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00:00Bon début de journée avec nous dans le Loiret et le Loir-et-Cher, Lydie Loez, c'est l'heure avec vous d'accueillir notre invitée sur France Bleu Orléans.
00:07Ce matin, vous recevez Florent Groppard, le co-secrétaire régional des écologistes.
00:12Le parti Europe Écologie Les Verts en direct avec nous, Florent Groppard depuis Vendôme dans le Loiret-et-Cher. Bonjour.
00:19Bonjour.
00:22France Bleu et la Cellule Investigation de Radio France révèlent donc ce matin cette enquête sur l'épiphase menée dans 90 villes en France, dont 2 dans le Loiret.
00:31Olivier Montargy, des prélèvements ont été faits au printemps dernier dans l'eau du robinet.
00:35Il montre chez nous la présence de ces polluants éternels en faible quantité, le PFH-XS, qui est toxique interdit en France depuis 2 ans.
00:46Que vous inspirent ces résultats ?
00:49Tout d'abord, merci d'avoir fait ce travail, parce que c'est un gros travail de pédagogie.
00:58Et les résultats, c'est ce qu'on a trouvé aussi lorsqu'on a fait nous-mêmes des analyses dans toute la France et en région Centre-Val-de-Loire.
01:07A savoir que ces molécules, on en a à peu près partout. Pas en quantité exorbitante, mais on en a à peu près partout.
01:15Et leurs propriétés, on les appelle polluants éternels parce qu'ils ont des liaisons carbone-fluor particulièrement stables.
01:25Et bien leurs propriétés font que l'accumulation pose question.
01:29Vous dites que ces enquêtes sont essentielles dans la lutte contre cette épiphase ?
01:35Dans l'information au public ?
01:39Oui, si le public ne se réveille pas sur ces questions-là, on voit qu'il y a une forme...
01:47C'est assez simple pour l'industrie de continuer à faire ses produits.
01:51D'une partie de la classe politique de fermer les yeux là-dessus.
01:55Et finalement, tant qu'on ne regarde pas les questions trop sanitaires, tout va bien.
02:02Si on ne met pas l'accent très fortement grâce à ces études, avec tous les journalistes qui peuvent travailler là-dessus,
02:11avec le film Darkwater, etc., on voit que finalement on pourrait continuer comme ça.
02:17Et avoir dans quelques années vraiment des drames sanitaires assez importants.
02:22Sans être scientifique, vous pensez que c'est polluant, éternel ? Jamais on va réussir à s'en débarrasser ?
02:30Eh bien, ça va être compliqué de s'en débarrasser.
02:36En tout cas, on a les moyens de limiter les dégâts et la loi qu'on a essayé de faire passer est dans ce sens.
02:44Déjà d'arrêter d'en produire et puis ensuite de traiter convenablement ce qu'on a dans l'environnement et en particulier dans l'eau.
02:55Mais encore une fois, ce sont des molécules très stables et donc on va les garder, hélas, pendant un paquet d'années dans l'environnement vraisemblablement.
03:03Alors les écologistes, justement, votre parti avec le député de la Gironde, Nicolas Thierry,
03:08vous êtes à l'origine d'une proposition de loi qui a été adoptée au mois d'avril à l'Assemblée nationale
03:13pour faire interdire à partir de 2026 l'utilisation de ces substances chimiques dans l'industrie cosmétique et les vêtements.
03:21Il y a eu un large consensus au moment du vote, ça vous a surpris ?
03:26Oui, ça nous a surpris. On pensait que la bataille serait plus rude.
03:30Alors même si Tefal a pu, grâce à un coup de pression, enlever l'épéface qui concerne les poils Tefal...
03:42La société Tefal avec ses poils, effectivement, qui a été épargnée au nom de la réalité économique, on va le dire comme ça, pour préserver les emplois.
03:50Oui, c'est ça, sauf qu'on a des solutions autres pour faire des anti-adhésifs sur des poils
03:58et ils réussissent à fonctionner dans les pays où c'est interdit.
04:02Mais en tout cas, en France, en dehors de ce cas-là, on a été assez étonnés que finalement la loi passe assez bien
04:11et que finalement cette interdiction de fabrication le fait que dorénavant on puisse avoir des contrôles des eaux potables en France, ce qui n'était pas le cas.
04:21Oui, il instaure l'obligation, ce texte, de contrôler la présence d'épéfaces dans l'eau potable sur tout le territoire.
04:28Bien sûr, la première chose à faire lorsqu'on est face à des possibles polluants, c'est de savoir où ils sont et en quelle quantité.
04:37Nous n'avions même pas ces éléments, donc la loi devrait nous permettre, au moins sur l'eau potable, d'avoir des éléments
04:44et puis ensuite d'exiger parce qu'il va y avoir des coûts de dépollution importants.
04:50Il va falloir très vraisemblablement changer les filtres des stations d'épuration, par exemple, et ces coûts-là, qui va les payer ?
04:57Entre une partie, à mon avis, des industriels qui ont amené ces molécules et qui ont dégagé des bénéfices sur ces molécules, et puis vraisemblablement aussi un peu l'État.
05:10Oui, ce texte, il a été voté, mais évidemment la dissolution de l'Assemblée nationale a tout stoppé. Il va falloir le remettre sur la table avec le nouveau gouvernement.
05:17Florent Gropard, vous-même, vous avez participé récemment à une expérience localement menée par votre parti pour mesurer la contamination au pifasque que l'on subirait.
05:27Comment ça s'est passé ? Vous avez prélevé vos cheveux qui ont été analysés, c'est ça ?
05:34Oui, c'est ça. On a fait des prélèvements. On a choisi dans chaque département quelques personnes et puis on a prélevé leurs cheveux.
05:43Quelquefois, on est allé chercher des personnes avec des métiers particuliers et d'autres fois des militants qui étaient motivés pour faire ce prélèvement.
05:51Et puis on a analysé tout ça. Ce que l'on a vu, c'est qu'on a quasiment personne exempte de pifasque. Tout le monde a des pifasques.
06:01Et certaines personnes en ont particulièrement. Et ce qui nous a vraiment marqué, c'est notamment un pompier de l'Indre qui avait beaucoup beaucoup de pifasque.
06:14Or, on sait que les pifasques ont été utilisées pour fabriquer notamment des mousses anti-incendie.
06:24Et donc, il y a un travail maintenant qui est en train de se faire au niveau national sur cette question-là.
06:30Et de voir si ça ne risque pas de devenir une maladie professionnelle, l'utilisation de ces mousses.
06:36Merci beaucoup Florent Gropard, co-secrétaire régional des écologistes. Vous êtes à Vendôme.
06:44Il y avait de l'écho.
06:47Merci à vous d'être intervenu ce matin au sujet de cette enquête pour les locales de France Bleue et la cellule de Radio France.
06:54Merci, bonne journée.
06:56Bonne journée à vous.