Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver pour Face à l'Info ce soir.
00:05Les infos, bonsoir Maureen.
00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:09À la ligne de l'actualité, un homme de 76 ans placé en garde à vue après avoir menacé de mort
00:14la présidente du tribunal au procès du RN et de Marine Le Pen.
00:17Il aurait publié sur les réseaux sociaux une photo d'une guillotine spécifiant
00:21que c'est ce que mérite la magistrate en l'insultant.
00:24Il est placé en garde à vue pour menace de mort à l'encontre d'un magistrat
00:27et outrage à magistrats dans l'exercice de ses fonctions.
00:30La commission d'enquête parlementaire sur la protection de l'enfance alerte.
00:34Elle exhorte à agir vite pour refonder l'aide sociale à l'enfance,
00:36demandant une loi de programmation et un renforcement des contrôles.
00:40La protection de l'enfance dans le gouffre.
00:42396 900 jeunes sont suivis par la protection de l'enfance en France.
00:47Et le Parlement adopte définitivement le durcissement du droit du sol à Mayotte.
00:51Le texte porté par Les Républicains, déjà adopté au Sénat jeudi dernier,
00:54a été adopté par la Chambre basse.
00:56339 voix pour et 174 contre,
00:59avec le soutien de la coalition gouvernementale et des députés RN
01:02et malgré l'opposition de l'ensemble de la gauche.
01:07Merci beaucoup, ma chère Maureen.
01:10Au sommaire ce soir, les députés doivent se pencher aujourd'hui
01:14ou peut-être demain sur la possible abrogation des ZFE,
01:19les zones à faible émission.
01:22Proposition jugée discriminante pour ceux qui ne peuvent souffrir des voitures récentes.
01:27Proposition justifiée pour le gouvernement qui veut lutter contre la pollution.
01:31Pour en parler ce soir, notre invité exceptionnel,
01:34Alexandre Jardin, auteur du livre Les Gueux,
01:37qui vient d'être publié chez Michel Lafond.
01:39Comment comprendre cette colère des gueux ?
01:41Qui sont-ils ?
01:42Réponse avec Alexandre Jardin.
01:45Emmanuel Macron exhorte Donald Trump
01:47à revenir sur sa décision de hausse des droits de douane.
01:51Si les bourses mondiales se portent mieux,
01:53les banques européennes sont sereines,
01:55pas de panique généralisée, à l'heure qu'il est,
01:58comment analyser ce qui se passe à la lumière
02:00des quatre dernières crises financières mondiales ?
02:031929, 1973, 1987 et 2008.
02:07L'édito de Mathieu Bocoté.
02:10Que comprendre du texte sur l'aide d'actifs à mourir
02:13qui arrive aujourd'hui à l'Assemblée nationale
02:16entre lobby idéologique bien éloigné de la réalité
02:20et un récit médiatique repris par tous ?
02:23Pourquoi une urgence a passé ce texte en France,
02:27dans un pays en crise politique, financière et sociétale ?
02:31L'analyse de Gabrielle Cluzel.
02:34Depuis quelques jours, l'émission Laughterfoot sur RMC
02:37est la cible d'un boycott La Cause.
02:39Les propos de la députée Renaissance Caroline Yadant,
02:42jeudi dernier, venus dénoncer dans l'émission
02:45les dérives islamistes au sein de certains clubs de football.
02:48Des propos qui ont valu à la députée de multiples insultes.
02:50Lui reprochant notamment d'être islamophobe.
02:53L'équipe de l'émission a présenté ses excuses aux auditeurs.
02:56« Si nous avons choqué toute une communauté,
02:59c'est que nous avons raté notre soirée.
03:01J'en suis sincèrement désolée.
03:03Caroline Yadant sera en duplex en direct ce soir
03:07pour réagir avec Marc Menand notamment. »
03:11Une commission d'enquête parlementaire alerte
03:13sur l'état de l'aide sociale à l'enfance.
03:16L'hôtel avait été lancé il y a un an après le suicide de Lily,
03:20une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel.
03:23Cette aide sociale à l'enfance est également en première ligne
03:26pour venir en secours aux migrants mineurs isolés.
03:28Le système est dans le gouffre.
03:30Pas de moyens, pas de personnel.
03:32Le décryptage de Charlotte Dornelès.
03:35Et puis le rapport sur les frères musulmans
03:38publié par Bruno Rotailleau
03:39dresse une cartographie de la confrérie
03:42et alerte sur les dangers de son autrisme.
03:45Une organisation et un mode opératoire
03:47visant à faire basculer toute la société,
03:49tout un territoire dans la charia,
03:51selon le journal L'Opinion
03:53qui a eu accès à l'édito de Mathieu Bocoté.
03:57Une heure avec nos mousquetaires pour en tout se dire et sans tabou.
04:01...
04:13Dans un instant, nous avons le plaisir de recevoir
04:15Alexandre Jardin pour parler des gueux.
04:18Qui sont-ils ? Pourquoi ?
04:20Pourquoi manifestent-ils avec lui ?
04:23Notamment, c'était ce week-end.
04:25On en parle dans un instant.
04:26D'abord, le monde est-il au seuil d'une crise financière ?
04:32C'est ce qu'on pourrait appeler la trame de fond de la présente actualité.
04:35Les uns sont persuadés de l'éminence d'un krach bourxier.
04:40Les autres croient qu'après quelques secousses,
04:42la situation se tassera.
04:44Paniquer ou ne pas paniquer ?
04:47Telle semble être la question qui se pose de plus en plus, Mathieu Bocoté.
04:50Oui, et alors on doit se demander,
04:52est-ce simplement un mouvement d'irrationalité
04:54où lorsque nous assistons à un événement comme celui-là,
04:56c'est-à-dire manifestement des turbulences dans le système financier mondial,
05:00à partir de quel arrière-fond observons-nous ces événements ?
05:04Et c'est à ce moment que le détour par l'histoire peut nous éclairer,
05:07qui nous permet de voir de quelle manière nous avons construit,
05:10en l'espace d'un siècle, notre représentation
05:12de ce qu'est une crise financière et quelles peuvent être ses conséquences.
05:16La crise première, bien évidemment, la crise inaugurale,
05:19la crise de toutes les crises, 1929, on le sait,
05:22avec l'effondrement de la bourse à New York.
05:25Et en fait, c'est le début de la grande crise,
05:28c'est le début de la grande dépression,
05:30qui dans chaque pays va laisser des images.
05:33Aux États-Unis, on le sait, c'est l'effondrement
05:34de l'activité économique pendant longtemps.
05:37Plusieurs considèrent que le pays s'est redressé
05:39grâce au New Deal de Roosevelt,
05:41d'autres considèrent qu'il ne s'est redressé, en fait,
05:43que grâce à la Deuxième Guerre mondiale,
05:45qui a eu une décennie, en fait, de misère.
05:48Je note qu'aux États-Unis, c'est aussi le début
05:50de ce qu'on pourrait appeler l'étatisme contemporain.
05:52Donc la grande crise accouche de l'étatisme en 1929.
05:55Mais c'est aussi 1929, si vous avez ces images allemandes,
05:59ce sont ces pauvres Allemands qui se promènent
06:01avec des brouettes, en quelque sorte, remplies de marques,
06:04remplies de marques qui ne valent plus rien.
06:06Vous avez 1000 marques, le temps de vous rendre au commerce,
06:09ils ne valent plus rien, donc ça a laissé
06:10une empreinte profonde dans l'esprit des peuples.
06:13C'est aussi, bien évidemment, la crise qui accélère
06:16l'arrivée au pouvoir du nazisme.
06:18Pas du fascisme, je le précise,
06:19le fascisme est au pouvoir depuis 1923 en Italie,
06:22mais le nazisme va donc par tuéance hisser sur cette crise
06:26à la manière d'une politique de la désespérance
06:28et nous savons les ravages immenses qu'on y a associés.
06:31Donc 1929, c'est le chaos qui peut accoucher de l'apocalypse.
06:36Nous avons ça à l'esprit.
06:37Deuxième crise qui est plus proche de nous, 1973.
06:411973, c'est le choc pétrolier.
06:43Le choc pétrolier, d'un coup, et ça, ça rejoint
06:45notre actualité déjà un peu plus,
06:47c'est soudainement qu'on constate que le coût de l'énergie
06:49peut, d'un coup, exploser.
06:51Donc à l'époque, c'était pour se déplacer.
06:53On se rappelle, ceux, les plus vieux d'entre nous,
06:56se rappellent probablement des grandes files d'automobiles
06:58qui attendent dans les stations-essence dans l'espoir
07:00de peut-être être capables de remplir leur automobile,
07:03tout en se disant que c'est pas certain du tout.
07:05La question du coût de l'énergie qui peut faire basculer un pays,
07:07c'est une question qui nous parle aujourd'hui, je crois.
07:10Donc ça fait partie, puis c'est aussi la fin des Trente Glorieuses,
07:13c'est le début de la crise des finances publiques perpétuelles
07:16qui est la nôtre aujourd'hui.
07:181987, sourigame, le lundi noir,
07:21le Black Monday de la bourse aux États-Unis.
07:23Et là, c'est intéressant, parce que là, on pourrait dire
07:25que c'est la première crise typique des temps présents.
07:28Donc une crise due à la déconnexion très nette
07:31entre l'économie spéculative financière et l'économie réelle.
07:35Donc le jeu, la finance transformée en jeu spéculatif,
07:39la finance transformée en jeu déconnecté de l'économie réelle,
07:42qu'est-ce qu'on voit?
07:43Une économie qui, à ce moment-là, perd...
07:45Enfin, c'est pas un effondrement total, je le précise,
07:47mais ça laisse une trace,
07:48c'est-à-dire qu'on voit s'effondrer potentiellement la bourse.
07:51Qu'est-ce qu'on entend par là?
07:53C'est qu'on constate que, soudainement,
07:54il peut y avoir un jeu de spéculation et d'investissement
07:56qui se retournent contre le commun des mortels.
07:59Je note une chose, on voit à ce moment
08:01que les États ont déjà développé les techniques
08:04pour être capables de contenir une crise
08:07pour éviter qu'elle ne dégénère.
08:08Donc au fil du temps, on apprend à gérer un peu ces crises.
08:12Et 2008, bien évidemment, la crise des subprimes,
08:14dont on a tous à peu près le souvenir.
08:16Et là, qu'est-ce qu'on voit?
08:17C'est ce moment où, finalement, des financiers ou des banquiers
08:20décident de miser contre, encore une fois, l'économie réelle.
08:23Des gens qui s'endettent à répétition
08:25pour s'acheter une maison, deux maisons,
08:26trois maisons, quatre maisons aux États-Unis.
08:28Mais c'est pas fondé sur une capacité réelle de payer.
08:30Un jour, ça s'effondre, évidemment.
08:32C'était la finance pourrie, comme on l'a dit à l'époque.
08:34Et je note qu'encore une fois, le système financier,
08:36pour le meilleur et pour le pire,
08:38selon les préférences des uns et des autres,
08:39a été sauvé par le politique qui disait
08:41qu'on ne peut pas laisser le système s'effondrer.
08:43Alors, quelles leçons peut-on retenir de ces quatre crises
08:46qui ont façonné notre expérience du krach boursier potentiel,
08:49de la crise financière?
08:51La première, c'est que l'économie connaît des cycles,
08:53inévitablement, de prospérité et ensuite de régression.
08:57C'est comme ça depuis la nuit des temps
08:59et ce sera comme ça jusqu'à la fin des temps.
09:00La prospérité perpétuelle et croissante qui jamais ne chute
09:04n'appartient pas à la vie sur cette terre.
09:06Donc, d'une manière ou de l'autre,
09:07on verra un jour l'économie entrer en crise,
09:09l'économie se redresser
09:11et on ne peut pas maîtriser pleinement cela.
09:14La deuxième chose, je le suggérais,
09:16c'est qu'on a développé des techniques néanmoins politiques,
09:19des techniques de finances publiques,
09:21pour être capable d'éviter, lorsqu'une crise commence,
09:23on est capable de compter pour éviter qu'elle ne se transforme
09:26en effondrement généralisé.
09:28Je ne dis pas que ça fonctionne chaque fois.
09:29Je ne dis pas qu'il n'y a pas un prix très cher à payer
09:31pour éviter cet effondrement.
09:33Je dis que les États ne sont plus comme en 1929
09:35à la manière de candidates devant une crise
09:38qui les échappe complètement.
09:40Le troisième élément qui est très important,
09:42la conversion de la peur en panique
09:44est probablement le meilleur accélérateur d'une crise.
09:46On en parlait hier.
09:47On a de bonnes raisons d'être inquiets en ce moment.
09:50Qui n'est pas inquiet en regardant ça?
09:51Si vous regardez vos économies, vos investissements,
09:54votre épargne, vous vous dites « ah oui,
09:56je vais attendre deux ou trois semaines avant de regarder à nouveau »
09:58parce qu'on a vaguement l'impression que tout peut couler.
10:00Mais quand la peur se transforme en panique,
10:03quand tout le monde décide d'avoir un geste
10:04qui peut être individuellement rationnel
10:06mais collectivement irrationnel,
10:07là, un système peut s'effondrer
10:09quand tout le monde décide de se retirer finalement.
10:10Dernier élément, et ça c'est plus politique,
10:13toute société, tout pays, toute civilisation
10:15est construite sur une brèche, il ne faut jamais l'oublier,
10:17et cette brèche, c'est la possibilité du chaos.
10:19Il arrive que les institutions ne fonctionnent plus,
10:21il arrive qu'un système économique ne fonctionne plus,
10:23il arrive que les finances publiques ne fonctionnent plus,
10:25il arrive que les passions populaires
10:27s'investissent dans la vie publique,
10:28et dès lors, quelque chose peut tomber.
10:30Donald Trump, dans tout ça,
10:31qu'est-ce qu'il nous dit dans la crise présente?
10:33Là, on n'est pas devant une crise subie,
10:35on est devant une crise provoquée.
10:37Pourquoi? Parce que Trump considère
10:39que le système économique actuel, à tort ou à raison,
10:41est un système qui dessert les Américains,
10:44qui dessert les nations, qui dessert l'économie réelle.
10:47Donc, il dit qu'il faut changer le système.
10:49Donc, on va provoquer, je ne reviens pas sur le détail
10:51et sur l'analyse, on en a parlé ces derniers jours,
10:53il veut provoquer un changement du système,
10:56une décision politique forte
10:57pour être capable de renverser la tendance
11:00au service, dans son esprit, des classes moyennes,
11:03au service, dans son esprit, de l'industrialisation américaine,
11:05au service, dans son esprit, de l'économie réelle
11:07plutôt que l'économie financière et spéculative.
11:09On verra si ça fonctionne.
11:11Mais dans son esprit, il s'agit de provoquer
11:13un changement de modèle, ce qui ne peut venir,
11:15dans son esprit aussi, ça je pense c'est factuel,
11:17qu'avec beaucoup de turbulence,
11:19parce qu'on ne change pas d'un système à un autre
11:21avec une musique d'ascenseur en arrière-fond.
11:24Et la réaction des partenaires commerciaux des États-Unis
11:27laisse-t-elle deviner une crise violente?
11:29Alors, on en avait parlé aussi,
11:30on commence à comprendre la méthode de négociation
11:32de Donald Trump.
11:33Il vous annonce une attaque nucléaire,
11:36tout le monde dit non, s'il vous plaît,
11:37pourriez-vous éviter, quand même, d'une manière ou de l'autre?
11:39D'accord, parlons un peu.
11:40Donc là, qu'est-ce qu'on a vu?
11:41L'attaque nucléaire, la guerre commerciale mondiale,
11:44c'était les tarifs imposés à tous.
11:46Certains se disent, mais jusqu'où va-t-il aller?
11:48La réaction, c'est que la plupart des pays disent,
11:50bon, est-ce qu'on peut peut-être s'entendre,
11:52trouver un nouvel accord commercial
11:54qui sera moins à notre avantage,
11:56davantage à votre avantage aux Américains,
11:58mais qui évitera l'effondrement du système.
12:01Donc, certains disent,
12:02et là, on voit que chacun a des intérêts différents.
12:04Je pense, peu importe ce que disent les leaders,
12:06l'Allemagne n'a pas les mêmes intérêts, par exemple,
12:07que la France, l'Italie n'a pas les mêmes intérêts
12:09que la Norvège, le Japon a ses intérêts,
12:11Israël a ses intérêts.
12:12Donc, qu'est-ce qu'on voit dans tout cela?
12:15Il y a cette idée qu'on peut peut-être éviter
12:17le pire, entre guillemets.
12:19Emmanuel Macron, de son côté, dit,
12:20est-il possible de revenir sur votre décision?
12:24Ça, franchement, ils sont peu nombreux à y croire.
12:26Mais est-il possible d'arriver à de nouveaux accords commerciaux
12:29qui avantageront les Américains davantage?
12:31Qui désavantageront probablement leurs anciens partenaires,
12:34mais éviteront le basculement dans une crise?
12:36Et ensuite, dans ce nouveau contexte,
12:37chacun cherche à tirer son avantage,
12:39à jouer ses propres cartes.
12:40Ça, ce n'est pas impossible.
12:42Je note que le mouvement des bourses,
12:43si on regarde en ce moment, c'est assez intéressant.
12:46Donc, il y a une forme d'espérance pour que ça bouge un peu.
12:49C'est-à-dire, oh, ça y est, il y a une parole réconfortante
12:52parce que, qu'aiment les investisseurs, dans la vie?
12:54Ils aiment un peu de stabilité.
12:55Rien n'est pire pour un investisseur
12:57qu'un contexte économique ou politique instable.
12:59Donc, là, regarde ça.
13:00Dès lors qu'il y a un peu de mouvements favorables,
13:03oh, les bourses reprennent.
13:04Et là, c'est la joie en quelque sorte.
13:06Mais le lendemain, la panique peut revenir.
13:08Donc, c'est la politique du yo-yo à travers cela.
13:11Je redis une phrase essentielle là-dedans.
13:13Je pense que les pays occidentaux, plus largement,
13:16devant cela, qui ne peuvent pas imposer leur volonté à Trump,
13:18quoi qu'on en pense, doivent se demander de quelle manière
13:20ils peuvent s'ajuster le plus rapidement possible
13:22à ce nouveau contexte.
13:23Et en un mot, certains sont admiratifs de Trump,
13:26dont les présentiers en constance.
13:27Est-ce qu'on peut les comprendre?
13:28On peut comprendre.
13:29Moi, depuis le début, je dis qu'on peut comprendre
13:30que Trump a de l'admiration pour sa volonté politique.
13:32Très bien.
13:33Sa volonté de ne pas se laisser imposer quelque chose
13:35par la technocratie.
13:36Très bien.
13:37Ensuite, j'espère qu'on comprend que Trump est « America first ».
13:39Il n'est pas « France first ».
13:41Il n'est pas « Great Britain first ».
13:42Il n'est pas « Germany first ».
13:44Il est « America first ».
13:46Donc, je redoute chez certains qui admiraient chez lui
13:48une forme de vitalité.
13:49Je redoute chez certains une forme de fascination
13:51pour la force qui les amène quelquefois à développer
13:53une forme de nationalisme, de compensation.
13:55Nous nous détestons tellement que nous aimons sa force à lui
13:57parce qu'il est patriote chez lui.
13:59Il n'est pas certain que la bonne manière d'être patriote chez soi
14:01consiste à admirer ceux qui nous ont néanmoins déclaré,
14:04d'une manière ou de l'autre, une guerre commerciale.
14:07Et notons que les banques sont particulièrement sereines.
14:11Et c'est intéressant parce que je fais le lien
14:12avec ce que vous avez dit au départ.
14:14Petit à petit, les banques sont mises ceintures et bretelles
14:16et sont absolument sereines en France et en Europe.
14:18Je précise, en un mot, on n'est plus en 2008.
14:20Là-dessus, le système de sécurité des banques
14:23est mieux développé aujourd'hui qu'auparavant.
14:25Donc, c'est un autre élément qu'on a appris au fil du temps
14:27tout en sachant qu'à la fin, nous sommes tous morts.
14:30On va vous donner un petit café.
14:35C'est pas faux, mais pas tout de suite.
14:39Gabriel Cluzel, c'est une loi, on en parlait hier,
14:42mais on va analyser sous un autre angle ce soir.
14:45Une loi sous l'égide du député socialiste Olivier Falorni,
14:48qui est présentée aujourd'hui pour être débattue à l'Assemblée
14:51en mai pour un vote prévu le 27.
14:55Les opposants à l'euthanasie sont vendebouts contre cette loi
14:58qui surprend, il est vrai, par sa précipitation,
15:03comme s'il y avait urgence dans une assemblée sans majorité.
15:06Rien n'indique que dans un pays en état d'effondrement général,
15:11ce soit la priorité des Français.
15:14Oui, c'est assez surprenant parce qu'entre dette,
15:17insécurité, immigration, justice, éducation, narcotrafic, islamisme,
15:23et même pour rester sur un sujet connexe,
15:25effondrement du système de santé.
15:28J'allais dire que les chantiers ne manquent pas,
15:30mais en réalité, ce ne sont pas les chantiers,
15:32parce que les chantiers, ça supposerait qu'il y ait un début de relèvement.
15:34Donc les champs de ruines, pourrait-on dire, ne manquent pas.
15:38Eh bien, on s'attelle, et c'est vrai que je le donne en mille, à l'euthanasie.
15:42Alors pourquoi ?
15:44Ça, c'est une vraie question.
15:45Pourquoi ? Parce que le sociétal est le seul sujet sur lequel
15:48le gouvernement peut se donner l'illusion d'avancer.
15:53C'est le camp du progrès.
15:55Enfin, ils disent qu'ils sont le camp du progrès.
15:57Voilà, ils disent de Musk qui envoie des fusées sur Marx qu'il est le réactionnaire.
16:01Et eux, ils sont le progrès.
16:03Mais eux, leur progrès à eux n'a pas besoin d'équations ou de grands scientifiques.
16:07Il suffit d'un trait de plume.
16:09C'est ce qu'on appelle le progrès sociétal.
16:11Et si vous faites le bilan, depuis qu'Emmanuel Macron est là,
16:15que peut-il mettre à son actif ?
16:17Eh bien, l'APMA pour toutes, progrès dit sociétal,
16:21la constitutionnalisation de l'IVG, progrès dit sociétal.
16:25Et puis, aujourd'hui, eh bien, probablement bientôt, l'euthanasie.
16:32Mais pour le reste, vous conviendrez qu'on n'avance pas des masses.
16:35Alors, c'est facile, ça ne mange pas de pain.
16:37Et puis, ça permet d'accrocher un trophée au tableau de chasse du président.
16:43Mais alors, c'est vrai que pour les fusées sur Marx, la réindustrialisation,
16:46le classement PISA et tutti quanti, ça, c'est plus compliqué.
16:51Par ailleurs, on ne va pas se mentir, on a le droit de parler de tout,
16:53même ce qui est réputé secret.
16:55Sur Face à l'Info, Emmanuel Macron l'a promis aux francs-maçons.
17:01Il l'a dit le 8 novembre 2023, rue Cadet, à l'hôtel du Grand Orient de France.
17:06Car on le sait, chacune de ces lois sociétales a été pensée,
17:10jusque dans ces éléments de langage, par les loges maçonniques.
17:15Pourquoi il y a deux textes, Gabrielle ?
17:17L'un qui pente sur les soins palliatifs et l'autre sur l'aide active à mourir.
17:21Les soins palliatifs, c'est aussi l'aide à mourir, non ?
17:24Oui, alors bien sûr, tout est dans le mot actif, évidemment.
17:27Alors, il faut comprendre que l'outil sémantique est extrêmement important
17:31pour faire passer la pilule.
17:33Il y a en général un tir d'artillerie préalable à toute loi sociétale
17:37avec des armes sémantiques.
17:40Et ça fait longtemps du reste, parce qu'on se souvient que ça commençait
17:43avec l'avortement, on s'est mis à parler de l'IVG.
17:46L'idée de trouver un vocabulaire amélioratif pour supprimer
17:52les aimants de langage qui pouvaient paraître violents ou péjoratifs avant.
17:57Le mariage gay est devenu le mariage pour tous, avec ce que pour tous,
18:00ça donne d'inclusif et de sympathique, ça accueille tout le monde.
18:03Même raisonnement avec la PMA pour toutes, la GPA,
18:08qui sera sans doute l'étape d'après, l'euthanasie, la mère porteuse,
18:11c'est muet en gestation pour autrui, autrui, altruiste,
18:15vous voyez l'allitération, la mère a disparu parce qu'elle faisait
18:19étrange sur le paysage.
18:21Et ici, on travaille sur le terrain depuis longtemps, sur la notion
18:26de droit de mourir dans la dignité.
18:28Et de fait, il faudrait être bien cruel pour refuser à quiconque
18:31de vouloir mourir dans la dignité.
18:34Qui a envie de mourir dans l'indignité ?
18:35Je pense que personne autour de nous n'a envie de mourir dans l'indignité.
18:38Alors évidemment, ça trompe passablement les sondages,
18:41parce que quand on demande aux gens, est-ce que vous voulez mourir
18:42dans la dignité ?
18:43Ben oui, j'ai envie de mourir dans la dignité.
18:44Donc après, depuis des années, on nous dit, tout le monde est pour l'euthanasie.
18:50Et c'est vrai que ça instille l'idée qui est terrible que si on n'avait
18:54pas recours à l'euthanasie, eh bien, on pourrait mourir dans l'indignité.
18:59C'est jeter l'oprop sur ceux qui n'utiliseraient pas cet outil.
19:03Alors, pourquoi deux textes ?
19:05Alors ça, c'est un peu la volonté du démocrate chrétien Berroux,
19:09qui a un peu quand même lâché sur tout sur ce terrain pour donner
19:12des gages à la gauche, mais qui néanmoins n'a pas voulu lier
19:15le destin des soins palliatifs à l'euthanasie.
19:19Parce que ce qui était prévu, c'était de tout voter en même temps.
19:21Donc, vous voulez améliorer les soins palliatifs
19:25et en même temps, vous votez pour l'euthanasie.
19:27Mais en fait, la concomitance des deux votes, ce qui va advenir là,
19:33comment dire, suscite l'indignation, par exemple, d'Allianz Vita,
19:37Tuck Duhal-Derville qui s'occupe d'Allianz Vita,
19:39parce qu'en réalité, il aurait fallu déployer tous les soins palliatifs,
19:44donc voter pour les soins palliatifs.
19:46Il faut voir qu'aujourd'hui, la moitié des Français, semble-t-il,
19:48n'ont pas un accès suffisant aux soins palliatifs,
19:51ce qui prendra évidemment des années.
19:53Et puis, avant de se poser la question de l'euthanasie,
19:57ça aurait été la logique absolue, même pour des gens qui sont favorables à l'euthanasie.
20:01Là, on n'est même pas allé au bout des soins palliatifs.
20:06Alors, parce que quand même, la question, évidemment, au cœur de tout ça,
20:09c'est celle de la souffrance, celle de la souffrance psychologique,
20:13physique, que personne ne remet en cause.
20:14Personne ne remet en cause, évidemment, que la fin de vie, c'est terrible
20:18et que nous sommes tous angoissés face à cette fin de vie.
20:21C'est normal, la mort, c'est quelque chose qui nous fait peur.
20:25Et c'est cette peur qui, finalement, sert de moteur,
20:28un futur que personne ne connaît, parce que personne n'imagine sa fin,
20:31qui sert de moteur à cette promotion de l'euthanasie.
20:35Alors, vous voyez, ça nous ramène quand même à la notion de progrès
20:38que nous évoquions tout à l'heure, parce que le progrès scientifique
20:42a tout fait depuis deux siècles, presque, pour apaiser les souffrances
20:50par des trouvailles scientifiques.
20:52Là, la trouvaille pour apaiser la souffrance psychologique et physique,
20:58c'est quand même assez nouveau, c'est la mort.
21:00Alors, c'est quand même, l'homme de Deandertal aurait pu trouver
21:04cette idée-là pour apaiser la souffrance.
21:06Disons-le assez clairement.
21:08Moi, je peux prendre l'exemple, si j'applique le raisonnement
21:11aux souffrances de l'enfantement, on aurait pu dire aux femmes,
21:14cesser d'avoir des enfants, c'est le meilleur moyen de ne pas souffrir.
21:17Nous, on a inventé la péridurale, c'est plus malin, reconnaissons-le.
21:20Et c'est pour ça que Houellebecq, dans Le Figaro, récemment a dit
21:25que pour lui, l'euthanasie, c'était une régression de civilisation.
21:29Vous voyez, c'est vraiment en ce sens-là.
21:31Et il a dit aussi quelque chose d'extrêmement intéressant.
21:33Il a dit qu'il n'ait pas besoin d'être cathoréaque pour être contre l'euthanasie.
21:38Alors, c'est intéressant venant de sa part, parce que je ne sais pas
21:39si vous avez lu les bouquins de Michel Houellebecq,
21:42mais c'est quand même assez compliqué de le classer dans la littérature
21:46pieux-arbre de sacristie, nous sommes d'accord.
21:48Évidemment, l'étiquette est compliquée à mettre sur lui.
21:52Rappelons quand même que c'est peut-être l'un des rares sujets
21:54où toutes les religions sont d'accord pour être contre l'euthanasie.
21:59On marque une pause et on revient sur une dernière question.
22:02Et dans un instant, on accueillera Alexandre Jardin
22:05et on aura Caroline Yadan, la députée Renaissance en duplex.
22:08À tout de suite.
22:13Gabrielle Cusel, revenons sur ce texte
22:16qui arrive aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
22:19On entend souvent sur l'euthanasie.
22:22En quoi ça vous dérange ?
22:24Cette loi ne retient rien à personne.
22:26Qu'est-ce qu'on peut répondre à cela ?
22:27C'est une question qu'on a évoquée rapidement hier
22:30avec notre invité.
22:32Si précisément, ça retire beaucoup à deux catégories de personnes,
22:36les patients et les soignants.
22:40Les patients, il faut savoir que cette loi,
22:41qui est déjà en soi une boîte de Pandore,
22:44est bien moins encadrée que celle qui avait été proposée
22:47originellement au printemps dernier.
22:50Et que les autres lois votées en Europe sur le sujet avaient des digues.
22:54Les digues ont craqué.
22:55Là, on n'a même pas de digue à l'origine.
22:57Donc ça, c'est quand même très extrêmement problématique.
23:01On va instiller l'idée dans le cerveau des personnes âgées
23:05ou très malades que la vie ne mérite plus d'être vécue
23:08et qu'elles sont un poids pour la société.
23:10Moi, j'ai été très frappée par la parole du médecin hier qui disait
23:13je ne veux pas que mes patients se lèvent le matin
23:15en se demandant si elles doivent continuer à vivre ou pas.
23:19Et vous savez, Tuck Duhalderville a écrit un livre qui s'appelle
23:22Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?
23:24C'est une phrase qui a été prononcée face à un médecin belge
23:29par une personne âgée, polyhandicapée,
23:32qui avait été convaincue par ses enfants
23:36qu'il fallait qu'elles mettent fin à ces jours.
23:40C'est ce qu'on appelle le suicide altruiste.
23:42C'est terrible.
23:43C'est-à-dire cette idée que comme ils sont un poids pour la société,
23:46ils doivent partir.
23:48Alors, quand on voit que les mutuelles sont pour l'euthanasie,
23:50on imagine tout le poids qui va peser sur ces personnes.
23:55Quand on ne se pose pas la question, c'est évidemment une paix pour elles.
23:58Et l'eau de bouleversement vise les soignants.
24:00C'est quand même dingue.
24:01On ne trouve plus de médecin.
24:03C'est la crise généralisée et on va ébranler un pilier essentiel
24:08du serment d'Hippocrate.
24:09Je ne provoquerai pas la mort délibérément.
24:12Surtout que l'euthanasie est vraiment évoquée de façon extrêmement claire.
24:16Jamais je ne remettrai du poison, même si on me le demande,
24:18et je ne conseillerai pas d'y recourir.
24:20Aujourd'hui, il va y avoir sans doute, si c'est voté,
24:22une clause de conscience.
24:23Mais elle exige du mestin qui l'oriente sur un autre médecin.
24:26Donc, ça pose un réel problème de conscience.
24:29Les pharmaciens n'auront pas de clause de conscience,
24:31ni les établissements de santé, je pense aux petites sœurs dépôts,
24:35qui reçoivent des personnes âgées de ce type-là,
24:37pour lequel ça va être là aussi un énorme cas de conscience.
24:41On imagine bien que ces soignants n'ont pas embrassé ce métier
24:45pour administrer la mort.
24:46Alors, on parle de liberté.
24:48On peut finir là-dessus.
24:48Est-ce qu'il y a une vraie liberté quand elle est conditionnée
24:51par une douleur mal accompagnée ?
24:52On n'est pas libre quand on souffre.
24:54Quand il y a la pression du regard des autres.
24:56Je coûte trop, je ne suis pas présentable physiquement.
25:00Qu'elle est dictée par un futur qu'on ne connaît pas.
25:02C'est toujours la peur.
25:03On parle souvent sur ce plateau du moteur de la peur.
25:05Eh bien, c'est exactement cela.
25:07Et puis, cette liberté, quand elle s'impose aux autres,
25:09donc ces soignants qui sont forcés de donner la mort.
25:13Et rappelons que la loi Leonetti suffit grandement,
25:18puisqu'elle permet de mourir dans la dignité,
25:21si vous permettez l'expression, c'est-à-dire d'éviter les souffrances.
25:25Rappelons aussi ce lobby idéologique qui est en déconnexion totale
25:29par rapport à ce que la réalité nous en a parlé hier.
25:32Le médecin chef du service soins palliatifs.
25:36Et rappelons aussi que la société est contre le suicide,
25:40c'est-à-dire que le suicide est autorisé.
25:42Aujourd'hui, on décore encore les pompiers qui vont récupérer
25:45les gens qui passent le parapet volontairement.
25:49Exactement.
25:50La société court au chevet de celui qui va se suicider.
25:53Et c'est bien légitime.
25:54Et c'est bien légitime et c'est un paradoxe total.
25:57On suivra effectivement l'évolution de ce texte.
26:01Marc Menand, depuis quelques jours,
26:03l'after-foot sur RMC est la cible de boycott.
26:07Que se passe-t-il ?
26:09Eh bien, il se passe qu'une députée renaissance
26:14a eu le courage, l'objectivité d'exprimer le propos
26:20de celles qui ont envie de faire du sport,
26:24c'est-à-dire pouvoir courir en toute liberté.
26:28Et ce qui m'a étonné en revoyant les images
26:32de ce qui se passe sur le plateau à cet instant-là,
26:35c'est la réaction de mes chers confrères.
26:38Alors, il y en a un quand elle dit bah oui, quand même,
26:40le voile, c'est pas une liberté.
26:44En l'occurrence, les frères musulmans, c'est l'antrisme.
26:47Elle en lui dit, comment ça ?
26:48Pour vous, le voile, c'est l'islamisme.
26:50Ah non, le voile, c'est peut-être pas l'islamisme,
26:52mais l'islamisme veut imposer le voile.
26:55Voyez, comment il y a une perversion dans l'inversion ?
26:59L'islamiste veut à tout prix que les femmes portent le voile.
27:03Donc, une femme qui décide de porter le voile,
27:07faut qu'elle s'interroge sur le fait de se ramifier
27:12à ce qui est l'islam dans sa version la plus rigoureuse.
27:18Est-ce qu'en l'occurrence, on s'est interrogé sur ce qu'est être une sportive ?
27:23Au début du siècle, du 20ème siècle,
27:26quand les femmes jouaient au tennis, elles étaient enmitouflées,
27:29elles avaient de longues robes, elles étaient empêtrées,
27:31elles ne pouvaient pas avoir les gestes qui permettaient
27:36la bonne exécution pour pouvoir remporter la victoire.
27:39Elles étaient empêtrées.
27:41Au fur et à mesure, il y a eu cette bagarre extraordinaire
27:45pour que les femmes puissent être en légèreté,
27:47qu'elles puissent être sportives.
27:49Là, on dit, comment ça ?
27:51Vous êtes contre l'islam ?
27:53On s'en fout de l'islam, en l'occurrence.
27:54On se fout de la religion catholique, on se fout du communisme,
27:57on se fout de tout, on veut être sportif.
28:00On veut donc pouvoir être dans l'exercice d'une sorte d'excellence.
28:04À partir de là, il n'y a pas de signe distinctif à avoir.
28:08Et Mme Caroline Yadan a eu le courage de dire ça.
28:11Et après, les confrères, deux jours après,
28:13ils s'excusent en prenant la phrase qui a été la vôtre tout à l'heure,
28:17en disant, si nous avons choqué toute une communauté,
28:21mais on n'est pas là pour choquer une communauté.
28:24La France, ce n'est pas un pays de communautés,
28:27ça, c'est le multiculturalisme.
28:29La France, c'est le pays de la citoyenneté.
28:31C'est le pays où Voltaire disait bien avant qu'on ait affronté l'islam.
28:35Il disait à propos des flagellants qui portaient des tenues comme ça,
28:39eh bien, il disait, ce sont des tenues qui peuvent exciter
28:43une sorte de guerre civile.
28:45Je vous propose de... Merci pour cette présentation.
28:49Rappelons que ces propos ont lieu jeudi 3 avril sur RMC
28:52dans l'émission L'After Food.
28:54Grosse polémique depuis.
28:56Nous avons le plaisir d'avoir la députée Renaissance
29:00et sa réaction à Mme Caroline Yadan.
29:02Vos propos ont eu une conséquence, une réelle polémique,
29:08comme le disait Marc Menand,
29:09des excuses même de la part de l'émission.
29:12Quelle est votre réaction à l'heure qu'il est ce soir ?
29:16Écoutez, je suis triste de cette polémique
29:19parce que qu'est-ce que j'ai fait dans cette émission ?
29:22J'ai présenté un rapport, on m'a invité pour ça,
29:24donc j'ai présenté un rapport qu'on a déposé à l'Assemblée nationale,
29:27qui a été un rapport que nous avons écrit suite à des auditions,
29:31suite à des faits qui ont été vérifiés.
29:33Ce rapport est sourcé et dénonce tout simplement un fait
29:38qui est la dérive islamiste dans le sport.
29:41Donc dans cette émission, qu'est-ce que j'ai fait ?
29:43Eh bien, j'ai évoqué l'universalisme, le principe de laïcité,
29:48en fait, qui fonde notre République,
29:51qui fonde notre liberté de conscience.
29:53Et j'ai affirmé aussi, parce que ce sont mes convictions profondes,
29:58j'ai affirmé que la foi ne devait pas être la loi,
30:03notamment dans le sport,
30:05ou notamment dans la mesure où les fédérations
30:09sont délégataires d'un service public et donc s'apparentent à l'État.
30:14Donc j'ai repris les pressions qui étaient exercées
30:18par un courant islamiste qui n'est pas acceptable,
30:22qui est le courant islamiste des Frères musulmans.
30:24Je rappelle quand même qu'Assane Adbana, fondateur des Frères musulmans,
30:27a écrit, noir sur blanc, ça figure dans le rapport,
30:31que le sport est un moyen pour nous, donc un moyen d'entrisme,
30:36ce qui ne signifie pas qu'évidemment
30:38que tous les musulmans doivent être essentialisés
30:40et adhèrent à cet islamisme-là.
30:43Mais au contraire, j'ai rappelé qu'en fait,
30:48ce qui compte, c'est le citoyen, c'est le sportif,
30:52quelle que soit son origine, quelle que soit sa naissance,
30:55quelle que soit sa couleur de peau,
30:58quelles que soient ses croyances,
30:59ce qui compte, c'est non pas ce qu'on est dans la République,
31:04c'est ce qu'on fait.
31:05Donc ce qui compte, c'est le sportif
31:07et ce qui compte, c'est le champion de demain,
31:10avec cette volonté-là de nous protéger,
31:13de protéger le citoyen français
31:18des communautarismes, des dérives communautaires
31:21et même des pressions subies.
31:23Vous savez, moi, j'ai été récipiendaire de témoignages
31:30qui disaient qu'il y avait des pressions
31:31qui étaient exercées par la famille
31:33et notamment par les pères sur des petites filles
31:35de 9 ans, de 10 ans, de 11 ans,
31:38à qui on est obligé de porter le voile.
31:39J'ai été récipiendaire de messages de musulmans
31:42qui m'ont dit merci,
31:43parce qu'en fait, le fait d'enlever le voile
31:47dans des compétitions sur des fédérations qui l'interdisent,
31:51c'est aussi pour nous un gage de liberté
31:54et ça nous permet de ne pas subir les pressions.
31:58Et donc, voilà, c'est vraiment tout ça que j'ai rappelé.
32:03J'ai rappelé aussi que l'égalité,
32:05le principe d'égalité entre les femmes et les hommes
32:07n'était pas négociable dans notre République
32:10et constituait une valeur fondamentale
32:13qui devait se retrouver dans le sport,
32:15qui était un outil d'inclusion de tous.
32:18Caroline Yadam, comment expliquer cette déconnexion
32:21entre ce que vous dénoncez
32:23et ce qui se passe concrètement sur le terrain ?
32:25Et je laisse Marc Menand embrayer sur l'autre question.
32:29Allez-y, Marc.
32:31Je dis simplement,
32:33aujourd'hui, vous dites le sport, après on dit l'école,
32:35mais on essaie de cloisonner.
32:37Il y aurait des lieux où on serait dans la potentialité
32:40d'être tous libres et égaux.
32:42Et puis dans la rue, ça ne serait pas le cas.
32:44Est-ce qu'une bonne fois pour toutes,
32:46il ne faut pas avoir le courage de dire
32:48nous sommes cette République laïque,
32:50se ramifier à Voltaire, et par conséquent,
32:53oui, le voile et tous signes religieux
32:55sont interdits dans la rue.
32:56Est-ce que ce n'est pas cela qui permettrait aux uns et aux autres
32:59enfin de comprendre ce que nous sommes
33:01et la liberté que nous offrons à tout le monde ?
33:04Alors, je vais prendre question par question.
33:06Sur la première question,
33:09vous savez, depuis cette émission,
33:11c'est absolument incroyable la proportion que ça a pris,
33:15mais qui veut tuer son chien, l'accuse de la rage,
33:18et qui veut supprimer la liberté d'expression,
33:20qui veut introduire la censure, accuse d'islamophobie en l'occurrence.
33:25Et donc, j'ai été accusé,
33:27accusation évidemment absolument incroyable
33:33de cette islamophobie qui, en fait, confond,
33:35qui pratique la confusion entre le critique d'un dogme
33:39qui est le dogme islamiste, assassin, xénophobe, antisémite,
33:44et qu'on doit continuer évidemment à critiquer et à combattre,
33:48et la persécution des croyants qui est éminemment condamnable
33:51et qui est le combat antiraciste, d'ailleurs,
33:53qui est mon combat depuis toujours.
33:55Donc, cette accusation d'islamophobie, d'ailleurs, qui a été portée,
33:59et je tiens à le dire ici quand même,
34:00parce qu'il n'y a pas eu de réponse au fond,
34:03il y a eu zéro réponse au fond,
34:04il y a eu zéro réponse sur le contenu.
34:07Et en revanche, il y a eu...
34:08Vous savez, les réseaux sociaux aujourd'hui,
34:10c'est des fabriques de cibles dans le dos,
34:14et cette fabrique-là de cibles dans le dos,
34:16elle a été orchestrée, pour ce qui me concerne,
34:19notamment par un média, un média national qui s'appelle l'Humanité.
34:22Et c'est d'abord et avant tout l'Humanité
34:24qui a plié sur les réseaux sociaux une sorte de résumé.
34:28Voilà. Donc, voilà.
34:30Ça, c'est sur la première question.
34:32Rapidement, puisqu'on n'a pas beaucoup de temps,
34:35et c'est passionnant.
34:36Et sur la deuxième, moi, j'ai fait un parallèle
34:38quand j'ai rédigé ce rapport,
34:39vraiment entre l'école, entre la loi de 2004
34:43et la proposition de loi qui a été votée au Sénat
34:47et qui va venir à l'Assemblée nationale.
34:48Je pense qu'il faut réfléchir déjà
34:53à instaurer ce principe de laïcité-là,
34:56comme on l'a instauré à l'école il y a plus de 20 ans,
34:58aujourd'hui, dans le sport,
35:00parce que le sujet est exactement le même
35:02et parce que les pressions qui sont exercées
35:04sont exactement les mêmes.
35:05Et puis, ensuite, on réfléchira notamment...
35:09Et ça aussi, c'est un sujet sur le port du voile
35:12sur les mineurs.
35:14Voilà.
35:15Donc, pour moi, c'est d'abord la protection
35:17et la protection de lieux liés à l'Etat
35:23et à l'enfance.
35:25Merci infiniment, Caroline Yadan,
35:27de nous avoir réservé votre réaction,
35:30de nous avoir expliqué comment vous voyez, effectivement,
35:34la réalité et le port du voile.
35:37Merci infiniment pour votre réaction en direct
35:40dans Face à l'info.
35:43Charlotte Dornelas,
35:44une commission d'enquête parlementaire
35:46alerte sur l'état de l'aide sociale à l'enfance.
35:49Cette aide, entre autres, en première ligne,
35:53vient en secours, notamment, pas qu'eux,
35:56mais aux mineurs isolés.
35:57Mais le système est dans le gouffre.
35:59Pas de moyens, pas de personnel.
36:01Que retenir ?
36:03La commission a été lancée, cette commission parlementaire,
36:06au printemps 2024.
36:07Vous l'avez dit tout à l'heure,
36:08quelques mois après le suicide de Lily, qui avait 15 ans.
36:11Et on entend beaucoup dire, elle avait 15 ans
36:14et elle s'est suicidée après avoir été placée dans un hôtel,
36:17signe du manque de moyens.
36:19Il n'y avait pas de famille, pas d'accueil.
36:20Et donc, on l'a placée dans un hôtel alors qu'elle n'avait que 15 ans.
36:23Alors, il y a un livre qui sort aussi cette semaine
36:25qui s'appelle La fabrique du malheur,
36:26qui est consacré, justement, au scandale
36:28dans l'aide sociale à l'enfance.
36:29Et il a été rencontré tous les acteurs de la vie de Lily
36:32qui ont essayé d'accompagner Lily.
36:34Et l'histoire résume le problème et le drame absolu
36:38de ces enfants qui sont quand même placés
36:40entre les mains de l'aide sociale à l'enfance
36:42pour leur propre protection.
36:43Rappelons-le, c'était une enfant fragilisée,
36:46comme tous ceux, évidemment, qui se retrouvent
36:48entre les mains de l'ASE.
36:49Elle est tombée amoureuse, avec beaucoup de guillemets,
36:52d'un dealer, entre autres choses, de 26 ans, qui la prostituait.
36:56Elle s'est retrouvée dans les méandres de l'horreur absolue,
36:58comme tant d'autres avec elle.
37:00Et à l'issue de ça, elle se suicide
37:01le jour où elle apprend qu'il sort de prison et qu'elle a peur.
37:04Il la traite de tous les noms parce qu'il apprend
37:06qu'elle l'a reconnue sur des images.
37:08Et donc, il l'accuse à ce moment-là et lui dit
37:11qu'elle n'est bonne à rien.
37:13Et il l'abandonne à nouveau, et c'est l'abandon trop.
37:16Et cette jeune fille se suicide.
37:18Je le raconte parce que son récit, qui est abominable,
37:21le récit de la fin de la vie de cette petite fille
37:23qui est abominable, se retrouve dans beaucoup d'autres récits,
37:27de la prostitution à la tentative de suicide,
37:29voire au suicide lui-même.
37:31Rien ne va ni dans l'accompagnement,
37:34ni dans le placement.
37:35Et ça n'est pas l'autel qui résume la situation
37:38et le drame de la vie de cette petite fille.
37:40Ce rapport, encore une fois, raconte la même chose
37:43que des dizaines, des dizaines de rapports
37:46qui ont été faits par tous les spécialistes du monde
37:48qui ont été appelés à faire des rapports
37:50et qui les ont déjà publiés.
37:52Ils décrivent un système de protection de l'enfance
37:54littéralement débordé,
37:55un dysfonctionnement dramatique dans le manque de suivi
37:58et des enfants parfois livrés à l'horreur.
38:01Alors, les parlementaires, vous l'avez dit,
38:03ne disent plus que nous sommes au bord du gouffre.
38:05Ils expliquent que nous sommes dans le gouffre, cette fois-ci.
38:08Et en l'occurrence, les professionnels s'inquiètent
38:10de l'absence de réaction qui a accompagné,
38:13malheureusement, trop de rapports.
38:15Et l'heure est grave parce que, oui, il y a un problème budgétaire,
38:18on va voir, dans l'évolution,
38:19mais aujourd'hui, l'Aide sociale à l'enfance,
38:21c'est 9 milliards d'euros qui sont consacrés.
38:24Donc, pour avoir des parcours et des enfants
38:26qui se retrouvent dans ces situations,
38:28en effet, peut-être faut-il se poser la question
38:30de l'utilisation de cet argent.
38:32Et c'est presque 400 000 jeunes aujourd'hui
38:34qui sont suivis par la protection de l'enfance.
38:36Il y a 80 % de placements, 20 % d'accompagnement
38:39des parents initialement.
38:41Et ce ne sont pas seulement des gamins orphelins
38:43sans carte d'électeur.
38:44Je le précise, ils sont une partie de notre avenir.
38:47Et on apprend notamment que beaucoup de ces enfants
38:50sont eux-mêmes les enfants d'adultes
38:53qui sont passés parfois par l'Aide sociale à l'enfance.
38:55Vous voyez, c'est notre avenir qui se joue,
38:56l'avenir d'une société.
38:58400 000 enfants, ça n'est pas rien, évidemment,
39:00dans ce qu'ils peuvent devenir.
39:01Or, on voit que les récits sordides s'additionnent.
39:04Prostitution, évidemment, on en a souvent parlé sur ce plateau.
39:07Prostitution des mineurs, les foyers deviennent des repères
39:10pour venir chercher les gamines que l'on prostitue ensuite.
39:13Maltraitance, violence, placements sans suivi
39:15et suivi sans conséquence.
39:17Comment expliquer que l'ASE se retrouve dans un tel état ?
39:22Que s'est-il passé ?
39:23C'est une institution de plus qui est absolument dépassée
39:26par le nombre, certes, par l'utilisation des moyens
39:28et par la manière aussi dont on les utilise
39:30et par les moyens tout courts dans certaines circonstances,
39:33évidemment.
39:35Et l'utilité, c'est évidemment de casser l'engrenage
39:38qui est non seulement une responsabilité
39:39vis-à-vis des enfants, mais vis-à-vis de nous tous.
39:42Alors, comment en est-on arrivé là ?
39:44Le report précise que les mesures de protection,
39:46elles sont en hausse de 44 % depuis 1998,
39:50alors que le nombre de personnel est en baisse constante.
39:54Alors, quiconque s'est déjà occupé d'un enfant,
39:55minimalement, visualise quel est le problème.
39:57Des enfants en sureffectif,
39:59des enfants qui ont peut-être encore plus besoin
40:01que les autres d'un accompagnement,
40:03et d'un accompagnement notamment affectif
40:06quand il y a cette question de l'abandon qui s'invite.
40:09Des mesures de placement qui sont parfois abusives
40:11par manque de temps,
40:12et c'est une question qui se pose,
40:14ou à l'inverse, qui ne sont pas respectées.
40:16En 2023, on apprend que 77 %,
40:1877 % des magistrats confrontés à ce sujet
40:22ont déjà prononcé un ordre de placement pour un enfant
40:25qui n'a pu être respecté en raison d'une institution débordée,
40:30et des professionnels qui ne trouvent plus aucun sens à leur métier.
40:33Évidemment, comment accompagner des enfants
40:34quand vous en avez 10 fois trop ?
40:36Et donc, un manque cruel de vocation.
40:38La boucle de l'horreur est bouclée.
40:40Sur tous ces enfants, 208 000 en 2022
40:43vivaient dans un foyer ou chez un assistant familial.
40:46Là encore, c'est plus de 40 % en seulement 20 ans.
40:50Alors, le rapporteur qui est PS de cette commission,
40:53elle a raison, elle dit qu'on est sur un enjeu de santé publique.
40:55D'abord, on impacte le devenir de centaines de milliers d'enfants.
40:58Elle prône la mise en place d'une commission de réparation
41:01pour les enfants qui ont subi le pire.
41:03D'accord, réparer les enfants qui ont subi le pire, très bien.
41:05Mais la suite, pour éviter de recommencer,
41:07je pense qu'un, accentuer l'aide éducative,
41:10parce que pour éviter les placements abusifs
41:12qui existent aussi,
41:14et pour que le placement se passe le mieux possible
41:15avec des parents qui, parfois, se battent pour sauver leurs enfants
41:18et que l'ASE n'écoute pas.
41:19C'est des situations qui existent, notamment dans la prostitution.
41:23Alors, le rapport nous propose un comité de pilotage
41:26entre l'Etat, les départements et l'ASE,
41:28ce qu'ils veulent, franchement, pour que la communication se fasse.
41:31Si on peut juste éviter d'ajouter de la paperasse
41:32à des gens déjà débordés,
41:34c'est plutôt de ce côté-là qu'il faut réfléchir.
41:36Réfléchir à la fuite en avant
41:37qui concerne la famille, de manière générale, en France,
41:40parce que l'augmentation de ces placements
41:43devrait nous inquiéter,
41:45et revoir, évidemment, nos exigences
41:46à la mesure de nos capacités,
41:49parce qu'il faut pouvoir nommer des responsables.
41:51Il n'y en a pas aujourd'hui.
41:52Quand il y a un problème à l'ASE, il n'y a pas de responsable jamais.
41:54Il y a des gens absolument dévoués.
41:56Il faut aussi qu'il y ait des responsables.
41:58Et, évidemment, vous l'avez évoqué très rapidement,
42:01la question des mineurs isolés.
42:02Quand vous voyez ce drame absolu qui pèse sur des enfants
42:06dont nous avons la charge collectivement,
42:08ajouter des milliers d'enfants
42:09en nous expliquant que c'est au nom de l'humanité,
42:11ça s'appelle de la folie.
42:12Et, à la fin, c'est la destruction des enfants
42:14dont nous avons premièrement la charge,
42:16dont nous sommes, évidemment, responsables.
42:18Merci, Charlotte Dornelas.
42:20Je vous propose maintenant d'accueillir Alexandre Jardin
42:24à propos de son livre,
42:26les gueux.
42:27Il va entrer en direct,
42:28puisque les députés se penchent sur la possible abrogation
42:31des ZFE, les zones à faible émission aujourd'hui.
42:35Proposition jugée discriminante
42:37pour ceux qui ne peuvent s'offrir des voitures récentes.
42:40Proposition justifiée pour le gouvernement
42:43qui veut lutter contre la pollution.
42:44Alors, je rappelle qu'il y a deux lois,
42:461919 et 2021,
42:5040 métropoles de plus de 150 000 habitants.
42:52On va parler de tout ça avec vous et avec votre livre,
42:55notamment les gueux que vous venez de sortir
42:58et de publier chez Michel Laffont.
43:00Un plaisir de vous recevoir, cher Alexandre Jardin.
43:03Merci beaucoup d'avoir été patient en coulisses,
43:05parce qu'on voulait vous recevoir un peu plus tôt, mais voilà.
43:09Première question, qui sont les gueux ?
43:13Ce sont les gens qui se sont reconnus dans un mot de mépris.
43:17Parce que derrière ces lois,
43:19il y a un mépris social phénoménal, absolument phénoménal.
43:23C'est-à-dire que quand cette loi est votée en 2021,
43:29étude d'impact n'évalue même pas combien de gens on va toucher.
43:34Ça fait trois quarts de page.
43:36Trois quarts de page, ça va toucher 12 millions de véhicules,
43:40plus de 20 millions de personnes.
43:42Qui étaient invisibles ?
43:43On ne les a même pas vus, on ne les a pas comptés.
43:46Donc au moment où, début janvier,
43:48les gens un peu partout dans le territoire se rendent compte
43:52qu'ils vont être virés des villes
43:54parce qu'ils n'ont pas les moyens de changer de voiture,
43:57on est en plein mépris absolu.
44:00Et quand je fais un premier poste,
44:02le lendemain, je retrouve 540 000 personnes qui sont venues le voir.
44:06Et le hashtag, j'avais employé pour la première fois le mot,
44:09mais comme une boutade en disant,
44:11on s'en fout, c'est dégueu.
44:13Et les Français en ont fait un hashtag.
44:15Un hashtag de mépris.
44:17Et aujourd'hui, cette loi passe.
44:20Elle va commencer à être examinée où ce soir ou demain.
44:23Ça sera probablement voté jeudi soir ou vendredi.
44:26Il faut savoir que c'est un moment crucial
44:29dans l'histoire de notre société.
44:31Est-ce qu'on organise une ségrégation sociale et spatiale ?
44:35Une véritable ségrégation,
44:38parce qu'il y aura ceux qui pourront et ceux qui ne pourront pas.
44:40Le gouvernement est en train de faire une vraie manoeuvre.
44:43Il est en train de dire, on pourrait faire ça juste avec Paris et Lyon.
44:48Comme ça, on garde l'armature juridique
44:49jusqu'à après les élections municipales.
44:52C'est une manoeuvre dégueulasse.
44:54Pourquoi ?
44:56C'est dégueulasse parce que, d'abord,
44:58l'idée que Paris puisse faire sécession,
45:01qu'on puisse... C'est pas possible.
45:04D'autant plus qu'il faut savoir qu'il y a eu un rapport
45:06qui a été remis par Le Grand Paris au mois de novembre dernier,
45:09qui était une étude sur l'acceptabilité de la mesure.
45:14Le rapport a dit que 94 % des gens du Grand Paris étaient contre.
45:182 % pour.
45:21Donc, ça veut dire qu'il y a quand même des gens qui ont une éthique.
45:25Et l'éthique, c'est quoi ?
45:26C'est la République, les principes de la République.
45:29La ségrégation, la rupture d'égalité,
45:33c'est absolument impossible pour des citoyens français.
45:36Donc, là, on est en train d'enfreindre
45:39quelque chose d'absolument dramatique.
45:41Et en plus, il y a un problème social dont personne,
45:44tout le monde s'en fout, c'est dégueu,
45:46dont personne ne parle, dont la ministre ne parle jamais.
45:50Je vais vous expliquer après pourquoi elle n'en parle pas.
45:52Parce que j'étais dans son bureau jeudi dernier.
45:56C'est que ces 12 millions de véhicules,
45:58essayez de vendre une classe 3 ou une classe 4,
46:01ça ne vaut plus rien.
46:02Personne ne les achète.
46:04Ou alors, les garages vous le reprennent,
46:05mais avec une décote de 90 %, 80 % pour faire une ristourne.
46:10Donc, on est en train de désintégrer le capital
46:14des milieux populaires.
46:16On est en train de les punir en désintégrant l'équivalent
46:19selon la valeur de la voiture entre 2 et 5 SMIC.
46:23Dans un pays en pleine crise sociale.
46:26Donc, si cette loi scélérate n'est pas abolie
46:31jeudi soir ou vendredi,
46:32ça veut dire qu'ils acceptent d'appauvrir les pauvres.
46:36Je veux dire, c'est inimaginable.
46:39Qu'est-ce que vous répondez à la ministre de la Transition écologique
46:43qui dit que c'est pour lutter contre la pollution,
46:46que c'est pour la santé des Français,
46:48que ce ne sont que 2 villes, que 2 métropoles, Paris et Lyon ?
46:54D'abord, elle se fonde sur des chiffres de 97.
46:57C'est un rapport de la Commission.
46:58Il se trouve qu'entre-temps, le parc automobile a bougé.
47:01Il se trouve que la pollution automobile,
47:04ça compte pour à peu près les particules fines, pour 15%.
47:0715%.
47:08Donc, on est en train d'exclure une partie de la nation,
47:11de lancer un mécanisme.
47:12Là, ils sont en train de reculer pour essayer de réavancer ensuite
47:15en maintenant le cadre juridique.
47:17Parce que ça a été abrogé en commission.
47:19Oui, ça a été abrogé.
47:20Alors, moi, je lance vraiment un appel à tous les démocrates
47:24à l'Assemblée nationale.
47:25Arrêtez d'écouter Macron qui est en train de faire une manœuvre de merde.
47:28Je vous en prie.
47:30Conduisez-vous en républicain.
47:31Les députés de renaissance, les députés de gauche...
47:36Je veux dire, les gens de gauche ne peuvent pas exclure les pauvres.
47:38Ils doivent revenir à leur éthique, à leur valeur.
47:42Je n'ai pas arrêté de faire des réunions,
47:44à non plus finir avec des écologistes de gauche
47:47à qui j'ai dit, bordel, vous êtes des gens de gauche,
47:50vous n'avez pas le droit de virer les pauvres.
47:51Que vous ont-ils répondu ?
47:52Ah, on aurait dû préparer un peu différemment.
47:55Ça a été mal accompagné.
47:56C'est ça, le problème, c'est qu'on sent que ça n'a pas été pensé.
48:00Pendant que vous parlez, on va voir les images de ce dimanche.
48:02Vous étiez en rassemblement, vous êtes soutenu sur le terrain.
48:08Pendant qu'on parle, qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
48:11Ils sont 800 000, les motards.
48:12Qu'est-ce qu'ils vous ont dit, dimanche ?
48:13Ils sont 800 000 à être virés.
48:15Tous ces gens sont venus, il y avait les commerçants de Paris.
48:18Pourquoi ? Parce qu'ils vont crever avec ça.
48:20Les commerçants, les artisans, tous ceux qui portent des pois.
48:24Comment ils vont faire, derrière ?
48:25Ils ne vont pas changer leur camionnette.
48:27Donc, tous ces gens sont en train de venir.
48:30Il y avait les forains qui vont...
48:31Alors, tous nous ont dit, si cette loi sévérate passe,
48:37la mobilisation, ça sera dix fois.
48:41Et inutile de vous dire que toutes les révoltes en France
48:43sont en train de se téléphoner.
48:46Parce que personne ne peut accepter ça.
48:48Alors, la bonne nouvelle, c'est que je me suis dit,
48:51si jamais ça se passait mal, on n'a quand même pas de pays de rechange.
48:55Il faut qu'on fasse très attention à notre République.
48:57Alors, j'ai été voir les associations de maires.
48:59J'ai été voir David Lysnard, le président des maires de France.
49:03J'ai été voir des présidents de région.
49:05Ils sont avec nous, ils sont avec les gueux.
49:07Ce qui veut dire que si jamais ça tournait mal,
49:09ce serait accompagné de manière républicaine
49:12par la base de la République, par les manants de la République,
49:15ceux qu'on maltraite, les élus locaux.
49:17Il faut qu'à un moment, la France des provinces
49:21ne se laisse plus faire.
49:23La France des provinces, la France des Gilets jaunes,
49:26une sorte de colère sourde ?
49:28Oui, mais républicaine, profondément républicaine.
49:31Qu'est-ce que vous entendez par républicaine ?
49:33On attaque les fondements, les valeurs.
49:35On attaque la liberté fondamentale de mouvement.
49:40On attaque l'égalité.
49:41Tout à coup, il y a le riche qui passe avec sa Tesla
49:44et l'autre qui est bloqué.
49:48Donc, on ne peut pas négocier la République.
49:51C'est pour ça que j'appelle tous les députés.
49:53Je voudrais que ce soit un vote d'honneur.
49:57Qu'on ait la fierté collective en France
50:00de se rappeler qu'on est tous républicains.
50:02Qu'on soit de gauche, d'extrême-gauche, d'extrême-droite,
50:05de je-ne-sais-pas-quoi, je m'en fous.
50:07À un moment donné, on a des valeurs collectives.
50:09Ça s'appelle la République.
50:10Donc, ça n'a rien à voir avec des conneries de populisme,
50:13je-ne-sais-pas-quoi.
50:14Ça a à voir avec la République.
50:16Mathieu Boccotté.
50:17Est-ce que vous ne voyez pas là-dedans
50:18le nombre d'aboutissements de l'exclusion des classes populaires ?
50:21On les a d'abord exclus symboliquement.
50:23Leur culture était réac, était vieugeuse,
50:25était les pro-l'eau, la France moisie, comme disait Solers.
50:29Ensuite, on l'a exclue politiquement.
50:30On l'a chassée à l'extérieur du cordon sanitaire.
50:32Et maintenant, on la chasse des villes
50:34parce qu'on ne veut plus voir le visage,
50:35la tronche de Ségus présentée.
50:36Est-ce qu'il n'y a pas un point d'aboutissement dans cette loi ?
50:38En tout cas, il y a toute une partie de la France
50:40qui le vit comme vous le dites.
50:41C'est vous.
50:43C'est compliqué, un pays.
50:45C'est une partie de la vérité.
50:47Bien sûr que c'est une grosse partie de la vérité.
50:49Je sais que si, par exemple, les Forins,
50:51pourquoi ils viennent ?
50:53Les Forins, c'est quoi ?
50:54La foire du Troyes, c'est quoi ?
50:55C'est la culture populaire des villages.
50:57C'est la culture populaire...
50:59C'est le contraire des parcathèmes internationaux mondialisés.
51:03Et eux, ils disent
51:04mais vous êtes en train de chasser la culture populaire.
51:07En fait, vous n'aimez pas la culture du peuple.
51:10Et donc, ils le vivent comme ça.
51:13Mais sauf que c'est vrai maintenant.
51:15C'est-à-dire qu'ils ne pourront plus rentrer.
51:18Ils ne pourront plus...
51:19Ils vont crever.
51:21On se demande où est le peuple.
51:22C'est une question qu'on se pose régulièrement ici sur notre plateau.
51:25Marc Menance, Charlotte d'Orléans.
51:26L'ensemble de votre discours,
51:28non seulement est pertinent, il est respectable.
51:30Reste qu'on voit parfois ces voitures fumantes,
51:33ces voitures brinque-ballantes
51:35et qui sont...
51:37Voilà.
51:38On a des réponses.
51:40Est-ce qu'on nous a pris pour des cons
51:41avec le contrôle technique qu'on paye tous ?
51:45Ça voulait dire qu'on se foutait de notre gueule ?
51:48Je veux dire,
51:49le contrôle technique assure le renouvellement du parc.
51:52Donc, pourquoi est-ce qu'en réalité,
51:54l'air s'améliore dans les villes ?
51:55Parce qu'il y a un contrôle technique.
51:57Donc, on fait attention.
51:58Et puis, si on gagne,
52:01voilà ce qu'on va faire avec les mouvements de citoyens,
52:03avec les gueux.
52:04On va faire des sortes d'assises nationales
52:06de l'écologie non violente.
52:08Parce qu'on a tous intérêt à trouver des solutions.
52:10Mais des solutions de production.
52:12Il y a des entreprises qui, par exemple,
52:15si vous changez votre pot catalytique,
52:16vous en avez pour 2 000 balles.
52:18Il y a des entreprises qui nettoient,
52:20comme on nettoie une cheminée.
52:22Il y en a pour 150 euros.
52:24Donc, pourquoi on va toujours dans le maximalisme
52:27au lieu de chercher ensemble des solutions de production ?
52:31Donc, moi, je m'engage à faire cet effort-là
52:33et à contribuer.
52:35Les gueux vont participer à la mise en place en France
52:38d'une écologie non violente.
52:40Donc, cri du cœur, mais aussi des solutions.
52:44Vous avez parlé de la France populaire
52:45et de l'opposition qui est extrêmement populaire,
52:47en effet, ACZFE.
52:49Quel est le rapport du mouvement,
52:52des personnes qui constituent le mouvement
52:53et de cette colère au monde politique ?
52:55Est-ce qu'ils en attendent quelque chose ?
52:56Ou est-ce qu'ils sont dans la contestation
52:58au moment où il n'y a plus le choix, en réalité ?
53:00Sincèrement, à chaque fois qu'on fait des réunions,
53:03tout le monde est extrêmement ému et touché
53:06que le monde des maires soit aussi prêt.
53:09C'est ça, l'énorme différence
53:11avec le mouvement des gilets.
53:13Le mouvement des gilets, il ne voulait pas être représenté.
53:16Là, tout à coup, quand je leur raconte les réunions
53:19avec des associations de maires,
53:20je dis un tel vient, un tel président de région vient,
53:23un tel...
53:24Tout à coup, ils se disent
53:25merde, on a encore une armature républicaine.
53:28Et ça, franchement, ça me donne beaucoup d'espoir
53:32parce que où la loi passe est abrogée
53:36et on sort de cet enfer-là.
53:38Alors, après, le truc, c'est que ça va revenir.
53:42Pourquoi j'ai écrit ça ?
53:44J'ai écrit ça parce que c'est un livre sur les déconnexions.
53:47C'est-à-dire que la ZFE, c'est un des effets,
53:51mais l'année prochaine,
53:52il y a d'autres déconnexions qui vont arriver.
53:53Et donc, j'ai écrit ça
53:55pour lancer collectivement en France
53:56une réflexion sur comment on reconnecte.
53:59Dernière question, Gabrielle Cluzel.
54:01Ce matin, Agnès Pannier-Renachat a fait parler d'elle
54:03en disant que les pauvres n'avaient pas de voiture.
54:07C'est une illustration de la déconnexion.
54:09Et comment expliquer cette déconnexion
54:11alors que les gilets jaunes auraient dû servir de leçon ?
54:14En fait, rien ne sert jamais à rien.
54:16Il y a une mémoire de poisson rouge chez les politiques.
54:18C'est ce que je défends dans ce livre.
54:19C'est un problème de système.
54:20Pourquoi en Suisse, ils écoutent ?
54:22Parce qu'ils peuvent prendre dans les dents
54:24des référendums d'initiative populaire.
54:28Donc, ils font attention.
54:30On écoute à partir du moment où on sait
54:32que le peuple peut se prendre en main,
54:34peut parler directement, on écoute.
54:38Et vous parlez d'Agnès Pannier-Renachat jeudi dernier.
54:41Lorsque je lui ai posé la question
54:43est-ce que vous avez évalué combien vont perdre les familles ?
54:48Il y a eu un flottement.
54:50Elle a décroché son téléphone devant moi.
54:52Et elle a appelé un grossiste en voiture d'occasion pour demander.
54:56J'avais devant moi la preuve des mentes qu'elle ne savait pas
55:01et qu'elle avait lancé quelque chose qui va détruire
55:03des milliards d'euros pour les familles populaires
55:07avec une désinvolture.
55:11Donc, je ne veux plus de cette déconnexion.
55:13Alexandre Jardin, restez avec nous
55:16avant de terminer notre émission.
55:18Déconnexion, où est le peuple ?
55:20Qui écoute le peuple ?
55:21Sommet de l'humiliation, s'il faut reprendre vos propos.
55:25Ne bougez pas.
55:26Mathieu Bocoté, dernière partie.
55:28On parle depuis quelque temps du rapport du ministère de l'Intérieur
55:31en voie de déclassification sur les frères musulmans
55:35dont parlait récemment Bruno Rotailleau.
55:37On en sait davantage aujourd'hui, comme le rapporte l'Opinion
55:41qui nous met au courant de ces grandes lignes.
55:43Qui apprend-on ?
55:44Globalement, Florence Bergeau-Blackler avait raison.
55:48Si on comprend bien ce que nous rapporte l'Opinion aujourd'hui,
55:52on distingue deux phénomènes.
55:53Il y a d'un côté le séparatisme qui est le propre du salafisme aujourd'hui,
56:00donc une volonté de replier les communautés sur elles-mêmes
56:02qui ne sont pas en interaction avec la nation,
56:04mais qui ne sont pas dans leur logique, dans un esprit de conquête.
56:07Leur esprit, c'est une forme de séparatisme ethno-religieux le plus poussé.
56:10Mais on a la logique des frères musulmans qui est une logique de conquête.
56:14De conquête, c'est-à-dire s'emparer des institutions du pays,
56:18les retourner contre elles.
56:19Par exemple, instrumentaliser les libertés contre les libertés.
56:23Instrumentaliser la laïcité contre la laïcité.
56:25Instrumentaliser le droit contre la démocratie.
56:27Donc les frères musulmans qui disent l'Europe est le ventre mou de l'Occident
56:31et probablement que la France est peut-être le ventre mou de l'Europe à certains égards.
56:35Donc il est possible de créer une société sharia compatible.
56:40Avant d'en arriver à une société intégralement islamisée,
56:43ça prend du temps, ça prend des vagues démographiques.
56:45À tout le moins, il faut modifier les institutions, ce qu'on en comprend,
56:48et la culture le plus possible pour faire en sorte qu'elles soient sharia compatibles.
56:52Alors qu'est-ce qu'on retient de l'article de l'Opinion qui nous parle de tout cela ?
56:55Premier élément, que cette conquête est plus avancée qu'on ne le croit.
56:59C'est-à-dire qu'on n'est pas au tout début de la chose.
57:01C'est une emprise, comme on dirait aujourd'hui, idéologique, très réelle et institutionnelle peut-être.
57:06Deuxièmement, cette conquête n'est pas caricaturale.
57:09On n'est pas simplement devant des barbus caricaturaux qui seraient à la conquête du pouvoir.
57:14Nous sommes devant des gens qui adoptent, sans faire un mauvais jeu de mots, la stratégie de la cravate.
57:17La stratégie de la cravate appliquée par les islamistes.
57:19C'est quand même plus dangereux dans ce cas-là.
57:21On est devant une idéologie qui est très difficile à combattre, soit dit en passant,
57:24parce qu'elle a appris à se formuler dans le langage de nos démocraties libérales.
57:28La véritable laïcité ne consiste-t-elle pas à donner à la possibilité aux femmes de porter leur voile en toutes circonstances ?
57:33C'est un peu l'argument qu'on connaît par cœur.
57:35Et surtout que la contre-attaque est difficile.
57:38Et pourquoi la contre-attaque est difficile ?
57:39Si on comprend bien, parce que le Conseil d'État et plus largement notre, nos institutions,
57:43les institutions du pays, de la République, ne sont pas capables de prendre au sérieux ce menace
57:48en décomposant tout sous le signe des droits individuels, par exemple.
57:51On n'est pas capables de prendre au sérieux la nature de cette menace.
57:55Et le ministère de l'Intérieur, si on comprend bien, dit que la République,
57:58la France serait un terme plus exact, devrait développer ses propres anticorps devant cela.
58:02La question est de savoir si les institutions ne détruisent pas les anticorps avant qu'ils n'agissent.
58:06Revenons sur ce terme conquête.
58:09N'est-il pas un peu complotiste, comme on disait il y a quelques années ?
58:13Alors, le mot complotiste, on le sait, je le dis à la blague,
58:17mais c'est finalement des gens qui ont raison quelquefois un peu avant tout le monde.
58:19J'exagère parce qu'il y a des vrais complotistes un peu fous.
58:20Mais globalement, le mot complotiste, on le lance trop généreusement sur la tête des gens.
58:24Ce qui est intéressant là-dedans, c'est que dans la notion de conquête,
58:27ça vient rajouter une dimension à notre analyse.
58:29Parce que l'islamisation de l'Europe, le basculement de l'Europe,
58:32la submersion migratoire de l'Europe, ce n'est pas le fruit de je ne sais quelle conspiration
58:35de Monsieur Bizarre avec des chapeaux étranges.
58:37Mais cela dit, qu'est-ce qu'il y a à travers ça ?
58:39Il y a toute une série de phénomènes qui convergent et où l'islamisme cherche à s'insérer.
58:43Il y a la remontée du Sud vers le Nord dont je vous parle souvent,
58:46le basculement démographique de l'Europe.
58:49Il y a un islam renaissant, un islamisme renaissant depuis la révolution iranienne
58:53et qui se veut conquérant et qui est dans une logique contre-coloniale,
58:57vengeresse contre l'Europe.
58:58Il y a, à cause des changements démographiques, une population réceptive à cela,
59:02pas l'ensemble de la population musulmane évidemment,
59:04mais une partie qui est réceptive à ce discours.
59:07Il y a probablement une gauche, là c'est mon analyse,
59:09je crois que ce n'est pas le ministère de l'Intérieur.
59:11Il y a une gauche de collaboration qui dans tout cela ne cesse d'applaudir les nouveaux maîtres
59:15parce que ça permet d'arriver au terme de son aversion pour l'Occident.
59:18Il y a le retournement de l'État de droit contre nous-mêmes qui nous paralyse politiquement
59:20et à travers cela, il y a un islamisme intelligent, pensé, conquérant, résolu
59:25qui a identifié nos points faibles et qui entend structurer ces différents phénomènes
59:29pour être capable d'imposer à terme sa loi à l'Europe au terme du présent siècle
59:33et à la France peut-être un peu avant.
59:36Merci beaucoup. Merci Alexandre Jardin d'avoir été notre invité.
59:40On a entendu en direct votre cri, le cri du cœur d'Alexandre Jardin,
59:46le cri du peuple, le cri des gueux. Merci infiniment.
59:50Merci pour votre présence.
59:52Excellent éditorial, l'heure des produits avec Pascal Vraud.