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Des cabinets médicaux où les patients ne viennent pas aux rendez-vous aux clients de restaurant qui n'honorent pas leur réservation, on parle régulièrement de sanctionner ces manquements avec une taxe lapin. Mais pourquoi on dit « poser un lapin » ? Et qu'est-ce que le lapin vient faire dans cette histoire ?

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00:00Le lapin justement, on va en parler, quelle transition ! Avec vous Florian Gazan, les pourquoi de l'info tous les matins.
00:05Des cabinets médicaux où les patients ne viennent pas au rendez-vous, aux clients de restaurants qui n'honorent pas leurs réservations.
00:11On parle régulièrement de sanctionner ces manquements avec une taxe lapin.
00:16Et ce matin, vous allez nous expliquer pourquoi on dit « poser un lapin », ça vient d'où cette expression ?
00:21Alors cette expression, elle prend sa source au XVIIe siècle, au temps où l'on se déplaçait en diligence pour arrondir leur fin de mois.
00:28Les conducteurs prenaient un voyageur supplémentaire auquel ils faisaient payer le transport un peu moins cher.
00:33Et pour cause, faute de place, celui-ci se retrouvait dans les bagages, sous une bâche, cachée comme un lapin dans son terrier, d'où ce nom de code.
00:41Pourquoi un nom de code ?
00:42Histoire de rester discret car évidemment, ils se gardaient bien de signaler ces voyageurs clandestins à leurs employeurs.
00:48Hop, l'argent tombait directement dans leur poche.
00:50Ils disaient donc « j'ai posé un lapin à mon contrôleur de recettes ». Traduction, j'ai pris quelqu'un au loose day et j'ai rien dit.
00:57Après les conducteurs de diligence, un autre corps de métier s'est emparé de l'expression.
01:01Et corps, c'est le cas de le dire, puisque c'était les prostituées.
01:04Bon, il y a toujours eu un lien très étoile entre le lapin et le sexe, et pas uniquement à cause de l'expression « chaud lapin ».
01:10Pourquoi alors ?
01:11Une racine latine commune, « cuniculus », qui veut dire « galerie souterraine ».
01:15Voilà pourquoi au Moyen-Âge, un conil était le nom pour désigner un lapin, et aussi celui pour nommer le sexe d'une femme.
01:22D'ailleurs, l'élevage des lapins, c'est la « cuniculture ».
01:24Et en matière de sexe, en enlevant « culture » et en gardant « cunis », on tombe sur un mot que j'ai sur le bout de la langue, si je puis dire.
01:30Et donc, les prostituées, elles aussi, faisaient discrètement des clients sans les déclarer à leurs souteneurs.
01:35Clients qui, parfois, partaient sans payer.
01:38Et là, évidemment, les filles ne pouvaient rien faire puisque leur marque n'était pas au courant.
01:42Ces messieurs qui filaient sans régler, elles les appelaient des « poseurs de lapins ».
01:46Mais là, ce n'était pas en référence aux diligence, mais aux fêtes foraines.
01:49Quel rapport avec les fêtes foraines ?
01:51Quel rapport avec cet animal ? Pourquoi un lapin ?
01:53Eh bien, à l'époque, dans les foires, on posait un lapin vivant sur un tourniquet.
01:56Il fallait le viser et le toucher pour gagner de l'argent.
01:59Ça semblait facile, mais en fait, comme le jeu était truqué, on n'arrivait jamais à toucher l'animal.
02:03En gros, on attendait, on espérait un gain qui n'arrivait jamais,
02:07et qui, donc, nous posait un lapin.
02:09Une forme de tromperie similaire à un client non déclaré à son patron,
02:12dans une diligence ou à une prestation non réglée à une fille de joueur.
02:15Merci beaucoup, Florian Gazan.
02:17On n'emploiera plus ce mot ou cette expression comme avant, désormais.
02:21Grâce à vous, ou à cause de vous, je ne sais pas.
02:23Merci beaucoup. Il est 6h53.

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