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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe à 9h30-11h avec Thomas Hill et vos invités ce matin, Thomas.
00:05Deux influenceuses qui sont en train de se prendre en selfie, la comédienne Julie Dobona et la naturaliste Périne Crocemarie
00:12pour un documentaire diffusé lundi soir sur France 5 où vous nous emmenez sur le fleuve Amazon au Pérou et en Colombie.
00:19Et en fait, je me souviens effectivement vous avoir vu toutes les deux aux côtés de Diego Buñuel,
00:24c'était en Tanzanie pour Insta Animal sur France 2. Est-ce que c'est là que vous vous êtes rencontré toutes les deux ?
00:28Carrément, c'est un gros coup de foudre à l'écale.
00:32Il y a eu un truc qui s'est passé. Et donc vous vous êtes dit qu'il faut absolument qu'on refasse quelque chose, mais sans Diego.
00:37Pour qu'on se débarrasse du garçon.
00:40J'avais pas vu ça sous cet angle-là, mais pourquoi pas.
00:42Non, c'est pas comme ça.
00:43Mais oui, effectivement, toutes les deux.
00:46D'autant que votre doc est consacré aux femmes, donc ça s'y prêtait, aux combattantes, aux gardiennes de l'Amazon qui se battent pour protéger la vie, la faune et la flore.
00:54Et alors pourquoi uniquement des femmes ? Est-ce qu'il y avait un choix particulier ? Pourquoi les femmes ?
01:01Les femmes, il y a un lien viscéral à la nature qui est très profond.
01:06C'est le lien dans la cosmogonie des peuples autochtones.
01:09C'est la terre-mer, la mer, la femme est très liée.
01:13Et le ciel, c'est l'homme qui ensemence avec la pluie.
01:17Et donc cette terre-mer, aujourd'hui, la terre-mer, elle souffre.
01:20Et donc les femmes sont des grandes porte-paroles pour la terre.
01:25C'est un programme écoféministe aussi, c'était ça qui était intéressant.
01:28Vous avez même rencontré à un moment Mère Nature.
01:30Oui, Mère Nature, oui.
01:32Natalia, mais je crois que c'est celle que j'ai préférée, je lui en parlais tout à l'heure en arrivant.
01:37Elle a accouché tout son village, je crois qu'il y avait...
01:40Elle est sage-femme.
01:41Oui, c'était une sage-femme et elle dégageait quelque chose de puissant.
01:46Elle a accouché tout son village, elle a eu aussi neuf enfants, je crois.
01:49Des filles, elle a eu neuf enfants.
01:51Et avec ces filles, elles ont créé un jardin luxuriant.
01:57Ah oui, luxuriant, c'est-à-dire que c'était cette femme qui accouchait les gens,
02:02les femmes, mettait au monde des enfants et mettait au monde des plantes.
02:05Elle était reliée complètement à la nature, en plus elle les accouchait dans la nature.
02:09C'était une femme avec une lumière incroyable.
02:13Je crois que c'est celle qui m'a le plus bouleversée.
02:15Et c'est cette relation qu'on voulait montrer, en fait, de la femme à la nature
02:18et qu'elle est intimement reliée à la nature, la femme de base.
02:22Et c'est vrai que vous rencontrez des femmes formidables et de toutes les générations,
02:25puisque vous commencez d'ailleurs ce documentaire avec la petite Carla,
02:29qui a 16 ans, qui se bat contre la pollution en plastique
02:31parce que partout au bord de l'eau, autour d'elle,
02:35il y a des décharges à ciel ouvert qui polluent tout.
02:37Et ça a des conséquences désastreuses sur son village, sur son coin,
02:40mais aussi en aval, évidemment, du fleuve.
02:43Ça joue sur la vie de centaines de communautés ensuite, Périne Grosse-Marie.
02:48Tout à fait. En fait, il faut imaginer quand même que le fleuve Amazon,
02:51il a des affluences, c'est un bassin immense
02:53et toutes les affluences, s'ils sont pollués, ça rejoint l'Amazon et après ça va dans l'océan.
02:57C'est 20% de l'eau douce planétaire qui se jette dans l'océan, à l'Amazon.
03:02C'est beaucoup d'eau et la problématique, si c'est pollué,
03:06c'est qu'eux sont impactés, bien sûr, directement sur nous,
03:09parce que la planète est un tout.
03:11Et donc, nous avons tous à regarder ce qui se passe du côté de l'Amazon.
03:15Et ils ne peuvent plus se nourrir, ils ne peuvent plus pêcher, boire l'eau de la rivière.
03:19Rien ! Il s'ajoute sur la biodiversité, sur la forêt amazonienne.
03:23Et sur les communautés, effectivement, qui ne peuvent plus boire l'eau.
03:26Et en plus, on est dans une période très difficile où le fleuve Amazon est à son plus bas,
03:31où on a connu une sécheresse terrible quand on y était.
03:34C'était en septembre dernier, c'est ça votre tournage ?
03:37Et du moment où vous avez du mal à passer même, carrément, en bateau.
03:40Et ça, c'est jamais arrivé de mémoire d'homme.
03:43L'eau n'a jamais été aussi basse.
03:45Donc, elle est croupie, il y a beaucoup de problèmes sanitaires.
03:48Toutes les villages qui viennent normalement boire l'eau,
03:51qui survivent grâce à cette eau, elles étaient complètement intoxiquées.
03:57Le constat est assez dramatique.
03:59Alors, vous faites aussi de belles rencontres et de belles surprises
04:01qu'on ne peut pas prévoir dans un tournage, comme la rencontre avec des dauphins roses.
04:05Je ne savais pas qu'ils étaient présents dans le fleuve Amazon.
04:08Il y a des dauphins dans ce fleuve ?
04:10Si, ça a été nos guides.
04:11On les voyait partout, ils nous ont suivis.
04:13En fait, ils s'adaptent à ça que tu m'as dit à un moment.
04:15Oui, ils n'étaient pas forcément tout le temps là, avec aussi peu de profondeur.
04:19Mais maintenant, comme ils n'ont plus vraiment d'espace, tu m'as dit ?
04:22Non, en fait, la problématique, c'est que vu que le niveau d'eau était très bas,
04:27normalement, c'est une terre inondée.
04:29Le bassin de l'Amazon, c'est extraordinaire.
04:31On a des arbres qui sont sous l'eau, toute la végétation est sous l'eau.
04:34C'est un monde qui vit avec l'eau.
04:37Et quand il n'y a plus d'eau, ils étaient tous dans l'Amazon.
04:39Et oui, ils s'adaptent, mais ce n'est pas top.
04:43Il est pollué et ils ne peuvent plus se reproduire correctement.
04:46Il y a beaucoup de bateaux à moteur, mais ils étaient là.
04:48Ils étaient là quand même.
04:49J'imagine, Julie de Bonac, qu'on ne revient pas indemne d'un voyage comme celui-là.
04:53Ça devait être extraordinaire à vivre.
04:54Oui, à chaque fois que je vais avec Périne, je ne reviens pas indemne de mes voyages,
04:58que ce soit avec les animaux sauvages ou là avec ces femmes qui se battent pour leur environnement.
05:03Mais c'est aussi une prise de conscience qu'à partir du moment où tu n'as plus vraiment d'eau
05:09autour de toi pour survivre, il faut s'adapter.
05:12Et ces gens doivent donner de l'eau à leurs enfants,
05:18doivent avoir de l'eau pour leur culture, pour survivre.
05:20Enfin, c'est des problèmes absolument essentiels et primordiales.
05:25Et voir comment ils s'adaptent à ça, comment ils se battent.
05:29La résilience, ma chérie.
05:30La résilience, c'est ça.
05:31Moi, c'est ça qui m'a le plus bouleversée.
05:34On n'a pas du tout cette conscience-là où on est aujourd'hui.
05:36Ça peut nous arriver.
05:38Il faut quand même en avoir un peu conscience parce que ce n'est que décalé.
05:42Et qu'est-ce qu'on ferait ?
05:44Comment on survivrait ?
05:45Et là, tu vois ces femmes.
05:46Et c'est vrai que ça vient de la femme, ces batailles.
05:48Parce qu'elles sont connectées à la terre et au fait d'enfanter.
05:53Elles ont plus de ressources peut-être pour se battre.
05:57C'est pour ça qu'on a eu envie d'interroger ces femmes.
05:59Il y a aussi quelques hommes dans le documentaire et en général qui se battent
06:03pour la préservation de la nature.
06:05Le documentaire s'appelle « Les combattantes gardiennes de l'Amazone »
06:08réalisé par Julie Debona et Yannick Hanel.
06:10C'est à voir lundi prochain à 21h05 sur France 5.
06:14Restez avec nous, Julie Debona, Périne Crocemarie pour suivre l'actu des médias.

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