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00:00Le Gabi, le groupement des agrobiologistes de Lyon, tient son Assemblée Générale aujourd'hui,
00:05l'occasion de faire le point sur la filière bio dans notre département avec Louis Zambouaz,
00:09le Président du Gabi. Il répond ce matin à vos questions. Thierry Bouland.
00:13Bonjour Louis Zambouaz.
00:14Bonjour à tous.
00:15Est-ce que vous diriez qu'il est plus compliqué aujourd'hui d'être agriculteur ou viticulteur ou maraîcher bio qu'il y a 5 ans ?
00:25Je ne vais pas dire ça, c'est juste qu'il faut être organisé et il faut voir plus loin dans notre filière qui est compliquée en ce moment.
00:42Il faut être convaincu et convaincant envers les consommateurs et envers le grand public.
00:50Mais est-ce que ces agriculteurs bio sont assez soutenus ? Quand on veut se convertir par exemple, est-ce qu'il y a un soutien qui permet de voir venir ou pas ?
00:59Oui, il y a un soutien envers Bio Bourgogne BFC et envers la FNAB qui est l'enseigne nationale du bio.
01:10C'est soutenu par des techniciens et techniciennes qui sont à la bio pour nous aider, des conseillers pour nous aider à la conversion, pour nous aider à l'installation aussi.
01:23Donc c'est primordial.
01:25Parce qu'il y a l'aspect technique et puis il y a l'aspect financier.
01:29L'aspect technique, je ne pense pas que ce soit ce qui rebute en premier les agriculteurs.
01:34Oui, c'est compliqué financièrement, c'est très compliqué, il faut que les banques suivent et aussi il faut que le marché suive aussi, forcément.
01:42Mais il n'y a pas d'aide ?
01:44Si, il y a des aides à la conversion et il y a des aides au maintien qui ont été annulées par notre président, qui sont compliquées en ce moment.
01:55On voit vraiment que la trésorerie, elle baisse sur les cultures, sur tout type de filières qui est compliquée.
02:08Et je pense que j'ai perdu le fil, je suis désolé, la prime au maintien qui a été supprimée et ça, ça a vraiment baissé la trésorerie des exploitations.
02:23C'était important, peut-être, donnez-nous un ordre d'idée, cette prime au maintien, c'était de l'ordre de combien ? C'était par hectare ?
02:31C'était par hectare, je ne me souviens plus trop les chiffres en tête, mais j'ai une estime de 50 000 euros pour mon exploitation, une perte de 50 000 euros par an.
02:45C'est compliqué au bout de l'année à jongler en fonction des ventes.
02:55Vous êtes producteur bio, agriculteur bio depuis très longtemps, 98 ?
03:02C'est mon sédant qui a fait la passation pour passer en bio et dû à des problèmes d'insecticides, d'herbicides.
03:15Donc c'est la preuve que ça peut marcher, ça peut être rentable ?
03:20Ah oui, c'est rentable, ça marche, il faut être constructif, il faut être ambitieux et je pense qu'il faut avoir une vision des choses autre que passer des herbicides.
03:39Il faut être convaincu d'abord.
03:41Il est 8h17, vous écoutez ici au CERF, on va prendre une auditrice qui nous a appelé puis on va continuer la conversation avec vous, Louison.
03:50C'est Jacqueline qui nous appelle de Noyer ce matin.
03:53Bonjour Jacqueline.
03:55Oui bonjour.
03:57Jacqueline, vous vous êtes convaincue par le bio depuis longtemps ?
03:59Ah bah ça fait 50 ans et j'en ai 85 et j'achète toute mon alimentation, je l'achète chez Germinal Bio Coop à Tonnerre et ça ne me revient pas plus cher que d'aller en supermarché.
04:14Parce que je mange différemment, j'achète différemment, je mange moins de viande, moins de poissons, beaucoup de légumes, beaucoup de fruits et je fais des galettes et ça ne me revient pas plus cher que si j'achetais dans les supermarchés.
04:30Alors quand on me dit que pour manger bio il faut avoir les moyens, ce n'est pas vrai, parce qu'il faut manger différemment.
04:36Il faut savoir que si on achète du pain bio, une grosse tranche de pain bio, ça remplace un biftec, parce qu'il y a tout dedans, donc il y en a marre d'entendre tous ces gens, quand je vois ces personnes avec des caddies remplis de yaourts sucrés, de choses vraiment, de crèmes glacées, je ne supporte pas.
05:00Mais Jacqueline, est-ce que vous vous y retrouvez aussi au niveau du goût ? Parce qu'il y a un plaisir, on peut effectivement être comptable quand on fait ses courses et calculer, mais il y a aussi un grand plaisir à manger, est-ce que ce plaisir-là on le retrouve forcément, même en réduisant sa consommation de viande ou de poissons ?
05:18On le fait différemment, et le goût est meilleur, parce qu'on met plein d'oignons, d'ail, de choses comme ça, d'épices, un peu comme le tandoori, on adapte, et c'est vrai que c'est beaucoup moins cher.
05:40C'est donc une autre façon de cuisiner, une autre façon d'entrevoir aussi l'alimentation. Merci Jacqueline de nous avoir appelé ce matin de noyer, vous pouvez faire comme Jacqueline, et nous appeler au 03 86 52 23 23.
05:54Ce matin, Louison Boise, le président du groupement des agrobiologistes de Lyon, est avec nous, c'est un témoignage qui doit vous faire plaisir.
06:03Ah oui, ça me fait très plaisir, et je vois maintenant que les jeunes ne veulent plus acheter bio, du fait qu'ils ne savent peut-être pas cuisiner, et je pense que d'acheter bio local, il faut savoir cuisiner, appréhender les légumes, appréhender la viande, donc ça demande du temps.
06:28Donc ça veut dire que si on veut consommer bio et s'y mettre vraiment, il y a aussi toute une éducation à avoir, c'est un mode d'alimentation différent, on fait la cuisine différemment, il faut avoir du temps quand même non ?
06:40Il faut avoir du temps, la cuisine c'est du temps, forcément.
06:44Sur le prix, on en a parlé, mais c'est un argument qui est servi très souvent, et ce matin on entendait des consommateurs au Serrois nous dire, oui j'ai essayé, mais c'est cher.
06:55Donc comment on fait pour le prix ? Est-ce qu'il faut non pas se priver, mais équilibrer en mangeant davantage de légumes, de céréales, et beaucoup moins de viande et de poissons ?
07:09Je pense que le prix des consommateurs, c'est vraiment sur leur qualité de vie, et je pense qu'il faut inciter les gens à acheter plus cher, acheter moins, et de meilleure qualité.
07:30Pas de surconsommation, le juste poids, ça veut dire que quand vous nous servez, c'est aussi le juste poids,
07:37parce que de temps en temps, quand on va dans des marchés, on demande un morceau de fromage, et on se retrouve avec un morceau de 300 grammes.
07:43Mais ça c'est les commerçants, mais c'est mieux, et puis de voir du fromage à la coupe, de la viande à la coupe, c'est plus joli, c'est plus présentable, et on a envie de donner envie à la personne quand il le voit.
08:03Un dernier mot, un jeune qui souhaite s'installer en bio aujourd'hui, vous l'encouragez ?
08:08Oui, je l'encourage totalement, et il faut qu'il soit convaincu d'aller vers le bio, et il faut aller vers le bio pour la santé, l'environnement, la biodiversité, et surtout permettre que la nature nous donne ce qu'elle a.
08:28Merci Louis Zonboise, président du Gabi Groupement des agrobiologistes de Lyon, et puis polyculteur et éleveur en bio à Blassy dans la Vallonée depuis 1998.
08:41Merci, vous aussi.
08:42Le bio est-il trop cher ? Est-ce que vous êtes prêts à mettre le prix pour manger mieux ? C'est la question qu'on vous a posée ce matin sur nos réseaux sociaux.
08:48Vous avez réagi notamment Valérie qui nous dit que c'est trop cher selon elle.
08:52Le local nous apparaît comme une alternative, mais c'est cher aussi, compliqué, on comprend.
08:56Pour Valérie qui nous écrit ce matin sur notre page Facebook ici au CERF, Michel nous dit que le bio est forcément plus cher, plus cher à produire avec moins de rendement, mais aussi pour quels bénéfices pour la santé ?
09:05Une question à laquelle on a un petit peu la réponse aussi grâce aux commentaires de Michel. Vous continuez de réagir ce matin directement sur nos réseaux sociaux.