Paris Fierté - La Commune de Paris 2/3

  • il y a 14 ans
Les élections sont organisées le 26 mars pour désigner les 92 membres du Conseil de la Commune. Compte tenu des départs de Parisiens avant et après le siège de Paris par les Allemands, et de ceux qui suivent Thiers à Versailles (100 000 selon les dires de Thiers) les abstentions sont d’environ 25 pour cent, nombre normal pour l’époque. L’élection d’une vingtaine de candidats « modérés », représentant les classes aisées, montre que les élections furent relativement libres.

Rapidement le Conseil de la Commune se divise en « majorité » et « minorité ». Les majoritaires sont les « jacobins », les « blanquistes » et les « indépendants ». Pour eux le politique l’emporte sur le social. Se voulant les continuateurs de l’action des Montagnards de 1793, ils ne sont pas hostiles aux mesures centralisatrices voire autoritaires ; cependant ils voteront toutes les mesures sociales de la Commune. Ce sont eux qui imposeront la création du Comité de Salut public le 1er mai par 45 voix contre 23. Les minoritaires sont les « radicaux » et les « internationalistes » proudhoniens, ils s’attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires, ils sont les partisans de la République sociale. Ces tendances se cristalliseront le 28 avril, lorsque les majoritaires imposent la création d’un Comité de salut public, organisme que les minoritaires refusent car il leur semble contraire à l’aspiration démocratique et autonomiste de la Commune. Si ces luttes d’influence sont incomprises d’une grande partie des Parisiens, les deux tendances feront combat commun dès l’entrée des troupes versaillaises dans Paris.

À côté de ces personnalités, il ne faut pas oublier l’extraordinaire effervescence politique que manifestent les classes populaires de Paris. La tension politique est maintenue par les élections à répétition, le 26 mars pour le Conseil de la Commune et le 16 avril pour des élections complémentaires.

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