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00:00L'invité qui fait l'actu ce matin, c'est la présidente de l'Ordre des infirmiers de l'Hérault.
00:04Et c'est pour parler des nouvelles compétences des infirmiers et des infirmières du département,
00:10de ce métier qui évolue. Bonjour Nathalie Bijon.
00:13Bonjour.
00:14Depuis un an, c'est une expérimentation ici dans la région Occitanie.
00:17Vous pouvez, en tant qu'infirmière, délivrer des certificats de décès. Ça veut dire quoi ?
00:22Ça veut dire que s'il y a un décès à domicile,
00:26nous avons la possibilité d'intervenir.
00:30C'était une proposition, une expérimentation qui avait été faite à la demande de M. Valdou
00:35lors de la loi de financement de la Sécurité sociale en 2023.
00:39Et depuis le mois d'avril, nous pouvons aller au chevet des patients et des défunts
00:46et pouvoir prévenir l'urgence psychologique des familles.
00:50Parce qu'avant, ça s'était réservé aux médecins ?
00:52Exclusivement aux médecins, c'est ça.
00:54Ce qui posait des problèmes dans les endroits où il y a peu de médecins, par exemple ?
00:58Des desertifications, effectivement, les zones de déserts médicaux.
01:01Cette expérimentation était d'abord réservée à 6 régions
01:05et finalement, elle a été très rapidement étendue à toute la France.
01:10Et alors, est-ce que dans les rôles, on a vu des effets bénéfiques ?
01:13Combien vous avez, en tant qu'infirmière, délivré de certificats de décès, par exemple ?
01:18Dans les rôles, nous avons des résultats qui sont très intéressants dans l'amélioration de l'accès aux soins
01:23puisque 580 certificats de décès ont été réalisés par des infirmiers
01:29sur cette année d'expérimentation.
01:32Les chiffres datant jusqu'à début février.
01:35Donc, vraiment des beaux résultats.
01:37Donc ça, ça veut dire que, par exemple, c'était 580, quasiment 600 décès
01:42où les familles, peut-être, devaient attendre encore plus longtemps
01:45et se retrouvent avec le corps de leurs proches, c'est ça qui se passait ?
01:49C'est ça, avec les difficultés, effectivement, à gérer
01:52tant au niveau climatique et autre, émotionnel.
01:55Sans certificat de décès signé, il n'y a pas de service funéraire qui intervient.
02:01Donc, effectivement, c'était vraiment problématique pour les familles.
02:04On avait vu dans la presse, notamment en 2022, des difficultés avec des décès
02:09qui restaient et qui attendaient pendant plus de 24 heures à domicile.
02:12Donc, c'est une vraie progression et une vraie reconnaissance de la profession aussi dans cette mission.
02:17Alors, tout le monde ne peut pas le faire, il faut avant ça suivre une petite formation ?
02:21Tout à fait. Il y a une formation qui est faite actuellement, qui est financée par l'État.
02:25Cette formation s'arrête au mois de fin mars
02:29et l'expérimentation fin avril, le 25 avril, jusqu'à la possibilité d'être pérennisée.
02:36Donc, en plus d'avoir suivi cette formation, il faut bien sûr être inscrit à l'Ordre,
02:39puisque c'est une obligation, et en plus avoir trois ans de diplôme
02:42de manière à avoir déjà une solide assise professionnelle.
02:47Un petit peu d'expérience ?
02:48Un petit peu d'expérience.
02:50À côté de ça, seuls les infirmiers libéraux peuvent réaliser ce certificat de décès.
02:56Ceux qui exercent en EHPAD et ceux du SDIS, les pompiers, les infirmiers-pompiers,
03:02et puis aussi ceux qui exercent dans le cadre de l'hospitalisation à domicile,
03:06qui sont salariés et dans l'hospitalisation à domicile.
03:08Ça veut dire que c'est les familles directement qui vous contactent ?
03:11Par exemple, admettons, vous êtes infirmière libérale, la famille peut vous appeler directement ?
03:16Absolument pas, ça transite dès qu'il y a un décès qui est avéré,
03:21ça transite par le SAMU qui nous contacte ou police, gendarmerie ou SDIS,
03:27de manière à ce que l'infirmier soit dépêché pour signer ce certificat de décès.
03:32Et comme ça, on est sûr que c'est quelqu'un inscrit sur la liste,
03:34qui a suivi la formation et qui est habilité à...
03:36Exactement, ça sécurise la pratique encore une fois.
03:39Ça évite aussi d'être sollicité sur des morts violentes,
03:43puisque nous ne pouvons pas intervenir sur des enfants,
03:45puisque ça n'est pas non plus ce cadre-là.
03:49Vous parliez de la fin de l'expérimentation.
03:52Comment ça va être pérennisé ?
03:56A priori, ça va tomber dans le droit commun tout à fait.
03:59On est fort à penser que cette expérimentation va être reconduite.
04:04Et on voit que les certificats papiers,
04:07et même les applications sur lesquelles on peut compléter maintenant
04:11les certificats de décès ont évolué.
04:13Il a été enlevé l'exclusivité médicale.
04:16Donc c'est déjà aussi une reconnaissance à ce niveau-là.
04:20De votre métier, autres compétences pour les infirmiers,
04:23puisque l'Assemblée nationale, depuis le début de la semaine,
04:25se penche sur une proposition de loi pour élargir les missions de votre métier.
04:31Qu'est-ce qui, vous, vous paraît le plus important ?
04:33À quoi vous êtes le plus attachée ?
04:35Qu'est-ce que vous devriez pouvoir faire en tant qu'infirmière
04:37et que vous ne faites pas aujourd'hui ?
04:39Alors, c'est pas forcément qu'on ne le fait pas.
04:42C'est que les infirmiers ne sont pas reconnus dans cette mission-là.
04:46Donc la loi qui a été à l'unanimité,
04:49ce qui montre vraiment un intérêt de part et d'autre
04:52au niveau de l'Assemblée pour pouvoir reconnaître la profession.
04:55Il y a bien évidemment le diagnostic infirmier.
04:57Nous en faisions des diagnostics infirmiers,
04:59qui ne sont pas des diagnostics médicaux,
05:01qui sont une autre manière de voir,
05:03d'observer la situation et la clinique du patient.
05:06Elle est complémentaire.
05:08Donc là, c'est une reconnaissance.
05:10Il y a aussi la possibilité de réaliser des consultations
05:13avec les familles, des consultations en prévention en santé,
05:16des consultations en médecine du travail,
05:18en plaies et cicatrisation.
05:20Donc ce terme de consultation
05:22est aussi la possibilité pour les infirmiers
05:25d'explorer ce champ-là.
05:27Ça veut dire que vous le faisiez un peu de manière informelle
05:30sans être payé pour ça,
05:32lors d'un déplacement, par exemple, chez un patient ?
05:35Tout à fait.
05:37Il y a aussi une volonté d'étendre
05:40les prescriptions que les infirmiers peuvent réaliser
05:43au niveau de certains examens complémentaires,
05:46notamment au niveau des plaies,
05:48où il fallait attendre que le médecin prescrive
05:51un prélèvement sur plaie
05:53pour pouvoir après prescrire des antibiotiques.
05:56Aujourd'hui, bientôt, prochainement,
05:59une fois que la proposition de loi sera adoptée,
06:02nous pourrons investir ce champ-là
06:06et faciliter l'accès aux soins,
06:09fluidifier les parcours
06:11et surtout réduire aussi
06:13l'obligation de passer par le médecin pour certains.
06:16Et notamment avec les zones de désertification médicales
06:19qu'on connaît bien, notamment ici dans l'Hérault,
06:22il y a encore quand même la question de la rémunération
06:25qui est un peu problématique, pas tout à fait abordée ?
06:28Tout à fait. Ce ne sont pas des missions ordinales,
06:31ce sont des missions qui sont syndicales
06:34et il faut pouvoir travailler et oeuvrer là-dessus,
06:37puisque notamment le collectif des infirmiers en colère
06:40qui vraiment martèle que depuis 2009,
06:43il n'y a pas eu d'évolution des montants
06:46des actes infirmiers libéraux.
06:49Et effectivement, c'est problématique de se dire
06:52avec l'inflation qu'il y a eu, que parallèlement,
06:55les infirmiers ne soient pas reconnus financièrement.
06:58Pas de revalorisation des actes. Merci beaucoup,
07:01de l'ordre des infirmiers de l'Hérault.