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00:00Europe 1, Pascal Praud.
00:03Des prisons visées par des attaques en 48 heures, Toulon, Marseille, Nanterre, Ville-Pinte, Valence,
00:07des véhicules, des agents, un pénitentiaire brûlé, des lieux de domicile d'agents menacés,
00:12des tirs de Kalachnikov.
00:13Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a parlé hier d'attaques terroristes.
00:18La République ne reculera pas, mais c'est vrai que ces phrases souvent les entendent.
00:21Notre bras ne tremblera pas, la République ne cèdera pas, etc.
00:26On ne sait pas encore si ces actes sont liés à la lutte contre le narco-baronditisme.
00:30Ou à l'ultra-gauche, j'ai le sentiment après avoir écouté ce matin M. Darmanin
00:33qu'il penche plutôt pour le narco-banditisme, alors qu'hier on était avec Frédéric Ploquin
00:38qui penchait davantage pour l'ultra-gauche.
00:41Les attaques ont continué cette nuit, trois voitures ont été incendiées devant la prison de Tarascon,
00:45des inscriptions ont été taguées dans le hall d'immeuble d'une surveillante pénitentiaire
00:49à Villenois-en-Seine-et-Marne.
00:52Aujourd'hui, nos agents qui viennent travailler chaque jour subissent des violences physiques,
00:55verbales, des insultes, et c'est inquiétant.
00:58Écoutez Gérald Darmanin, il est ministre de la Justice, comme vous le savez.
01:02Il était un invité ce matin, Sonia Mabrouk, sur ses news et Europe 1.
01:05En fait, il y a manifestement, on voit bien, des gens qui essaient de déstabiliser l'État en l'intimidant.
01:11Pourquoi le font-ils ? C'est très intéressant.
01:13Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme
01:17qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons,
01:20qui a mené notre pays à des difficultés extrêmement graves,
01:23des réseaux de drogue qui continuent à partir des cellules carcérales.
01:27On commande des assassinats, on blanchit de l'argent,
01:30on menace des policiers, des magistrats, des agents pénitentiaires,
01:33et on s'évade, comme c'est le cas de M. Amra,
01:36il y a maintenant quasiment un an, au péage Incarville,
01:39en faisant assassiner deux agents pénitentiaires à la Kalachnikov.
01:42Intimidation, dites-vous, ou déclaration de guerre ?
01:45Non.
01:45Quand des agents sont menacés, des bâtiments publics visés, l'État ?
01:48Oui, oui, à travers ces agents, c'est bien sûr l'État.
01:52C'est une intimidation grave et on essaye de voir si l'État va reculer.
01:55C'est ça qui se passe.
01:57Gérald Darmanin, je vous propose de l'écouter une deuxième fois.
01:59Des actes de terreur, dit-il.
02:01Ce sont des actes de terreur.
02:02Un acte de terreur, c'est l'essence même du terrorisme.
02:05On peut frapper n'importe où, n'importe quel moment, y compris les plus faibles.
02:09Le parquet national antiterroriste s'est saisi, c'est extrêmement rare dans notre pays.
02:12Et il a confié à la DGSI, à la police judiciaire spécialisée, à l'ASDAT, les enquêtes.
02:17Ces enquêtes vont donner très rapidement, j'en suis certain, pour bien connaître le professionnalisme.
02:20Donc vous avez déjà des éléments ?
02:22Je connais le professionnalisme des agents du ministère de l'Intérieur.
02:26Ils trouveront ces personnes.
02:27Vous avez l'air d'en être sûr, donc il y a une célérité de l'enquête qui est confirmée ce matin.
02:31Je suis sûr parce que j'ai été quatre ans et demi ministre de l'Intérieur, je sais que la police gagne toujours.
02:34Je sais que la République gagne toujours, il ne faut pas être un peu patient.
02:37À la fin, M. Hamra, il est arrêté avec tous ses complices.
02:40Il a raison d'ailleurs.
02:41C'est très important de rappeler ça, l'excellence de la police en France, l'excellence aussi du renseignement.
02:49Gérald Darmanin, ministre de la Justice, je vous propose de l'écouter lorsqu'il évoque le métier d'agent pénitentiaire.
02:56Bien sûr, c'est dur pour les agents.
02:57Oui, ils ne sont pas très bien payés.
02:58Oui, quand on est agent pénitentiaire, on demande des choses depuis très longtemps que la République ne leur a pas donné.
03:02Éric Dupond-Moretti leur a donné beaucoup.
03:04Nous devons continuer à le faire énormément.
03:05Par exemple, je vous donne un exemple.
03:07Ils ont des armes, ils ne peuvent pas rentrer chez eux avec ces armes comme les policiers et les gendarmes.
03:11Il faut qu'on change ça.
03:11Évidemment que ceux qui veulent rentrer avec leurs armes chez eux pour protéger leur famille peuvent le faire comme les policiers peuvent le faire.
03:16Voilà des choses concrètes qui étaient dites ce matin par Gérald Darmanin.
03:21Et puis hier sur notre antenne, nous étions avec Wilfried Fonck, qui est secrétaire UFAP, UNSA Justice.
03:27Il représente donc, c'est un syndicat professionnel, il représente le personnel de la pénitentiaire.
03:33Et il était une nouvelle fois invité ce matin de Dimitri Pavlenko sur Europe 1.
03:37Il y a quand même énormément de personnel qui ont perdu leur véhicule et je ne suis pas convaincu que tous puissent disposer des moyens financiers nécessaires pour renouveler leur perte, la perte de leur véhicule.
03:50Donc aujourd'hui, comment vivent les personnels ?
03:52Ils vivent comme d'habitude avec la boule au ventre, avec ce stress supplémentaire de se dire, maintenant on n'est même plus en sécurité non plus sur les emprises foncières des domaines pénitentiaires.
04:03Et nos biens matériels sont même menacés en même temps que nos familles.
04:06Olivier est avec nous sur Europe 1, il est 11h37 et nous évoquons évidemment ce sujet des prisons visées par des attaques en 48 heures à Toulon-Marseille-Nanterre-Ville-Pin-de-Valence.
04:17Bonjour Olivier.
04:19Bonjour Pascal, bonjour à tous.
04:20Vous habitez dans l'Héros, Olivier. Qu'est-ce que vous faites dans la vie professionnelle ?
04:24Je suis technicien.
04:26Dans quel domaine ?
04:27L'environnement.
04:29Vous avez écouté évidemment Gérald Darmanin et puis vous avez suivi ce sujet et peut-être avez-vous envie de réagir ?
04:36Mais bien sûr, je suis totalement ulcéré par la situation, que cela soit le manque de courage de l'État, je ne supporte plus ce qui est en train de se passer.
04:47Macron, enfin le président Macron, pardon, on va rester poli, a parlé de guerre de multiples fois, mais là c'est un véritable acte de guerre.
04:54On attaque l'État, on attaque les agents de l'État. Où est le courage de l'État pour répondre fermement à tout ça ?
04:59Gérald Darmanin, quand même, il répond fortement. Alors, est-ce que...
05:03Là, ce que j'ai entendu ce matin...
05:04C'est la parole politicienne.
05:07Oui, mais c'est une parole... Vous dites à les politiciennes, c'est une parole forte, c'est une parole ferme.
05:13Écoutez Pascal, moi quand on me dira que les agents pénitentiaires peuvent travailler en sécurité, en nombre suffisant pour une population carcérale qui dépasse toutes les limites dans plusieurs établissements pénitentiaires,
05:23Là, je dirais d'accord. Quand ils seront protégés en extérieur, là, je dirais d'accord. Là, actuellement, ce n'est pas le cas.
05:29Et moi, ce que je constate surtout, c'est que demain, si jamais les agents pénitentiaires font acte du droit de retrait et qu'il n'y a plus personne pour les garder dans les prisons,
05:37on va prendre d'autres forces de l'ordre pour y aller. Ça va, excusez-moi, déplumer d'autres secteurs.
05:42On part potentiellement sur une crise par l'acheté de l'État qui ont laissé faire les voyous dans les prisons depuis des années.
05:47Ça va être une catastrophe. Moi, j'estime que là, actuellement, c'est vraiment un temps de guerre contre que ce soit les narcotrafiquants, les groupuscules d'extrême-gauche
05:55qui veulent intimider les agents pénitentiaires et attraverser l'État. Mais j'estime qu'il est temps de réagir, mais de la façon la plus ferme qu'il soit.
06:01Moi, je suis d'accord avec vous, mais tout le monde est d'accord avec vous. Tout le monde est d'accord avec vous et j'ai le sentiment, j'ai le sentiment quand même,
06:09lorsque, par exemple, Gérald Darmanin dit la police gagne tout le temps et cite le cas Amra qui a été retrouvé, c'est un exemple de fermeté quand même.
06:17De fermeté et d'excellence professionnelle.
06:21Les conditions de détention qu'on connaît actuellement, l'emprise qu'ont les narcotrafiquants et d'autres personnes sur les agents pénitentiaires,
06:28parce que vous savez ce qui se passe en prison, il ne faut pas croire. D'une part, il y a le trafic de drogue, les saisies de téléphones portables
06:33qui sont juste en explosion totale par manque de moyens.
06:37Mais vous avez raison. Mais qu'est-ce qu'il dit Gérald Darmanin ? Et d'ailleurs, c'est une pierre lancée dans le jardin de ses prédécesseurs.
06:44Il dit qu'on a laissé faire tout ça. Lui, il est en place depuis moins de trois mois.
06:50Oui, d'en tact. Mais bon, jusqu'à la preuve du contraire, auparavant, il était déjà dans le gouvernement.
06:55Oui, il n'était pas à la justice.
06:57Mais de toute façon, écoutez, là où vous avez raison, c'est que...
07:01Mais moi, je ne vais pas sortir tous les jours les mêmes phrases, parce qu'autrement, je vais les numéroter, les phrases.
07:05Et puis, je dirais, c'est la phrase 17.
07:07Il y a un certain climat en France, dans plein de domaines depuis 40 ans, qui a œuvré.
07:13Et les factures, nous les payons toutes en même temps.
07:17Donc, ce qui se passe sur le laxisme judiciaire, ça a fait des années.
07:22En fait, ça devrait être tolérance zéro.
07:24Quelqu'un qui franchit le règlement de la prison, il doit être sanctionné fortement.
07:31Donc, effectivement, s'il y a un portable en prison, il doit avoir des sanctions très lourdes.
07:36Si on ne les prend pas, on donne la possibilité que ce système perdure.
07:41Et là, je suis sur Europe 1, mais sur ces news, je montre régulièrement des images du Salvador,
07:47ce qui fait sourire les uns et les autres.
07:49Et je ne dis pas que le Salvador est un modèle bien loin de là,
07:53puisque les droits de la défense ne sont pas toujours respectés.
07:58mais il n'empêche que ce système a été efficace.
08:01La criminalité, elle est tombée au plus bas.
08:05Au point où, d'ailleurs, le tourisme au Salvador est moins dangereux, selon les Etats-Unis, que le tourisme en France.
08:13Donc là, vous avez raison, il faut de la fermeté.
08:16Il faut de la fermeté, Olivier, bien sûr.
08:18En espérant que les Français, que la majorité de Français qui croient encore un peu dans le système judiciaire,
08:24ne soient plus désabusés, comme moi je le suis totalement actuellement,
08:26et que le sentiment de colère qui existe déjà pour beaucoup de choses,
08:29ne soit pas encore extrapolé avec ce qui vient de se passer.
08:33Franchement, on est dans un climat en France,
08:35où entre les personnes, certaines parties, les groupuscules de gauche et tout ce qu'on veut,
08:40qui eux sont en colère contre l'État et qui font ces actions,
08:42et l'autre partie des Français comme moi, qui sont dans une colère noire par rapport à ce qui est en train de se passer,
08:46parce qu'on espère apporter notre pierre à l'édifice,
08:48mais qu'est-ce qui va se passer ?
08:50Ils ne sont pas en colère, d'ailleurs, l'extrême-gauche.
08:53Ils veulent la révolution.
08:55Donc on est au-delà.
08:56Ils veulent déstabiliser notre État de droit pour remplacer cet État par une nomenclature
09:01dont ils seraient évidemment, eux, les porteurs.
09:05Merci beaucoup, Olivier.
09:07Qu'est-ce que vous allez faire dans l'Hérault aujourd'hui ?
09:09Vous habitez où dans l'Hérault ?
09:11Quelle est la ville ?
09:12À Béziers.
09:14Et il fait beau à Béziers aujourd'hui ?
09:17C'est légèrement nuageux, mais quand le soleil est là, il fait agréablement mon mot.
09:20Et combien de degrés il y a à Béziers aujourd'hui ?
09:24Il doit faire 21-22, je dirais, à peu près.
09:26Non.
09:27Ah oui, parce que ce matin, je ne sais pas si vous avez remarqué, Géraldine, il faisait un peu frisquet.
09:31Oui, il fallait mettre sa petite laine.
09:33Exactement.
09:34J'ai remis mon manteau.
09:34Exactement, on avait redescendu de quelques degrés et on était de nouveau dans une certaine fraîcheur.
09:41C'est à cause du vent et des nuages.
09:43Oui, c'est à cause de la météo, sans doute.
09:46Il faisait froid, mais il faisait un peu plus froid.
09:50Bon, ben, merci beaucoup, cher Olivier.
09:53Europe 1, Pascal Pré, avec vous de 11h à 13h sur Europe 1.
09:56On va être avec Julien qui est un surveillant pénitentiaire, mais il y a un livre idiot, vous avez dit ?
10:02Un livre idiot ?
10:03Audio !
10:04Audio, c'est Nicolas Caro, à 7h45, tous les vendredis.
10:07Je pensais que vous disiez, il y avait un livre idiot chaque semaine.
10:10Non, c'est audio, à 7h45, dites que je ne l'ai pas le prononcé, en fait.
10:15J'ai mal compris.
10:16Ah oui, j'ai bien dit audio.
10:17C'est le livre audio de la semaine, déniché par Nicolas Caro.
10:21Et c'est lequel ?
10:22Alors, vendredi, ce sera Le silence de Denis Léhane. Je ne l'ai pas lu, celui-là.
10:27De Denis Léhane.
10:28L-E-H-A-N-E.
10:29Oui, bien sûr.
10:30Et ça se prononce comme ça, Léhane.
10:31Ça doit être un polar, je crois.
10:34Oui.
10:35Je pense.
10:35Ou une disparition.
10:37Exactement.
10:37Il est 11h50, merci.
10:39Julien est avec nous.
10:42Bon, Julien, surveillant pénitentiaire.
10:44Julien, vous êtes au cœur du réacteur, forcément, ces dernières heures.
10:48Et on s'interroge, alors, on ne s'interroge plus, d'ailleurs, sur les conditions difficiles de votre activité.
10:53Ça fait combien de temps que vous êtes surveillant ?
10:56Ça va faire déjà bonjour à tous.
10:58Bonjour.
10:59Je m'excuse si la connexion, déjà, peut-être, pourra être un peu dégradée, parce que je suis à Birmingham, là, encore.
11:07Ah, vous êtes à Birmingham.
11:09Je me souviens, effectivement, vous étiez parti un jour à Milan, je crois, avec des amis dans une voiture.
11:13C'est ça, c'est ça.
11:14Et là, je suis allé voir la qualification douloureuse, mais qualification, quand même, du pays.
11:20Vous savez qu'on était avec Benjamin O, tout à l'heure, qui travaille dans notre équipe,
11:24et qui était avec Birmingham, qui était à Birmingham hier, également,
11:28qui a souffert jusqu'à la dernière minute, parce que je ne sais pas si vous avez revu l'action avec Pacho,
11:33qui, quasiment, sur la ligne, sauve la volée, mais je vous assure, à la dernière seconde.
11:39Mais vous revenez comment, en France ? Avion ?
11:41Là, je reviens ce soir, par avion, pendant sa journée à Birmingham, avec mon fils et des amis, et puis, voilà.
11:46Est-ce que, que dites-vous ? Olivier Guenek me parle, je ne sais pas ce qu'il dit.
11:50Qu'est-ce qui se passe, Olivier ?
11:51Est-ce que c'est possible que je lui arrête juste de marcher, pour que le son soit peut-être un petit peu meilleur ?
11:54Je ne marche pas, mais je ne sais pas si c'est l'élimination d'Aston Villa aujourd'hui, mais le vent s'est levé ce matin.
12:01Le vent s'est levé.
12:03Bon, en tout cas, c'est bien, non ? C'est un calife, parce que, vous préférez Arsenal ou Real Madrid en demi-finale ?
12:10J'aurais préféré Real Madrid, ça aurait été plus simple, mais voilà, c'est comme ça.
12:15Ben, attendez, ce n'est pas fini, le Real peut renverser la vapeur.
12:19Tout à fait, oui, ça va être compliqué.
12:21Mais bref, je suis là pour parler de quelque chose de plus important, quand même, qui est la sécurité de mes collègues.
12:26Je suis d'accord avec vous. Et la vôtre ? Et qu'est-ce qu'il faudrait comme mesure pour que vous soyez plus en sécurité ?
12:32Alors déjà, il faudrait que les lieux de travail et les domaines pénitentiaires soient bien mieux sécurisés.
12:42Parce qu'aujourd'hui, c'est un simple grillage, donc franchement, quand on parle de parking sécurisé pour les personnels, ça n'existe pas.
12:50Et aujourd'hui, le problème, je vais vous dire ce qui se passe.
12:52C'est que, année après année, on a eu des ministres de la justice qui faisaient leur boulot, mais surtout pour la justice.
12:59Pas forcément pour l'administration pénitentiaire.
13:01Et ce qui se passe aujourd'hui, en fait, je vais vous dire, c'est comme quand on élève un enfant.
13:06Un enfant, quand on lui dit oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui, le jour où on lui dit non, l'enfant, il pique sa colère.
13:12Et c'est exactement ce qui est en train de se passer.
13:14C'est que Darmanin, ben, voilà, pour le coup, il met un coup de pied un peu dans la fourmilière.
13:19Je ne sais pas si ça fonctionnera, si ça ne fonctionnera pas.
13:21L'avenir nous le dira.
13:23Mais aujourd'hui, ben oui, il y a des groupuscules d'extrême-gauche.
13:26Il y a un peu le narcotrafic qui réagit parce qu'il met un coup de pied dans la fourmilière de la vie en détention.
13:33Il y a eu beaucoup trop de laisser passer.
13:35Il y a eu beaucoup trop de, comment dire, pour acheter la paix sociale.
13:40Et là, en fait, ben oui, on essaye, en fait, de revenir à une situation qui est un peu plus normale, on va dire.
13:45Alors, je voyais les statistiques.
13:48Les violences sur les personnels sont en progression.
13:504911 actes en 2022.
13:544222 en 2021.
13:55Donc, c'était 700 de moins.
13:57Et 3611 en 2020.
14:00Plus de la moitié craignent des agressions sur le lieu de travail.
14:03C'est un sondage qui a été fait auprès des personnels pénitentiaires.
14:0678% sont exposés à des comportements agressifs ou impolis de manière régulière.
14:1265% souffrent de troubles du sommeil, etc.
14:15Mais quand vous dites qu'on achète la paix sociale, qu'est-ce qu'on a acheté concrètement pour avoir la paix ?
14:20Par exemple, tout le monde a admis que les détenus puissent avoir un téléphone portable ?
14:26Non, je ne dirais pas ça dans ce sens-là.
14:28Mais le problème, c'est que vous savez, à un moment donné, il faut aussi être honnête avec soi-même.
14:33Il faut que nos décideurs soient honnêtes avec eux-mêmes.
14:35Quand moi, j'étais surveillant posté, donc à l'étage, vraiment à gérer les détenus dans les cellules.
14:40Quand vous trouvez des téléphones, que vous trouvez du stup, par exemple,
14:44même ne serait-ce que quelques grammes, quelque chose qui n'est pas énorme.
14:49Mais quand on vous dit, vous faites un compte-rendu d'incident pour ça,
14:52et puis on vous dit, pour deux grammes, c'est bon, mets-le à la poubelle.
14:56Parce que c'est ça qui se passe depuis des années.
14:58Parce que tout simplement, on sait très bien que pour un téléphone la première fois,
15:02la personne ne prendra pas de sanctions.
15:05Il prendra cinq jours de quartier disciplinaire avec sursis.
15:10Mais au final, en fait, il n'y a pas de sanctions.
15:12Donc voilà, c'est tout un système qui est à revoir.
15:15Par contre, moi, je peux vous le dire.
15:18Les agents, si vous leur dites, demain, en détention,
15:22maintenant, on remet le couvert.
15:25On remet des règles qui vont être exécutées, qui vont être respectées.
15:31Les agents, ils sont prêts à partir.
15:33Et je n'aime pas ce mot-là.
15:34Mais ils sont prêts à partir à la guerre.
15:37Parce que clairement, oui, ça va faire des remous.
15:39Parce que je vous le répète, c'est comme un enfant à qui on dit non pour la première fois,
15:43il pique sa colère.
15:44Et là, en fait, c'est un peu ce qui est en train de se passer.
15:46Il faut imaginer un peu la situation.
15:48Mais les agents sont volontaires.
15:49Les agents sont professionnels.
15:50Les agents veulent avoir de bonnes conditions de travail.
15:53Et surtout, les agents veulent être soutenus par leur direction
15:57que quand ils vont vers des contrôles d'incident,
16:01qu'il y ait des sanctions exemplaires.
16:05Écoutez, merci de ce témoignage.
16:07Parce que là aussi, on ne peut qu'adhérer à tout ce que vous dites.
16:10On ne peut qu'adhérer à quelle heure il est, le vol de Birmingham ce soir ?
16:14Je pars ce soir à 20h de Birmingham.
16:17Donc, j'ai le temps de boire encore quelques Guinness.
16:19Et dites-moi, vous atterrissez où ?
16:21À Paris ou vous allez dans votre sud-ouest ?
16:23Ah non, non, moi après, je rentre à Toulouse après.
16:26Mais c'est-à-dire que vous faites Birmingham-Paris et Paris-Toulouse ?
16:30Non, non, non, je fais Birmingham et j'atterris à Gironne.
16:33Ah, d'accord.
16:33Parce que tout simplement, ça coûtait moins cher aussi.
16:36Parce que bon, voilà, on est sous.
16:37Et puis après, je rentre.
16:38Donc, je serai chez moi sûrement vers 3h du matin à peu près.
16:41Parce que ce que vous appelez Gironne, c'est en Espagne.
16:43Nous sommes d'accord.
16:44Tout à fait, tout à fait.
16:45Et c'est à combien de Toulouse-Gironne ?
16:48À 3h.
16:493h, 3h.
16:50Ah ouais, et votre voiture est à l'aéroport de Gironne ?
16:53Exactement.
16:54Et le petit garçon, quel âge il a, votre petit garçon ?
16:56Il a 12 ans.
16:57Bah dites-donc, il va se souvenir du voyage.
16:59Bah, il vit sa meilleure vie.
17:01Évidemment, mais c'est super ce que vous faites.
17:03Franchement, vous avez parfaitement raison.
17:05Il se souviendra toute sa vie d'être allé avec son père, Aston Villa,
17:09et d'avoir eu cette qualification.
17:10Vous êtes avec votre épouse également ?
17:12Non, mon épouse n'a pas pu venir parce qu'elle n'avait pas son passeport.
17:15Mais on espère l'avoir rapidement pour que ce soit elle qui aille à la nuit finale.
17:19Non, mais c'est formidable.
17:20Franchement, c'est super d'être avec son fils comme ça.
17:22Je l'envie, votre fils.
17:23Comment il s'appelle, votre fils ?
17:24Il s'appelle Milovan.
17:25Eh bah, écoute, d'être avec son père, comme ça, c'est sa meilleure vie.
17:28Franchement, toute sa vie d'être, il se souviendra de ça toute son existence.
17:33Bon, merci beaucoup, Julien.
17:34C'était formidable.
17:35Et merci à vous de donner la parole et de donner une visibilité au métier de série en pénitentiaire.
17:41C'est important pour nous.
17:42Merci, cher Julien.
17:43Il est 11h57, on marque une pause.
17:45Ça va être la grande bascule du mercredi après-midi.
17:48Forcément.
17:49À midi, bien sûr.
17:50Merci, cher Julien.