Jean-Guy Vataux est chef de mission pour MSF en Libye. Il s’intéresse évoque leau sort des migrants aux mains des passeurs.,
Ceux qui n’ont pas les moyens ou ceux qui n’ont pas de chance, ils vont se faire pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois emprisonner. On va les obliger à travailler sans être rémunérés, ils vont être gardés dans des conditions de vie exécrables, pires que celles des centres de détention et un nombre assez important d’entre eux vont mourir.
Tout ce passage-là dans le désert avant d’arriver sur la côte est assez mal connu mais les indications qu’on a pour l’instant semblent montrer qu’il y a au moins autant de morts dans le désert que sur la Méditerranée.
C’est évidement des circonstances très difficiles pour une organisation humanitaire que d’assister ces gens-là qui vivent dans la clandestinité totale sous la coupe de réseaux mafieux extrêmement violents. On continue d’essayer d’avoir accès à cette population, et en attendant on s’occupe d’assister les personnels qui ramassent les corps et qui essayent de les identifier avant de les enterrer dignement. C’est un processus assez long puisque ces migrants qui se retrouvent jetés littéralement sur les escaliers de la morgue chaque matin n’ont pas de papiers sur eux. Et donc ces procédures d’une part prennent très longtemps, les corps restent trop longtemps à la morgue, et souvent se concluent par un échec. Donc ces gens-là qui ont vécu l’enfer, qui ont échoué et qui sont morts meurent de façon anonyme. On veut s’occuper des morts pour augmenter les chances de ces pauvres gens qui ont tout tenté pour rejoindre l’Europe et qui ont échoué et qui sont morts dans le désert, pour augmenter les chances que leurs noms soient connus. Qu’ils ne meurent pas totalement anonymes et qu’ils ne disparaissent pas dans les vents du désert, comme ça… Que leur sort soit connu, de leur famille, de leurs autorités et de l’humanité au sens large. L’idée que des populations importantes disparaissent de la terre sans que leur nom n’apparaisse plus jamais, c’est quelque chose qui heurte mon sens de l’humanitaire.
Ceux qui n’ont pas les moyens ou ceux qui n’ont pas de chance, ils vont se faire pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois emprisonner. On va les obliger à travailler sans être rémunérés, ils vont être gardés dans des conditions de vie exécrables, pires que celles des centres de détention et un nombre assez important d’entre eux vont mourir.
Tout ce passage-là dans le désert avant d’arriver sur la côte est assez mal connu mais les indications qu’on a pour l’instant semblent montrer qu’il y a au moins autant de morts dans le désert que sur la Méditerranée.
C’est évidement des circonstances très difficiles pour une organisation humanitaire que d’assister ces gens-là qui vivent dans la clandestinité totale sous la coupe de réseaux mafieux extrêmement violents. On continue d’essayer d’avoir accès à cette population, et en attendant on s’occupe d’assister les personnels qui ramassent les corps et qui essayent de les identifier avant de les enterrer dignement. C’est un processus assez long puisque ces migrants qui se retrouvent jetés littéralement sur les escaliers de la morgue chaque matin n’ont pas de papiers sur eux. Et donc ces procédures d’une part prennent très longtemps, les corps restent trop longtemps à la morgue, et souvent se concluent par un échec. Donc ces gens-là qui ont vécu l’enfer, qui ont échoué et qui sont morts meurent de façon anonyme. On veut s’occuper des morts pour augmenter les chances de ces pauvres gens qui ont tout tenté pour rejoindre l’Europe et qui ont échoué et qui sont morts dans le désert, pour augmenter les chances que leurs noms soient connus. Qu’ils ne meurent pas totalement anonymes et qu’ils ne disparaissent pas dans les vents du désert, comme ça… Que leur sort soit connu, de leur famille, de leurs autorités et de l’humanité au sens large. L’idée que des populations importantes disparaissent de la terre sans que leur nom n’apparaisse plus jamais, c’est quelque chose qui heurte mon sens de l’humanitaire.
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