Dans son édito du 19/04/2025, Jules Torres revient sur le manque de soutien de l'université Lyon II face au lynchage d'un professeur accusé d'islamophobie par des étudiants propalestiniens.
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00:00Oui, l'extrême gauche veut purger, l'extrême gauche veut censurer, l'extrême gauche veut punir
00:05et l'extrême gauche, elle ne recherche plus la vérité, elle désigne les coupables.
00:09Son théâtre d'opération cette semaine a été l'université Lyon 2, son arme préférée a été la meute
00:14et sa cible du moment, c'est Fabrice Balanche.
00:17Fabrice Balanche, ce n'est ni un polémiste ni un provocateur, c'est un universitaire,
00:21maître de conférences, habilité à diriger des recherches, reconnu pour ses travaux sur la Syrie,
00:26sur le Liban, sur les minorités religieuses et les dynamiques au Moyen-Orient.
00:32En somme, un homme donc de méthode, de terrain, de complexité.
00:35Bref, tout ce que les nouveaux inquisiteurs d'extrême gauche ne supportent plus.
00:39Le 1er avril 2025, sur le campus de Bron, rattaché à l'université de Lyon 2,
00:43le coup près est tombé, un petit groupe d'étudiants pro-palestiniens a réclamé l'éviction de Fabrice Balanche.
00:48Prétexte officiel, des propos jugés islamophobes en cause, son opposition à l'organisation d'une rupture du jeûne du ramadan
00:56sur le campus même.
00:57Il n'en fallait pas plus pour abattre un homme, il a suffi de lui coller quelques mots empoisonnés.
01:03Celui de l'islamophobie, vous savez, ce mot qui a été utilisé précédemment
01:08pour justifier la décapitation de Samuel Paty ou l'assassinat de Dominique Bernard.
01:14Fabrice Balanche ne serait plus un chercheur, ce serait un islamophobe.
01:17Pire que ça, un homme de droite, quelle horreur !
01:20Voilà qui mérite sinon une balle, au moins une fatwa.
01:22Et l'institution dans tout ça, où est passée la présidente de l'université ?
01:25Eh bien, face à l'acharnement subi par Fabrice Balanche, on attendait une ligne claire,
01:29un rappel au droit, un mot de soutien, un minimum de courage, mais rien de tout ça n'est arrivé.
01:34À Lyon 2, la présidente a choisi l'évitement, puis le silence, et puis ensuite le reniement.
01:39La présidente, au lieu de dénoncer la meute, a désigné la cible.
01:42Plutôt que de défendre un enseignant harcelé dans l'exercice de ses fonctions,
01:45elle a publiquement remis en question la légitimité scientifique et universitaire de Fabrice Balanche.
01:50La scène est surréaliste, pendant donc que des tracts s'accumulent et que les pressions s'intensifient,
01:55la direction universitaire prend soin de s'aligner sur les revendications des agitateurs d'extrême-gauche.
02:01Voilà une capitulation.
02:03Car ce renoncement, il n'est pas seulement moral, il est politique, il est institutionnel,
02:06il engage toute l'université et même peut-être toutes les universités françaises.
02:10Et surtout, il dit quelque chose de très simple,
02:12« Ici, la parole universitaire est conditionnée par son acceptabilité militante.
02:17Ici, on ne protège pas la liberté académique, on la négocie, on l'adapte, on l'adapte et on l'appuie. »
02:22Et ce climat, objectivement, a un épané d'hier.
02:25Dix dîners de rupture du jeûne ont été organisés sur le campus durant le ramadan,
02:29en dehors de tout cadre cultuel et culturel.
02:32Pas un mot, pas une objection de la présidence de l'université,
02:35pas mêle à un rappel à la neutralité du service public.
02:39L'université n'en a rien voulu voir, ses gestes sous couvert de convivialité
02:43sont pourtant d'abord un acte d'affirmation idéologique.
02:47Ils redessignent les limites, ils testent les limites et l'université les accepte,
02:52elle s'y soumet, elle laisse faire.
02:54Lyon 2 n'est donc plus seulement un campus, c'est devenu un laboratoire de l'abdication.
02:58Et que dit cette affaire au fond ?
03:00Est-ce que c'est un dérapage isolé ou le symptôme d'un effondrement plus large ?
03:03L'affaire Balanche, c'est un symptôme car ce qui s'est joué à Lyon 2,
03:07c'est le basculement d'un monde, un monde où il ne suffit plus d'être savant, rigoureux ou compétent.
03:12Il faut désormais plaire, composer, flatter les identités, caresser les slogans
03:17et relayer les luttes de l'extrême gauche, par exemple l'islamo-gauchisme.
03:21Heureusement, Fabrice Balanche n'est pas seul,
03:23il y a des universitaires qui ont signé une tribune en soutien aux professeurs,
03:27une cinquantaine de noms de tous horizons,
03:29de Jean-Michel Blanquer à Florence Bergeau-Blaclaire,
03:31de Luc Ferry à Frédéric Ancel.
03:33Ils disent tous la même chose, que la peur est là, la peur est présente dans les universités,
03:37l'autocensure est de plus en plus présente
03:39et la tentation de se taire poursuivre est également persistante.
03:43Ce qui se joue à Lyon 2, c'est la possibilité de continuer à penser librement,
03:48la possibilité pour un enseignant d'enseigner, pour un chercheur de chercher,
03:52pour un étudiant d'apprendre autre chose qu'une grille de lecture figée.
03:55L'université ne peut pas devenir un champ de ruines livré aux activistes les plus bruyants,
03:59elle doit redevenir ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être,
04:03un sanctuaire, un sanctuaire, un lieu de confrontation des idées,
04:06pas de capitulation devant les injonctions de l'extrême gauche.
04:09Sinon, l'université ne formera plus des esprits, elle formera des clones.