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  • 14/04/2025
Les bourses mondiales ont décidément connu une folle semaine. Après l'annonce par les États-Unis de droits de douane supplémentaires sur des dizaines de pays, les bourses ont d'abord brutalement chuté. Les traders américains ont observé avec stupeur l'indice VIX, surnommé "l'indice de la peur", atteindre son troisième plus haut niveau depuis 2000. Mercredi, face à l'inquiétude des marchés financiers, Donald Trump a finalement suspendu pour 90 jours les droits de douane supplémentaires en gardant un plancher de 10% sur les importations américaines concernant 75 pays. La Chine n'a pas connu la même désescalade, au contraire. Washington a annoncé vendredi une taxe alourdie à 145% pour les produits importés de Chine, raison pour laquelle Pékin a répondu avec 125 % de droits de douane sur les produits américains. Alors que les entreprises chinoises paniquent et se pressent de trouver de nouveaux marchés pour écouler leurs stocks, les investisseurs se demandent sur quoi peut déboucher un tel bras de fer.


Pendant ce temps, les petits investisseurs français regardent avec inquiétude le cours de la bourse s'envoler puis dégringoler d'un jour sur l'autre. Par chance, "la part des actions dans l’épargne des Français tourne autour de 20 % tandis qu’elle situe à plus de 40 % pour les Américains", indique dans les colonnes du Monde Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l’épargne. Face à la volatilité des marchés financiers, les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l'or, plus que jamais valeur refuge en ces temps de crise internationale. Le mois dernier, l'once d'or (31 grammes) a franchi la barrière symbolique des 3 000 dollars, soit 13% de plus qu'en janvier, après une hausse spectaculaire de 23 % en 2024.


Le commerce mondial peut-il s'arrêter à cause de la guerre commerciale menée par Donald Trump ? Ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy n'y croit pas. D'abord, rappelle-t-il, les exportations américaines ne représentent que 13% du commerce mondial. "Vous avez 87% des importations mondiales qui continuent à siéger à l'OMC. Et là, il faut discuter, si possible, d'abord de ce qu'on fait ensemble contre les Américains, parce que si on le fait de manière concertée, coopérative, on sera beaucoup plus efficaces." Face aux derniers événements, l'Union européenne cherche la bonne distance : à la fois continuer son commerce avec le géant chinois, notamment indispensable pour la fourniture de matières premières stratégiques, mais veut éviter de voir ses marchés inondés par les stocks chinois non écoulés. "Nous sommes prêts à utiliser tous les outils de notre arsenal de défense commerciale pour protéger le marché unique, les producteurs et les consommateurs", a déclaré cette semaine le commissaire au commerce européen, Maros Sefcovic.
#Trump #Bourse #l'indiceVIX #Marchés #Douanes #Economie #Finance #CrashBoursier

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:00Bonsoir à toutes et à tous, mais qu'est-ce qui a fait reculer Donald Trump ?
00:00:12Après avoir déclaré la guerre commerciale au monde entier,
00:00:15le président américain a recentré mercredi son attaque sur la seule Chine.
00:00:20Et cet après-midi, deuxième reculade, on vient d'apprendre que les Etats-Unis,
00:00:24exemptés également de surtaxes, les smartphones et les ordinateurs fabriqués en Chine.
00:00:31Une Chine qui se dit résiliente et prête au combat,
00:00:34tout en tendant la main aux Européens face à l'imprévisible Donald Trump.
00:00:39Question, quelle sera la place de l'Europe dans ce combat ?
00:00:42Quels enseignements tirer de cette semaine qui a sidéré le monde,
00:00:46et pas que sur les marchés financiers ?
00:00:48Alors qu'aux Etats-Unis, il y a comme un doute qui s'installe
00:00:51chez les grands patrons, les consommateurs et même certaines voix du Parti républicain.
00:00:57C'est le sujet de cette émission de ce C dans l'air intitulé ce soir
00:00:59« Trump et l'Amérique se mit à douter ».
00:01:02Pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Nicolas Barré,
00:01:05vous êtes directeur de la rédaction de Politico.
00:01:07Je précise que vous avez été correspondant aux Etats-Unis.
00:01:09Stéphanie Villers, vous êtes économiste, spécialiste des questions de finances,
00:01:14conseillère économique de PWC France, cabinet de conseil auprès des entreprises.
00:01:18Anne de Guignet, vous êtes journaliste économique pour Le Figaro.
00:01:21Votre dernier article intitulé « Guerre commerciale, l'Europe craint de subir
00:01:25un déferlement de produits chinois détournés du marché américain ».
00:01:29Et Richard Verly, vous êtes correspondant pour la France et l'Europe du média suisse Blic.
00:01:33Votre article « Zéro tarif, voici comment les Européens espèrent convaincre Trump ».
00:01:38Merci de participer à cette émission.
00:01:40Anne de Guignet, alors d'abord, cette information qui vient de tomber,
00:01:43alors que je mettais la patte à ma préparation.
00:01:4817h02, on apprend que les Etats-Unis exemptent de surtaxes les smartphones
00:01:53et les ordinateurs fabriqués en Chine.
00:01:55Comment interpréter ? D'abord, est-ce que c'est une reculade de plus ?
00:01:59Oui, clairement.
00:02:00Et je crois qu'Axel, ça nous montre à quel point la politique de Donald Trump est erratique.
00:02:04Donc, mercredi, il avait reculé sous la pression des marchés.
00:02:07Et là, il fait attention aux consommateurs.
00:02:09Évidemment, les Américains consomment beaucoup de produits électroniques.
00:02:1385% des iPhones sont fabriqués en Chine.
00:02:16Et d'ailleurs, c'était intéressant, ces derniers jours, il y a eu beaucoup d'achats en prévision des hausses de taxes
00:02:21dans les boutiques américaines.
00:02:23Et d'un autre côté, les grandes entreprises de la tech avaient affrété aussi leurs composants
00:02:28pour après, voilà, en prévision des hausses de taxes, avaient affrété leurs composants.
00:02:36Donc, et les consommateurs et les fabricants attendaient le choc parce que des taxes de plus de 100%,
00:02:41c'est-à-dire que les produits vont doubler, ce qui est juste intolérable pour les consommateurs américains.
00:02:45Donc, en fait, c'est très étonnant.
00:02:46Donc, il y a des grandes annonces.
00:02:48Et puis, il attend de voir où ça coince.
00:02:49Et là, vraiment, on voit que le président a anticipé une fronde des consommateurs.
00:02:55Donc, il se dit, il faut mieux reculer, ce qui n'est pas simple parce que ça met le monde dans une grande imprévisibilité.
00:03:03Il y a des plans.
00:03:04Et puis, en même temps, il est pragmatique.
00:03:06Donc, on est dans un entre-deux très étonnant.
00:03:08Beaucoup de dogmatisme tempéré par du pragmatisme.
00:03:11Donc, ça va être très compliqué de voir où on va pour les prochaines semaines.
00:03:14Nicolas Barré, il y a eu deux reculades cette semaine.
00:03:17Donc, il y en a une ce soir sur les smartphones et les ordinateurs.
00:03:20Et il y en a une autre mercredi, de la même façon.
00:03:22C'est une alerte AFP en fin d'après-midi.
00:03:25Donald Trump suspend les surtaxes douanières pour 90 jours.
00:03:28Alors, sauf pour la Chine.
00:03:30Ça, la raison de cette suspension, elle est absolument fondamentale.
00:03:33C'est qu'en fait, il y a une crise de confiance très grave à l'égard des États-Unis.
00:03:38Et ça, ce n'est pas arrivé depuis des décennies, en fait.
00:03:41C'est que les marchés du crédit, donc tous les gens qui prêtent de l'argent aux États-Unis,
00:03:45et Dieu sait s'ils ont besoin d'énormément de fonds puisqu'ils sont en déficit,
00:03:48les marchés du crédit, tout d'un coup, se sont mis à douter de la qualité de la signature américaine.
00:03:54Et on va voir la courbe des taux d'intérêt, d'ailleurs.
00:03:56On va la voir très clairement.
00:03:58Les taux à 10 ans se sont envolés.
00:04:01Est-ce que c'est cette courbe, qui va apparaître, qui a fait douter Donald Trump ?
00:04:05Exactement. En fait, il y a pas mal de grands patrons de Wall Street,
00:04:09notamment Jimmy Diamond, qui sont allés le voir, d'autres qui ont insisté auprès de lui.
00:04:14Et ce décalage de taux d'intérêt, cette très forte hausse des taux d'intérêt sur la dette américaine,
00:04:20qu'on voit là sur ce graphique, c'est le signe que les marchés n'ont plus confiance.
00:04:25Et ça, c'est quelque chose de fondamental.
00:04:27Crédit, ça veut dire croire, en latin, crédéré.
00:04:30Et vous avez en même temps une hausse des taux d'intérêt et en même temps une chute du dollar.
00:04:34Normalement, quand les taux d'intérêt montent, ça favorise la monnaie.
00:04:38Là, il y a une crise de confiance totale.
00:04:40Et vraiment, ça, c'est beaucoup plus grave que la chute des marchés boursiers, si vous voulez.
00:04:44De même qu'on se condoutait de la Grèce en 2011, en 2025, ce mercredi-là,
00:04:49on s'est mis à douter de la signature de Washington.
00:04:51En fait, c'est un peu un moment Lehman Brothers à l'échelle du trésor américain, si vous voulez.
00:04:57Donc là, quand même, la situation devenait très préoccupante,
00:05:00avec des taux même à 30 ans qui s'envolaient encore plus.
00:05:03Enfin, franchement, et ça montre aussi que, finalement, le reste du monde,
00:05:08ceux qui prêtent aux États-Unis, c'est-à-dire l'Europe, le Japon,
00:05:12dans une moindre mesure, les Chinois, la Corée,
00:05:14tous ces pays qui apportent de l'épargne aux États-Unis,
00:05:17finalement, ont un levier colossal à l'égard des États-Unis.
00:05:20Ça veut dire, Stéphanie Villers, que Donald Trump recule.
00:05:23Alors, il recule face au consommateur qui veut son iPhone made in China
00:05:26et face au marché qui lui dit, attention, moi, je ne te prête plus si tu pars en toupie.
00:05:31Oui, mais voilà, le modèle américain, en fait, se repose sur le crédit.
00:05:36Vous savez, on entend depuis quand même des années cette menace en disant
00:05:40comme ce sont les investisseurs étrangers qui détiennent la dette américaine
00:05:43au moment où ces investisseurs chinois ou européens vont vendre.
00:05:48Ça va faire très mal, mais ça ne s'est jamais, en fait, concrétisé.
00:05:50Et c'est bien la première fois, en fait, qu'on passe à l'acte.
00:05:53C'est-à-dire que les investisseurs étrangers se disent,
00:05:56OK, on se déleste de la dette américaine.
00:06:00Ça a été la Chine, le Japon, mais aussi l'Union européenne.
00:06:06Avec cet argent, il faut bien qu'il se place quelque part.
00:06:10Et en fait, on voit, en fait, que ces capitaux, en fait,
00:06:13ont plutôt été tournés vers l'Union européenne.
00:06:16Et ce qui montre bien que dans cette instabilité qui est en train de s'installer,
00:06:22l'Union européenne est constituée, représente un havre de stabilité.
00:06:29Et c'est la nouvelle donne, parce que c'est ce qu'on prônait depuis quand même
00:06:33pas mal de décidés en disant que l'Union européenne, avec sa monnaie unique,
00:06:37c'était quand même la plus vaste zone de libre-échange stable.
00:06:42Eh bien, véritablement, ça a été prouvé cette semaine.
00:06:45Alors justement, je vous propose qu'on écoute le patron de la Bourse de Paris
00:06:48qui, effectivement, en début de semaine, dit les capitaux qui autrefois allaient aux États-Unis,
00:06:53maintenant, c'est le sens inverse.
00:06:54Les capitaux quittent les États-Unis et ils viennent se protéger en Europe.
00:07:00On écoute Stéphane Bougenat.
00:07:02Il y a un mouvement d'investissement qui quitte les États-Unis pour se réinvestir en Europe.
00:07:07C'est probablement le point le plus important.
00:07:09C'est que depuis que cette expérience a commencé,
00:07:12de l'argent quitte les États-Unis pour s'investir en Europe.
00:07:16Il y a une question de téléspectateurs qu'on me souffre dans l'oreillette, Stéphanie Villers.
00:07:19Est-ce que du coup, voilà, si la Chine veut vendre encore moins cher ses produits à l'Europe ?
00:07:23Non, alors c'est pas ça.
00:07:24C'était la question sur l'euro.
00:07:26Pourrait-elle remplacer le dollar en tant que monnaie refuge ?
00:07:30Alors, ça a toujours été une ambition au moment de la création de la monnaie unique.
00:07:36Alors, ça met quand même beaucoup de temps.
00:07:38Mais là, il y a un coup d'accélérateur.
00:07:39C'est-à-dire que Donald Trump a peut-être été trop loin
00:07:43et a déstabilisé, en fait, l'ordre mondial.
00:07:48Ce qui fait que quand nous, Européens, on ne remet pas en cause, en fait, cette mondialisation,
00:07:54eh bien, les investisseurs ont tendance à aller là où ça semble être plus stable.
00:07:59Et on va voir d'ailleurs le cours de l'or qui s'envole.
00:08:01C'est directement lié, Nicolas Barré.
00:08:03L'or qui a gagné 36% en un an, qui pulvérise chaque jour son record de la veille.
00:08:08Oui, là, typiquement, l'or joue ce rôle à leur refuge.
00:08:13Mais il y a d'autres actifs qui jouent ce rôle-là.
00:08:15Et notamment, par exemple, les obligations d'État allemand.
00:08:19L'Allemagne paraît plus crédible que les États-Unis.
00:08:21Ça, c'est quand même fou.
00:08:22Au moment où les États-Unis annoncent des baisses de dépenses publiques,
00:08:26et normalement, ça devrait favoriser l'investissement aux États-Unis,
00:08:29on devrait se dire, bon, les taux d'intérêt s'envolent.
00:08:32Et au moment où l'Allemagne annonce un énorme plan d'investissement,
00:08:351 000 milliards d'euros sur...
00:08:37On va dépenser ?
00:08:37Eh bien, on prête à l'Allemagne, il y a des taux encore plus favorables.
00:08:40Donc, ça montre bien que la valeur refuge, c'est plus le dollar,
00:08:44c'est plus les T-Bands américains, c'est plus des obligations allemandes
00:08:47ou éventuellement de l'or, effectivement.
00:08:49Et il y a une autre valeur refuge.
00:08:50Je me tourne vers vous, Richard Verli, journaliste franco-suisse.
00:08:53Je vois où vous voulez en venir.
00:08:54Je vois où vous voulez en venir.
00:08:55On va regarder la courbe du franc suisse sur les trois derniers mois.
00:08:59Regardez, c'est assez spectaculaire.
00:09:02La monnaie suisse fait office de valeur refuge.
00:09:05D'ailleurs, je me mets à la place, quand vous allez en Suisse,
00:09:07ce qui fait que c'est tellement cher, ça doit être hors de prix.
00:09:09Le steak frites à Genève devient inabordable.
00:09:12Il était déjà cher, il l'est encore plus.
00:09:14Je pensais que vous alliez me demander, Axel,
00:09:16si j'étais mécaniquement augmenté chaque mois.
00:09:18J'espère que vous êtes payé en France-Suisse.
00:09:20Je vous le confirme, absolument.
00:09:22Tous les salariés en France-Suisse qui vivent en zone euro
00:09:24se trouvent mécaniquement augmentés,
00:09:26mais le contraire fut vrai également à certaines époques.
00:09:29Oui, le franc suisse est une valeur refuge,
00:09:31pour une raison connue, qui n'est absolument pas nouvelle.
00:09:35C'est la stabilité politique du pays.
00:09:37C'est le fait que c'est un pays qui a une économie
00:09:39qui reste extrêmement performante,
00:09:41même si la Suisse a reçu une gifle de 31% de taxes.
00:09:45Vous avez été plus maltraités que nous.
00:09:47Absolument, à laquelle elle ne s'attendait pas du tout.
00:09:50Mais l'honneur est sauf, puisque le Washington Post
00:09:52a écrit dans un article que c'est suite notamment
00:09:54au coup de fil de la présidente de la Confédération,
00:09:56Mme Keller-Sutter, que Donald Trump a réussi,
00:09:59a décidé le report de 90 jours de la mise en œuvre des larrives.
00:10:03Évidemment, on ne sait pas si c'est vrai,
00:10:05mais on a pris ça comme un signe de reconnaissance
00:10:08dans ces moments tumultueux.
00:10:10On prend ce qu'on peut comme satisfaction.
00:10:12Moi, par contre, je voudrais quand même apporter une nuance.
00:10:14Mais comment en Suisse, on a l'impression qu'il n'y a qu'une religion,
00:10:18c'est le doux commerce ?
00:10:20On l'a très mal pris.
00:10:23D'abord parce qu'on ne s'y était pas préparé.
00:10:25Donc là, on peut dire que la Suisse ne s'attendait pas
00:10:28à être traitée de cette manière.
00:10:29Pourquoi ? Pour une raison objective,
00:10:31c'est que le montant des investissements suisses aux États-Unis
00:10:34est très important.
00:10:36Et le nombre d'emplois que créent ces investissements aux États-Unis,
00:10:39on parle de 5 à 6 millions d'emplois américains
00:10:41directement liés aux investissements suisses,
00:10:44ce qui est énorme pour un aussi petit pays.
00:10:45Donc on pensait que ça, notre ancrage, disons, aux États-Unis,
00:10:50allait nous protéger.
00:10:51Ça n'a pas été le cas,
00:10:52ce qui prouve la manière dont les décisions ont été prises, d'ailleurs,
00:10:54puisqu'il y a eu des pays quand même assez fantasques, on va dire,
00:10:57ou des noms qui sont apparus dans cette liste.
00:11:00On pense aux Les Autoréos.
00:11:01– Les Autoréos qui s'est pris 50% de droit de loi.
00:11:02– Voilà, et c'est l'Australienne où il y a seulement des pingouins.
00:11:04Bref, je passe les détails.
00:11:05Donc ça a quand même été un choc.
00:11:07D'ailleurs, la présidente de la Confédération dont je parlais
00:11:10va prochainement se rendre à Washington.
00:11:13Par contre, ça a été un choc également,
00:11:15parce que la Suisse, on le sait peu,
00:11:17mais on va en parler ces jours-ci,
00:11:19joue un rôle important dans la diplomatie américaine,
00:11:21puisqu'elle représente les intérêts des États-Unis en Iran.
00:11:24Et donc, on avait l'habitude de considérer
00:11:27que c'était un peu, je dirais, une complicité de fait
00:11:30avec l'administration américaine qui nous bénéficiait.
00:11:32Ce n'est plus du tout vrai.
00:11:34Par contre, cet aspect valeur-refuse, je reviens au franc suisse,
00:11:37il est logique, puisque regardez les devises sur la planète
00:11:41qui peuvent garantir une stabilité sur des décennies,
00:11:45le franc suisse arrive quasiment en tête.
00:11:47Donc ce n'est pas étonnant,
00:11:48ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour l'économie,
00:11:50parce que le franc suisse va à nouveau s'apprécier,
00:11:52et l'économie suisse est une économie très exportatrice.
00:11:55Elle a un avantage toutefois encore aux États-Unis,
00:11:57c'est qu'un des grands secteurs d'investissement suisse aux États-Unis,
00:12:01c'est la pharma qui, pour l'instant, reste hors tarif.
00:12:04Donc ça permet à la pharma quand même de continuer d'exporter
00:12:07et d'investir aux États-Unis.
00:12:09C'est donc une semaine d'intenses yoyos
00:12:11que viennent de traverser les bourses mondiales,
00:12:13suspendues aux multiples revirements de Donald Trump.
00:12:16Le président américain s'enlise dans sa guerre commerciale
00:12:19en sapant la confiance accordée jusque-là aux actifs américains.
00:12:23Le récit d'Anne MacKinnon et Erwann Elion.
00:12:24Qui l'eût cru ?
00:12:30Après plusieurs jours de plongeon,
00:12:32les indices boursiers américains achèvent finalement la semaine sur une hausse.
00:12:36Wall Street a réagi positivement aujourd'hui.
00:12:39Les indices ont progressé suite à l'évolution des tarifs douaniers.
00:12:42Vous voyez un peu de rouge, mais c'est surtout du vert que l'on voit à l'écran.
00:12:46Le marché se reprend.
00:12:47Donald Trump a finalement réussi à calmer le jeu.
00:12:50Pour l'instant, le pari n'était pourtant pas gagné d'avance,
00:12:53car mercredi, le commerce international s'était réveillé sous l'avalanche des nouveaux droits de douane
00:12:58avec un président américain plus vulgaire que jamais.
00:13:03Ces pays nous appellent, ils me lèchent le cul.
00:13:07Ils meurent d'envie de passer un accord.
00:13:09S'il vous plaît, passons un accord.
00:13:12Des moqueries vite remballées.
00:13:14Avant même la tombée de la nuit,
00:13:16les droits de douane additionnels sont finalement suspendus.
00:13:19Revirement spectaculaire.
00:13:21À la Maison-Blanche, on assure que la volte-face faisait partie du plan.
00:13:26Et tout cela, encore une fois, a été guidé par la stratégie du président.
00:13:31Lui et moi avons eu une longue discussion dimanche et c'était sa stratégie depuis le début.
00:13:36Sacré pirouette pour un président aussi sûr de lui.
00:13:39Donald Trump s'est fait rattraper par la réalité,
00:13:43confronté à des places boursières dans la tourmente partout dans le monde.
00:13:47À Wall Street, l'indice Nasdaq avait chuté de plus de 10% en deux jours.
00:13:51Moins 11% en une semaine pour le CAC 40 à la bourse de Paris.
00:13:55Et une dégringolade de 13% pour le Nikkei au Japon.
00:13:59Des milliards de dollars d'actions parties en fumée.
00:14:01C'est une panique financière déterminante de l'aveu même du président.
00:14:07J'ai trouvé que les gens s'agitaient un peu.
00:14:11Ils devenaient fébrile.
00:14:14Je pense que les marchés financiers changent.
00:14:16Regardez bien, ils ont changé aujourd'hui.
00:14:19Nous sommes passés de plutôt mesurés aujourd'hui.
00:14:22Les jours derniers, c'était plutôt morose.
00:14:23À ce qui est considéré comme la plus grosse journée de l'histoire financière.
00:14:28C'est un gros changement.
00:14:29Et je pense que le mot, c'est flexibilité.
00:14:32Il faut être flexible.
00:14:35J'entends quand on dit que Donald Trump a plié devant les marchés financiers.
00:14:39Il faut être précis.
00:14:41Il a plié devant un des marchés financiers.
00:14:43Il a plié devant le marché financier de la dette.
00:14:45Il a dû caler devant quoi ?
00:14:48Devant le fait que les Etats-Unis,
00:14:50c'est le pays qui est le plus endetté au monde,
00:14:52et c'est le pays qui a besoin des autres pour se financer.
00:14:56Besoin notamment de la Chine.
00:14:59Et pourtant, c'est vers elle que Donald Trump concentre toutes ses attaques.
00:15:03Plus 145% de droits de douane sur les produits chinois.
00:15:07Pékin riposte 125% de taxes en retour sur les produits américains.
00:15:11Sur Enchère, guerre des nerfs.
00:15:13Pas question pour les Chinois de céder à la pression maximale des Etats-Unis.
00:15:18Donnez un doigt à la brute, elle vous prendra le bras.
00:15:21Et dans la bataille entre les deux pays,
00:15:24la Chine a un atout de taille.
00:15:25Elle possède 800 milliards de la dette des Etats-Unis,
00:15:29des bons du trésor américain,
00:15:31que le gouvernement chinois pourrait menacer de liquider.
00:15:34Un moyen de pression qui pourrait peut-être, finalement,
00:15:37adoucir l'attitude des Américains.
00:15:39Le président reste très ouvert à l'idée d'un accord.
00:15:42Pourquoi est-il optimiste sur le fait que la Chine veut conclure un accord ?
00:15:44Il ne se parle pas. D'où vient cet optimisme ?
00:15:47Il est optimiste.
00:15:48La pression vient aussi des démocrates.
00:15:51Si sénateurs réclament une enquête,
00:15:53ils soupçonnent le président américain d'avoir manipulé les marchés
00:15:56avec son revirement sur les droits de douane
00:15:58pour enrichir ses proches.
00:16:01Nicolas Barré, question téléspectateur.
00:16:05Trump recule sur les ordinateurs et les smartphones importés de la Chine
00:16:08par les Etats-Unis.
00:16:09Peut-il y avoir d'autres revirements ?
00:16:10C'est vrai qu'on n'arrive pas à savoir s'il veut se découpler de la Chine
00:16:14ou s'il est simplement dans un rapport de force
00:16:17pour obtenir des concessions de ce pays
00:16:20qui est très important dans le commerce mondial.
00:16:23En fait, dans ce rapport de force, son problème, c'est qu'à priori, il ne peut que perdre.
00:16:28Parce que le rapport de force va être gagné par celui qui est le plus dur au mal
00:16:31et celui qui peut attendre le plus longtemps.
00:16:33Et par définition, quand vous avez en face de vous un régime autocratique comme la Chine
00:16:37qui est capable de faire subir à la population chinoise
00:16:41la détérioration des conditions économiques pendant assez longtemps,
00:16:45on l'a vu pendant le Covid, ça a été épouvantable,
00:16:47le régime chinois n'hésitera pas à tenir.
00:16:51Et donc en face, il faut que Trump, s'il veut gagner son bras de fer,
00:16:54il faut qu'il tienne plus longtemps.
00:16:55Et là, on voit bien, il met un genou à terre avec l'électronique
00:16:58et il est probable que ça va continuer.
00:17:01En ce moment, la presse chinoise s'amuse à rappeler
00:17:04cette fameuse phrase de Mao qui disait
00:17:07« Les Etats-Unis sont un tigre de papier ».
00:17:10Et il se moque des Etats-Unis allègrement à longueur dans les réseaux sociaux
00:17:13et dans les médias officiels chinois
00:17:15en disant « On tiendra, quoi qu'il arrive ».
00:17:18Et l'époque de Mao était épouvantable pour le peuple chinois,
00:17:22mais le régime a tenu.
00:17:25Xi Jinping est dans cette optique-là.
00:17:27Stéphanie Villers, il paraît d'ailleurs que les ports de Chine
00:17:30ont cessé, les containers ont cessé de quitter la Chine
00:17:35pour alimenter le marché américain.
00:17:37Il y a déjà des dessins humoristiques qui circulent aux Etats-Unis.
00:17:40Du coup, les casquettes, la casquette Maga qui est « Made in China »,
00:17:43vous avez vu à combien elle va se retrouver sur les étals des supermarchés aux Etats-Unis,
00:17:48à 77 dollars, ça va faire dans les 70 euros.
00:17:51C'est ce qui guette le consommateur américain,
00:17:53s'il est privé de tous ces containers « Made in China » ?
00:17:57Oui, en fait, il est en train, Donald Trump, de tuer le moteur de la croissance américaine.
00:18:04Je rappelle que 70% de la croissance américaine,
00:18:07c'est lié à la dépense privée, c'est-à-dire la consommation des ménages.
00:18:13Donc, si les droits de douane avec la Chine sont trop importants,
00:18:18on se doute bien que ça va augmenter massivement les prix aux Etats-Unis,
00:18:22et ça va empêcher les Américains d'avoir leur niveau de dépense habituel.
00:18:28Et les Américains sont aussi très endettés, comme on disait,
00:18:31avec des taux d'intérêt qui, eux aussi, vont continuer à augmenter.
00:18:35Donc, véritablement, là, Donald Trump, en interne,
00:18:38est en train de déclencher un cycle récessif.
00:18:41Donc, les Chinois, en fait, sont bel et bien conscients de ça.
00:18:45Pour autant, les Chinois, le moteur, leur moteur, ça reste quand même les exportations.
00:18:50Et cette imprévisibilité de Donald Trump pour l'ensemble des entreprises du monde
00:18:56pose un immense problème, puisque si aujourd'hui, il supprime les droits de douane,
00:19:03comme vous l'avez dit, justement, Anne, les entreprises étaient déjà mises en ordre de marche
00:19:07pour essayer de faire face à cette augmentation des droits de douane.
00:19:12Aujourd'hui, il les retire. Vous comprenez que, là, la meilleure action des entreprises,
00:19:18ça va être le patentisme.
00:19:19On ne peut plus, tant qu'il n'y a pas de feuille de route claire,
00:19:22il ne veut plus jouer avec les règles de la mondialisation,
00:19:25mais il ne donne pas ces nouvelles règles.
00:19:27Donc, on ne sait plus où aller.
00:19:29C'est pour ça qu'on parle de récession aux États-Unis,
00:19:30parce que les patrons, on pose le stylo et on attend que ça se calme un petit peu.
00:19:35Et on va se tourner vers d'autres marchés,
00:19:37puisqu'en fait, il n'y a que les États-Unis, aujourd'hui, qui sont contre le libre-échange.
00:19:40Les autres entités, que ce soit l'Europe, la Chine, l'Australie, le Canada,
00:19:46veulent continuer, en fait, à commercer comme auparavant.
00:19:49Alors, justement, Anne de Guignet, la Chine,
00:19:51bon, elle voit que c'est compliqué, maintenant, d'exporter aux États-Unis,
00:19:54donc elle nous tend la main.
00:19:55Il y avait Pedro Sanchez, hier, le Premier ministre espagnol,
00:19:58qui était à Pékin, qui a rencontré Xi Jinping,
00:20:00et ils ont fait une conférence de presse tous les deux.
00:20:02Donc, Xi Jinping a dit,
00:20:03« La Chine et l'Union européenne doivent protéger conjointement la mondialisation,
00:20:08donc nous, on va la protéger,
00:20:10et résister ensemble à toute coercition unilatérale. »
00:20:15Est-ce qu'au fond, il va y avoir une alliance Chine-Europe face au méchant Donald Trump ?
00:20:22En tout cas, ce qui est très intéressant, Axel,
00:20:23c'est que la Chine joue le jeu du bon élève de la mondialisation,
00:20:27de l'élève qui respecte les règles du multilatéralisme,
00:20:30qui est dans l'OMC,
00:20:32donc c'est très amusant,
00:20:34alors qu'auparavant, vous avez une alliance Europe-États-Unis
00:20:37pour, ensemble, se plaindre de la Chine,
00:20:40qui ne respectait absolument pas les...
00:20:43Vous savez, ce qui est interdit, c'est le dumping, les aides excessives,
00:20:47et donc les États-Unis et l'Europe ont passé leur temps à se plaindre de la Chine,
00:20:49et aujourd'hui, la Chine prend les États-Unis à reverse
00:20:52pour dire « Non, non, nous, nous sommes les garants du droit multilatéral,
00:20:56et donc l'Europe a, en effet, tout intérêt à jouer ce jeu-là,
00:20:59mais en les prenant vraiment à la lettre,
00:21:02c'est-à-dire les dumpings sur les voitures, on les connaît,
00:21:04de dire « Ok, si vous êtes devenus les meilleurs champions de l'OMC,
00:21:07respectez les règles et faites attention à vos surcapacités,
00:21:10parce que les surcapacités chinoises, elles sont gigantesques,
00:21:13et si elles ne vont plus vers les États-Unis, elles menacent l'Europe. »
00:21:16Donc, c'est intéressant,
00:21:17et l'Europe, évidemment, a une carte à jouer avec la Chine,
00:21:21mais sans aucune naïveté, surtout.
00:21:23Donc, s'ils disent que maintenant,
00:21:25ils se sont devenus des très bons élèves,
00:21:27ils disent « Non, très bien, regardons ensemble les règles,
00:21:29et règle par règle, les respectez-vous,
00:21:32et notamment les questions de dumping sur les voitures. »
00:21:34Richard Verli, est-ce à dire que la Chine,
00:21:36ne pouvant plus exporter ses T-shirts,
00:21:39même ses aciers, etc., vers les États-Unis,
00:21:42l'Europe va être le déversoir des surplus chinois ?
00:21:46Alors, ça, c'est le grand risque.
00:21:48Vous savez, je reviens d'Asie,
00:21:49dans une ville comme Bangkok, la capitale de la Thaïlande,
00:21:52il y a eu, en deux ans,
00:21:54une multiplication par dix, par dix,
00:21:57des magasins à bas coût chinois.
00:21:59Vous savez, les magasins qui vendent,
00:22:00pour l'équivalent de un euro,
00:22:02tout un tas de choses.
00:22:03J'étais stupéfait de voir la prolifération
00:22:06de ces enseignes,
00:22:07qui, il y a seulement deux ans,
00:22:08il y en avait quelques-uns,
00:22:09maintenant, on en voit partout.
00:22:10C'est vous dire qu'il y a un risque.
00:22:11Parce que, bien évidemment,
00:22:12les Chinois ont des containers,
00:22:14j'allais dire des milliers,
00:22:15des dizaines de milliers de containers,
00:22:16qui sont prêts à être montés sur des cargos,
00:22:19et sans doute à arriver en Europe.
00:22:20Je rappelle par le port du Pyrée,
00:22:22le fameux port grec,
00:22:23que l'Europe, à l'époque de la crise grecque,
00:22:25a laissé prendre par la Chine,
00:22:27puisqu'elle en a maintenant le contrôle.
00:22:28Les Chinois ont racheté le port d'Athènes.
00:22:30Absolument, ne l'oublions pas.
00:22:32Donc, oui, il y a un risque énorme,
00:22:34mais ce qui est frappant,
00:22:35c'est que si véritablement,
00:22:37et on peut penser que c'est ça son objectif,
00:22:39si Donald Trump veut casser la Chine,
00:22:41ou en tout cas veut empêcher
00:22:43que la Chine devienne la première puissance mondiale,
00:22:45ce qui est son obsession,
00:22:46dans ce cas, il faut faire des alliances.
00:22:48Et l'allié naturel des États-Unis
00:22:50devrait être l'Union européenne.
00:22:52Et c'est d'ailleurs pour ça que l'Union européenne,
00:22:53depuis 2016,
00:22:55c'est-à-dire depuis sa première présidence,
00:22:56a fait une proposition de zone de libre-échange atlantique.
00:22:59Zéro tarif,
00:23:00qui franchement aurait du sens.
00:23:01S'il s'agit de lutter contre la Chine,
00:23:03et bien que les puissances occidentales se mettent ensemble.
00:23:05C'est ça qui est incompréhensible,
00:23:06c'est qu'il est tapé sur l'Europe,
00:23:08qui est son allié naturel ?
00:23:09Il veut casser la Chine en tapant sur ses alliés.
00:23:12C'est un truc complètement incroyable.
00:23:15Et je peux vous dire qu'en Asie du Sud-Est,
00:23:16n'oublions pas cette partie du monde qui est très importante,
00:23:18il y a 600 millions de consommateurs,
00:23:20dans des pays émergents, importants.
00:23:22Et bien devinez où Xi Jinping sera la semaine prochaine.
00:23:24Il sera au Vietnam, au Cambodge et en Malaisie.
00:23:27C'est-à-dire que les Chinois, eux,
00:23:28ils se font des alliés.
00:23:29En ce moment, ils ne se font pas des ennemis.
00:23:31Nicolas Barré, on dit très souvent
00:23:33que dans une relation à trois,
00:23:34il faut être l'un des deux.
00:23:35Qui va se retrouver seul ?
00:23:38On a l'impression que c'est Donald Trump
00:23:39qui va se retrouver tout seul,
00:23:40tel que les choses se présentent.
00:23:43Oui, alors dans cette relation à trois,
00:23:44effectivement, comme disait Anne,
00:23:45il ne faut pas être naïf vis-à-vis de la Chine,
00:23:47quand même,
00:23:47parce qu'il y a quand même quelques petits problèmes.
00:23:50Alors justement, question téléspectateurs à ce sujet.
00:23:53Si la Chine veut vendre encore moins cher
00:23:54ses produits à l'Europe,
00:23:56en quoi est-ce un problème ?
00:23:57Pour moi, simple consommateur,
00:23:58si les t-shirts ne sont plus à 5 euros,
00:24:00mais à 2,50 euros,
00:24:02ça va être Noël tous les jours en Europe.
00:24:04C'est vrai que c'est formidable pour le consommateur,
00:24:06ça l'est moins pour le salarié,
00:24:08les travails dans les industries
00:24:10qui sont concurrentes de ces produits-là.
00:24:12Mais vis-à-vis de la Chine,
00:24:14vous savez, là, on parle de droits de douane,
00:24:15mais eux, ils ont tout un tas d'autres barrières
00:24:17qui ne sont pas des droits de douane,
00:24:18mais qui sont des barrières non tarifaires,
00:24:20comme on dit,
00:24:21et qui empêchent d'accéder au marché chinois,
00:24:23de facto.
00:24:24Donc déjà...
00:24:25C'est très difficile pour une entreprise européenne
00:24:27de vendre en Chine.
00:24:27Et c'est épouvantable.
00:24:28Vous ne pouvez pas accéder au marché public,
00:24:30en plus,
00:24:30alors qu'en Europe, ils peuvent.
00:24:31Vous avez des tas de normes qui vous...
00:24:34Enfin, ils font tout pour empêcher
00:24:38les entreprises étrangères
00:24:40de prospérer en Chine, quand même.
00:24:42Donc ça, il faut savoir ça.
00:24:43Et par ailleurs,
00:24:45cette histoire de s'allier, là,
00:24:47comme ça, temporairement avec la Chine,
00:24:48il y a un tout petit problème en ce moment,
00:24:50c'est que la Chine soutient à fond
00:24:51la Russie dans le conflit en Ukraine.
00:24:55Et donc, il faudrait quand même
00:24:56qu'elle commence d'abord
00:24:57par cesser ce soutien
00:24:59avant qu'on puisse parler d'alliances
00:25:02ou de dialogues un peu plus stratégiques avec eux.
00:25:04Mais là aussi, c'est fascinant.
00:25:05Donald Trump veut, officiellement,
00:25:07il l'a dit,
00:25:08il veut désarimer la Russie de la Chine.
00:25:10C'est un objectif.
00:25:11Et qu'est-ce qu'il est en train de faire ?
00:25:12Il est en train de les rapprocher.
00:25:13Parce que dans les circonstances actuelles,
00:25:15jamais Xi Jinping ne va renoncer
00:25:17aux ressources naturelles énormes
00:25:18de la Russie.
00:25:19Donc, très franchement,
00:25:20là, on ne comprend pas
00:25:21la stratégie américaine.
00:25:23Stéphanie Villers,
00:25:23attention à ce baiser de Judas de la Chine.
00:25:26Il faut savoir s'en protéger
00:25:27parce qu'eux, ils ne jouent,
00:25:28ils ne jouent pas.
00:25:29C'est vrai que, par exemple,
00:25:30dans l'acier, là,
00:25:31je vous donne quelques titres de presse,
00:25:33le cri d'alarme
00:25:33de l'industrie européenne de l'acier.
00:25:35Et on a appris récemment
00:25:37que le Royaume-Uni,
00:25:38qui est le berceau quand même
00:25:39de la sidérurgie,
00:25:41eh bien, au Royaume-Uni,
00:25:41ils vont fermer le dernier haut fourneau.
00:25:44C'est-à-dire qu'il n'y aura plus
00:25:45d'acier neuf au Royaume-Uni.
00:25:48Oui.
00:25:48Alors, c'est vrai qu'on a été très naïfs
00:25:50au moment de l'adhésion de la Chine
00:25:52à l'OMC,
00:25:53il y a plus de 25 ans,
00:25:54en 2001,
00:25:55parce qu'on n'a pas vu
00:25:57que la Chine allait à la fois
00:25:58se protéger sur son marché local
00:26:00et allait avoir cette puissance
00:26:03aidée par quand même
00:26:04les entreprises européennes
00:26:05et américaines
00:26:07qui sont venues
00:26:09se délocaliser en Chine.
00:26:10C'est ça qui s'est passé.
00:26:12On est venus produire...
00:26:14Et on leur a montré
00:26:14comment fabriquer des Airbus.
00:26:16Surtout, on a profité
00:26:18collectivement
00:26:20du coût de la main-d'œuvre
00:26:22à bas coût,
00:26:23enfin, peu élevé,
00:26:25pour pouvoir après
00:26:25vendre ses produits
00:26:28sur le marché européen
00:26:30et sur le marché américain.
00:26:31Ça ne s'est pas fait tout seul.
00:26:32La Chine ne s'est pas construite,
00:26:34n'a pas construite
00:26:35sa croissance à deux chiffres
00:26:37pendant 20 ans,
00:26:37toute seule.
00:26:38Elle a été véritablement
00:26:39stimulée
00:26:40par cette délocalisation
00:26:42des entreprises européennes
00:26:43et américaines
00:26:46sur place.
00:26:48Ensuite,
00:26:48si la Chine arrive
00:26:49avec les produits
00:26:51importe...
00:26:53Enfin, exporte, pardon.
00:26:54Les produits à bas coût,
00:26:55les panneaux solaires,
00:26:55par exemple,
00:26:56elle les brade en Europe ?
00:26:57Mais non, mais en fait,
00:26:58on a su tirer les leçons
00:26:59en Europe.
00:27:00Maintenant, il y a quand même...
00:27:01On sait si...
00:27:03Mais après,
00:27:03est-ce qu'il y a
00:27:03le choix politique derrière ?
00:27:05On a, en fait,
00:27:05les outils
00:27:06pour remettre des quotas,
00:27:08remettre des droits de douane
00:27:09avec la voiture électrique
00:27:10pour essayer d'empêcher
00:27:12qu'il y ait cette concurrence
00:27:14déloyale
00:27:15qui se propage
00:27:16au sein
00:27:16de l'Union européenne.
00:27:18Mais arriver
00:27:19avec des produits
00:27:20à bas coût,
00:27:21ça permettra
00:27:22à l'Europe
00:27:22d'avoir
00:27:23une inflation très basse,
00:27:25contrairement aux Etats-Unis.
00:27:26Et ça a quand même
00:27:27un intérêt
00:27:27parce que ça va nous permettre
00:27:29de baisser,
00:27:30continuer à baisser
00:27:31nos taux d'intérêt.
00:27:33Christine Lagarde,
00:27:33qui est française,
00:27:34à tout intérêt,
00:27:36pas uniquement parce qu'elle est française,
00:27:37mais en tout cas,
00:27:38de déclencher,
00:27:39de poursuivre sa baisse
00:27:40des taux d'intérêt.
00:27:42Et pour nous,
00:27:43l'Europe,
00:27:43on doit financer la défense.
00:27:45On doit relancer,
00:27:46en fait,
00:27:47des plans de soutien
00:27:48pour soutenir notre croissance.
00:27:50Et ça,
00:27:50c'est bien vu.
00:27:51Je cite ce consultant
00:27:54de l'habillement.
00:27:54Les prix de l'habillement
00:27:55vont augmenter
00:27:56aux Etats-Unis
00:27:56puisqu'ils n'auront plus
00:27:58les conteneurs chinois
00:27:59et ils vont baisser en Europe
00:28:01puisque nous,
00:28:01au contraire,
00:28:02on va récupérer
00:28:02tous les conteneurs.
00:28:04Mais alors,
00:28:04sur un de guignées,
00:28:06faut-il se protéger
00:28:07de la Chine ?
00:28:07C'est vrai qu'on a beaucoup dit
00:28:08que dans les panneaux solaires,
00:28:10on avait autrefois
00:28:10une industrie en Europe.
00:28:12Bien sûr.
00:28:12On n'en a plus
00:28:13et les gens disent
00:28:14demain,
00:28:15ça sera dans les pneus,
00:28:16les pneus Michelin
00:28:17et après-demain,
00:28:17dans l'automobile.
00:28:18et demain,
00:28:19nos enfants rouleront
00:28:20en BYD
00:28:21ou en,
00:28:22je ne sais pas comment
00:28:22elles s'appellent,
00:28:23les marques chinoises.
00:28:24L'exemple de l'habillement,
00:28:25il est parfait
00:28:26parce qu'il y a une toute petite,
00:28:27il y a une petite industrie textile
00:28:28en Europe
00:28:28mais qui résiste encore un peu.
00:28:31Bien sûr,
00:28:32tout le monde est à la fois
00:28:33consommateur
00:28:33et puis salarié.
00:28:35Et on est aussi salarié.
00:28:36Et puis on est aussi citoyen.
00:28:38Est-ce qu'on a envie ?
00:28:39Alors l'Europe a toujours défendu
00:28:40le consommateur
00:28:41plutôt que le producteur.
00:28:42C'était un choix,
00:28:43en effet.
00:28:44C'est le principe
00:28:44de la concurrence.
00:28:46Mais la politique de la concurrence,
00:28:48ça peut aussi être
00:28:48une bonne politique industrielle
00:28:49parce que normalement
00:28:50ça vous aiguille aussi,
00:28:51ça aiguille aussi
00:28:52les entreprises
00:28:52à être plus compétitives.
00:28:54Parce que c'est vrai
00:28:54que là,
00:28:54on ne parle que de commerce,
00:28:57de droits de douane
00:28:58et de commerce international
00:28:59mais au départ,
00:29:01les tarifs,
00:29:01enfin les tarifs,
00:29:02ce ne sont pas la solution
00:29:03pour rendre vos entreprises
00:29:04compétitives.
00:29:05Il y a quand même
00:29:05des solutions internes.
00:29:07Mais il serait que la Chine,
00:29:08notamment sur la voiture électrique,
00:29:10est largement en avance
00:29:11sur l'Europe
00:29:12et donc les tarifs de 35%
00:29:14et ils ne suffiront pas
00:29:16vu le nombre
00:29:16vu le nombre de voitures
00:29:18dans les ports chinois
00:29:19aujourd'hui,
00:29:20si elles ne vont plus
00:29:20aux Etats-Unis,
00:29:21il va y avoir
00:29:21un tel afflux.
00:29:23Donc la voiture,
00:29:23ça va être très compliqué.
00:29:25Je pense qu'il y a deux choix.
00:29:26Soit il faut énormément
00:29:27augmenter les tarifs,
00:29:29ce qui est compliqué
00:29:29parce que l'Europe
00:29:30ne va pas non plus jouer
00:29:30le jeu du protectionnisme,
00:29:32soit accepter qu'ils entrent
00:29:34et puis faire des joint ventures
00:29:36et puis refaire à l'envers.
00:29:37Il y a 20 ans,
00:29:38c'était Volkswagen
00:29:38qui allait en Chine
00:29:39qui a un peu appris aux Chinois
00:29:40à monter en haut de gamme
00:29:42dans la voiture.
00:29:42C'est un peu,
00:29:44je dirais que ce n'est pas
00:29:44très réjouissant
00:29:45en tant qu'Européen,
00:29:45mais on est peut-être
00:29:46arrivé au moment
00:29:46où c'est la voiture électrique
00:29:48chinoise
00:29:49qu'il faut faire
00:29:50des partages de technologies.
00:29:52C'est compliqué,
00:29:53mais aujourd'hui,
00:29:53en tout cas,
00:29:53sur la voiture électrique,
00:29:54il y a un tel décalage
00:29:55d'avancée technologique,
00:29:57ça va être très compliqué
00:29:57pour l'industrie européenne.
00:29:58Il ne faut pas être naïf,
00:29:59en tout cas,
00:29:59il ne faut pas subir
00:30:00leur subversion.
00:30:02Voilà.
00:30:02Alors je vous propose
00:30:03d'écouter celui
00:30:04qui a permis l'entrée
00:30:05de la Chine
00:30:06dans la mondialisation.
00:30:07C'est un Français,
00:30:12du commerce.
00:30:14Eh bien,
00:30:15selon Pascal Lamy,
00:30:16l'Union européenne
00:30:17a les moyens
00:30:17de se défendre.
00:30:19Les premiers à pâtir
00:30:20de la guerre commerciale
00:30:21seront sans aucun doute,
00:30:23dit-il,
00:30:24les Américains.
00:30:24Je vous propose
00:30:25d'écouter l'ancien patron
00:30:27de l'OMC
00:30:27avec cet entretien
00:30:28de Barbara Steck
00:30:29et Marion Devauchel.
00:30:33Toute la semaine,
00:30:35Donald Trump
00:30:36a affolé les marchés
00:30:37et plongé l'économie mondiale
00:30:39dans l'incertitude totale.
00:30:41Pour l'ancien patron
00:30:43de l'Organisation mondiale
00:30:44du commerce,
00:30:45Pascal Lamy,
00:30:46la croissance européenne
00:30:47déjà faible
00:30:48va souffrir.
00:30:50Si on regarde
00:30:51le scénario le pire,
00:30:54chez nous,
00:30:55en Europe,
00:30:56c'est un impact
00:30:57de l'ordre
00:30:57d'un demi-point
00:30:58de croissance.
00:30:59Alors,
00:30:59ce n'est pas autant
00:31:01qu'aux Etats-Unis,
00:31:02c'est cinq fois moins,
00:31:03ce qui est douloureux
00:31:04quand même,
00:31:05même si j'observe
00:31:07qu'un certain nombre
00:31:09de gouvernements,
00:31:10et je ne parle pas seulement
00:31:11du gouvernement français,
00:31:12on va avoir tendance
00:31:13à dire
00:31:13que les ennuis
00:31:15qu'on a à la maison
00:31:16sur le plan économique,
00:31:17c'est la faute à Trump.
00:31:19Il faut s'y attendre.
00:31:21C'est trop commune
00:31:22quand on est au pouvoir
00:31:23et qu'on a des problèmes
00:31:24de mettre ça
00:31:24sur le dos des autres.
00:31:26Donald Trump,
00:31:27l'alibi parfait.
00:31:29Dans ce contexte fragile,
00:31:31certains pays européens
00:31:32pourraient-ils être tentés
00:31:33de négocier
00:31:34chacun dans leur coin
00:31:35avec le président américain ?
00:31:38Aucun risque
00:31:38pour celui
00:31:39qui a aussi été
00:31:40commissaire européen.
00:31:42Parce que depuis 1957,
00:31:46nous sommes une union douanière.
00:31:49Il y a une seule politique
00:31:50commerciale commune,
00:31:51un seul tarif extérieur commun.
00:31:53Donc,
00:31:54ça,
00:31:54il n'y a aucune chance,
00:31:56aucune possibilité
00:31:57juridique,
00:31:58politique
00:31:59de négocier
00:32:00des deals
00:32:01commerciaux
00:32:02sur importation
00:32:04et exportation.
00:32:06L'Union européenne,
00:32:07c'est un bloc.
00:32:09Face aux tarifs douaniers
00:32:10américains,
00:32:11l'Organisation mondiale
00:32:12du commerce
00:32:12se retrouve désarmée.
00:32:14Pour autant,
00:32:15Pascal Lamy estime
00:32:16qu'il ne faut pas
00:32:16l'enterrer
00:32:17trop vite.
00:32:19L'Organisation mondiale
00:32:20du commerce,
00:32:23en l'occurrence,
00:32:24elle ne peut rien
00:32:25contre les Américains
00:32:26puisque les Américains
00:32:27sont de fait sortis
00:32:28de l'Organisation mondiale
00:32:29du commerce.
00:32:30Là où l'Organisation
00:32:32mondiale du commerce,
00:32:33à mon avis,
00:32:34doit s'intéresser
00:32:35à la suite,
00:32:36c'est en réunissant
00:32:38les autres pays
00:32:40que les Américains.
00:32:41Après tout,
00:32:41les Américains,
00:32:42c'est 13%
00:32:43des importations mondiales.
00:32:45Vous avez 87%
00:32:47des importations mondiales
00:32:49qui continuent
00:32:49à siéger
00:32:50à la table de l'OMC.
00:32:52Et là,
00:32:53il faut discuter
00:32:54ce qu'on fait ensemble
00:32:55contre les Américains
00:32:56parce que si on le fait
00:32:58de manière concertée,
00:33:00coopérative,
00:33:01on sera beaucoup plus efficace.
00:33:03On aura beaucoup plus
00:33:04de force de feu
00:33:05sur les sanctions
00:33:06qu'on met en place.
00:33:08En attendant,
00:33:09peut-être,
00:33:10une réponse commune,
00:33:11l'escalade tarifaire
00:33:12se poursuit entre la Chine
00:33:14et les Etats-Unis
00:33:14et l'Europe s'inquiète
00:33:16de se retrouver
00:33:17submergée
00:33:18par les marchandises
00:33:19chinoises.
00:33:20Comme fait le commerce,
00:33:21c'est un peu comme l'eau.
00:33:22Vous l'empêchez
00:33:22de passer quelque part,
00:33:23il va essayer
00:33:24d'aller ailleurs.
00:33:24On a ce qu'il faut
00:33:26d'instrument
00:33:26de ce qu'on appelle
00:33:27la défense commerciale.
00:33:29Ce n'est pas très compliqué
00:33:30et c'est très facile
00:33:31du point de vue
00:33:32des procédures.
00:33:33C'est parfaitement régulier
00:33:35dans l'Union européenne.
00:33:36S'il y a une bouffée
00:33:37imprévue d'importation,
00:33:38on met une clôture
00:33:39de sauvegarde.
00:33:40Et on a tout à fait
00:33:41les moyens
00:33:41d'éviter
00:33:42qu'un surplus
00:33:45de marchandises
00:33:45qui n'irait pas
00:33:46aux Etats-Unis
00:33:47débarque en Europe.
00:33:48Est-ce que pour autant
00:33:51et dans ces circonstances,
00:33:53l'Union européenne
00:33:53doit se rapprocher
00:33:54ou non
00:33:55des Chinois
00:33:56ou d'autres partenaires
00:33:57commerciaux ?
00:33:59Là aussi,
00:34:01ça dépend
00:34:01de l'idée
00:34:02qu'on se fait
00:34:03de la durée
00:34:04de cette maladie
00:34:05trumpienne.
00:34:07Si on pense
00:34:08que ça va durer,
00:34:10évidemment,
00:34:11on va aller
00:34:12les uns et les autres
00:34:13aller chercher
00:34:14des marchés ailleurs.
00:34:16Mon sentiment
00:34:16est que le système
00:34:18global,
00:34:19si les Etats-Unis
00:34:20restent isolés,
00:34:22va se changer
00:34:23et retrouver
00:34:24une forme d'équilibre.
00:34:27Nicolas Barré,
00:34:28est-ce qu'il est possible
00:34:28que la maladie trumpienne,
00:34:29je reprends l'expression,
00:34:31ne dure pas si longtemps ?
00:34:32On annonce déjà
00:34:33peut-être un bain de sang
00:34:35pour les Républicains
00:34:36aux prochaines élections
00:34:37mi-temps.
00:34:38Ou est-ce que quelque chose
00:34:39s'est cassé cette semaine
00:34:39dans notre relation
00:34:40avec les Etats-Unis ?
00:34:42Alors,
00:34:42oui,
00:34:43quelque chose s'est cassé,
00:34:44ça certainement,
00:34:45dans la relation
00:34:45avec les Etats-Unis.
00:34:47Est-ce que la maladie
00:34:47va durer ?
00:34:48Il y a aujourd'hui
00:34:49une partie des élus républicains
00:34:51qui commence à considérer
00:34:53que Trump va trop loin.
00:34:54Il y a une partie
00:34:54du business
00:34:56qui s'élève
00:34:58contre certaines
00:34:58des mesures.
00:35:00Des grands cabinets
00:35:01d'avocats américains
00:35:02aussi qui s'inquiètent
00:35:03des méthodes de Trump
00:35:04à l'égard
00:35:05de l'état de droit
00:35:07qui est menacé.
00:35:07Donc,
00:35:08voilà,
00:35:08il y a un certain nombre
00:35:10de cordes de rappel
00:35:10qui commencent
00:35:11à émerger.
00:35:12mais pour l'instant,
00:35:14on ne peut pas compter
00:35:15juste sur le fait
00:35:16qu'il va perdre
00:35:18les mid-term
00:35:18et que tout ira bien après.
00:35:20Et d'ailleurs,
00:35:20ce que dit Pascal Lamy
00:35:21est un peu,
00:35:22pardonnez-moi,
00:35:22mais un peu naïf.
00:35:23Oui,
00:35:23il dit,
00:35:24bon,
00:35:24l'Aberic,
00:35:24c'est que 13%
00:35:25des importations mondiales.
00:35:26On peut faire du business
00:35:27sans eux, quoi.
00:35:28Mais ce n'est pas le cas.
00:35:29En réalité,
00:35:30la part du business
00:35:32qui dépend indirectement
00:35:34ou directement
00:35:35des États-Unis
00:35:35est beaucoup plus importante.
00:35:37Si vous êtes un fournisseur
00:35:38de Volkswagen,
00:35:38qui va vendre aux États-Unis ?
00:35:41Votre commerce
00:35:42est avec l'Allemagne
00:35:43et avec Volkswagen.
00:35:43Mais ensuite,
00:35:44vous voyez bien,
00:35:45il y a des chaînes de valeur
00:35:46qui font que la part
00:35:47des États-Unis
00:35:48dans le commerce mondial
00:35:49est probablement du double
00:35:51de ce que cite Pascal Lamy.
00:35:52C'est plutôt
00:35:52de l'ordre de 30%.
00:35:54Et puis dire,
00:35:56comme il le dit,
00:35:56que s'il y a
00:35:57un gros problème
00:35:58« pof, on prend des mesures
00:35:59en Europe
00:35:59et puis on a les outils »,
00:36:01ben non,
00:36:01on ne les prend pas.
00:36:02Les mesures,
00:36:02il faut être tous d'accord,
00:36:03ça prend un temps fou.
00:36:05Ce n'est pas juste
00:36:05« pof, on va prendre une mesure
00:36:07et puis tout ira mieux ».
00:36:08Donc je pense
00:36:08qu'il y a un côté
00:36:09un peu naïf
00:36:11dans ce propos.
00:36:12Stéphanie Villers,
00:36:13est-ce que ce mois d'avril 2025
00:36:15dans les livres d'histoire
00:36:16restera celui,
00:36:18je veux dire,
00:36:18un mois funeste
00:36:19pour la mondialisation
00:36:20qu'on connaît
00:36:21depuis quoi ?
00:36:22Depuis la chute du mur de Berlin,
00:36:23la mondialisation heureuse
00:36:24qui nous a amené
00:36:25des produits toujours moins chers
00:36:26dans les rayons
00:36:27de nos supermarchés ?
00:36:28Oui, je pense qu'il y aura
00:36:29un avant et un après.
00:36:31Pour moi,
00:36:31je pense que c'est
00:36:32un mal pour un bien
00:36:33pour l'Union européenne.
00:36:34Je reviens là-dessus
00:36:34parce qu'on a créé
00:36:36cette union
00:36:37en fait pour développer
00:36:38le commerce intra-zone.
00:36:40C'était l'idée,
00:36:41surtout avec la monnaie unique,
00:36:42cette zone euro.
00:36:43Il fallait avoir
00:36:43une même monnaie
00:36:44parce que ça facilitait
00:36:45nos échanges.
00:36:46Ça a très bien marché
00:36:47parce que 65%
00:36:49de nos exportations,
00:36:50des exportations européennes,
00:36:52sont intra-zone.
00:36:53C'est quand même
00:36:54ce qui compte le plus.
00:36:56Et moi,
00:36:56c'est vrai que j'écoute
00:36:57ce que disent
00:37:01les experts
00:37:02en réalité
00:37:03et surtout les entreprises.
00:37:04Les entreprises
00:37:05exportent beaucoup
00:37:06aux États-Unis,
00:37:09mais c'est très sectoriel
00:37:11en fait en réalité.
00:37:11C'est plutôt
00:37:12certains secteurs
00:37:13qui vont être touchés.
00:37:14Nos petites PME
00:37:15françaises,
00:37:16enfin je vous rappelle,
00:37:17ou nos grandes PME
00:37:18françaises,
00:37:19elles sont très peu ouvertes
00:37:21au marché.
00:37:22Il y a eu la lune
00:37:22de l'Alsace aujourd'hui,
00:37:25droite douane en Alsace,
00:37:26les entreprises dans le flou.
00:37:28On a l'impression
00:37:28que ça a semé
00:37:29une panique
00:37:31partout en France.
00:37:32Les règles du jeu changent.
00:37:34Donc on imagine
00:37:34effectivement
00:37:35que ça peut avoir
00:37:36une incidence
00:37:37sur les grands donneurs
00:37:39d'ordre
00:37:40qui vont effectivement
00:37:41peut-être
00:37:42être pénalisés
00:37:44par cette période
00:37:45d'incertitude.
00:37:46Mais je pense
00:37:46que l'intérêt
00:37:47de l'Union européenne
00:37:48c'est d'intensifier
00:37:51ces échanges
00:37:52intra-zone
00:37:53pour ne pas
00:37:53subir en fait
00:37:54à la fois
00:37:55l'imprévisibilité
00:37:56des Etats-Unis
00:37:57ou cette politique
00:37:59un peu déloyale
00:38:01de la Chine
00:38:02vis-à-vis
00:38:03de l'Union européenne.
00:38:04Et je pense
00:38:05que le plan allemand
00:38:06de 500 milliards
00:38:07pour stimuler
00:38:09sa défense
00:38:09et ses infrastructures
00:38:10c'est un très bon signal
00:38:13parce que l'Allemagne
00:38:14comprend en fait
00:38:15que ses partenaires
00:38:17historiques
00:38:18qui étaient la Chine
00:38:19et les Etats-Unis
00:38:20ne sont peut-être plus
00:38:21en fait
00:38:22des vrais partenaires
00:38:23mais plutôt
00:38:24des adversaires.
00:38:25Anne de Guignet
00:38:25est-ce que c'est
00:38:26Christine Lagarde
00:38:27qui disait
00:38:27Donald Trump
00:38:28proclame le jour
00:38:29de la libération
00:38:30et bien moi
00:38:30je proclame
00:38:31le jour
00:38:31de l'indépendance.
00:38:33Est-ce que c'est
00:38:33le moment
00:38:34de se dire
00:38:34ne plus dépendre
00:38:35des Etats-Unis
00:38:36de leur GAFAM
00:38:36par exemple
00:38:37des Google,
00:38:38Facebook
00:38:38et ne plus dépendre
00:38:39de la Chine
00:38:39où tous les panneaux
00:38:41solaires
00:38:42où toutes les batteries
00:38:42on est complètement
00:38:43même les terres rares
00:38:44on est complètement
00:38:45dépendant des Chinois ?
00:38:47Axel, dans un monde idéal
00:38:48oui mais dans la réalité
00:38:49on est tous
00:38:51complètement dépendants
00:38:52je pense
00:38:53nous cinq
00:38:54et tous ceux
00:38:55qui nous regardent
00:38:55des GAFAM américains
00:38:56toute la journée
00:38:58tous les réseaux sociaux
00:39:00Google
00:39:00c'est vraiment
00:39:01rentré dans notre vie.
00:39:02Je vous pose la question
00:39:03parce qu'il est question
00:39:03de les sanctionner
00:39:04les GAFAM
00:39:04Oui c'est ça
00:39:04et vous avez vu
00:39:05que le ministre
00:39:05de l'économie allemand
00:39:06a dit
00:39:07chers amis
00:39:08hier il y avait
00:39:09une réunion
00:39:09de tous les ministres
00:39:10des finances européens
00:39:11pour réfléchir
00:39:12aux possibles sanctions
00:39:13vis-à-vis de Donald Trump
00:39:15donc la présidente
00:39:16de la commission
00:39:17Ursula von der Leyen
00:39:18avait dit
00:39:18on pourrait les taper
00:39:19un peu sur le numérique
00:39:20ce qui semble évidemment
00:39:21important
00:39:22parce que le marché européen
00:39:23parfois on est trop modeste
00:39:24c'est un marché essentiel
00:39:25pour les champions
00:39:26du numérique américain
00:39:27donc on a vraiment
00:39:28une carte à jouer là-dessus
00:39:29donc elle a dit
00:39:30voilà il faut mettre ça
00:39:30dans la balance
00:39:31et tout de suite
00:39:32le ministre des finances allemand
00:39:33a dit
00:39:33oui mais méfions-nous
00:39:34parce qu'en fait
00:39:35si eux commencent à se retirer
00:39:37eux ils perdront des plumes
00:39:38mais nous aussi
00:39:39énormément
00:39:40on a vraiment besoin
00:39:41on n'aura plus de cloud
00:39:41donc moi je rêve aussi
00:39:43d'une Europe plus indépendante
00:39:44mais déjà
00:39:45le marché européen
00:39:46ne peut pas absorber
00:39:46toute la production européenne
00:39:48on a aussi des surplus
00:39:49comme là
00:39:49on a un continent
00:39:50pas la France évidemment
00:39:51malheureusement
00:39:52mais la zone euro
00:39:53est exportatrice
00:39:54donc on peut pas
00:39:55on aura beau s'échanger
00:39:56nos biens
00:39:56il y aura une perte
00:39:58de valeur quand même importante
00:39:59et puis
00:40:00sauf si les Allemands
00:40:02commencent à consommer
00:40:03oui sauf si les Allemands
00:40:03ne consomment plus
00:40:04mais bon
00:40:04mais donc
00:40:05je rêve en effet
00:40:07que l'Europe
00:40:08fasse un pas vers l'unité
00:40:09mais je pense
00:40:10j'ai l'impression
00:40:10dans le monde actuel
00:40:11et qu'on voit les débats
00:40:12qui se passent
00:40:13dans les écofines
00:40:14enfin les rencontres
00:40:15des ministres
00:40:15il y a encore
00:40:15beaucoup de divergences
00:40:17de point de vue
00:40:17on n'a pas parlé encore
00:40:18c'est plus simple
00:40:18en Chine
00:40:19ou c'est Xi
00:40:19qui décide
00:40:20on n'a pas encore parlé
00:40:20de l'Italie
00:40:21la décarbonation
00:40:22par exemple
00:40:23il vous prend des villes entières
00:40:24il les déménage
00:40:25il interdit la voiture
00:40:26du jour au lendemain
00:40:27c'est sûr que c'est plus facile
00:40:28bon c'est un peu la question
00:40:29est-ce que la démocratie
00:40:30peut résister à ces changements
00:40:32j'espère que oui
00:40:32mais on voit vraiment
00:40:33l'Europe a une très belle gouvernance
00:40:35un bel idéal politique
00:40:36et que c'est pas si simple
00:40:37dans des moments si difficiles
00:40:39où la violence revient
00:40:40en fait quand même
00:40:41des moments de confrontation
00:40:42mais c'est plus compliqué
00:40:43Richard Verli
00:40:43question d'Henri en Gironde
00:40:45que vont faire la France
00:40:46et l'Union Européenne
00:40:47pendant ces 90 jours
00:40:48inespérés
00:40:49donc pendant 90 jours
00:40:50on reste à 10% de droits de douane
00:40:51je crois que la Suisse
00:40:52elle a décidé
00:40:53de ne pas rétorquer
00:40:56en disant
00:40:56on va faire le dos rond
00:40:57absolument
00:40:58donc en ce qui concerne la Suisse
00:41:00il y aura cette visite
00:41:01donc de la présidente
00:41:02de la Confédération
00:41:03tout bientôt
00:41:03je crois que c'est le 22
00:41:04ou le 23 avril
00:41:05à Washington
00:41:06après Georgia Meloni
00:41:08qui doit y être le 17 avril
00:41:10si je ne me trompe pas
00:41:11et après le commissaire européen
00:41:13au commerce
00:41:13le Slovaque Maro Sefkovic
00:41:15qui est à Washington
00:41:16ce lundi
00:41:16mais il va être reçu
00:41:17parce que les autorités américaines
00:41:20ne calculent pas
00:41:22absolument
00:41:23la dernière fois
00:41:24on l'a prié
00:41:24de reprendre l'avion
00:41:25et il est revenu bredouille
00:41:26on peut espérer
00:41:27que cette fois
00:41:28il aura les rendez-vous nécessaires
00:41:29qu'est-ce que la France
00:41:30et l'Union Européenne vont faire
00:41:31d'abord sur les questions commerciales
00:41:33Pascal Amil a dit
00:41:33c'est la Commission Européenne
00:41:35ce n'est pas la France
00:41:36donc c'est la Commission Européenne
00:41:38qui va tenter de négocier
00:41:39il y a une proposition
00:41:41sur la table
00:41:41c'est cette proposition
00:41:42zéro tarif
00:41:43elle n'est pas nouvelle
00:41:44c'est dire aux Américains
00:41:45et bien pourquoi
00:41:46on ne constituerait pas
00:41:47une zone de libre-échange atlantique
00:41:49Donald Trump n'en veut pas
00:41:50ce serait le contraire
00:41:51de ce qu'il veut faire
00:41:52Donald Trump
00:41:52oui mais vous avez remarqué
00:41:54que Donald Trump
00:41:54peut changer d'avis rapidement
00:41:55en fonction des circonstances
00:41:56donc ça c'est toujours
00:41:58sur la table
00:41:58et puis ensuite
00:41:59il y a pour l'instant
00:42:00la tentation quand même
00:42:01de l'Union Européenne
00:42:02d'y aller doucement
00:42:03de regarder les effets
00:42:05par filière
00:42:05et je rappelle
00:42:06on ne le dit pas
00:42:07mais qu'il y a un moyen
00:42:08pour beaucoup d'entreprises
00:42:10d'amortir ce choc douanier
00:42:12annoncé
00:42:13c'est de renier
00:42:14sur leur marge
00:42:14et c'est quand vous parlez
00:42:15à des patrons
00:42:16beaucoup de patrons en ce moment
00:42:17sont tentés de regarder
00:42:19et regardent déjà
00:42:20comment ils vont renier
00:42:21sur leur marge
00:42:21pour qu'au fond
00:42:22la surtaxe américaine attendue
00:42:25n'ait pas un effet direct
00:42:26sur la consommation
00:42:28aux Etats-Unis
00:42:28après sur Pascal Lamy
00:42:30je voudrais juste
00:42:31commenter ce que disait Nicolas
00:42:32moi j'avoue que je commence
00:42:34à avoir un problème
00:42:35parce que si Donald Trump
00:42:36est à la Maison Blanche
00:42:37disons-le
00:42:38c'est un peu
00:42:39à cause de Pascal Lamy
00:42:40c'est-à-dire
00:42:41tout ce que Pascal Lamy
00:42:43et les autres
00:42:44ont défendu
00:42:45de la version
00:42:45de la mondialisation
00:42:47heureuse
00:42:48ou en tout cas
00:42:48de la mondialisation
00:42:49prospère
00:42:50qui apporte
00:42:51tout le bonheur
00:42:52aux consommateurs
00:42:53ce n'est pas vrai
00:42:54parce que ce n'est pas vrai
00:42:55que la mondialisation
00:42:56a apporté partout
00:42:57des produits moins chers
00:42:58quand vous êtes aux Etats-Unis
00:43:00la première chose
00:43:01que les Américains évoquent
00:43:02c'est les factures
00:43:03qui ont augmenté
00:43:04c'est le fait que les biens
00:43:05au supermarché
00:43:06ont augmenté
00:43:07donc cette idée
00:43:08que la mondialisation
00:43:08était nécessairement
00:43:10la bonne chose
00:43:11pour les consommateurs
00:43:12et que le protectionnisme
00:43:13est mauvais
00:43:14ce n'est malheureusement
00:43:15pas vrai
00:43:16et si Donald Trump
00:43:17est à la Maison Blanche
00:43:18c'est en partie pour ça
00:43:19Nicolas Barré
00:43:20on a été peut-être
00:43:21un peu naïf aussi
00:43:22quand on a dit
00:43:23en 2001
00:43:24que la Chine
00:43:25pouvait entrer
00:43:26dans l'OMC
00:43:27et elle a même eu
00:43:28un statut privilégié
00:43:29parce que c'était considéré
00:43:30comme un pays pauvre
00:43:31donc elle avait le droit
00:43:32de faire tout ce qu'on voulait
00:43:33mais nous on s'est interdit
00:43:34d'être exigeant
00:43:37et de demander
00:43:38à pouvoir entrer en Chine
00:43:39il y a eu effectivement
00:43:40une forme de naïveté
00:43:41à ce moment-là
00:43:42et on a laissé la Chine
00:43:44effectivement
00:43:45ne pas respecter
00:43:46certaines règles
00:43:47tout en accédant
00:43:48au marché mondial
00:43:49dans les meilleures conditions
00:43:50possibles
00:43:51donc là il y a eu
00:43:52un déséquilibre
00:43:53qui a permis à la Chine
00:43:53le rattrapage
00:43:54qu'on évoquait tout à l'heure
00:43:55le rattrapage technologique
00:43:57etc
00:43:57ensuite c'est vrai
00:43:59que tout ça
00:44:00politiquement
00:44:01a créé
00:44:02ce que disait Richard
00:44:03a créé du ressentiment
00:44:04et d'une certaine manière
00:44:05Trump a été élu
00:44:07sur ce ressentiment
00:44:08sur ces ouvriers
00:44:09qui ont perdu leur boulot
00:44:10parce qu'on a délocalisé
00:44:11et parce qu'on trouvait
00:44:12le produit moins cher
00:44:13en Chine
00:44:13exactement
00:44:13et ce qui est frappant
00:44:15finalement
00:44:15quand on regarde
00:44:17l'évolution de l'image
00:44:18des Etats-Unis
00:44:19les Etats-Unis
00:44:20ça a toujours été
00:44:21le pays
00:44:22de la liberté
00:44:24de l'optimisme
00:44:26et là
00:44:27on a un peu le sentiment
00:44:28que l'optimisme
00:44:29est en train de changer
00:44:30de camp
00:44:30et que c'est plutôt
00:44:32le pays de la fermeture
00:44:33vous avez vu
00:44:34on va regarder
00:44:34vous avez vu
00:44:35c'est intéressant
00:44:36cette petite
00:44:37cette petite image
00:44:39de la statue
00:44:39de la liberté
00:44:40c'est généré
00:44:41par l'intelligence artificielle
00:44:42ça pulle sur les réseaux sociaux
00:44:43vous avez vu
00:44:44la statue de la liberté
00:44:45qui fait ses valises
00:44:46et qui rentre en Europe
00:44:47oui mais c'est tout un
00:44:48c'est un peu tout ce soft power
00:44:50qui est en train
00:44:50de s'effriter
00:44:51si vous voulez
00:44:52et ça
00:44:53pour les Etats-Unis
00:44:54c'est vrai que c'est
00:44:55c'est une rupture
00:44:56c'était le modèle
00:44:57c'était le pays
00:44:58où tout le monde
00:44:58avait envie d'aller
00:44:59d'émigrer
00:45:00comment parle-t-il
00:45:01de ce qui se passe
00:45:02les patrons européens
00:45:03en ce moment
00:45:03comment voit-il
00:45:04avec d'abord
00:45:05énormément
00:45:06d'inquiétude
00:45:08mais aussi
00:45:09surtout
00:45:09ils songent
00:45:10à la riposte
00:45:11et ils sont plutôt
00:45:12les pieds sur le frein
00:45:14c'est-à-dire qu'en disant
00:45:15surtout
00:45:16n'en faisons pas trop
00:45:19pour riposter
00:45:19aux Etats-Unis
00:45:20alors maintenant
00:45:20on est dans cette période
00:45:22de 90 jours
00:45:23il va falloir négocier
00:45:24habilement
00:45:25mais la grande crainte
00:45:26de beaucoup
00:45:27de chefs d'entreprise
00:45:28ce serait que
00:45:29mais c'est pas le cas
00:45:30aujourd'hui
00:45:30mais ce serait
00:45:31que l'Europe riposte
00:45:32de façon trop agressive
00:45:33ils sont plutôt
00:45:35pour gérer ça
00:45:36de façon plus
00:45:37plus accommodante
00:45:38pour une raison simple
00:45:39on l'a vu avec la Chine
00:45:40c'est que si vous
00:45:41ripostez fort
00:45:42Donald Trump
00:45:43riposte encore plus fort
00:45:44c'est-à-dire qu'il a pris
00:45:45le pari de l'escalade
00:45:46est-ce que c'est tenable
00:45:46sur la durée
00:45:47on va le voir
00:45:48mais pour l'instant
00:45:48son parti pris
00:45:49c'est
00:45:49quoi que vous fassiez
00:45:51je taperai plus fort que vous
00:45:52on a quand même
00:45:53on se prend quand même
00:45:5410% de droits de douane
00:45:55supplémentaires
00:45:56si nous on riposte pas
00:45:57et eux ils ont
00:45:58inversement
00:45:59l'Europe a mis
00:46:00des droits de douane
00:46:01à hauteur de 3%
00:46:02donc il y a quand même
00:46:03une iniquité
00:46:04déjà dans le rapport
00:46:06et les entreprises
00:46:07françaises européennes
00:46:08qui voyaient
00:46:09avant l'arrivée de Trump
00:46:10les Etats-Unis
00:46:11comme un véritable
00:46:12Eldorado
00:46:12parce que
00:46:13là-bas sur place
00:46:15il y avait
00:46:15le prix de l'énergie
00:46:17qui était 3 à 4 fois
00:46:18moins cher
00:46:19il y avait des subventions
00:46:20type IRA
00:46:21qui incitaient
00:46:23les entreprises
00:46:24à aller s'implanter
00:46:25là-bas
00:46:26il y avait aussi
00:46:26cette idée
00:46:28que le business
00:46:30était possible
00:46:31il n'y avait pas
00:46:32ces freins
00:46:33réglementaires
00:46:33comme il y a en Europe
00:46:34aujourd'hui
00:46:35les entreprises européennes
00:46:36qui étaient prêtes
00:46:37qui voyaient quand même
00:46:39tout l'intérêt
00:46:40d'aller
00:46:40s'exporter
00:46:42ou en tout cas
00:46:43de venir se localiser
00:46:44aux Etats-Unis
00:46:45c'est tout l'inverse
00:46:46qui se produit
00:46:47aujourd'hui
00:46:48elles se disent
00:46:49c'est peut-être pas
00:46:50en tout cas
00:46:51le bon moment
00:46:52pour répondre
00:46:53à l'injonction
00:46:56de Donald Trump
00:46:57de venir
00:46:58s'implanter
00:47:00sur le territoire américain
00:47:02alors
00:47:02les soubresauts
00:47:03des marchés financiers
00:47:04ont donc échaudé
00:47:06ont donc échaudé
00:47:08plus d'une
00:47:09plus d'un cette semaine
00:47:10pardon j'y arrive
00:47:11notamment
00:47:11parmi les épargnants français
00:47:13qui sont réputés prudents
00:47:14s'ils détiennent
00:47:15moins d'actions
00:47:16que les américains
00:47:16certains choisissent
00:47:17de se tourner
00:47:18on l'a dit
00:47:19vers l'or
00:47:19quand d'autres se rabattent
00:47:21parfois sur les crypto-monnaies
00:47:22sujet de Léo Seux
00:47:24et Maxime Liogier
00:47:25les bourses
00:47:28qui dévissent
00:47:29de Hong Kong
00:47:30à Paris
00:47:30conséquence
00:47:31de la guerre commerciale
00:47:32Donald Trump
00:47:33fait marche arrière
00:47:33sur les droits de douane
00:47:35toujours ce matin
00:47:35de l'incertitude
00:47:36sur les marchés financiers
00:47:38y a-t-il péril
00:47:39pour les épargnants
00:47:39l'économie réelle
00:47:40est-elle déjà touchée
00:47:41toute la semaine
00:47:42les cours de la bourse
00:47:44n'ont cessé de fluctuer
00:47:45mettant en péril
00:47:47une partie
00:47:47de l'épargne des français
00:47:48sur ce marché
00:47:50l'humeur de ceux
00:47:50qui détiennent des actions
00:47:51n'étaient pas au beau fixe
00:47:53il ne faut surtout pas paniquer
00:47:55comme disait mon grand-père
00:47:56il faut acheter
00:47:57au son des canons
00:47:58et vendre
00:47:59au son des violons
00:48:00il ne faut pas bouger
00:48:01pour l'instant
00:48:01enfin ça c'est mon avis
00:48:03personnel
00:48:04et ça fait du yo-yo
00:48:06on est un peu
00:48:07dans les mains
00:48:08de Trump
00:48:09de ses petits caprices
00:48:10vos placements
00:48:11ils sont dans le rouge
00:48:12comment ça se passe ?
00:48:13je ne vais pas regarder
00:48:14je ne veux pas regarder
00:48:14la bourse en berne
00:48:17pousse certains
00:48:18à choisir l'or
00:48:20plus que jamais
00:48:21valeur refuge
00:48:22dans cette boutique
00:48:23c'est une tendance
00:48:24bien visible
00:48:25il faut dire
00:48:26qu'en l'espace
00:48:26de deux décennies
00:48:27son prix
00:48:28a été multiplié
00:48:29par neuf
00:48:30sur les 20 dernières années
00:48:32le cours de l'or
00:48:32il était en 2000
00:48:34à 10 000 euros
00:48:35et aujourd'hui
00:48:36il est à 88 000 euros
00:48:37il a atteint son pic
00:48:38à 93 000
00:48:40la semaine dernière
00:48:41et aujourd'hui
00:48:42il s'est corrigé
00:48:43suite à l'annonce de Trump
00:48:44depuis
00:48:45il est même remonté
00:48:4691 600 euros désormais
00:48:49et les clients
00:48:50ont leurs produits favoris
00:48:51je commence par la pièce
00:48:52de 20 francs Napoléon
00:48:53donc c'est la pièce
00:48:54symbolique en France
00:48:55aujourd'hui
00:48:56elle s'essange
00:48:57à 550 euros
00:48:58et ensuite
00:48:59vous avez
00:49:00le lingot de 100 grammes
00:49:02qui est très imprécié
00:49:03parce qu'il est
00:49:05inférieur à 10 000 euros
00:49:06acheter de l'or
00:49:08palpable
00:49:09espèce sonnante
00:49:10et trébuchante
00:49:11voilà ce que cherchent
00:49:12les clients ici
00:49:13Philippe
00:49:14est justement venu
00:49:15se renseigner
00:49:16sur le cours
00:49:16du précieux métal
00:49:17je pense que l'or
00:49:18est un excellent placement
00:49:20sur le cours
00:49:21moyen ou long terme
00:49:22par rapport à d'autres
00:49:23placements
00:49:24qui sont beaucoup
00:49:24plus fluctuants
00:49:25et me vant
00:49:25c'est des déçus
00:49:28de la bourse
00:49:28ceux qui achètent de l'or
00:49:29mais en majorité
00:49:31c'est surtout des gens
00:49:31qui vendent
00:49:32des assurances vie
00:49:32vraiment
00:49:33c'est des gens
00:49:34qui veulent vraiment
00:49:35ils sont souvent
00:49:36fâchés avec
00:49:37leurs banquiers
00:49:39parce qu'ils ont eu
00:49:40des rendements
00:49:40très mauvais
00:49:42c'est aussi des gens
00:49:43qui vendent
00:49:44des biens immobiliers
00:49:45parce qu'ils n'en peuvent plus
00:49:46des problèmes
00:49:48de location
00:49:49des loyers impayés
00:49:51ils vendent
00:49:52leur appartement
00:49:52leur placement locatif
00:49:54pour nous acheter de l'or
00:49:55en disant
00:49:56bon moi ça
00:49:56je mets de côté
00:49:57et l'inflation fera le reste
00:49:59le cours de l'or
00:50:00augmentera
00:50:00mais il y a aussi
00:50:02la tentation
00:50:03de l'or numérique
00:50:04les crypto-monnaies
00:50:05qui elles aussi
00:50:06ont fluctué
00:50:07au rythme des revirements
00:50:08du président américain
00:50:09cette semaine
00:50:10les droits de douane
00:50:11arrivent donc le 2 avril 2025
00:50:14c'était la semaine dernière
00:50:15et donc on a une chute
00:50:16de bitcoin
00:50:17de 15%
00:50:18sur du court terme
00:50:19on a globalement
00:50:20un bitcoin qui baisse
00:50:21autant voire moins
00:50:22que la bourse américaine
00:50:24on est sorti
00:50:25un petit peu
00:50:25du paradigme
00:50:26du crypto-geek
00:50:28entre guillemets
00:50:28et dans sa chambre
00:50:29maintenant on est vraiment
00:50:30sur un écosystème
00:50:32qui est directement lié
00:50:34à la finance traditionnelle
00:50:35on ne peut plus investir
00:50:36en crypto-monnaies
00:50:37sans investir
00:50:38et comprendre
00:50:39le monde financier
00:50:40dans lequel on vit
00:50:40bitcoin aujourd'hui
00:50:41est impacté
00:50:42par la géopolitique
00:50:43impacté par des politiques
00:50:44monétaires chinoises
00:50:46américaines
00:50:46européennes
00:50:47on a vraiment un impact
00:50:48maintenant
00:50:48qui est global
00:50:50des crypto-monnaies
00:50:51chères à Donald Trump
00:50:53lui qui avait lancé
00:50:54sa propre monnaie virtuelle
00:50:55avant son investiture
00:50:56début mars
00:50:57il annonçait une réserve
00:50:59américaine
00:50:59composée de plusieurs
00:51:00d'entre elles
00:51:01de quoi affoler les cours
00:51:02pour un temps
00:51:04la perception qui a été faite
00:51:05qui est sans doute
00:51:06à mon avis erronée
00:51:07c'est qu'il risquait
00:51:09d'avoir un potentiel
00:51:11d'achat massif
00:51:12des Etats-Unis
00:51:13et donc potentiellement
00:51:15une hausse des cours
00:51:16il s'avère que je pense
00:51:17que ce n'est pas le cas
00:51:18et donc je pense que
00:51:19potentiellement
00:51:20on verra une hausse
00:51:22sur le long terme
00:51:23mais là à court terme
00:51:24je pense que l'industrie
00:51:26et les investisseurs
00:51:27se rendent compte
00:51:28dans le monde
00:51:28que ce n'est pas forcément
00:51:29une très bonne chose
00:51:30d'écouter le président
00:51:31parler de tel ou tel actif
00:51:33d'après une récente étude
00:51:35près d'un français sur trois
00:51:36envisage d'acquérir
00:51:37des crypto-monnaies
00:51:38en 2025
00:51:39un chiffre en hausse
00:51:40de 12%
00:51:41par rapport à l'an dernier
00:51:43Alors Anne de Guinier
00:51:45question d'Henri
00:51:46que fait le gouvernement français
00:51:47pour protéger l'épargne
00:51:48des petits épargnants
00:51:49si on investit en bourse
00:51:50c'est assez risque
00:51:52c'est péril
00:51:52Oui
00:51:53non mais déjà
00:51:54il ne faut pas se faire tromper
00:51:56le patrimoine des français
00:51:57il est très majoritairement
00:51:58en immobilier
00:51:59je crois que c'est à peu près
00:52:00trois quarts d'immobilier
00:52:01ensuite vous avez encore
00:52:02peut-être 20 points
00:52:03de dette d'Etat
00:52:05d'assurance vie
00:52:06du trésor de l'Etat français
00:52:07et puis la bourse
00:52:09les produits risqués
00:52:10c'est peut-être 5%
00:52:11je dis vraiment à la louche
00:52:16donc le gouvernement français
00:52:18ne protège pas
00:52:19les investissements en bourse
00:52:20par contre il protège
00:52:22le fait que les banques françaises
00:52:24soient solides
00:52:24il ne faut pas que
00:52:25les épargnants qui nous écoutent
00:52:26il ne faut pas non plus
00:52:27on n'est pas à la veille
00:52:28de voir les grandes banques
00:52:29françaises tomber
00:52:30ce n'est pas du tout ça
00:52:31donc ceux qui mettent
00:52:32de l'argent en bourse
00:52:33oui ça va fluctuer encore
00:52:35forcément vu le contexte
00:52:38donc voilà il faut attendre
00:52:39mais non le gouvernement français
00:52:40n'intervient pas
00:52:41sur les bourses internationales
00:52:42mais Dieu merci
00:52:43on tomberait dans une économie
00:52:45très rigide
00:52:46mais il y a une inquiétude forte
00:52:50sur l'économie
00:52:51il y a un reflet
00:52:51comme le disait Nicolas
00:52:54même si l'économie française
00:52:56n'est pas directement
00:52:58très très touchée
00:52:59par les Etats-Unis
00:52:59comme toute l'industrie française
00:53:00c'est des fournisseurs
00:53:01des grands groupes allemands
00:53:03donc tout est lié
00:53:04donc la croissance française
00:53:05va être plus faible
00:53:06pour moi c'est ça
00:53:07le vrai problème
00:53:08la bourse ça va être encore
00:53:09un peu erratique
00:53:10donc ceux qui sont en perte
00:53:11il faut attendre
00:53:12mais je pense qu'il ne faut pas
00:53:14rester en calme
00:53:15les épargnants ne vont pas être
00:53:15ne vont pas être ruinés
00:53:17aujourd'hui
00:53:18alors que Nicolas Barré
00:53:18on sait qu'aux Etats-Unis
00:53:19plus de la moitié des Américains
00:53:20ont de l'argent en bourse
00:53:21pour leur retraite
00:53:22ou les études
00:53:23des enfants
00:53:24est-ce que ce sujet
00:53:26est bien plus vif
00:53:27et j'allais dire
00:53:28je vous pose la question
00:53:29parce qu'il y a eu
00:53:29des soupçons
00:53:30de délit d'initié
00:53:31parce que Donald Trump
00:53:33quelques heures
00:53:34avant qu'il annonce
00:53:35la suspension
00:53:36de ses surtaxes douanières
00:53:38sur son réseau social
00:53:40a fait ce tweet
00:53:41annonciateur
00:53:42il a dit
00:53:43c'est le moment d'acheter
00:53:44alors certains ont dit
00:53:45mais écoutez ça
00:53:46ça veut dire
00:53:47qu'il avait une info
00:53:48et qu'il l'a donnée
00:53:49à ses abonnés
00:53:50ça c'est potentiellement
00:53:51un gigantesque scandale
00:53:52il y a des millions
00:53:54d'Américains
00:53:54qui sont furieux
00:53:55à l'égard de ce tweet
00:53:58alors on ne dit pas un tweet
00:53:58parce que c'est
00:53:59sur son réseau social
00:54:00parce que ça s'adressait
00:54:01à sa communauté
00:54:02et puis les autres
00:54:03s'ils ne l'ont pas vu
00:54:04ils n'ont pas profité
00:54:06de cette alerte
00:54:07d'acheter le marché
00:54:09mais il y a surtout
00:54:11le fait qu'autour de Trump
00:54:12vous avez
00:54:13des ministres
00:54:15des conseillers
00:54:16etc.
00:54:16qui ont eux-mêmes
00:54:18un gros enjeu personnel
00:54:19parce qu'ils sont
00:54:20à la tête
00:54:21de très grosses fortunes
00:54:22vous voulez qu'on écoute
00:54:22juste parce que
00:54:23dans la Maison Blanche
00:54:24et l'instant a été capté
00:54:26il recevait mercredi
00:54:27donc quand la bourse
00:54:28s'est envolée
00:54:29après qu'il eut annoncé
00:54:30la suspension
00:54:31des droits de douane
00:54:31il a dit
00:54:32il y avait un courtier
00:54:34le premier courtier américain
00:54:36avec qui il avait déjeuné
00:54:37et il lui a dit
00:54:38qu'il s'était énormément enrichi
00:54:39on regarde cette scène
00:54:40c'est très court
00:54:41lui il a fait
00:54:422 milliards et demi
00:54:43aujourd'hui
00:54:44et lui il a gagné
00:54:45900 millions
00:54:45les américains qui ont perdu
00:54:48leur chemise
00:54:49ils prennent ça comment
00:54:49de voir qu'à la Maison Blanche
00:54:51on se gave
00:54:51le secrétaire au commerce
00:54:53qui est à l'UTNIC
00:54:55qui est à fond
00:54:55pour les droits de douane
00:54:56il a une fortune personnelle
00:54:57de 3 milliards de dollars
00:54:58Scott Besant
00:54:59le secrétaire aux finances
00:55:01au trésor
00:55:02il a une fortune personnelle
00:55:04de 700 millions de dollars
00:55:05Donald Trump lui-même
00:55:06a une fortune
00:55:07qui est évaluée
00:55:07autour de 5 milliards de dollars
00:55:08donc vous avez des gens
00:55:09qui sont dans cette administration
00:55:11qui ont un enjeu personnel
00:55:13sur l'évolution du marché
00:55:15et donc
00:55:15je ne dis pas
00:55:17qu'ils ont tous
00:55:18bénéficié
00:55:19qu'ils ont joué en bourse
00:55:21à ce moment-là
00:55:21mais il y a une chose
00:55:22qui est sûre
00:55:22c'est qu'ils sont tous initiés
00:55:23ils savaient tous
00:55:25la décision
00:55:26qu'allait prendre Trump
00:55:27et exactement quand
00:55:29donc
00:55:29il y a un énorme soupçon
00:55:31en ce moment aux Etats-Unis
00:55:32des enquêtes
00:55:32qui commencent à s'ouvrir
00:55:34et
00:55:35effectivement
00:55:36des épargnants américains
00:55:37qui voient ce spectacle
00:55:39et ça alimente
00:55:41une sorte de défiance
00:55:42à l'égard de cette administration
00:55:43Allez tout de suite
00:55:44on revient à vos questions
00:55:45Les électeurs de Trump
00:55:50vont-ils continuer
00:55:51à soutenir
00:55:52cette politique imprévisible
00:55:53et incompréhensible
00:55:55ce matin
00:55:56il y avait
00:55:56dans la presse américaine
00:55:57à la une
00:55:58de USA Today
00:56:01les républicains
00:56:02tarifs douaniers
00:56:04les républicains
00:56:04craignent de le faire
00:56:05de le payer
00:56:06dans les urnes
00:56:08Moi je crois
00:56:09que pour l'instant
00:56:09ils vont continuer
00:56:10de le soutenir
00:56:10si j'ai en mémoire
00:56:11les électeurs américains
00:56:12de Trump
00:56:13que j'ai rencontré
00:56:14lorsque j'étais aux Etats-Unis
00:56:15en octobre-novembre
00:56:16vous vous souvenez Axel
00:56:17ils voulaient
00:56:18qu'il agisse
00:56:19et ils souscrivaient
00:56:21tous à cette politique
00:56:22protectionniste
00:56:23qui était annoncée
00:56:24il l'avait dit
00:56:24Donald Trump
00:56:25il fait ce qu'il a dit
00:56:26donc je pense
00:56:27que le fait
00:56:28qu'il agisse
00:56:29de cette manière
00:56:30même si c'est erratique
00:56:31pour l'instant
00:56:32on le crédite
00:56:33de tenter quelque chose
00:56:34de secouer
00:56:36le cocotier
00:56:37si l'on peut dire
00:56:38durement
00:56:39et de s'en prendre
00:56:40à la mondialisation
00:56:40qui a la très mauvaise
00:56:41réputation
00:56:42qu'on vient de dire
00:56:43et de s'en prendre
00:56:44à la Chine
00:56:45donc à mon avis
00:56:46ces électeurs
00:56:48ces électeurs
00:56:48comment dirais-je
00:56:50le réservoir
00:56:51MAGA
00:56:52va continuer
00:56:53de l'applaudir
00:56:54la difficulté
00:56:55c'est qu'il n'a pas été élu
00:56:56seulement grâce au réservoir MAGA
00:56:58il a été élu
00:56:59par des électeurs
00:57:00qui ont hésité
00:57:01notamment des électrices
00:57:02qui ont abandonné
00:57:04le camp démocrate
00:57:04ou qui ne sont pas
00:57:05allés voter
00:57:06
00:57:06c'est là
00:57:07que ça va se jouer
00:57:07pour les mid-term
00:57:08dans maintenant
00:57:09à peu près 15 mois
00:57:11mais il a quand même menti
00:57:12en réalité
00:57:12je vous rappelle
00:57:13qu'il a bien dit
00:57:14à l'ensemble
00:57:15des américains
00:57:16qu'il allait lutter
00:57:17contre l'inflation
00:57:18que c'était Biden
00:57:19qui avait lancé
00:57:20qui avait stimulé
00:57:22la hausse des prix
00:57:23qu'il allait donner
00:57:24du pouvoir d'achat
00:57:25aux ménages américains
00:57:26et c'est véritablement
00:57:28
00:57:28dans les 6 prochains mois
00:57:29à venir
00:57:29c'est l'inverse
00:57:30qui va se produire
00:57:31l'inflation
00:57:32va être plus importante
00:57:35les taux d'intérêt
00:57:36aussi
00:57:36et donc
00:57:37ça va mettre
00:57:38quand même
00:57:38le ménage américain
00:57:40moyen
00:57:40dans une situation
00:57:41un peu délétère
00:57:42un peu incompréhensible
00:57:43en fait
00:57:44ils n'ont pas voté
00:57:46pour ça
00:57:47il est capable
00:57:48en fait
00:57:49aussi
00:57:49de dire
00:57:50la bourse
00:57:51ne m'intéresse pas
00:57:52par exemple
00:57:53et de dire
00:57:53après
00:57:54se féliciter
00:57:55de féliciter
00:57:56les courtiers
00:57:57le courtier
00:57:57qui a réussi
00:57:58à se faire
00:57:59des milliards
00:58:00dans une journée
00:58:02vous voyez que
00:58:02la communication
00:58:04et le message
00:58:05qu'il adresse
00:58:05à la population américaine
00:58:06risque à un moment
00:58:08en fait
00:58:08de braquer
00:58:09son opinion
00:58:10les containers
00:58:10qui ne partent pas
00:58:11aujourd'hui
00:58:12de Chine
00:58:12pour les Etats-Unis
00:58:13ça annonce
00:58:14des hausses de prix
00:58:14dans les rayons
00:58:15des supermarchés
00:58:16dans les mois à venir
00:58:17dans les semaines à venir
00:58:17alors s'il n'y a pas
00:58:18de conteneurs
00:58:19il n'y a pas de produits
00:58:19déjà
00:58:20donc ça va pas
00:58:21il va avoir
00:58:22des problèmes
00:58:24donc bah oui
00:58:24si de toute manière
00:58:26la Chine
00:58:26et les Etats-Unis
00:58:28n'arrivent pas
00:58:28à un accord
00:58:29sur les droits de douane
00:58:30mais je vous le dis
00:58:32il y aura un accord
00:58:33sur les droits de douane
00:58:34on ne peut pas arriver
00:58:35le ménage américain
00:58:37ne peut pas absorber
00:58:39des hausses tarifaires
00:58:41de 140%
00:58:42même si l'entreprise
00:58:43prend rogne
00:58:44sur ses marges
00:58:45elle ne va pas pouvoir
00:58:46rogner à ce point
00:58:47donc il y aura
00:58:48aujourd'hui
00:58:50on sait que
00:58:51avec ces négociations
00:58:53qui n'aboutissent pas
00:58:54c'est des hausses de prix
00:58:55à venir
00:58:55mais alors
00:58:56s'il y a accord
00:58:57il faut que les deux
00:58:58puissent sortir de cet accord
00:58:59la tête haute
00:59:00en ayant l'un et l'autre
00:59:01l'impression
00:59:02d'avoir arraché quelque chose
00:59:04est-ce que ça va être là
00:59:06en matière de deal
00:59:07je ne sais pas
00:59:08comment ils vont s'en sortir ?
00:59:09les chinois ils ne veulent pas
00:59:11perdre la face
00:59:11d'ailleurs ils sont assez clairs
00:59:12là-dessus
00:59:13donc Donald Trump
00:59:14en fait il joue un très mauvais jeu
00:59:15avec eux
00:59:16et Donald Trump
00:59:17il ne peut pas perdre la face
00:59:18non plus j'imagine
00:59:19Donald Trump
00:59:20il raconte facilement
00:59:21une autre histoire
00:59:22après il a toujours gagné
00:59:23même si finalement il plie
00:59:25il raconte quand même
00:59:26que c'était lui
00:59:27qui l'avait décidé
00:59:27et que c'était sa stratégie
00:59:29ça risque d'être
00:59:30le scénario
00:59:32mais si les chinois
00:59:33décident par exemple
00:59:34à l'issue d'un accord
00:59:36des investissements
00:59:37aux Etats-Unis
00:59:38si des géants chinois
00:59:41décident d'implanter
00:59:42des usines
00:59:44ou à défaut d'usines
00:59:45des sièges sociaux
00:59:46ou des centres de recherche
00:59:47aux Etats-Unis
00:59:48là il présentera ça
00:59:49comme la victoire
00:59:50qu'il offre
00:59:51au peuple américain
00:59:52c'est ce qu'il cherche
00:59:53ne l'oublions pas
00:59:53vous l'avez dit
00:59:54c'est le rapatriement
00:59:56aux Etats-Unis
00:59:56d'unités soit de production
00:59:58soit de recherche
00:59:59bref
01:00:00des entités économiques
01:00:01qui aujourd'hui sont ailleurs
01:00:03pour lui
01:00:04elles doivent revenir
01:00:04aux Etats-Unis
01:00:05Jacques dans le Gard
01:00:06que peut-on importer
01:00:07de plus de Chine
01:00:08que ce que nous importons
01:00:09déjà ?
01:00:10il y a les automobiles
01:00:11tous en voitures chinoises
01:00:12c'est la terreur
01:00:14ça des constructeurs
01:00:16européens
01:00:16pas des consommateurs
01:00:17c'est quand même
01:00:18très dur
01:00:18pour les constructeurs
01:00:19européens
01:00:19qui ont eu des normes
01:00:20européennes
01:00:21quand même assez difficiles
01:00:22une concurrence
01:00:24chinoise
01:00:24extrêmement ardue
01:00:26oui
01:00:26les constructeurs européens
01:00:28ont aujourd'hui
01:00:29besoin d'être protégés
01:00:30s'il n'y a pas les taxes
01:00:32les voitures chinoises
01:00:34sont moins chères
01:00:35plutôt plus performantes
01:00:36l'électrique
01:00:37je parle de l'électrique
01:00:38donc il y a une immense crainte
01:00:40sur les voitures
01:00:40et l'industrie automobile
01:00:42en Europe
01:00:44c'est encore je crois
01:00:4515 millions d'emplois
01:00:46ce sont encore des bassins
01:00:47ce sont les dernières usines
01:00:48donc c'est extrêmement important
01:00:50là vous avez une crise sociale
01:00:52très profonde en Europe
01:00:53si jamais l'industrie automobile tombe
01:00:55et c'est une inquiétude très forte
01:00:58et puis au-delà
01:00:58au-delà de l'automobile
01:01:00vous avez la chimie
01:01:00qui est très fragile
01:01:01il y a encore de l'acierie
01:01:02en Europe
01:01:03non mais on peut importer
01:01:05encore beaucoup beaucoup plus
01:01:06vous pouvez totalement ratiboiser
01:01:08tout ce qui reste d'industrie
01:01:09en Europe
01:01:10c'est quand même l'objectif de personne
01:01:12donc il faut évidemment
01:01:12être très vigilant
01:01:13Nicolas Barret
01:01:14demain nos enfants
01:01:15et les enfants allemands
01:01:17rouleront en voiture chinoise
01:01:19est-ce que les Allemands
01:01:20le supporteront d'ailleurs ?
01:01:22le supporteraient ?
01:01:23ça commence à être le cas déjà
01:01:24vous voyez des marques chinoises
01:01:26qui débarquent en Europe
01:01:27qui sont plutôt
01:01:28comme disait Anne
01:01:30plus performantes
01:01:31que Tesla
01:01:32par exemple
01:01:33BYD
01:01:35que vous citiez tout à l'heure
01:01:36fabrique des voitures électriques
01:01:37qui sont considérées
01:01:39comme plus performantes
01:01:40que les Tesla
01:01:41qui ont 2-3 ans d'avance
01:01:43technologiquement
01:01:44donc oui
01:01:45c'est quelque chose
01:01:45qui va arriver
01:01:46est-ce que les Allemands
01:01:47le supporteront ?
01:01:48ils le supportent très mal
01:01:48déjà
01:01:49vous avez des plans
01:01:50sociaux en cours
01:01:52en Allemagne
01:01:53la voiture de l'année électrique
01:01:54ça a été une Renault
01:01:54on va faire la contre-pube
01:01:55parce qu'on va nous accuser
01:01:56de faire la pub de BYD
01:01:57il ne faut pas se dire
01:01:58qu'on est mort
01:01:59sinon on n'arrive à rien
01:02:00on a tout à fait
01:02:02les moyens de répliquer
01:02:03on a aussi
01:02:03d'excellentes technologies
01:02:05donc il faut capitaliser là-dessus
01:02:07mais c'est vrai
01:02:08que c'est une période
01:02:09de transition
01:02:10dans cette industrie
01:02:11qui est historique
01:02:12qui est phénoménale
01:02:13la guerre économique
01:02:15entre la Chine
01:02:15et les Etats-Unis
01:02:16ne profite-t-elle pas
01:02:17à l'Europe ?
01:02:19moi je le pense
01:02:19je pense que si on est capable
01:02:21de continuer
01:02:22à faire bloc
01:02:23à la fois vis-à-vis
01:02:25des Etats-Unis
01:02:25et vis-à-vis de la Chine
01:02:27je vous rappelle
01:02:29qu'on a à la fois
01:02:30des talents
01:02:30on a une révolution technologique
01:02:32qui est en train
01:02:34de se déployer
01:02:36en Europe
01:02:37avec des entreprises françaises
01:02:40qui sont
01:02:41en ordre de marche
01:02:43qui ont quand même
01:02:44investi ces dernières années
01:02:46le retour des capitaux
01:02:47dont parlait
01:02:47le patron de la bourse
01:02:48de Paris
01:02:49parce qu'on dit que souvent
01:02:50c'est le nerf de la guerre
01:02:50et que les capitaux
01:02:51partaient aux Etats-Unis
01:02:52financer les start-up américaines
01:02:54c'est une bonne nouvelle ?
01:02:55c'est une excellente nouvelle
01:02:56mais il faut créer
01:02:58en fait un marché unique
01:03:00des capitaux en Europe
01:03:01c'est ça le problème
01:03:02on est encore
01:03:03au sein de l'Europe
01:03:04trop fragmentée
01:03:04une entreprise française
01:03:05quand elle a réussi
01:03:06elle repart de zéro
01:03:07quand elle veut s'implanter
01:03:08en Allemagne
01:03:08voilà c'est ça
01:03:09et après en Pologne
01:03:10elle repart de zéro
01:03:11voilà
01:03:12donc il y a
01:03:13quand même
01:03:13il y a encore
01:03:14de nombreux chantiers
01:03:15au sein de l'Union Européenne
01:03:16pour effectivement
01:03:17stimuler notre croissance interne
01:03:19mais en tout cas
01:03:20on a les capitaux pour
01:03:22et on les a de plus en plus
01:03:23parce qu'ils ont tendance
01:03:24à se rapatrier chez nous
01:03:26c'est plutôt
01:03:26une très bonne nouvelle
01:03:27le diagnostic
01:03:28on l'a
01:03:28je rappelle
01:03:29c'est deux rapports
01:03:29qu'on a tous parcourus
01:03:31le rapport d'Henri Coletta
01:03:32d'une part
01:03:33et le rapport de Mario Draghi
01:03:34Mario Draghi
01:03:35il dit
01:03:35il faut 800 milliards d'euros
01:03:37par an d'investissement
01:03:38pour rattraper les Etats-Unis
01:03:39et la Chine
01:03:40dans le domaine
01:03:40de l'innovation
01:03:41et Enrico Letta
01:03:43il plaide pour une nouvelle législation européenne
01:03:45une législation de société européenne
01:03:48qui pourrait
01:03:48dès le moment où elle est créée
01:03:49opérer dans tous les pays de l'Union
01:03:51il faut la faire
01:03:51et bien voilà
01:03:52c'est sur cette solution
01:03:53que se termine cette émission
01:03:54merci beaucoup d'y avoir participé
01:03:56tout de suite
01:03:56C'est l'hebdo
01:03:57avec Aurélie Cass
01:03:58bonsoir Aurélie
01:03:59au programme ce soir
01:04:00de C'est l'hebdo
01:04:00bonsoir Axel
01:04:01dans un instant
01:04:02dans C'est l'hebdo
01:04:03les nouvelles informations
01:04:04sur ce qu'on a longtemps appelé
01:04:05un crime passionnel
01:04:06la mort de Marie Trintignant
01:04:07il y a 20 ans
01:04:08un documentaire révèle
01:04:09comment les membres
01:04:10du groupe Noir Désir
01:04:11ont fait bloc
01:04:11autour de Bertrand Cantat
01:04:13pour que sa peine
01:04:14de prison
01:04:14soit la plus légère possible
01:04:16comment expliquer
01:04:16que le suicide
01:04:17de sa femme
01:04:18Christina Radhi
01:04:19n'ait pas fait l'objet
01:04:19d'une enquête approfondie
01:04:21que devient
01:04:21Bertrand Cantat
01:04:22aujourd'hui
01:04:23on en parle avec
01:04:24les journalistes
01:04:25Laurent Valdiguier
01:04:25Michel Fin
01:04:26et le juge
01:04:27qui a libéré Cantat
01:04:28au bout de 4 ans de prison
01:04:29Philippe Laflaquière
01:04:31à tout de suite
01:04:32c'est à suivre
01:04:34bonne soirée
01:04:34sur France 5

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