Élisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, le 17 mars 2025 sur franceinfo.
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00:00Elisabeth Borne, depuis la médiatisation de cette affaire Betaram, au moins quatre collectifs ont été constitués par d'anciens élèves.
00:06Notre-Dame de Garezon dans les Hautes-Pyrénées, Notre-Dame du Sacré-Cœur dans les Landes, Saint-François-Xavier dans les Pyrénées-Atlantiques,
00:11Saint-Pierre dans le Finistère, toutes des institutions catholiques sous contrat avec l'État.
00:16Est-ce qu'il y a un problème avec l'enseignement catholique en général ?
00:20Vous savez, je pense qu'on a eu la commission qui avait été présidée par Jean-Marc Sauvé,
00:24qui a écouté la parole d'enfants qui avaient fait l'objet de violences sexuelles à l'époque par les institutions catholiques.
00:34Je pense que c'est un peu la même chose qu'on est en train d'observer au sein des établissements scolaires.
00:39Donc voilà, l'objectif, c'est évidemment que cette parole se libère, que la justice puisse passer, que les victimes puissent être accompagnées.
00:48Ça, c'est ce qui relève de la justice. Et pour ce qui me concerne, c'est de m'assurer que ça n'est plus possible.
00:54Justement, quelles conséquences envisagez-vous pour Bétarame, par exemple, et pour tous les établissements qu'on vient de citer ?
01:00Est-ce que ça peut aller jusqu'à la rupture d'associations, de contrats d'associations avec l'État ?
01:05Écoutez, des inspecteurs commencent leur travail aujourd'hui. Évidemment, on en tirera toutes les conséquences.
01:12J'espère qu'aujourd'hui, toutes les précautions sont prises pour qu'il n'y ait plus ce type de violence.
01:17Vous parlez avec les responsables de l'enseignement catholique. On rappelle que 17% des élèves sont scolarisés dans le privé.
01:25Il y a à peu près une famille sur deux qui, à un moment ou à un autre, a recours à l'enseignement privé en France.
01:30Est-ce que toutes ces affaires entament la confiance entre l'État et l'enseignement catholique ?
01:36Ce que j'ai pu dire aux représentants de l'enseignement catholique, c'est que notre responsabilité et leur intérêt,
01:44c'est précisément qu'on ait plus de contrôle, qu'on ait ces remontées systématiques de tous les faits de violence.
01:50Parce qu'en effet, j'imagine que les parents qui entendent ce qui s'est passé, alors rappelons que c'est il y a quelques décennies,
01:57peuvent être inquiets. Donc mettons en place tous ces dispositifs de remontée d'informations, de recueil de la parole, de contrôle.
02:05Et ça permettra, je l'espère, de rassurer tout le monde.
02:07Et une dernière question sur le sujet. Qu'est-ce que vous dites à ceux qui pensent qu'il y a une inégalité de traitement
02:12entre établissements catholiques et musulmans ? Je pense à la France Insoumise, à Jean-Luc Mélenchon particulièrement.
02:17Pour les premiers, ils dénoncent de la complaisance malgré de lourdes accusations.
02:23Et pour les autres, des contrôles très réguliers et des résiliations de contrats pour des considérations administratives.
02:28Ce ne sont pas des considérations administratives. Quand on a rompu des contrats, c'est parce qu'il y avait des faits.
02:35Alors à la fois dans les enseignements qui ont été délivrés, dans les propos tenus par un certain nombre de responsables de ces établissements.
02:43Je peux vous assurer qu'on a fait des contrôles. Alors là, on rentre dans un autre champ.
02:52Les établissements hors contrat d'établissements catholiques sur lesquels il y a des faits préoccupants.
02:59Et on va là aussi tirer toutes les conséquences.