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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et avec mes camarades de la première heure, bonsoir Jules Torres,
00:07bonsoir Pierre de Villeneuve, journaliste politique au journal du dimanche,
00:09bonsoir Sébastien Ligné, bonsoir, chef du service politique de Valeurs Actuelles,
00:14bonsoir Charles Auduel, bonsoir, merci d'être avec nous,
00:17vous êtes à la tête de la commission d'enquête visant à lever les freins de la réindustrialisation de la France,
00:22on va y venir dans un instant.
00:24D'abord, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a présenté son bilan,
00:29aujourd'hui Place Beauvau avec effectivement plus d'interpellations, moins de régularisation,
00:34mais il le dit lui-même, c'est un gouvernement de coalition
00:40et il n'a pas peut-être les rênes jusqu'au bout de ce qu'il voudrait faire.
00:46Est-ce que c'est inquiétant pour un ministre de l'Intérieur ?
00:48D'autant que Laurent Wauquiez lui fait rappeler encore aujourd'hui par tweet
00:52disant que c'était déroutant d'avoir un ministre de l'Intérieur
00:56qui n'a pas les pleins pouvoirs de son ministère.
00:59On sent effectivement que la guerre fait rage chez les LR.
01:03Je crois d'ailleurs que Laurent Wauquiez a fait la promesse
01:05qu'il allait travailler main dans la main avec Bruno Retailleau
01:07s'il était élu président républicain et s'est mal embarqué.
01:10Mais ça, ce sont leurs affaires internes.
01:12Non, moi je considère que le bilan de Bruno Retailleau
01:14pour ses six premiers mois à la tête de Beauvau
01:18est très prometteur, il est même solide
01:21et nous sommes en plein soutien de son action.
01:23Je vous prends quelques exemples.
01:24Nous, c'est qui ?
01:25Le socle commun.
01:27Les députés qui se contiennent.
01:28Tout le monde.
01:29Vous pensez à qui ?
01:30Je ne sais pas, je vous demande si tout le monde est aligné.
01:33Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas soutenu par le Rassemblement National.
01:36Non, mais je parle de la coalition.
01:38Ce qui est sûr, c'est que le Rassemblement National n'aurait pas censuré.
01:39Vous savez bien que dans le gouvernement, il y a une ligne ferme et une ligne douce.
01:43Je vous laisse faire les questions et les réponses.
01:45Non, mais ce n'est pas ça, c'est factuel.
01:47Jean-Noël Barraud, au Grand Rendez-vous,
01:49c'était la première fois qu'il l'a dit au Grand Rendez-vous d'Europe 1,
01:52il dit qu'il y avait une ligne de fermeté qui ne marchait pas,
01:56par exemple avec l'Algérie, qu'il fallait employer la méthode douce
01:59et visiblement, il a eu gain de cause à ce stade.
02:02Quels sont les textes sur lesquels il a manqué les voies du socle commun ?
02:05Mais attendez, c'est une interro, vous êtes responsable péritique, je suis journaliste.
02:08Mais puisque vous faites la réponse, je fais la question.
02:09Bah non, faites les réponses.
02:11Donc moi je vous dis simplement,
02:12sur tous les textes qui ont été présentés à l'Assemblée Nationale
02:15par le ministre de l'Intérieur,
02:17d'ailleurs souvent en tandem avec le garde des Sceaux Gérald Darmanin,
02:20il n'a pas manqué une voie du socle commun,
02:21je pense notamment aux textes sur le narcotrafic.
02:24Il ne vous a pas échappé Charles-Hordouel
02:25qu'on n'a pas eu des textes révolutionnaires non plus
02:27ces dernières semaines à l'Assemblée Nationale.
02:29Donc Bruno Rétaline, depuis six mois, nous sommes d'accord.
02:31Entre les deux, il y a eu la motion de censure,
02:34qui a été votée par le Rassemblement National,
02:36qui a censuré le gouvernement,
02:37qui proposait la politique migratoire la plus à droite de la Ve République.
02:40On n'a toujours pas expliqué pourquoi il l'avait faite d'ailleurs.
02:43Donc sur six mois,
02:45révolutionner la politique pénale de lutte contre le narcotrafic,
02:48c'est plutôt un bon bilan.
02:49Mais est-ce qu'il faut la remise en cause de la circulaire valse ?
02:52C'est plutôt un bon bilan.
02:53Non mais attendez,
02:54c'est...
02:55Vous nous demandez d'opiner du chef ou pas ?
02:58Non mais moi je vous réponds, vous m'interrogez,
02:59moi je considère que c'est plutôt un bon bilan,
03:01et je vous cite des exemples.
03:02Premier exemple,
03:03la loi sur le narcotrafic qui révolutionne la politique pénale,
03:05de lutte contre le narcotrafic,
03:07mais c'est vrai.
03:07Elle ne révolutionne pas la justice pénale.
03:11Je vous prends un exemple.
03:12Le seul exemple de comparaison que nous avons,
03:14c'est la création du parquet national antiterroriste
03:16pour lutter contre le terrorisme.
03:18Ce que je constate,
03:19c'est que jusqu'en 2015,
03:20vous aviez des vagues d'attentats
03:22contre le territoire français,
03:24qui ont d'ailleurs fait des centaines de morts sur notre territoire.
03:26Et à partir de la transformation de la politique pénale,
03:29de la transformation de notre politique de renseignement
03:31pour la lutte contre l'antiterrorisme,
03:33ce que je constate,
03:34c'est que nous n'avons eu plus,
03:35et je touche du bois,
03:36plus d'attentats de grande ampleur.
03:39Je tiens juste à le souligner,
03:41parce qu'il y a des hommes et des femmes
03:42qui se battent tous les jours
03:43pour assurer notre sécurité contre le terrorisme.
03:46On a voulu limiter ce modèle.
03:47Ils se battaient avant aussi.
03:48Les services de renseignement sont sur les dents depuis des années.
03:51La seule chose que je dis, Pierre Devineau,
03:52c'est que la politique qui a fonctionné pour le moment,
03:56pour lutter contre le terrorisme,
03:58on veut la dupliquer,
03:59évidemment avec ses spécificités,
04:01pour lutter contre le narcotrafic
04:03qui est devenu un danger vital pour notre nation.
04:06Et donc à partir du moment où on vote une loi aussi importante
04:09pour bâtir un parquet national dédié,
04:11des magistrats dédiés,
04:12une chaîne pénale dédiée,
04:15une chaîne de renseignement et de sécurité dédiée
04:17pour lutter contre le narcotrafic,
04:18je pense qu'on peut tous se réjouir de manière unanime
04:20de voir que ce gouvernement, honnêtement,
04:23avance pour assurer la sécurité des gens.
04:24On sent bien qu'il y a une volonté de s'auto-congratuler
04:27un petit peu au sein du Socle commun
04:29parce que c'est une victoire
04:30et on ne peut pas dire qu'il y a eu énormément de victoires
04:31ces derniers mois
04:32et donc grand bien vous fasse.
04:34Mais est-ce que selon vous,
04:35est-ce qu'il faut aller plus loin selon vous ?
04:38On prend par exemple l'immigration,
04:40priorité régalienne numéro un des Français depuis dix ans.
04:43Bruno Retailleau le dit,
04:44il assume d'ailleurs,
04:45il dit évidemment qu'il y a une voie réglementaire
04:47qui est empruntée
04:48et on arrive à proposer des résultats
04:51par la voie réglementaire,
04:51mais il sait pertinemment que sans une grande loi immigration
04:54qui remettrait tout sur la table,
04:56les résultats concrets n'arriveraient pas.
04:59Est-ce que selon vous,
04:59il faut une grande loi immigration,
05:01une nouvelle après la loi d'Armanin ?
05:04Et est-ce que vous pensez,
05:05pour reprendre la question de Pierre de Villeneau tout à l'heure,
05:07est-ce que vous pensez que sur une grande loi immigration
05:09extrêmement ferme,
05:10le Socle commun parlera d'une seule et même voie ?
05:13Je réponds en deux temps.
05:16Vous avez d'abord souligné que je m'autocongratulais,
05:18non, la seule chose,
05:18c'est que je suis très fier d'avoir voté cette loi
05:20qui va permettre de changer la vie
05:22de centaines de concitoyens sur ma circonscription
05:25qui souffrent quotidiennement
05:26à cause de la gangrène du narcotrafic.
05:28Il y a seulement quelques semaines,
05:30il y a eu une attaque entre deux gangs
05:31qui se sont tirées dessus à la clashnikov,
05:34qui ont failli tuer une petite fille
05:35qui était en train de réviser ses devoirs
05:36parce que la balle est passée à moins d'un mètre de sa tête.
05:39Donc, quand j'entends cette mère qui me dit
05:41« Monsieur le député, j'aimerais bien que vous votiez des lois
05:43qui me permettent de renforcer la sécurité
05:45pour éviter que ma fille tombe sous la balle d'une clashnikov »,
05:48eh bien, moi, je suis très heureux d'avoir voté une loi
05:50qui permet de créer un parquet national dédié
05:52pour lutter contre le narcotrafic.
05:54La question de Sébastien, c'est « Est-ce que c'est suffisant ? »
05:56Non, mais je m'autocongratule,
05:57non pas pour des choses politiciennes,
05:58mais parce que je vois très concrètement tous les jours
06:00le sujet sur la question de Sébastien.
06:03La deuxième chose sur la loi immigration,
06:05en fait, un, la loi immigration
06:07que nous venons de voter en 2023
06:08est un grand succès politique
06:10qui est incomplet
06:11parce qu'il y a une partie des articles
06:12qui ont été censurés pour vise de forme
06:14par le conseiller constitutionnel,
06:15mais ce qui a déjà été adopté
06:16va vraiment dans le bon sens.
06:17On voit d'ailleurs que les décisions
06:19qui ont été prises par Gérald Darmanin
06:20puis Bruno Rétaillot
06:21par voie réglementaire, par décret,
06:24sont permises justement par cette loi immigration.
06:26Le deuxième sujet,
06:27si je peux avoir une minute sur ce thème,
06:29on a voté...
06:29C'est vous qui êtes pressé, c'est pas moi.
06:30On a voté 30 lois immigration en 30 ans.
06:34Et pourtant, il y a 78% des Français
06:36qui considèrent qu'on n'a pas fait le boulot.
06:40Moi, je pense, mais mon avis personnel,
06:42c'est parce que nous n'avons pas donné de vision
06:43à ces lois, à ces politiques,
06:45et donc qu'elles sont, pour beaucoup d'entre elles,
06:47sur ces dents d'analysés, inefficaces.
06:49On peut déplorer ce que dit l'extrême-gauche,
06:51on peut déplorer aussi ce que dit
06:52le Rassemblement national,
06:53mais l'immense atout que l'un et l'autre ont,
06:55c'est qu'ils ont un discours très clair
06:56sur l'immigration.
06:57Il y en a un qui vous dit
06:58que je veux une immigration de masse
07:00pour créoliser la France.
07:01C'est ce que vous dit Jean-Luc Mélenchon.
07:02Ce que vous dit le Rassemblement national,
07:05ou ses alliés,
07:07je veux une immigration zéro ou proche de zéro
07:09pour éviter le grand remplacement.
07:11On peut être pour, on peut être contre,
07:12mais ce sont deux visions qui sont très claires
07:13sur l'immigration.
07:15Moi, je ne sais pas quelle est la nôtre.
07:17C'est comme un problème.
07:18Non, non, mais ce que je dis,
07:18parce qu'on a des désaccords
07:19au sein du socle commun.
07:22C'est évident.
07:22Il y aurait des désaccords
07:23au sein du socle commun.
07:24Et par ailleurs, ces désaccords
07:25intervenaient même pendant la loi d'Armandan.
07:27Souvenez-vous, M. Rousseau,
07:28Mme Rotaillot,
07:30avait menacé de démissionner.
07:31M. Rousseau, lui, avait même démissionné.
07:33Il est où, M. Rousseau, maintenant ?
07:33M. Rousseau, il est au NFP.
07:34Mme Rotaillot ne va pas partir toujours.
07:36La clarification est faite.
07:37Le gouvernement,
07:37mais la clarification, elle n'est pas faite.
07:39Donc moi, ce que je vous dis sur ce sujet-là,
07:40et c'est tout le travail qu'on mène
07:41en interne chez nous,
07:43c'est définir notre doctrine.
07:44Et moi, la doctrine que je propose
07:45au socle commun,
07:47il y a qu'il faut qu'on parte
07:48sur un principe
07:49qui est l'immigration choisie,
07:50massivement réduite,
07:51fondée uniquement sur le travail
07:53pour répondre aux besoins des Français.
07:54Est-ce qu'il y a trop d'immigration en France ?
07:55M. Rousseau, bien sûr.
07:56Les flux sont insoutenables aujourd'hui.
07:58Mais moi, je dis aussi
07:58qu'au-delà des flux qui sont insoutenables,
08:01500 000 personnes qui rentrent au bas mou
08:02chaque année sur le territoire français,
08:04c'est trop.
08:04Mais en même temps,
08:05à chaque fois que je vais visiter un hôpital,
08:07un EHPAD,
08:08un laboratoire,
08:09une entreprise,
08:10je constate qu'il y a beaucoup de gens
08:11qui sont étrangers,
08:12ou qui sont fils et filles d'étrangers,
08:14qui contribuent à notre économie,
08:15à nos services publics.
08:16Donc moi, la seule chose que je dis,
08:18c'est qu'il faut qu'on
08:18permette une immigration de travail
08:21qui réponde aux besoins des Français.
08:22Mais il faut une nouvelle loi ?
08:23Il faut une nouvelle loi ou non ?
08:24Laissez-moi juste finir.
08:25Et en même temps,
08:26qu'il faut qu'on assume
08:26d'assécher les autres voies d'immigration.
08:28Les autres voies d'immigration,
08:29c'est quoi ?
08:29C'est l'immigration irrégulière,
08:31c'est l'immigration médicale,
08:33c'est le regroupement familial.
08:34Je pense qu'il faut un moratoire
08:35sur le regroupement familial
08:36pour en redéfinir les règles.
08:37Donc il faut une loi,
08:38puisque par voie réglementaire,
08:39par principe,
08:40on ne peut pas faire tout cela
08:41simplement par la voie réglementaire.
08:42Là où je viens,
08:43c'est qu'à partir du moment
08:44où vous définissez un principe,
08:46un objectif politique,
08:47une doctrine politique,
08:48derrière,
08:49vous pouvez décliner vos lois.
08:50Il ne faut pas partir du principe
08:51parce qu'il faut une loi
08:51et une pas-loi.
08:52D'abord, il faut définir
08:53ce que vous voulez,
08:54quel est le principe
08:55de la politique
08:55que vous voulez porter,
08:56et ensuite, derrière,
08:57il faut juste voir
08:58s'il faut des lois
08:58ou pas des lois.
08:59Sur les sujets que je vous propose,
09:01il faut effectivement
09:02des lois sur les objectifs
09:04qu'il faut atteindre,
09:05notamment sur le volet médical
09:06et notamment sur le volet
09:07du regroupement familial.
09:08Le travail parlementaire continue,
09:09vous en êtes l'exemple,
09:10vous devez partir, je sais,
09:12malheureusement,
09:12on aurait bien voulu
09:13poursuivre la discussion avec vous,
09:14mais c'est comme ça,
09:1519h28, vous reviendrez.
09:16Je vous remercie beaucoup à vous.
09:16Charles Rodouel,
09:17invité d'Europe un soir.

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