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00:00Bonjour Eugénie Bastier, bienvenue sur Europe 1 Vous, vous nous parlez ce matin de ce livre signé de trois journalistes
00:06concernant l'affaire Crépol. Ils y décrivent le meurtre du jeune Thomas comme un fait divers artificiellement gonflé par l'extrême droite.
00:14Oui, le livre s'appelle Une nuit en France, l'anatomie d'un fait divers qui a déchiré le pays.
00:19Les trois auteurs, oui parce qu'ils se sont mis à trois pour écrire 180 pages, reviennent sur ce qu'ils appellent un emballement médiatique.
00:25Le sort tragique du jeune Thomas, poignardé à mort dans la nuit du 18 novembre 2023 par des racailles venues perturber un bal populaire,
00:32ne dirait rien du climat d'insécurité de notre pays, mais serait une construction politique et journalistique.
00:39C'est intéressant parce qu'alors que ce livre sort pour nous expliquer que Crépol n'a rien d'un phénomène de société,
00:44six livres sortent sur le procès de Mazan pour nous expliquer qu'il s'agit non pas d'un crime atroce exceptionnel,
00:51mais le reflet d'une culture du viol qui animerait en profondeur notre société.
00:55Crépol est un fait divers, Mazan est un phénomène de société.
00:59Quand des politiciens français se sont mis à genoux pour la mort d'un afro-américain, George Floyd, tué à 6000 kilomètres de chez nous,
01:06y a-t-il eu des livres en France pour nous expliquer qu'il s'agissait d'un emballement médiatique et politique ?
01:11Est-ce que la mort du jeune Nahel, qui a déclenché de terribles émeutes dans notre pays, a été qualifiée par ses journalistes de fait divers ?
01:17C'est simple, on appelle fait divers en France un événement qui fait grimper Marine Le Pen dans les sondages,
01:22on appelle phénomène de société un événement qui permet d'organiser une manifestation de gauche.
01:27Les auteurs du livre dans la promotion vont d'ailleurs encore plus loin puisqu'ils minimisent l'existence d'un racisme anti-blanc qui n'existerait pas selon eux.
01:36Oui, dans leur livre, les auteurs évoquent bel et bien les insultes racistes anti-blancs qui ont été proférées pendant la soirée,
01:4216 témoignages directs ont été isolés par la gendarmerie.
01:45Ils évoquent aussi le sort de Samy, jeune d'ultra-droite venu manifester, qui a été tabassé au cri de sale blanc jusqu'à ce que son pronostic vital soit engagé.
01:54Voici pourtant ce qu'a dit Marc Le Plongeon, l'un des auteurs, je le cite,
01:58« Le racisme anti-blanc, c'est un concept qui vient de l'extrême droite. Devant les tribunaux, le racisme anti-blanc, ça n'existe pas. »
02:05Quant à Jean-Michel Décugis, l'autre auteur, je rappelle que c'est l'homme qui a fait l'article sur la capture de Xavier Dupont de Ligonnès dans Le Parisien,
02:12la plus grosse fake news des dernières années, mais qui se permet de donner des leçons sur l'emballement médiatique.
02:18C'est quand même culotté.
02:19Jean-Michel Décugis ajoute « Ce n'est pas parce qu'on dit des insultes anti-blancs au moment d'une rixe qu'on veut tuer du blanc. »
02:26Vous avez bien compris, dénoncer le racisme anti-blanc, c'est être d'extrême droite, donc raciste.
02:31Insulter quelqu'un de sale blanc, ce n'est pas forcément vouloir le tuer.
02:35Nous voilà rassurés.
02:36Imaginez juste deux secondes qu'un homme soit tué ou tabassé au cri de sale arabe ou sale noir.
02:42Pensez-vous qu'on décortiquerait sur les plateaux télé les intentions profondes des auteurs ?
02:46Ce serait qualifier immédiatement de racisme.
02:49Pourquoi selon vous un tel déni sur le racisme anti-blanc, Eugénie ?
02:53Le déni du racisme anti-blanc est la pierre angulaire de l'idéologie woke et décoloniale.
02:58Seuls les blancs peuvent être coupables de racisme parce qu'ils sont les colonisateurs et que les minorités sont leurs victimes pour toujours.
03:06Reconnaître qu'il existerait un racisme anti-blanc, ce serait remettre en cause ce logiciel.
03:12Ce serait affirmer que le racisme est une donnée universelle et pas spécifique à la civilisation blanche.
03:18Une poignée de sociologues et de journalistes, sans tête depuis leur salon et leur plateau télé, a décrété que le réel n'existe pas.
03:25C'est cette déconnexion qui est inquiétante, pas l'émotion légitime qu'a suscité le sort de Thomas.
03:31Signature Europe 1 Eugénie Bastier. Merci beaucoup Eugénie.
03:35On vous retrouve la semaine prochaine avec plaisir dans quelques minutes à 9h30 Culture Média.