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00:00L'autre sujet que je voulais aborder avec vous à 13h37, c'est le déplacement de Marine Le Pen à Mayotte.
00:05Donc pour une visite de deux jours, la chef de file des députés Rassemblement National a rencontré plusieurs maorais.
00:11Et lors de son déplacement ce matin, une habitante a pris la parole et poussé, on peut le dire, un coup de gueule sur les élus et les médias.
00:17Je demande à nos élus de regarder, de voir qu'il y a des gens ici. On vote pour des gens.
00:24On a élu des conseillers municipaux, on a élu des conseillers départementaux.
00:28Il y a des députés. Les gens votent et attendent un retour.
00:32Rien que de la compétition, voir quelqu'un venir nous dire, nous interroger, nous demander comment vous vivez avec vos enfants,
00:39comment vous vivez avec vos familles depuis le jour où le cyclone est passé. On n'a vu personne passer ici.
00:44On peut dire ce qu'on peut dire. C'est de la récupération politique peut-être.
00:48Mais c'est la première fois qu'on voit des médias venir ici. Et je trouve ça particulièrement scandaleux.
00:55Voilà, une habitante de Mahoré à bout de nerfs, on l'entend, Olivier d'Artigolles, Marine Le Pen.
01:01Déplacement important pour elle parce qu'on le sait, effectivement, c'est une île sur laquelle elle est très plébiscitée.
01:11Je rappelle qu'elle avait fait près de 60% des suffrages lors des dernières élections.
01:17Et Jordan Bardella, lui, 53% lors des élections européennes.
01:20Oui, après le déplacement d'Emmanuel Macron et du Premier ministre, elle se positionne au même niveau.
01:29Dans un territoire, en effet, où elle réalise des scores très importants avec une élue du RN.
01:35L'une des deux députés est issue des rangs du RN, ce qui est une première pour ce parti.
01:40Elle met la pression aujourd'hui sur l'exécutif, sur la question, sur le chaos migratoire.
01:46Notamment en demandant que cette dimension-là du problème soit traitée dès la loi d'urgence,
01:53sans attendre les textes qui arriveront dans quelques semaines.
01:56Elle met donc la pression sur l'exécutif.
01:59Mais bien évidemment, ce déplacement est de la communication, c'est de la politique.
02:08Son ton a changé vis-à-vis de François Bayrou, parce que sur les annonces concernant le plan Mayotte-Debout,
02:17elle avait eu une première réaction plutôt positive, en tout cas épargnant des critiques vis-à-vis de François Bayrou.
02:23Là, je trouve qu'elle a durci le ton.
02:25On va écouter Estelle Youssoupha, députée éliotte de Mayotte qui était sur LCIR.
02:28Elle a répondu à des propos du député écologiste Alexis Corbière à propos de la crise migratoire.
02:35Monsieur Corbière qui nous explique en toute tranquillité,
02:38surtout pour la reconstruction de Mayotte, il ne faut pas oublier les Comores.
02:41Mais les Comores, notre voisin qui conteste la souveraineté française,
02:46qui fait de l'ingérence caractérisée dans les affaires nationales,
02:49et j'ai un député français qui est en train de dire sur le département le plus pauvre de France,
02:56le plus pauvre de France, qui est à terre, vous penserez à aider le voisin.
03:02Choupi, prends-les chez toi, tu vois,
03:04puis tu m'expliqueras comment tu les gères,
03:06parce que nous, visiblement, on a la moitié de la population qui est étrangère,
03:08on n'y connaît rien.
03:09Nous, il faut nous expliquer comment accueillir,
03:11parce que le reste du pays le fait visiblement beaucoup mieux.
03:14Olivier Dertigolle, 123 000.
03:16Le nombre d'étrangers aujourd'hui installés sur l'archipel maorais.
03:19Marine Le Pen, peut-elle changer ?
03:21En tout cas, est-ce qu'elle peut être celle qui écoute la colère des Maorais ?
03:24Le Premier ministre a demandé qu'un recensement précis soit fait.
03:28Une population de 320 000, des chiffres allant de 100 000 à 200 000
03:33concernant la population, les migrants irréguliers.
03:37On voit donc qu'aucun autre département français n'est dans une telle configuration.
03:42Donc, bien évidemment, ça pose question,
03:45et la première des questions qui va faire l'objet d'un débat politique
03:48avec déjà un dissensus au sein de l'exécutif
03:51concernant le droit du sol,
03:53puisque le Premier ministre a ouvert la voie à ce sujet-là.
03:58Proposition soutenue par Retailleau et Darmanin,
04:02mais Elisabeth Borne, ce matin, a annoncé son désaccord sur le sujet.
04:07Yvan Rioufol.
04:08Oui, pour Marine Le Pen, c'est à la limite une promenade de santé
04:14qui recentre, si je puis dire d'ailleurs, son propre positionnement,
04:19dans la mesure où, pendant très longtemps,
04:22elle a été accablée d'un procès en racisme, etc.
04:25et l'on voit qu'elle est acclamée par une population déjà majoritairement noire.
04:30Ce procès en racisme s'écroule naturellement
04:33sous l'évidence et sous les images de la télévision,
04:36d'autant que cette réhabilitation vient également en écho
04:40à son classement en 11ème place parmi les personnalités politiques préférées des Français.
04:47Donc cela rétablit tout de même ce qu'est aujourd'hui le Rassemblement National
04:50qui est vu comme un parti politique proche des gens,
04:53et en l'occurrence, proche des Mahorais.
04:56Et donc, naturellement, elle joue sur du velours.
05:03Je cherchais le terme, pardon.
05:05Et ce qui est très intéressant, c'est de voir la panique qui gagne le gouvernement
05:09puisque dans le Figaro de ce matin, vous avez une tribune qui est consignée
05:12à la fois par Retailleau, par Valls et par Lecornu,
05:17qui à chaque fois exhorte à une fermeté migratoire sur Mayotte,
05:22reprenant les thèmes, si je puis dire, en même temps du Rassemblement National.
05:25Donc elle a beau jeu de dire que, naturellement, elle applaudit à ce réveil de ces signataires-là,
05:31mais qu'elle-même veut aller plus loin.
05:33Non pas simplement en rétablissant le droit du sol à Mayotte même,
05:37ce qui est demandé, d'ailleurs ce qui est à peine suggéré dans la tribune de ce matin,
05:41parce que cela-même dit simplement que c'est un dossier à ouvrir.
05:45Naturellement, c'est le droit du sol qui est à supprimer à Mayotte,
05:48qui est à supprimer en Guyane, mais qui est à supprimer plus généralement,
05:51maintenant, en France métropolitaine.
05:53Il y avait un projet de loi qui était en cours, mais qui a donc, suite à la dissolution, n'a pas parlé du tout.
05:57Et donc, Pia Lugochet, elle est en train, à nouveau, de s'affirmer,
06:00comme étant d'abord le promoteur de ces questions migratoires, naturellement,
06:06et d'aller beaucoup plus loin que ce que les partis proposent,
06:09avec cette timidité que l'on voit apparaître dans cette tribune, malgré tout,
06:13où le droit du sol n'est qu'à peine évoqué.
06:15Là où je viens de désaccord avec Yvan Riaufoll,
06:17c'est un sujet porté par le Rassemblement National,
06:21notamment par Lou et Aliot, mais aussi Marine Le Pen,
06:24qui est de dire que si rien n'est fait à Mayotte,
06:27le présent de Mayotte sera l'avenir de la métropole.
06:31Or, pour des raisons historiques, pour des raisons géographiques,
06:34les deux situations ne sont pas comparables.
06:36Si, elles peuvent être comparables,
06:38dans la mesure où vous avez une submersion migratoire à Mayotte,
06:41qui n'a pas l'envergure de la France.
06:43Mayotte, c'est 50% d'immigrés.
06:45On est bien d'accord, mais enfin, malgré tout, en France,
06:47vous avez maintenant 500 000 immigrés qui arrivent,
06:49clandestinement ou pas, en France chaque année.
06:52A 13h44, on va continuer à parler de ce qui fait l'actualité,
06:57c'est notamment la colère des agriculteurs,
06:59qui sont bloqués aux portes de Paris,
07:01mais qui sont évidemment très, très en colère
07:05et qui veulent se faire entendre.
07:06On va en parler.
07:07Et puis, journée spéciale, placement en partenariat
07:09avec le magazine Capital.
07:11Comment gagner à tous les coups ?
07:12Eh bien, on vous donne des conseils dans quelques instants sur Europe 1.
07:14Restez bien avec nous, la suite d'Europe 1 13h,
07:16avec Céline Giraud.
07:17C'est dans un instant sur Europe 1.