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Covid-19, confinement : Philippe Juvin, chef de service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou répond à Rémy Buisine et à vos questions.
Transcription
00:00Bonjour à tous, on est en direct sur Brut avec Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou à Paris, bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Alors vous allez répondre à mes questions mais aussi celles des internautes, on vous invite durant ces prochaines dizaines de minutes,
00:12on va essayer d'aller justement en profondeur sur la gestion de cette crise sanitaire et sur la situation dans les hôpitaux.
00:17On va poser vos questions, n'hésitez pas à partager également ce direct.
00:20Mais cette première question, un peu de coutume pour faire un peu le point sur la situation dans les hôpitaux,
00:24comment ça évolue, on en est où dans les hôpitaux actuellement ?
00:27Écoutez, par exemple, en Ile-de-France, dans la population, il y a 400 positifs pour 100 000 habitants,
00:36à Saint-Etienne, 1000 positifs pour 100 000 habitants, donc il y a des différences entre régions,
00:41avec des régions qui sont plus atteintes que d'autres, le Nord, Saint-Etienne, l'Alsace, c'est très difficile pour eux,
00:47l'Ile-de-France aussi mais moins.
00:51Première nouveauté donc par rapport au mois de mars, c'est qu'au mois de mars, il y avait essentiellement le Grand Est et l'Ile-de-France,
00:56là maintenant, c'est quand même très difficile.
00:58Deuxième élément, c'est que je crois qu'hier, on devait être à 29 000 ou 30 000 lits d'hospitalisation en France
01:07occupés par les malades du Covid.
01:10Pour mémoire, au mois d'avril, on était arrivé au maximum au plan national à 33 000,
01:15donc on commence à atteindre la même situation qu'au mois d'avril mais plus répartie sur le territoire
01:21et ça risque de continuer à monter puisqu'il faut se souvenir, au mois de mars, on avait confiné le 15 mars,
01:28ça avait continué à monter et puis le point le plus haut de la courbe, c'était le 8 avril, donc trois semaines plus tard.
01:36Donc ça signifie qu'on va voir l'effet du confinement décidé il y a une semaine, dans une dizaine de jours
01:43et si la courbe doit s'affléchir, c'est-à-dire si le confinement est efficace, on va le voir s'affléchir à ce moment-là.
01:49Dernier point sur les lits d'hospitalisation, en Ile-de-France par exemple, on a atteint le maximum des lits de réanimation.
01:55Donc là, on est à 100% ?
01:57On est à 100%, donc pour s'en sortir, on ouvre des nouveaux lits de réanimation en prenant des lits qui ne sont pas des lits de réanimation,
02:02en les repeignant dans les lits de réanimation avec du matériel, du personnel qu'on forme un peu à la vie vite
02:08et on déprogramme des malades.
02:11Donc avant hier soir, lundi soir, la situation était la suivante, 35% des interventions chirurgicales en Ile-de-France étaient annulées
02:20et ça va malheureusement continuer à monter.
02:23Il faut bien comprendre que l'épidémie de Covid, il y a un double problème sanitaire.
02:27Il y a évidemment les malades qui ont le Covid à la période aiguë et puis leurs séquelles, il faudra qu'on en parle parce qu'il y a des séquelles importantes
02:35et les malades qui n'ont pas le Covid qui ne peuvent pas être soignés correctement et ça c'est un vrai sujet aussi.
02:40C'est-à-dire que là, concrètement, il y a des personnes aussi qui se retrouvent peut-être en situation de détresse par rapport à leur maladie qui ne sont pas prises en charge ?
02:46Il est probable, oui, qu'on a des gens qui ont des maladies du cœur, du cancer, des diabètes qui ne sont pas correctement prises en charge.
02:53Je vous dis, le fait que 35% des interventions chirurgicales en Ile-de-France, et je pense que ça doit être pire, je n'ai pas les chiffres à Saint-Étienne ou à Lyon ou à Lille,
03:02ne sont pas annulées, c'est que vraiment il y a un besoin de santé publique.
03:05Je vais vous donner un chiffre qui n'est pas inintéressant, ce sont les Anglais qui ont fait ça.
03:08Nous on ne l'a pas fait, mais je pense que ça doit être à peu près pareil.
03:11Les Anglais, ils ont mesuré en mars-avril 2017 le nombre de cas de cancer, de maladies du cœur, de dépression et de diabète qui étaient découverts.
03:23Donc en 2017, ils ont un certain nombre de cas qui sont découverts.
03:26En 2018, à la même période, le même nombre de cas.
03:29En 2019, le même nombre de cas.
03:31En 2020, la moitié.
03:34Donc ça signifie que la désorganisation du système en mars-avril, c'est probablement la même chose aujourd'hui,
03:40fait qu'on a diagnostiqué seulement la moitié des cancers ou des maladies du cœur ou des diabètes qu'on aurait dû diagnostiquer,
03:47et donc les patients de l'E-Delta sont probablement un peu dans la nature.
03:51Depuis six mois, ils ont commencé à reconsulter, mais il est probable qu'on en a quelques-uns qui ne sont toujours pas venus,
03:56et ce qui est certain, c'est que si vous prenez simplement les cancers, il y a des gens qui disent,
04:01alors je ne suis pas spécialiste du truc, donc je ne peux pas vous dire si c'est vrai,
04:04mais il y a des gens qui écrivent, des gens sérieux,
04:07qu'un mois de retard de prise en charge de cancer, c'est 10% de mortalité supplémentaire pour l'ensemble des cancers.
04:15Évidemment, ce sont des maladies qui évoluent.
04:17Si vous ne les prenez pas en charge, vous avez un risque plus important que la maladie évolue mal.
04:22Donc là, on a pas mal de personnes qui ne sont pas forcément diagnostiquées,
04:25qui peuvent avoir du coup leur état de se dégrader lié au premier confinement déjà,
04:28où on disait à peu près la moitié, c'est ça ?
04:29C'est ce qu'on dit, oui.
04:30Et là, du coup, même peut-être des personnes qui avaient des opérations importantes qui se retrouvent...
04:35Oui. Alors ce qu'on essaye de faire, c'est...
04:38Alors tous les blocs opératoires ne sont pas annulés, bien sûr, évidemment.
04:42Ce qu'on essaye de faire, c'est de donner la priorité à quelques patients.
04:44Par exemple, justement, on essaye de conserver le plus possible les soins à donner aux malades du cancer.
04:50Parce que ça, ça ne peut pas attendre.
04:55Probablement, il y en aura qui ne vont pas...
04:57Il y aura des trous dans la raquette, malheureusement.
04:59Et puis ensuite, les malades du cœur.
05:02Mais là aussi, on est sur une situation imparfaite,
05:06et on a tous des exemples de malades qui ont évolué à cause du confinement.
05:10Il y a même un travail qui a été publié en France,
05:13et d'ailleurs qui a été confirmé par les New-Yorkais,
05:15qui ont fait le même travail, qui ont trouvé le même résultat,
05:17à Paris, en région parisienne, en mars-avril, au moment du pire de la crise.
05:25Le nombre de morts subites dans la rue,
05:27c'est-à-dire les gens qui se baladent dans la rue et qui tombent,
05:29qui font un arrêt cardiaque, ou chez eux, qui font un arrêt cardiaque,
05:32c'est ce qu'on appelle la mort subite,
05:34a connu une augmentation de 100%.
05:37Peut-être a doublé.
05:38Cette année ?
05:39Cette année, en mars-avril, par rapport à l'année précédente.
05:41Pourquoi ?
05:42Probablement parce qu'il y avait des gens qui avaient des maladies du cœur coronaire,
05:46qui n'ont pas appelé le cardiologue,
05:48qui avaient un peu mal au thorax depuis quelques jours,
05:50qui n'ont pas voulu déranger,
05:52qui ne sont pas parvenus à joindre leur cardiologue,
05:54ça peut être ça aussi, cette affaire,
05:56et qui, à un moment, la maladie s'est déclenchée, ils sont morts.
06:00Donc plus de 100% d'augmentation des morts subites en région parisienne,
06:04c'est quand même un vrai sujet.
06:06Il y a pas mal déjà de questions dans les commentaires.
06:08On s'est vu toutes les personnes qui nous regardent,
06:09qui nous parlent justement de la collaboration avec les hôpitaux privés,
06:12en nous disant,
06:14avec un aspect peut-être assez critique justement sur ce sujet-là,
06:16en disant, il y a ce qui se passe dans l'hôpital public,
06:18où on a ces chiffres justement assez compliqués,
06:20mais on se dit, les hôpitaux privés,
06:22est-ce qu'il y a vraiment une collaboration ?
06:25Ou c'est vraiment compliqué ?
06:27Parce que certains disent, voilà, les hôpitaux pourraient peut-être faire plus,
06:30on pourrait réussir peut-être à répartir plus les malades.
06:33Bon, ils ont raison à me dire ça.
06:35Globalement, on a beaucoup glosé là-dessus en disant,
06:38oui, l'hôpital public travaille mal avec le privé.
06:41Globalement, il faut être honnête, ça a plutôt bien marché.
06:44Globalement, chacun a pris sa charge,
06:46et quand on regarde avec recul maintenant, mars-avril,
06:49ça a plutôt bien marché, tout le monde a pris les malades.
06:52Aujourd'hui, c'est en train de se mettre en route.
06:55Par exemple, lundi soir, quand on regardait en Ile-de-France,
06:59le taux de déprogrammation des malades chirurgicaux dont je vous ai parlé,
07:04et donc la capacité de l'hôpital,
07:07parce que quand vous déprogrammez, c'est pour mettre à disposition des lits pour le Covid,
07:10vous comprenez bien, c'est pour ça.
07:12À l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, donc le service public,
07:15on avait déprogrammé 50% de nos interventions.
07:19Dans des établissements privés, on était plutôt, je crois, à une moyenne de 25 ou 30.
07:24Donc encore un peu moins.
07:26Il y avait un petit peu de retard dans la mobilisation,
07:28mais je n'ai pas trop d'inquiétude, ça va s'équilibrer.
07:31Je pense qu'il n'y a pas de vrai sujet, on devrait y arriver,
07:35c'est très personne dépendante en fait.
07:38Comment ça se passe en pratique ?
07:40Moi, j'ai des patients qui arrivent aux urgences,
07:42je n'ai pas de place dans mon hôpital, qu'est-ce que je fais ?
07:44Je téléphone aux cliniques qui sont voisines, je leur dis que je connais,
07:47durant l'année on travaille déjà ensemble, ce n'est pas une nouveauté.
07:50Et donc je leur dis, est-ce que tu peux me prendre tel malade qui a ça et ça ?
07:53Et donc il y a une relation personnelle qui facilite les choses.
07:57Il faut aussi savoir que la collaboration,
08:00elle est parfois plus complexe au plan technique.
08:03Pourquoi ? Parce que quand vous avez des malades
08:05qui ont des pathologies extrêmement compliquées et aiguës du Covid,
08:08en particulier des besoins de réanimation très lourdes,
08:12certains établissements privés, pas tous, il y en a qui sont très équipés,
08:15mais qui n'ont pas l'équipement et le savoir-faire.
08:18Donc un malade n'égale pas un autre malade.
08:21Mais globalement, je veux quand même dire les choses,
08:24ça serait malhonnête de dire qu'il y a un très gros dysfonctionnement
08:27entre le public et le privé, les deux structures fonctionnent plutôt bien.
08:30On peut mieux faire, mais il y a déjà des choses...
08:32Oui, je ne suis pas trop sévère, je pense que c'est pas mal.
08:35Pas mal de questions par rapport aux écoles, justement, c'est un vrai sujet,
08:39parce que c'est vrai que par rapport au premier confinement
08:42tout fermé, là on a les écoles pour les plus petits,
08:45mais on a aussi les collèges, on a aussi les lycées,
08:48même s'il y a des aménagements qui vont être mis en place début de semaine prochaine.
08:51Quelle analyse on peut en faire là-dessus ?
08:53Parce que c'est vrai qu'on a pas mal de parents qui peuvent être inquiets,
08:55des enseignants à se dire finalement, j'ai peur que mon gamin que j'envoie à l'école,
08:58il revienne contaminé, qu'il contamine toute la famille.
09:01Est-ce qu'on a des retours un peu là-dessus,
09:03qui peuvent peut-être faire changer un peu la donne
09:05sur une évolution sur l'ouverture ou non des écoles ?
09:07La réflexion des médecins a évolué de manière suivante,
09:10en plusieurs phases, je reprends depuis le début.
09:12Quand au mois de mars on décide de confiner,
09:15on dit on va fermer les écoles parce qu'on sait qu'avec la grippe,
09:19lors des épidémies hivernales de grippe,
09:22les enfants c'est un endroit où il y a beaucoup d'infections
09:26et qui se transmettent ensuite aux adultes.
09:28Donc ils ferment les écoles sur cet argument-là.
09:31Les écoles sont fermées, etc.
09:33On s'aperçoit que les enfants qui ne vont pas à l'école,
09:35d'abord il n'y a pas d'éducation,
09:37il y a quand même un sujet, une demi-année sans éducation,
09:40à un moment ça va se payer et c'est fondamental cette affaire-là.
09:43Il y a des enfants qui restent seuls à domicile
09:45et qui sont isolés du reste du monde,
09:47en particulier les enfants avec des violences familiales.
09:51Donc on s'aperçoit que la fermeture des écoles
09:53a aussi des effets négatifs majeurs.
09:56Puis il y a des réflexions scientifiques,
10:00des gens qui publient des documents en disant finalement
10:02peut-être qu'on n'aurait pas dû fermer les écoles
10:04parce que les écoles ce n'est pas le lieu
10:06où il y a beaucoup d'infections,
10:08où plus exactement les enfants peuvent peut-être s'infecter,
10:10c'est ce qui est écrit en mai-juin-juillet
10:12dans les papiers scientifiques.
10:14Les enfants s'infectent mais il y a peu de risques
10:16qu'ils transmettent à l'adulte.
10:17Ils s'infectent peu,
10:19mais en plus ils n'infectent plus les adultes.
10:23Et donc cet ensemble d'arguments fait que le gouvernement
10:26a envie, assez légitimement,
10:28poussé par les pédiatres, qui disent
10:30il faut plutôt rouvrir les écoles
10:32parce que c'est important pour des raisons éducatives en particulier
10:35et parce qu'il n'y a pas de grands risques,
10:37il faut rouvrir les écoles
10:38et c'est pour ça que les écoles sont rouvertes
10:40alors qu'on est confinés.
10:42Il y a aussi évidemment un argument économique,
10:44c'est-à-dire que quand vous avez un enfant de 6 ans
10:46vous ne pouvez pas le mettre à l'école,
10:47vous ne pouvez pas aller travailler.
10:50Aujourd'hui, il y a plusieurs papiers
10:52qui sont publiés depuis quelques semaines
10:54qui ont maintenant du recul,
10:56donc vous savez, plus le temps passe,
10:57plus on a du recul sur la maladie
10:58et plus on accumule les connaissances
11:00et qui modulent un peu l'argument
11:02selon lequel les enfants
11:04ne sont pas un foyer d'infection.
11:06Par exemple, il y a un travail fait
11:08chez les Bavarois, il y a 4 semaines,
11:1012 000 enfants qui ont été étudiés,
11:12donc c'est une très grosse étude,
11:14de 1 an à 18 ans,
11:16mais, et c'est ça qui est un peu troublant,
11:18plutôt des très jeunes, quand vous regardez les âges,
11:201 à 18, ça ne veut rien dire,
11:21on est plutôt sur des 3 à 4 ans,
11:23et qui montrent que les enfants
11:25sont en fait, quand on fait des sérologies,
11:27des anticorps à tous les enfants,
11:29il y a eu beaucoup plus d'infections qu'on ne croyait.
11:31C'est-à-dire qu'on demande aux parents
11:33est-ce que votre fils ou votre fille a été infecté,
11:35est-ce qu'il a eu une PCR positive,
11:37et donc on a un certain nombre d'enfants qui ont les PCR,
11:39et puis on fait en recherche des anticorps
11:41à tous les enfants systématiquement,
11:43qu'ils aient eu ou pas les antécédents.
11:45On s'aperçoit qu'il y a 6 fois plus d'enfants
11:47qui ont en fait été infectés
11:49que ce qu'on croyait, dans cette grande corde
11:51de 12 ou 15 000 enfants.
11:53Donc, il y a probablement plus d'infections
11:55chez les enfants qu'on ne croyait.
11:57Il y a un autre travail
11:59qui a été publié encore récemment
12:01qui montre que probablement
12:03la classe d'âge du lycée
12:05s'infecte quasiment autant que les adultes.
12:07Ce qu'on ne sait pas,
12:09c'est est-ce qu'ils ont une capacité
12:11de contagiosité à l'égard des adultes
12:13qui est aussi importante
12:15qu'un adulte lui-même.
12:17Ça, on ne le sait pas encore,
12:19mais c'est vrai que les choses bougent.
12:21On est passé d'un moment où on pensait
12:23qu'il y avait peu d'infections à l'école
12:25à un moment où on pense qu'en réalité
12:27il y en a plus qu'on ne croit
12:29et particulièrement sur les classes d'âge élevées.
12:31Là encore, on est dans des hypothèses.
12:33Il faudrait plus des données.
12:35Je plaide pour qu'en France
12:37on teste massivement les enfants
12:39dans les écoles,
12:41qu'on leur fasse des tests rapides,
12:43éventuellement salivaires, certains parfaits
12:45mais qui permettraient d'en faire beaucoup
12:47pour qu'on sache vraiment
12:49si l'école est un lieu d'infection.
12:51L'élément rassurant toutefois,
12:53c'est que les enfants graves,
12:55ceux qui vont en réanimation,
12:57il y a très peu de jeunes.
12:59Mais encore une fois,
13:01on revient sur cette idée
13:03qu'il n'y avait pas de problème d'infection dans les écoles.
13:05C'est pour ça que le gouvernement a dit
13:07qu'il fallait mettre le masque jusqu'à 6 ans.
13:09En cela, il suit les recommandations de l'OMS
13:11qui disait la chose suivante,
13:13pas de masque chez les petits-enfants
13:156 ans, 9 ans, 10 ans,
13:17au-dessous de 11 ans,
13:19sauf si le virus circule beaucoup.
13:21Fort justement et logiquement,
13:23comme le virus circule beaucoup,
13:25le gouvernement a pris les recommandations de l'OMS
13:27et a prescrit des masques aux 6-11 ans,
13:29ce qu'on ne faisait pas dans un premier temps.
13:31Ma réponse, vous comprenez,
13:33c'est que les connaissances évoluent
13:35et on est passé d'un système
13:37où on pensait qu'il n'y avait pas beaucoup d'enfants infectés
13:39à un système où on pense qu'en réalité
13:41il y en a plus que prévu,
13:43plus probablement dans la classe d'âge
13:45du lycée.
13:47Parce que c'est vrai qu'on a pas mal de parents
13:49qui sont inquiets,
13:51qui se disent que pour leurs enfants,
13:53on voit que les formes graves existent,
13:55mais elles sont plutôt rares.
13:57La crainte, c'est plutôt de se dire
13:59est-ce qu'on ne ramènerait pas le virus à la maison ?
14:01C'est-à-dire, on le ramène vis-à-vis des parents,
14:03comment leur répondre ?
14:05C'est tout le sujet.
14:07Tout le sujet,
14:09c'est que les enfants,
14:11s'ils s'infectent,
14:13est-ce que oui ou non,
14:15derrière, ils vont infecter leur environnement ?
14:17On ne s'est pas encore posé la question,
14:19mais comment explique-t-on
14:21la reprise de l'épidémie très forte ?
14:23Il est possible qu'on l'explique
14:25en réalité par les facultés,
14:27les universités,
14:29grands brassages, les fêtes,
14:31aussi
14:33le lycée,
14:35et puis évidemment
14:37la question
14:39des bars et restaurants.
14:41Donc là, quand on parle
14:43vis-à-vis des écoles,
14:45est-ce qu'il y a vraiment le côté
14:47purement éducatif ?
14:49Si on parle vraiment sur le côté santé 100% ?
14:51Oui, mais on ne peut pas s'en abstraire.
14:53C'est vrai qu'il y a ce côté éducation,
14:55mais si on l'abstrait,
14:57c'est-à-dire que les écoles aujourd'hui devraient plutôt être fermées
14:59par rapport aux dernières études ?
15:01Oui, s'il n'y avait aucun problème.
15:03En gros, si l'école ne servait à rien,
15:05ce qui n'est pas le cas, évidemment.
15:07Oui, on aurait plutôt intérêt
15:09à fermer les écoles,
15:11en tout cas les écoles,
15:13en tout cas, au moins les grandes classes.
15:15Parce que vous comprenez bien, on a raison,
15:17le gouvernement a eu raison de fermer les facs,
15:19et quand vous êtes à 18 ans à la fac,
15:21quelle est la vraie différence entre 16 et 18 ans ?
15:23Probablement pas très différente.
15:25Donc, oui, probablement.
15:27D'ailleurs, le ministre Blanquer,
15:29sans le dire, il a quand même lâché un truc ce matin
15:31en disant qu'il souhaitait que les cours
15:33au lycée puissent se faire
15:35le plus possible par visioconférence.
15:37C'est ce qu'il a déclaré.
15:39S'il le déclare, c'est qu'il a probablement
15:41une bonne raison avec des chiffres
15:43d'épidémiologie que moi je n'ai pas
15:45qui vont dans ce sens.
15:47Donc on voit bien qu'il y a une petite musique
15:49qui consiste à aujourd'hui redresser la barre
15:51chez les enfants, et peut-être que
15:53chez les plus grands,
15:55si l'épidémie,
15:57si on s'aperçoit qu'en fait, on n'arrive pas
15:59à écraser l'épidémie dans 10 jours avec les mesures
16:01de confinement, il n'est pas impossible
16:03que le gouvernement dise, finalement, il faut peut-être
16:05quand même fermer, on va dire, les lycées.
16:07Mais pour ça, il faudrait que
16:09l'Association Nationale mette des moyens
16:11à la disposition de tous les enfants et tous les professeurs
16:13et qu'il y ait une organisation
16:15de l'enseignement
16:17à distance.
16:19D'ailleurs, très franchement,
16:21on y est depuis février,
16:23on va être en novembre,
16:25c'est un peu dommage que ça n'ait pas été fait.
16:27La question justement sur les lycées,
16:29c'est vrai que ça rapporte aux annonces de Jean-Michel Blanquer
16:31hier, qui a rencontré les syndicats
16:33de professeurs qui, pour certains,
16:35souhaitaient se mettre en grève
16:37de mardi, justement pour protester
16:39contre le protocole sanitaire qu'ils jugeaient
16:41insuffisant. On l'annonce,
16:43pour ceux qui nous regardent actuellement, qui n'ont peut-être pas forcément suivi
16:45l'actualité, que Jean-Michel Blanquer a évoqué, notamment,
16:47le fait qu'on
16:49essaie de faire les choses par demi-groupe, c'est-à-dire
16:51avec une présence aux alentours de 50%,
16:53avec une moitié en classe,
16:55une moitié à distance. Alors,
16:57c'est pas forcément ce qu'on va aborder là, mais ça poserait aussi
16:59beaucoup de questions du côté des professeurs sur comment réussir
17:01à offrir un cours pour des gens à la fois
17:03en classe et aussi à la maison
17:05parce que quand c'était en mars, avril, mai,
17:07tout le monde était à la maison, donc c'était plus facile.
17:09Là, il y aura deux groupes. Donc comment ce sera
17:11géré ? C'est une autre thématique, mais en tout cas...
17:13Moi, je donne des cours de médecine,
17:15c'est mon métier, et depuis
17:17des années, on a tellement d'étudiants en médecine
17:19que je donne, dans un amphithéâtre, un cours
17:21devant des étudiants, et je suis
17:23filmé, et mon film,
17:25et le film est reporté dans l'amphithéâtre
17:27à côté, qui est aussi plein d'une deuxième
17:29fournée d'étudiants. Donc ça, on sait faire.
17:31C'est vrai que l'éducation nationale n'a pas l'habitude,
17:33c'est un peu nouveau pour eux,
17:35mais franchement,
17:37ça ne veut pas dire qu'on est entre nous, parce qu'il y a deux, trois personnes
17:39qui nous écoutent, mais
17:41enfin, écoutez, depuis le mois de février,
17:43on aurait peut-être pu organiser ça.
17:45Ça ne me paraît pas totalement impossible
17:47à organiser. D'ailleurs, comme vous le savez,
17:49les facs, les universités sont fermées,
17:51et les cours ont lieu par vision.
17:53Moi, la semaine prochaine,
17:55je suis président d'un jury de thèses de médecine,
17:57donc c'est un étudiant qui va soutenir sa thèse.
17:59Je vais souvenir qu'au mois
18:01d'avril, j'ai présidé
18:03un jury de thèses de médecine par
18:05vidéo. C'est-à-dire que l'étudiant
18:07présentait son travail
18:09et le jury était derrière ses écrans.
18:11C'est très inconfortable pour tout le monde,
18:13bien sûr, mais après tout,
18:15à la guerre comme à la guerre.
18:17Peut-être revenir sur ce qu'on évoquait au début, sur le temps pour voir
18:19les effets des mesures.
18:21On comprend que les contaminations,
18:23les contaminations, on s'en rend compte
18:25au bout de combien de temps c'est au niveau des cas.
18:27Le confinement a commencé il y a une semaine,
18:29jour pour jour. Au niveau des contaminations,
18:31on voit les premiers effets au bout de combien de temps ?
18:33Quand on dit contamination, c'est les cas qui nous sont remontés
18:35chaque jour avec, on peut le dire, un léger décalage
18:37vu que les remontées qu'on a chaque jour ne sont pas forcément
18:39celles du jour même, elles remontent parfois à 3-4 jours
18:41avant. C'est simple, si je m'infecte
18:43aujourd'hui, je vais
18:45avoir à peu près une petite semaine d'incubation,
18:47je vais commencer à avoir des symptômes dans une
18:49semaine, et puis je
18:51ferai une formographe, si je dois faire une formographe,
18:53ce qui n'est évidemment pas la règle,
18:55on va dire
18:577 à 10 jours. Ensuite,
18:59on est sur 3
19:01semaines entre le moment où je m'infecte,
19:0315 jours, 3 semaines, et le moment où éventuellement
19:05je viens
19:07occuper un lit d'hospitalisation
19:09ou un lit de réanimation.
19:11Et ça correspond à peu près à ce qu'on avait observé en mars,
19:1315 mars, confinement,
19:15ça continue à monter,
19:17et le 8 avril, 3 semaines plus tard, ça commence
19:19à baisser. Donc là, on est dans quelque chose de normal,
19:21c'est-à-dire que là, on se dit, et puis il y a des personnes qui disent
19:23voilà, on est confiné, mais on voit tous les jours les chiffres des
19:25hospitalisations, ça monte, c'est tout à fait
19:27normal. C'est normal, on sait ce qui,
19:29en fait, on sait lire dans le temps,
19:31en termes de Covid,
19:33pour les 15 jours, 3 semaines,
19:35puisqu'on regarde le nombre de positifs
19:37nouveaux à un jour donné, on sait que
19:39ceux-ci vont venir remplir les hôpitaux potentiellement
19:41pour les plus graves dans les 15 jours
19:43à 3 semaines. Donc ça fait maintenant
19:45une semaine qu'on est confiné, un peu,
19:47oui c'est ça, une semaine, un peu moins peut-être,
19:49on saura dans une dizaine
19:51de jours si le confinement
19:53tel qu'il a été décrété est efficace,
19:55il y a encore 10 jours
19:57à tenir, puis dans 10 jours, on avisera.
19:59Donc dans 10 jours, là, on est censé
20:01voir une inflexion au niveau des hospitalisations
20:03à ce moment-là. Exactement, si les
20:05mesures sont bien suivies et efficaces.
20:07Alors, il y a eu le couvre-feu, quand même, qui a été
20:09mis en place deux semaines plus tôt, et on
20:11voit que ça continue de monter, finalement, c'est-à-dire que
20:13le couvre-feu n'a pas eu d'effet suffisant ?
20:15Manifestement, non. On s'y perd
20:17un peu dans les dates, parce que, les uns et
20:19les autres, mais je pense que le couvre-feu
20:21on doit maintenant être à une petite... à peu près
20:23trois semaines ? A peu près, ouais.
20:25Eh bien, s'il y avait eu des effets
20:27du couvre-feu, on devrait les voir ces jours-ci.
20:31On ne les voit pas franchement.
20:33On ne les voit pas franchement.
20:35Mais il faut aussi comprendre une chose, c'est que
20:37quand je vous parle de trois semaines, c'est que je fais référence à ce qu'on a
20:39connu au mois de mars.
20:41La différence, c'est quoi ?
20:43C'est qu'au mois de mars, on avait confiné
20:45d'abord très durement toute la population,
20:47donc un effet massif. Peut-être qu'on l'aura
20:49pas ou plus étalé, ça prendra plus de temps.
20:51Et à l'inverse, au mois de mars,
20:53nous n'avions pas de masque, que nous avons là.
20:55Donc, en faveur
20:57d'une efficacité plus grande,
20:59le confinement plus dur, d'une efficacité
21:01moins grande qu'au mois de mars,
21:03le fait qu'au mois de mars,
21:05on était moins protégé.
21:07Donc, tout ça pour vous dire, je ne sais pas,
21:09tout ça pour vous dire que c'est illusoire
21:11de faire un vrai
21:13diagnostic de l'efficacité
21:15du confinement et
21:17des mesures qui avaient précédé avant
21:19la semaine prochaine.
21:21Pour l'instant, il n'y a pas eu d'inflexion.
21:23On est toujours sur une courbe exponentielle ?
21:25Oui, ça continue à monter.
21:27Il y a des modèles
21:29qui ont été décrits,
21:31il y a des courbes où on imagine comment on va être
21:33dans 15 jours, 3 semaines,
21:35et les modèles mathématiques sont à peu près
21:37ceux qu'on avait prévus. Il est vrai
21:39qu'il y a eu, il y a 2-3 jours, une sorte de petite
21:41inflexion, mais ça continue quand même à monter.
21:43Chaque semaine, on compte un peu à la semaine
21:45le nombre d'hospitalisations est toujours supérieur
21:47à la semaine précédente. Oui, bien sûr.
21:49Non, non, c'est pire que ça.
21:51Tous les jours, il y a plus de malades que la veille.
21:53Ce n'est même pas d'une semaine à l'autre, c'est tous les jours
21:55il y a plus de malades hospitalisés que la veille.
21:57Donc là, vous voyez dans vos services,
21:59vous attendez à avoir plus de monde aujourd'hui qu'il y en a eu hier.
22:01Bien entendu.
22:03Ce n'est même pas qu'on s'attend, on est certain.
22:05C'est valable pour l'hospitalisation classique,
22:07mais c'est valable aussi pour l'hospitalisation
22:09en réanimation.
22:11Les deux sont extrêmement
22:13clairement en train d'augmenter.
22:15Il n'y a pas de baisse.
22:17Alors, on a vu pas mal de sujets cette semaine
22:19concernant les commerces
22:21dits entre guillemets non essentiels.
22:23Ça a été un peu
22:25difficile dans certaines communes.
22:27Certaines communes ont quand même pris des arrêtés
22:29pour que les commerces continuent d'ouvrir.
22:31Et puis à se dire, finalement, nous on a des protocoles sanitaires stricts.
22:33Pourquoi on se contaminerait plus
22:35chez le
22:37cordonnier du coin
22:39que finalement dans une grande surface ?
22:41Qu'est-ce qu'on peut répondre là-dessus aujourd'hui ?
22:43Parce que c'est vrai que ça a été un vrai sujet cette semaine,
22:45de se dire, finalement, est-ce que c'est vraiment utile ?
22:47Est-ce que
22:49ces petits commerçants
22:51se sentent pointer du doigt pour certains ?
22:53Comment vous répondre ?
22:55Dans l'histoire
22:57du monde, il y a eu des épidémies.
22:59Il y a deux choses
23:01qu'on a toujours faites face à toutes les
23:03épidémies, c'est qu'on a isolé les positifs.
23:05Ce qu'on ne fait toujours pas
23:07correctement. Et on a surtout
23:09essayé d'identifier
23:11les endroits où l'infection avait lieu.
23:13Les endroits infectants.
23:15Et c'est très clairement ce qui nous manque
23:17aujourd'hui. C'est qu'on ne sait pas
23:19vraiment où on s'infecte
23:21le plus.
23:23Et moi, me semble-t-il, une des manières de répondre
23:25à l'inquiétude,
23:27l'énervement, l'excitation, ce que vous
23:29voulez, c'est qu'on se dote
23:31enfin de moyens qui permettent
23:33d'identifier
23:35où on s'infecte.
23:37Est-ce qu'on s'infecte dans le supermarché ?
23:39Est-ce qu'on s'infecte dans l'entreprise ?
23:41Dans la famille ?
23:43Chez le coordonnier ou chez le boulanger ?
23:45Et pour tout ça, il faut des études d'épidémiologistes.
23:47Il y a des gens qu'on paye pour ça, c'est leur métier.
23:49Il faut qu'ils nous disent comment on fait, quelle méthodologie on développe.
23:51Tant que nous n'aurons pas
23:53d'éléments scientifiques qui nous prouvent
23:55qu'on s'infecte plus à un endroit
23:57qu'à un autre, il y aura des polémiques.
23:59Je le dis différemment.
24:01Si demain, on arrive
24:03à prouver scientifiquement, je ne sais pas
24:05moi, que dans
24:07toutes les boulangeries
24:09on s'infecte, ce que je ne crois pas,
24:11eh bien
24:13les gens ne comprendront pas pourquoi on ferme les boulangeries.
24:15Il se trouve qu'elles sont ouvertes.
24:17Mauvais exemple, mais vous avez parlé
24:19des coordonnées. Imaginez qu'on
24:21arrive à montrer que chez tous les coordonnées,
24:23je ne sais pas pourquoi ce serait le cas d'ailleurs,
24:25on s'infecte. Eh bien le jour où le gouvernement
24:27dit je ferme les coordonnées,
24:29personne ne peut râler parce qu'on a
24:31des données scientifiques. Donc ce qui nous manque
24:33c'est quelque chose qui fasse
24:35qu'on n'ait pas des somnambules. Aujourd'hui on est des
24:37somnambules. On avance à tâtons
24:39et on ferme
24:41des trucs sans savoir si oui ou non
24:43il y a des infections. Peut-être
24:45que dans le petit commerce on s'infecte
24:47et peut-être qu'on ne s'infecte pas.
24:49Ça veut dire quoi ? On prend des mesures à l'aveugle ?
24:51Actuellement, toutes les mesures qui sont prises
24:53sont des mesures globales
24:55à l'aveugle
24:57parce qu'on n'a pas les données scientifiques
24:59qui nous permettent de dire
25:01je ne dis pas qu'on n'a pas raison de les prendre.
25:03Le gouvernement ne peut pas faire autrement, il n'a pas de données.
25:05Donc il est obligé de tout fermer. Il est obligé de faire ça
25:07parce que l'épidémie est terrible.
25:09Sauf que ce qui est dommage,
25:11c'est qu'on ne se soit pas doté depuis huit mois
25:13des moyens d'avoir une analyse très fine
25:15des endroits où on s'infecte.
25:17Imaginez encore une fois qu'on arrive à montrer
25:19qu'il n'y a aucune infection dans le petit commerce.
25:21Dans ces cas-là, on ouvre le petit commerce.
25:23Et encore une fois,
25:25il faut-il l'étudier
25:27avec les données scientifiques fiables. Moi je crois
25:29que les Français sont prêts à tout entendre,
25:31à arrêter de manifester en disant
25:33il faut ouvrir, il faut ouvrir, si on arrive à leur montrer
25:35que là on s'infecte,
25:37là on ne s'infecte pas.
25:39Le jour où vous l'avez montré scientifiquement, il n'y a plus de discussion
25:41parce que les gens sont raisonnables au fond.
25:43Il y a pas mal de commentaires
25:45là-dessus, notamment également
25:47sur la question des transports en commun.
25:49C'est vrai qu'il y a encore énormément de monde dans les transports en commun.
25:51Concrètement, c'est vrai qu'on a plusieurs
25:53médecins qui ont un peu tiré la sonnette d'alarme en disant
25:55bon, il y avait le confinement qui était strict
25:57au mois de mars et qui se disent que ce n'est pas forcément
25:59suffisant, il y a encore beaucoup
26:01de gens qui vont au travail.
26:03Le télétravail n'a pas forcément été mis en place de façon aussi
26:05importante qu'en mars dernier. On parlait des écoles
26:07il y a quelques instants. Finalement, il y a des mouvements de population
26:09qui sont quand même beaucoup plus forts
26:11qu'à l'époque. Et on pourrait
26:13peut-être parler aussi de cette note de nos confrères d'Europe 1
26:15qui disait ce matin, pour Jérôme Salomon
26:17qui est le directeur général de la santé,
26:19qui, lors d'un
26:21conseil de défense, évoquait le fait que
26:23l'efficacité du
26:25reconfinement n'était pas
26:27au niveau, selon lui,
26:29la hauteur de la situation où Jérôme Salomon
26:31prédit par conséquent.
26:33On va se remettre bien.
26:35Je vais essayer de remettre le
26:37voilà.
26:39Avec le stabilisateur des fois.
26:41On est bon.
26:43On disait justement
26:45avec une inflexion de la courbe qui pourrait être plus lente
26:47avec un plateau haut et prolongé.
26:49C'est un peu ce à quoi on peut s'attendre, c'est-à-dire
26:51que l'inflexion de la courbe qu'on avait eue en mars,
26:53enfin en début avril, on parle du 8 avril,
26:55c'est-à-dire à peu près trois semaines après le confinement,
26:57ça prendrait plus de temps
26:59pour...
27:01Vous voyez, c'est là aussi tout le sujet
27:03qui est quasiment politique,
27:05même qui est politique, c'est qu'il faut que
27:07nos gouvernants soient transparents
27:09sur les données qui leur permettent de prendre des décisions.
27:11Il y a Jérôme Salomon qui fait cette
27:13déclaration que j'ignorais, vous l'apprenez.
27:15S'il a des données qui montrent
27:17ce qu'il dit, qu'il les
27:19mette sur la place publique, qu'il les discute
27:21parce que
27:23je pense qu'aussi ce qui est très gênant dans les
27:25mesures qui sont prises, c'est qu'elles sont prises
27:27en petits
27:29sénacles, dans une
27:31démocratie, en théorie, les données
27:33elles sont mises sur la place publique,
27:35on donne plusieurs hypothèses de travail
27:37et puis on
27:39en discute. Et c'est ça qui fait l'acceptabilité
27:41des mesures. Quand
27:43on vous impose un truc et on vous dit pas
27:45pourquoi, évidemment vous vous dites
27:47pourquoi je suis obligé de faire ça.
27:49Imaginez que je vous dise, voilà ce gros livre rouge là,
27:51il faut que vous la preniez pour
27:53demain matin. Vous allez me dire mais pourquoi ?
27:55Oui,
27:57si je vous explique pourquoi, vous allez vous y mettre.
27:59Mais si je vous dis non non, vous le faites, vous réfléchissez pas,
28:01vous allez rechigner et vous aurez raison.
28:03Et bien c'est pareil. En matière de confinement,
28:05si vous n'expliquez pas clairement
28:07à la population mais aussi aux décideurs
28:09économiques, aux députés,
28:11ils sont quand même élus pour ça,
28:13les données qui vous permettent de prendre des décisions,
28:15vous êtes contesté.
28:17Donc c'est un bas à bas
28:19de prise de décision. La décision
28:21elle doit être partagée. Il y a trop d'opacité,
28:23il y a un manque de transparence pour vous par rapport aux décisions
28:25qui sont prises ? Ecoutez que vous auditeurs
28:27en jugent, je vais vous donner un exemple et vous allez comprendre.
28:29Cinq minutes avant que le Président de la République
28:31parle, cinq minutes avant,
28:33personne ne savait ce qu'il allait dire.
28:35Est-ce que c'est normal que dans un pays
28:37de 67 millions d'habitants,
28:39la décision soit aussi
28:41peu partagée dans n'importe
28:43quelle organisation,
28:45que ça soit
28:47un syndicat, une association,
28:49vous êtes tous membres d'associations diverses,
28:51un parti politique
28:53pour ceux qui font de la politique,
28:55une entreprise, une PME.
28:57Dans toutes ces structures,
28:59quand il y a une décision qui bouleverse la vie des gens,
29:01elle est
29:03discutée, ses tenants et aboutissants
29:05sont discutés, les raisons
29:07pour lesquelles on va la prendre la décision
29:09et les hypothèses qu'on met sur la table,
29:11les hypothèses de décision,
29:13sont transparentes pour que
29:15les gens acceptent la décision.
29:17Et ça, cinq minutes avant,
29:19on ne sait pas si le pays va être complètement confiné,
29:21pas peu, pas beaucoup,
29:23avec des effets majeurs sur la vie quotidienne
29:25des gens. Donc moi, je crois que le vrai
29:27sujet, c'est que
29:29l'acceptabilité du confinement
29:31qui est difficile,
29:33qui est nécessaire, encore une fois, je ne critique pas
29:35l'idée qu'il ne faille pas confiner, il faut confiner.
29:37Mais l'acceptabilité
29:39dépend de la
29:41transparence qui fait
29:43qu'on prend telle ou telle mesure. Et vous me dites que Jérôme
29:45Salomon a dit ça, mais sur quelle base ?
29:47Mon Dieu, qu'il nous montre les chiffres.
29:49Moi, je suis prêt à défendre n'importe quoi,
29:51y compris des mesures très dures,
29:53si j'en suis persuadé par des
29:55données dures, scientifiques,
29:57et pas par
29:59la bonne foi et la bonne parole
30:01de tel ou tel gouvernant. C'est ça, le sujet.
30:03Parce que c'est ça aussi, c'est une question qui revient régulièrement,
30:05plutôt sous la forme de réaction, c'est sur l'acceptabilité
30:07de ces mesures. C'est vrai que lors du premier
30:09confinement, on a tous été un peu pris de sidération
30:11et ça a été appliqué dans l'ensemble.
30:13Alors là, aujourd'hui, on voit aussi que
30:15la plupart des personnes respectent les consignes,
30:17mais il y a un niveau d'acceptabilité
30:19qui n'est pas forcément le même.
30:21On a une défiance, on voit par exemple
30:23dans les commentaires, on peut
30:25lire tous les commentaires.
30:27Certains disent que finalement
30:29les hôpitaux ne sont pas si remplis que ça. Bon, on en a parlé.
30:31Certains vont dire, mais bon,
30:33pourquoi on n'a pas ouvert des lits ? Ça aurait permis peut-être de mieux
30:35gérer la situation. Ça fait depuis le mois
30:37que je le dis, mais je suis
30:39d'accord avec ce truc-là. En fait, les mesures,
30:41plus elles sont dures,
30:43les mesures, plus elles sont contraignantes,
30:45et là, honnêtement, elles le sont,
30:47plus il faut les expliquer
30:49et plus il faut mettre sur la table
30:51les différents scénarios.
30:53Et comme les gens sont plutôt raisonnables
30:55au fond, ils accepteront le scénario
30:57qui est le meilleur pour le pays
30:59et pour leur santé, y compris leur santé
31:01sanitaire, économique, etc.
31:03Et donc, avoir ça en tête,
31:05c'est que quand vous allez
31:07à l'hôpital et que vous êtes malade pour une maladie
31:09x ou y, si je vous propose
31:11un traitement extrêmement lourd
31:13qui va vous...
31:15qui va gêner votre vie,
31:17qui va avoir des impacts importants,
31:19qui sera même peut-être avec un danger mortel,
31:21vous allez me demander, expliquez-moi, est-ce qu'il y a d'autres
31:23possibilités ? Vous voyez,
31:25je passe ma vie à expliquer
31:27aux patients les hypothèses
31:29diagnostiques et les protocoles
31:31thérapeutiques, d'autant plus que la maladie
31:33est grave et que le protocole est lourd.
31:35Et bien là, c'est pareil, c'est ça qu'il faut faire.
31:37Il faut t'expliquer au pays.
31:39Il faut expliquer
31:41pourquoi on ferme les commerces
31:43et pourquoi on en ouvre certains. Il y a sûrement
31:45des éléments scientifiques.
31:47Moi, je crois qu'on n'en a pas autant que ça,
31:49il nous manque de la matière scientifique.
31:51Mais oui, il y a un déficit d'explications.
31:53D'ailleurs, on a eu une crise logistique, il nous a manqué plein de trucs.
31:55Il nous a manqué 2-3 bricoles encore.
31:57Ils manquent quoi aujourd'hui ? Les vaccins contre la grippe.
31:59Allez à la pharmacie du coin,
32:01faites le test. Même si vous ne voulez pas vous faire vacciner,
32:03vous allez à la pharmacie du coin, vous dites,
32:05j'aimerais un test contre la grippe. Vous allez voir si vous arrivez à en avoir.
32:07Une
32:09crise d'organisation. On a vu
32:11les ordres, les contre-ordres, les chefs,
32:13les petits chefs, c'était une sorte de chaos.
32:15Vous avez vu au moment des tests,
32:17il y a encore deux mois, quand vous vous faisiez tester
32:19dans une pharmacie, il fallait attendre je ne sais pas combien d'heures
32:21parfois, et puis combien de jours
32:23pour avoir le résultat.
32:25Une crise d'organisation et de commandement.
32:27Maintenant, ma crainte,
32:29c'est la crise de désobéissance.
32:31Parce que si les gens n'ont plus confiance,
32:33s'ils se disent au fond, moi, on m'applique
32:35des règles, mais on ne m'explique pas pourquoi,
32:37il y a un moment où les gens
32:39vont dire, je n'obéis plus.
32:41C'est ça le danger.
32:43Ce n'est pas
32:45parce que les gens demandent des explications qu'ils ne veulent
32:47pas obéir. C'est la transparence,
32:49clarté qu'il faut. Je pense que
32:51plus la situation est dure, plus
32:53vous devez expliquer.
32:55C'est qu'en expliquant, vous obtenez
32:57l'adhésion.
32:59Vous avez fait de l'histoire,
33:01vous vous souvenez peut-être de cette période d'histoire
33:03où on a Bonaparte sur le pont d'Arcole qui prend
33:05un drapeau et qui franchit, sous la mitraille
33:07des Autrichiens, le pont d'Arcole.
33:09Il est suivi par ses troupes. Pourquoi ? Parce que les gens ont confiance.
33:11Bonaparte qui a pris
33:13le drapeau. Si on n'a pas confiance dans le type qui
33:15se précipite sur le pont et qui prend le drapeau, on reste derrière,
33:17on reste planqué. Et c'est ça le risque.
33:19C'est cette rupture de confiance, parce que
33:21les gens vont se dire, moi, je ne comprends plus ce qui se passe,
33:23donc je ne suis plus.
33:25Attention, attention.
33:27Parce que le pire, c'est que la plupart des mesures
33:29qui sont prises sont plutôt bonnes.
33:31Ils ont eu raison de confiner, on ne pouvait pas faire à trop de monde.
33:33Mais plus vous allez être durs,
33:35plus il va falloir expliquer
33:37sur quelle base scientifique vous le faites,
33:39parce que sinon, les gens
33:41diront, moi, je n'y crois plus.
33:43Question dans les commentaires qui vient par rapport au virus de la grippe, justement.
33:45Parce que c'est vrai qu'on parle
33:47beaucoup de cette saturation des services d'urgence
33:49avec le Covid-19, mais c'est vrai que les autres années,
33:51il y a aussi des difficultés dans les hôpitaux
33:53qui sont souvent surchargées.
33:55On en parle moins dans l'actualité, mais
33:57le virus de la grippe est en partie responsable,
33:59on peut le dire à ce moment-là. Là, on en est où
34:01aujourd'hui au niveau de la grippe ? Est-ce qu'on a
34:03une incidence ? Est-ce que ça
34:05commence à bouger sur ce virus-ci ?
34:07Chez les adultes et les enfants, c'est un peu différent.
34:09Chaque année, les hôpitaux sont submergés
34:11par la grippe, pour les adultes,
34:13et par la diarrhée et par
34:15les bronchiolites chez les enfants.
34:17Sur la grippe, l'épidémie,
34:19elle ne submerge rarement les hôpitaux
34:21avant décembre, voire janvier.
34:23Donc les épidémies de grippe des années
34:25précédentes, c'était fin décembre,
34:27ça a même commencé fin janvier
34:29pour une certaine année. Donc là, c'est trop tôt.
34:31Oui, probablement. C'est pour ça qu'il faut se faire vacciner
34:33maintenant. Et c'est pour ça que ça serait
34:35bien que tout le monde, tous ceux qui peuvent, puissent
34:37avoir un vaccin. Or,
34:39on a quand même l'impression
34:41qu'il n'y a pas de vaccin pour tout le monde.
34:43Une question qui arrive aussi régulièrement, d'Emrick dans les commentaires,
34:45qui nous dit, mais on va rester enfermés jusqu'à quand ? C'est vrai que pour l'instant,
34:47ce confinement est annoncé
34:49jusqu'au 1er décembre, mais on entend déjà certaines voix
34:51qui nous disent que ça devra durer plus longtemps.
34:53Là aussi, je ne peux pas vous répondre
34:55avant 10 jours. Dans 10 jours, je vous dirai
34:57si la courbe s'infléchit.
34:59Si elle ne s'infléchit pas, il faudra
35:01rester confinés. Mais même si elle
35:03s'infléchit, c'est suffisant ?
35:05C'est vrai qu'on parle aujourd'hui du taux
35:07d'occupation dans les services de réanimation qui
35:09s'approche des 100%. Est-ce qu'il faut
35:11arriver à un taux d'occupation,
35:13un pourcentage,
35:15pour se dire, c'est bon, on est à 30, 40%,
35:17on peut rouvrir ? Vous avez raison, ça ne peut pas
35:19être le lendemain de la décrue.
35:21Il va falloir que la décrue soit
35:23significative, prolongée, qu'on ne soit pas
35:25dans un truc qui fasse une montagne russe
35:27et qu'on ait
35:29la capacité de réopérer
35:31et retraiter ceux qui n'ont pas
35:33le Covid. Parce que vous comprenez bien que
35:35plus la maladie augmente, plus
35:37les lits se remplissent, moins,
35:39c'est ce qu'on disait au début, les autres patients
35:41qui n'ont pas le Covid sont soignés. Et ça,
35:43ça ne peut pas durer longtemps.
35:45Si on parle franchement, le 1er décembre, ça a l'air un peu...
35:47On ne va pas le payer. C'est juste, non ?
35:49J'ai envie de dire oui,
35:51je ne sais pas ce que ça veut dire.
35:53Après, il y aura cette stratégie de déconfinement,
35:55c'est vrai que c'était un gros débat,
35:57certains disent que ça a été réussi, d'autres disent que ça a été raté.
35:59Comment on va réussir
36:01à aborder ces semaines ensuite ? C'est vrai qu'on a les fêtes de fin
36:03d'année, où justement, on en parlait avant
36:05le direct, on va les rencontrer,
36:07parfois ses parents, ses grands-parents vont se retrouver autour de la table
36:09familiale, c'est un moment propice aux
36:11contaminations, on l'a compris.
36:13Comment on peut gérer cette sortie
36:15de confinement ? Il faut avoir
36:17un coup d'avance. En fait, c'est ça le sujet.
36:19On a l'impression qu'on n'a que des coups de retard
36:21et qu'on court après le virus.
36:23Il va falloir qu'on change le fusil
36:25d'Apolle. Désormais,
36:27on pense déjà à la situation d'après-demain.
36:29Parce que si vous ne pensez qu'à la situation d'aujourd'hui,
36:31vous êtes toujours en retard. C'est quoi ?
36:33Il faut préparer le déconfinement dès maintenant.
36:35Alors même que ça continue à aggraver,
36:37il faut techniquement préparer
36:39le déconfinement. Il faut enfin
36:41construire des hôtels dans lesquels on va pouvoir
36:43mettre les positifs
36:45pour qu'ils puissent s'isoler
36:47sans infecter leur environnement. Il faut les ouvrir
36:49les hôtels. Bon Dieu, ça fait depuis le mois de mars qu'on dit
36:51qu'on va le faire, on ne le fait pas.
36:53Il faut de la logistique. On a des gens qui vivent tout seuls
36:55chez eux, donc ils peuvent s'isoler chez eux.
36:57Une fois qu'on vous dit, isolez-vous
36:59chez vous si vous êtes tout seuls,
37:01comment vous faites pour aller acheter votre baguette de pain ?
37:03Il faut une logistique qui soit
37:05organisée pour aider les gens à rester
37:07chez eux, confinés, durant sept jours.
37:09Donc déjà, l'isolation.
37:11Ensuite, il va falloir... Isoler
37:13les hôtels, etc. Il y a un problème
37:15au niveau de la politique d'isolement des malades ? On ne l'a jamais fait.
37:17Quand vous êtes positif,
37:19je suis votre médecin,
37:21je vous dis qu'il faut que vous vous isoliez.
37:23Comment vous pouvez faire en pratique quotidienne ?
37:25Tout le monde connaît cette situation. Vous rentrez chez vous.
37:27Si vous êtes tout seul,
37:29vous vous isolez tout seul.
37:31C'est difficile,
37:33mais là aussi, il faut que je vous organise
37:35les courses, parce que vous ne pouvez pas aller chez le boulanger
37:37et puis si vous avez votre famille,
37:39vous infectez toute votre famille.
37:41Il n'y a jamais eu de vraie politique d'isolement.
37:43Donc ça, il faut le mettre en place.
37:45Non pas à la rendre obligatoire,
37:47parce que moi, je pense qu'on n'est pas un État policier,
37:49mais si vous expliquez
37:51aux gens raisonnablement qu'il faut qu'ils s'isolent
37:53pendant sept jours volontairement dans un hôtel
37:55que vous lui fournissez,
37:57qui est organisé, qui n'est pas à chercher,
37:59que ce ne soit pas compliqué comme les tests étaient compliqués
38:01au mois de septembre, ça va marcher.
38:03Donc, politique d'isolement, une politique de test massif.
38:05Il faut tester massivement la population.
38:07Je vous donne un exemple.
38:09On dit que
38:11les EHPAD ont été ouvertes et que de nouveau,
38:13vous pouvez aller visiter votre père ou votre grand-père
38:15qui est dans l'EHPAD.
38:17C'est vrai, c'est pas vrai.
38:19Parce qu'il y a beaucoup d'EHPAD qui, certes,
38:21vous laissent aller visiter votre père ou votre grand-père,
38:23mais avec des conditions tellement drastiques
38:25que c'est compliqué.
38:27Il faut que vous preniez rendez-vous,
38:29vous êtes tout seul, pas deux personnes en même temps,
38:31etc.
38:33Il faut que vous ayez l'intelligence de mettre en place
38:35un système de test rapide où j'arrive à l'EHPAD,
38:37je me fais tester, test rapide.
38:39Au bout de 10 minutes,
38:41j'ai le résultat, je suis né négatif ou je suis positif.
38:43Si je suis négatif, je peux monter voir mon père
38:45et mon grand-père.
38:47Cette politique active de test,
38:49elle permettrait de desserrer aussi
38:51le confinement
38:53et de resserrer le lien social
38:55parce qu'on a encore des...
38:57Je pense à tous les gens qui vont être seuls
38:59pendant les fêtes dans les EHPAD.
39:01On ne peut pas les abandonner.
39:03Si on n'a pas une politique active de test
39:05au moment du confinement,
39:07on n'y arrivera pas.
39:09C'est pareil aussi sur les lits de réanimation.
39:11Il va falloir qu'on commence à ouvrir des nouveaux lits de réanimation
39:13parce que tous les lits qu'on vous dit qu'on ouvre,
39:15vous avez bien compris, ce ne sont pas des nouveaux lits.
39:17C'est quoi, c'est de la bricole ?
39:19Non, ce n'est pas de la bricole.
39:21C'est péjoratif de dire ça.
39:23Mais ce ne sont que des lits
39:25qui sont habituellement utilisés par autre chose
39:27et cette autre chose, on ne le fait plus
39:29dans les lits de réanimation.
39:31Il va falloir qu'on ouvre de vrais nouveaux.
39:33Au mois de mars, il y avait 5000 lits de réanimation
39:35ou 5500 en France.
39:37Au mois d'octobre, il y en a 5000 ou 5500.
39:39Ce n'est pas normal.
39:41Dès le confinement, si on veut le préparer,
39:43il faut qu'on augmente nos capacités hospitalières.
39:45Ça, ça se travaille.
39:47Chaque fois, on va vous dire que c'est difficile.
39:49Ce qu'on demande à un homme politique,
39:51ce n'est pas de gérer le quotidien.
39:53L'administration, en général, le fait très bien.
39:55Un homme politique, c'est là
39:57le droit du caractère et de prendre des décisions
39:59que d'autres ne sauraient pas prendre.
40:01C'est pour ça qu'on paye des hommes politiques
40:03et qu'on les élit.
40:05Je pense que nous devrions réfléchir
40:07dans un cadre qui n'est pas le cadre habituel.
40:09Quand vous réfléchissez dans un cadre habituel,
40:11vous avez des moyens qui sont réduits,
40:13vous n'y arrivez pas.
40:15Il faut penser différemment.
40:17C'est à cette condition qu'on aura un déconfinement réussi.
40:19Si on loupe le déconfinement qui aura lieu
40:21dans 15 jours ou un mois,
40:23qu'est-ce qu'il va se passer ?
40:25On ne saura pas trois mois plus tard.
40:27On ne va s'en sortir quand dans cette affaire.
40:29Il faut penser différemment.
40:31Encore quelques questions.
40:33On a la question sur les tests antigéniques
40:35qui est un peu une nouveauté.
40:37Aujourd'hui, on a le fameux test PCR
40:39qui ne fait pas mal,
40:41mais on va vous chercher au fond du nez
40:43pour voir si vous avez le virus ou non
40:45et si vous avez les résultats un peu plus tard.
40:47Là, c'est un test antigénique qui est beaucoup plus rapide,
40:49mais sa fiabilité aussi.
40:51Est-ce qu'on a la même fiabilité qu'un test PCR ?
40:53Parce que des fois, on a la crainte d'infos positifs.
40:55Comment on peut...
40:57La PCR, on va chercher l'ARN du virus.
40:59C'est le matériel génétique.
41:01C'est un virus ARN.
41:03Il faut aller chercher au fond de votre narine
41:05un peu profondément, ça c'est sûr.
41:07Ce n'est pas très agréable, mais surtout ça met un peu de temps.
41:09Et puis ça coûte cher.
41:11Le test antigénique,
41:13en fait, il ne fait pas ça.
41:15Il va chercher un antigène
41:17qui est une sorte de, comment dirais-je,
41:19de reconnaissance
41:21du virus.
41:23Il est un peu moins performant.
41:25Il faut aussi aller le chercher dans le nez.
41:27On pourrait imaginer aller le chercher
41:29au fond de la gorge, voire dans la salive.
41:31Ce n'est pas tout à fait au point,
41:33mais à mon avis, il faut accélérer des tests
41:35qui aillent jusqu'à l'autotest.
41:37C'est-à-dire qu'on met au point des tests
41:39où on peut s'autotester soi-même
41:41avec de la salive qu'on récupérait en crachant.
41:43Il y a déjà des tests fiables comme ça,
41:45qui peuvent permettre ça ?
41:47Il y a des trucs qui se développent.
41:49On n'est pas rapide en France pour développer les tests.
41:51On n'est pas rapide pour développer les tests rapides.
41:53Je crois qu'aux Etats-Unis,
41:55sous toute réserve,
41:57je crois que le chiffre, la date est vraie,
41:59je crois que le premier test antigénique
42:01dont on parle a dû être autorisé
42:03aux alentours du 21 mai.
42:05Donc on est en retard sur les antigéniques en France ?
42:07Non, je pense qu'effectivement,
42:09on a beaucoup d'efforts à faire
42:11et l'idéal, ce serait de multiplier les tests.
42:13Il vaut mieux 1 000 tests un peu imparfaits,
42:15mais ils ne sont pas aussi imparfaits que ça en réalité,
42:17plutôt que 10 tests
42:19soi-disant parfaits.
42:21Vous voyez, c'est ça le sujet.
42:23En fait, notre problème, c'est le testing de masse.
42:25La Slovaquie, je crois,
42:27le week-end dernier, a testé 80% de sa population.
42:29J'ai eu
42:31un contact par quelqu'un
42:33qui travaille dans un hôpital chinois.
42:35Ils me disent qu'ils testent un antigénique
42:37tous les jours,
42:39tous les gens qui viennent travailler à l'hôpital.
42:41Vous êtes positif, vous ne rentrez pas dans l'hôpital.
42:43Ils testent tous les jours
42:45tous les visiteurs qui viennent voir des malades.
42:47Vous allez voir votre mère
42:49qui est hospitalisée parce qu'elle a fait
42:51une gastrite,
42:53une pancréatite, pour une autre raison.
42:55Et bien, votre mère, vous ne rentrez pas
42:57dans la chambre si vous n'avez pas un test négatif.
42:59Mais ça, on vous le fait à l'entrée de l'hôpital. Nous, on ne fait rien.
43:01On ne teste pas. Nous, on est aveugle. On est somnambule.
43:03On est somnambule. Ça, ce n'est pas bien d'être somnambule.
43:05Parce que de temps en temps, on se calme.
43:07Il y a la question qui revient souvent
43:09sur, on va dire, deux dans une, l'humilité
43:11et la saisonnalité. La saisonnalité,
43:13justement, sur le fait qu'on se dit que, comme on est dans une période
43:15automnale, hivernale, est-ce que, justement, c'est plus
43:17propice à la circulation du virus ?
43:19Ou est-ce que c'est parce que, tout simplement, on est chez nous
43:21et qu'on sait qu'en lieu clos, on se contamine
43:23plus facilement ? Et sur l'humilité
43:25aussi, justement. L'humilité, vous me disiez
43:27quand on a contracté le
43:29Covid, est-ce qu'on est, ceux qui l'ont eu
43:31en mars, avril, mai, est-ce qu'aujourd'hui, peuvent se dire
43:33« je suis tranquille ». Ah oui, sur l'humilité.
43:35Sur les conditions extérieures, il est sûr
43:37que le fait qu'il fasse
43:39froid et qu'on s'enferme chez nous,
43:43c'est propice au développement
43:45d'infections et de contagions
43:47à l'intérieur du cercle clos.
43:49Donc, très clairement, ce n'est pas une très bonne nouvelle
43:51qu'il commence à faire froid et qu'on s'enferme chez nous.
43:53Ça, c'est sûr. C'est pour ça que la question du port
43:55du masque au domicile...
43:57Et c'est la raison qu'on soit enfermé chez nous ou c'est
43:59le fait que le corps soit plus propice à recevoir
44:01le virus ? Alors, je ne sais pas répondre à votre
44:03deuxième question. En revanche, je suis certain
44:05qu'il y a un facteur lié
44:07au fait que vous êtes chez vous
44:09plus souvent à l'intérieur,
44:11à la fenêtre fermée qu'au mois d'août
44:13quand vous étiez dehors. Évidemment, le virus
44:15circule et dehors,
44:17il y a moins de risques de s'infecter
44:19dehors que dedans. Donc, ça, c'est un sujet.
44:21Maintenant, sur l'immunité, votre question
44:23c'est si je l'ai eu une fois, est-ce que je peux l'avoir une deuxième fois ?
44:27D'abord, dans la littérature scientifique
44:29mondiale, il y a quelques cas
44:31qui sont certains de gens
44:33qui ont été réinfectés, mais très peu.
44:35Donc, ça ne semble vraiment pas
44:37être la règle. Deuxièmement,
44:39il y a
44:41un travail qui a été publié il y a
44:43deux semaines, je crois, assez intéressant,
44:45non pas avec le coronavirus
44:47COVID-19, mais avec
44:49les 4 petits, on dit les 4 petits,
44:51les 4 coronavirus qui sont
44:53responsables tous les ans, qui circulent,
44:55et qui tous les ans sont responsables, on va dire, de
44:5720% des coups de froid,
44:59ce que j'appelle le rhume, j'ai eu un rhume.
45:01Dans 20% des cas, c'était un coronavirus.
45:03Et ils ont étudié toute une
45:05population, parce qu'il faut du recul pour
45:07voir si on est immunisé longtemps. Or, le virus,
45:09le COVID-19, il est récent.
45:11L'avantage de ces 4 petits corps d'un virus,
45:13c'est qu'ils existent depuis longtemps.
45:15Le travail publié montre que
45:17manifestement,
45:19on a une immunité qui doit tenir
45:219 à 12 mois. C'est-à-dire qu'en fait,
45:23on se réinfecte au bout de 12 mois.
45:25Donc, oui, il y a une immunité
45:27qui est probablement
45:29de plusieurs bois. Encore une fois, on parle bien
45:31des autres corps d'un virus, pas de la COVID-19.
45:33Donc, on n'est pas sûr de se dire,
45:35je l'ai eu en mars, c'est d'être tranquille pour tout l'hiver.
45:37Enfin, l'automne-hiver.
45:39Alors, on n'a pas de certitude, parce qu'on n'a pas de recul.
45:41C'est toujours pareil.
45:43On n'a pas de test aussi à l'époque pour savoir des fois des gens qui avaient le COVID ou pas.
45:45Aussi. Enfin, on pourrait déjà prendre
45:47tous ceux qui ont été testés PCR
45:49en mars, mais on n'a pas suffisamment
45:51de recul pour répondre à cette question.
45:53Ce ne sont que des hypothèses. Et parmi des hypothèses,
45:55si on fait le parallèle avec
45:57les 4 coronavirus dont je vous ai parlé,
45:59on aurait une immunité d'environ un an.
46:01Est-ce qu'on garde
46:03des anticorps ? Parce que vous savez,
46:05quand on est infecté avec un virus,
46:07une bactérie, on développe ensuite des anticorps.
46:09Est-ce qu'on garde des anticorps ?
46:11Il y a les Islandais
46:13qui ont fait des mesures répétées chez les malades
46:15pendant plusieurs mois.
46:17Et eux, je crois qu'ils ont un recul de 4 ou 5 mois.
46:19Et ils disent qu'on garde des anticorps
46:21au moins 4 ou 5 mois.
46:23Ils n'ont pas assez de recul
46:25pour savoir si on les garde au 6e, au 7e, au 8e mois.
46:27Mais déjà, on a cette idée qu'on garde
46:29des anticorps plusieurs mois, ce qui n'était pas évident.
46:31Il y a plusieurs mois, on ne savait pas
46:33si on gardait des anticorps longtemps.
46:35Et enfin, il y a probablement
46:37une immunité qu'on appelle l'immunité cellulaire,
46:39qui est un 2e type
46:41d'immunité.
46:43Quand on a une bactérie ou un virus qui nous infecte,
46:45on développe des anticorps.
46:47C'est ce qu'on appelle l'immunité humorale et qu'on peut tester.
46:49Et on développe
46:51une capacité...
46:53Il y a une immunité cellulaire de certaines cellules
46:55qui acquiert la capacité d'être des combattants
46:57pour tuer
46:59le virus ou la bactérie
47:01si elle réapparaît dans votre corps.
47:03Cette immunité cellulaire est plus compliquée
47:05à évaluer
47:07parce qu'en technique
47:09de routine, de biologie,
47:11de laboratoire, on ne la mesure pas comme ça facilement.
47:13Mais donc, il y a plusieurs
47:15armes que le corps a à sa disposition pour avoir
47:17de l'immunité. Aujourd'hui, on a
47:19plutôt tendance à penser qu'on a
47:21une immunité qui dure, on va dire,
47:23peut-être 9 ou 12 mois.
47:25Mais ce ne sont que des hypothèses, il faut être super prudent
47:27encore une fois.
47:29On va essayer de prendre encore quelques petites questions dans les commentaires.
47:31Il y en a beaucoup aujourd'hui de questions dans les commentaires.
47:33On a notamment Sabrina qui nous dit,
47:35et Ludivine, par rapport à la Chine,
47:37c'est vrai qu'on voit qu'en Asie,
47:39là où, justement, il semble que le virus
47:41est apparu en premier,
47:43aujourd'hui, un an plus tard,
47:45on voit qu'à Wuhan, tout le monde revit comme avant,
47:47les boîtes de nuit sont ouvertes, on a même vu
47:49des soirées impressionnantes
47:51durant l'été, et puis finalement, là-bas, en tout cas,
47:53de ce qu'on voit, il ne se passe pas grand-chose.
47:55On a aussi à s'en débarrasser, si oui, que non.
47:57Alors, moi, je ne suis pas un spécialiste épidémiologique,
47:59toutefois, il y a peut-être deux remarques
48:01qu'il faut avoir en tête, parce que je me suis posé la même question,
48:03c'est qu'ils ont eu un confinement
48:05dur beaucoup plus long que nous,
48:07donc peut-être qu'ils ont attendu
48:09que la courbe rebaisse beaucoup plus
48:11que nous,
48:13voilà, respectivement. Est-ce qu'on a déconfiné
48:15pas trop tôt ?
48:17C'est une hypothèse, mais je
48:19ne vous signe pas en bas de la page que c'est ça.
48:21La deuxième hypothèse, alors là, qui n'est pas une hypothèse,
48:23ce qu'on l'a vu, c'est que les Chinois,
48:25dès qu'il y a un cas, deux cas,
48:27trois cas qui apparaissent, d'emblée,
48:29ils ont des mesures extrêmement dures.
48:31C'est-à-dire qu'ils vont tester
48:33plein, plein, plein, plein de monde.
48:35Vous avez 10 cas quelque part, vous avez 10 000 tests
48:37qui sont faits. Vous identifiez tout de suite
48:39d'où ça vient, etc., etc.
48:41Donc, ils ont une attitude de prévention
48:43et de traitement
48:45initial, de dépistage
48:47des foyers qui reviennent,
48:49très, très agressive,
48:51et de la surveillance médicale du terme.
48:53Et c'est probablement ça qui nous manque.
48:55Vous vous souvenez peut-être qu'à l'époque du mois de mars,
48:57avril, quand on a quand même commencé
48:59à déconfiner, il y a le professeur
49:01Delfraissy, qui est un grand scientifique.
49:03C'est le patron du comité scientifique.
49:05C'est le scientifique qui conseille au gouvernement et qui fait partie de ces fameux
49:07conseils de défense qu'il a eu chaque semaine.
49:09Delfraissy, c'est vraiment un homme de qualité. Moi, je le connais.
49:11Il est beaucoup critiqué parce que
49:13dans une crise, on critique tout le monde
49:15d'une manière un peu absurde, mais c'est vraiment quelqu'un de bien.
49:17Delfraissy disait,
49:19je crois qu'il disait la chose suivante,
49:21il me faut 20 ou 30 000 personnes,
49:23une armée de 20 000 ou 30 000
49:25personnes, ce qui est considérable, pour aller faire
49:27des enquêtes de terrain et traquer
49:29les virus qui réapparaissent
49:31pour qu'on puisse circonscrire les foyers d'infection.
49:33C'est probablement ça
49:35qui nous a manqué parce que je pense qu'il n'y a pas eu ces 20 000
49:37ou 30 000. Je ne sais pas où ils sont.
49:39À mon avis, ils n'existent pas.
49:41C'est des gens qui font l'enquête sur le terrain, qui vont aller...
49:43Et qui vous disent, monsieur Buzine, je suis désolé,
49:45vous n'êtes qu'à contact.
49:47Vous n'êtes qu'à contact, donc
49:49vous vous isolez 7 jours. Et on revient
49:51à ce que je vous disais tout à l'heure, on n'a pas de stratégie d'isolement.
49:53Donc je pense que ce qu'ils ont eu
49:55à la différence de nous, ils ont eu des stratégies
49:57d'isolement. Ils ont eu des stratégies
49:59de tests massifs
50:01mais ordonnés.
50:03Alors que nous, on a eu une stratégie d'abord de tests
50:05pas massifs, puis massifs mais désordonnés.
50:07Et c'est ça qui a fait
50:09toute la différence. Et ça, il faut
50:11qu'on apprenne de nos erreurs.
50:13Enfin, il n'est pas trop tard pour apprendre.
50:15Si on se loupe sur le déconfinement,
50:17on repartira dans quelques mois
50:19par un nouveau confinement. Et ça, ce n'est
50:21évidemment pas tenable.
50:23Justement, au nouveau confinement, on parlait
50:25justement sur le fait qu'on ne sait pas
50:27quand ça va terminer, que la crainte ça dure un peu plus longtemps,
50:29c'est ce qu'on évoquait tout à l'heure. Est-ce que c'est
50:31le risque de ce qu'on appelle le stop-and-go ?
50:33C'est-à-dire le fait que
50:35on déconfine et puis en fait
50:37ça remonte et puis début janvier, on repart
50:39ou courant février sur un nouveau confinement ?
50:41C'est une crainte ? Mais c'est ma crainte
50:43parce que si on déconfine
50:45aussi bêtement qu'on a déconfiné
50:47au mois d'avril,
50:49au mois de mai, pardon, on a déconfiné le 11 mai,
50:51si à la fin de ce
50:53confinement-là, on déconfine aussi bêtement,
50:55c'est-à-dire d'une manière aussi impréparée
50:57qu'on l'a fait au mois de mai,
50:59forcément, on aura de nouveau un troisième
51:01confinement. Et c'est ça qui est inacceptable.
51:03Il faut que
51:05nous sachions tirer des leçons de nos erreurs.
51:07On a fait des erreurs.
51:09Voilà, c'est fait. On ne va pas
51:11se lamenter et pleurer sur nos erreurs et nous donner
51:13des coups de fouet en disant, ah, on a fait des erreurs, c'est épouvantable.
51:15Donc, tirons des leçons
51:17et je vous dis, une stratégie d'isolement,
51:19une stratégie de test intelligent, massif,
51:21adapté, vous arrivez
51:23à votre boulot. Tous les matins,
51:25je vous teste.
51:27Si vous êtes positif, vous rentrez chez vous.
51:29Le test antigénique en 15 minutes, par exemple.
51:31Vous êtes négatif, vous entrez,
51:33vous travaillez. Aujourd'hui,
51:35vous arrivez au boulot et puis
51:37trois jours plus tard, vous dites, ah zut, j'étais infecté,
51:39donc toute l'entreprise est à contact.
51:41C'est un truc
51:43d'amateur. On n'a pas
51:45pris la mesure de la nécessité
51:47d'être extrêmement organisé
51:49avec une logistique derrière.
51:51C'est ça qui est fatigant
51:53parce qu'en fait, il suffit de regarder, par exemple,
51:55ce que les Chinois ou d'autres ont fait.
51:57Je ne dis pas qu'on serait capable d'accepter
51:59les mesures extrêmement contraignantes que les Chinois
52:01ont eues entre nous.
52:03Pas pouvoir entrer dans
52:05nos EHPAD, pas pouvoir aller sortir
52:07à un kilomètre de chez nous,
52:09pas pouvoir faire plus d'une heure de sport par jour,
52:11pas pouvoir ça, pas pouvoir ci,
52:13c'est quand même de la contrainte.
52:15Je pense qu'il faut qu'on ait l'intelligence
52:17d'être humble.
52:18Question du masque, pour les plus petits, 6 ans,
52:20on se dit que c'est quand même très dur à porter un masque toute la journée,
52:22qu'on pourrait justement en faire une mauvaise utilisation
52:24parce qu'on va le toucher, on va toucher la surface,
52:26tout ce qu'il ne faut pas faire, en fait.
52:28Moi, je touche, vous voyez, il n'arrête pas de baisser.
52:30Une fois que j'ai fait ça, je me lave les mains.
52:32Pour les plus petits, c'est plus compliqué.
52:34Le port du masque à 6 ans, aujourd'hui,
52:36c'est vrai que c'est parfois critiqué, même parfois par certains parents
52:38qui disent que c'est très contraignant pour un petit.
52:40C'est très contraignant, ils ont raison, mais ce sont les recommandations
52:42de l'OMS. L'OMS dit
52:44masque pas nécessaire au-dessous de 11 ans,
52:46sauf quand le virus circule
52:48beaucoup dans une population,
52:50et il faut le faire à 6 ans, et c'est ce que nous faisons,
52:52et je pense que le gouvernement a eu raison.
52:54Les lits dans les hôpitaux, ils sont où, nous dit Abel ?
52:56Les lits, ils sont
52:58les lits habituels, sauf que
53:00moi, la réanimation ici
53:02est full et pleine de patients
53:04Covid, réanimation médicale,
53:06qu'est-ce qu'on fait ? On prend
53:08maintenant, par exemple, des lits de réanimation
53:10chirurgicales, qui sont des lits qu'on
53:12utilise pour des patients qui se font opérer
53:14de pathologies tout-ci de grec, un accident de la route,
53:16ce que vous voulez, et on a besoin
53:18parfois de lits de réanimation pour ces patients-là,
53:20après leur intervention, leur chirurgie.
53:22Du coup, c'est ces lits-là qu'on prend et qu'on utilise
53:24pour le Covid. En fait, on n'augmente pas
53:26le stock de lits, on fait que prendre des lits
53:28et les attribuer plus au Covid
53:30qu'à d'autres patients, c'est ça le sujet.
53:32Peut-être cette dernière question, quel conseil on peut
53:34donner ? Alors, on aura peut-être l'occasion d'en parler d'ici
53:36les fêtes de fin d'année, mais justement, on en parlait
53:38avant ce live, de se dire, voilà, on va probablement
53:40rencontrer des personnes plus âgées, c'est quoi
53:42les recommandations à faire avant d'y aller ? Est-ce qu'il faut
53:44faire un test ? Est-ce qu'il... un test PCR ?
53:46Pour voir les anticorps ?
53:48Comment... voilà, les... bon, on connaît
53:50les gestes barrières, mais qu'est-ce qu'il faut faire exactement ?
53:52Ce serait quoi un peu le principe de se dire,
53:54voilà, je vais rencontrer des personnes qui sont âgées ou des
53:56personnes qui ont des comorbidités, donc potentiellement
53:58risquent de faire une forme grave, que faire ?
54:00Plus que jamais, il faut faire attention, plus que jamais,
54:02il faut vous laver les mains, plus que jamais, vous garder
54:04votre masque, y compris
54:06chez votre grand-mère,
54:08à son domicile,
54:10euh, voilà.
54:12Ah bah, c'est mieux, évidemment,
54:14sachant que si vous vous testez, c'est une photographie
54:16au moment où vous faites le test.
54:1848 heures plus tard, vous avez pu vous infecter si vous étiez
54:20négatif. C'est mieux de le savoir, bien sûr.
54:22Donc, c'est mieux de le faire.
54:24Oui, mais quand vous êtes face à votre grand-mère,
54:26vous mettez quand même un masque. Et puis, vous savez, le masque,
54:28ça permet aussi d'éviter que vous donniez
54:30à votre grand-mère la grippe si elle n'est pas vaccinée, etc.
54:32Puis faites vacciner votre grand-mère.
54:34Essayez de vous faire vacciner vous-même,
54:36parce que le fait que vous n'attrapiez pas
54:38la grippe quand vous avez 25 ans,
54:40bah c'est au moins un virus que vous ne donneriez pas
54:42à votre grand-mère. Donc vous diminuez le risque.
54:44C'est pour ça qu'il faut massivement vacciner la population
54:46contre la grippe. Donc on pourrait espérer passer Noël en famille ?
54:48Je ne sais pas.
54:50Je ne suis pas de vote. Ouais, c'est...
54:52Est-ce qu'il y a un risque que ce Noël soit différent des autres ?
54:54Qu'il soit différent, c'est une certitude.
54:56Dans 10 jours,
54:58on va voir si la courbe s'aplatit
55:00et diminue.
55:02La question après, ça va être à quelle vitesse elle baisse.
55:04Si elle baisse très lentement,
55:06malheureusement, nous serons encore confinés à Noël.
55:08Si elle baisse très vite,
55:10on peut espérer, quelques jours avant Noël,
55:12qu'il y ait un relâchement du confinement.
55:14Mais attention, de toute façon, Noël,
55:16ça sera avec le masque.
55:18Très bien. Enfin, très bien.
55:20C'était un peu particulier.
55:22On espère en tout cas que les fêtes de fin d'année pourront se passer du mieux possible.
55:24On n'est pas encore là.
55:26Il y a encore 2 mois d'ici là.
55:28On vous remercie en tout cas, Philippe Julien, d'avoir répondu à nos questions.
55:30Beaucoup de questions aujourd'hui.
55:32Vous étiez très nombreux sur ce live. Donc on vous remercie.
55:34On a essayé de prendre les principales,
55:36dont certaines qui sont revenues plusieurs fois dans ce live,
55:38qu'on a traitées aussi au début de ce live. Tout ça pour vous dire,
55:40comme d'habitude, vous avez le replay de ce Facebook Live.
55:42C'est-à-dire que là, dans un instant,
55:44je vais appuyer sur le bouton Terminé. Vous réactuisez la page
55:46et vous avez ce live qui vous permet de revoir
55:48toutes les thématiques qu'on a abordées durant ce direct.
55:50Et on en a abordé pas mal.
55:52Vous abonnez également à MyBrute.
55:54On va vous mettre le lien dans les commentaires.
55:56C'est la newsletter de Brute qui arrive tous les jours gratuitement
55:58sur votre boîte mail avec des interviews,
56:00des résumés de tout ce qu'on fait à la rédaction
56:02sur la crise sanitaire, mais pas que, sur le social,
56:04sur l'écologie, sur tout ce qui fait
56:06un peu notre société au quotidien.
56:08C'est gratuit. Vous avez juste à mettre votre adresse mail.
56:10On vous en envoie juste un par jour.
56:12C'est gratuit. C'est très bien.
56:14Merci à tous. Philippe Juvin regarde MyBrute
56:16qui arrive tous les jours sur votre boîte mail.
56:18On vous mettra le lien dans les commentaires
56:20et ça vous permet aussi de venir vers vous,
56:22vous informer si vous n'êtes pas toujours présents sur les réseaux sociaux
56:24où nous sommes présents. On vient vous informer
56:26directement à vous. On vous souhaite
56:28à tous une très très bonne journée.
56:30On se retrouvera très vite sur Brute et on vous remercie encore
56:32Philippe Juvin pour avoir accordé ce temps
56:34pour ce Facebook Live. À bientôt.
56:36Très bonne journée à tous et à très bientôt sur Brute.
56:38Merci.

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