Covid-19, masques : Philippe Juvin, chef de service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou répond à Rémy Buisine et à vos questions.
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00:00Nous sommes en direct sur Brut avec Philippe Juvin qui est chef du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou à Paris.
00:06Bonjour à vous.
00:07Bonjour.
00:08Alors on se trouve justement en extérieur pour pouvoir faire ce live.
00:11Nous expliquez un petit peu, parce que vous étiez notamment à l'origine d'une tribune il y a de cela quelques jours,
00:16sur le port du masque en lieu clos.
00:18Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ce masque il est important en lieu clos ?
00:21Alors en lieu extérieur comme on l'est là, on peut ne pas porter de masque dès lors qu'on est assez éloigné l'un de l'autre, ce qui est le cas,
00:27parce qu'il y a de l'air qui circule et la pollution que je peux créer par ma parole, les petites gouttelettes,
00:34elles vont rester en suspension puis ensuite elles vont se déposer.
00:38Quand vous êtes dans un lieu clos, c'est-à-dire pas de fenêtre, pas de porte, tout au moins fermé,
00:43et bien chaque fois que vous parlez, chaque fois que vous postillonnez, quand vous criez, quand vous...
00:49Revenez là.
00:50Voilà.
00:51Quand vous toussez, quand vous chantez, il y a des petites gouttelettes microscopiques qui sortent de votre bouche,
00:58qui restent un petit peu en suspension et puis qui vont redescendre.
01:02Et quand il n'y a pas d'air qui circule, et bien elles restent longtemps en suspension
01:06et il suffit que vous vous passiez dans la pièce et elles vous contaminent probablement dans la bouche.
01:13Et c'est pour ça que dans une pièce fermée, il faut mettre un masque et puis aérer, largement aérer,
01:18ouvrir les fenêtres plusieurs fois par jour, voire même en continu si c'est possible.
01:22Donc c'est une grande différence entre l'extérieur et quand on est à l'intérieur d'un bâtiment.
01:26Ça concerne aussi les lieux de travail parce que c'est vrai que quand on parle aussi du lieu clos,
01:29c'est-à-dire qu'on pense à tous les open space notamment, ça veut dire que dès maintenant,
01:34l'idée c'est de pouvoir mettre un masque aussi quand on se retrouve entre collègues.
01:37Évidemment. En fait, dans tous les lieux, vous allez vous retrouver avec des gens en plus que vous ne connaissez pas.
01:42Quand vous allez dans une boutique, à la bibliothèque, dans une surface commerciale, au cinéma, au théâtre,
01:48puisqu'il y a quelques cinémas et théâtres qui ont rouvert, là vous êtes exposés en plus à rencontrer des gens
01:52que vous ne connaissez pas. Et ça c'est un sujet.
01:55Donc il faut mettre un masque dans tous les lieux clos publics.
01:57Ça, c'était l'objet de la tribune il y a une semaine.
02:00Et la tribune a une vertu, c'est que le lendemain, le Premier ministre a dit
02:04« Ah oui, finalement c'est une bonne idée, donc on va le faire. »
02:06Et ça, il faut leur dire « Bravo, c'est formidable, il faut le faire, mais il faut le faire vite. »
02:10Parce que le Président de la République a dit qu'on le ferait aux alentours du 1er août,
02:13mais ça serait bien si on le faisait un peu avant.
02:15Parce que si ça sert à quelque chose, autant le faire maintenant.
02:17Ce n'est pas la peine d'attendre 15 jours, tout ça est un peu bête.
02:20En revanche, dans les lieux clos privés, les entreprises,
02:25ce n'était pas l'objet de la tribune, manifestement, ce n'est pas l'objet des recommandations du gouvernement
02:30parce qu'on est dans des domaines privés, c'est plus difficile d'imposer des choses dans le domaine privé, au plan légal.
02:36Ça l'avait déjà été pendant le confinement ?
02:38Il faut, il faut.
02:40C'est une autodiscipline quelque part.
02:42Bien sûr, et puis c'est au chef d'entreprise aussi de s'en occuper,
02:44à la personne qui est responsable de l'open space éventuellement.
02:48Évidemment, souvent dans les open space, les immeubles modernes, on ne peut pas ouvrir de fenêtres
02:52pour des raisons de sécurité, les immeubles de grande hauteur, etc.
02:54Là, il faut vraiment mettre un masque, tout le monde met un masque.
02:57Et puis évidemment, si vous toussez, vous êtes malade, vous ne venez pas travailler, ça, ça va de soi.
03:01Donc il y a cette question des masques, mais aussi cette actualité où on voit un retour de l'épidémie.
03:07Je ne sais pas comment on pourrait le qualifier.
03:09On parle de situations préoccupantes, notamment en Mayenne, dans la Gironde également, à Marseille,
03:14et de signaux faibles en Ile-de-France.
03:18C'est vrai.
03:19Qu'est-ce qu'on peut dire vraiment concrètement sur la situation peut-être en France,
03:21avant peut-être de parler de la situation sur Paris, de la région Ile-de-France ?
03:25Alors ce qu'on peut dire, c'est que le virus circule un peu partout.
03:28Donc ça, c'est une certitude.
03:30Et il y a des clusters qui apparaissent dès lors qu'on a déconfiné.
03:34C'est normal.
03:35Dès lors que la population est enfermée chez elle, quand vous la déconfinez,
03:38forcément des gens vont s'infecter.
03:40C'est logique.
03:41Donc ce n'est pas la catastrophe.
03:43C'était attendu.
03:45Et il y a des clusters qui apparaissent, c'est-à-dire des gens qui s'infectent à quelques-uns.
03:51Et l'idée principale dans ces clusters, c'est de faire en sorte de les détecter tôt,
03:55de savoir qui était dans le groupe qui est infecté,
03:57et puis téléphoner, aller voir chacun de ceux qui étaient dans le groupe
04:01pour savoir si eux-mêmes ont rencontré quelqu'un, etc.
04:03Bref, circonscrire le cluster.
04:05Et il y a encore pas mal de clusters en France qui montrent que le virus circule,
04:09et c'est un peu préoccupant.
04:11Puis il y a une deuxième chose, c'est qu'on a observé,
04:13quand on regarde le nombre de consultations de SOS médecins,
04:16c'est-à-dire des médecins qui ne sont pas à l'hôpital, qui sont en ville,
04:19le nombre de consultations de SOS médecins pour le Covid augmente depuis 15 jours, 3 semaines,
04:26tranquillement.
04:27Ce n'est pas la catastrophe, mais ça augmente tranquillement et constamment
04:32avec, nous disent ceux qui s'occupent des SAMU et des centres 15,
04:36vous savez au téléphone, un peu plus d'appels pour des questions de Covid,
04:41avec des gens qui posent des questions, ce qu'on n'avait pas il y a 3 semaines.
04:44C'est ça qu'on appelle les signaux faibles.
04:46Aux urgences, les choses sont plutôt très calmes,
04:49avec toutefois, tout le monde le constate aussi, un frémissement.
04:54C'est-à-dire que, par exemple, moi ce matin, j'ai eu un patient qui a manifestement le Covid,
04:58nous n'en avions pas eu depuis 2 semaines.
05:01Nous avons plus de gens qui viennent consulter,
05:03parce qu'ils ont rencontré eux-mêmes des gens qui toussaient, etc.
05:06Bref, on a l'impression qu'il y a un frémissement de l'épidémie,
05:10qu'il y a un peu plus de cas qu'il y en avait il y a 15 jours et 3 semaines.
05:13Encore une fois, rien de catastrophique, il faut simplement le savoir,
05:19mettre des masques, se protéger, et puis tester.
05:23Parce qu'en fait, si on ne teste pas la population, on est somnambule.
05:29On ne sait pas très bien ce qui se passe.
05:31Il faut tester, et il y a un chiffre un peu inquiétant,
05:34qui a été publié par Santé publique France,
05:38qui est le nombre de Français qui ont des symptômes et qui se testent.
05:44Vous apercevez que seulement 17% des gens qui ont des symptômes,
05:48et qui voient le médecin, qui font ce qu'il faut, seulement 17% se testent.
05:53À la fois parce que parfois les médecins ne prescrivent pas les tests,
05:56et surtout parce que les gens eux-mêmes ne font pas l'effort d'aller faire le test.
05:59Et ça, c'est assez embêtant.
06:01D'abord parce que ça sous-estime évidemment le nombre de cas,
06:06parce que quand je vous dis qu'il y a une petite augmentation du nombre de cas,
06:08c'est les cas diagnostiqués avec une prise de sang,
06:11ou plus exactement un prélèvement au fond du nez, ce qu'on appelle la PCR.
06:16Mais si évidemment on ne fait pas de test, on ne peut pas voir si le nombre de cas augmente.
06:21Donc on a ce sujet, mettez des masques,
06:24et puis quand vous avez des symptômes, voyez le médecin,
06:27et puis surtout faites-vous tester.
06:29Ne dites pas, ça ne sert à rien, on verra bien parce que je vais bien.
06:32Le test, ça permet d'avoir une photographie de la maladie pour nous, c'est très important,
06:36et ça vous permet aussi à vous d'être sûr que vous êtes infecté ou pas.
06:39Parce que si vous êtes infecté, la conséquence c'est que vous ne devez pas aller travailler,
06:43vous devez chez vous être particulièrement vigilant à ne pas infecter les gens qui habitent avec vous,
06:49et donc ça signifie que tout le monde doit mettre un masque à la maison.
06:53Il faut que vous dormiez dans une chambre qui n'est pas la chambre de quelqu'un d'autre, si vous êtes infecté.
06:58Il faut que les ustensiles que vous utilisez pour vos repas ne soient pas ceux qui sont utilisés par d'autres.
07:04Donc il y a une sorte de quarantaine à mettre en œuvre chez soi, et ça s'organise.
07:10Et ça, on le fait seulement si on s'est testé, donc il faut se tester.
07:13Des masques et des tests.
07:14Alors justement, on évoquait cette situation,
07:16c'est-à-dire que concrètement là, depuis quelques jours, on reparle beaucoup du coronavirus.
07:20Je pense à beaucoup de personnes qui nous regardent actuellement,
07:22qui peuvent être pour certaines inquiètes, d'autres se dire pourquoi on en parle à nouveau maintenant.
07:26Alors vous évoquez justement ces signaux faibles, ces situations dans certains départements ou certaines villes,
07:31mais on n'est pas face à une seconde vague concrètement au moment où on se parle.
07:34Ce n'est pas ça.
07:35Non, non, ce n'est pas ça.
07:36C'est pour ça que j'ai répété plusieurs fois dans mon propos liminaire, pas de panique.
07:40On n'est pas dans le pic que nous avons connu au mois de mars.
07:44Simplement, on s'aperçoit que non seulement le virus continue à circuler, il est là, il est parmi nous,
07:49mais en plus, on a un peu plus de gens qui viennent nous voir et qui signalent qu'ils ont effectivement la maladie.
07:55Donc prudence.
07:57Mais vous savez, la deuxième vague, elle n'arrivera pas si tout le monde remplit des précautions,
08:06c'est-à-dire met un masque et se fait tester.
08:08Ça dépend beaucoup de nous cette affaire, ça dépend beaucoup de nous.
08:11Alors on est un peu sauvés par un truc, c'est que comme il fait beau, on est plutôt dehors.
08:15Et c'est vrai que dehors, il y a une circulation de l'air qui fait que ce n'est pas un vrai sujet.
08:20Ce n'est pas un vrai sujet.
08:21C'est dans les hôpitaux, c'est d'abord au niveau des médecins qu'on se rend compte des premiers signaux.
08:26C'est-à-dire là où on a les premiers symptômes, on consulte le médecin
08:29et c'est là qu'on peut voir quelque part une résurgence ou pas de l'épidémie.
08:33Quand vous êtes très fatigué, quand vous toussez, quand vous avez de la fièvre ou quand vous perdez le goût,
08:40bien entendu, vous vous souvenez de cette affaire quand le Covid avait cette caractéristique
08:45de faire en sorte que vous perdiez la notion du goût.
08:47Vous n'avez plus le goût des aliments par exemple ou des odeurs.
08:50Et bien là, vous consultez un médecin, celui-ci vous fait une prescription
08:54qui vous permet d'aller dans un laboratoire et là, on vous fait le petit prélèvement au fond du nez,
08:58vous savez avec un petit coton-tige au fond du nez, qui permet de retrouver ou pas le virus.
09:02Et ça, il faut le faire.
09:04Tous les laboratoires maintenant de ville sont équipés pour le faire,
09:07à l'occurrence de ce que nous avons connu en mois de mars où personne ne le faisait.
09:10Là maintenant, tout le monde le fait, c'est remboursé par la sécurité sociale.
09:13Il n'y a pas de raison de ne pas le faire.
09:15J'ajoute même que les autorités de santé gouvernementales ont pris de bonnes décisions.
09:20Dans certaines régions ou certaines villes où il y a particulièrement une incidence de virus,
09:26où il y a un risque particulier, ils ont envoyé une lettre à tous les gens soit malades,
09:31avec un diabète, un cancer, soit de plus de 50 ans,
09:35qui ont reçu un papier, et avec ce papier, ça vaut ordonnance,
09:39ils peuvent aller dans un laboratoire et se faire tester gratuitement.
09:43Donc vous voyez, on met beaucoup de moyens, mais on ne teste pas assez.
09:47A l'époque, le Premier ministre avait dit qu'on pourrait tester 700 000 personnes toutes les semaines en France.
09:53Aujourd'hui, on est à la moitié.
09:55Donc ça signifie qu'on peut tester plus.
09:59Moi j'ai une théorie, c'est que je pense qu'on ne facilite peut-être pas suffisamment la vie des gens
10:04qui veulent se faire tester. J'ai des exemples de gens qui me disent
10:07« moi je veux me faire tester, mais il y a une queue de 40 mètres de long devant le laboratoire,
10:11donc c'est compliqué. »
10:12Moi je pense qu'il faudrait qu'on passe à la vitesse supérieure,
10:15c'est-à-dire qu'en gros, on aille tester les gens là où ils sont.
10:18Ils travaillent, on va les tester sur leur lieu de travail.
10:20Ils sont à la plage, on va les tester sur la plage.
10:23Ils sont en vacances à la campagne, chez leur grand-père ou grand-mère,
10:27on va les tester là où ils sont en vacances.
10:29Je pense que nous devrions être plus agiles dans la mise en œuvre de ce testing
10:34qui doit être absolument massif et qui aujourd'hui n'est pas suffisamment aussi
10:38pour des raisons logistiques.
10:40Il y a quand même une question logistique.
10:42Je vous dis que c'est simple de se faire tester en théorie,
10:45mais il y a quand même la queue devant les laboratoires
10:47et évidemment on n'a pas envie de faire deux heures de queue.
10:49On est à 300-400 000 tests par semaine.
10:51Olivier Véran qui était questionné aux questions au gouvernement,
10:54c'était quelques minutes avant notre direct,
10:56évoquait qu'on avait la capacité d'aller jusqu'à un million de tests si on voulait le faire.
10:59C'est ce qu'il a en tout cas indiqué.
11:01Je donne une autre information parce que le président de la République
11:04avait évoqué justement cette idée du 1er août pour les masques en lieu clos.
11:08L'idée, ce serait aussi que ce décret rentre en place à partir de la semaine prochaine.
11:12C'est très bien.
11:13Si le président a décidé d'aller plus vite, c'est vraiment très bien
11:16parce qu'il n'y a pas de raison de ne pas mettre le masque dans les lieux clos tout de suite
11:21dès lors que ce n'est pas très compliqué.
11:24Quand on parle justement de ces signaux faibles,
11:26clairement au mois de février, on ne les a pas vus.
11:28C'est ça peut-être l'avantage qu'on a aujourd'hui,
11:30c'est de se rendre un peu mieux compte des premiers signaux
11:33qu'on avait peut-être négligés à l'époque ?
11:35Alors oui, il est très clair qu'à l'époque,
11:38moi j'ai repris les chiffres, en fait on voyait le truc arriver
11:42et probablement d'abord parce qu'on n'avait pas l'expérience de ça,
11:44c'est quand même ça qu'il faut dire,
11:46on ne voulait pas vraiment y croire.
11:48Ça a été ça le sujet.
11:50Alors que même qu'il y avait eu des clusters importants,
11:52on se souvient de Mulhouse,
11:54on se souvient de la Haute-Savoie,
11:56et puis après il y a eu le Grand Est qui est arrivé,
11:59et puis peu à peu l'épidémie a grandi,
12:03mais on n'y a pas cru.
12:05Là il ne faudrait pas, si vous voulez, qu'on fasse les mêmes erreurs.
12:07C'est pour ça que c'est très important
12:09de regarder vraiment précisément ce qui arrive
12:12et il y a deux écueils dans lesquels il ne faut pas tomber.
12:15Le premier écueil c'est de dire,
12:17oui c'est super grave,
12:19tout de suite il faut se préoccuper
12:21d'éventuellement se reconfiner,
12:23on n'en est pas du tout là, non c'est faux.
12:25Mais l'autre écueil, tout aussi faux,
12:27serait de dire, finalement tout ça c'est rien,
12:30ce sont des petits cas qui ne veulent rien dire,
12:32on ne sait pas.
12:34Donc c'est pour ça que je vous répète,
12:36quand vous êtes enfermé dans une pièce,
12:38vous mettez un masque.
12:40Quand vous êtes à l'extérieur, proche de quelqu'un,
12:42ce qui n'est pas notre cas là,
12:44quand vous êtes à moins d'un mètre de quelqu'un,
12:46vous mettez un masque.
12:48Et c'est ça le sujet.
12:50Si on ne le fait pas,
12:52on prend un risque,
12:54je ne dis pas que ça arrivera,
12:56mais on prend un risque d'être face
12:58à des cas qui vont s'accumuler,
13:00et puis de devoir peut-être,
13:02dans quelques communes,
13:04quelques lieux,
13:06se reconfiner partiellement,
13:08comme ça s'est passé en Allemagne par exemple,
13:10et puis dans d'autres pays,
13:12ça serait vraiment dommage,
13:14parce qu'il y a beaucoup d'efforts qui ont été faits par tout le monde,
13:16On voit notamment qu'en Mayenne,
13:18ils ont dépassé le seuil d'alerte,
13:20qui est de 50 cas pour 100 000 habitants,
13:22ils sont à 52,7,
13:24c'était l'une des dernières mesures,
13:26elle a peut-être évolué depuis,
13:28est-ce que ça veut dire qu'ils vont partir vers un confinement,
13:30ou est-ce qu'on peut encore l'éviter ?
13:32Non, ça va dépendre de plein d'autres choses,
13:34en particulier,
13:36leur capacité de test,
13:38parce que si on peut tester massivement,
13:40c'est quand même plus facile,
13:42les masques bien sûr,
13:44des communes ont déjà,
13:46d'un point de vue local, six communes,
13:48ont appliqué un port généralisé du masque.
13:50Ils ont raison, et bravo aux maires,
13:52heureusement que les maires sont là, dans cette crise,
13:54et puis il y a la question de délits de réanimation,
13:56l'avantage c'est que,
13:58la Mayenne,
14:00ce n'est qu'un des départements français,
14:02et ce n'est pas le plus dense,
14:04si il y avait
14:06un échappement de l'épidémie en Mayenne,
14:08on a de quoi hospitaliser
14:10largement en réanimation en Mayenne,
14:12c'est-à-dire les nettoyeurs aussi,
14:14donc ce que vous me dites,
14:16ne va pas conduire obligatoirement
14:18à un confinement,
14:20mais ce sont des choses qui peuvent arriver,
14:22parce que c'est arrivé ailleurs,
14:24on peut imaginer
14:26confiner un quartier,
14:28on peut imaginer confiner
14:30une commune,
14:32une partie de commune, un canton,
14:34ça c'est possible,
14:36évidemment, moi je ne le souhaite pas,
14:38parce qu'on voit les dégâts du confinement,
14:40le confinement d'abord psychologiquement,
14:42c'est extrêmement compliqué,
14:44c'est d'autant plus compliqué d'ailleurs qu'il fait beau dehors,
14:46là au mois de mars il pleut veille,
14:48mais là il commence à faire beau, il fait même chaud,
14:50sauf aujourd'hui,
14:52et donc le confinement c'est compliqué,
14:54c'est compliqué pour l'industrie, le commerce,
14:56l'artisanat, la consommation,
14:58c'est compliqué parce qu'il faut se continuer
15:00à se faire soigner pour sa maladie cardiovasculaire,
15:02son diabète ou son cancer,
15:04évidemment on les soigne moins,
15:06on les détecte moins,
15:08c'est compliqué pour mille sujets,
15:10et vraiment, moi je vous le dis,
15:14ne jouez pas avec ça,
15:16quand vous entrez dans un lieu qui est clos,
15:18vous mettez un masque,
15:20quand vous rentrez dans un magasin, vous mettez un masque,
15:22quand vous montrez dans un supermarché, vous mettez un masque,
15:24quand vous rentrez n'importe où, vous mettez un masque,
15:26et vous lavez les mains bien sûr,
15:28et puis quand vous êtes à l'extérieur,
15:30et qu'il y a des gens à moins d'un mètre de vous,
15:32vous mettez des masques aussi,
15:34parce qu'il faut se protéger.
15:36Des exemples justement,
15:38on peut en donner pour contextualiser,
15:40on parlait de l'Allemagne,
15:42mais il y a aussi eu à Leicester,
15:44au Royaume-Uni,
15:46quelques endroits également en Catalogne,
15:48Lisbonne aussi,
15:50et on peut aussi penser à certaines villes,
15:52notamment au Maroc,
15:54à Tangier, en Algérie,
15:56où il y a plusieurs quartiers qui ont également dû être reconfinés,
15:58on voit que dans les reconfinements qu'il y a,
16:00qu'il n'y a pas eu pour l'instant en France,
16:02c'est important de le rappeler, c'est ce qu'on évoquait,
16:04c'est plus local que national.
16:06En France, le 17 mars, on a bloqué tout le pays,
16:08les autres ont fait la même chose,
16:10là, on est vraiment dans l'idée de dire,
16:12il y a de nombreux cas,
16:14des clusters sur un endroit bien précis,
16:16c'est à cet endroit-là qu'on va reconfiner localement.
16:18Mais est-ce que c'est vraiment une bonne stratégie de se dire,
16:20finalement, est-ce que le virus,
16:22il ne s'est pas diffusé un peu plus loin
16:24de ces petites frontières qu'on ferme pendant quelques semaines ?
16:26Alors, il est sûr que le virus est toujours plus loin
16:28que la frontière que l'on a décrit,
16:30mais la grande différence avec le mois de mars,
16:32on n'avait aucun test, souvenez-vous,
16:34on ne savait pas où était le virus, on était aveugle,
16:36c'est un peu comme si on vous a mis dans une pièce
16:38toute noire,
16:40et on avait éteint l'électricité,
16:42on disait aux gens, débrouillez-vous maintenant.
16:44Et donc, compte tenu de la gravité de la situation,
16:46et puis le fait que ça nous avait échappé,
16:48en fait, on était hors contrôle,
16:50le gouvernement avait décidé de confiner,
16:52mais pour être franc,
16:54le confinement,
16:56c'est la pire des solutions
16:58à l'exclusion de tous les autres,
17:00quand tout s'échappe.
17:02Ce n'est pas une bonne solution,
17:04mais on ne pouvait pas faire autrement.
17:06Donc, ils ont eu raison à l'époque.
17:08Là, la différence, c'est quoi ?
17:10D'abord, on peut tester massivement,
17:12donc on sait où le virus est très virulent.
17:14Et convenez que c'est absurde
17:16de confiner dans un endroit,
17:18dans une commune, par exemple,
17:20où il n'y a pas de cluster,
17:22où la vie continue,
17:24et où vous pouvez vivre tranquillement
17:26en mettant un masque.
17:28C'est maintenant possible,
17:30grâce à cette politique de testing facile,
17:32massive, et puis cette politique
17:34de masque disponible.
17:36C'est plutôt une bonne chose de faire le moins possible.
17:38En cas de potentiel,
17:40on est prêts aujourd'hui,
17:42partiellement, totalement ?
17:44Si on avait la même seconde vague qu'au mois de mars,
17:46c'est ça la question.
17:48D'abord, je pense qu'on ne l'aura pas,
17:50mais si on avait la même,
17:52on aurait les masques qu'on n'avait pas,
17:54on aurait des tests qu'on n'avait pas,
17:56et les lits de réanimation,
17:58ça se discute plus.
18:00Ça peut être limite ?
18:02Oui, ça peut être limite.
18:04C'est toujours pareil,
18:06vous comparez les lits de réanimation
18:08avec des respirateurs et un environnement
18:10très médicalisé en France,
18:12vous le comparez à l'Allemagne,
18:14vous apercevez qu'on a quand même
18:16un ratio qui n'est pas très bon en France.
18:18Moi, je crois que dans l'avenir,
18:20Covid ou pas Covid d'ailleurs,
18:22la France doit organiser
18:24des lits de réanimation de réserve,
18:26un peu comme on a des casernes de pompiers
18:28de réserve.
18:30Une caserne de pompiers, quand on la construit,
18:32à grande échelle, elle ne décale pas,
18:34c'est-à-dire qu'elle ne va pas sur intervention tous les jours.
18:36Et pourtant, on en a une,
18:38au cas où ça arrive.
18:40La France, elle a une armée
18:42des sous-marins nucléaires lanceurs d'engin
18:44depuis 50 ans,
18:46et ils n'ont jamais tiré,
18:48heureusement, un seul missile,
18:50et pourtant, on les a.
18:52Un grand pays comme le nôtre se dote
18:54de moyens de réserve face à une guerre,
18:56et en l'occurrence,
18:58une guerre épidémique.
19:00Donc moi, je crois que, franchement,
19:02ça ne serait pas du luxe que l'on puisse se doter
19:04d'un établissement éventuellement
19:06de réserve avec
19:08de gros moyens qui ne seraient pas utilisés
19:10en temps de paix ou de calme
19:12sanitaire,
19:14mais qu'on pourrait dégainer en cas de problème.
19:16Vous voyez, par exemple,
19:18on parle du Covid, mais si demain vous avez
19:20un autre virus, une autre bactérie,
19:22avec le réchauffement climatique, vous pouvez être
19:24quasiment certain qu'on va avoir
19:26plus de maladies infectieuses
19:28pour différentes raisons
19:32et qui peuvent nous frapper de nouveau.
19:34Mais on a aussi le risque terroriste.
19:36Si demain vous avez une attaque terroriste
19:38de grande envergure dans une grande ville
19:40qui rend
19:42incapable de fonctionner des hôpitaux,
19:44on sera bien content d'avoir
19:46une sorte d'hôpital de réserve quelque part en France.
19:48Il y a une marge plus importante au cas où...
19:50Il nous faut...
19:52Il y avait un grand militaire
19:54qui disait, ce qui est le plus important quand vous commandez une armée,
19:56c'est votre corps de réserve.
19:58C'est-à-dire que vous devez toujours avoir
20:00un corps de réserve pour boucher les trous
20:02là où l'ennemi entre. Et bien c'est pareil
20:04face à un virus. Et très clairement
20:06ce qui nous a manqué, c'est le corps de réserve.
20:08On était à...
20:10On était ra-ra-ra-ra...
20:12On avait même la bouche sous le niveau de la mer
20:14plusieurs fois au mois de mars.
20:16Ça ne doit pas de nouveau nous arriver.
20:18Mais il y a d'autres moyens. On pourrait, par exemple,
20:20honnêtement c'est pas très cher à l'échelle
20:22de l'Europe, on aurait
20:244 ou 5 trains, des trains
20:26sanitaires organisés avec à l'intérieur
20:28des lits de réanimation pour transporter
20:30des malades d'un pays à l'autre
20:32dans des conditions de sécurité bien
20:34supérieures à celles qu'on a eues au mois de mars.
20:36On aurait un train au sud
20:38de l'Europe, vous le mettez en Espagne,
20:40un autre
20:42en Pologne ou en Bulgarie,
20:44un autre du côté
20:46du Danemark et un troisième et un quatrième
20:48au milieu en France ou
20:50Luxembourg, Belgique.
20:52Vous auriez 4 ou 5 trains
20:54financés par l'Union Européenne.
20:56Ça ne coûte pas très cher. Le train, ça va partout.
20:58Partout en Europe, on peut emmener un train.
21:00Et en quelques heures, ils peuvent être
21:02sur les lieux où on en a besoin.
21:04On les arme avec des médecins et des infirmières
21:06qu'on prend localement.
21:08Voilà. L'Europe,
21:10c'est quand même 27 pays.
21:12C'est pas possible qu'on ait les 27 pays
21:14qui sont tous touchés au même moment. Ça n'existe pas.
21:16Ce qu'on a vu d'ailleurs au mois de mars, c'est qu'il y avait des pays
21:18qui n'étaient que très peu touchés,
21:20d'autres pas au même moment.
21:22Je prends l'exemple de la Grèce.
21:24La Pologne, à l'époque, n'était pas touchée.
21:26On aurait eu un corps de réserve
21:28européen de médecins et d'infirmiers
21:30disponibles. On aurait pu prendre
21:32les Polonais et les Grecs
21:34qui n'étaient pas utilisés dans leur pays parce que l'épidémie
21:36ne tapait pas à ce moment-là.
21:38Et on les aurait amenés là où
21:40ça faisait mal, en Italie, en France, en Espagne.
21:42Et puis peut-être que nous, si demain
21:44l'épidémie est très forte
21:46en Roumanie, en Bulgarie
21:48ou en Pologne,
21:50ou même dans un pays européen qui n'est pas membre
21:52de l'Union, je pense
21:54la Russie, je ne sais pas,
21:56on pourrait imaginer que des médecins, des infirmiers
21:58français ou espagnols, dès lors qu'il n'y a plus
22:00d'épidémie chez nous, aillent
22:02les aider. Je pense qu'il faut
22:04organiser ce corps de
22:06réserve sanitaire pour
22:08faire face à tous les ennemis
22:10qu'on va avoir dans les années à venir, qu'ils soient infectieux,
22:12viraux, terroristes, industriels.
22:14Il peut y avoir un accident industriel majeur
22:16et vous aurez besoin de l'hydratation
22:18et puis de personnel. Ça, il faut l'organiser à l'échelon
22:20européen. C'est trop bête d'avoir une Europe
22:22et de ne pas l'utiliser pour ce genre de choses.
22:24On peut aussi parler de l'état de santé
22:26du personnel soignant. Quand je dis l'état de santé, c'est d'un point
22:28de vue physique, psychologique. La première vague
22:30a été très dure à vivre.
22:32Au-delà de tout le matériel, on parlait
22:34des tests, des masques, etc. Mais ce personnel
22:36c'est potentiellement le même qui sera confronté
22:38si jamais une seconde
22:40vague venait à venir.
22:42Est-ce qu'aujourd'hui, il n'y a pas une inquiétude aussi qui peut
22:44venir de ce côté, de se dire, ça a été
22:46dur. Est-ce qu'on est prêt à revivre une période
22:48où justement, ce que vous évoquiez à quelques instants,
22:50d'être la tête sous l'eau.
22:52Est-ce qu'on peut le revivre une seconde fois ?
22:54C'est une vraie question.
22:56Je ne sais pas y répondre. Ce que je peux vous dire,
22:58c'est qu'il y en a eu des soignants...
23:00Certains sont morts d'ailleurs. Il y a eu des morts.
23:02Maintenant, tout ça nous
23:04paraît lointain, mais il y a des gens qui sont morts
23:06pour soigner d'autres gens.
23:08Il faut quand même l'avoir en tête.
23:10Il y a très longtemps que ça n'était pas arrivé en France.
23:12Puis on a eu beaucoup de soignants qui ont été malades
23:14parce qu'ils ont attrapé le virus. Et puis il y en a d'autres qui n'ont pas
23:16attrapé le virus et qui sont fatigués
23:18physiquement,
23:20parce que c'était éprouvant, psychologiquement.
23:22Il y a un sujet,
23:24et moi je veille bien à ce que dans mon service, les gens puissent
23:26prendre un peu de vacances. Malheureusement,
23:28pas autant qu'on voudrait parce que nous ne sommes pas
23:30aussi nombreux que ça. Mais c'est fondamental.
23:32Donc c'est vrai qu'il y aura une deuxième vague là.
23:34Moi je pars en vacances mardi,
23:36j'aimerais bien pouvoir partir en vacances quelques jours.
23:38On va se reposer un petit peu.
23:40Les cas importés, justement, c'est un point important
23:42parce qu'on voit que face à l'épidémie,
23:44d'un continent à l'autre, on n'est pas du tout
23:46dans la même situation. En Europe, c'est plus calme
23:48actuellement, mais
23:50aux Etats-Unis,
23:52en Amérique du Sud, c'est catastrophique
23:54en ce moment, c'est très compliqué.
23:56Le risque, c'est justement d'avoir des personnes qui arrivent sur nos
23:58territoires et qui arrivent avec le virus.
24:00Là, je trouve qu'on n'est pas très sérieux
24:02et qu'on devrait
24:04améliorer les choses.
24:06Je m'explique.
24:08S'il y a des citoyens français qui sont en dehors de la France
24:10et qui veulent revenir en France,
24:12c'est normal et la France doit leur donner
24:14asile. Pas question de leur dire
24:16vous n'entrez pas en France parce que vous venez d'un pays
24:18où l'épidémie sévit durement. C'est pas ça le sujet.
24:20Ils sont évidemment les bienvenus,
24:22il faut les accueillir parce qu'ils sont français. Mais,
24:24quand vous venez d'un pays,
24:26je pense à tous les pays d'Afrique en particulier,
24:28de l'Afrique du Nord également,
24:30en particulier, où il y a des
24:32épidémies qui montent
24:34actuellement, les avions
24:36atterrissent en France, les gens sortent de l'avion
24:38et puis s'éparpillent. C'est pas possible.
24:40Ça, c'est pas possible. Alors,
24:42soit on ferme la frontière, mais je vous ai expliqué qu'il ne fallait pas
24:44parce que ce sont des citoyens français qu'il faut
24:46accueillir sur le sol, mais dans ces cas-là,
24:48soit on les teste
24:50à l'arrivée, soit
24:52au moins,
24:54on les trace, c'est-à-dire qu'on leur demande
24:56de nous dire comment ils s'appellent,
24:58on le sait, leur numéro de téléphone,
25:00leur mail, où est-ce qu'on peut les
25:02joindre dans deux jours, dans trois jours
25:04pour faire le point.
25:06J'avoue que je ne comprends pas
25:08pourquoi il y a des tas de gens qui atterrissent sur le territoire national
25:10et qui sont,
25:12qui s'éparpillent comme ça et qu'on
25:14perd de vue. Non. Dans tous les
25:16pays sérieux,
25:18quand vous arrivez d'un pays épidémique,
25:20on vous demande où vous allez, où vous allez
25:22habiter, qui vous envisagez de voir,
25:24pourquoi vous êtes là.
25:26En France,
25:28c'est le Club Med.
25:30Bienvenue, puis voilà. Non, ce n'est pas possible.
25:32Donc ça, je pense qu'il faut qu'on
25:34change notre cuisse d'épaule et qu'on soit un peu plus sérieux.
25:36On a, nous,
25:38à tel point, pardon, que
25:40nos instructions, tenez-vous bien, c'est quand quelqu'un
25:42se présente aux urgences, pour n'importe
25:44quoi, ça peut être une entorse de la cheville
25:46parce qu'il a fait du foot, dès lors qu'il vient
25:48d'un pays étranger,
25:50il faut le tester. On nous demande de le tester, ce qui est normal.
25:52Et ça,
25:54il faut le tester, dès lors qu'on le garde à l'hôpital.
25:56Pourquoi on ne l'a pas fait
25:58quand il a quitté l'avion ?
26:00Alors, ça va être fait sur la base du
26:02volontariat, mais ce n'est pas suffisant.
26:04C'est-à-dire que ça doit être imposé, clairement, pour vous, aujourd'hui,
26:06on n'est pas à la hauteur sur ce point ? Oui, non.
26:08Moi, je comprends qu'on ne puisse pas
26:10imposer à tous les gens qui sortent de l'avion, tac,
26:12venez là, tac, je vous mets un truc dans le nez
26:14et je vous teste. Je comprends.
26:16Toutefois, ce que je ne comprends, donc,
26:18que ça reste sur la base du volontariat, le test
26:20aussi de l'avion, c'est une bonne chose.
26:22D'ailleurs, mon hôpital d'assistance publique,
26:24c'est lui qui organise ça, avec l'agence
26:26régionale de santé de l'île de France, donc c'est bien.
26:28Mais, ça ne suffit pas, parce que
26:30ceux qui disent « je ne veux pas être testé »,
26:32eux, pour le coup, ils disparaissent.
26:34Ça ne peut pas être tout ou rien.
26:36Moi, ce que je crois, c'est que ceux qui ne se font pas tester,
26:38eh bien, on prend au moins leurs coordonnées
26:40et on les rappelle tous les deux ou trois jours
26:42pour savoir comment ils vont, et puis qu'on
26:44ne les perde pas de vue, parce que là, si ça se trouve,
26:46on a des gens qui sont infectés qui vont se balader et infecter d'autres personnes.
26:48Et l'idée, justement, de ceux qui arrivent
26:50sur le territoire, d'imposer une quarantaine, on sait que certains l'ont
26:52fait, de dire « vous arrivez sur notre
26:54territoire, on vous met à l'abri pendant quelques jours,
26:56entre 7 et
26:5814 jours, parce qu'on sait que c'est en moyenne
27:00ce moment où on
27:02peut contracter le virus et les premiers symptômes. »
27:04Est-ce que ça peut être une idée aussi,
27:06ou est-ce que c'est contre politique ?
27:08C'est fait par d'autres pays, par exemple, je sais que le Liban
27:10le fait, quand vous atterrissez au Liban, il faut
27:12non seulement avoir un test
27:14de moins de 48 heures, je crois, ou de 72 heures,
27:16et puis en plus on vous garde dans votre
27:18chambre d'hôtel bien fermée et vous ne devez
27:20pas aller vous balader.
27:22Est-ce faisable ? Moi je pense que c'est
27:24assez compliqué. En revanche,
27:26je vous redis, ce qui n'est pas du tout compliqué,
27:28ce qui est tout à fait faisable,
27:30ce qui n'entrave pas les libertés individuelles,
27:32c'est de dire aux gens « vous allez où vous voulez, mais attention,
27:34je vous préviens, nous,
27:36on vous passe un coup de fil tous les jours pour savoir comment vous allez. »
27:38Et vous répondez à un questionnaire.
27:40Au moins ça ! Au moins ça !
27:42Vous voyez, au motif qu'on ne veut pas
27:44certains des gens ont quelque chose de
27:46très dur effectivement. Le test obligatoire,
27:48moi je ne serais pas très content si on me donnait ça au fond du nez,
27:50je ne vous le cache pas. C'est l'idéal.
27:52C'est l'idéal. Mais
27:54entre ça et rien du tout,
27:56non, ce n'est pas possible. Il faut
27:58qu'on redevienne un pays sérieux
28:00et parfois on a un peu tendance à l'oublier.
28:02Parlons peut-être de la gestion de crise, de la première vague,
28:04on a un peu de recul maintenant quand même.
28:06Quelques mois, quelques semaines,
28:08quel bilan on en fait
28:10de ce qui a été, de ce qui n'a pas été ?
28:14D'abord c'est facile de faire le bilan
28:16après
28:18parce qu'après évidemment c'est
28:20on sait ce qui s'est passé, on connait
28:22c'est comme les gens qui refont le match
28:24de foot.
28:26Il aurait dû faire rentrer machin et
28:28non, après c'est compliqué.
28:30Toutefois, objectivement
28:34on a manqué de beaucoup de choses.
28:36Des masques, des tests,
28:38des médicaments, des gants,
28:40des blouses, des surblouses,
28:42des lits de réanimation.
28:44Une fois que je vous ai dit ça,
28:46est-ce que vous considérez que c'est une bonne gestion ?
28:48Moi je pense
28:50qu'on n'a été pas très bon sur les stocks, la preuve,
28:52je viens de faire la liste,
28:54et puis franchement on n'a pas été très bon sur
28:56la prise de décision et
28:58la mise en oeuvre des décisions,
29:00ce que j'appelle l'agilité.
29:02Posez-vous une seule question
29:04et je pense que la réponse à cette question vaut
29:06réponse à la vôtre.
29:08Comment ça se fait
29:10que quand l'Etat commandait des masques,
29:12il n'en obtenait pas,
29:14et quand les communes commandaient
29:16des masques, les communes en obtenaient.
29:18Ça montre bien
29:20qu'il y a un problème de fonctionnement de l'Etat.
29:22L'Etat n'arrivait pas à faire ce que les
29:24communes et les villes et les régions arrivaient à faire.
29:26Donc je pense que le vrai sujet
29:28il a été dans l'inagilité
29:30de l'Etat,
29:32qui n'arrivait pas à prendre de décisions, les faire appliquer, etc.
29:34J'ai un souvenir en particulier
29:36qui montre bien
29:38qu'au début de la crise,
29:40on s'aperçoit, début mars,
29:42c'est avant même le confinement,
29:44qu'il va y avoir un problème majeur sur les masques dans les hôpitaux.
29:46Les hôpitaux vont en manquer.
29:48Que fait
29:50je ne sais plus si c'est le gouvernement,
29:52le président, peu importe,
29:54ils prennent une disposition, un décret en disant
29:56nous allons réquisitionner les masques.
29:58C'est-à-dire qu'une usine
30:00qui réceptionne des masques qui viennent de l'étranger
30:02ou qui en fabrique, n'a plus le droit de les donner.
30:04Parce que l'Etat dit
30:06on réquisitionne et c'est nous qui allons les distribuer
30:08là où c'est nécessaire.
30:10Résultat des courses,
30:12en 48 heures, plus aucun masque
30:14n'est arrivé dans les hôpitaux.
30:16Pourquoi ? Parce que les distributeurs
30:18de masques ont reçu
30:20l'ordre de réquisitionner leurs masques,
30:22ils ont gardé leurs masques, ils ont obéi.
30:24Et comme les préfets
30:26ne donnaient pas les ordres pour dispatcher
30:28dans les différents hôpitaux, on a vu une rupture
30:30de flux
30:32de stocks,
30:34de flux de masques,
30:36dans les hôpitaux.
30:38Il y a eu tout un tas de décisions qui ont été inadaptées,
30:40qui ont aggravé les choses.
30:42Et puis il y a eu des décisions qu'on aurait dû prendre,
30:44pu prendre, plus rapidement,
30:46qui n'ont pas été prises.
30:48Et d'autres, des décisions courtes étaient prises
30:50et l'application derrière ne suivait pas.
30:52Je pense qu'il y a un sujet de gouvernance.
30:54La question des masques a été centrale
30:56parce qu'on a vu le discours évoluer.
30:58On nous a même dit à un moment donné, au début mars,
31:00que ces masques n'étaient pas utiles.
31:02Parfois en se fiant sur
31:04certains médecins ou sur l'OMS.
31:08Certains disaient même,
31:10on a dit aux gens de ne pas prendre de masque,
31:12que ce n'était pas grave,
31:14que ce n'était pas important d'avoir un masque, justement,
31:16pour éviter les pénuries pour le personnel soignant.
31:18Est-ce que vous rejoignez cette théorie que certains ont évoquée ?
31:20Ce qui est sûr,
31:22c'est que d'abord, collectivement,
31:24on a découvert la maladie.
31:26C'est un peu difficile de reprocher à quelqu'un
31:28avec notre œil du mois de juillet
31:30ce qu'il a pu faire
31:32au mois de février ou mars.
31:34Parce que c'est facile, encore une fois, après le match de le refaire.
31:36Toutefois,
31:38il est très clair
31:40qu'à un moment donné,
31:42on n'avait plus de masques suffisamment nombreux,
31:44y compris pour les soignants,
31:46et que la décision qui a été prise,
31:48ça a été de les réserver aux soignants.
31:50Et peut-être qu'à l'époque,
31:52quand je dis peut-être, c'est une méthode,
31:54parce que je pense qu'il aurait fallu le faire,
31:56il aurait fallu le dire.
31:58Pourquoi on fera le bilan après,
32:00une commission d'enquête, ce que vous voulez,
32:02mais pour l'instant, on n'en a pas.
32:04Donc le peu de masques qu'on a, on le réserve aux soignants.
32:06Et pas leur raconter
32:08que le masque,
32:10c'était Sibeth Ndiaye
32:12qui nous avait expliqué
32:14qu'elle ne savait pas mettre un masque.
32:16Il y avait eu toute une dissertation autour du truc
32:18qui, rétrospectivement,
32:20était un peu grotesque.
32:22Donc oui, je pense qu'une des leçons de la crise,
32:24c'est qu'il faut apprendre à plus dire la vérité.
32:26Le discours de vérité, il manquait pour vous ?
32:28Là, il a un peu manqué, oui.
32:30Il y a la question,
32:32aussi, peut-être pour prolonger
32:34un peu sur le domaine de la santé,
32:36il y a eu le Ségur de la santé qui s'est achevé
32:38il y a quelques jours, après
32:40quelques semaines, et on prendra peut-être
32:422-3 questions après sur le Covid juste après,
32:44mais sur ce Ségur de la santé, il y a eu des annonces,
32:46alors il y a un accord qui a été signé d'un point de vue majoritaire avec les syndicats,
32:48mais on entend aussi pas mal de voix
32:50d'un point de vue personnel soignant, de dire bon,
32:52les augmentations, ce n'est pas suffisant,
32:54on va venir à la moyenne de l'OCDE,
32:56on entend d'autres dire, bon, au niveau des moyens,
32:58ça ne va pas être suffisant en termes de lits,
33:00en termes d'ouverture de lits, de postes, ou autres,
33:02c'est quoi un peu votre positionnement sur toutes ces annonces qui ont pu être faites ?
33:04Bon bah écoutez, c'est assez simple,
33:06quelle est la vérité ? C'est que du point de vue du ministre,
33:08on a mis énormément d'argent sur la table,
33:10c'est vrai, Olivier Véran,
33:12qui est plutôt un bon ministre de la santé, et je le dis très tranquillement,
33:14même si je suis parfois sévère,
33:16c'est plutôt un bon ministre de la santé,
33:18il a mis plusieurs milliards d'euros sur la table,
33:20ce qui n'était jamais arrivé.
33:22Mais le problème, c'est que quand vous divisez
33:24ces milliards d'euros
33:26par tous les gens qui travaillent
33:28dans les hôpitaux, les maisons de retraite, etc.,
33:30ça fait des sommes petites.
33:32Premièrement. Deuxièmement,
33:34on est toujours en retard par rapport
33:36à l'OCDE, et aujourd'hui,
33:38un infirmier ou un aide-soignants en France
33:40continuent à gagner moins que chez nos voisins.
33:42Et significativement moins.
33:44Troisième, donc,
33:46il y a eu un effort, mais qui est
33:48collectivement important,
33:50mais individuellement en réalité très faible.
33:52Et puis troisièmement, sur le fond
33:54des autres sujets de dysfonctionnement
33:56de l'hôpital,
33:58ça n'a rien changé.
34:00L'hyper-bureaucratie,
34:02l'absence de lit,
34:04le fait qu'on ait des systèmes
34:06informatiques qui datent
34:08du paléolithique inférieur,
34:10tout ça, c'est pareil,
34:12rien n'a changé.
34:14Et le Ségur a été
34:16à la fois
34:18un effort financier pour l'Etat
34:20et une grande déception pour les gens
34:22qui travaillent dans l'hôpital
34:24parce qu'il y a eu beaucoup de communication.
34:26Par exemple, quand on vous dit
34:28on va créer des postes, on a entendu, je crois, 15 000 postes créés.
34:30Ça, c'est
34:32totalement de la communication. Pourquoi ?
34:34Parce qu'il y a déjà des postes vacants.
34:36Donc, au lieu de dire
34:38on va créer des postes, moi je dis
34:40déjà, si on pourvoyait
34:42les postes qui sont vacants,
34:44il n'y aurait même pas besoin de créer des postes.
34:46Pourquoi on ferme des lits aujourd'hui ?
34:48En grande partie, parce qu'on est obligé
34:50de les fermer parce qu'on n'a pas le personnel pour y travailler.
34:52On ferme encore des lits aujourd'hui ?
34:54Bien entendu, partout en France, vous fermez des lits,
34:56en plus il y a les vacances qui arrivent, il faut que les gens partent en vacances,
34:58ils ne sont pas remplacés, donc il y a des lits qui sont fermés.
35:00Et quand on dit les lits
35:02sont fermés, on va arrêter de les fermer,
35:04une des grandes causes des fermetures de lits,
35:06c'est qu'on a des postes vacants d'infirmiers,
35:08on a des postes vacants de médecins.
35:10Et donc, encore une fois, je me répète,
35:12mais demain, moi,
35:14si dans mon service, on me créerait
35:1610 postes de médecins supplémentaires, je serais très heureux.
35:18Et je dis oui. Sauf que,
35:20comme j'en ai déjà des vacants,
35:22je ne pourrais pas les pourvoir tout de suite, moi, ça m'en faut.
35:24Donc c'est une déception, plutôt, pour vous ?
35:26Bah oui. Encore une fois,
35:28je veux que les gens comprennent
35:30qu'il y a beaucoup d'argent qui est mis,
35:32ça n'a jamais été aussi important, mais ce n'est qu'un rattrapage.
35:34Et ce n'est qu'un rattrapage,
35:36en fait, très partiel,
35:38quand on le compare
35:40aux pays voisins.
35:42Et ça, c'est un vrai sujet.
35:44À peu près 30 ans, c'est vrai qu'on avait fait un sujet sur Brut
35:46qu'on vous mettra peut-être dans les commentaires,
35:48sur l'économie, les économies qui ont été faites
35:50depuis 30 ans dans l'hôpital public,
35:52de tous les différents gouvernements,
35:54majorités différentes qu'il y a pu y avoir
35:56sur les 30 dernières années, les fermetures de l'île,
35:58les économies qu'on a pu avoir au fur et à mesure
36:00des dernières décennies, et on vous en allait parler,
36:02parce que ce n'était pas un problème qui venait d'aujourd'hui,
36:04ça remontait même à Bérégovoy, si je ne me trompe pas, c'est ça ?
36:06Je ne sais pas, mais ça remonte très loin.
36:08On a 2-3 questions dans les commentaires
36:10avant de conclure cela, qui reviennent plutôt sur le Covid,
36:12notamment sur la question des traitements,
36:14parce qu'on nous parle beaucoup encore de la chloroquine,
36:16c'était le grand sujet
36:18durant la première vague, ça l'est encore
36:20aujourd'hui, on se dit, on en est où aujourd'hui ?
36:22Est-ce qu'on a des traitements qui peuvent être efficaces
36:24ou on en est encore au point de se dire
36:26si le Covid revenait en force
36:28en France, on aurait
36:30les mêmes traitements qu'à l'époque
36:32et avec une efficacité
36:34jugée efficace par certains, moins par d'autres ?
36:36Alors, on n'a pas de traitement
36:38qui tue le Covid, c'est pas comme un antibiotique
36:40où vous avez, je ne sais pas,
36:42un streptococque, je vous donne un antibiotique,
36:4448 heures plus tard, il n'y en a plus.
36:46Ça, ça n'existe pas, on n'a pas ça.
36:48Les médicaments antiviraux qu'on a
36:50étudiés, vous avez parlé de la fameuse
36:52hydroxychloroquine marseillaise,
36:54malheureusement,
36:56les résultats ne sont pas là
36:58et on n'a pas montré d'effet, mais c'est le cas
37:00aussi pour plein d'autres molécules,
37:02beaucoup plus chères d'ailleurs, on n'a pas montré d'effet,
37:04il y a une
37:06molécule assez chère
37:08contre l'Ebola qui a montré
37:10qu'il y avait une petite efficacité qui faisait que
37:12les gens, en gros, restaient
37:14deux jours en moins
37:16en réanimation. Autant dire que ce n'est pas ça qui va
37:18malheureusement sauver le monde.
37:20En revanche, donc on n'a pas de médicament
37:22antiviral. En revanche,
37:24si l'épidémie revenait à la hauteur
37:26de ce qu'on a connu il y a 4 mois,
37:28on traiterait mieux les patients
37:30parce que d'abord, on connaît mieux la maladie,
37:32on utiliserait mieux
37:34par exemple les anticoagulants, ce sont des médicaments
37:36qu'on donne pour fluidifier le sang
37:38parce qu'on sait qu'il y a des gens qui meurent,
37:40qui attrapent le Covid et qui meurent
37:42parce qu'ils font des thromboses,
37:44particulièrement ce qu'on appelle les embolies pulmonaires,
37:46c'est comme des gros caillots de sang,
37:48le sang coagule dans les vaisseaux des poumons
37:50et la circulation ne peut plus se faire
37:52et les gens meurent. Eh bien ça,
37:54on le sait, on ne le savait pas,
37:56et c'est vrai que maintenant, par exemple, on donne
37:58plus facilement des anticoagulants aux gens
38:00qui ont le Covid et donc ça sauve des vies.
38:02Quand on regarde,
38:04il y a une série à New York
38:06d'arrêts cardiaques
38:08qui sont survenus non pas à l'hôpital mais en ville,
38:1223% des arrêts cardiaques
38:14étaient liés à des embolies pulmonaires,
38:16liées au Covid. Donc il est très clair
38:18qu'on soignerait mieux les gens sans tuer le virus
38:20mais on aurait une qualité des soins
38:22meilleure, pareil pour la réanimation,
38:24on ferait probablement mieux en utilisant mieux
38:26ce qu'on appelle la ventilation artificielle,
38:28on utiliserait mieux des médicaments,
38:30de vieux médicaments comme on appelle les corticoïdes
38:32dans certains cas, donc oui,
38:34on serait plus efficace. Donc c'est plutôt
38:36un élément positif mais
38:38on n'a toujours pas le médicament miracle qui
38:40tue le virus, ça, ça n'existe pas.
38:42On va vous mettre le lien dans les commentaires Hôpital Public
38:44des décennies d'économie, un sujet de la rédaction que vous pouvez
38:46voir ou revoir, peut-être pas tout de suite, restez encore avec nous
38:48les quelques dernières minutes avec nous sur ce live,
38:50vous pourrez le voir juste après.
38:52...qui viennent
38:54un peu sur ce qu'on a évoqué au début mais
38:56alors,
38:58il y a pas mal de commentaires parce que ça part un peu
39:00dans tous les sens, mais une question qui était revenue
39:02un peu précédemment, c'était de se dire, dans quel état
39:04d'esprit on doit être en ce moment, parce que c'est vrai que
39:06on entend ces différents signaux
39:08de ce qui se passe en Mayenne, en Gironde,
39:10ce matin Olivier Véran qui nous dit
39:12des signaux faibles en...
39:14...
39:16frémir certaines choses au niveau des médecins généralistes
39:18et même au sein de votre propre hôpital,
39:20comment on doit se positionner
39:22un peu par rapport à tout ça en tant que simple citoyen
39:24où on voit ces informations, où certains vont être inquiets
39:26d'autres dirent, mais non, finalement c'est pas si grave
39:28on a même certains qui disent, bah finalement le Covid
39:30c'est... on a encore des commentaires parfois qui disent
39:32le Covid c'est pas plus grave qu'une grippe
39:34finalement la pollution tue plus que le Covid
39:36qu'est-ce qu'on peut répondre un peu à tous ces commentaires
39:38sur l'état d'esprit
39:40qui doit un peu être le nôtre en ce moment ?
39:42Notre état d'esprit d'abord, évidemment,
39:44pas de panique, surtout pas de corona-panique
39:46d'abord c'est parce que
39:48la panique ça sert à rien
39:50et ça fait faire des bêtises
39:52voir des conneries
39:54moi je pense que c'est très simple
39:56il faut savoir qu'il y a du virus qui circule
39:58qu'il y en a probablement un peu partout
40:00et qu'il faut
40:02mettre tout simplement un masque
40:04pour éviter, pour casser les chaînes de contamination
40:06quand on est
40:08malade on tousse, on voit son médecin et on se fait tester
40:10ne serait-ce que ça
40:12si tout le monde faisait ça, il n'y aurait pas de deuxième
40:14pic de type de ce qu'on a vécu
40:16au mois de mars. Je vous le dis, si tout le monde
40:18met un masque, si tout le monde se fait tester
40:20quand il est malade, voire même quand il n'est pas malade
40:22parce qu'on peut aussi être
40:24contagieux sans être malade
40:26mais d'abord ceux qui sont malades seraient déjà pas mal
40:28si tout le monde voit son médecin
40:30il n'y a pas de sujet, pas de panique
40:32il y aura des cas, mais qu'on saura
40:34traiter, qu'on saura prendre en charge
40:36le système ne sera pas submergé
40:38je pense qu'il faut vraiment garder la tête froide
40:40dans cette affaire
40:42nous sommes un peu
40:44condamnés à vivre avec le virus pour
40:46quelques temps, je ne sais pas combien de temps
40:48on n'est pas dans la situation de début mars
40:50pas de reconfinement global attendu
40:52mais une vigilance
40:54masque, celui-ci que je vais pouvoir jeter
40:56puisque je vais l'utiliser tout à l'heure
40:58lavage de mains, et puis
41:003 bricoles, comme faire
41:02attention aux autres
41:04je porte un masque, mais vous non
41:06parce que nous sommes en extérieur
41:08il y a du vent, on tient la
41:10distance réglementaire des 1m à 1m50
41:12pour ce live
41:14et que le masque c'est justement quand vous ne pouvez pas
41:16garantir cette distanciation sociale
41:18en extérieur ou dans les lieux
41:20clos, c'est ce que vous avez évoqué, notamment en live
41:22et dans tous les lieux clos, même si vous êtes distant de quelqu'un
41:24parce que vous êtes dans la même pièce
41:26fermée, que l'air ne circule pas
41:28là il faut porter un masque
41:30parce que vous allez pouvoir garder
41:32tous vos miasmes, tous vos postillons
41:34ils vont rester derrière le masque
41:36et puis ils n'iront pas se mettre
41:38autour de vous comme une sorte de nuage
41:40qui pourra ensuite aller
41:42tranquillement se balader parce qu'il n'y a pas d'air qui circule
41:44en fait tout le truc c'est l'air qui circule
41:46donc quand vous êtes chez vous, mettez un masque et vous aérez
41:48ouvrez les fenêtres
41:50faites circuler l'air
41:52et avec ça vous pouvez être rassuré
41:54évidemment si vous toussez vous allez voir le docteur
41:56mettre au mot c'est vigilance ?
41:58oui, vigilance, ne pas sous-estimer le truc
42:00il ne faut pas tomber dans la panique
42:02parce que ça ne veut rien dire
42:04et puis c'est pas justifié surtout
42:06il ne faut pas tomber dans
42:08non c'est une grippe, c'est pas grave
42:10on a eu beaucoup de morts, on a eu plus de 30 000 morts
42:12sans compter les morts indirectes
42:14non, non, c'est...
42:16il est déçu à domicile qu'on n'a pas...
42:18allez expliquer aux médecins
42:20qui sont morts, aux infirmiers
42:22aux agents qui soignaient les gens
42:24que c'était une grippette, tout ça est absurde
42:26en tout cas merci beaucoup
42:28Philippe Juvin, je rappelle que vous êtes chef
42:30du service des urgences à l'hôpital Georges Pompidou
42:32à Paris et maire de la Garim-Colombe
42:34en région parisienne
42:36merci à vous en tout cas d'avoir répondu à mes questions
42:38je remercie également toutes les personnes
42:40qui l'ont partagé, vous pouvez encore le partager
42:42vous avez le bouton en bas à gauche pour partager sur vos pages
42:44sur vos groupes, en séance vidéo ou autre
42:46le replay dans quelques instants
42:48parce que je le dis toujours, pour ceux qui sont arrivés en cours de live
42:50et je vois que vous êtes nombreux à être arrivés en cours de live
42:52parce que certaines questions reviennent
42:54qu'on a déjà abordées au début de ce direct
42:56sur la situation épidémique notamment
42:58sur le port du masque en lieu clos
43:00sur la situation globale en France, on parlait de ces signaux faibles
43:02etc, donc ça c'est un point
43:04qui est très important
43:06vous pouvez donc retrouver
43:08il y en a une dernière
43:10la question des enfants elle revient
43:12oui, il y a des enfants
43:14infectés
43:16moins gravement
43:18rien n'a changé là-dessus
43:20et les enfants
43:22ils doivent aller à l'école
43:24parce qu'on va avoir une génération
43:26qui n'a pas eu cours
43:28pendant une demi-année
43:30ça on va le payer cher
43:32les distanciations sociales importantes parce qu'on sait que le virus circule pas mal entre eux
43:34et il peut infecter les plus âgés
43:36c'est important, je prenais quand même cette question
43:38vous avez vu je vous écoute jusqu'au bout, encore merci à vous M. Juvin
43:40très bonne journée à vous, très bonne journée à tous
43:42il répète ce Facebook live dans quelques instants
43:44et prenez soin de vous et de vos proches
43:46et on se retrouve très très vite sur Brut, ciao