“Energy Observer” est un laboratoire flottant visant à tester un nouveau système de transport maritime bas carbone. Brut l’a visité.
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00:00Bonjour Brut, bienvenue à bord d'Energy Observer, notre laboratoire flottante.
00:04Je suis Marin Jary, le capitaine depuis le début du projet
00:07et je vais vous faire découvrir ce vaisseau spatial des mers
00:09et notamment les ailes Ocean Wings.
00:17Et nous voilà au sec parce qu'il pleut très fort à la cimonnerie
00:20au poste de commande du catamaran.
00:22Je vois la carte, c'est peut-être intéressant de rappeler un peu le voyage qu'on a fait
00:25depuis notre départ de Saint-Malo, le port d'attache, en 2017.
00:30Nous avons d'abord fait un tour de France,
00:32nous avons ensuite fait un tour de toute la Méditerranée,
00:35un tour de l'Europe du Nord en allant jusqu'au Spitsberg.
00:38Nous avons ensuite traversé l'Atlantique pour aller au Caraïbes.
00:41Nous sommes ensuite allés à Panama, nous avons traversé le Canal
00:44pour aller au Galapagos, pour aller en Nouvelle-Calédonie
00:47et aujourd'hui en Malaisie.
00:48Energy Observer, c'est un bateau qui tire son énergie du soleil et du vent.
00:52On a 200 m² de panneaux solaires qui ont été disposés sur tout le bateau.
00:55Ça va permettre de générer de l'électricité
00:57qui va alimenter nos deux moteurs électriques de propulsion.
01:00Et le vent, on l'utilise grâce à nos deux Ocean Wings.
01:04Donc là, on voit, elles sont enfalées, mais en navigation, on va les déployer
01:09et ça va nous aider à la propulsion du bateau.
01:11C'est un bateau qui ne va pas forcément très vite.
01:13Mais c'est justement essayer de montrer le bon compromis
01:15entre vitesse et endurance.
01:16Quand on ne va plus avoir de soleil ou plus de vent en notre faveur,
01:19eh bien, on va venir piocher dans les batteries pour les besoins court-termes.
01:23C'est ce que l'on essaie en descendant sur la route,
01:24on va essayer de montrer qu'il y a un bon compromis entre vitesse et endurance.
01:28Et on va être en fait piocher dans l'autre gare,
01:31pour tirer notre énergie à 80 kW par jour.
01:33C'est une grande mostande.
01:34Ça, c'est une grosse gare qui est dans l'atmosphère de la grande Gare de Paris.
01:39pour les besoins court-terme et dans l'hydrogène pour les besoins plus long-terme.
01:45Là on se trouve face à 4 réservoirs d'hydrogène,
01:48donc on en a 8 en tout, 4 de chaque côté.
01:50On va pouvoir stocker en tout 62 kg d'hydrogène,
01:53ce qui représente 2 MWh d'énergie à peu près.
01:56C'est 20 fois plus que ce qu'on peut stocker dans nos batteries électriques
01:59pour un poids à peu près équivalent.
02:01Ça montre bien l'avantage d'avoir de l'hydrogène à bord.
02:05On parle souvent d'énergie observer comme d'un laboratoire,
02:07mais on a quelque chose en plus que la plupart des autres laboratoires n'ont pas,
02:10c'est les conditions réelles d'utilisation.
02:12Là où en laboratoire, ça va souvent être simulé,
02:16avec l'énergie observer, on les a naturellement,
02:18avec un peu d'effort de l'équipage quand même.
02:27Sur l'énergie observer, on ne teste pas des technologies que pour nous,
02:30c'est vraiment très important,
02:31et les Ocean Winds, on considère que c'est vraiment l'avenir du maritime.
02:34Quoi de plus normal que de se servir du vent pour faire avancer un bateau.
02:46Comme on a la chance d'avoir Energy Observer comme démonstrateur industriel,
02:50déjà ça nous permet de montrer que cette technologie marche,
02:53ça nous permet aussi de collecter des données réelles
02:57pour pouvoir développer le système à une échelle industrielle,
03:02et notamment en l'implantant sur des navires de commerce.
03:05Les ailes qui ont été mises sur Energy Observer sont petites
03:09par rapport à la taille du bateau,
03:10parce qu'on veut rester dans le mix énergétique
03:13qui préfigure le transport maritime de demain.
03:1580% de tout le commerce international transite sur un bateau,
03:20donc on voit que c'est absolument considérable.
03:23La pollution engendrée par ce secteur,
03:25c'est je crois l'équivalent de l'Allemagne par exemple,
03:28en dioxyde de carbone.
03:29Le secteur du maritime est un secteur qui est comme ces grands navires
03:35qui mettent du temps à modifier leur trajectoire
03:38parce qu'ils ont une grande inertie, c'est un petit peu la même chose.
03:41Là, très concrètement maintenant, nous sentons que le vent est en train de tourner
03:47et que la part de l'éolien est prise très au sérieux.
03:50L'ADEME a été notre premier soutien,
03:52il nous a permis de réaliser le prototype de l'aile,
03:55et aujourd'hui, BPI France est à nos côtés.
03:58Bien au-delà d'une mission purement financière,
04:01ce sont vraiment des gens qui comprennent notre métier,
04:03qui comprennent ce que l'on est en train de faire
04:05et qui comprennent les enjeux, c'est très important.