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00:009h31 avec Thomas Hill et ce matin, Thomas, vous recevez l'auteur Aurélie Vallogne
00:05pour son tout nouveau roman que vous avez entre les mains.
00:07Si vous nous suivez sur europe1.fr, ça s'appelle La Fugue et c'est publié chez La Tess.
00:30Je peux dire quelque chose ? Vous chantez en regardant Olivier Benkemoen, on dirait un enfant de 6 ans qui hante de ses parents.
00:41C'est vrai qu'on les invite les innocents, j'adore ce nom, ils sont formidables.
00:50Un homme extraordinaire, c'était une belle chanson.
00:53Je passe les innocents ce matin à l'autre finistère parce que La Fugue, votre roman Aurélie Vallogne, se déroule dans le finistère.
01:00C'est l'histoire d'Inès, 47 ans, épouse dévouée, mère de deux grands-enfants, qui décide sur un coup de tête de faire une fugue.
01:09Elle plaque tout le monde.
01:10Elle plaque tout le monde, effectivement.
01:12Je pense qu'il y a des années qu'elle s'était contorsionnée dans une vie qui ne correspondait plus forcément, qu'elle s'oubliait et on l'oubliait.
01:19Et je crois qu'à un moment donné, c'est comme un vase.
01:22La dernière goutte, c'est celle de trop et le vase tombe et il se brise et il n'y a plus de retour en arrière.
01:27Et donc, un jour, elle part et elle fait la course avec le soleil.
01:30Elle prend plein ouest et elle veut aller au bout du bout du bout et elle arrive dans le finistère.
01:35En fait, elle a toujours vécu pour les autres, c'est ça qui l'embête.
01:38Est-ce que ce qui a déclenché l'idée de ce livre, c'est votre propre expérience ?
01:42Est-ce que vous-même, vous avez fait une crise de la quarantaine ?
01:45Oui, à 38 ans.
01:46Un peu tôt.
01:47Oui, une crise de 38 ans.
01:49Il y en aura peut-être une à 45, on ne sait pas.
01:51La vie est bien faite.
01:52Non, évidemment, il y a forcément des questions qu'on se pose quand on a la chance d'avoir trouvé son compagnon de vie très tôt,
01:58qu'on fait des enfants et qu'on se réveille le matin et on dit en fait, les 40 prochaines années, c'est que continuer.
02:03Non, en fait, non, ça ne peut pas être ça.
02:05On a le droit de recommencer, ça ne veut pas dire quitter mari et enfant.
02:09Là, je le fais faire à Inès parce que c'est quand même un fantasme qu'on peut tout avoir, tout et tous dans la vie.
02:15Mais c'est aussi la question de comment on se remet au centre, comment on se réinvente et que la vie, chaque journée, on a le droit de tout recommencer.
02:22Et c'était vraiment cet appel-là que je voulais partager avec les lecteurs et les lectrices.
02:27Alors Inès, quand elle arrive dans cette maison, elle se dit qu'elle doit arrêter de penser, il faut que je dois faire ceci.
02:33Elle vit un peu un fantasme qu'on peut tous avoir ici, de se détacher du tourbillon de la vie et de ses obligations quotidiennes.
02:40Ne plus se lever le matin, ne plus mettre de réveil, par exemple.
02:43Oui, et c'est vrai que dans le Finistère, j'y ai une maison aussi, c'est assez fou parce que le temps change tellement.
02:51Mais dans une journée, il peut y avoir un peu de nuages, du soleil, de la pluie, qu'on perd complètement la notion du temps.
02:58Il peut y avoir du soleil, c'est vrai.
02:59Il peut y avoir du soleil, attention !
03:01Et donc c'est vrai qu'on vit au rythme de la nature, au rythme des saisons, au rythme des marées.
03:07Et c'est quelque chose, d'un seul coup, on redevient libre de son temps et je crois que c'est un des plus beaux cadeaux qu'on peut se faire.
03:14Et alors la Bretagne et le Finistère, ce n'est pas non plus totalement un hasard, Aurélie Vallogne.
03:18C'est aussi là que vous avez vous-même déniché votre nouveau refuge et vous vous êtes installé dans une magnifique maison bretonne qui a appartenu à une grande artiste.
03:37Vous avez acheté la maison de Jane Birkin ?
03:39Oui.
03:40C'est un hasard ?
03:41Complet.
03:42C'est les heureux hasards de la vie.
03:44La sérigne des pités, quand elle nous tombe dessus, on ne peut pas dire non.
03:49On ne peut pas dire non.
03:50En fait, effectivement, chaque année, je pars m'isoler deux semaines pour écrire le premier jour de mon roman.
03:55C'était tout le temps dans une chambre d'hôtel à Paris.
03:57Là, il y avait les JO, donc je m'étais dit non, mon nouveau roman sera plus sauvage.
04:01J'ai besoin de cette nature-là, donc j'avais trouvé un hôtel dans le Finistère.
04:04Et puis comme ça, par hasard, une amie me dit c'est quoi ton rêve en ce moment ?
04:09J'adorerais m'isoler dans une cabane au bout du monde.
04:12Puis là, je me dis, est-ce qu'il n'y aurait pas une cabane à vendre ?
04:14Je cherche et en fait, je ne suis pas tombé sur la cabane.
04:18Mais là, quand je l'ai vue, je n'ai pas reconnu tout de suite sa maison à elle.
04:22Par contre, j'ai reconnu que c'était une maison absolument avec une âme artistique, avec une verrière de fou, avec une bibliothèque du sol au plafond, avec une vue apaisante sur l'horizon et le bleu de la mer.
04:33C'est ce qui ressemble à ce que vous décrivez d'ailleurs dans le livre, cette maison chargée aussi en histoire.
04:37Ça a fini par déteindre sur le roman. J'ai voulu vraiment pousser pour pas que ça soit pour eux et je voulais vraiment séparer les choses.
04:43Et au bout d'un moment, la maison, la vraie, celle que j'ai achetée s'est invitée dans le roman.
04:48Est-ce que vous avez gardé le nom de la maison de Jane Birkin ? Parce qu'elle s'appelle la Cachaloup, cette maison ?
04:53Oui, Cachaloup.
04:54Qui sont les initiales de ses filles, Kate, Charlotte et Lou.
04:56Je ne vais pas la débaptiser. C'est cette maison et elle va rester aussi à elle pendant très longtemps.
05:01L'idée pour moi, c'est plus une transmission et une continuité. J'ai refait deux peintures, j'ai gardé l'esprit qu'elle y avait mis.
05:08Oui, j'ai pas du tout envie de l'assurer.
05:10On la voit beaucoup dans le documentaire de Charlotte.
05:13C'est magnifique cette maison.
05:15Et c'est vrai que c'est pour ça aussi que dans le roman, il y a des livres dans la bibliothèque, en français, en anglais.
05:20Pourquoi vous n'êtes pas allé au bout du truc et avoir assumé carrément le côté autobiographique du roman ?
05:25Parce que c'est très impudique, ça ne me concerne pas que moi.
05:28Mais ça concerne aussi, par exemple, Lou, Charlotte, Romane, le petit-fils aussi.
05:33Il y a beaucoup de gens qui étaient concernés.
05:35Et moi, vraiment, s'il y a quelque chose qui me correspond, c'est la pudeur.
05:39Et déjà, rien que là, de mettre la maison dans le finistère, je ne voulais pas faire plus.
05:44Donc non, je n'avais pas du tout envie de raconter.
05:48Je n'ai pas envie de dévoiler quoi que ce soit.
05:50La fugue, c'est le nouveau roman d'Aurélie Valogne disponible aux éditions J.C.
05:55C'est la thèse. Dans un instant, sur Europe 1, on va parler d'une série à voir absolument.