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00:0013h-14h, Europe 1 13h. La suite d'Europe 1 13h est à 13h32 sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et aujourd'hui Olivier Darcigal et Yvan Rignofol.
00:09On va faire un peu de poids Paul, un dimanche très politique, bien sûr, ça ne vous a pas échappé.
00:15On va revenir sur cette manifestation de soutien à Marine Le Pen. C'était hier, Place Vauban à Paris.
00:21Elle a donc rassemblé près de 7000 militants selon les forces de l'ordre.
00:25On va écouter Louis Alliot, maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement National qui considère qu'il faut poursuivre cette stratégie.
00:32Il était sur France 2 ce matin.
00:34Il faut continuer à faire ce qu'on fait et notamment à l'Assemblée Nationale.
00:37Il y aura des textes importants et dans tous les départements, porter la parole telle qu'on la porte.
00:42Mais on arrête les rassemblements publics.
00:45Dans certains départements, ça va continuer. Moi, par exemple, à Perpignan, j'en fais un jeudi.
00:49Mercredi ou jeudi, on n'a pas encore la date de la salle pour expliquer le jugement lui-même.
00:55Mais pour le reste, la politique continue et la vie économique et sociale continue.
00:59Et les Français attendent aussi que l'on parle de leur quotidien.
01:03Mais il y a aussi le reste, le pouvoir d'achat, les affaires de droits de douane aux États-Unis qui auront des répercussions sur notre territoire.
01:09Donc, il faut aussi parler de ça.
01:11Première question, bilan de cette manifestation. Yvan Riéaufol, vous y étiez. Place vos bancs.
01:15Hier, vous êtes allé faire un petit tour. Qu'est-ce qu'on peut dire ?
01:19Est-ce que c'est satisfaisant cette ville ?
01:22Je n'ai pas plus de départage parce que je voulais aussi aller voir la manifestation contre les ZFE, les zones à faible influence.
01:27Parce que je m'intéresse à la vie de ces pariates, ces indésirables.
01:31Vous avez dit zone à faible influence, zone à faible émission.
01:35À forte exclusion.
01:38Vous comprendrez pourquoi je fais cela.
01:40Dans ces deux grandes manifestations, je n'étais pas à la ZFE mais à l'autre, il y avait une faible influence.
01:45La police parle de 7000 participants sur la place vos bancs.
01:50La police est bien généreuse. Moi j'en ai compté à peu près 4000.
01:53Et Dieu sait si j'ai l'habitude de ces grandes manifestations.
01:55Donc, ce n'était pas vraiment une réussite.
01:57Mais n'empêche qu'il y avait quand même toute cette foule qui était une foule provinciale pour partie, assez peu nombreuse.
02:04La foule parisienne en général ne vient pas pour les grands mouvements du Rassemblement.
02:07Oui mais le RN n'a pas la culture de la mobilisation dans la rue.
02:11Et parmi la foule parisienne, dont ceux que j'ai pu rencontrer, il y avait beaucoup d'anciens fillonistes.
02:15D'anciens de ceux qui étaient sur la place du Trocadéro.
02:17Donc on voit quand même qu'il y a une conjonction des droites de la droite bourgeoise, si je puis dire,
02:23avec cette droite populaire qui commence, mais sur un faible nombre, à s'être rassemblée.
02:28Maintenant, ce que j'ai remarqué de manière frappante, c'est qu'il me semble qu'il y a eu une contradiction aujourd'hui
02:35dans le fait que Marine Le Pen, qui ne voulait pas se radicaliser, elle avait dit à un moment donné
02:39« je rejette la radicalisation » en parlant de la stratégie d'Éric Zemmour.
02:43Il me semble que cette stratégie est remise en question.
02:45Dans le discours de Louis Alliaud et dans celui de Marine Le Pen,
02:49tous deux se sont posés en anti-système.
02:52Quand vous êtes anti-système, vous radicalisez.
02:55Et d'ailleurs, Louis Alliaud a fait applaudir Philippe de Villiers, Éric Zemmour, Dupont-Aignan et Marion Maréchal.
03:03C'est-à-dire quatre personnalités politiques qui ne mâchent pas leurs mots quand elles ont à dire ce qui ne fonctionne pas en France.
03:08Donc oui, il y a un virage qui est enclenché.
03:10Je dis qu'en tout cas, il y a une contradiction.
03:12On a vu dans les enquêtes d'opinion qu'une majorité de personnes sondées comprenaient la décision de justice.
03:20Paris n'est pas une place forte de l'électorat Rassemblement National.
03:25Il y a eu des bus organisés depuis la province.
03:27Bon, voilà, c'est-à-dire qu'il y a eu une mobilisation pour personne ce week-end.
03:31Deuxième élément qui est très intéressant, on pouvait se demander, après bien sûr le séisme de l'exécution provisoire le 31 mars,
03:40la manière dont le Rassemblement National allait réagir.
03:44Il m'a semblé que la semaine est marquée par un arbitrage politique,
03:48puisqu'on pouvait se poser la question d'une forme de trumpisation de la stratégie du Rassemblement National
03:54mettant fin à la stratégie de normalisation, d'intégration du système.
03:58Il me semble que dans son intervention, Marine Le Pen dimanche, allant même jusqu'à citer Martin Luther King,
04:05souhaite poursuivre une stratégie pour ne pas faire peur à un électorat d'une droite modérée
04:16qu'elle souhaite encore continuer à attirer contre une radicalisation de sa base électorale.
04:21Donc pour vous, elle peut capitaliser sur cette condamnation pour aller chercher un électorat nouveau ?
04:25Elle radicalise son socle électoral à cette condamnation, mais il ne faut pas qu'elle s'éloigne d'une droite du type Fillon, etc.
04:37Mais ce qui est intéressant, c'est le jour d'après, c'est-à-dire qu'il faut que Marine Le Pen puisse pendant un an,
04:42une année politique entière jusqu'au procès, faire de la politique, tout en se disant que la lumière peut s'éteindre dans un an.
04:51Moi je suis d'accord avec vous pour dire qu'il y a une réticence chez Marine Le Pen à embrayer sur la révolution du bon sens qui est lancée par Donald Trump,
04:58qui d'ailleurs l'a soutenue en disant qu'elle était victime d'une chasse aux sorcières.
05:01Mais en même temps, encore une fois, je vois une contradiction entre cette réticence-là, qui peut-être l'habite encore,
05:07et celle qui a été exposée par Louis Alliot quand on faisait applaudir Zygmour.
05:10Comment va-t-elle gérer cette crise ?
05:12Comment elle va gérer cette crise ? D'abord naturellement en contestant cette décision de justice,
05:17qui de mon point de vue est une décision critiquable.
05:19Mais un an pour entretenir la flamme, est-ce qu'ils vont avancer les deux cartes avec Jordan Bardella et elle en même temps pour entretenir les deux feux ?
05:27Ils sont obligés à priori de jouer sur les deux tableaux, parce que pour l'instant il y a une telle incertitude sur cette décision-là,
05:34on ne saura pas si dans un an l'appel lui donnera raison ou pas.
05:37Donc elle peut très bien dans un an être éligible malgré tout.
05:39Donc il va falloir effectivement, ça va être très compliqué pour eux, jouer sur la présidentialisation de Bardella,
05:45à laquelle je ne crois pas beaucoup, et à celle naturellement de Marine Le Pen.
05:48Donc c'est un embarras pour eux en effet, et ça risque de nuire à la lisibilité du discours.
05:56Et encore une fois je pense que les deux discours, de la radicalité et d'embourgeoisement, vont maintenant se chevaucher.

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