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00:00Ici Orléans, bon début de journée avec nous, bon mardi matin, il est 8h13, c'est le moment de vous accueillir, Lydie Lahaye, bonjour !
00:07Bonjour Marc, bonjour à tous !
00:08À Orléans, plus d'une femme sur deux a déjà été victime de violences sexuelles ou sexistes dans la rue ou dans les transports en commun,
00:15et on en parle maintenant avec votre invitée, Lydie.
00:17Exactement, bonjour Yann Chayou.
00:19Bonjour Lydie Lahaye.
00:20Fondateur du collectif Tous Orléans, qui a mené cette enquête, lancée en 2020,
00:26dont vous dévoilez les résultats aujourd'hui.
00:29Près de 500 femmes y ont répondu, 61% d'entre elles disent avoir été victimes de sifflements, d'insultes, d'harcèlement, d'agressions dans l'espace public.
00:39Ces résultats, ils vous ont étonnés, ils vous ont choqués.
00:43Alors ils sont étonnants, choquants, mais d'une certaine manière on s'y attend,
00:48puisque cette enquête, on l'a réalisée après une enquête de l'IFOP qui a eu lieu en 2018 sur ce sujet du harcèlement de rue.
00:57On a repris d'ailleurs un certain nombre de questions identiques pour pouvoir faire des comparaisons,
01:01donc en fait on s'y attendait quand même à ces résultats.
01:05Moi je tiens vraiment quand même à remercier les 470 femmes qui ont répondu à cette enquête.
01:11On publie aujourd'hui le rapport de cette enquête un peu tardivement.
01:16Il y a eu la crise sanitaire.
01:17Il y a eu la crise sanitaire, des élections aussi,
01:19mais on s'était engagé auprès de toutes les femmes qui nous ont répondu et qui ont témoigné aussi pour beaucoup d'entre elles.
01:26On s'était vraiment engagé à communiquer sur ces résultats,
01:28donc je vous remercie également aujourd'hui d'en faire le relais et l'écho,
01:34parce que pour elles je pense que c'était vraiment très important.
01:36Et on a entendu des témoignages dans le journal de 8h.
01:38Il y avait une vingtaine de questions à cette enquête.
01:41Par exemple, avez-vous déjà été sifflé dans la rue ?
01:44Oui, à 74% des femmes aussi qui disent avoir été suivies sur une partie de leur trajet.
01:5236% notamment qui disent avoir peur de sortir seules la nuit sur Orléans.
01:55Tout à fait.
01:56Et on a, moi c'est le chiffre quand même qui me choque peut-être le plus,
02:02c'est qu'à leurs 18 ans, les jeunes femmes, une jeune femme sur deux,
02:09a déjà été suivie en fait à ses 18 ans.
02:11Donc ça, ça doit quand même nous interloquer et nous pousser à agir,
02:14parce qu'il y a une violence qui existe.
02:17C'est violent d'être suivi sur son trajet quand on est une jeune femme.
02:22Et il y a un vrai sujet, un enjeu majeur de politique à mener.
02:28On parle de présence policière, qui me semble très importante.
02:33On a un problème qui est localisé.
02:36On a demandé aux femmes qui nous ont partagé, confié ces témoignages de violences,
02:41on leur a demandé de nous dire dans quel quartier ça se situait.
02:44Et dans 39% des cas, ça se situe en centre-ville d'Orléans.
02:49On entendait dans le reportage Place de Loire, donc les bords de Loire sont beaucoup ressortis.
02:54La Place d'Arc, la gare, la rue de Bourgogne et toutes les ruelles autour.
02:58Et aussi la rue de la République, notamment sur l'outrage sexiste,
03:02les insultes, les gestes grossiers à connotation sexuelle.
03:05Beaucoup de places, rue de la République.
03:07Donc là, il y a des vraies propositions concrètes qu'on peut faire,
03:11présence policière en civil, pour prendre en flagrant délit
03:16toutes celles et ceux qui seraient dans l'outrage sexiste ou sexuel.
03:20Le résultat de tout ça, vous le concluez, finalement,
03:24c'est que les femmes ont tendance à s'invisibiliser.
03:27C'est-à-dire qu'elles vont faire attention à la manière dont elles s'habillent,
03:30elles vont faire attention à ce qu'elles disent, aussi dans la rue,
03:33pour éviter justement d'être ennuyées, d'être abordées.
03:36C'est ça, il y a une vraie intériorisation de cette violence.
03:40L'invisibilisation des femmes, ça ne se fait pas que comme ça.
03:46On en parlait du nombre de rues qui portent le nom d'une femme,
03:50qui est quand même très très restreint.
03:52Alors justement, parce que c'est un autre aspect de cette enquête,
03:56sur 1500 noms de rues, sur Orléans,
03:59combien portent le nom d'une femme ?
04:01On a 3%, un peu moins de 3%,
04:03et on a 6% de noms de rues qui portent le nom d'un animal ou d'une plante.
04:09Ce qui est quand même...
04:11C'est assez révélateur.
04:13Alors là, là-dessus, vous dites quoi ?
04:15Nous, on pense qu'il faut changer massivement les noms de rues.
04:19C'est possible parce qu'il y a 41% de noms de rues qui portent le nom d'un homme,
04:25et 43% un nom commun.
04:27Donc il y a quand même une marge sur ces 43%.
04:30Et nous, on dit qu'il faut changer massivement les noms de rues,
04:33qu'il faut consulter les habitants pour savoir s'ils sont OK ou pas,
04:35qu'il faut aussi consulter des historiens
04:37pour ne pas débaptiser ce qui n'a pas à l'être,
04:39et qu'il faut consulter des associations
04:41qui peuvent aussi faire monter des noms de femmes inspirantes
04:45et qu'on s'inspire de ce qui ressort sur le terrain.
04:49Voilà ce qu'on dit sur les noms de rues.
04:52L'invisibilisation des femmes, également, vous dites,
04:55elle se traduit, là encore chiffre à l'appui,
04:58au sein du conseil municipal, les prises de parole des femmes.
05:01On a étudié les prises de parole des femmes
05:03en regardant les comptes rendus des conseils municipaux entre 2014 et 2020.
05:07On pourrait faire la même chose de 2020 à 2026.
05:10On a regardé ces chiffres-là,
05:12et on a 67% des mots qui sont prononcés en conseil municipal
05:16par des hommes, et 33% par des femmes.
05:18Et vous regardez le conseil municipal d'hier sur le budget,
05:21on n'a aucune femme, aucune élue,
05:23qui a pris la parole sur le budget hier.
05:25Parce qu'elles se l'interdisent ou qu'elles se sentent peut-être pas légitimes.
05:27En tout cas, sur cette base-là, Yann Chayou,
05:30vous faites des propositions.
05:31Vous êtes en campagne pour les élections municipales
05:33de l'an prochain depuis déjà quelques mois.
05:35On rappelle qu'en 2020, vous étiez numéro 2
05:37sur la liste de Nathalie Kyrien.
05:39Vous en êtes où aujourd'hui dans la constitution de cette liste ?
05:42Alors nous, on mène campagne,
05:44on travaille, on réfléchit d'abord à des idées.
05:47Je vois que d'autres, leur projet, c'est d'être candidat.
05:50C'est bien, mais nous, notre projet,
05:52c'est de construire des propositions à l'appui.
05:54Mais l'objectif, c'est quand même
05:56de monter un programme.
05:58Donc nous, aujourd'hui, on en est là.
06:00Moi, je suis clairement de centre-gauche.
06:02Tous Orléans est aussi un peu dans cette dynamique.
06:04En tout cas, l'idée,
06:06c'est vraiment d'aller
06:08construire un programme
06:10avec des priorités sur la sécurité,
06:12ça me semble très important,
06:14sur la culture, sur l'éducation,
06:16sur des sujets qui sont un peu délaissés aussi
06:19depuis 2001.
06:21Moi, je rappelle simplement, je le dis,
06:23j'ai 31 ans aujourd'hui, quand Serge Groire,
06:25il était maire d'Orléans, quand il est devenu maire d'Orléans,
06:27j'avais pas 10 ans. Un vingtenaire aujourd'hui,
06:29n'était même pas né quand Serge Groire est devenu maire.
06:31Je pense qu'il y a aujourd'hui
06:33une nécessité de renouveler, de repenser la ville
06:35pour qu'elle
06:37soit
06:39dans une ligne
06:41plus écologique,
06:43plus accessible, plus émancipatrice,
06:45et que ça corresponde aux attentes
06:47des jeunes, ça me semble important.
06:49Yann Chahou, d'être venu ce matin.
06:51Très bonne journée à vous.

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