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00:0018h19 sur CNews et Europe 1, Punchline, Laurence Ferrari.
00:2018h20 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:22On a évoqué les questions de sécurité il y a quelques instants, la situation dans les prisons.
00:26Bruno Retailleau sera l'invité de Christine Kelly d'Enfacin-Lafoy à 19h.
00:30On va évoquer maintenant le pouvoir d'achat, parce que ça aussi c'est une grande préoccupation de ceux qui nous regardent et qui nous écoutent.
00:36François Bayrou s'est exprimé ce matin depuis Matignon après son comité d'alerte du budget.
00:41Les moins qu'on puisse dire, c'est que son constat était très alarmiste.
00:44Et il a pointé aussi du doigt les Français qui ne produisent pas assez. Écoutez-le.
00:49Nous n'avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez.
00:54Nous manquons de ressources parce que nous ne produisons pas assez pour les créer.
01:01Si l'on veut mesurer ce déséquilibre, il est facile, vous l'avez sur vos écrans,
01:06il est facile de regarder la différence de production par habitant entre notre pays et ses principaux voisins de même niveau de développement.
01:14On ne travaille pas assez, on ne produit pas assez, tout va mal.
01:17On a trop dépoussé pendant 30 ans, on n'a pas pris des décisions.
01:21La situation, le constat qu'il fait, ce n'est pas nouveau.
01:23Et il le fait depuis longtemps.
01:24Depuis longtemps.
01:25On va le reconnaître.
01:25Maintenant, ce qui nous intéresse, c'est les solutions.
01:28Comment le faire ?
01:29Comment faire ?
01:29Et bon courage sans majorité.
01:31Voilà.
01:32Et tout ça, d'ici le 14 juillet, Gauthier Lebrecht.
01:34Oui, alors, sur les 40 milliards, je persiste et je signe, je pense qu'il a raison.
01:38Il faut faire 40 milliards d'économie.
01:40On est d'accord.
01:41Et j'ai échangé avec Agnès Verdier-Vollinier de l'IFRAP qui dit que c'est absolument possible.
01:45Par contre, avant de s'en prendre aux Français, moi, j'aurais bien aimé qu'il cite Emmanuel Macron.
01:50Parce que sur les 3 200 milliards de dettes, il y a juste 1 000 milliards qui sont à imputer au septennat qui vient de s'achever d'Emmanuel Macron.
01:59Bien sûr qu'il y a eu la crise des Gilets jaunes, bien sûr qu'il y a eu la crise Covid,
02:02mais enfin, le quoi qu'il en coûte, c'est Emmanuel Macron qui l'a inventé et qui, après, l'a remis dans beaucoup de crises,
02:08dans la crise Covid, dans la crise énergétique.
02:10Donc, les 1 000 milliards, encore une fois, c'est dû à Emmanuel Macron.
02:13Maintenant, très bien si on dit stop, ça suffit, on dépense trop.
02:17Oui, mais sans majorité.
02:18Oui, alors, bien sûr, le RN, je croyais que le RN était pour réduire les dépenses.
02:23Bah là, Marine Le Pen est assez fort.
02:25Oui, je sais, même Sébastien Chenu a menacé déjà de censurer.
02:27Alors, on ne sait même pas quel robinet va être fermé.
02:30Mais par exemple, un robinet est très simple.
02:32Combien coûte l'assistana en France ?
02:35C'est quoi l'assistana ?
02:37C'est le fait que quelqu'un qui ne travaille pas peut gagner potentiellement mieux sa vie que quelqu'un qui travaille.
02:43Ça, c'est un vrai projet.
02:46Faire en sorte que le travail paye mieux que l'assistana.
02:48Combien coûtent les comités théodules qui ne servent à rien et qui sont très, très, très nombreux ?
02:54Et combien coûte le millefeuille territorial ?
02:56Pourquoi est-ce qu'on continue avec ce millefeuille territorial, commune, département, région ?
03:00Intercommunalité, métropole.
03:03Tout ça coûte beaucoup trop d'argent.
03:05Donc, vous voyez, des sources d'économie, il y en a avant d'aller viser les français.
03:07Il faut aller à l'attaque.
03:08Juste, on écoute une archive de 2017.
03:10Les archives ont de la mémoire, évidemment.
03:11Emmanuel Macron a coûté combien de milliards d'économies il promettait à l'époque par an.
03:16Ah oui, ça, c'est extraordinaire, ça.
03:18Moi, je fais 60 milliards d'économies à la fin du quinquennat par an.
03:22D'accord ?
03:23Non, 60 milliards sur les 5 ans.
03:25Non.
03:26Ah, 60 milliards par an.
03:27Oui.
03:28Comment ça ?
03:29Parce que je comprends que pour nos auditeurs, c'est très compliqué à comprendre.
03:32Voilà, Emmanuel Macron qui répondait à Jean-Jacques Bourdin à l'époque.
03:35Il était sûr de lui.
03:38Il était dans l'idéal, en tout cas.
03:41Moi, je partage l'avis de Gauthier Lebrun, qu'il y a des sources d'économies qu'on n'a pas explorées.
03:46C'est les mêmes sources d'économies que les vôtres.
03:49Et là, je pense que vu qu'il n'y a pas de majorité, vu que pour s'attaquer à l'assistana,
03:54s'attaquer au comité de taux audules, il faut un peu de courage politique et il faudrait un consensus politique.
04:01Et sans majorité, c'est impossible.
04:02J'ai peur qu'on s'attaque aux Français.
04:05Et je pense que ça n'arrangerait rien.
04:07Si vous voulez, faire 40 milliards d'économies sur le dos des Français, François Bayrou a dit quelque chose de juste.
04:12On a un problème de production en France.
04:14On ne produit pas assez.
04:16Donc, c'est un travail de long terme qu'il faut mener pour réindustrialiser, pour remettre les Français au travail.
04:22Si vous continuez à taper sur ceux qui travaillent déjà, que vous réduisez leur niveau de vie,
04:28tout ce que vous allez obtenir, c'est moins de croissance, de la récession, moins d'impôts au final,
04:33parce que les gens, il y aura moins de croissance.
04:35Donc, je ne suis pas certain qu'il faille les faire, moi, ces 40 milliards d'économies.
04:41Dans le contexte actuel, je pense que ce n'est pas possible.
04:44Et qu'il vaut mieux commencer à mettre en place une politique de long terme,
04:48faire le maximum de ce qu'on peut, sans avancer de chiffres totems.
04:52Arnaud Bénédetti.
04:53Non, mais le constat qu'il fait, c'est un constat qui est fait presque depuis trois décennies.
04:57C'est-à-dire qu'on sait qu'on ne produit pas assez, qu'on n'est plus une économie de production
05:01comme on le fut durant les 30 glorieuses ou même à la fin des années 70.
05:06Et en même temps, on sait très bien qu'on n'arrête pas d'accumuler la dette.
05:09Ça, ce n'est pas nouveau non plus, en l'occurrence.
05:11Mais ce qui est très intéressant, en effet, et ce qui est tout à fait significatif,
05:13c'est qu'il faut se souvenir quand même que quand Emmanuel Macron a été élu en 2017,
05:17il s'est fait élire, entre autres, sur son niveau de compétence et sa capacité à avoir maîtrisé la dette.
05:23En l'occurrence, on voit bien, et Gauthier Le Brette l'a justement rappelé,
05:271000 milliards de dettes supplémentaires entre 2017 et 2024.
05:32C'est la réalité.
05:34Elle est, j'allais dire...
05:35Implacable.
05:35Elle est implacable, en l'occurrence.
05:38Après, oui, en effet, de toute façon, vous écoutez l'ancien gouverneur de la Banque de France
05:42qui est certainement l'un des plus compétents dans le domaine, Jacques Delarosière,
05:45qui a été patron du FMI et qui vous dit que la situation aujourd'hui en France n'est pas acceptable.
05:50Il le dit très clairement.
05:51Je crois qu'il a dû donner une interview au Figaro.
05:55Il y a de ceux-là à 48 heures où il explique tout simplement...
05:57C'est acceptable, mais pour personne, c'est acceptable.
05:58Mais non, mais il dit très simplement, regardez le nombre de fonctionnaires en Allemagne
06:03et le nombre de fonctionnaires en France.
06:04Faites la comparaison.
06:05L'Allemagne est plus peuplée, ils ont moins de fonctionnaires.
06:08La France est moins peuplée.
06:10Et il dit, justement, je n'ai pas l'impression que les services publics en Allemagne
06:13soient beaucoup plus défaillants.
06:14Et ils ont beaucoup moins de communes aussi en Allemagne.
06:16Également.
06:16Il va falloir...
06:17Plus d'habitants.
06:17Oui, mais alors là, il va falloir convaincre les élus locaux.
06:20Oui, et les mères, bon courage, allez-y Gauthier, avec votre gueulet et votre sac à dos.
06:24Qui sont partis les plus appréciés.
06:25Non, mais en vrai, c'est que vous pouvez personnaliser le débat.
06:28Moi, je peux dire que j'étais surpris que l'AMF annonce de boycotter les discussions.
06:33Ah bah, ils ont bien compris.
06:34Ils savent qu'ils vont être tendus.
06:35Mais évidemment, ils vont être tendus.
06:36Excusez-moi, il y a des économies à faire.
06:38Il y a des économies à faire.
06:40C'est étonnant de boycotter les discussions avant même quelques années.
06:43Oui, mais le problème, c'est que dans le déficit public, il y a ce que coûtent les collectivités locales.
06:48Ils ne sont pas en déficit parce qu'elles n'ont pas le droit de l'être.
06:51Mais il y a ce qu'elles coûtent.
06:51Et elles dépensent tous les ans de plus en plus.
06:53Et en plus, ça coûte 80 milliards à l'État qui leur donne des dotations.
06:56Donc, il y a un moment où il faut couper le corps en ambitie.
06:58Il y a trop de députés, il y a trop de sénateurs, il y a trop de...
07:00Ah, ok, c'est la démocratie française, c'est la cinquième, mon petit...
07:03Il y a trop de députés.
07:04Il y a trop de députés, ça.
07:06Emmanuel Macron voulait réduire le nombre de députés.
07:13Ce n'est pas vraiment ce qui...
07:14Je suis d'accord.
07:14C'est fondamentalement le déficit.
07:17Par contre, la question d'une feuille administrative, ça peut être...
07:19Alexandre Léguéau, à l'Assemblée nationale.
07:23Et des collectivités locales.
07:25Également, mais on en revient toujours au même, aux conséquences de la dissolution ratée.
07:29Il fallait en tirer les conséquences et faire une élection présidentielle.
07:31Non, mais je vous dis...
07:33Alexandre Léguéau, les samarottes.
07:36Aujourd'hui, on le dit, les élus locaux, ils ont des intérêts partisans.
07:40Ils ne vont pas devenir serviteurs de l'intérêt général tout d'un coup.
07:44Et donc, quand on n'a pas de majorité, on ne peut pas gouverner.
07:46On ne peut pas faire des choses très ambitieuses.
07:48Et j'en connais d'autres qui vont payer.
07:50Ce sont les retraités.
07:52L'abattement fiscal automatique de 10% sur les pensions risque de disparaître.
07:57Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, l'a confirmé.
07:59Donc, on va taper sur les retraités qui ont cotisé toute leur vie.
08:02Et bien, c'est eux qu'on va les taper.
08:04Pour le RN de censurer.
08:07Comment ne l'ont-ils pas déjà fait ?
08:08Ils l'ont déjà fait sur le marché.
08:10Ils ne voulaient pas revaloriser à hauteur de 100% de l'inflation, mais à hauteur de 50%.
08:15Sur l'abattement fiscal, allez-y.
08:17Une revalorisation trois mois avant.
08:19Les retraités, alors même chose.
08:21Là, je vais fâcher la clientèle, mais je suis désolé.
08:24Je ne vois pas de quoi vous parlez.
08:25Les retraités, c'est quand même un sujet.
08:28Devoir que les retraités...
08:29Ils ont travaillé toute leur vie.
08:30Ils ont cotisé toute leur vie.
08:32Les retraités, ça ne vous pose pas un problème.
08:33Ça vous pose pour des problèmes de cotiser toute votre vie,
08:35puis à la fin, on vous dit, finalement, on change les règles du jeu.
08:38Non, mais bien sûr qu'il faut...
08:39Évidemment que...
08:40Allez, je ne parle pas d'abandonner les retraités.
08:41Vous avez 30 ans aussi.
08:42Est-ce que...
08:43Oui.
08:43Ça explique.
08:44Moi, je ne rappellerai l'acte personne.
08:46Je vous avais intérêt.
08:47Vous avez intérêt.
08:48Si on en est là, si on doit sortir sa carte d'identité et dire l'âge qu'on a...
08:51J'ai même pas 30, j'ai 20...
08:52Sortons notre carte de presse.
08:54Je ne rappellerai, évidemment, l'anniversaire de personne.
08:57Il y a quand même un sujet de voir que les retraités vivent mieux que les actifs.
09:01C'est un sujet.
09:02Allez, Rachel.
09:02C'est un sujet de société.
09:03Faites le gardien de la paix.
09:04Pas que nous les retraités.
09:05Le gardien de la paix.
09:05Pas que nous les retraités.
09:06Le gardien de la paix.
09:07Laissez parler, Rachel Gammes.
09:08Justement, lorsqu'on parle de finances publiques et de budget, on sait très bien que cette
09:13dette, il va falloir s'y atteler, mais que c'est un projet à long terme.
09:19Et on ne parle jamais du sens.
09:21C'est-à-dire qu'on ne parle jamais, par exemple, de la question de sécurité.
09:23C'est à combien, justement, notre insécurité coûte à la France.
09:28Oui, bien sûr.
09:29Mais ça, c'est quelque chose d'idéologique.
09:31À partir du moment où on a des partis politiques qui sont là pour fracturer la société,
09:36qui sont là pour tout racialiser, pour faire rentrer aussi d'être compatibles avec le
09:42terrorisme, qui sont là pour que nous ayons des militaires qui soient les gardiens des
09:46synagogues.
09:47Tout ça, en fait, ça participe aussi à la dette.
09:49Donc, il faut du sens, de la rationalité, de l'efficience et de l'efficacité.
09:53Encore un mot de ce discours dur de François Bayrou aujourd'hui.
09:58On ne connaîtra donc rien des mesures concrètes avant le 14 juillet.
10:02Est-ce que le gouvernement va tenir jusqu'au 14 juillet ? Parce que Marine Le Pen est
10:06assez dure.
10:06Elle dit, nous ne laisserons pas passer des mesures contre les Français alors qu'il existe
10:09tant de gabegies et de mauvaise gestion des finances publiques.
10:11Mais pour l'instant, l'arme de la motion de censure n'est pas encore brandie.
10:15Clairement, en tout cas.
10:17Alors, tu peux parler.
10:17Il peut passer le 14 juillet.
10:20Je pense que ce qui est le plus dangereux pour lui, alors on se parle, c'est une démission
10:24de Bruno Retailleau après la présidence des LR.
10:26Ça, ça entraîne de facto la chute de François Bayrou puisque les LR sortent du socle commun.
10:31En plus, Laurent Wauquiez, il en a marre de faire partie de la majorité, enfin de cette
10:34majorité, de cette pseudo-majorité, de ce socle commun avec François Bayrou qui n'est
10:39pas assez dur sur les questions régaliennes.
10:42Donc, Marine Le Pen est obligée de censurer dans la foulée si Bruno Retailleau quitte le gouvernement.
10:46Non, si Bruno Retailleau ne démissionne pas, je pense que François Bayrou peut tenir.
10:50Il peut tenir jusqu'au 14 juillet.
10:51Donc, pas de motion de censure du RN.
10:53Une motion de censure du RN.
10:54Alors, vous savez que les motions de censure du RN ne seront jamais adoptées puisque la
10:57gauche refuse de voter les motions de censure du RN.
10:59Donc, la seule possibilité de faire tomber le gouvernement de François Bayrou, c'est
11:01une motion de censure de la gauche votée par le RN.
11:05Ce que le RN a déjà fait.
11:06Ce que le RN a déjà fait.
11:07Mais ils le feront, à mon avis, si Bruno Retailleau démissionne.
11:09Pour le moment, je vous rappelle juste que Marine Le Pen n'est plus députée, plus
11:12présidente de groupe en cas de dissolution après une motion de censure.
11:15En même temps, sa seule chance d'être candidate à l'élection présidentielle, c'est
11:18de gagner des élections anticipées et de faire changer la loi.
11:21Donc, elle a un intérêt aussi politique à une dissolution rapide.
11:26Il y a deux congrès.
11:27Celui du RN et celui du PS.
11:28Donc, en fonction des deux résultats, on verra bien.
11:31Et puis, il y a un troisième événement qui touche personnellement François Bayrou.
11:33C'est son audition à la commission d'enquête parlementaire sur Bétarame.
11:37Parce que là...
11:38Quand ?
11:38C'est au mois de mai.
11:39Je crois que c'est le 14 mai.
11:39Donc, ça va être chaud.
11:41Le mois de mai va être compliqué.
11:43C'est quelque chose qui est compliqué pour lui.
11:44Parce que humainement, ça touche sa famille.
11:47Je ne crois pas le RN censurer sur la question de Bétarame.
11:51Non, mais je ne dis pas ça.
11:52Mais François Bayrou, il a trois échéances professionnelles et politiques qui peuvent faire qu'au
11:57mois de juillet, c'est compliqué pour lui.
12:0318h39, de retour dans Punchline sur CNews et Europe 1.
12:09Dominique Schelcher est notre invité.
12:11Bonsoir à vous.
12:11Merci d'être là.
12:12Bonsoir, Laurent Serraille.
12:13PDG de Coopérative U.
12:15On va parler de pouvoir d'achat avec vous, de consommation, puis de contexte économique
12:20pesant.
12:20C'est le moins qu'on puisse dire.
12:21On va juste écouter François Bayrou.
12:22Il a donné une conférence de presse ce matin en jurant qu'il n'y aurait pas de hausse
12:26d'impôt.
12:27Est-ce que les Français le croient, c'est autre chose ?
12:28On écoute le Premier ministre.
12:29La première solution serait de penser que si l'État n'a plus d'argent dans ses
12:35caisses, il suffit d'augmenter les prélèvements.
12:38C'est un raisonnement qui paraît simple, mais qui est intenable, car la France est déjà
12:44le pays qui détient le taux de prélèvement obligatoire d'impôts et de taxes de toute
12:48nature le plus élevé dans le monde.
12:51Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c'est notre pays qui,
12:55au bout du compte, en souffrirait parce que c'est devenu une loi presque universelle,
12:59plus l'impôt est lourd, plus les contribuables se dérobent et moins les investisseurs
13:04s'engagent.
13:06La deuxième solution de facilité serait d'emprunter.
13:12Et c'est ce que nous faisons depuis des décennies.
13:16Nous nous trouvons aujourd'hui au bord d'une situation de surendettement.
13:22Le surendettement, dans ce contexte, Dominique Schellcher, comment les Français peuvent-ils
13:27ne pas être inquiets ? Ils sont forcément absolument inquiets.
13:30Mais ils sont très inquiets, les Français.
13:33Nous, on est au contact sur le terrain avec eux régulièrement.
13:35Et toute la situation qui se cumule maintenant depuis de longs mois, la crise inflationniste,
13:41des inquiétudes autour de la guerre, avec des besoins de se réarmer, etc.
13:47Tout ça pose énormément de questions.
13:49Et dernièrement, cette situation économique internationale, cette guerre économique,
13:54ne rassure absolument pas les Français.
13:56On ne peut qu'être d'accord après avec le constat.
13:58Quand il dit que le taux de prélèvement obligatoire est le plus haut d'Europe,
14:03je crois que dans une autre séquence, il dit 43%, 6 points de plus qu'en Allemagne.
14:08C'est ça la réalité.
14:09Donc, il faut résoudre la situation.
14:12Mais ça ne pourra pas être avec des impôts supplémentaires.
14:14Est-ce que ça a un impact sur la consommation ?
14:17Est-ce que vous, vous le voyez dans vos magasins,
14:19les Français, ce climat d'inquiétude fait qu'ils ne consomment pas ?
14:22Ou moins ?
14:23Le déclencheur dans la tête des Français aujourd'hui, c'est la crise inflationniste.
14:28Et pour l'instant, ils sont encore, les Français, dans le traumatisme de cette crise.
14:31Moi, j'utilise ce mot-là parce qu'il est réel.
14:34Cette crise inflationniste la plus sévère depuis 40 ans, ils ne l'ont pas passée.
14:39S'ajoute à ça cette ambiance incertaine où on se dit que tout peut arriver,
14:44ça se traduit par quoi ?
14:45Ça se traduit, un, par ceux qui le peuvent épargner.
14:48On a un taux d'épargne qui est de deux points supérieur à l'habitude.
14:52Et par ailleurs, beaucoup de gens arbitrent dans leur consommation
14:54parce qu'en plus, pour beaucoup, le pouvoir d'achat est serré.
14:58Donc, ils arbitrent et ces arbitrages n'ont pas changé.
15:01Par contre, la bonne nouvelle, et il y en a quand même.
15:03Moi, je cherche aussi dans cette ambiance les bonnes nouvelles.
15:06Il y en a plusieurs.
15:07Mais la première, c'est qu'au premier trimestre, la consommation tient.
15:12Plus 1,2% en volume, c'est une bonne nouvelle.
15:15C'était négatif l'année dernière.
15:17Or, la consommation, c'est un moteur de la croissance de la France.
15:21Quand nos gouvernants disent qu'il faut plus de croissance,
15:26ils ont raison parce que tout vient de là.
15:28Et donc, cette consommation tient et ça, c'est une bonne nouvelle.
15:31Et qu'est-ce que vous voyez qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas dans vos magasins ?
15:35Tous les produits de marque, évidemment, vos produits à vous ?
15:39Tout ce qui est non alimentaire est complètement arbitré.
15:43Donc là, acheter un vêtement, acheter un salon de jardin,
15:47on va garder un salon de jardin une année de plus.
15:49On va être très prudent là-dessus.
15:51Sur l'alimentaire, on va aller vers des produits un peu moins chers.
15:55Et par exemple, les produits frais traditionnels, ce n'est pas facile.
15:58On achète moins de poissons, moins de fromage, moins de boucherie.
16:01Et quand on en achète, on en achète un peu de meilleure qualité.
16:04Donc, les gens sont toujours là-dedans.
16:06Et par contre, il y a un point,
16:08et là, on est dans une semaine que je qualifie de plaisir, la semaine de Pâques.
16:12Les produits plaisir continuent à fonctionner.
16:14Donc, le chocolat, par exemple, c'est un produit plaisir.
16:16Il est plus cher, mais les gens continuent à en acheter.
16:20Donc, les gens continuent à un moment à se faire plaisir,
16:24même quand il y a des difficultés.
16:25Une question de Rachel Kahn.
16:27Oui, comment vous avez ressenti la séquence où Donald Trump a voulu imposer ce pourcentage des droits de douane ?
16:37Comment vous l'avez, vous, ressenti en tant que chef de cette coopérative ?
16:41Chef d'entreprise.
16:43Un bouleversement par rapport à l'équilibre qu'on connaissait jusque-là.
16:47Des incertitudes totales.
16:50La probable perturbation des chaînes agroalimentaires, notamment,
16:55celle qui me concerne,
16:56parce que si les droits de douane, demain, sont maintenus,
16:59ils restent à 10% aujourd'hui.
17:01Donc, ça reste déjà important.
17:04Mais admettons qu'ils reviennent à des taux plus importants.
17:07Il y a des produits qui ne vont plus s'exporter.
17:10Il va y avoir des stocks, je pense, aux spiritueux,
17:13je pense aux produits laitiers.
17:14On exporte beaucoup de produits laitiers en France.
17:16Si demain, ces produits ne partent plus,
17:19qu'est-ce qu'on va faire de ces quantités qui sont là ?
17:21Ça, c'est, par exemple, un sujet qui, nous, nous concerne directement.
17:25Le gouvernement est à l'affût et nous interroge là-dessus.
17:28Et nous dit, est-ce que vous êtes prêts, demain,
17:30dans la grande distribution française,
17:32s'il y a des surstocks qui ne partent plus,
17:35à nous aider à les écouler ?
17:37Alors, on a fait plein de choses pendant la crise du Covid-19.
17:39On en refera cette fois encore, bien sûr.
17:42Non, non, mais on est très inquiets.
17:44Et vous savez, les chefs d'entreprise, c'est très simple.
17:47Ils ont besoin de clarté, de stabilité et d'un cadre clair.
17:51Or, là, le cadre, il est mouvant en permanence.
17:54Donc, c'est très difficile de prendre des décisions.
17:56Comment se projeter ?
17:57Notre travail, c'est de nous projeter en permanence,
17:59de réviser nos stratégies.
18:01Mais comment se projeter à 5 ans,
18:03j'en parle même pas,
18:04mais même à 2 ans, dans un contexte si mouvant ?
18:06Bien sûr. Alexandre Devecchio.
18:07Oui, mais d'un autre côté,
18:13on parlait des droits de douane.
18:16Est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème de travail en France,
18:20de production ?
18:21C'est ce que disait le Premier ministre.
18:23Vous êtes du côté de la consommation,
18:25mais est-ce que pour qu'il y ait davantage de consommateurs,
18:27il ne faut pas tout simplement davantage de producteurs ?
18:29Oui, mais c'est un sujet de base
18:32qui a été décrit ce matin et qui est réel.
18:36Il faudrait qu'il y ait plus de gens qui travaillent en France.
18:38Ce n'est pas que le débat sur ce sujet-là,
18:41ce n'est pas que les gens qui travaillent, travaillent plus.
18:43C'est qu'il y ait une part plus grande de personnes qui travaillent.
18:47Les gens plus âgés qui arrivent en fin de carrière
18:51sont parfois un peu de côté,
18:53donc il faudrait plus de travail là,
18:55et des jeunes qui rentrent plus tôt.
18:57C'est ça le sujet.
18:58Et ça, c'est une réalité comparée à d'autres pays européens.
19:01Donc ça, c'est vrai.
19:02Il y a quelques mois d'une crise agricole majeure,
19:05avec des scènes terribles.
19:07Est-ce que les choses ont évolué ?
19:09Comment vous voyez la perspective par rapport au monde agricole ?
19:12Alors, j'étais au Salon de l'Agriculture il y a encore quelques semaines.
19:14J'ai beaucoup échangé avec le monde agricole.
19:17En fait, la loi d'orientation agricole leur a fait du bien.
19:21Ils demandaient un certain nombre de choses
19:22et ça a apaisé un certain nombre de choses.
19:24Et après, moi, je dis que dans notre secteur,
19:26même si elles sont imparfaites,
19:28les lois EGALIM,
19:29qui sont là pour piloter le revenu agricole
19:33et le protéger surtout,
19:35protéger ce qu'on appelle la part de matière première agricole
19:37dans nos fameuses négociations,
19:39ça a permis de progresser.
19:40Ce n'est pas parfait,
19:41mais ça a permis de progresser
19:42et de défendre le revenu
19:43dans un certain nombre de filières.
19:44Je pense au lait, par exemple,
19:45ça a marché.
19:47Donc, c'est un peu apaisé.
19:50Tout n'est pas réglé de loin,
19:52on pourrait leur demander,
19:53mais c'est plus apaisé qu'il y a quelques mois.
19:54Et le climat, encore une fois,
19:56vous êtes au contact des clients,
19:57tout votre personnel est au contact des clients.
20:00Encore une fois, on a évoqué l'inquiétude, l'épargne.
20:04Est-ce qu'il y a aussi la pas volonté de ne pas se projeter
20:06parce que demain, demain est inquiétant ?
20:09Mais tout à fait.
20:11Vous savez, les Français sont extrêmement pleins de bon sens.
20:15Donc, quand on voit le taux d'épargne progresser,
20:19c'est quoi ?
20:20D'abord, je ne sais pas de quoi l'avenir est fait.
20:22Il y a un autre critère qui est très important
20:26dans l'esprit des Français, c'est le chômage.
20:28Le chômage est sensiblement en train de remonter.
20:30On parle de difficultés potentielles
20:32dans des dizaines d'entreprises dans les prochains temps.
20:35Ça, c'est de nature à inquiéter les Français
20:37et là aussi à leur faire prendre des précautions
20:39parce que là-bas, c'est le travail.
20:41Et donc, oui, ils le disent facilement.
20:45Et donc, face à toutes ces incertitudes,
20:48ils arbitrent au quotidien,
20:49ils font des choix et des choix de prudence
20:51et de bon sens et de raison
20:53sans oublier quand même
20:54et heureusement de se faire plaisir un petit peu.
20:56De temps en temps.
20:57Et comme vous le disiez,
20:57dans une semaine particulière.
21:00Tout à fait.
21:00Vous avez aussi publié un livre
21:02qui s'appelle Le bonheur est dans l'action
21:03parce que, comme vous le dites,
21:04vous cherchez aussi l'optimisme et les bonnes nouvelles.
21:07C'est l'idée, c'est un livre de transmission
21:08aux plus jeunes, c'est ça ?
21:09Et à ceux qui veulent monter leur entreprise ?
21:11Exactement.
21:12Donc, voilà, un moment,
21:14quand on avance dans sa carrière,
21:16on a fait un certain nombre de choses
21:17et on a envie de les partager.
21:18C'est ce que j'ai voulu faire avec ce livre.
21:20Ça s'adresse d'abord aux jeunes,
21:21mais force est de constater
21:22que j'ai plein de lecteurs de tous âges
21:24qui s'y retrouvent, visiblement.
21:26On m'a même dit que ce n'était pas seulement
21:27pour l'entreprise,
21:28mais aussi pour la vie.
21:30Donc, tant mieux.
21:31Et c'était ça, le message.
21:33Parce qu'à un moment, il faut être positif.
21:35Je veux dire, par exemple,
21:36on discutait du monde agricole
21:37qui est en crise régulière.
21:40Et je dis souvent aux agriculteurs,
21:41mais comment on va faire
21:42pour donner envie à des jeunes
21:44de rejoindre le monde agricole
21:45quand tout le temps vous êtes dans la rue,
21:47sur votre acteur, etc.
21:49Et donc, pour moi,
21:50chef d'entreprise,
21:51c'est extrêmement important
21:52de passer des messages positifs,
21:53de dire qu'entreprendre, c'est possible,
21:55qu'on peut, malgré le contexte,
21:57faire de belles carrières encore,
21:58particulièrement dans notre métier,
22:00la grande distribution.
22:01On peut démarrer sans trop de diplômes
22:03et progresser énormément.
22:05Et donc, voilà,
22:05il faut aussi passer des messages positifs.
22:08Il faut, il faut.
22:08On y croit.
22:09Rachel Kahn,
22:10sur cette volonté d'entreprendre.
22:12Et oui, puis surtout sur la volonté,
22:14à quel moment ça vous est venu
22:15de décrire quelque chose,
22:18malgré les bouleversements du monde,
22:20malgré justement le fait
22:21que vous n'arriviez pas vous-même
22:23à vous, difficilement,
22:25à vous projeter,
22:26cette volonté de garder quand même
22:29la petite flamme, enfin,
22:32qui fait que, voilà.
22:33Alors déjà, sur la méthode,
22:34je prends beaucoup de notes.
22:35Tout le temps, voilà,
22:36c'est une façon pour moi de travailler.
22:38Et à un moment,
22:39il y a quelque chose de très important pour moi,
22:41c'est la transmission.
22:42La transmission dans l'entreprise,
22:43la transmission de compétences,
22:45la transmission d'un profil à un autre,
22:48etc.
22:48Et donc, à un moment,
22:49on a envie de transmettre des choses
22:51et c'est ce que j'ai essayé de faire.
22:53Et je pense que plus la période
22:55est un peu morose,
22:56plus elle est sombre,
22:57plus peut-être, à un moment,
22:58il faut l'une ou l'autre voie,
23:00modestement pour la mienne,
23:02qui encourage,
23:03et notamment les jeunes.
23:04Et les retours que j'ai sont positifs.
23:06Donc, ça leur a parlé.
23:07Dominique Schleicher,
23:08vous êtes le président de Coopérative U.
23:11Il y a aussi les charges
23:12qui perdent sur le travail,
23:13qui sont vraiment des freins
23:14à l'emploi
23:16et aux entreprises
23:18pour lancer son entreprise.
23:19Là, il n'y a pas de solution
23:21pour l'instant.
23:22Alors, là-dessus,
23:23le fameux 43%
23:25de prélèvement obligatoire,
23:27donc ça concerne aussi
23:28les entreprises, bien évidemment,
23:29on ne pourra pas aller au-delà.
23:31Et donc, il faudra
23:33trouver des solutions.
23:34Pour moi,
23:35ce qui va être très important
23:36face aux défis qu'on a
23:37de ces 40 milliards,
23:38c'est la méthode.
23:39Quelle méthode de travail ?
23:41Et pour moi,
23:41il n'y en a qu'une,
23:42c'est du collectif,
23:44du collaboratif,
23:45se concerter,
23:47prendre tous la mesure
23:48du sujet ensemble
23:49et accepter sans doute
23:51des sacrifices ensemble.
23:52Vous savez,
23:53quel est un des sujets ?
23:55Pourquoi il y a tellement
23:56de niches fiscales en France ?
23:58De niches pour les uns,
23:59pour les autres,
23:59y compris pour les entreprises ?
24:01Parce qu'à un moment,
24:02le niveau d'impôt
24:02est devenu trop important.
24:03Donc, on a dit,
24:04on crée une niche
24:05pour baisser ci,
24:05baisser ça.
24:06Il vaudrait mieux peut-être,
24:07par exemple,
24:08supprimer un certain nombre
24:09de niches,
24:09peut-être même beaucoup.
24:11Et je parle peut-être même
24:12pour nous,
24:12les entreprises,
24:13et encore nous,
24:14dans la grande distrie,
24:15on n'en touche pas trop.
24:17Peut-être en supprimer
24:18et peut-être baisser
24:20globalement ce niveau
24:21d'imposition.
24:22Mais on a un défi majeur.
24:25Faisons confiance,
24:26j'espère,
24:26à la méthode
24:27qui va être prise,
24:27qui devrait être collaborative.
24:28Dominique Schellcher,
24:30président,
24:31PDG de la Coopérative,
24:32vu le bonheur
24:32et dans l'action
24:33aux éditions de l'Aube.

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