Le politologue Jean-Christophe Gallien était l’invité de 180 Minutes Info ce lundi 31 mars sur CNEWS. Il a réagi à la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d'inéligibilité : «Une décision de justice devrait parfois pouvoir être vérifiée».
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00:00C'est compliqué, c'est-à-dire qu'on voit bien là qu'il y a une improvisation.
00:03On ne peut pas improviser dans un contexte de ce type.
00:05Vous trouvez qu'ils improvisaient là légalement ?
00:07Oui, parce que ça soit lui, Valéran Saint-Just, peut-être pas,
00:09mais trop d'émotions, vous voyez.
00:11Ça, c'est un moment qui transforme une défaite judiciaire
00:15en quelque chose qui est plus important, qui peut être une défaite politique.
00:17Il ne faut pas être trop dans le pathos pour ne pas... D'accord.
00:19Il faut faire très attention. Et ce soir, il faut qu'elle soit dans une dynamique de conquête,
00:22même si, oui, ça se referme, les portes sont en train de se refermer, c'est important.
00:27Après, je reviens sur l'attention à attaquer les cours constitutionnels,
00:30les cours suprêmes dans un pays dont on dit que c'est une démocratie.
00:33C'est compliqué, malgré le fait que M. Ferrand ait été nommé président du Conseil constitutionnel,
00:39et qu'effectivement, parfois, le recrutement des juges au Conseil constitutionnel,
00:42c'est quand même notre cours suprême, et je pense qu'il faut qu'on fasse très attention,
00:45là aussi, que ce soit à l'oral, que ce soit par écrit, à l'attaque de la cour suprême dans un pays,
00:49même aux États-Unis, vous voyez, ils font attention, alors qu'elle est complexe aujourd'hui.
00:54Après, sur l'affaire des juges, oui, il manque une étape.
00:58Jean-Claude a présidé un grand club de football, et il n'y avait pas, à ce moment-là encore,
01:02ce qu'on appelle la vare, c'est-à-dire quelque chose qui vérifie une décision de l'arbitre.
01:06Une capacité.
01:08Eh bien, quelque part, peut-être qu'il faudrait transférer l'idée qu'on a, de temps en temps,
01:12une vare potentielle sur l'édition de justice.
01:14Peut-être pas pour celle-là, mais pour tout ce qu'on égraine toute l'année.
01:18Vous vous rendez compte que là, c'est un moment capital pour le destin politique de ce pays,
01:22non pas parce que c'est Marine Le Pen ou parce que c'est le Rassemblement national,
01:24c'est pas ça dont il s'agit.
01:26Il faut sortir de cette idée, mais que, quelque part, on ajoute une peine dans la peine,
01:30qui intervient sur le moment politique essentiel, lui-même dans un contexte de fragilité extrême,
01:35je le disais tout à l'heure.
01:36Il faut qu'à un moment donné, ce qui se passe en matière pénale en permanence,
01:40interpelle l'idée qu'une décision de justice, elle doit pouvoir non pas être contestée,
01:44mais de temps en temps, une vérification potentielle du contexte,
01:48une vérification potentielle de comment on le fait,
01:51même si on doit individualiser.
01:52Il va y avoir un procès très important prochainement,
01:55qui sera un autre moment politique très fort sur,
01:57alors il sera aux Assises, heureusement, peut-être, pour ce procès,
01:59celui qui a été accusé d'avoir tué avec intention le policier.
02:06Il va être un grand procès politique,
02:08parce qu'il va y avoir autour de ce procès des choses qui vont se jouer.
02:11Mais c'est moins important que ce qui se passe aujourd'hui.
02:13Aujourd'hui, il se passe quelque chose qui, je vous le dis, nous fait rentrer en terre inconnue.
02:17Ça veut pas dire qu'on rentre pas en démocratie,
02:20pas simplement parce qu'on a enlevé celles qui étaient déjà finalistes,
02:23mais parce que ça interpelle tout le monde,
02:26médias, acteurs politiques, acteurs de l'espèce civile et ainsi de suite.