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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

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Transcription
00:00Bonjour Brigitte !
00:01Bonjour !
00:03On papotait, on papotait.
00:05Oui, je pense que vous ne m'écoutez pas, c'est pas grave.
00:07Alors vous nous parlez ce matin d'une nouvelle piste à l'étude dans le traitement de la maladie hormonale
00:12la plus fréquente chez la femme, appelée le SOPK, le syndrome des ovaires polykystiques.
00:18Et pour commencer, vous nous expliquez ce qu'est le SOPK.
00:22Voilà, SOPK, vous venez de le dire, mais on va le voir par écrit, c'est toujours plus simple pour s'en souvenir.
00:26syndrome des ovaires polykystiques, c'est non seulement la maladie la plus fréquente chez la femme en âge de procréer,
00:33mais c'est la première cause d'infertilité et ça touche en moyenne une femme sur dix.
00:38Donc on connaît tous une femme qui souffre du syndrome des ovaires polykystiques.
00:44Alors il y a plusieurs degrés, les femmes ne sont pas toutes atteintes de la même manière,
00:49mais c'est important d'en parler, c'est important parce qu'il faut le prendre en charge absolument
00:53et vous allez comprendre pourquoi.
00:54Alors à la base, en fait, on l'a appelé comme ça, on n'aurait peut-être pas dû l'appeler comme ça.
00:59Je m'explique.
01:00Quand on a découvert cette maladie, en ouvrant le ventre, en regardant les ovaires,
01:05les scientifiques voyaient des boules sur les ovaires et ils se sont dit, c'est des kystes.
01:11Or non, en fait, ce sont des follicules.
01:14Vous savez que tous les mois, chez quelqu'un, chez une femme qui va bien,
01:18tous les mois, il y a un follicule qui devient mature et qui est expulsé des ovaires pour une éventuelle fécondation.
01:25Eh bien là, dans cette maladie, ce ne sont pas des kystes, mais ce sont plusieurs follicules qui sont là,
01:31mais qui sont tous immatures, qui ne vont pas acquérir la maturité suffisante pour pouvoir donner lieu à une fécondation.
01:38C'est pour ça que c'est la première cause d'infertilité.
01:41Donc fermons la parenthèse sur le nom, qui n'est pas tout à fait juste.
01:45Alors, quels sont les symptômes ?
01:47Je vous les ai mis là, il y en a plusieurs.
01:50C'est une surproduction d'hormones mâles, d'hormones essentiellement la testostérone,
01:57avec toutes les conséquences que ça peut avoir.
02:00Je vais y revenir après.
02:01Ça va entraîner des cycles irréguliers, soit des cycles de 40 jours, soit pas de règles.
02:06Donc, des cycles irréguliers.
02:08Je vous le disais, la première cause d'infertilité, encore une fois, il y a plusieurs degrés.
02:12Donc, ce n'est pas pour toutes les femmes.
02:14Parfois, il y a simplement quelques petits signes d'hypofertilité éventuellement.
02:18Après, comme il y a beaucoup d'androgènes, d'hormones mâles,
02:21vous allez avoir une hyperpilosité, voire même de l'irsutisme.
02:25Certaines femmes souffrent vraiment avec des poils au niveau de la barbe, au niveau du torse, etc.
02:32De l'acné, des boutons, notamment au niveau pareil du torse.
02:36Du dos et du visage.
02:38Et aussi de calvitie.
02:40Parce que vous savez que les hommes souffrent souvent de calvitie.
02:4420% des hommes à 20 ans, 50% des hommes à 50 ans.
02:47Donc, la calvitie, comme celle des hommes, c'est-à-dire avec des golfs dégarnis et la tonsure.
02:53Ensuite, il y a souvent un diabète, une prise de poids,
02:58une augmentation du risque des maladies cardiovasculaires.
03:02Et vous imaginez bien qu'avec tous ces signes, il y a aussi un retentissement sur le moral, l'humeur, le sommeil.
03:10Donc, on le voit, tout un ensemble de signes, de symptômes,
03:14qui sont, je vous le disais encore, à des degrés divers selon les femmes.
03:18Pour l'instant, alors, les causes, on ne les connaît pas réellement.
03:22On sait qu'il y a une composante génétique certaine.
03:24Il y a même, on dit qu'il y a des SOPK de mère en fille.
03:28Et on sait qu'il y a une vingtaine de gènes impliqués.
03:31Mais on sait aussi que c'est multifactoriel, que l'environnement peut jouer,
03:34que les perturbateurs endocriniens peuvent jouer.
03:36Il y a tout un tas de choses qui peuvent entrer en jeu dans les causes.
03:40Quand on dit qu'il y a plein de choses, c'est qu'on ne les connaît pas, les causes.
03:42En général.
03:44En tout cas, pas bien.
03:46Après, que peut-on faire ?
03:47Pour l'instant, on ne sait pas la traiter.
03:50Donc, qu'est-ce qu'on va faire ?
03:51On va traiter les symptômes.
03:53On va donner des pilules, on va essayer de régulariser les cycles,
03:56on va essayer, tant que faire se peut, de faire perdre du poids,
04:01de traiter le diabète, de traiter le risque de maladie cardiovasculaire.
04:06On va essayer tout un tas de traitements,
04:08des traitements aussi psychologiques pour aider ces femmes, etc.
04:12Des traitements de l'infertilité, on va induire des ovulations.
04:16Donc, on arrive à avoir des bébés en induisant l'ovulation.
04:21Mais là, la piste nouvelle, c'est quoi ?
04:24C'est un espoir.
04:26Pour l'instant, c'est chez la souris.
04:27Attention, pas d'espoir trop fort.
04:31Mais ça devrait quand même arriver bientôt.
04:35On s'est dit, tiens, il y a une hormone qu'on appelle l'hormone antimullérienne
04:41qui est très augmentée chez les femmes qui souffrent de syndrome des ovaires polykystiques.
04:46Donc, on s'est dit, si on bloque cette hormone, on va pouvoir peut-être diminuer le risque.
04:52Donc, on a essayé ça chez la souris.
04:53On a trouvé un anticorps, le HA13, qui bloque l'hormone qui favorise les SOPK.
05:01Donc, on l'a testé, ce qu'on appelle la mini-puberté, c'est-à-dire juste après la naissance des souris.
05:07Il y a une petite phase qu'on appelle la mini-puberté parce qu'il y a toutes les hormones qui se mettent en place à ce moment-là.
05:12Chez les femmes, ça existe aussi et les hommes aussi.
05:14On a traité les souris avec cet antigène et hop, non seulement on a évité l'apparition des SOPK chez la souris,
05:27mais après, on l'a testé un peu plus tardivement chez des souris qui avaient déjà des ovaires polykystiques.
05:35Eh bien, là aussi, ça a fonctionné et on a réussi à recréer des cycles ovariens réguliers
05:42et une fertilité normale, etc.
05:45Donc, ce serait vraiment, parce qu'au lieu de traiter que les symptômes,
05:51là, on arrive à traiter en amont la cause.
05:55Donc, si on arrive à faire ça chez les femmes, ce sera formidable.
05:59J'en profite juste pour dire, et vous savez que je ne suis pas du tout sexiste,
06:02mais que si certains hommes avaient souffert d'une maladie
06:08qui entraînait une hypersécrétion chez eux d'hormones femelles,
06:11qui entraînaient une infertilité chez eux, qui entraînaient des troubles psychiques,
06:15des pertes de cheveux, tout ça, il y a longtemps que la recherche se serait mobilisée
06:19pour trouver des traitements.
06:21C'est un peu comme pour l'endométriose, où on a mis un certain temps à trouver.
06:24Je crois qu'il faudrait quand même, parce que c'est un réel problème quand même de santé publique.
06:27On parle en ce moment de la baisse des naissances, de la natalité,
06:33et ça fait partie aussi.
06:35Donc, il faut absolument que la recherche avance sur ce syndrome.
06:39C'est un peu comme pour l'endométriose.
06:43C'est un peu comme pour l'endométriose.
06:45C'est un peu comme pour l'endométriose.

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