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Rapport annuel de la Défenseure des droits : les discriminations liées à la religion en forte hausse alors que l'on a appris ce week-end la violente agression du Rabbin d'Orléans. Écoutez l'interview de Claire Hédon, Défenseure des Droits.
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 25 mars 2025.

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Transcription
00:00RTL Matins, avec Amandine Bégaud et Thomas Soto.
00:05Il est 8h17, l'interview d'Amandine Bégaud, plus que jamais au coeur de l'actualité,
00:08puisqu'on a appris il y a quelques minutes qu'il y avait donc quatre gardes à vue
00:12dans l'affaire de la disparition du petit Émile.
00:14Et parmi les gardiers à vue, il y a les grands-parents maternels de l'enfant.
00:17Pour en parler, Amandine, vous recevez Jean-Alphonse Richard,
00:21qui est notre monsieur crime, comme vous le disiez tout à l'heure, ici sur RTL,
00:23mais aussi François Daoust, ancien directeur de l'IRCG,
00:27autrement dit l'Institut de Recherche Criminelle,
00:29de la Gendarmerie Nationale. Bonjour et bienvenue à tous les deux.
00:31Bonjour à tous les deux et merci d'être avec nous ce matin.
00:34Vous connaissez tous les deux parfaitement ce dossier.
00:37Jean-Alphonse, je me tourne d'abord vers vous.
00:39On disait tout à l'heure que c'est un rebondissement.
00:42Est-ce que vous diriez que c'est un des rebondissements capital, décisifs,
00:46ces quatre gardes à vue ?
00:47Je vous suis avec ces mots, c'est de toute façon un tournant très très important
00:50et effectivement capital dans cette affaire,
00:52puisque ce sont les premiers gardes à vue pour les grands-parents,
00:55Philippe et Anne Védovigny, et puis deux de leurs enfants.
00:58Donc ça c'est très important.
01:00On est rentrés au cœur de la famille, il y avait des soupçons, on le sait,
01:03depuis longtemps sur cette famille, qui ont été d'ailleurs,
01:05qui ont alimenté beaucoup de rumeurs.
01:07Le procureur avait même pris la parole à un moment donné.
01:10Il faut le rappeler pour dire qu'ils ne s'y sont pour rien,
01:12laisser tranquille ses grands-parents, etc.
01:14Donc aujourd'hui, il y a ces gardes à vue,
01:156h du matin, à la Bouilladis, c'est près de Marseille,
01:18on vient chercher ses grands-parents
01:20et ils sont actuellement en garde à vue,
01:22avec une perquisition qui est en train de se dérouler.
01:24Ça aussi c'est important.
01:26Donc effectivement, oui, c'est un tournant capital dans cette affaire.
01:29Tournant capital, François Daoust, vous diriez la même chose ?
01:32Oui, de toute façon, la dernière fois qu'on s'était eu,
01:37on avait évoqué justement des opérations,
01:40et certainement une garde à vue dans les prochaines semaines.
01:42C'est arrivé un petit peu plus vite, ça monte en pression,
01:45mais il y a deux éléments qui sont particulièrement...
01:49C'est-à-dire, le premier, c'est le chef de la garde à vue,
01:54qui est toujours maintenu homicide avec recelle de cadavres.
01:58On n'est pas dans un homicide involontaire.
02:01Non, il y a marqué homicide volontaire et recelle de cadavres
02:03dans le communiqué du procureur.
02:05Exactement.
02:06Ça, c'est la première chose.
02:07Et l'autre chose, c'est ce que dit le procureur,
02:09c'est mise en garde à vue pour des vérifications.
02:13C'est-à-dire que, soit on a suffisamment d'éléments
02:16pour aller vraiment vers ça,
02:18soit, si on est encore dans le cadre de vérifications,
02:21la garde à vue peut permettre de le faire
02:23pour mettre toutes les incohérences de témoignages,
02:26de positions, de timing, etc.,
02:29par exemple, du grand-père ou des grands-parents,
02:32avec ce qu'ils ont trouvé.
02:36Donc, vérification et meurtre, c'est un peu particulier.
02:40Ça peut être aussi une manière de mettre la pression
02:44sur les grands-parents pour dire, voilà,
02:47on en est là, voilà ce que vous risquez.
02:50Si c'est un homicide involontaire,
02:52maintenant, on attend vos explications.
02:54Jean-Alphonse Richard, c'est très important,
02:57ces précisions du procureur.
02:59Garde à vue pour homicide volontaire et recel de cadavres.
03:02Quand on entend ça, on se dit,
03:04et même si on rappelle qu'ils sont présumés, bien sûr, innocents,
03:06on les soupçonne très clairement d'avoir tué
03:09et caché le corps du petit garçon.
03:10Absolument, c'est ce que veut dire cette incrimination,
03:12mais il faut être prudent là-dessus,
03:13parce que les mots sont souvent puissants,
03:15puis ensuite, ils se dégonflent un petit peu.
03:17Donc, il faut attendre le fil de cette garde à vue.
03:20Effectivement, ça voudrait dire qu'il y a un acte volontaire
03:22d'avoir tué ce petit garçon.
03:24Pourquoi ? Il faut dire en mots aussi.
03:26Pourquoi on en arrive là, aujourd'hui, à ces gardes à vue ?
03:28Pourquoi aujourd'hui ?
03:29Voilà, les gardes à vue, ces gardes à vue,
03:30elles devaient avoir lieu, pour tout vous dire,
03:31juste avant la découverte du crâne.
03:34C'est la découverte du crâne qui a tout interrompu.
03:36À ce moment donné, on s'est dit, ça y est, c'est fini.
03:38C'est sans doute un accident.
03:39On a trouvé un crâne, donc on a trouvé des indices.
03:42Découverte du crâne, fin mars 2024.
03:45Il y a un an, etc.
03:46Donc, effectivement, cette garde à vue, à l'époque,
03:48elle a été reportée, on l'a entendu.
03:51Et puis, pendant ce temps, l'enquête a continué.
03:53Et c'est là le plus intéressant.
03:55Parce que l'enquête continue.
03:56Qu'est-ce qu'on fait quand une enquête continue ?
03:58On fait beaucoup d'écoutes téléphoniques.
04:00Ça, c'est très important.
04:01Et sur ces écoutes téléphoniques, la famille discute.
04:04La famille discute.
04:05Et parfois, la famille ne s'entend pas.
04:07La famille se dispute.
04:08Ça arrive.
04:09Et c'est arrivé, sans doute, dans ce dossier.
04:11Ce qu'on nous dit aujourd'hui,
04:12c'est qu'effectivement,
04:13il y a des conversations qui sont troublantes.
04:15Voilà ce qu'on dit aujourd'hui.
04:16Des conversations troublantes,
04:17ça veut dire qu'il va falloir poser les questions
04:20à Anne et Philippe Vidovini, à leurs enfants,
04:22pour dire pourquoi, à un moment donné,
04:24vous vous affrontez sur Emile,
04:28vous parlez d'Emile,
04:29vous en parlez de telle façon,
04:30pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
04:31Voilà.
04:32La garde à vue, en ce moment, porte là-dessus.
04:33Beaucoup.
04:34Des éléments d'écoutes téléphoniques.
04:37Il y a aussi eu un certain nombre d'avancées
04:40sur des éléments d'analyse technique, François Daoust.
04:43Je pense notamment,
04:45et c'est le patron de la gendarmerie,
04:46ici même sur RTL,
04:47qui nous avait révélé que deux traces ADN
04:50avaient été retrouvées sur les vêtements
04:52et les ossements du petit garçon.
04:55Il avait parlé d'ADN partiel.
04:57Est-ce qu'on peut imaginer, Général Daoust,
04:59que depuis, on est reconstitué,
05:02je ne sais pas si on dit comme ça scientifiquement,
05:04mais ces ADN ?
05:06Alors, pour les reconstituer, non.
05:08À partir du moment où ils sont partiels,
05:10dès le départ,
05:11on ne peut pas revenir sur ce qui a été analysé.
05:13Sauf à trouver de nouvelles traces
05:16qui, elles, pourraient peut-être venir compléter.
05:19Il n'empêche qu'à partir de ces traces,
05:21on pourra quand même rapprocher ou pas
05:23si c'est un ADN familial ou non.
05:27Apparemment, de ce que vous en disiez sur l'antenne
05:31et ce que disait le procureur,
05:33l'ADN n'était pas familial.
05:35Mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas de l'environnement familial.
05:39À ce moment-là,
05:41là-dessus, il y aura des comparaisons
05:43avec un certain nombre de personnes
05:45qui gravitent autour.
05:47Jean-Alphonse, il y a aussi cette jardinière
05:49qui a été saisie
05:51il y a quelques jours seulement.
05:53Oui, c'est ça, la jardinière qui a été saisie.
05:55Il faut faire attention à...
05:56On rappelle cette jardinière, où est-ce qu'elle est ?
05:58Elle est devant le cimetière,
05:59devant la petite église du village.
06:01En fait, elle sert à bloquer un passage, tout simplement.
06:04Il y a des traces, effectivement, dessus.
06:06On n'a pas déterminé très exactement, aujourd'hui,
06:08ce dont il s'agissait.
06:09Il faut faire juste attention avec la jardinière
06:11parce que c'est très spectaculaire.
06:13Évidemment, on vient la saisir, tout le monde est au courant.
06:15Mais il ne faut pas que la jardinière soit l'affaire
06:17qui cache l'affaire, justement.
06:19Je vous parlais des vérifications sur les écoutes
06:21qui existent.
06:22Ça, c'est matériel.
06:23Et puis, il y a d'autres vérifications
06:25qui sont dans le dossier,
06:26qui sont rentrées, d'ailleurs, assez récemment.
06:27Ce sont des vérifications d'experts,
06:29notamment d'experts en topographie.
06:31Et qu'est-ce qu'ils disent, ces experts ?
06:34C'est sans doute très compliqué pour ce petit garçon
06:36d'avoir marché aussi loin et aussi longtemps
06:39pendant la journée.
06:40D'autant plus que, je vous rappelle que
06:42le petit garçon, il disparaît autour de 17h30.
06:45Il y a beaucoup de monde, tout de suite, dans le village.
06:47Les recherches, elles sont lancées tout de suite.
06:49Et personne ne voit quoi que ce soit.
06:51On est début juillet, il fait chaud.
06:53Il est retrouvé à 1,7 km du Lameau.
06:55Et on sait, parce qu'il y a des témoignages,
06:57on sait qu'il y a des promeneurs
06:59qui sont partis à la recherche
07:00et qui sont partis dans ce sens-là.
07:01On ne voit rien du tout.
07:03Et effectivement, ces experts, ils ont des doutes.
07:05Alors, les doutes plus les doutes,
07:07les écoutes plus les experts topographiques
07:09plus la jardinière, ça fait beaucoup.
07:11Il faut absolument crever l'abcès avec cette garde à vue.
07:13On saura dans 48 heures
07:15qui a tué le petit Émile ?
07:16Ou avant, si les personnes sont relâchées,
07:18pourquoi pas ? Mais effectivement, dans 48 heures,
07:20je ne sais pas si on saura qui a tué le petit Émile,
07:22mais il y aura une réponse.
07:23Général Daous, quand on s'était vu la dernière fois,
07:25il y a quelques mois, vous m'aviez dit
07:27peut-être qu'on ne saura jamais.
07:29Aujourd'hui, je peux difficilement
07:31privilégier une piste ou une autre.
07:33Est-ce que la piste criminelle,
07:35ce matin, vous la privilégiez ?
07:37Vous qui connaissez bien ce genre d'affaires.
07:39J'attendrai quand même
07:41les résultats de la garde à vue.
07:43Parce que, est-ce que c'est un effet levier
07:45de dire
07:47c'est pour meurtre
07:49que vous êtes en garde à vue ?
07:51Et derrière, finalement, pour dire
07:53ah ben non, si ce n'est pas un meurtre, expliquez-nous
07:55pour amener à libérer la parole.
07:57Donc, à voir.
07:59Ce qui est intéressant, c'est qu'on parle des grands-parents
08:01mais il n'y a pas qu'eux qui sont en garde à vue
08:03aussi.
08:05Ce qui veut dire qu'on va poser
08:07les mêmes questions aux uns et aux autres
08:09et on va voir ce qui colle
08:11et ce qui ne colle pas. Et là où ça ne colle pas,
08:13il y a des explications qui vont devoir être
08:15demandées. Et comme il y a encore des
08:17vérifications criminalistiques à certains
08:19endroits qui ont dû être
08:21ressorties stigmatisées
08:23soit dans les écoutes, soit
08:25ailleurs, on voit bien que
08:27la garde à vue s'est construite
08:29elle est préparée et
08:31elle va se faire selon un scénario que
08:33les enquêteurs ont arrêté avec les juges d'instruction.
08:35Les grands-parents et deux de leurs enfants
08:37majeurs. Juste d'un mot, Jean-Alphonse, on peut imaginer
08:39une confrontation de toutes ces quatre personnes ?
08:41Pas tout de suite, mais on peut l'imaginer. Mais c'est de la famille
08:43que sortira la vérité.
08:45Et on va suivre, bien sûr, très attentivement
08:47les déroulées de cette affaire
08:49et les suites qui seront sans doute nombreuses dans les heures
08:51qui viennent. Merci beaucoup Jean-Alphonse. On vous retrouve
08:53cet après-midi, 14h-15h, l'heure du crime.
08:55C'est tous les jours sur RTL.
08:57Et Général Daous, merci beaucoup de nous avoir répondu
08:59comme ça, un peu à la dernière minute.
09:01Merci pour vos précisions
09:03qui sont toujours précieuses.

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