La panique se propage sur les marchés financiers. Alors que les droits de douane annoncés par Donald Trump doivent entrer en vigueur ce mercredi, les principales Bourses mondiales continuent de plonger. Les places d'Asie ont encore dévissé ce lundi et le Cac 40 est passé sous le seuil des 7.000 points à la suite de l’inflexibilité affichée par le président américain. Donald Trump a en effet défendu à plusieurs reprises dimanche le déluge de droits de douane dévoilé la semaine dernière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, tout est restant ouvert à la discussion avec les partenaires commerciaux. "Oubliez les marchés pendant une seconde", a-t-il dit aux journalistes alors que la Maison-Blanche a indiqué que 50 pays étaient prêts à négocier. Mais c’est plus facile à dire qu'à faire au vu de la débâcle des Bourses mondiales depuis jeudi dernier qui alimente les craintes d'une récession et d'un krach historique.
Aux Etats-Unis, la situation donne des sueurs froides à nombre d’Américains qui sont trois foyers sur cinq à détenir des actions, en particulier les retraités dont les pensions sont en partie indexées sur les marchés. Et pour la première fois depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, des manifestations massives se sont tenues samedi dans tout le pays. Une marée humaine rarement vue notamment à Washington où 100 000 personnes ont défilé pour exprimer leur inquiétude pour la démocratie et les conséquences des nouveaux droits de douane. De son côté, Elon Musk, le patron de Tesla qui dévisse en Bourse, a affirmé samedi espérer l’apparition d’une "zone de libre-échange" entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des "droits de douane nuls", lors du Congrès de la Ligue italienne anti-migrants à Florence et a révélé avoir déjà "conseillé le président américain en ce sens".
Mais pour l’heure, Donald Trump continue de défendre sa révolution économique et n’entend pas faire machine arrière. Il l’a réaffirmé ce lundi, reprochant une nouvelle fois aux partenaires économiques des Etats-Unis de les "piller" et qualifiant la Chine de "plus grand profiteur de tous". En conséquence, il a décidé d’imposer, dès mercredi, un taux universel de 10 % de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis et des taxes supplémentaires, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20 %) et la Chine (34 %).
Ce à quoi Pékin a choisi de répliquer très vite en annonçant, vendredi, des taxes de 34 % sur tous les produits américains arrivant en Chine. Parallèlement, 16 entreprises américaines ont été placées sur une liste noire qui les empêchera de s'approvisionner en Chine. Le ministère chinois du Commerce a aussi annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, y compris le gadolinium, utilisé notamment pour les IRM, et l’yttrium, dans l’électronique grand public.
#États-Unis #DonaldTrump #Finance #Bourse #Economie
Aux Etats-Unis, la situation donne des sueurs froides à nombre d’Américains qui sont trois foyers sur cinq à détenir des actions, en particulier les retraités dont les pensions sont en partie indexées sur les marchés. Et pour la première fois depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, des manifestations massives se sont tenues samedi dans tout le pays. Une marée humaine rarement vue notamment à Washington où 100 000 personnes ont défilé pour exprimer leur inquiétude pour la démocratie et les conséquences des nouveaux droits de douane. De son côté, Elon Musk, le patron de Tesla qui dévisse en Bourse, a affirmé samedi espérer l’apparition d’une "zone de libre-échange" entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des "droits de douane nuls", lors du Congrès de la Ligue italienne anti-migrants à Florence et a révélé avoir déjà "conseillé le président américain en ce sens".
Mais pour l’heure, Donald Trump continue de défendre sa révolution économique et n’entend pas faire machine arrière. Il l’a réaffirmé ce lundi, reprochant une nouvelle fois aux partenaires économiques des Etats-Unis de les "piller" et qualifiant la Chine de "plus grand profiteur de tous". En conséquence, il a décidé d’imposer, dès mercredi, un taux universel de 10 % de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis et des taxes supplémentaires, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20 %) et la Chine (34 %).
Ce à quoi Pékin a choisi de répliquer très vite en annonçant, vendredi, des taxes de 34 % sur tous les produits américains arrivant en Chine. Parallèlement, 16 entreprises américaines ont été placées sur une liste noire qui les empêchera de s'approvisionner en Chine. Le ministère chinois du Commerce a aussi annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, y compris le gadolinium, utilisé notamment pour les IRM, et l’yttrium, dans l’électronique grand public.
#États-Unis #DonaldTrump #Finance #Bourse #Economie
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00:00Ils sont descendus par dizaines de milliers samedis dans les rues de toutes les grandes villes du pays.
00:10Deux mois et demi après l'investiture de Donald Trump, une partie des Américains dénoncent sa politique.
00:18Ce qu'il fait ne rend pas l'Amérique meilleure.
00:23Il ruine nos infrastructures, comme tous les ministères de notre gouvernement.
00:28Il est en train de détruire notre économie.
00:33Ce type est complètement hors de contrôle.
00:40Et voir ce pays s'effondrer d'une manière aussi rapide et nauséabonde, c'est tout simplement fou.
00:48Une mobilisation organisée par des mouvements de citoyens.
00:52Depuis l'élection de Donald Trump, l'opposition démocrate est inaudible.
00:56L'un des rares à incarner la résistance, Bernie Sanders, le sénateur indépendant du Vermont.
01:03C'est une participation incroyable et je pense que nous avons eu plusieurs milliers de personnes à l'extérieur.
01:11Celui qui s'est présenté à deux reprises aux primaires démocrates a lancé à 83 ans une série de meetings à travers le pays.
01:19Nous avons un message pour M. Trump.
01:27Nous ne vous laisserons pas transformer ce pays en oligarchie.
01:33Non, vous n'allez pas détruire la sécurité sociale.
01:42Vous n'allez pas détruire Medicaid.
01:46Et je vais vous dire ce que vous n'allez pas faire d'autre.
01:48Nous ne vous laisserons pas saper la démocratie pour laquelle les hommes et les femmes de ce pays se sont battus et sont morts.
01:56Une mobilisation bienvenue à l'heure où les démocrates sont en pleine crise.
02:02La popularité du parti est au plus bas depuis 30 ans.
02:08Je pense que les leaders démocrates doivent commencer à se montrer et à se faire entendre.
02:13C'est une des raisons pour laquelle je suis ici avec Bernie.
02:15Parce que lui, il n'a pas peur de dire ce qu'il pense.
02:18Et cette attitude qui consiste à être sympa, à faire comme si de rien n'était en suivant toutes les règles,
02:23ce n'est juste plus acceptable.
02:24Le bruit de la contestation commence aussi à se faire entendre dans le camp du président.
02:30Les langues se délient chez les républicains.
02:33Une des figures majeures du parti, le sénateur Ted Cruz,
02:36s'est inquiétée publiquement des conséquences de la guerre commerciale menée par le président sur les élections de mi-mandat.
02:42Si ces droits de douane entraînent une hausse massive des prix,
02:46une augmentation des coûts pour les entreprises américaines,
02:49des pertes d'emploi et une récession,
02:51si nous entrons dans une récession, en particulier une mauvaise récession,
02:572026 sera selon toute vraisemblance un bain de sang sur le plan politique.
03:03Des inquiétudes et des divergences, même parmi les plus proches alliés du président.
03:08Elon Musk semble avoir une toute autre vision du commerce avec l'Europe
03:12et n'a pas manqué de l'exposer ce week-end.
03:17J'espère que les États-Unis et l'Europe pourront établir un partenariat très étroit.
03:24J'espère par exemple, en ce qui concerne les droits de douane,
03:28qu'au bout du compte, les États-Unis et l'Europe se mettront d'accord pour passer idéalement,
03:33à mon avis, à une situation de droit de douane nul,
03:36créant ainsi une zone de libre-échange entre l'Europe et l'Amérique du Nord.
03:41Une liberté de ton peut être facilitée par son départ prochain du gouvernement.
03:46Elon Musk pourrait retourner aux affaires.
03:49Son entreprise Tesla paye son engagement en politique.
03:52Au premier trimestre 2025,
03:54les livraisons de véhicules ont été inférieures de 13% par rapport à l'an dernier.
03:58La sanction est sévère pour Elon Musk.
04:03Oui, il est très impopulaire.
04:06On a eu des sondages tout récents,
04:09il y a une large majorité qui dit
04:12que Donald Trump donne beaucoup trop de pouvoir à Elon Musk.
04:16Elon Musk, il n'est pas élu.
04:18Il rentre, il sort du bureau ovale comme chez lui.
04:22Il rentre dans les ministères, dans les agences,
04:24il vire les gens sans justification.
04:27Et avec une brutalité inouïe,
04:31il a une attitude qui fait peur d'une manière générale.
04:36Il perd beaucoup d'argent
04:37et il n'est plus raccord avec son patron.
04:40Non, libre-échange avec les Européens.
04:42L'Europe est dans le collimateur.
04:45Il y a une passion.
04:47Nicolas parlait de l'obsession de Trump pour les voitures allemandes.
04:52Il a une obsession anti-européenne, vraiment.
04:54Il veut détruire l'Europe.
04:57Physiquement, au sens de militaire, si vous voulez,
05:00la laisser toute nue et au sens de l'économie.
05:03Et tout d'un coup, vous avez Elon Musk
05:05qui parle d'une zone complète de libre-échange.
05:09Mais c'est le signal, évidemment, les signaux d'ailleurs.
05:14Il y en a plusieurs qui ont été montrés
05:15d'un désaccord dans le camp présidentiel.
05:18Ils se sont tous rangés derrière Trump
05:19parce que c'était leur intérêt.
05:21Parce qu'il y avait de l'argent à gagner,
05:22il y avait des postes à gagner,
05:23il y avait des élections à gagner.
05:24Mais là, tout d'un coup, déjà, on a vu Ted Cruz,
05:28mais il y a sept sénateurs républicains
05:30qui disent qu'on n'est pas d'accord sur les droits de douane.
05:33Et ils ont les moyens d'agir.
05:34Sept, ça peut faire basculer la majorité.
05:38C'est ça qui pourrait arrêter Donald Trump
05:39dans son offensive de déstabilisation, la mondialisation ?
05:42Ce qui se passe dans sa majorité ?
05:43L'opposition dans son propre camp.
05:45Dans son propre camp.
05:46À la fois les extrêmement riches,
05:48qui perdent de l'argent et qui sont inquiets,
05:50et son électorat de la classe ouvrière.
05:53Ceux dont parlait Thomas,
05:55qui ont trinqué pendant la mondialisation,
05:57réellement,
05:58qui comptaient sur Trump,
06:00et qui n'ont pas voté Trump
06:01parce qu'ils pensent qu'il y a trop de transgenres
06:04qui jouent dans les sports féminins.
06:06Ils ont voté Trump parce qu'il a dit
06:08le premier jour de mon mandat,
06:09les prix de l'alimentation vont baisser.
06:12Tous ces gens-là sont trahis.
06:13Joséphine Staron.
06:14Oui, je crois qu'on oublie quand même
06:17que Donald Trump a été élu par le vote populaire
06:18et que la photo qui a choqué la première,
06:21c'est cette photo de l'investiture
06:22où il est entouré de tous ces milliardaires,
06:25de manias de la tech et autres,
06:26qui finalement ne représentent absolument pas
06:29l'électorat de Donald Trump.
06:32Et donc, si les Américains sont d'accord pour...
06:34Enfin, la majorité qui a voté pour lui est d'accord
06:36pour casser le système, d'une certaine manière,
06:38et déréguler,
06:40ça n'impliquait pas un appauvrissement collectif,
06:43bien au contraire.
06:43Et donc, vous le disiez très bien,
06:45il y a une forme de trahison
06:46et les Américains, ce qu'ils ne pardonnent jamais,
06:49c'est la trahison.
06:50Rappelons que toute l'histoire américaine
06:51est fondée sur des guerres à cause de droits de douane.
06:54L'indépendance, c'est avec la couronne britannique,
06:59et puis la guerre de sécession,
07:00c'est entre les droits de douane
07:01que le Nord voulait imposer au Sud.
07:03Donc, on a quand même un fil rouge
07:05de déstabilisation interne aux Etats-Unis
07:09qui est lié à la politique économique et commerciale.
07:12Donc, n'oublions pas ça,
07:13c'est quand même un facteur extrêmement dangereux
07:16pour Donald Trump.
07:17Et ces chiffres aux Etats-Unis,
07:18un actif sur trois épargne pour sa retraite
07:20via un plan par capitalisation.
07:23Donc, s'ils sont directement impliqués.
07:25On parlait des investisseurs,
07:26des milliardaires qui sont dans l'entourage de Donald Trump.
07:29Cette citation de Bill Ackman,
07:31qui est investisse, peut-être le connaissez-vous,
07:33milliardaire et soutien de Donald Trump,
07:35qui s'exprime sur X et qui dit
07:37« Nous nous dirigeons vers un univers nucléaire économique
07:39auto-infligé et il sera temps de se mettre aux abris. »
07:43Et où ces gens-là peuvent-ils arrêter Donald Trump ?
07:45Ses investisseurs, ses milliardaires,
07:47les patrons de la tech,
07:48on lui tapant sur l'épaule en disant
07:50« Alors, c'est à eux qu'il dit « Soyez calmes,
07:53ne vous inquiétez pas, etc. »
07:54Mais est-ce qu'ils peuvent l'arrêter ? »
07:57Je ne suis pas psychologue
07:57et je n'ai jamais rencontré le président Trump.
07:59Non, non, mais on a un acteur en face de nous
08:03qui manque de rationalité ou qui n'a pas...
08:06Bon, mais c'est très intéressant.
08:08Le succès de ces grandes entreprises américaines...
08:10Mais prenez Tesla, par exemple.
08:11Mais en fait, c'est pareil pour Apple.
08:14Le succès de ces entreprises américaines
08:15vient du fait qu'elles ont une chaîne de valeur mondiale.
08:18C'est-à-dire qu'en fait,
08:19elles sont organisées sur une base géographique
08:21qui n'est pas les Etats-Unis,
08:23mais qui est le monde entier.
08:24Où sont les usines de Tesla ?
08:27Elles sont en Chine, elles sont en Allemagne.
08:30Et donc, la politique qui a été annoncée
08:32par le président Trump,
08:33c'est un coup très dur, avant tout,
08:35pour les plus grandes entreprises américaines,
08:37celles qui font la puissance économique américaine.
08:40Parce que du coup, on augmente considérablement...
08:43Enfin, c'est facile à comprendre.
08:44On augmente considérablement leurs coûts de production.
08:46Alors, le président Trump dit...
08:48En fait, l'idée, c'est de faire en sorte
08:50que les usines...
08:52Alors, il ne le dit pas pour Tesla,
08:53mais que les usines soient plus en Chine
08:54ou soient plus en Allemagne.
08:55Et qu'elles soient aux Etats-Unis.
08:56Mais vous imaginez le coût
08:58pour fermer les usines en Chine,
08:59fermer les usines en Allemagne,
09:00les remettre aux Etats-Unis,
09:02alors que les Etats-Unis, au passage,
09:03sont au plein emploi.
09:04C'est-à-dire qu'en plus,
09:05on n'arrive pas à recruter aux Etats-Unis.
09:07Donc, ces patrons d'entreprises
09:09qui, je pense,
09:11émaient le côté simplification,
09:13brutale, baisse des impôts,
09:15chez Trump, etc.,
09:15ce qu'on peut comprendre.
09:17Et puis, qui ont eu peur aussi
09:18parce que l'économie américaine,
09:20elle dépend aussi
09:21beaucoup de contrats publics.
09:23Et donc, je pense que dans un premier temps,
09:25ils se sont dit, c'est super,
09:26et puis de toute façon,
09:26c'est notre intérêt.
09:27Donc, voilà.
09:29Et là, ils sont vraiment
09:30en face d'un problème très concret.
09:32C'est ça.
09:32C'est ça.