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00:00Le centre LGBT plus Sud-Aquitaine qui regroupe les antennes basque, bernaise et landaise
00:05lance une enquête sur les discriminations qui peuvent être vécues, que vous vivez
00:09peut-être sur l'un de ces territoires.
00:11Notre invité ce matin c'est Michaela Clapisson, présidente du centre LGBT plus Sud-Aquitaine.
00:16Michaela Clapisson, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:20Qu'est-ce que vous attendez de cette enquête 2025 ?
00:24Régulièrement, tous les ans, il y a enquête.
00:26Cette année, vous espérez quoi ? Vous attendez quoi ?
00:28De recueillir un nombre important de témoignages ?
00:31Tout à fait, on a besoin d'avoir le maximum de témoignages sur justement ces agressions
00:35ou ces violences LGBT-phobes, qui sont, nous le savons, en augmentation, puisque de toute
00:42façon nous arrivons à en avoir une idée pas suffisamment précise.
00:47C'est pour ça que nous avons besoin de cette enquête et en tout cas d'un maximum de réponses
00:51des personnes qui pourraient en être victimes.
00:53Vous avez des retours de victimes d'agressions ?
00:56Tout à fait.
00:57Qui vous disent quoi ? Qui vous racontent quoi ?
00:59Ça peut être très variable.
01:01Ça peut être des discriminations dans le milieu familial, dans le milieu professionnel,
01:05dans la rue ou même dans le voisinage.
01:08Vous en appelez aux victimes, mais vous en appelez aussi aux témoins.
01:12Pourquoi ? Parce que peut-être les gens sont témoins de certaines choses et n'osent pas
01:17franchir le pas ou se désintéressent de ce qui s'est passé ?
01:20Plutôt parce que les victimes ont beaucoup de mal à faire connaître ces faits
01:26qui relèvent de la sphère intime et qui posent réellement un problème en termes de témoignages.
01:32C'est toujours très compliqué de pouvoir témoigner de son tour d'avoir été victime,
01:36surtout lorsque ça touche à l'intime.
01:39On est vraiment là dans le trait personnel.
01:42Tout à fait.
01:43Votre rôle aussi c'est de permettre justement à ces personnes victimes de pouvoir évoquer ce trait personnel.
01:49Tout à fait.
01:50À travers le témoignage mais aussi à travers le dépôt de plaintes,
01:53puisque nous avons des conventions avec les procureurs de la République de Bayonne, Monde-Marsan et Pau,
01:59justement pour pouvoir faciliter les dépôts de plaintes et permettre de caractériser ce qui est très compliqué,
02:05la circonstance aggravante d'LGBT-phobie.
02:08Le premier point avec les procureurs, avec les parquets, c'est d'évoquer la prise en charge des victimes
02:15quand elles se présentent dans un commissarial à la gendarmerie.
02:18Il y a un processus qui est en place ? C'est quelque chose qui fonctionne ?
02:21Il y a un processus qui est en place à travers les conventions.
02:24Est-ce que ça fonctionne ? Très clairement, on peut en douter.
02:30Compte tenu du très petit nombre, on dira, de circonstances aggravantes qui peuvent être définies.
02:36Car lorsqu'une personne est victime d'agressions LGBT-phobes,
02:41c'est compliqué de pouvoir caractériser cette circonstance aggravante.
02:45Effectivement, la victime peut porter plainte, comme toute autre victime.
02:50La difficulté, c'est cette circonstance aggravante qui nous apparaît essentielle à définir
02:56et qui nous permet de faire un diagnostic également.
02:58Justement, comment est-ce qu'on la définit, la circonstance aggravante ?
03:01Il faut pouvoir justifier qu'une violence a bien été commise du fait de l'appartenance de la personne à la sphère LGBT.
03:11Il est 8h20 sur votre radio ICI Pays Basque.
03:14Notre invité ce matin, Mikaela Clapisson.
03:16Vous êtes la présidente du Centre LGBT Plus Sud Aquitaine.
03:19Vous parlez dans cette enquête du sentiment d'insécurité.
03:22Comment est-ce qu'on peut matérialiser un sentiment d'insécurité ?
03:25Il y a eu tout un débat de société sur le sentiment d'insécurité.
03:28Comment est-ce qu'on peut le matérialiser en l'occurrence ?
03:30Comment peut-on matérialiser le sentiment d'insécurité ?
03:33Effectivement, en témoignant de ce que les personnes vivent.
03:40On peut dire qu'il y a réellement un virage qui a été pris depuis quelques années
03:45avec une libération, je dirais, de certaines personnes
03:51par rapport à leur détestation ou à leur rejet des libertés individuelles et des droits individuels.
03:58C'est plus affirmé, c'est plus affiché qu'avant ?
04:00Tout à fait.
04:01Et ça vient de quelle partie de la société ?
04:03Ça vient d'où ?
04:05Je n'en sais rien.
04:06On voit très bien comment le monde va un petit peu de travers aujourd'hui.
04:09On voit très bien comment les paroles d'intolérance se sont libérées depuis quelque temps.
04:15On en est témoin bien au-delà du Pays Basque.
04:18Dans la vie réelle et l'intolérance sur les réseaux sociaux aussi,
04:21est-ce que la part des réseaux sociaux est quelque chose qui est significatif
04:26et qui quelque part peut être inquiétant ?
04:27Bien sûr.
04:28Les réseaux sociaux c'est inquiétant, mais aussi dans les faits, sur le plan politique.
04:32On voit bien comment certains partis instrumentalisent justement les questions liées aux minorités,
04:39en particulier à la transidentité.
04:41Et on voit bien comment ça devient un élément politique pour certains.
04:47Et comment les personnes LGBT sont les premières victimes de cette intolérance.
04:53L'an dernier, lors de l'enquête 2024, vous aviez recueilli quelques 200 témoignages.
04:59Qu'est-ce qu'ils vous ont appris, les témoignages de l'enquête de 2024 ?
05:03Ce que ça nous a appris, c'est ce qu'on souhaitait mettre en évidence
05:06et faire le point sur la territorialisation de ces LGBT-phobies,
05:12pouvoir les cartographier.
05:15Et c'est ce que ça nous a permis de faire,
05:17de mettre en évidence qu'on avait sensiblement une plus forte présence de ces actes-là en Béarnes.
05:27En Béarnes et en milieu rural ou en urbain ?
05:31Plutôt en milieu urbain.
05:33En milieu urbain, plutôt sur l'agglomération paloise ?
05:39C'est ça.
05:40Et qu'est-ce que vous en ressortez, vous, de ces témoignages ?
05:42Ce que vous pouvez faire ensuite dans l'accueil des victimes, dans le relais des témoignages ?
05:47Il y a plusieurs axes.
05:49Il y a l'axe de la solidarité, de l'accueil des personnes.
05:52Il y a l'axe, effectivement, de cette convention avec les procureurs de la République.
05:55Et il y a également l'axe de la prévention en termes d'intervention en milieu scolaire et professionnel.
06:02Tout ce qu'on peut faire dans les établissements scolaires
06:04pour, justement, amener cette parole à s'exprimer,
06:08pour les jeunes LGBT,
06:10mais surtout pour que les autres comprennent
06:13que tout un chacun a le droit de vivre librement sa propre identité.
06:18Il y a un vrai souci à l'école ?
06:20Tout à fait.
06:21Sur la question transgenre.
06:23L'école n'est pas préparée à ça ?
06:25L'école n'est pas préparée à ça, oui.
06:28L'école n'est pas préparée à ça.
06:29En tout cas, l'école n'est pas préparée à gérer cette augmentation.
06:35Cette augmentation des LGBT-phobies,
06:38notamment sur les réseaux sociaux ou dans les écoles.
06:41Mais en même temps, il y a deux mouvements qui sont parallèles.
06:46Il y a une libération des identités dans la jeunesse, des identités LGBT.
06:51Et en même temps, une forte réaction,
06:54et en particulier chez les jeunes,
06:56et c'est ce qui m'inquiète le plus,
06:58c'est de voir que la plupart des actes LGBT-phobes,
07:02les auteurs sont des jeunes.
07:04En amont, Michaëla Clapisson,
07:06si je veux témoigner, participer à cette enquête,
07:09je fais comment ?
07:10Vous pouvez nous rejoindre sur le site lesbascos.org
07:14ou bien peut-être sur votre site, peut-être que vous mettrez le lien.
07:17Nous mettrons le lien.
07:18Voilà, ou dans la presse.
07:20Et là, aujourd'hui aussi, ce lien va être partagé,
07:24sans doute au niveau de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
07:27Merci Michaëla Clapisson de nous avoir rejoint dans nos studios ce matin.
07:30Bonne journée à vous.
07:31Merci.