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Le Rassemblement national (RN) tente de mobiliser un maximum de militants et de manifestants pour son "meeting de soutien à Marine Le Pen" ce dimanche 6 avril à Paris, après sa condamnation à 4 ans de prison dont 2 ferme pour détournement de fonds publics, à 100.000 euros d'amende et à 5 ans d'inéligibilité dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national.

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Transcription
00:00Oui, tout à fait. Marine Le Pen a reçu le soutien de Donald Trump,
00:03mais aussi de Vladimir Poutine, mais aussi de Viktor Orban,
00:06de toute une série de leaders populistes qui, comme elle,
00:10contestent l'autorité des juges, contestent le pouvoir judiciaire dans son ensemble.
00:15Et lorsque Sébastien Chenu dit ce n'est pas une manifestation contre,
00:19ce n'est pas vrai. Soyons clairs. Ce qu'ils sont en train de faire,
00:23c'est essayer de jouer la rue contre la justice, la rue contre les juges.
00:29Et d'ailleurs les juges ne s'y trompent pas.
00:31Les juges qui aujourd'hui ont des menaces de mort qui pèsent sur eux,
00:34notamment la juge qui a rendu cette décision,
00:37sont également mobilisés parce que le danger est là.
00:39Donc ça peut déraper.
00:41Ça peut déraper parce que c'est, je ne vais pas dire factieux,
00:43mais en tout cas semi-factieux.
00:44Il y a une volonté d'aller dans la rue dire qu'ils ne sont pas d'accord avec un jugement.
00:48Et pourquoi est-ce que c'est dangereux à mon sens ?
00:50Parce que ce jugement, cette décision de première instance,
00:53elle est ouverte à un recours.
00:55Recours que Marine Le Pen a d'ailleurs indiqué avoir fait.
00:59Ça s'orientait vers l'été 2026 ?
01:01Absolument. Et ça c'est un point très important.
01:03Les juges de la Cour d'appel ont déjà indiqué que le jugement serait rendu
01:08en deuxième instance avant l'échéance électorale.
01:11Donc aujourd'hui on voit bien que ce n'est pas une question d'une privation éventuelle
01:16de sa candidature à l'élection présidentielle.
01:18Ça, ça semble écarté avec le calendrier qu'ont annoncé les juges de la Cour d'appel.
01:23C'est véritablement s'opposer à une décision de justice
01:26avec laquelle ils ne sont pas d'accord.
01:27Pour être précis, Léonore Carroix, ce que dit l'ERN,
01:29c'est qu'ils s'opposent au fait qu'une personnalité soit inéligible
01:32avant même de pouvoir faire un recours en appel.
01:34Et là-dessus, il me semble qu'ils ne sont pas les seuls à tenir cette ligne.
01:37Je crois même que le Premier ministre est sur la même ligne
01:39et qu'il s'est dit troublé d'ailleurs sur cette question.
01:41Je vais vous parler en tant qu'avocate et en tant que députée également.
01:46Je constate qu'il y a eu un procès qui a été assez long
01:50au cours duquel des dizaines de témoins ont été entendus,
01:53des milliers de preuves ont été versées.
01:55Des preuves d'ailleurs assez claires.
01:58Le Rassemblement national ne conteste pas qu'ils ont pris
02:00des assistants parlementaires du Parlement européen
02:03qui se sont servis à des fins politiques au RN.
02:05Ils ont une interprétation différente de la loi.
02:07Or, ceux qui sont censés juger, appliquer la loi dans notre pays,
02:11ce sont les juges.
02:12Et si vous n'êtes pas d'accord avec l'application qui est faite,
02:14vous avez toujours un deuxième degré de juridiction
02:16et la possibilité de vous pourvoir en cassation.
02:18Alors non, pardon.
02:19Marine Le Pen, ce qu'elle est en train de faire,
02:21elle est en train de se rendre compte qu'elle est coupable.
02:23Elle le savait d'ailleurs déjà très bien.
02:25Elle est en train d'essayer de se soustraire.
02:27Elle a été condamnée en première instance.
02:31Par rapport au fait, on peut dire qu'elle a commis ses actions.
02:36Elle a une interprétation différente.
02:38Elle aurait pu demander une clarification au Parlement européen
02:40si de bonne foi elle avait un doute sur l'utilisation
02:43qu'elle a fait des assistants parlementaires.
02:45Mais elle ne l'a pas fait.
02:46On est en train de parler d'un montant qui est quand même considérable.
02:48On est en train de parler de 4,1 millions d'euros.
02:50On ne va pas refaire le procès.
02:51Tout le monde l'a entendu au cours des derniers jours.
02:53Moi, ce qui me choque dans ce qui est en train de se passer,
02:55c'est que si vous n'êtes pas d'accord avec une décision de justice
02:58et qu'une voie d'appel vous est ouverte,
03:00comme c'est le cas pour elle,
03:01eh bien, tout simplement, vous vous en saisissez.
03:04Mais vous n'appelez pas les citoyens à se mobiliser dans la rue
03:07contre les juges, sachant d'ailleurs...
03:08Alors, c'est plus ça.
03:09C'est mobilisation maintenant pour la démocratie.
03:10On est passé de la tyrannie des juges de Jordan Bardella
03:17Il y a deux jours, ils disaient que c'était contre les juges.
03:20Et puis, quand on a des juges qui sont menacés de mort,
03:23c'est la preuve que ces actions, que ces slogans,
03:26que cette tentative de rassemblement a un impact réel
03:30et a un impact, une véritable dangerosité dans notre pays.
03:33Donc, moi, je ne suis pas dupe.
03:34Et je pense que ce dont il s'agit, c'est véritablement d'essayer
03:37de faire jouer la rue contre la justice.

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