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00:00Huit heures moins le quart en ce lundi 17 mars, c'était donc Yann, il y a cinq ans,
00:06jour pour jour, le début du premier confinement à cause du Covid.
00:09Et oui, du jour au lendemain, notre vie a complètement changé, fini le travail, les
00:15matchs de foot, l'école, fini les apéros, les virées entre copains, les cinémas, tout
00:20le monde, ou presque, cloîtrait à la maison.
00:22Bonjour Pascal Bouchery.
00:23Bonjour.
00:24Vous êtes le délégué départemental de l'UNAFAM, l'Union Nationale des Familles
00:29de Personnes Malades ou Handicapées Psychiques de la CERT.
00:32D'abord, quel souvenir vous gardez de ce premier confinement ?
00:36Je vais faire un pas de côté, c'est que je l'ai bien vécu, surtout le confinement
00:41complet, ne plus sortir de la maison, avec les premiers, vous venez parler des apéritifs,
00:45les premiers apéritifs avec les enfants, la famille, via la visio, c'était marrant au
00:50départ.
00:51Après sur la durée, ça a été compliqué, mais le premier confinement, il faisait beau,
00:57on a pu faire des choses qu'on ne faisait pas dans la maison, mais sur la durée, c'était
01:05quand même, même pour nous, un peu difficile.
01:07Mais voilà, premier retour, pas si compliqué.
01:11Cette privation de liberté, cette absence d'interaction, pas mal de personnes l'ont
01:16mal vécu, notamment au sein de votre association.
01:19Ça a été compliqué quand même de couper les liens du jour au lendemain ?
01:23Oui, le lien social est quand même important, et pour les familles que l'on accueille,
01:28je vous rappelle, on est là pour accompagner l'entourage de personnes en souffrance psychique.
01:31On a eu sur les années 2022, 2023 et encore sur 2024, beaucoup plus de parents de jeunes
01:37qui sont venus à l'association, parce que leurs jeunes, quand je dis jeunes, les premiers
01:428-10 ans, avec déjà des premières difficultés en santé mentale, phobie scolaire ou choses
01:48comme ça.
01:50Donc ça, ça a été vraiment quelque chose de nouveau pour nous.
01:53Ça, c'est lié directement au confinement ?
01:55Alors lié directement, je pourrais parler de...
01:58Vous parlez de phobie scolaire, par exemple.
02:00Voilà, de preuve scientifique.
02:01Mais tout ce qu'on sait, c'est que le fait de ne plus avoir ce côté lien social, et
02:04que c'est paradoxal, parce qu'on a quand même toute une jeunesse qui est très connectée
02:08et qui échange beaucoup par réseaux sociaux, et qui quand même, du fait de ne plus se
02:11retrouver ensemble, avec des contacts à l'école, les sorties et tout ça, on fait que oui,
02:16pour beaucoup, ils ont vécu très très mal le fait de ne plus avoir ce fameux lien social.
02:20Et oui, ça, c'était quelque chose dans les faits.
02:23Et ça, vous l'avez observé, 2-3 ans plus tard.
02:27Voilà, là, on est retrouvés sur un équilibre 2024, un peu plus équilibré comme avant
02:32le confinement.
02:33Mais on a quand même mis des actions spécifiques pour les parents de jeunes, au sein de nos
02:37associations, dans l'accompagnement de ces tranches d'âge, pour citer les 13-18, par
02:41exemple.
02:42L'impact psychologique du confinement, on en parle avec notre invité ce matin, il s'agit
02:45de Pascal Boucherie, délégué départemental de l'Une à Femmes 72.
02:48Le baromètre annuel de la santé mentale des adolescents, publié vendredi, montre
02:54une dégradation de cette santé mentale.
02:56On parlait des confinements, des interactions, du manque d'interactions.
03:00Il y a aussi tout ce qui nous entoure, avec la guerre en Ukraine, notamment.
03:04Ça aussi, vous le ressentez, justement, des adolescents de plus en plus mal dans leur
03:09peau ?
03:10Oui, je pense qu'on s'avait démarré avec surtout tout ce qui était éco-anxiété.
03:14Tout ce qui est écologique, c'est quelque chose sur lequel, pour beaucoup, nos jeunes
03:16ont un intérêt profond.
03:20Et puis, comme vous dites, le travers des réseaux sociaux, c'est qu'ils sont bombardés
03:24d'infos.
03:25Et c'est vrai qu'aujourd'hui, le monde vit quand même des choses assez compliquées.
03:31Et pour nos jeunes, oui, c'est très compliqué de faire le tri.
03:35Et puis, je vous dis, vraiment, le fait de ne plus avoir ces interactions sociales, et
03:42moi, j'insiste sur le fait que c'est paradoxal par rapport à la manière dont ils vivent
03:45au quotidien.
03:46Mais c'est quand même très, très important.
03:47Et ça, on en a tous besoin, parce que c'est vrai qu'on fait un focus sur les jeunes.
03:50Mais chez les personnes âgées, le confinement n'a pas forcément été non plus bien vécu
03:55pour beaucoup de personnes.
03:57Alors, vous devancez ma question, les personnes âgées, mais pas que, puisque vous accompagnez
04:01les familles, mais aussi des malades qui sont adultes.
04:04Là aussi, pour eux, tout s'est arrêté avec le premier confinement ?
04:07Voilà, on avait déjà parlé à votre antenne des groupes d'entraide mutuelle, entre autres,
04:10qui sont des associations, et les personnes concernées se retrouvent en telle pour échanger
04:15et retrouver du lien social.
04:16Voilà, tout ça a fermé, on fait que les gens se sont retrouvés seuls dans leur logement.
04:23Il y a eu les promiscuités avec la famille, ce n'est pas toujours facile pour des jeunes
04:28adolescents d'avoir en permanence sur le dos, excusez-moi l'expression, mais les parents.
04:33Donc ça, c'est aussi quelque chose à vivre.
04:35Vous m'avez cité tout à l'heure en disant, oui, moi, j'ai cette chance d'avoir une maison
04:38en jardin.
04:39Mais c'est vrai que pour des jeunes qui ont été confinés dans des appartements exigus
04:43avec l'entourage, les frangins, la frangine, et puis les parents, oui, ça a été très,
04:48très difficile à vivre.
04:49Mais pour les personnes âgées, dans les EHPAD ou coupures avec la famille, il y a quelque
04:53chose d'important.
04:54On l'a déjà dit, pour déclencher une souffrance psychique, il peut arriver un événement dans
04:59votre vie.
05:00Et en venant à votre radio tout à l'heure, j'étais sur une radio concurrente, mais peu
05:03importe, ils ont parlé des personnes qui n'ont pas pu faire correctement leur deuil à cause
05:07des décès pendant le Covid, qui n'ont jamais revu leur proche, qui n'ont jamais été...
05:10Et ça, ça peut aussi déclencher un vrai mal-être sur le fait que vous n'ayez pas
05:15vécu correctement le deuil de votre proche.
05:17C'est des personnes que vous pouvez voir, que vous pouvez accompagner.
05:20Oui, voilà, ça peut arriver, mais dans les parents de jeunes qu'on accompagne, leurs
05:24jeunes sont vraiment, voilà, vraiment beaucoup trop blanctueux, voilà, c'est vraiment...
05:31Et puis il y a le fait aussi peut-être que l'effet Covid a fait qu'on a parlé beaucoup
05:34plus de la santé mentale qu'avant.
05:36Donc peut-être que ça permet aussi de tomber un certain nombre de tabous chez les personnes
05:40et de se dire, ce serait peut-être bien qu'on aille se faire aider plus tôt qu'on le faisait
05:45avant cet événement qui nous a tous traumatisés.
05:47Mais voilà, il y a peut-être aussi un effet positif dans le malheur du Covid.
05:52Merci beaucoup, Pascal Boucherie, délégué départemental de l'UNAFAM, l'Union Nationale
05:58des Familles et Amis Personnes Malades ou Handicapés Psychiques de la CERT, on mettra
06:03les coordonnées du groupe dans l'article internet e-CIMEN qui va suivre d'ici une petite heure.
06:09Vous allez l'ouvrir ?
06:10Oui, évidemment.
06:11Merci à vous.

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