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300 milliards d'euros pour sauver l'économie française, c'est le plan présenté par l'État et la Banque publique d'investissement. Mais comment ça marche, concrètement ?

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00:00Les 300 milliards d'euros ne sont pas de la subvention. Ce n'est pas du budget de l'État.
00:17Les 300 milliards d'euros, c'est des crédits accordés par les banques privées françaises,
00:22que vous connaissez tous, c'est vos banques, les crédits agricoles,
00:27Caisse d'épargne, BNP, Banque Populaire, etc. Et ces crédits sont garantis par l'État à 90%.
00:39C'est-à-dire que si ces crédits dans 2 ans, 3 ans, 4 ans ou 5 ans ne sont pas remboursés,
00:44c'est l'État qui paiera. Donc je vais faire juste un petit calcul pour que les gens comprennent.
00:49Mettons qu'à la fin des fins, on ne sait pas bien quand, mais mettons que ce soit à la fin du mois
00:57de mai, bon, avril-mai, les entrepreneurs aient demandé 100 milliards d'euros de crédits pour
01:03passer le désert. Et que sur les 100 milliards d'euros de crédits, il y ait un taux de paume de
01:1110%, qui est déjà très élevé dans le monde bancaire. Donc ça ferait 10% de 100 milliards
01:17égale 10 milliards d'euros. 10 milliards d'euros, ça veut dire que ça coûtera 9 milliards à l'État
01:22et 1 milliard aux banques. Donc la question que vous posez, c'est où est-ce que l'État va trouver
01:279 milliards, et pas 300 ? Bon, 9 milliards, c'est ce que coûte le chômage partiel en ce moment,
01:34par mois. Donc l'État sait faire ça. La question c'est, est-ce qu'on les a les 9 milliards ? Et
01:43la réponse c'est non. De toute façon, dans ces dépenses publiques, c'est de la dette.
01:52Les cas d'exclusion pure sont relativement limités. Ce sont évidemment les entreprises
02:04qui sont en cessation de paiement au 1er janvier, on peut le comprendre. Les entreprises qui sont
02:11dites en difficulté, c'est-à-dire qui ont perdu plus de la moitié de leur fonds propre dans la
02:17dernière année, et puis les entreprises qui sont en règlement judiciaire. Toutes les autres sont
02:24éligibles aux prêts garantis par l'État aujourd'hui. Le prêt garanti par l'État, il peut aller jusqu'à
02:29un tiers du chiffre d'affaires de l'entreprise, chiffre d'affaires 2019, et pour une start-up,
02:35il peut aller jusqu'à deux années de masse salariale. Donc il est assez généreux en montant,
02:41il est très peu cher, puisqu'il est à 0,5%, et il est remboursable sur un an, deux ans, trois ans,
02:48quatre ou cinq ans, au choix de l'entrepreneur. Donc la philosophie est simple, c'est qu'en fait,
02:53on fait une avance sur recettes. Les recettes qui auraient dû être celles de l'entrepreneur
02:57dans les mois de mars, avril, août, bien entendu, vous pouvez vous demander s'il est vraiment
03:03nécessaire d'aller chercher du cash maintenant, dans l'idée que nous faisons ce pont aérien de
03:07cash. Le conseil que je peux vous donner, c'est qu'en effet, oui, il est utile d'avoir des réserves
03:15de cash en ce moment, parce que personne ne sait combien de temps le confinement va durer.
03:20Le vaisseau est atteint par une torpille qui s'appelle un virus. C'est donc une épidémie,
03:42et une épidémie, c'est éphémère. Donc le projet, c'est de faire en sorte que ça soit éphémère,
03:47et qu'il n'y ait pas de transmission. C'est terrible à dire, mais il y a eu une transmission
03:52de l'animal à l'homme, la frontière des espèces a été franchie, il ne faut pas qu'il y ait une
03:58transmission de l'homme à l'économie. Donc il faut qu'on en ressorte assez rapidement. C'est
04:05clairement un tunnel, il y a clairement beaucoup de ténèbres, mais c'est un tunnel, je pense,
04:11relativement court, avec une lumière, à la sortie du tunnel, et pour traverser le tunnel,
04:16quelques torches qui sont le chômage partiel généreux, le pont aérien de cash, le fonds
04:21de sécurité pour les entrepreneurs. Donc il faut y aller, il faut absolument garder le moral.

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