Ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau a évoqué la présidence de la LR : «Les Français veulent une droite qui se retrousse les manches».
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00:00C'est ce que je viens de vous dire, je pense que non justement.
00:03Et ce qui est rassurant, ce qui fait que nos électeurs sont restés fidèles,
00:07et que certains même nous ont rejoints, alors qu'ils nous avaient quittés parce qu'on les avait déçus dans l'exercice du pouvoir.
00:13Ce qui a changé les choses fondamentalement, et consciemment je l'ai intégré,
00:18c'est que les Français veulent une droite qui se retrousse les manches,
00:21qui ne se planque pas, qui ne se mette pas sous la table quand il y a un risque,
00:24qui agisse, une droite qui dans l'action n'abdique pas ses convictions.
00:28C'est ce que veulent les gens.
00:29Ils veulent nous voir agir, ils nous reconnaissent dans l'action, à la condition qu'on reste nous-mêmes.
00:35Ils sont conscients encore une fois des problèmes qu'on peut avoir, des contraintes et des limites.
00:40Mais je pense que ce qui est fondamental, c'est de rester soi-même, de parler vrai,
00:45d'essayer d'agir au maximum des moyens qui nous sont donnés.
00:48C'est ça qui change.
00:49Et vous voyez, ces choix-là, je pense que les dernières élections,
00:53les législatives municipales partielles, l'ont ratifiée en tout cas.
00:57On a quand même l'impression que vous faites plus de concessions à la Macronie que l'inverse.
01:01Mais pourquoi ?
01:02Non, c'est une impression.
01:04Mais dites-moi, dites-moi, est-ce que lorsque j'ai pris des positions sur le voile dans les compétitions sportives,
01:09lorsque j'ai indiqué que l'état de droit devait supporter qu'on change le droit,
01:14lorsque j'ai indiqué que l'immigration n'était pas une chance,
01:17vous pensez vraiment que j'en ai rabaissé dans mes convictions ?
01:20Vous pensez que vous avez toute marge de manœuvre, là, au sein de ce gouvernement ?
01:23Non, mais la question de la marge de manœuvre en démocratie, c'est la question du nombre.
01:27C'est la question de la majorité ou pas.
01:29Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:31Moi, j'adorerais, j'aurais adoré être ministre de l'Intérieur
01:34dans un gouvernement qui disposerait d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
01:39Ça n'est pas le cas.
01:40Voilà.
01:40J'ai dû monter au feu dans un moment difficile que je n'ai pas choisi.
01:44Mais je l'ai fait dans les conditions que je vous l'ai dit
01:47parce que la France était menacée de chaos et parce qu'il fallait faire barrage à la gauche.
01:51Et elle a l'air s'en sort bien.
01:52Et je préfère porter des idées de droite au gouvernement
01:53que de laisser les autres porter des idées de gauche.
01:56C'est assez simple.
01:57C'est de l'ordre du réflexe, je suis chez moi.
01:59Vous venez d'utiliser le concept de majorité.
02:01Vous en utilisez un autre souvent, le concept de majorité nationale.
02:04Vous dites la droite, telle qu'elle doit renaître,
02:06doit s'appuyer sur une majorité nationale.
02:08Alors, qu'entendez-vous par là ?
02:11Et quelles en sont les frontières ?
02:13C'est très précis.
02:15Je me souviens très bien quand je suis rentré dans la cour de Beauvau,
02:18le jour même, c'était le 23 septembre,
02:20où il y avait la passation de pouvoir.
02:21Et je me suis dit, mais quelle galère, il n'y a pas de majorité,
02:24comment je vais faire ?
02:24Et je me suis dit, il faut que je prenne à témoin les Français,
02:28l'opinion publique.
02:28Il faut que je fasse ce que le général de Gaulle,
02:31rendant à César ce qui est à César,
02:33avait dit un jour, il faut faire la politique de la majorité nationale.
02:36Beaucoup d'hommes et de femmes politiques
02:38ont ces dernières années, en France et ailleurs,
02:41et en Europe et aux États-Unis,
02:43fait ce que j'appelle des politiques pour les minorités.
02:47C'était la gauche terranovienne,
02:48il faut additionner des électorats,
02:50on segmente le peuple.
02:51Moi, je m'adresse à un seul peuple,
02:53qui est le peuple de France.
02:54Et je considère que, finalement,
02:57les gens du bon sens,
02:58ils se retrouvent sur quelques évidences.
03:00Un, que le travail paye plus que l'assistanat.
03:03Deux, qu'on ait une école qui soit une école méritocratique.
03:06Qu'on la débarrasse des vieilles idées,
03:09des pédagogismes 68ards ou des délits roquistes.
03:12Voilà.
03:13Qu'on lutte contre l'impossibilisme.
03:15Qu'on donne la parole au peuple.
03:17Qu'on puisse faire une révolution pénale,
03:20notamment pour les mineurs violents.
03:22Aujourd'hui, on a tout faux.
03:24Puisqu'on les enferme dans des parcours de délinquance,
03:27on évite, finalement, de faire tomber des courtes peines de prison.
03:31Et, en réalité, on attend 10, 20, 30 délits.
03:34Ça arrive jusqu'au crime pour que la prison tombe.
03:37C'est l'inverse qu'il faut faire, comme aux Pays-Bas.
03:39Des courtes peines d'une semaine, deux semaines,
03:41dès les premiers délits graves.
03:43Ça, vous savez ce que je suis en train de vous dire ?
03:45Je suis convaincu qu'il y a une majorité de Français
03:48qui voudrait que ces solutions-là, on les applique pour la France.
03:52En parlant de la majorité des Français qui voudraient des solutions,
03:56vous vous êtes allié avec la Macronie alors que vous ne partagez pas tout.
04:00Est-ce que vous êtes capable de vous allier avec d'autres à droite
04:03avec qui vous partagez beaucoup de constats, voire même des solutions ?
04:07Moi, je n'ai jamais cru, jamais, dans les magouilles d'appareils,
04:11dans les rapprochements d'appareils.
04:13Ça ne marche pas.
04:14Ce que je souhaite, c'est que demain, on puisse faire
04:17ce que Nicolas Sarkozy avait fait, d'ailleurs, en 2007.
04:19C'est que ce que l'on a déçu, c'est notre faute.
04:23C'est parce qu'on était une droite honteuse,
04:26on a rasé les murs, on a baissé le regard, etc.
04:28On a courbé l'échine.
04:30Et ils sont partis.
04:31Ils sont partis pour voter Éric Zemmour, pour voter Marine Le Pen,
04:34pour voter aussi Emmanuel Macron,
04:35et plus généralement, d'ailleurs, pour se réfugier dans l'abstention.
04:38Eh bien, moi, demain, je veux qu'on puisse bâtir à droite
04:41un grand parti moderne,
04:43parce que la France, aujourd'hui, ça n'est pas la France d'hier,
04:45un parti populaire qui s'adresse à tous,
04:48à la majorité,
04:50et un parti patriote.
04:51Voilà.
04:52Parce que la finalité, c'est la France.
04:53C'est notre pays.
04:54C'est notre patrie.