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00:00Revenir avec Georges Fenech sur les réquisitions très violentes à l'endroit de Nicolas Sarkozy, Georges.
00:05Sept ans de prison.
00:07Donc on peut imaginer que Nicolas Sarkozy aille en prison, c'est même désormais le scénario privilégié.
00:13On parle de l'ancien président de la République, dans l'affaire dite du financement libyen.
00:17Oui. Par souci de transparence, j'étais sarkozyste, vous le savez.
00:21Oui.
00:22Peut-être que tout le monde ne le sait pas, évidemment.
00:24J'ai été élu député, j'ai été rapporteur de plusieurs textes, et je le connais.
00:30Donc je ne suis pas forcément le plus objectif qui soit.
00:34Mais je voudrais rajouter que ce que je vais vous dire, je le dirai de la même manière
00:39s'il s'agissait d'un adversaire politique.
00:41Très bien.
00:41Parce que moi je suis attaché à une certaine éthique, je dirais, et des principes qui fondent notre justice.
00:49C'est-à-dire une justice qui respecte deux grands principes au moins.
00:55C'est, la preuve est à la charge de l'accusation, n'est-ce pas ?
00:59Et le deuxième principe, le doute doit profiter au prévenu à l'accusé.
01:03D'accord ?
01:04Ici, ce que l'on constate, autrement on n'en parlerait pas.
01:08Vous avez raison, c'est vous-même Gauthier qui avez fait cette réflexion une fois.
01:11Si la certitude, la certitude que cet argent, l'argent qui serait venu de la Libye
01:19serait tombé dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy,
01:23on ne passerait pas des heures à commenter.
01:25On dirait, c'est un désastre.
01:27C'est un désastre pour l'image de la France, etc.
01:30Sauf que là, pourquoi on en parle ?
01:32C'est parce que nous sommes tous saisis d'un doute.
01:35Et je vous mets au défi, ici autour de cette table,
01:38qui mettrait sa main à couper que Nicolas Sarkozy est coupable ?
01:44Moi je ne le ferais pas.
01:46Donc je pense que le parquet est assis sur un grand principe
01:52en invoquant une intime conviction.
01:55Ils ont l'intime conviction.
01:57D'accord ?
01:58Ils parlent de faisceau d'indice.
01:59L'intime conviction qui repose sur un faisceau d'indice.
02:03Et quand on réclame contre un ancien chef de l'État,
02:06une peine aussi lourde, de 7 ans,
02:09une peine aussi lourde, une accusation aussi grave,
02:14ne peut reposer que sur une preuve extraordinaire.
02:18Et là, nous n'avons pas de preuves évidentes,
02:22de preuves qui ne laissent aucun nombre de doutes.
02:26On n'a pas l'argent.
02:27Ils n'ont pas trouvé.
02:28On n'a pas trouvé.
02:29Il n'y a que l'argent qui s'est retrouvé dans la poche de Nicolas Sarkozy.
02:32Il y a des indices, d'ailleurs,
02:34c'est vrai qu'il y a eu des rencontres
02:37par certains de l'entourage
02:40qui étaient bris sur feu avec Sénussi,
02:43notamment le beau-frère de Kadhafi,
02:46qui a versé de l'argent à Ziad Taqieddine sur un compte.
02:49Mais on ne sait pas si l'argent du compte de Ziad Taqieddine
02:52a bénéficié à Nicolas Sarkozy.
02:53Il n'y a aucune preuve de cela.
02:54J'ajoute tout de suite pour bris sur feu,
02:56il dit que j'ai été piégé dans cette rencontre,
02:58parce qu'on le soupçonne d'avoir remis le numéro de compte.
03:02Mais tout ça repose sur des constructions intellectuelles.
03:06Vous comprenez ?
03:07Donc, à partir du moment où vous ne démontrez pas,
03:10vous ne pouvez pas rentrer en voie de condamnation.
03:13Le doute ne bénéficiera plus à l'accusé.
03:17Moi, je cite souvent l'adage romain,
03:20parce que c'est le droit romain,
03:22Indubio pro reo.
03:24Le doute doit profiter au prévenu, à l'accusé.
03:27Ça veut dire, Georges, si je vous écoute bien,
03:29que le procureur aurait pu prendre soit l'acquittement total,
03:33soit ce qu'il a demandé là,
03:35mais carrément les dix ans, parce que le maximum est dix ans.
03:38Si effectivement, il y a d'un côté un faisceau d'indices
03:40avec une intime conviction dont on estime que
03:42évidemment on n'a pas la preuve,
03:46mais l'intime conviction est là,
03:48donc on requiert le maximum à ce moment-là, les dix ans,
03:51soit le doute bénéficiait à l'accusé,
03:53et auquel cas, on partira sur...
03:54C'est la relax.
03:55C'est la relax.
03:56Et donc, on aurait pu imaginer que ce soit ou l'un ou l'autre.
04:00Là, on a l'impression que c'est une mauvaise taille,
04:03vous voyez ce que je veux dire ?
04:04Cote mal taillée.
04:05Voilà, cote mal taillée.
04:07N'oubliez pas une chose,
04:09le procureur de la République,
04:11c'est le ministère public,
04:13il parle en notre nom à nous.
04:16On lui a délégué ce pouvoir
04:18de requérir au nom de la société.
04:20La société, c'est nous.
04:21Donc, notre représentant vient de demander
04:24la mort civile, politique,
04:27d'un homme qui a été chef de l'État en notre nom.
04:31C'est pour ça que moi, j'estime aujourd'hui que j'ai le droit de parler.
04:35Dès qu'on ne critique pas la justice,
04:37là, il ne s'agit pas de décision pour l'instant,
04:39il s'agit de réquisition.
04:41Reste à savoir comment le tribunal appréciera tout ça.
04:44Jules Torres, c'est évidemment un choc politique et judiciaire majeur.
04:48Et encore une fois, on n'a pas la trace de l'argent.
04:51Et le parquet, en demandant 7 ans de prison
04:55contre Nicolas Sarkozy, même si le parquet n'obtient pas 7,
04:59si Nicolas Sarkozy n'est pas acquitté,
05:01il y a des risques de l'envoyer en prison.
05:04Il y a aussi un mandat de dépôt qui pourrait être prononcé
05:06contre l'ancien président de la République.
05:08Donc là, ça veut dire casse-prison avant même l'appel.
05:10Oui, il y a beaucoup de questions dans cette affaire qui se posent.
05:12Le premier, c'est le jugement des politiques.
05:157 ans de réquisition contre un ancien président de la République,
05:18c'est vrai que c'est lourd.
05:19On a souvent tendance à dire que le verdict est un peu moins dur
05:22que les réquisitions.
05:23C'est plus que lourd, c'est historique, c'est sans précédent.
05:25En France, parce que ce n'est pas inédit dans le monde.
05:27Un verdict moins dur que les réquisitions, ce serait 4 ou 5 ans,
05:30ce qui serait déjà un tremblement de terre.
05:34Moi, je ne suis pas aussi spécialiste que Georges sur le fond du sujet,
05:37mais on a quand même l'impression qu'il y a un acharnement judiciaire
05:40contre Nicolas Sarkozy.
05:42Vous voulez lui retirer l'autorité parentale sur sa fille ?
05:45Absolument. On lui a mis un bracelet électronique.
05:47C'est déjà très humiliant.
05:49Il y a de cela quelques semaines, quelques mois.
05:51Alors qu'objectivement, le bracelet électronique, à la base,
05:54c'est pour surveiller les personnes qui pourraient quitter le pays,
05:58les personnes qui pourraient, je ne sais pas moi,
06:00aller voir un témoin pour le menacer.
06:02Je ne pense pas que ce soit le cas de Nicolas Sarkozy.
06:03Et puis Jules, on lui met un bracelet électronique après l'avoir écouté avec son avocat
06:06et l'avoir condamné sur une intention.
06:08Absolument.
06:09Là, une intention.
06:10Sur une autre affaire, l'affaire dite du financement libyen,
06:13un faisceau d'indices.
06:15Donc c'est vrai qu'on a un petit peu le sentiment
06:18que la justice veut se payer Nicolas Sarkozy.
06:20C'est assumé par un certain nombre de magistrats.
06:23C'est assumé par un certain nombre de juges sous couvert d'anonymat.
06:28Voilà, donc c'est aussi la classe politique
06:31que les juges veulent se payer.
06:33Nicolas Sarkozy avait lancé une cabale.
06:36On discutera du verdict du procès de Marine Le Pen
06:40qui arrivera lundi aux alentours de 10h.
06:43Là aussi, on pourra avoir un séisme.
06:45D'ailleurs, je crois que la décision c'est de Nicolas Sarkozy
06:48et de Marine Le Pen.
06:49C'est le même jour.
06:50Donc on verra s'il y a un changement
06:55un changement radical dans cette affaire judiciaire.
07:01L'autre raison de ressentir un malaise
07:04c'est que Nicolas Sarkozy a été vraiment ciblé
07:09par des magistrats
07:12et notamment par le syndicat de la magistrature.
07:16Vous vous souvenez qu'en 2013
07:18on a découvert un mur des cons
07:20dans le local du syndicat au ministère de la Justice
07:23et on a figuré en bonne position Nicolas Sarkozy.
07:25Et vous vous souvenez sans doute aussi
07:27que ce syndicat s'était mêlé de la campagne présidentielle
07:30en appelant à voter contre Nicolas Sarkozy.
07:33Et quand Nicolas Sarkozy a été battu
07:35ils ont fait un deuxième communiqué
07:37pour indiquer leur soulagement et leur satisfaction
07:40de voir partir un ennemi de la justice.
07:43Donc il y avait...
07:44On sait s'il y a des membres du syndicat de la magistrature
07:46qui sont en train de juger Nicolas Sarkozy ?
07:48Je ne veux même pas le savoir.
07:51Je dis simplement que la justice
07:53est décrédibilisée
07:55en s'attaquant politiquement
07:57au chef de l'état.
07:59C'est une attaque politique.
08:00Et un juge ne doit pas faire de politique.
08:02C'est pour ça que je ressens
08:04un malaise à plusieurs niveaux.
08:07On va avoir des auditeurs dans un instant
08:09sur Europe 1 qui vont réagir
08:11aux réquisitions contre Nicolas Sarkozy.
08:13Olivier, en quelques mois
08:15Nicolas Sarkozy, on l'a jugé
08:17après l'avoir écouté avec son avocat.
08:20On l'a condamné sur une intention.
08:22On lui a mis un bracelet électronique.
08:24Aujourd'hui, on demande 7 ans de prison
08:26contre lui, 300 000 euros d'amende
08:28et lui enlever l'autorité parentale
08:30sur sa fille.
08:32Est-ce que vous jugez qu'il y a une forme d'écharnement
08:34contre l'ancien président ?
08:35Tout en n'étant pas comme Georges,
08:37un sarkoziste historique, on le sait.
08:395 procès en 5 ans.
08:41Sa dernière condamnation
08:43se fait sur l'écoute
08:45d'un avocat.
08:47On verra ce que dit
08:49le niveau européen.
08:51Et aujourd'hui,
08:53des réquisitions
08:55que je juge affolantes
08:59à partir d'un pacte
09:01de corruption,
09:03mais sans que preuve ait été donnée
09:05du financement direct
09:07de la campagne.
09:09Et dans cette réquisition,
09:11les juges du parquet
09:13national financier
09:15reprochent à Nicolas Sarkozy
09:17une ambition politique.
09:19Il est certain, Nicolas Sarkozy
09:21a eu une ambition politique.
09:23Il n'est pas le seul dans ce pays.
09:25Pour aller jusqu'à l'élection présidentielle
09:27et être élu
09:29président de la République,
09:31il faut avoir une ambition politique hors normes.
09:33Tout le monde ne l'a pas.
09:35Et une énergie hors normes.
09:37Moi, je n'étais pas, il y a quelques années,
09:39sur l'idée d'un acharnement.
09:41Aujourd'hui, le contenu
09:43et la nature de ces réquisitions m'ont fait basculer
09:45le fait qu'il y a, en effet, un acharnement.
09:47Et puis, qui va vouloir faire de la politique demain ?
09:49Ça, c'est une vraie grande question.
09:51Parce que, à force,
09:53à ce rythme-là, on ne va avoir que
09:55les bas de crâne.
09:57Et puis, il y en a déjà pas mal
09:59à l'Assemblée nationale.
10:01Moi, ça fait 7 ans que j'ai arrêté la politique.
10:03Je suis toujours
10:05justiciable de la
10:07HATVP,
10:09la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique.
10:11Tous les ans, je dois déclarer
10:13publiquement.
10:15C'est sur le site, d'ailleurs, vous pouvez y aller.
10:17Même si ça fait 7 ans que vous avez quitté ?
10:19Je suis redevable à vie.
10:21De mes activités, je dois déclarer
10:23ce que je gagne en tant qu'représentant.
10:25Vous êtes sorti
10:27après l'Euromillions.
10:29Vous êtes sorti de la vie politique.
10:31Je suis sur le site de la Haute Autorité. Alors, il est indiqué
10:33pour Georges Fenech.
10:35Deux très belles résidences sur la Côte d'Azur.
10:37Une belle année, Georges !
10:39Vous trouvez ça normal ?
10:41Alors que ça fait 10 ans que vous ne faites plus de politique.
10:43C'est hallucinant.
10:45J'ai eu les pires difficultés pour ouvrir
10:47un compte bancaire.
10:49Pour une petite société
10:51que j'ai de formation des élus locaux.
10:53Vous savez, je donne des cours.
10:55Pour quelle raison ?
10:57Au regard
10:59de la banque et des banques, je suis
11:01une PPE.
11:03J'ai appris ce que c'était qu'une PPE.
11:05Je ne savais pas que j'étais PPE.
11:07Personnalité particulièrement exposée.
11:09Pour ouvrir un compte bancaire
11:11quand vous êtes PPE,
11:13c'est la croix et la manière.
11:15On y est arrivé, mais in extremis.
11:17C'est-à-dire qu'il y a
11:19une suspicion.
11:21Je crois même, mon fils m'a confié aussi
11:23que lui-même a eu des difficultés
11:25à cause du nom qu'il portait.
11:27Voilà, on en est aujourd'hui.
11:29Je vous propose d'écouter une autre PPE.
11:31Personnalité particulièrement exposée.
11:33Valérie Bénahim.
11:35Je sais que
11:37ça vous choque les réquisitions
11:39contre notamment Nicolas Sarkozy
11:41sur l'autorité parentale qu'il pourrait perdre
11:43à l'endroit de sa fille.
11:45Oui, c'est pour ça que j'interrogeais Georges Fenech à ce sujet.
11:47Je voulais comprendre.
11:49Vous connaissez mon cœur pur.
11:51Au-delà de ça, je ne peux pas croire
11:53que les réquisitions
11:55se fassent ex nihilo. Elles doivent bien être motivées.
11:57Je voulais comprendre comment on pouvait
11:59établir un lien entre la déchéance
12:01de droit
12:03et, Georges a expliqué,
12:05ils avaient englobé à la fois le civique
12:07et la famille, etc.
12:09C'est un texte global, sauf
12:11que le juge décide de lui laisser
12:13ses droits familiaux.
12:15Est-ce qu'ils l'ont fait parce que
12:17c'était un peu par-dessus la jambe, ils ont dit on laisse tout ça
12:19en l'état, ou est-ce qu'il y a une volonté
12:21là d'humilier et de...
12:23Non, je ne dirais pas qu'il y a une volonté
12:25d'humilier jusque là pour les droits familiaux.
12:27Je dis simplement qu'ils n'ont pas pris la peine
12:29de préciser
12:31pour les juges. Mais quand vous prononcerez
12:33la peine de nigebilité,
12:35vous pouvez l'exonérer pour les droits...
12:37Non, le tribunal le fera.

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