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Pendant ce temps-là en Libye, elles sont kidnappées, séquestrées, torturées, violées… Voilà la réalité pour ces femmes migrantes prises au piège des prisons clandestines. Elles racontent.

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00:00Il est venu, je ne sais pas qui c'était, mais j'ai vu des mains bleues sur mon chemin.
00:07Il m'a pris, j'ai senti quelque chose de mourre,
00:14j'ai senti une pression, je ne sais pas où c'était.
00:18Je ne sais pas où c'était, je ne sais pas où c'était.
00:25Mais où exactement, je ne sais pas.
00:28Ils m'ont emprisonnée, j'étais avec eux jusqu'au 7 juillet.
00:34Il y avait un Sudanais et cinq Libyens.
00:38Ils m'ont tué.
00:41C'était un peu difficile.
00:54Il m'a demandé pourquoi je ne lui donnais pas de l'argent.
01:10Il m'a dit qu'il allait venir avec moi et qu'ils allaient le payer.
01:17C'était une expérience pour lui.
01:21C'était une expérience pour lui.
01:25C'était une expérience pour lui.
01:30C'était un peu difficile.
01:35C'était un peu difficile.
01:38C'était une expérience pour lui.
01:42C'était un peu difficile.
01:45C'était une expérience pour lui.
01:48C'était une expérience pour lui.
02:05Des centres qui sont sous le tutelle d'un département chargé de combattre l'immigration illégale en Libye, qui s'appelle la DCIM.
02:19D'un autre côté, donc, les centres clandestins.
02:22La violence qui y règne est extrêmement élevée.
02:26En particulier, mais pas seulement pour les femmes.
02:30Les corps et les âmes auxquels on a accès parlent quand même beaucoup du désespoir et de la situation qui y règne.
02:38Il est par contre totalement impossible, évidemment et par définition, de donner quelques chiffres que ce soit en ce qui concerne ces centres de détention officieux.
02:49Dans ces centres clandestins sont détenus des migrants kidnappés, voire achetés par des milices pendant leur itinérance.
02:56Ces centres sont des villas, des entrepôts de taille très variable dans lesquels les migrants qui résidaient en Libye ou qui ont tenté de transiter par la Libye pour passer en Europe ont été kidnappés.
03:14Ces centres clandestins en Libye, des hommes et des femmes les dénonçaient déjà en 2017.
03:19Même si tu avais la possibilité de pouvoir t'enfuir, tu ne peux pas parce qu'à la porte, il y a des gens qui ont des armes.
03:25Qu'est-ce que tu vas faire ? Chaque matin, on vous frappe. La nuit, comme la journée, on vous frappe. On vous torture.
03:33Ici, la torture, l'esclavagisme ou le viol sont pratiqués pour mettre la pression sur les familles à qui les tortionnaires demandent des rançons.
03:42Je vous demande pardon. Aidez-moi, pardonnez-moi.
03:50Meskia a été retenue captive six mois dans une de ses prisons. Elle a été recueillie dans ce foyer de médecins sans frontières qui prend en charge les rescapés des prisons clandestines.
04:01Ils m'ont frappée à la dos et je suis tombée en pieces.
04:05Ils m'ont frappée. Ils m'ont touchée de la face.
04:16Ils m'ont frappée. J'ai besoin d'un remboursement de plus.
04:21Ils m'ont frappée. J'ai eu cela pendant 24 heures.
04:26À la nuit, il n'y a pas de sommeil.
04:30Je n'ai pas pu parler, je suis fatiguée.
04:35C'est pour ça que j'ai été amenée ici.
04:41Ils m'ont emmenée ici.
04:44Aucune donnée n'existe sur ces centres clandestins.
04:47Dans les officiels, selon MSF, entre 3000 et 5000 personnes
04:51attendent d'être libérées dans des conditions très difficiles,
04:55parfois pendant des années.
04:58On a des gens qui viennent d'un peu partout,
05:00d'Afrique subsaharienne, d'Afrique de l'Ouest,
05:02d'Afrique de l'Est,
05:04parfois de beaucoup plus loin, du Bangladesh.
05:06Notamment des gens qui viennent pour certains
05:08trouver du travail en Libye,
05:10pour d'autres qui viennent d'abord en Libye
05:13pour ensuite rejoindre l'Europe.
05:16C'est le cas en particulier des réfugiés érythréens
05:19de ce pays pour objectif de rejoindre l'Europe.
05:23Tous ces gens sont, à un moment ou à un autre,
05:27vulnérables aux trafiquants.
05:31Aux trafiquants qui utilisent la violence,
05:34qui peuvent parfois les kidnapper
05:36et les garder pendant plusieurs mois,
05:39parfois pendant plusieurs années.
05:42Soit dans des cas de travail forcé,
05:45ils deviennent des esclaves,
05:47parfois dans le cadre d'entrepôts
05:49dans lesquels ils sont détenus
05:51en attendant qu'une rançon leur soit versée.
05:53Vous avez des profils très variés.
05:55Vous avez des Libyens qui font des trafics,
05:57vous avez des étrangers qui font du trafic,
06:00vous avez un trafic qui est lié au milice.
06:03Vous avez une variété de profils très importants
06:08qui rendent difficile la réduction du trafic
06:14à une vérité simple.
06:18Il y a un business de la migration en Libye.
06:21Il y a un business de la migration
06:23parce qu'il y a des gens qui trafiquent,
06:25qui les vendent.
06:26Il y a un business de la migration
06:28parce qu'il y a des gens qui les font passer.
06:30Ce passage à un coût, c'est une économie.
06:34Il y a une économie du passage.
06:36C'est aussi un business.
06:38Et puis il y a le business de la détention.
06:40Le business de la détention, c'est aussi un business.
06:42Ce qu'on peut noter, et ce n'est pas une surprise,
06:45c'est que cette économie de la migration,
06:47ce business de la migration,
06:49se double d'une perte en ligne très importante
06:52liée à une corruption massive
06:54qui prévaut dans le pays à différents niveaux.

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