Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV. Elle a notamment évoqué la riposte de l'Europe aux nouvelles taxes imposées par les États-Unis.
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00:00Nous, on est des Européens. On a un très grand marché. On a des très grandes entreprises.
00:04On a 28 000 entreprises françaises qui exportent aux États-Unis.
00:08Et donc, notre objectif, c'est quoi ? C'est qu'elles puissent continuer à travailler, que les emplois soient préservés.
00:13Comment on fait ça ? D'abord, on montre aux Américains que nous aussi, et ça sera d'ailleurs voté aujourd'hui à Bruxelles,
00:20si on nous taxe notre acier, notre aluminium et nos voitures, nous, on peut taxer des choses américaines.
00:25À la fin, est-ce qu'on gagne ? Ni les Américains, ni nous ne gagnons.
00:27Donc, ce n'est pas souhaitable. Vous êtes prêt à le faire ?
00:30On le fait parce qu'on n'est pas des gens faibles. On le fait parce que ça protège quand même nos intérêts.
00:34Mais ce qu'on dit, c'est qu'on peut aller beaucoup plus loin.
00:37On peut regarder aussi les services numériques que nous vendent les Américains.
00:40On peut aussi se dire que la commande publique, peut-être que les entreprises américaines, y auront moins accès.
00:45Parce que ce qu'on veut, c'est montrer qu'on peut être ferme, mais sans aller au contraire des intérêts de nos entreprises et de nos emplois.
00:52Mais est-ce qu'on négocie ? Est-ce qu'on a appelé ? Est-ce que les uns et les autres...
00:55Je sais que Georgia Mélanie, par exemple, a prévu probablement de se rendre elle-même en personne.
01:01Elle ne va pas le faire au nom de l'Europe, elle va le faire au nom de l'Italie.
01:03D'abord, nous, on veut rester unis en Européens.
01:06C'est toujours bon d'avoir des contacts. Vous l'avez vu sur l'Ukraine, vous l'avez vu sur d'autres sujets.
01:10Il faut maintenir le contact, mais il faut surtout maintenir la négociation.
01:13C'est quoi notre but ? C'est que tout ça, là, ne s'applique pas.
01:17C'est que notre meilleur objectif, c'est que nous reprenions une économie mondiale
01:21où on ne fait pas de la rétorsion, de la pression, du chantage ou de l'extorsion.
01:26Mais il va falloir lâcher des trucs, non ?
01:27Et donc, notre but, c'est de négocier.
01:29Et de négocier en étant fort, en étant unis.
01:31C'est la ligne du président de la République.
01:33C'est d'ailleurs pour ça que les entreprises françaises étaient à l'Elysée la semaine dernière.
01:36Qu'elles seront à Bercy ?
01:37Nous les recevons avec Éric Lombard et le ministre de l'Industrie et le ministre des PME cet après-midi
01:42pour qu'on dise, voilà, qu'est-ce qu'on peut proposer au niveau européen
01:45qui est suffisamment fort, mais qui n'est pas pour nous une forme de sabotage.
01:51Vous savez, Donald Trump, il est en train de faire un auto-sabotage.