon propre parcours en tant que spectateur.
10:16 Certes assidu, mais simplement témoin de cette petite révolution.
10:18 Et sans s'en rendre compte,
10:20 j'ai réussi à l'éclosion d'un microcosme foisonnant,
10:22 avec des concepts parfois assez proches,
10:24 mais toujours démonstratifs d'une envie de divertir sans intention cachée.
10:26 Non parce que, entendons nous bien,
10:28 au début, il n'a jamais été question de gagner de l'argent avec Youtube ou Dailymotion.
10:30 Il a fallu attendre plusieurs années
10:32 depuis la publication des premiers podcasts et des sketchs en ligne,
10:34 avant que les plateformes trouvent des modèles économiques
10:36 pour rémunérer les créateurs.
10:38 Alors qu'est-ce qui motivait ces jeunes gens à créer, à prendre du temps,
10:40 des risques, et à se donner les moyens pour dévoiler leur image publiquement
10:42 dans des contenus de divertissement ?
10:44 Qu'est-ce qui à un moment donné les a poussés à entreprendre ça ?
10:46 *Générique*
10:48 *Générique*
10:50 Bah si !
10:52 Mais quoi oui quoi ? Bon...
10:54 Bah si bah si bah...
10:56 Bah c'est pour...
10:58 Bah c'est pour...
11:00 Tu vois...
11:02 Non mais oui, mais je vois ce que tu veux dire.
11:04 Bon, les projecteurs, la lumière,
11:06 la célébrité, les fans,
11:08 les fans et puis...
11:10 Non.
11:12 Tu me dégoûtes.
11:14 Si nous devons toutefois continuer à enfoncer quelques portes ouvertes,
11:16 il y a bien une chose qu'on peut constater, c'est à quel point YouTube
11:18 et ses nouvelles formes d'entertainer ont su au fil des années
11:20 s'imposer comme un pilier incontournable du divertissement
11:22 grand public, aux côtés de la télévision.
11:24 Avec toutes les conséquences positives et négatives que ça a pu engendrer
11:26 quand les frontières entre ces deux mondes a parfois été franchies.
11:28 Et alors là, eux ils arrivent,
11:30 et ils nous annoncent, hein, 7, 8 millions,
11:32 10 millions, 20 millions même,
11:34 j'ai lu pour certains, 20 millions de vues.
11:36 Ça me fait toujours rire quand on...
11:38 On nous donne des chiffres pareils, hein.
11:40 Pardon, c'est pas que je veux minimiser votre succès.
11:42 C'est pas ça, mais ces chiffres dont on nous abreuve
11:44 ne veulent rien dire.
11:46 Ceci étant dit, on ne va pas retracer la frise chronologique de YouTube
11:48 jusqu'à nos jours, ni entrer dans une étude commerciale,
11:50 comparative ou sociologique. Non.
11:52 Premièrement, parce que ça impliquerait d'ancrer ces propos dans le temps,
11:54 avec des chiffres, des données, des extraits,
11:56 et par conséquent de très vite dater cette vidéo.
11:58 En plus, je suis loin d'être un spécialiste du domaine.
12:00 Non, ce que je vous raconte là n'est pas un état des lieux
12:02 figés de YouTube, c'est simplement une histoire.
12:04 Ou plutôt, un cheminement personnel,
12:06 qui continue de s'écrire au fil des secondes
12:08 qui s'écoulent sur votre lecteur. Car finalement,
12:10 tout ce qui s'est passé depuis la première vidéo que j'ai vue sur YouTube,
12:12 en passant par l'écriture de cette dernière,
12:14 et le fait même que vous la visionniez dans votre propre temporalité,
12:16 vient compléter cette histoire.
12:18 Deuxièmement, parce que je suis bien forcé d'admettre que je connais pas tout,
12:20 et que de plus en plus de très bons vidéastes émergent chaque année.
12:22 Il est d'ailleurs pas rare que je me retrouve
12:24 devant une chaîne de plus de 6 ans d'existence,
12:26 et de me taper un marathon d'épisodes en me demandant comment j'ai fait pour passer à côté de tout ça.
12:28 T'as rien d'autre à foutre de ta vie ?
12:30 T'as pas un métier ?
12:32 Ben non, les YouTubeurs.
12:34 C'est vrai qu'aujourd'hui je consomme YouTube avec excès.
12:36 Dès le début de ma journée, je lance toutes les nouveautés qui apparaissent dans mes abonnements,
12:38 pour enchaîner sur absolument toutes les suggestions possibles.
12:40 Ce qui, en plus de me régaler de tout un tas de sujets,
12:42 m'a aussi permis de me forcer à découvrir des personnalités
12:44 et des concepts avec lesquels j'étais pas forcément familier,
12:46 ou pour lesquels je ne correspondais pas forcément au public ciblé.
12:48 Et ainsi des trucs nuls.
12:50 Très nuls.
12:52 Mais bon, ça va, je me suis excusé, oh.
12:54 Ce que j'ai remarqué à force de voir tous ces YouTubeurs chaque jour sur mon écran,
12:56 c'est que de véritables groupes se sont formés
12:58 à travers des featurings, des collaborations, ou même des fictions.
13:00 On a tous cette impression de connaître les YouTubeurs qu'on suit,
13:02 comme s'ils faisaient partie de notre vie ou de notre groupe d'amis.
13:04 Mais j'ai surtout l'impression qu'ils se connaissent tous déjà plus ou moins entre eux,
13:06 à différents niveaux.
13:08 J'ai même remarqué que bon nombre de YouTubeurs se connaissaient déjà
13:10 avant de faire des vidéos sur YouTube,
13:12 et que le succès de l'un a entraîné la popularité de l'autre,
13:14 ou tout simplement l'envie de se lancer.
13:16 Ça donne parfois l'impression d'avoir affaire à une sorte de grand club privé,
13:18 où tous les vidéastes connus se retrouvent entre influenceurs.
13:20 C'est ça, oui.
13:22 Oui ! Un club privé, où nous...
13:26 Eh, t'imagines, genre, ce lieu, il existe en vrai ?
13:28 Genre une boîte de nuit, ou un truc comme ça ?
13:30 Ouais !
13:32 Et on appellerait ça...
13:34 Le YouTube Club.
13:36 Le YouTube Club.
13:38 [Musique]
13:40 [Musique]
13:42 [Musique]
13:44 Recently I paid a congratulation to my videos maker Toledo, and he sent me a little prizes for it.
13:54 You can use it to donate for our projects or give it to a charity.
14:09 I hope you will enjoy it. And I hope you will donate to us. Thank you.
14:16 [Music]
14:43 [Music]
14:58 What surprises me today when I search in my memories is to see how much YouTube has changed or rather evolved in a direction I would never have suspected.
15:04 When I see the technical and logistical extent that some great YouTubers have been able to put into practice,
15:08 I wonder how these post-teenagers of the late 2000s have done to support the world of entrepreneurship,
15:12 and how far the gap between amateurism and business will extend.
15:15 Because we realize that we are not all equal in the face of the weight of such a responsibility that is the management of a brand image and the products it generates.
15:20 And some have clearly refused to wear a sweater, certainly for a reason.
15:23 And I can't help but wonder what would have happened if I had also published this first video in 2011.
15:28 For years, we have seen dozens of interviews with YouTubers who were regularly asked the question of the secret of their success
15:32 and the best advice they could give to those who would like to follow them in this path.
15:36 And 90% of the time, it's the same answer that came back
15:38 "If you plan to make videos, start now, today, right now."
15:41 One thing is for sure, it's that by doing this introspection of my relationship to YouTube,
15:44 I understood why this media is fascinating.
15:46 It's because we've seen people who didn't expect anything, giving their best just to make it exist.
15:50 And it created a world of many and full of creators, who influence day after day our lifestyles.
15:54 It's a media that has reduced the gap between the person on the screen and the person in front of the screen,
15:59 encouraging some to cross this gap.
16:01 In a way, it's perhaps what pushed me to bring my stone to the building,
16:05 with the hope of reliving this feeling of discovery,
16:07 and to feel again this craze of the beginning, but in an intrinsic way.
16:10 [Music]
16:26 [Music]
16:30 [Music]
16:33 [Music]
16:37 [Music]
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