Retrouvez Ahmed Sparrow sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/ahmed-sparrow-moi-ce-que-j-en-dis
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AmusantTranscription
00:00C'est indéniablement la recrue de l'année, son efficacité et sa régularité font de
00:04lui un atout majeur.
00:05De cette radio, Grand Cuistot, à ses heures perdues, il cuisine l'omelette frite, une
00:08spécialité alégréenne comme personne, il est beau, il est drôle et il écrit lui-même
00:11visiblement ses lancements.
00:12Voici Ahmed Sparrow.
00:13Bonjour tout le monde, bonjour à Stéphanie et Stéphane, Stéphane Rottenberg, bonjour,
00:18avant de présenter Top Chef, vous étiez journaliste automobile.
00:21J'allais faire des blagues sur le manque de cohérence de votre parcours et puis je
00:25me suis souvenu que l'entreprise qui distribuait les étoiles gastronomiques vendait aussi
00:28des pneus.
00:29Donc vous suivez juste les traces de votre idole, le bimindome.
00:33Vous êtes d'origine polonaise, et franchement la Pologne niveau bouffe, c'est pas… On
00:38n'a jamais entendu quelqu'un dire « je me ferais bien un petit polonais ». Ou alors
00:41si, une fois, mais c'était en 1939 et avec l'accent allemand.
00:47Vous savez qu'il a un sacré pouvoir Stéphane, il arrive à créer du suspense avec une assiette
00:51de légumes vapeur.
00:52Il est très très fort, il présente chaque plat comme si ça pouvait changer le destin
00:55de l'humanité.
00:56Avec sa voix, beau gosse, cette chantilly-fenouille, va-t-elle bouleverser leur destin ? En plus,
01:02moi je regarde Top Chef et c'est vrai que Stéphane Rottenberg, on ne le voit jamais
01:04manger.
01:05Vous ne goûtez jamais rien, je pense qu'il se nourrit d'odeurs.
01:07Ensuite, on a Stéphanie Le Quellec, vous proposer un livre de cuisine, plein de recettes,
01:11à faire en moins de 30 minutes, ça j'y crois plus, je vous le dis, on s'est tous
01:14fait niquer avec ça.
01:15Dans toutes les cuisines, il y a un livre simplissime qui n'a jamais servi, à chaque
01:19fois que le livre annonce 30 minutes, ça suppose d'avoir initialement tous les aliments
01:22prédécoupés par un commis d'office et toutes les épices du monde à disposition.
01:26Tu crois que j'ai du feu nu grec, moi ? Tu crois que j'ai de la fève tonka chez moi ?
01:30Il y a des épices, il faut faire Pékin Express pour les avoir.
01:34Vous aviez fait la saison 2 de Top Chef, où il y avait Pierre Sans, lui je le connais
01:38parce qu'il est sur Deliveroo, vous avez peut-être deux étoiles Michelin, mais lui
01:42il a cinq étoiles Uber Eats.
01:44Le jury aussi me fait rire, le jury, il est incroyable, avec Philippe Echebes, le CRS
01:49de la gastronomie française, il crie sur tout le monde, on dirait l'entraîneur d'une
01:52équipe qui va descendre en Ligue 2, c'est un millefeuille de Xanas qu'il faut lui servir
01:56à lui.
01:57En plus, pendant le confinement, il se filmait préparer des recettes, je l'ai vu faire
01:59un croque-monsieur à l'arrache avec une machine à chauffer des sandwichs, je me suis
02:03dit « ouah, si un candidat lui avait servi ça, il serait mort ». Après, il y a Paul
02:07Perrec, que je ne connaissais pas du coup, j'ai regardé, mais lui il est fou en fait,
02:10lui il parle en énigme.
02:11Tu sais, là, ce plat est intéressant, mais pourquoi est-il ce qu'il est ? Frère, c'est
02:15un burger.
02:16Et il y a Hélène Darroze, elle est incroyable, elle, elle s'approche de toi et met sa main
02:23sur ton épaule, et elle te dit avec beaucoup de tendresse « tu m'as déçu ». Et elle
02:28se barre, et elle te laisse en dépression pendant les trois prochaines années.
02:31Hélène Darroze, moi je l'ai rencontrée quand j'étais chroniqueur chez Clique, je
02:34lui avais ramené des macroutes de laïd que ma mère avait mis deux jours à faire, je
02:37lui ai posé, elle a dédaigné, elle les a regardées, on aurait dit « retaillot devant
02:41des migrants ». Elle était à deux doigts de me dire « arrière, satanasse, avec ton
02:45plat ».
02:46Et il y a les anciens candidats, il y a Morisaco, lui, il mélange la France, l'Afrique, le
02:48Japon, très bon cuisinier.
02:50Son restaurant, c'est pas une table, c'est la préfecture, c'est un mec qui fait des
02:53plats franco-japono-africain avec trois feuilles de manioc, du miso, du foie gras, et il appelle
02:57ça « mon enfance difficile ». Tu goûtes ses plats, tu te dis « j'ai jamais mangé
03:03aussi intellectuellement de ma vie ». Après, moi, j'attends les épreuves, c'est vrai
03:07que les épreuves, c'est quelque chose.
03:08Top Chef, c'est le seul endroit où on te dit « tu as 45 minutes pour faire un plat
03:11qui représente ton enfance, ta sexualité et l'histoire de la Révolution française ».
03:15Et c'est éliminatoire, c'est vrai, il y a l'épreuve du trompe-l'œil, il y a l'épreuve
03:19plat signature, le plat signature, les jurys sont tous là « montre-nous qui tu es en
03:23une seule assiette ». Et t'as toujours une séquence en noir et blanc où le candidat
03:26est là « mon père ne m'a jamais dit qu'il m'aimait, alors j'ai mis des pickles pour
03:30l'acidité de la vie ». Magnifique, tu passes en finale.
03:34Il y a la boîte noire, ils doivent goûter un plat dans le noir et le reproduire.
03:38On est sûr que c'est une émission de cuisine, parce que tu rajoutes Boudère, on dirait qu'on a redit tous tes permis.
03:42Bref, Top Chef, on adore.
03:45Top Chef, on adore.
03:46Et pourquoi ? Parce qu'on adore voir des adultes se faire gronder pour un manque d'acidité.
03:49Et surtout, parce qu'après avoir maté Top Chef pendant deux heures, on se lève, on
03:52va dans notre cuisine et on commande à manger.
03:55Merci beaucoup, Messieurs d'avons.
03:56Nagui.
03:57Merci beaucoup, Ahmed Sparrow.
03:58On se retrouve la semaine prochaine dans Zoum Zoum Zen, et pour ceux qui voudraient vous
04:01voir sur scène, vous êtes tous les week-ends à l'Apollo Théâtre, c'est à Paris et
04:04bientôt au Trianon.
04:05Mais là, on n'a pas de date, on sait juste que c'est en avril, c'est pour les puristes.