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En Occitanie, les infirmiers libéraux vont désormais pouvoir établir des certificats de décès dans le cas où il n'y a pas de médecin disponible

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Transcription
00:00 Nous recevons donc Laurence Soula, qui est infirmière libérale et secrétaire de la Fédération nationale des infirmiers de l'Héros, Anne.
00:07 Pour parler des certificats de décès, puisque en Occitanie, on fait partie des régions test,
00:12 les infirmiers, infirmières libéraux et libérales, donc, peuvent établir ces certificats de décès.
00:18 Bonjour, Laurence Soula.
00:20 Bonjour.
00:20 D'abord, c'est quoi un certificat de décès ? De quoi on parle ?
00:24 Un certificat de décès, c'est un papier qu'on doit établir pour que la personne qui décède à domicile ou en EHPAD puisse être prise en charge par les pompes funèbres.
00:36 C'est fait dans tous les cas, en fait ? À chaque mort, il y a un certificat de décès, forcément ?
00:41 Tout à fait. C'est fait dans tous les cas. Actuellement, par les médecins.
00:46 Quand c'est des morts violentes, c'est pareil, certificat est établi, mais le patient, après, va en autopsie un peu plus poussée.
00:55 Donc, effectivement, jusque-là, c'est forcément établi par un médecin.
00:59 Ça va être possible par les infirmiers libéraux volontaires. Ça va changer quoi ?
01:06 Ça va permettre une prise en charge un peu plus rapide des défunts à domicile, puisque dans les années qui ont précédé, on a eu beaucoup d'expériences douloureuses pour les familles,
01:21 puisque les défunts ont eu du mal à partir du domicile, faute de trouver un médecin qui puisse venir constater le décès et remplir ce fameux formulaire.
01:33 C'est-à-dire médecin surchargé, et du coup, on appelle pour établir ce certificat de décès, et en fait, on attend des heures et des heures ?
01:40 C'est ça, oui. Un de nos confrères a rapporté l'année dernière ou l'été précédent, qu'une patiente était décédée à 5h du matin, et faute un dimanche.
01:53 Donc, faute de médecin sur la journée du dimanche qui était disponible, elle est restée jusqu'à 22h au domicile.
02:00 Ce qui, évidemment, pour les proches, on imagine que c'est compliqué.
02:03 Voilà, ça ajoute du stress et de la peine à une situation qui est déjà douloureuse. Donc voilà, ça va permettre sans doute d'améliorer ce genre de prise en charge.
02:15 Alors, dans quel cas une infirmière comme vous pourra établir ce certificat de décès ? Ce n'est pas dans tous les cas ?
02:21 Non, ce n'est pas dans tous les cas. C'est un deuxième recours.
02:25 Ça veut dire, si le médecin n'est pas disponible ?
02:27 Si un médecin n'est pas disponible, on pourra être appelé soit par un médecin traitant qui nous délèguera cette chose-là, soit par le SAMU, les services d'urgence, la police et la gendarmerie.
02:48 C'est uniquement dans le cas d'infirmières qui sont volontaires, d'infirmières qui seront formées.
02:55 Donc on a une formation de 12h. En tant qu'infirmière, on s'inscrit auprès de notre ordre infirmier qui transmet l'information à l'ARS.
03:08 Et l'ARS nous permet de nous former par un e-learning en 12h.
03:15 Qu'est-ce qu'il faut comme formation ?
03:18 Il faut des compétences au niveau physiologique, mais il faut aussi des compétences administratives et légales pour qu'on puisse être formé.
03:33 Et pour pouvoir remplir correctement ce formulaire SAFA qui est un formulaire officiel.
03:38 Donc il faut éviter les bêtises.
03:42 C'est mouillé dans ce genre de cas.
03:45 Une fois que vous êtes formé, vous êtes référencé comme étant volontaire.
03:50 On est référencé par l'ARS et là on peut être déclenché, appelé par un médecin traitant ou un service quelconque.
03:58 On sait que les infirmières libérales ont beaucoup de travail. Ça ne va pas vous en rajouter trop le fait de pouvoir établir ces certificats de décès ?
04:06 Non, je pense que ce sera une continuité dans la prise en charge de nos patients.
04:11 Parce que je pense qu'on ne sera pas appelé non plus à l'autre bout du département.
04:14 Donc ça va rester dans un cadre territorial assez limité.
04:19 Et ça va être surtout dans la prise en charge de nos patients sans doute.
04:24 Et puis peut-être être amené aussi à des prises en charge de patients en EHPAD, quand un médecin n'est pas mobilisable.
04:34 Est-ce qu'il y a d'autres tâches comme celle-ci auxquelles vous n'avez pas accès aujourd'hui en tant qu'infirmière libérale et que vous aimeriez pouvoir faire à l'avenir ?
04:43 Une des choses qui nous importent aussi c'est la prise en charge en accès direct de la plaie par exemple.
04:55 Puisque nous avons une expertise en tant qu'infirmière sur ce genre de soins.
05:06 Souvent les médecins voient les patients et leur disent de voir avec l'infirmière quels protocoles utiliser, quels pansements utiliser.
05:15 C'est vrai que dans notre région où les barbecues, les thés sont fréquents, les gens se brûlent.
05:23 Et souvent ils nous appellent en premier recours parce qu'on est connu de nos patients surtout en milieu un peu plus rural.
05:31 Peut-être moins dans les grandes villes mais en milieu un peu plus rural.
05:35 On est souvent le premier soignant que les patients appellent et souvent il faut ensuite qu'on renvoie le patient vers le médecin pour avoir une prescription pour pouvoir traiter ce genre de choses.
05:49 Donc vous aimeriez pouvoir intervenir directement sur ce genre de plaie ?
05:52 Oui, sur ce genre de choses. Et ensuite il peut y avoir aussi l'adaptation des doses de médicaments pour les patients qui sont sous anticoagulants thérapeutiques.
06:07 Il peut y avoir aussi des adaptations de doses d'insuline par exemple chez les patients diabétiques.
06:12 Ça vous n'avez pas le droit de le faire pour l'instant ?
06:14 Non, il faut que ce soit très protocolisé actuellement. Il faut qu'on ait des protocoles très établis par les services d'endocrinologues ou les médecins traitants.
06:24 Et ça c'est en discussion ? C'est un dossier qui est vraiment sur la table ?
06:27 Oui, c'est des dossiers qui sont en discussion au niveau des fédérations, des syndicats avec les pouvoirs publics.
06:35 Merci beaucoup Laurence Soula d'avoir été avec nous ce matin. Je rappelle que vous êtes infirmière libérale à Combaillo et secrétaire de la Fédération Nationale des Infirmiers. Merci beaucoup.

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