Journée du Réseau ReMédiS organisée le 6 mars 2025 à l'université Bourgogne Europe (Dijon), sur le thème : La médiation scientifique à l'épreuve du changement. Quel apport de la recherche dans l'évolution des pratiques et des métiers ?
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00Bonjour et bienvenue à cette troisième journée du réseau Remedis.
00:00:04Je vous propose d'attaquer tout de suite cette journée en présence de Thaddeus
00:00:10Livat, vice-président de l'Université Bourgogne-Europe, délégué politique
00:00:14culturel. Donc c'est au nom de Vincent Thomas, président de l'Université de
00:00:18Bourgogne-Europe, que j'ouvre cette journée du réseau de recherche sur la
00:00:21médiation des sciences, sur le thème ô combien d'actualité de la médiation
00:00:26scientifique à l'épreuve du changement. Changement dans les relations entre
00:00:31sciences et sociétés au sein desquelles un Charpak dirait certainement que nous
00:00:37avons autant un devoir de lucidité qu'un droit à l'espérance.
00:00:42Sujet qui n'est pas un vain mot au sein de notre université. Lorsque j'ai pris mes
00:00:47fonctions à la gouvernance il y a cinq ans déjà et que j'ai eu l'occasion de
00:00:51répondre à l'enquête sciences et sociétés du ministère, ce sont plus de
00:00:54600 actions que j'avais listées à l'époque. Depuis, l'Université de Bourgogne
00:00:59est devenue Université de Bourgogne-Europe. Accueillons en son sein des
00:01:04composantes artistiques comme l'école nationale supérieure d'art et de design
00:01:08de Dijon, l'école supérieure de musique régionale, etc.
00:01:11De nouvelles dynamiques ont vu le jour comme cet axe transversal art-design-
00:01:16science dans nos labos qui organise la semaine prochaine un colloque art-
00:01:20science, zone d'indiscernabilité qui s'annonce passionnant. Les actions femmes
00:01:25et sciences se sont aussi multipliées. C'est en tout cas un réel plaisir de
00:01:31voir réunis à Dijon des collègues d'univers sciences. Pour moi qui ai vu
00:01:35grandir mon fils à la cité des sciences durant tant de week-ends
00:01:38d'émerveillement et d'éveil, du CNAM avec lequel l'Université de Bourgogne-
00:01:43Europe est investie au sein de la mission PADSTEC de sauvegarde du
00:01:48patrimoine scientifique et technique contemporain, des collègues d'autres
00:01:51universités bien sûr étant membres du réseau des VP sciences et sociétés, de
00:01:56centres de sciences tels que le pavillon des sciences avec lesquels notre pôle
00:02:00culture dirigé par Marie-Laure Baudement ici présente, collabore
00:02:04étroitement à l'échelle régionale notamment dans le cadre du label
00:02:07science avec et pour la société, sur de nombreuses actions, de
00:02:14représentants de l'écosystème muséal régional avec lequel nous collaborons
00:02:19de même régulièrement, du jardin de l'Arquebuse où nous organisons de
00:02:22nombreux événements que ce soit dans le jardin même ou son planétarium, de
00:02:32collègues de l'Université de Bourgogne-Europe comme Alain Chenvey que
00:02:34j'ai vu tout à l'heure, de l'institut Denis Diderot situé dans ce bâtiment
00:02:38même, véritable institut des métiers de la culture, Alain avec lequel je
00:02:42travaille au sein du projet européen sur le patrimoine culturel matériel et
00:02:46immatériel et l'abkrome, de Lionel Maillot bien sûr, membre historique de
00:02:54notre très active mission culture scientifique, connu plus particulièrement
00:02:59pour des actions emblématiques telles que la nuit des chercheurs ou
00:03:01l'expérimentarium mais pas que, actions de médiation qui diffusent au sein de la
00:03:05cité dans des lieux aussi variés que les musées, marchés, bars etc.
00:03:10N'oublions pas les organismes nationaux de recherche avec lesquels nos
00:03:13laboratoires sont associés et d'autres entités que je suis impatient de
00:03:17découvrir durant cette journée qui s'annonce passionnante.
00:03:21Isabelle, que je tiens ici à remercier vivement, devant intervenir peu après
00:03:26moi, je ne vous présente pas l'OSIM, organisme en co-tutelle avec notre
00:03:30ministère qui fête ses 40 ans et dont nous sommes très fiers du rayonnement
00:03:34à travers sa lettre, ses formations, cartographie, événements tels que
00:03:38celui-ci ou très prochainement les rencontres professionnelles de la
00:03:42Fédération des écomusées et musées de société etc.
00:03:48Avant de lui laisser la parole, enfin pardon, avant de laisser la parole au
00:03:51directeur du réseau Révédis, petite erreur, permettez-moi de vous
00:03:56signaler que les terres bourguignonnes n'ont pas vu naître que des grands
00:03:59vins mais aussi tant de grands noms des sciences.
00:04:02La famille Carnot à qui on doit notamment la thermodynamique, Navier la
00:04:06mécanique des fluides, Joseph Fourrier les formules d'isolation des
00:04:10bâtiments, les rudiments de la modélisation de l'effet de serre à
00:04:12l'échelle planétaire, la transformée éponyme omniprésente dans vos
00:04:16téléphones portables, les dispositifs d'imagerie médicale, la mesure de
00:04:19pollution etc.
00:04:23Je vous remercie.
00:04:32Merci Thaddeus pour cette ouverture.
00:04:35J'en profite pour saluer alors vous qui êtes présents ici à Dijon, merci
00:04:39d'être avec nous et puis toutes celles et tous ceux qui nous suivent en
00:04:42visio à distance, ils sont au moins aussi nombreux que nous à être derrière
00:04:46leur écran donc on les salue et pourront intervenir à travers des
00:04:49questions via le chat tout au long de cette matinée.
00:04:53Pour présenter le déroulé de cette matinée, je vous propose d'entendre
00:04:57maintenant Isabelle Notaris et Matteo Merzagora si vous voulez bien l'un et
00:05:01l'autre, prendre la parole et un micro chacun si vous le souhaitez.
00:05:10Donc juste deux mots pour présenter qu'est-ce que c'est ces réseaux
00:05:14Remedis et je le reprends de mots de monsieur Sliva.
00:05:19On a bien vu à quel point une institution de recherche et
00:05:23enseignement comme l'université est liée à plein d'autres acteurs qui
00:05:27s'occupent de moments de contact dans toutes ces formes avec les
00:05:32grands publics.
00:05:33Les réseaux Remedis sont nés d'une idée de mon prédécesseur à
00:05:36l'univers sciences.
00:05:38Je travaille à l'univers sciences, cité des sciences d'industrie,
00:05:40appellée de la découverte et l'idée c'était justement de faire
00:05:46devenir la médiation des sciences et on met la médiation des
00:05:51sciences, celle qui crée un contact direct entre le public et les
00:05:56mondes de la recherche humaine et faire devenir la médiation des
00:06:00sciences un objet de recherche, c'est à dire un sujet et un objet
00:06:06des recherches et les faire n'est pas en séparant le moins possible,
00:06:10disons, l'aspect pratique et l'aspect théorique et l'aspect donc les
00:06:15terrains et la recherche.
00:06:16Pour dire de façon très simple, un constat, il y a énormément de
00:06:24recherche qui est faite sur ces moments de dialogue entre sciences
00:06:27et sociétés qui sont peu connus par les gens qui les met en œuvre au
00:06:32quotidien.
00:06:33Il y a énormément de connaissances du public, des interactions entre
00:06:37chercheurs et sociétés qui se déroulent chaque jour dans les
00:06:40associations, dans les formations, dans les musées, etc.
00:06:43et qui sont peu exploitées par la recherche.
00:06:46On a construit un petit réseau pour essayer de promouvoir, de donner
00:06:50de la visibilité à ces points de contact entre la recherche et la
00:06:55pratique.
00:06:56Le réseau est composé justement d'acteurs des terrains et d'acteurs
00:07:00des recherches, mais je ne fais pas la distanciation parce que tout le
00:07:04monde est un peu avec les doubles casquettes.
00:07:06Nantes Université, Sorbonne Université, Université de Lorraine,
00:07:09Université de Montpellier, l'ECNAM, Instance Science, l'AMSTI,
00:07:14les réseaux de centres et de cultures scientifiques à travers lesquels
00:07:17on touche l'ensemble d'acteurs de la CSTI.
00:07:22Universcience, que je représente et l'OSIM, on va l'entendre bientôt
00:07:26parce que c'est vous ici.
00:07:29Et donc, Remedis a uniquement cette vocation, essayer de donner de la
00:07:33visibilité et promouvoir l'effet de produire de la recherche autour
00:07:38de la médiation scientifique, sans séparer les terrains de la
00:07:44partie recherche.
00:07:45Et parmi les actions, qui sont multiples, mais il y a un rendez-vous
00:07:49annuel, dont celui-ci est le troisième et qui est organisé par un
00:07:57différent partenaire à chaque fois.
00:07:58L'idée, c'est de donner un moment à un réflecteur, un moment de
00:08:02visibilité, à essayer d'avoir la possibilité de savoir qu'est-ce qui
00:08:06se passe dans le milieu de la recherche?
00:08:08Quels sont les besoins qui émergent du terrain?
00:08:10Essayer de les faire rencontrer.
00:08:12Et donc, avant de donner la parole à Isabelle, juste une petite
00:08:20parenthèse qui n'a rien à voir, mais j'en profite parce que j'ai le micro.
00:08:24Vous savez, demain, il y a une initiative qui émane dans un certain
00:08:30nombre de grands chercheurs français et internationaux, qui s'appelle
00:08:35Stand Up for Science.
00:08:38Les chercheurs appellent à se mobiliser pour faire savoir à quel
00:08:41point, je lis leur mot, défendre les sciences et les humanités, la
00:08:45liberté académique et l'université comme piliers d'une société démocratique.
00:08:50C'est demain, Stand Up for Science, vous pouvez vous renseigner.
00:08:53Je m'associe personnellement à cette initiative.
00:08:57Et dernière chose, un grand merci à l'Université de Bourgogne-Europe de
00:09:03nous accueillir et surtout un grand merci à l'OSIM d'avoir pris les flambeaux.
00:09:08L'année dernière, on était à Sorbonne Université.
00:09:10Je sais que vous êtes là et cette année, c'est chez vous.
00:09:14Merci infiniment, Mathéo.
00:09:16Merci, monsieur le vice-président Agnès Ossilva, pour les
00:09:21encouragements portés à l'OSIM.
00:09:23Merci à tous d'être présents ici à Dijon.
00:09:27Merci à tous ceux qui sont en ligne également pour nous suivre.
00:09:31Donc, l'OSIM a travaillé de concert avec Remedis pour l'organisation de
00:09:36cette journée, un sujet sur lequel nous ne pouvions qu'être mobilisés.
00:09:41Donc, la médiation scientifique, recherche, médiation scientifique et
00:09:46changement.
00:09:49Ça fait très largement écho au sujet sur lequel l'OSIM est engagée auprès
00:09:55des professionnels qu'elle accompagne depuis 40 ans, comme ça a été précisé,
00:10:00sur leur montée en expertise, l'évolution de leurs pratiques
00:10:04professionnelles et sur l'ensemble des thématiques qui touchent science au
00:10:08pluriel, patrimoine au pluriel et société.
00:10:12De fait, on ne pouvait qu'être impliqués très largement sur cette
00:10:16question du changement, en quoi les grandes et profondes
00:10:24mutations qui sont à l'oeuvre aujourd'hui dans notre société,
00:10:26à savoir notamment au niveau environnemental et sociétal,
00:10:30impactent nos pratiques de médiation et inversement,
00:10:34comment nos nouvelles pratiques de médiation et de recherche en
00:10:37médiation scientifique peuvent impacter ces changements de société.
00:10:42J'espère vivement que ces rencontres et ces échanges vont permettre
00:10:46d'alimenter toute cette réflexion.
00:10:48J'en profite pour remercier grandement tous les intervenants qui se sont
00:10:52mobilisés pour nous partager leurs réflexions, leurs pratiques,
00:10:55leurs recherches.
00:10:57Je remercie aussi grandement toutes les équipes,
00:11:00les membres des équipes, que ce soit celles de Remedis ou
00:11:03celles de l'OSIM, qui ont largement œuvré à faire en
00:11:07sorte que cette journée s'organise de façon agréable et
00:11:11fluide pour tous.
00:11:13Et je vais faire comme Mathéo, se saisir de cette occasion où
00:11:18j'ai le micro pour vous inciter fortement à étudier la nouvelle
00:11:23offre de l'OSIM qui est là pour, c'est l'instant promotion,
00:11:27qui est là justement pour nourrir vos réflexions,
00:11:30les pratiques professionnelles.
00:11:34On a beaucoup travaillé pour faire cette nouvelle proposition afin
00:11:37qu'elle soit vraiment la plus riche possible pour les professionnels.
00:11:40Nous sommes à votre disposition pour vous fournir tous les
00:11:43renseignements si vous souhaitez en avoir sur cette nouvelle offre
00:11:48à votre disposition sur la boutique de l'OSIM.
00:11:51Voilà, je crois que j'ai dit l'essentiel.
00:11:57Et nous vous souhaitons une excellente journée et des
00:12:00échanges riches et passionnants.
00:12:02Merci infiniment à tous.
00:12:08Merci beaucoup à tous les deux.
00:12:10Je vais récupérer vos micros parce qu'ils seront utiles à mes
00:12:12intervenants juste après.
00:12:14Merci beaucoup.
00:12:15La journée va se dérouler de la manière suivante.
00:12:17Ce matin, nous sommes réunis dans cet amphithéâtre autour de
00:12:19trois dialogues qui durent environ chacun une heure que j'aurai
00:12:23le plaisir d'animer en laissant la parole aux experts qui sont
00:12:28présents et ensuite à la salle.
00:12:30Je compte sur vous pour être actif, poser vos questions,
00:12:34que vous soyez dans la salle ou en visio.
00:12:35Vous n'hésiterez pas à poser toutes les questions que vous
00:12:38souhaitez. Il y aura la pause déjeuner ensuite vers 13h15,
00:12:42une heure environ, et cet après-midi place aux ateliers.
00:12:45Et puis, vous vous retrouverez ici pour la synthèse de la
00:12:48conclusion de la journée.
00:12:51Je ne sais pas si c'est les premiers éléments de réponse par
00:12:53rapport au questionnement qu'évoquait Isabelle tout à l'heure
00:12:56du lien entre médiation et changement.
00:12:58Mais au moment où vous êtes inscrit, on vous a demandé votre
00:13:02vision de ce qu'est la médiation et vous avez répondu par
00:13:07Internet et on en a tiré un nuage de mots que je vous propose
00:13:10de voir maintenant.
00:13:14C'est le résultat de ce que vous avez écrit.
00:13:19La question de la manière dont vous voyez la médiation
00:13:22scientifique, ces résultats qui sont formalisés dans ce nuage,
00:13:28rôle sociétal et enjeux sociétaux apparaissent en bonne place.
00:13:32L'enjeu que je qualifierais de politique, au sens noble du
00:13:35terme également, avec la notion de démocratie et la lutte
00:13:39contre la désinformation et contre le populisme qui remonte
00:13:43également fortement, reposant sur la coproduction de
00:13:46savoirs, la médiation favorise le dialogue et l'esprit
00:13:49critique. Elle nécessite aussi plus de moyens et du financement
00:13:54à long terme. Vous avez réussi tous à le glisser, donc ça remonte
00:13:57également assez fortement dans ce nuage de mots.
00:14:00Je vous laisse le visualiser pendant encore quelques instants.
00:14:07Avant qu'on ne voit les verbatimes, quelques-uns des verbatimes,
00:14:12quelques-unes des citations, des expressions qui sont les
00:14:15vôtres pour parler de médiation.
00:14:17On les voit sur cet écran, ça fait beaucoup de lecture.
00:14:20On va laisser quelques instants visibles.
00:14:23Je retiens que le contexte anxiogène autour de la
00:14:27désinformation, de l'émergence de l'IA justifie plus que jamais
00:14:31la médiation scientifique, en même temps qu'elle fait peser
00:14:34des risques sur elle, notamment des risques financiers.
00:14:37Indispensable, cruciale, elle devrait être belle.
00:14:40J'ai trouvé cette formule tout à fait intéressante et elle
00:14:44concerne toutes les générations et tous les territoires.
00:14:47Avez-vous écrit ? Je vous laisse finir votre lecture.
00:15:03Toutes les générations et tous les territoires.
00:15:04Le mot territoire sera le mot-clé de notre premier dialogue.
00:15:08Je propose donc aux intervenants Tiffaine Le Foll, Morgane Bouchard,
00:15:13Agnès Foujouron, Lionel Marcus et Alain Chenvez de venir prendre place.
00:15:19Il y a juste assez de chaises pour vous accueillir.
00:15:23Premier échange autour de la manière dont les spécificités
00:15:28d'un territoire impactent la médiation scientifique.
00:15:32Nos intervenants vont partager avec nous des exemples concrets
00:15:35d'actions de médiation menées autour de collections patrimoniales
00:15:40ou scientifiques existant localement.
00:15:42Nous allons échanger ensemble sur ces liens entre médiation et territoire.
00:15:47Je vous propose de commencer avec Tiffaine Le Foll et Lionel Marcus.
00:15:51Vous êtes tous les deux conseillers musées à la Direction régionale
00:15:54des affaires culturelles, Bourgogne-Franche-Comté,
00:15:56avec peut-être quelques éléments pour bien recadrer les choses
00:15:59parce que tout le monde n'est pas de Bourgogne-Franche-Comté
00:16:01dans l'assistance physique ou virtuelle.
00:16:04Et peut-être rappeler qu'effectivement, c'est une région très rurale.
00:16:08C'est un point de départ de la réflexion qu'on va avoir
00:16:11ensemble sur la manière dont on travaille ce sujet dans des
00:16:14territoires ayant cette particularité.
00:16:17Tiffaine, qui commence sur la présentation ?
00:16:21On va se partager la parole.
00:16:22Vous partagez le propos sur ce portrait de territoire.
00:16:26Puisqu'on est un duo finalement au sein de la Direction régionale
00:16:29des affaires culturelles avec une centaine de musées qui ont
00:16:32l'appellation Musée de France sur le territoire.
00:16:35Et en effet, la région Bourgogne-Franche-Comté est la
00:16:37première région rurale de France.
00:16:40Ce n'est peut-être pas forcément quelque chose qu'on a en tête,
00:16:43mais 55 % de la population régionale réside dans une
00:16:47commune rurale en région Bourgogne-Franche-Comté contre
00:16:49un tiers au niveau national.
00:16:52Et donc, 95 % de la superficie de notre région est considérée
00:16:56comme espace rural et 95 % des communes sont considérées
00:17:02comme des communes en milieu rural.
00:17:04Forcément, ça a un impact assez important sur la physionomie,
00:17:10sur les caractéristiques des musées que l'on suit
00:17:14dans notre région.
00:17:16Ça veut dire finalement une ère, des communes qui sont assez
00:17:21loin des centres urbains et avec des populations et des moyens
00:17:24de mobilité qui sont très faibles.
00:17:30Stéphane, si vous voulez compléter.
00:17:33Peut-être si on pouvait avoir le diaporama.
00:17:36Oui, je crois que vous aviez préparé quelques slides avec
00:17:38quelques chiffres clés, si on peut le diffuser, ça aidera
00:17:40effectivement à la compréhension.
00:17:42Lionel, vous avez un autre micro, c'est plus simple pour vous.
00:17:46Est-ce qu'on peut avoir l'image que nous avait préparée Tiffany
00:17:51et Lionel ?
00:17:52Voilà.
00:17:54Allez, quelques éléments chiffrés pour bien qu'on comprenne.
00:17:58On trouvait intéressant de partager avec vous la répartition
00:18:02des musées de France et particulièrement ceux qui sont
00:18:05identifiés comme étant des musées en territoire rural et donc
00:18:10leur répartition dans les différents départements de la
00:18:13Bourgogne-Franche-Comté.
00:18:15On se rend compte effectivement que la Saône-et-Loire,
00:18:18par exemple, est particulièrement concernée par cette problématique,
00:18:24enfin ce sujet, cette typologie d'organisation.
00:18:29Et évidemment aussi le territoire de la Nièvre.
00:18:34Je laisserai la parole à Lionel sur la partie Bourgogne parce
00:18:38qu'en fait, on se répartit géographiquement la région.
00:18:43Lionel accompagne les musées de l'ancienne Bourgogne et moi,
00:18:47j'accompagne les musées de l'ancienne Franche-Comté.
00:18:50Et pour équilibrer, parce qu'il y a plus de musées de
00:18:53France dans l'ancienne Bourgogne que dans l'ancienne Franche-Comté,
00:18:56je m'occupe aussi, j'accompagne aussi les musées de l'Est
00:18:59de la Saône-et-Loire.
00:19:01Donc, on est vraiment en fait en échange permanent sur les
00:19:06problématiques et les modalités d'accompagnement de ces musées.
00:19:11Et puis, on trouvait intéressant aussi,
00:19:14pour enchaîner sur les propos de Lionel,
00:19:18de corréler en fait cette répartition par département de
00:19:21manière un peu plus fine et cette fois par niveau d'habitants
00:19:28dans les différents, dans la région et donc en se
00:19:34concentrant sur les communes de moins de 8000 habitants.
00:19:40Et on se rend compte effectivement que la majorité de ces musées,
00:19:45qui sont accompagnées par le ministère de la Culture et la
00:19:48RAC, sont présentes dans des communes qui ont aussi entre
00:19:543000 et 8000 habitants, principalement.
00:19:59Donc, effectivement, des petites communes.
00:20:04Sur ces aspects, on peut peut-être voir la slide suivante
00:20:07simplement pour vous indiquer que finalement, très peu d'habitants
00:20:11et ce qui est un peu corrélé aussi, c'est du coup l'ingénierie
00:20:15qui est extrêmement faible en fait dans les musées que l'on suit.
00:20:20Donc, vous avez vu 51 musées en milieu rural sur les 100 musées
00:20:23qu'on suit avec Tiffen, donc un tout petit peu plus de la
00:20:26moitié en milieu rural et des musées qui ont finalement une
00:20:30ingénierie autour de 1 à 4 personnes.
00:20:35Donc, ces propos préalables sont importants pour vous expliquer
00:20:38après l'analyse qu'on peut faire des liens entre musées et
00:20:41recherches, puisque évidemment, dans des musées où on a 3 ou
00:20:44voire 4 personnes, voire parfois même moins, la question de la
00:20:48médiation et de la recherche est forcément impactée.
00:20:52Et puis, pour terminer ce tour d'horizon de nos musées, peut-être
00:20:55vous montrer un petit peu la répartition par thématique,
00:20:59puisque finalement, quand on a discuté avec Isabelle de cette
00:21:02journée, au départ, on était un peu embêté parce que
00:21:05finalement, la conclusion de ces différentes slides, de manière
00:21:10très grossière, c'est de se dire qu'il n'y a pas énormément de
00:21:13musées de sciences et techniques dans notre région, même si vous
00:21:16voyez qu'il y a quand même une part du Camembert qui est bien
00:21:20présente. Et puis, finalement, une ingénierie faible qui ne
00:21:24pousse pas vraiment à la médiation et aux relations avec le
00:21:27monde de la recherche. Mais bien sûr, on va nuancer nos propos.
00:21:30Mais voilà, en tous les cas, peut-être sur ce Camembert là,
00:21:35il y a en effet quand même une représentation assez importante
00:21:38des musées de beaux-arts.
00:21:40Et on a quelques exemples de musées de sciences et techniques
00:21:44qui, en effet, tirent un peu leur épingle du jeu entre les
00:21:48muséums et vraiment les musées de techniques.
00:21:52Ce qui est intéressant, c'est que, évidemment, il faut bien garder
00:21:55à l'esprit que ces Camemberts ne parlent que des musées en
00:21:59ruralité, donc la moitié des musées que nous accompagnons,
00:22:0351 musées sur la centaine de musées.
00:22:06Mais ce qui est quand même relativement conséquent.
00:22:09Mais ce qui est intéressant aussi, c'est de garder à l'esprit
00:22:13que les plus anciens de ces musées ont 200 ans d'existence
00:22:17et que les liens avec les sociétés savantes qui ont été
00:22:24les premières à collecter, à sauvegarder ces collections,
00:22:30créent effectivement, orientent déjà ces collections vers
00:22:35les sciences naturelles et l'histoire des techniques
00:22:40ou les beaux-arts.
00:22:41Mais on voit bien, effectivement, qu'on a encore du travail si
00:22:45on veut équilibrer la représentativité des sciences par
00:22:49rapport aux beaux-arts, aux arts décoratifs, pour ne citer
00:22:55que, sans même parler, effectivement, des sciences humaines
00:23:01représentées ici, en tout cas dans notre région, par
00:23:04intermédiaire de ces musées qui portent des collections et des
00:23:07thématiques en lien avec l'ethnologie et l'ethnographie.
00:23:12Si on va un tout petit peu plus loin dans l'analyse des impacts
00:23:16de cette caractéristique rurale du territoire par rapport à la
00:23:19médiation scientifique, est-ce qu'on peut dire que, par exemple,
00:23:22l'ancienneté, la notoriété, la proximité de ces établissements
00:23:26situés en zone rurale constituent des atouts ou qu'inversement,
00:23:30vous l'évoquiez Lionel y a un instant, le manque d'ingénierie,
00:23:33le manque de moyens humains, peut-être le manque de moyens
00:23:36financiers, peut-être l'éloignement à l'égard des laboratoires
00:23:40ou des universités sont inversement des éléments
00:23:45de l'ordre du désavantage ?
00:23:48Oui, je pense qu'en effet, quand on a fini cette analyse,
00:23:51moi, je me suis un peu penché sur les musées que je suis plus
00:23:53particulièrement et je me suis rendu compte que dans les musées
00:23:57vraiment qui dispensent une humiliation liée au monde
00:24:01scientifique, au monde des liens avec le monde de la recherche,
00:24:03on était sur très peu d'établissements,
00:24:05principalement des muséums.
00:24:07On sort même un peu du milieu rural pour le coup,
00:24:10puisqu'on va plutôt du côté d'Autun et d'Auxerre qui sont
00:24:12malgré tout sur des territoires très ruraux.
00:24:15Et la première réponse que m'ont donné les collègues quand j'ai
00:24:18parlé avec eux de cette journée, c'est l'éloignement géographique
00:24:21qui est en effet un frein pour eux, même si ce n'est pas très
00:24:25loin, c'est suffisamment loin pour rendre difficile des
00:24:30coopérations très suivies sur la durée avec des étudiants,
00:24:34avec des enseignants chercheurs, même s'il y a évidemment des
00:24:36opportunités sur des types de collections en particulier.
00:24:39Mais il y a en effet, c'était l'éloignement géographique qui
00:24:41est de toute façon un frein pour mener des projets de fond.
00:24:46Et on se rend compte que dès qu'on se rapproche un peu plus
00:24:49des centres universitaires, les relations sont plus étroites.
00:24:53Vous évoquiez les muséums d'Autun et d'Auxerre.
00:24:57De quelle manière, quelles sont les leviers ou les solutions
00:25:00qu'ils ont finalement trouvés pour réussir malgré tout à
00:25:01mener des programmes de recherche ?
00:25:03Alors, il y a des collections qui sont de toute façon des
00:25:06collections de références mondiales ou internationales qui
00:25:09intéressent de fait les chercheurs.
00:25:11Il y a un gros travail de ces musées qui ont souvent des
00:25:13collections phénoménales, des volumes incroyables.
00:25:16Le préalable, c'est surtout déjà de faire connaître ces
00:25:18collections, donc de les documenter, de les publier,
00:25:21de les mettre en ligne.
00:25:22C'est pour ça que des plateformes comme Recolnat sont un moyen
00:25:26très important pour les musées et pour attirer les chercheurs
00:25:30dans les musées.
00:25:32On se rend compte aussi que ce sont des musées qui travaillent
00:25:33beaucoup avec un réseau de recherche qui est un réseau
00:25:35beaucoup plus local.
00:25:37Et c'est vrai que le réseau Bourgogne-Franche-Comté-Nature
00:25:39revient souvent dans les échanges avec ces musées,
00:25:42puisqu'on a ici un écosystème plus localisé qui permet d'avoir
00:25:47des échanges quotidiens avec des chercheurs qui sont sur le territoire.
00:25:52Et puis, évidemment, le muséum national aussi, qui peut être
00:25:54un relais important.
00:25:56Mais ce sont souvent un peu des one-shot, puisque finalement,
00:26:01le temps entre le fait de mettre à disposition des spécimens,
00:26:04le temps qui est consacré à la recherche,
00:26:06le temps que les choses soient publiées et qu'ensuite les médiateurs
00:26:10puissent s'en emparer quand il y a des médiateurs,
00:26:13ce temps est très long.
00:26:14Il y a un problème d'anticipation et vraiment d'ingénierie dans
00:26:17les musées que je suis en tous les cas.
00:26:18Stéphane, autre exemple, côté Franche-Comté, Vesoul, Montbéliard,
00:26:22par exemple, sur les questions de collections archéologiques,
00:26:24est-ce qu'on réussit à construire des interactions,
00:26:27des partenariats, des programmes au long cours ?
00:26:29Oui, alors, pour rebondir aussi sur les propos de Lionel,
00:26:34c'est vrai que dans ces musées, la dimension structurelle,
00:26:38elle est vraiment importante et elle est impactante,
00:26:40en fait, dans l'organisation et les capacités de ces musées à
00:26:44développer des programmes de recherche et des programmes de médiation.
00:26:47Et comment dire, une partie de notre rôle,
00:26:54c'est d'essayer d'équilibrer, en fait, les possibilités qui sont
00:26:59données à ces musées, de développer des programmes de ce type.
00:27:06Et donc, une partie de notre rôle consiste aussi à identifier
00:27:10les bons réseaux avec lesquels ces musées peuvent interagir
00:27:15ou dont les collections peuvent intéresser,
00:27:20ou qui peuvent être intéressées par les collections et le patrimoine
00:27:23scientifique ou naturel conservé dans ces institutions.
00:27:30Et c'est vrai que du côté de Montbéliard, par exemple,
00:27:34et notamment, en fait, dans le cadre des rédactions de projets
00:27:37scientifiques et culturels qui amènent les équipes à se questionner
00:27:42sur l'état actuel de l'établissement, ses forces,
00:27:46la gestion de l'établissement et un nouveau projet scientifique
00:27:51et culturel pour les cinq à dix ans à venir.
00:27:54Ce temps de rédaction et de questionnement,
00:27:58c'est aussi un temps important de lien,
00:28:02de nouveau relais avec les instances scientifiques,
00:28:05avec les réseaux scientifiques qui existent.
00:28:07Ce fut le cas notamment à Montbéliard.
00:28:09Montbéliard, qui démarre un programme de rénovation
00:28:13complet du musée du château des Ducs de Wurttemberg et qui,
00:28:19dans le cadre de la rédaction de son PSC,
00:28:21a mobilisé aussi le service régional de l'archéologie et des
00:28:26chercheurs du territoire, des archéologues,
00:28:29des archéologues du bâti aussi, pour re-questionner l'histoire
00:28:34du château que tout le monde pensait connaître,
00:28:37mais qui, dans les résultats de la recherche,
00:28:40ont fait émerger nombre d'informations supplémentaires
00:28:44et complémentaires.
00:28:45Les recherches ont été poussées aussi à l'étranger pour solidifier,
00:28:51consolider, remettre à jour la connaissance du bâtiment
00:28:58et des collections.
00:29:00Et c'est ce programme de recherche qui vient alimenter
00:29:03ensuite le programme de médiation.
00:29:05C'est souvent dans cet ordre-là que le travail se met en place,
00:29:08en tout cas dans les musées de France que nous accompagnons.
00:29:11On va voir comment ça se passe du côté de la Maison
00:29:13du Patrimoine oral.
00:29:14Merci d'être avec nous, Morgane Bouchard,
00:29:16coordinatrice de projet.
00:29:19Vous avez le badge, vous êtes très corporate.
00:29:21Oui, toujours.
00:29:22Bravo.
00:29:23Un petit mot juste pour présenter la Maison du Patrimoine oral,
00:29:27notamment aux gens qui ne sont pas de Bourgogne,
00:29:29de Nièvre en particulier, puisque vous êtes basée à Anneau.
00:29:32On est à Anneau, on est en Seine-et-Noire.
00:29:33On est à 8 kilomètres de la Nièvre.
00:29:35C'est juste à la frontière.
00:29:36Dernier village avant la Nièvre.
00:29:39La Maison du Patrimoine oral de Bourgogne,
00:29:41c'est une association d'éducation populaire qui est basée en
00:29:45territoire hyper rural, ce qu'on appelle les zones de
00:29:48revitalisation rurale, puisque le village compte 748 habitants.
00:29:53Le 8 est important, nous gagnons en population.
00:29:57Et nous avons été labellisés Ethnopole en 2019.
00:30:02Alors Ethnopole, je pense qu'il faut que je fasse un petit point sur
00:30:05ce que c'est, parce qu'il n'y en a que 12 en France.
00:30:08C'est une labellisation qui est donnée par le ministère de la
00:30:10culture pour venir mettre en avant les lieux qui ont une haute
00:30:16expertise en ethnologie, ancrée sur un territoire en lien
00:30:20avec les habitants et qui fait de la médiation scientifique,
00:30:24mais aussi de la médiation socioculturelle.
00:30:28Pour un peu présenter ce qu'est la structure.
00:30:30Donc, en plein cœur du Morvan, comment est ce que vous avez
00:30:33construit des relations, des interactions de travail avec ?
00:30:38Alors, on évoquait les chercheurs, les universités, c'est un petit
00:30:42peu loin d'anneau effectivement, mais aussi les acteurs du
00:30:44territoire. Comment est ce que vous avez bâti un écosystème
00:30:48qui vous permet de faire de la médiation ?
00:30:51Alors nous, on a un grand lien avec les habitants.
00:30:55On fait de la recherche participative avec eux.
00:30:58On a une connaissance accrue de ce qui se passe sur le territoire,
00:31:02aussi par la présence qu'on mène.
00:31:04On a une écoute attentive de ce qui se passe dans le territoire
00:31:06et le lien avec les chercheurs.
00:31:08Il se passe sur des projets de recherche spécifiques.
00:31:12C'est là où je peux peut-être donner l'exemple de Coudrier.
00:31:15On a été lauréat d'un appel à projet qui a été lancé par
00:31:18l'Agence nationale de la recherche en 2023 pour mener un
00:31:22projet sur l'eau face au changement climatique.
00:31:27C'est un projet qu'on porte à 8, c'est un consortium de 8.
00:31:31Je ne vais pas tous les citer, mais pour vous en dire juste
00:31:36quelques-uns, il y a le muséum national d'histoire naturelle
00:31:40à Paris dans ce consortium.
00:31:42Il y a aussi Bibract, puisque la recherche se passe sur le
00:31:46territoire du grand site de France, autour du Bibract,
00:31:48sur 12 communes et nous-mêmes, nous sommes dedans pour faire la
00:31:51coordination scientifique de tout ça.
00:31:53Et donc, pour répondre aussi à la question,
00:31:55nous, on vient faire de l'intermédiation entre les
00:31:58chercheurs et les habitants.
00:32:00On essaye de concilier dans les recherches participatives
00:32:04l'intérêt des chercheurs, l'intérêt des habitants.
00:32:07Du coup, sur des questions qui émanent du territoire,
00:32:10l'eau est une question très importante en ce moment.
00:32:13Avec cette spécificité dans le mord-ventre que peut-être vous
00:32:15ne savez pas, c'est que l'eau est gérée par les habitants.
00:32:19Les captages d'eau potable sont gérés par des ASL,
00:32:22les associations syndicales libres.
00:32:24Ils font ça très bien et ça intéresse beaucoup les
00:32:26chercheurs de savoir comment les habitants arrivent,
00:32:29du coup, à avoir cette connaissance très précise de la
00:32:32ressource en eau sur leur territoire.
00:32:35Est-ce que vous parvenez à mobiliser,
00:32:38peut-être plus facilement qu'en ville ou moins facilement,
00:32:40j'en sais rien, les habitants, les citoyens,
00:32:43autour de ce type de programme ?
00:32:46Ce qu'il faut prendre en compte, c'est la mobilité.
00:32:49Ça, c'est très important.
00:32:50On n'a pas de réseau de transport urbain.
00:32:53On est conditionné forcément par la voiture.
00:32:58Le covoiturage, on essaye de le mettre en place le plus possible,
00:33:01mais c'est surtout ne pas faire que de l'intramuros.
00:33:07Nous, on va à la rencontre des gens.
00:33:09On est obligé parce que si on invitait toutes les personnes à
00:33:12venir toujours à Hano, forcément, toutes celles qui ne
00:33:14peuvent pas se déplacer pour des questions diverses,
00:33:18que ce soit parce que la voiture est en panne ou parce que
00:33:21l'agriculteur a besoin d'être avec ses bêtes à ce moment-là et
00:33:24donc qu'il ne peut pas venir,
00:33:25ça, c'est des freins qu'on doit lever en allant à la rencontre des personnes.
00:33:29Donc la médiation hors les murs, c'est un peu ça l'idée,
00:33:32dans ce qui vous concerne.
00:33:33Et avec les chercheurs, comment vous travaillez ?
00:33:35Avec les chercheurs, nous, on les aide à mettre des méthodologies
00:33:39de recherche en place parce qu'en fait,
00:33:41ce n'est pas évident tout de suite d'aller travailler avec des habitants.
00:33:44Quand on a un géologue qui travaille sur les questions de l'eau et
00:33:47qu'en face de lui, la plupart du temps,
00:33:49c'est un agriculteur qui, du coup, n'a pas du tout les codes scientifiques
00:33:54académiques, il faut qu'on puisse être là pour être avec eux et
00:33:59leur permettre de faire un pont et d'aller au contact aussi des
00:34:03personnes qui connaissent le territoire d'eau.
00:34:05C'est une question de langage ?
00:34:06C'est une question de langage, de compréhension, de posture ?
00:34:09Oui, il y a un peu la posture.
00:34:11Langage et posture, nous, on tient vraiment à faire en sorte
00:34:16de ne pas hiérarchiser les connaissances.
00:34:19C'est important de faire des ponts entre les connaissances académiques,
00:34:22mais la connaissance du terrain, elle est aussi primordiale et donc,
00:34:25c'est aussi faire comprendre à l'agriculteur que ce qu'il connaît,
00:34:29par exemple, de sa source, à quel moment est-ce qu'elle est tarie,
00:34:32à quel moment est-ce que l'eau, elle est là la plus précieuse,
00:34:35cette connaissance-là, en fait, le chercheur, pour la connaître,
00:34:39il faudrait qu'il passe un an tous les jours sur le terrain pour
00:34:42pouvoir la connaître et qu'en fait, lui, il a cette connaissance,
00:34:46il ne se rend pas compte que c'est une connaissance,
00:34:48mais en fait, c'est hyper important.
00:34:50Donc, nous, on est là aussi pour pouvoir leur dire ça,
00:34:53qu'ils se rendent compte.
00:34:54On entend bien la complémentarité, ce sera évidemment un mot-clé
00:34:57dans nos échanges de ce matin.
00:34:59Elle se fait naturellement ou difficilement ?
00:35:02Comment vous ressentez les choses, en début de programme en tout cas ?
00:35:07Il faut installer la confiance, il y a cet enjeu-là ?
00:35:09Il faut installer la confiance.
00:35:10De toute façon, nous, ce qu'on dit, c'est que rien n'est possible
00:35:15si la relation n'est pas mise en place.
00:35:18Donc, on ne peut pas aller voir une personne juste une fois
00:35:21pour aller, par exemple, l'enquêter.
00:35:24C'est un peu le grand mot, il faut y aller plusieurs fois.
00:35:27La première fois, elle va nous ouvrir la porte,
00:35:29il va dire certaines choses, il faut boire un coup,
00:35:31selon l'heure, le café ou plus.
00:35:34Ce n'est pas le plus désagréable.
00:35:35Ce n'est pas le plus désagréable, mais il faut quand même,
00:35:37il faut penser que la convivialité, c'est quelque chose de très important.
00:35:41Non, on peut prendre le café, je l'ai dit.
00:35:43La convivialité est quelque chose de très important,
00:35:46et du coup, il faut veiller à mettre ça en place dans la recherche,
00:35:50et ça passe par des temps, par exemple, de veillée.
00:35:52Dire à des chercheurs, là, on va aller faire une recherche,
00:35:54mais en fait, on va avoir une veillée conviviale
00:35:56où on va se raconter des choses entre nous.
00:35:58Il faut leur dire que ça passe aussi par ça,
00:36:01ça passe par des balades ensemble.
00:36:03C'est un petit peu déroutant au premier abord,
00:36:05mais la recherche n'est possible qu'en passant par ces biais-là.
00:36:09Oui, il faut trouver des formes, en fait,
00:36:11adaptées au territoire et à la population.
00:36:13On entend bien l'appétence, finalement,
00:36:16et des établissements, et des acteurs du territoire,
00:36:19et des habitants, Lionel et Tiffany.
00:36:21Comment est-ce qu'on peut appuyer, relayer, amplifier cette appétence ?
00:36:26Quels sont les établissements, les organisations
00:36:29qui permettent d'intervenir, qui permettent à des établissements ruraux ?
00:36:34On l'a bien compris, un peu éloignés des centres urbains
00:36:38ou des centres de recherche, de mener à bien leurs projets ?
00:36:42Alors, effectivement, on a aussi des ethnopoles
00:36:46dans la partie Franche-Comté de la région.
00:36:52Je pense au musée Courbet, qui est identifié comme ethnopole également,
00:36:56et avec lequel un travail sur le terrain est également organisé,
00:37:02à l'instar de ce que vient d'expliquer Morgane.
00:37:05Et donc, un ethnologue accompagne le conservateur du musée
00:37:12et met en place une relation avec les intervenants du territoire,
00:37:22les habitants du territoire, et notamment les agriculteurs,
00:37:26à travers tout un programme qui a la vertu de questionner
00:37:31la représentation naturaliste de la région par Courbet,
00:37:37mis en questionnement par rapport au quotidien des agriculteurs
00:37:49et la gestion du paysage par les agriculteurs
00:37:54ou l'ONF ou les acteurs de la gestion des ressources en eau.
00:38:01Donc ça, c'est un autre exemple qui fait tout à fait écho
00:38:05à ce que fait la Maison du patrimoine oral.
00:38:08On a également un autre ethnopole à Champlit,
00:38:11avec là encore un ethnopole, mais cette fois intégré à l'équipe du musée,
00:38:15donc une ingénierie culturelle assez poussée,
00:38:19qui permet aussi de mettre en place des actions.
00:38:23Alors, on ne parle plus aujourd'hui de bénévolat,
00:38:26on parle plus de participatif, et donc effectivement,
00:38:30ce sont des ateliers participatifs avec la population,
00:38:33mais des bénévoles, des volontaires.
00:38:36Et ce qui est très intéressant, c'est qu'en l'occurrence,
00:38:40il s'agit principalement de femmes qui réinterrogent leurs pratiques
00:38:46ou la tradition du filage ou les traditions textiles du côté de Champlit,
00:38:53en les réinterprétant et en questionnant les outils,
00:39:00l'instrumentation, l'outillage et les manières de faire aujourd'hui
00:39:06avec les besoins du territoire et les questions d'environnement
00:39:12et de respect de l'environnement.
00:39:15D'autres manières de faire consistent aussi à relier
00:39:20ces collections patrimoniales et muséales
00:39:24et à les faire connaître par l'intermédiaire d'autres réseaux,
00:39:28de réseaux nationaux qui sont développés par différents ministères,
00:39:31je pense au réseau PASTEC, par exemple,
00:39:34mais aussi au réseau RECOLNAT pour les sciences naturelles.
00:39:40Le ministère de la Culture aide aussi au financement de travaux de recherche
00:39:49pour des étudiants en master ou doctorat.
00:39:54Il s'agit bien d'aide au financement de la recherche
00:39:59et des allocations de formation et de recherche,
00:40:03ce n'est pas des allocations attribuées sur des critères sociaux,
00:40:07mais bien sur la qualité scientifique de l'approche.
00:40:11On a en ce moment une aide de cet ordre
00:40:16qui accompagne de nouveau Champlit avec un projet d'analyse de l'histoire du bâtiment
00:40:25qui devrait normalement se traduire dans un projet de médiation
00:40:29et la création d'une maquette 3D tactile.
00:40:32Merci pour ces éléments.
00:40:35Je vous propose de faire la connaissance d'Agnès Foujouron,
00:40:39qui est la directrice du Jardin de l'Arquebuse.
00:40:42On quitte le territoire rural pour entrer sur celui de la métropole digenaise.
00:40:47Un peu moins de 300 000 habitants pour celles et ceux qui ne sont pas d'ici.
00:40:53Le Jardin de l'Arquebuse, c'est muséum, plus jardin botanique, plus planétarium.
00:40:58J'ai bien résumé ?
00:40:59Tout à fait.
00:41:00Comment entendez-vous ce qui vient d'être dit sur la manière dont on s'empare
00:41:05de cette question de médiation dans le milieu rural ?
00:41:07Est-ce que ça fait écho aux problématiques que vous rencontrez dans un milieu plus urbain ?
00:41:10Votre terrain de jeu, c'est vraiment la métropole digenaise.
00:41:12Effectivement, ces notions de périmètre, de territoire, parlent beaucoup.
00:41:16Avec ma voisine, les modalités de mobilisation, d'accompagnement.
00:41:20On a chacun nos territoires, mais je retrouve beaucoup de parallèles.
00:41:28Par rapport au panorama brossé sur les collègues des musées et des muséums
00:41:36que je connais bien sur le territoire régional,
00:41:40ce côté de proximité géographique, d'éloignement géographique,
00:41:44on sent bien que c'est un frein.
00:41:47Sur Dijon, on a ce territoire que l'on partage avec des chercheurs,
00:41:52une communauté scientifique, des partenariats.
00:41:54On voit bien le côté levier, en creux, ça parle beaucoup.
00:41:58Lien avec la recherche, on va en parler à travers un exemple très concret.
00:42:02L'appel à projet érable, le verdict est dans quelques jours.
00:42:05Effectivement, le verdict est dans quelques jours,
00:42:08mais c'était le prétexte à se dire par rapport à la thématique de la réunion d'aujourd'hui.
00:42:15L'objectif de cet appel à projet est de mettre la biodiversité en récit dans les territoires.
00:42:20Pourquoi ça vous a intéressé ?
00:42:24Déjà, tous les mots sont là.
00:42:28Juste pour préciser, le jardin d'Arquebuse est intégré à la direction biodiversité de la métropole.
00:42:34C'est aussi cette direction qui anime les programmes
00:42:37qui concernent la biodiversité en termes de politique publique.
00:42:40Ce continuum, on l'a tout à fait par rapport au mot-clé de l'appel à projet.
00:42:44Sans partir sur l'intervention de mon collègue d'après,
00:42:50il y a une tradition à Dijon de lien entre le monde de la recherche,
00:42:53l'université, l'INRAE et le territoire, et avec ses habitants.
00:42:57Programme Popsu, programme Prodige, un gros programme sur la transition alimentaire
00:43:02avec des chercheurs qui interviennent vraiment sur le territoire,
00:43:06des collaborations longues et anciennes de mille façons avec le pôle culture de l'université.
00:43:11On a ce contexte favorable.
00:43:13Et pour nous aussi, actuellement, quelque chose de très favorable,
00:43:17c'est le vote en septembre dernier de la métropole d'un plan climat et biodiversité 2024-2030,
00:43:23qui pose cette thématique en termes de politique publique
00:43:26et qui place dans ses objectifs stratégiques de positionner,
00:43:31de placer l'innovation et la recherche en appui aux politiques publiques.
00:43:36Ça nous ramène aussi un cadre stratégique vraiment intéressant
00:43:40et de développer une culture commune sur la biodiversité et le climat.
00:43:44Et donc cet appel à projet, tout naturellement, il arrive.
00:43:47Et c'est l'opportunité pour nous de partir dès le départ
00:43:50avec un programme de recherche-action basé sur le territoire,
00:43:53sur la thématique de la politique publique,
00:43:55et qui dès le départ part du principe qu'on co-construit
00:43:58avec la mobilisation des acteurs et des habitants.
00:44:01Et donc tout naturellement, la médiation est au cœur du projet dès sa définition.
00:44:05Ça, c'est quelque chose de nouveau ou de plus fort qu'avant,
00:44:09parce que la biodiversité, c'est un peu au cœur de votre métier
00:44:12depuis pas mal d'années maintenant, au Jardin de l'Archebuse.
00:44:15Qu'est-ce qu'on a de plus aujourd'hui à dire ?
00:44:18Ou en tout cas, est-ce qu'on a des manières différentes de le construire et de le dire ?
00:44:22Peut-être différentes d'appuyer, d'être vraiment dans le cadre d'un continuum,
00:44:25traditionnellement, en tant que musée.
00:44:27Bien sûr, les collections sont le socle de la connaissance,
00:44:30du partage des connaissances sous toutes les formes traditionnelles,
00:44:34qui sont le socle de nos actions.
00:44:37Les expositions, des temps de rencontre,
00:44:40la médiation sous toutes ces formes,
00:44:43c'est bien notre appui et notre élément.
00:44:45Dès lors qu'on a une concordance entre les problématiques d'une recherche
00:44:49qui se déroule sur notre territoire,
00:44:52on a à la fois le terrain d'expérimentation,
00:44:55la finalité aussi, bien sûr, est de mobiliser les acteurs locaux,
00:44:58les habitants sur ces thématiques.
00:45:00Tout naturellement, la médiation arrive dans le cadre d'un continuum.
00:45:04C'est vraiment cette co-construction et coopération, dès le départ,
00:45:09qui s'est formalisée à l'occasion de cet appel à projet
00:45:12et qu'on poursuit aujourd'hui, que ce soit avec l'INRAE.
00:45:15Il y a tout un programme autour de la connaissance
00:45:17de la biodiversité des sols aujourd'hui.
00:45:19Programme de recherche à la base,
00:45:21un territoire avec des programmes de collecte
00:45:25qui se sont déroulés sur notre territoire.
00:45:28C'est notre année de valorisation
00:45:31de ce programme de recherche qu'on a co-construit
00:45:34avec notre exposition temporaire qu'on va ouvrir dans un mois
00:45:37et sur cette thématique.
00:45:38C'est ce côté continuum et de coopération dès le départ.
00:45:43L'ambition du Jardin de l'Arcobus, c'est de permettre la rencontre
00:45:46sur un site situé au centre-ville de Dijon
00:45:49entre les habitants, les citoyens et les chercheurs.
00:45:52Avec votre intermédiation, on le comprend bien.
00:45:55A quelles conditions ça marche, cette rencontre ?
00:45:58A quelles conditions la recherche participation,
00:46:00la recherche action, elle fonctionne ?
00:46:03Là, je retrouve beaucoup de civilitudes, effectivement,
00:46:06avec ce qui a été dit.
00:46:08Quelle que soit la nature du territoire,
00:46:11c'est se connaître.
00:46:13Je dis souvent aussi de se donner du temps.
00:46:16Ce n'est pas juste une seule fois.
00:46:18C'est vraiment le côté d'être sur un écosystème local.
00:46:21Les partenariats avec les laboratoires,
00:46:23typiquement biogéosciences, l'UMR agroécologie,
00:46:26le pôle culture, ils sont anciens.
00:46:28On va se croiser à 2 000 façons, typiquement à la fête de la nature.
00:46:32Des fois, les chercheurs sont dans un stand.
00:46:34Une autre fois, ils sont en conférence.
00:46:36Une autre fois, on leur ouvre les portes
00:46:38d'un territoire inaccessible pour eux pour faire leur recherche.
00:46:41C'est ce côté de temporalité, d'unité.
00:46:44Ce territoire, on y est chacun avec une approche en tête spécifique.
00:46:50Alain Chaudevest, je termine ce tour de table avec vous.
00:46:53Chercheur au laboratoire interdisciplinaire de recherche
00:46:55Société Sensibilité Soins à l'université Bourgogne-Europe.
00:47:00On évoquait tout à l'heure l'importance de la médiation
00:47:03au regard des changements, des mutations que connaissent notre société.
00:47:06C'est précisément un de ces changements
00:47:08qui vous intéresse dans votre programme de recherche.
00:47:11C'est la manière dont les lieux culturels
00:47:13abordent et gèrent cette question du changement climatique.
00:47:17D'abord, pourquoi vous vous êtes intéressé à cette question ?
00:47:21Ensuite, vous nous direz de quelle manière.
00:47:23Oui, merci, merci de me donner la parole.
00:47:26Effectivement, je suis enseignant chercheur à l'université de Bourgogne.
00:47:32Les organisations de recherche,
00:47:36c'est plutôt sur les questions du patrimoine et de la ville.
00:47:41Et effectivement, depuis plusieurs années,
00:47:43on travaille sur la question de la manière dont les lieux culturels,
00:47:46d'une certaine manière, intègrent ou pas cette question climatique.
00:47:51Et là, je participe aussi à un programme,
00:47:55notamment avec POPS, qui finance des programmes au niveau national
00:48:00sur l'aménagement urbain.
00:48:03Et avec la MSH, Hervé Marchal, qui est sociologue,
00:48:08ils ont lancé un grand programme de recherche
00:48:11autour de la manière dont les métropoles
00:48:13intégraient finalement cette question écologique.
00:48:17Pourquoi ? Parce qu'évidemment, aujourd'hui,
00:48:19on voit bien qu'il y a quand même une rupture.
00:48:21On l'a évoqué aujourd'hui.
00:48:23On comprend bien qu'aujourd'hui, ça modifie beaucoup de choses.
00:48:26Cette prise de conscience, en tout cas,
00:48:28que les activités humaines ont un impact à la fois
00:48:31sur le dérèglement climatique et la biodiversité,
00:48:34sont petit à petit, je dirais, quelque chose qui s'intègre,
00:48:37je dirais, dans les consciences, en tout cas,
00:48:39dans le débat public, dans l'actualité politique.
00:48:42Et on s'essaye de comprendre comment tout ça arrive
00:48:45à se mettre en marche.
00:48:47Donc ce programme, au départ, il concernait uniquement
00:48:51la manière dont les habitants vont intégrer ces éléments-là,
00:48:55comment les politiques publiques peuvent répondre à ces enjeux-là.
00:48:59Et la question culturelle, en tout cas patrimoniale,
00:49:02n'était pas du tout intégrée.
00:49:04Et c'est effectivement dans nos discussions qu'on a pu avoir,
00:49:07c'est là que j'ai vu effectivement que la culture,
00:49:09le monde des musées, le monde de la culture,
00:49:11avait besoin, d'une certaine manière,
00:49:13de retrouver une forme de légitimité.
00:49:15Puisqu'à partir du moment où j'ai dit
00:49:17que ce serait quand même utile, intéressant,
00:49:19d'aller voir du côté du champ culturel,
00:49:21de voir un peu comment les établissements,
00:49:23culturels, à la fois formels et informels,
00:49:25intègrent cette question-là,
00:49:27et arrivent, d'une certaine manière, à inventer,
00:49:29avec des formes de médiation tout à fait novatrices,
00:49:32comme on a pu le voir avec la Maison du patrimoine oral
00:49:35et Morgane Bouchard.
00:49:37Et il m'a été répondu, parce que c'est devenu du sens commun,
00:49:40que ce n'était pas dans les champs culturels
00:49:42que, d'énormément, se faisait l'innovation.
00:49:44Finalement, les lieux culturels ne servaient,
00:49:46d'une certaine manière, aujourd'hui,
00:49:48qu'à être des lieux plutôt de consommation
00:49:51pour les classes moyennes cultivées,
00:49:53et qu'elles avaient beaucoup de mal,
00:49:55la critique sociologique classique
00:49:57de la possibilité des lieux culturels
00:49:59à assurer de la démocratisation culturelle,
00:50:01a été ce qui m'était apporté.
00:50:03Donc, j'ai effectivement insisté,
00:50:05et aujourd'hui, je pilote effectivement
00:50:07un axe qui s'intéresse,
00:50:09qui interroge, justement,
00:50:11comment les lieux culturels
00:50:13sur la métropole pigeonnaise
00:50:15intègrent cette question climatique
00:50:17dans leur diversité.
00:50:19— On est bien d'accord qu'on n'est pas
00:50:21en train de parler de la manière dont
00:50:23le bâtiment qui abrite le musée
00:50:25ou la salle de spectacle
00:50:27est mieux isolé
00:50:29ou consomme moins d'énergie.
00:50:31On n'est pas sur ces questions-là.
00:50:33Ça déborde largement, ce sujet-là.
00:50:35Quels sont les champs que vous explorez ?
00:50:37— Les deux.
00:50:39Les deux, en fait,
00:50:41on est allés voir comme des chercheurs,
00:50:43c'est-à-dire qu'on continue.
00:50:45C'est en cours, c'est une recherche qui est en cours,
00:50:47elle a encore duré plusieurs années,
00:50:49elle est pilotée,
00:50:51elle est en cours avec plusieurs étudiants
00:50:53et moi-même. Donc les deux, en fait,
00:50:55justement, on n'est pas arrivés
00:50:57en se demandant immédiatement
00:50:59est-ce que c'est une question
00:51:01de médiation,
00:51:03est-ce que c'est uniquement
00:51:05les bâtiments ? Alors effectivement,
00:51:07ce qu'on constate,
00:51:09c'est que globalement,
00:51:11les établissements,
00:51:13évidemment, on pourra faire des typologies,
00:51:15mais globalement, les établissements vont plutôt,
00:51:17dans ce cadre-là, vers le solutionnisme technique
00:51:19et notamment sur la question
00:51:21du bâtiment, l'éco-conception
00:51:23des expositions,
00:51:25un certain nombre de choses,
00:51:27mais sur ces questions
00:51:29de médiation, en tout cas,
00:51:31ils sont beaucoup plus timides, d'une certaine manière,
00:51:33parce qu'évidemment, on ne sait pas bien
00:51:35comment faire, d'une certaine manière.
00:51:37On ne sait pas bien comment faire et
00:51:39doit-on aller du côté politique ?
00:51:41Doit-on s'engager ? Doit-on,
00:51:43d'une certaine manière,
00:51:45aller vers une médiation de plus en plus engagée
00:51:47sur ces questions-là ? Là, ça devient
00:51:49un peu plus difficile.
00:51:51On voit bien, c'est plutôt,
00:51:53on est plutôt dans le cadre du bâtiment,
00:51:55du solutionnisme
00:51:57technique,
00:51:59de l'isolation. C'est comme ça que souvent
00:52:01on y répond, la plupart du temps.
00:52:03Avec une difficulté,
00:52:05vous le ressentez ou pas, à mobiliser
00:52:07à la fois les responsables, les organisations
00:52:09responsables de ces lieux,
00:52:11de ces établissements, de ces festivals,
00:52:13ou les publics, en gros,
00:52:15qui disent, nous, on vient consommer
00:52:17de la culture dans un lieu, ce n'est pas le sujet,
00:52:19l'écologie.
00:52:21Le problème,
00:52:23il est là, j'allais dire, ou la clé, elle est là, du coup ?
00:52:25Je dirais qu'on avait,
00:52:27justement, pour faire
00:52:29une publicité pour la lettre de Mossim,
00:52:31et en l'occurrence, on avait
00:52:33déjà, il y a quelques années, avec Sir Chaumier,
00:52:35publié un article qui s'appelait
00:52:37« Faire pour, faire avec ou faire
00:52:39contre », où on interrogeait justement
00:52:41la capacité des musées à
00:52:43pouvoir s'intégrer à cette question
00:52:45liée à l'anthropocène,
00:52:47à cette question au réchauffement climatique,
00:52:49où on voyait bien, et souvent on le voit,
00:52:51c'est-à-dire que la réponse qu'on a souvent, c'est
00:52:53qu'il ne faut pas angoisser
00:52:55le public. C'est-à-dire que,
00:52:57d'une certaine manière,
00:52:59il ne faut pas trop en faire,
00:53:01il ne faut pas trop en parler,
00:53:03parce qu'on est déjà tous, effectivement, un peu
00:53:05éco-anxieux, voire même, on est tous
00:53:07anxieux maintenant, parce qu'il n'y a plus qu'au-delà
00:53:09de ça, on est dans un univers tellement
00:53:11anxiogène, si j'ose dire, à la fois
00:53:13qu'il faudrait justement essayer de
00:53:15rassurer. Et donc, si on amène
00:53:17cette question climatique, il ne s'agit pas
00:53:19d'être dans la culpabilité ou dans
00:53:21quelque chose d'un peu,
00:53:23je dirais, actif, mais plutôt dans une sorte
00:53:25de réserve, en fait, il y a cet
00:53:27élément-là. Et c'est assez
00:53:29compliqué, c'est pour ça qu'on se dit, il y a un moment donné,
00:53:31effectivement, il faut vraiment que les
00:53:33musées, d'une certaine manière, voire
00:53:35les lieux culturels, retrouvent
00:53:37finalement ce caractère
00:53:39politique, c'est-à-dire de vraiment
00:53:41s'engager, d'une certaine manière,
00:53:43sur les causes et les enjeux actuels.
00:53:45Et notamment,
00:53:47je terminerai là-dessus, parce que ça me semble très
00:53:49important, parce que c'est
00:53:51très important qu'aujourd'hui, les lieux culturels,
00:53:53dans leur, je dirais, dans leur
00:53:55généralité,
00:53:57retrouvent, je dirais,
00:53:59une légitimité, une place,
00:54:01je dirais, dans la société.
00:54:03Sur ce sujet-là.
00:54:05Oui, parce que, évidemment,
00:54:07on le voit bien, ce qui a justifié,
00:54:09légitimé, d'une certaine
00:54:11manière, le financement
00:54:13de la plupart des établissements
00:54:15culturels dans les années 60,
00:54:17il fallait répondre à un enjeu de démocratisation
00:54:19culturelle, il fallait répondre, il fallait diffuser
00:54:21la culture, il fallait faire en sorte que, finalement,
00:54:23tout le monde accède,
00:54:25on résiste au consumérisme,
00:54:27à la société de consommation,
00:54:29à partir des années 80 jusqu'à aujourd'hui,
00:54:31jusqu'à, encore aujourd'hui,
00:54:33là, on était vraiment dans une sorte de spectacularisation
00:54:35de la culture, il fallait répondre à
00:54:37l'attractivité des métropoles,
00:54:39il fallait faire du développement local, il fallait absolument
00:54:41que la culture réponde à des questions,
00:54:43je dirais, presque économiques,
00:54:45pour, en partie, je dirais,
00:54:47contrer, en partie,
00:54:49une volonté de la désindustrialisation.
00:54:51Et on voit bien qu'aujourd'hui, le champ
00:54:53culturel est en manque de légitimité,
00:54:55parce que, de plus en plus, on touche à la culture
00:54:57en disant, à quoi ça peut servir,
00:54:59puisque ça devient des lieux, effectivement,
00:55:01soit de spectacle pour les classes moyennes cultivées,
00:55:03ou des lieux, en tout cas,
00:55:05d'enchantement, mais il faut, effectivement,
00:55:07que les lieux culturels, dans leur diversité,
00:55:09retrouvent ce rôle, ce sens
00:55:11de redevenir des lieux forum
00:55:13qui, pour le coup, posent des questions
00:55:15de manière concrète,
00:55:17par la médiation, évidemment.
00:55:19– Réaction, ce sera votre réaction dans quelques instants,
00:55:21mais peut-être pour commencer celle d'Agnès
00:55:23et puis de Morgane, comment vous entendez ce qui vient d'être dit ?
00:55:25Agnès, dans un lieu
00:55:27qui a vocation, précisément,
00:55:29à communiquer sur ces questions
00:55:31de changement climatique,
00:55:33notamment, est-ce que vous ressentez
00:55:35une réticence des publics
00:55:37parce qu'anxiété, éco-anxiété,
00:55:39parce que, voilà,
00:55:41c'est un sujet qui fait un peu peur,
00:55:43et puis Morgane nous dira, sur un autre univers
00:55:45et sur un autre territoire, comment elle entend ce sujet ?
00:55:47– Non, effectivement, pas du tout,
00:55:49pas rapport à ce que dit Alain,
00:55:51effectivement,
00:55:53étant le muséum
00:55:55Jardin de l'Arquebuse positionné
00:55:57au sein de cette direction biodiversité,
00:55:59le côté, effectivement, de l'engagement
00:56:01de ces sujets
00:56:03nous parle forcément,
00:56:05et alors après,
00:56:07sans faire des grandes généralités
00:56:09sur les statistiques de fréquentation, etc.,
00:56:11parce qu'il y a un mouvement global, on l'avait tous revu,
00:56:13le post-Covid sur les fréquentations
00:56:15des lieux culturels au sens large,
00:56:17mais nous, très clairement,
00:56:19de coller, on va dire,
00:56:21la programmation culturelle,
00:56:23les médiations aux enjeux locaux
00:56:25en ce qui concerne la biodiversité,
00:56:27d'être dans la co-construction, d'accompagner
00:56:29les programmes de sciences participatives,
00:56:31font qu'on a une fréquentation
00:56:33qui ne se démentit pas du tout,
00:56:35et on sent bien cette proximité
00:56:37qui arrive en multipliant les formes,
00:56:39à la fois d'être sur le site
00:56:41et sur l'ensemble du territoire,
00:56:43effectivement,
00:56:45et pour rebondir sur ce qui était dit avant,
00:56:47nous, on n'emploie plus du tout
00:56:49finalement ce terme de hors les murs,
00:56:51on n'a plus de mur avec ce lieu du jardin,
00:56:53on a la chance, en plus, d'être dans un jardin public
00:56:55très bien placé,
00:56:57donc on avait déjà poussé les murs avec la fusion
00:56:59muséum-jardin botanique,
00:57:01et là, aujourd'hui, on parle d'habitants, de territoire,
00:57:03il n'y a plus de in et out,
00:57:05c'est un continuum,
00:57:07donc ça parle beaucoup, et c'est bien d'être
00:57:09sur de l'engagement, très clairement.
00:57:11Morgane, la médiation
00:57:13vue à la Maison du patrimoine oral
00:57:15de Bourgogne, elle l'intègre,
00:57:17elle réussit à intégrer
00:57:19cette dimension écologique,
00:57:21environnementale, on l'appellera comme on veut.
00:57:23Alors, là-dessus, totalement,
00:57:25le projet Caudrier,
00:57:27il en est un exemple même,
00:57:29et je voulais rebondir, je vais faire un petit pas
00:57:31de côté, juste pour reparler
00:57:33du lieu et du musée qui
00:57:35doivent retrouver un rôle
00:57:37central, en fait, dans un territoire
00:57:39avec cette dimension politique.
00:57:41Je vais donner un petit
00:57:43exemple de quelque chose
00:57:45qu'on mène aussi sur le territoire,
00:57:47parce que nos questions de recherche, c'est
00:57:49ce qui préoccupe les gens,
00:57:51donc je vous ai parlé de l'eau, mais il y a aussi
00:57:53ce qui se passe, notamment, on avait fait le lien
00:57:55avec le musée d'Autun, qui devient
00:57:57un grand musée panoptique,
00:57:59et qui, en fait, intègre
00:58:01une ancienne prison, qui est en train
00:58:03d'être totalement rénovée pour accueillir
00:58:05les collections, et en fait,
00:58:07nous, on s'est posé cette question-là, puisque
00:58:09un jour,
00:58:11je fais une petite histoire,
00:58:13un jour, il y a un monsieur qui est venu à l'accueil
00:58:15du musée Rollin, et qui a dit
00:58:17« Je suis le dernier prisonnier de la prison d'Autun. »
00:58:19Oui, voilà, d'où la petite histoire,
00:58:21c'est important. « Je veux
00:58:23raconter mon histoire, il faut que quelqu'un vienne me voir. »
00:58:25Dans ces cas-là, les gens paniquent
00:58:27et nous appellent.
00:58:29C'est ce qui s'est passé, on allait rencontrer ce monsieur
00:58:31qui nous a raconté cette histoire, et qui nous a
00:58:33en fait posé plein de questions
00:58:35sur ce lieu, cette prison
00:58:37qui est en plein cœur
00:58:39de la ville, elle est à quelques mètres de la cathédrale,
00:58:41et de se dire « Mais qui
00:58:43est passé par cette prison ? »
00:58:45Qu'est-ce qu'elle nous dit
00:58:47de notre territoire ? Qu'est-ce qu'elle nous dit
00:58:49de la question carcérale
00:58:51de maintenant ? Et on a lancé à partir de là
00:58:53tout un projet qu'on a appelé « Déprisonnés »,
00:58:55en
00:58:57allant rechercher dans les registres
00:58:59des coups, les personnes
00:59:01qui étaient dans cette prison, et pour faire le lien
00:59:03avec les habitants, c'est que ce sont les habitants
00:59:05qui ont ouvert ces registres des coups,
00:59:07ces archives, on a fait des ateliers, et c'est eux
00:59:09qui ont réussi
00:59:11à repasser
00:59:13tous les parcours de vie
00:59:15des prisonniers,
00:59:17avec une deuxième rencontre, et après j'arrête là,
00:59:19d'une dame qui me dit « Eh bien moi
00:59:21je suis la plus jeune enfermée
00:59:23de cette prison d'Autun ».
00:59:25Oui, j'ai plein de rencontres comme ça, c'est surprenant.
00:59:27Puisque j'étais
00:59:29enfermée in utero,
00:59:31ma mère était enceinte de moi lorsqu'elle a été
00:59:33arrêtée et déportée depuis la prison d'Autun,
00:59:35et elle m'a dit « Je veux qu'on
00:59:37réussisse à questionner
00:59:39cela ». On a refait
00:59:41des ateliers archives pour
00:59:43voir qui était passé par cette prison d'Autun
00:59:45lors de la déportation,
00:59:47et là où ça a été un coup de force
00:59:49et où c'est super pour la société civile,
00:59:51c'est qu'une partie de la muséographie
00:59:53du musée a changé,
00:59:55pour pouvoir intégrer les noms
00:59:57des personnes déportées depuis la prison,
00:59:59parce que les habitants ont mené
01:00:01cette question au-devant, cette question
01:00:03politique, en même temps c'est très important pour nous,
01:00:05et le musée a eu aussi
01:00:07cette intelligence de pouvoir répondre
01:00:09et dire « Oui, c'est notre rôle,
01:00:11on va l'intégrer à la nouvelle muséographie ».
01:00:13On comprend comment les habitants,
01:00:15à travers leur participation à ces programmes,
01:00:17s'approprient
01:00:19ou se réapproprient, et le territoire,
01:00:21leur histoire et leur environnement,
01:00:23au sens large, ça répond en partie à ce qu'elle nous disait.
01:00:25Totalement, et même la recherche,
01:00:27c'est eux qui mènent leur méthodologie et qui nous disent
01:00:29« Non, ce n'est pas comme ça, l'affiche on l'a décidée
01:00:31de telle manière, c'est eux qui mènent la recherche maintenant.
01:00:33»
01:00:35Ça peut faire des barranches, parce qu'effectivement,
01:00:37jusqu'où doit-on aller
01:00:39et quelle est la place du sachant ?
01:00:41C'est intéressant,
01:00:43cette question. Ça va peut-être susciter
01:00:45des questions dans la salle ou
01:00:47en visio.
01:00:49Vous levez la main, on vous amène un micro, c'est très simple.
01:00:51En visio, je crois que c'est
01:00:53Vérena qui me fera signe
01:00:55s'il y a des questions.
01:00:57Qui
01:00:59aimerait
01:01:01interpeller nos intervenants
01:01:03de ce matin, réagir à ce qu'ils
01:01:05nous ont expliqué, à leur témoignage
01:01:07ou poser des questions
01:01:09ou apporter votre
01:01:11propre témoignage, n'hésitez pas.
01:01:13La parole est ouverte.
01:01:17Allez, première question toujours un petit peu plus
01:01:19difficile
01:01:21à poser, mais
01:01:23lancez-vous.
01:01:27Allez, c'est parti.
01:01:33Je demande juste
01:01:35si vous pouvez réappeler,
01:01:37je crois que c'était élaboré, Agnès Fougérant
01:01:39qui a dit très souvent
01:01:41ces mots de
01:01:43intégration de le départ
01:01:45des aspects des médiations dans des
01:01:47programmes, soit culturels, soit des recherches.
01:01:49J'ai une sensation
01:01:51depuis quelques années que cette
01:01:53idée que l'aspect
01:01:55des constructions du lien
01:01:57avec, que ce soit les tissus
01:01:59culturiels, culturels, etc., soit quelque chose
01:02:01qu'on commence de plus en plus
01:02:03à concevoir comme faisant
01:02:05partie de la recherche et
01:02:07non pas comme dans la médiation scientifique
01:02:09traditionnelle, non pas dans les
01:02:11intermédiations, etc., a toujours
01:02:13été vécue comme
01:02:15la dernière étape.
01:02:17Après qu'on a tout
01:02:19fait, on diffuse.
01:02:21La sensation, c'est que
01:02:23de plus en plus, aujourd'hui,
01:02:25cette pointe
01:02:27est placée,
01:02:29la médiation, le contact avec les aspects, est placée
01:02:31à l'intérieur et même en amont.
01:02:33J'aimerais bien vos réactions.
01:02:35Est-ce que vous voyez aussi un
01:02:37changement en cours ?
01:02:39La question serait à quel point
01:02:41la pratique des terrains de médiation,
01:02:43qui sont les personnes qui
01:02:45sont en contact avec le public,
01:02:47comment elles sont formées, quels sont les outils,
01:02:49à quel point influence
01:02:51cette anticipation
01:02:53du contact sociétal à l'intérieur d'un
01:02:55programme de recherche ?
01:02:57Je ne veux pas valoriser le sujet,
01:02:59mais cette évolution, on la ressent
01:03:01et on la sent.
01:03:03Je le positionne aussi dès lors que,
01:03:05dans les différentes évolutions ces dernières
01:03:07années pour notre établissement,
01:03:09on a certainement
01:03:11un peu affiné aussi
01:03:13et positionné
01:03:15la finalité de la médiation.
01:03:17De plus en plus,
01:03:19la finalité des actions de médiation
01:03:21sous de multiples formes, sur le site,
01:03:23à l'extérieur, etc., c'est bien la mobilisation
01:03:25des acteurs et des habitants sur les problématiques
01:03:27de biodiversité, échelle locale,
01:03:29échelle globale.
01:03:31C'est bien, dès le début, à la fois le lien
01:03:33avec la recherche. Nous, on a vraiment
01:03:35des problématiques sur le territoire de compréhension
01:03:37des écosystèmes urbains.
01:03:39On ne peut pas plaquer des méthodes et des résultats
01:03:41qui sont
01:03:43peut-être un petit peu plus avancés sur
01:03:45les espaces naturels.
01:03:47Ce besoin de recherche est là et, de toute façon,
01:03:49sur ces espaces urbains, toutes ces questions,
01:03:51il nous faut
01:03:53l'appropriation de ces enjeux par tous les acteurs.
01:03:55C'est finalement un peu tout naturellement
01:03:57que la médiation, une exposition,
01:03:59est un dispositif médiatique pour
01:04:01cette finalité-là, etc.
01:04:03C'est peut-être moi comme ça que je le formulerais
01:04:05un petit peu sur ce glissement.
01:04:07Et
01:04:09pour la suite de la question,
01:04:11quel
01:04:13changement dans les pratiques ?
01:04:15Je dirais qu'on est en train de se regarder
01:04:17et d'évoluer. J'ai ma collègue
01:04:19Colomb, médiatrice
01:04:21scientifique sur le site de l'Arquevuse,
01:04:23qui est là aussi.
01:04:25Aujourd'hui, on se regarde un peu en train de faire.
01:04:27On n'a pas trop théorisé
01:04:29le côté de
01:04:31médiation tout terrain entre
01:04:33une exposition permanente
01:04:35où les spécimens sont là,
01:04:37à tel endroit, etc.
01:04:39C'est une forme, un socle,
01:04:41un support pour des activités
01:04:43de médiation. Et la balade nature,
01:04:45il ne fait pas beau, il n'y a zéro pollinisateur,
01:04:47on a d'autres problématiques.
01:04:49C'est un petit peu ça, ce côté
01:04:51d'être très agile,
01:04:53un petit peu comme ça.
01:04:55Quel sujet, quelle formation,
01:04:57quelle autre chose, il faudra qu'on s'y penche
01:04:59et de théoriser un petit peu le sujet.
01:05:09Il y a une question en ligne.
01:05:11On prend la question de madame dans la salle.
01:05:13Juste après la question.
01:05:15Vous avez le micro, autant pour moi.
01:05:17Ça fonctionne ?
01:05:19Oui.
01:05:21N'y a-t-il pas un petit risque
01:05:23d'opposer les musées en ruralité
01:05:25aux musées métropolitains ?
01:05:27Ils partagent une condition proche, non ?
01:05:29On voit en tout cas que les enjeux circulent bien
01:05:31lors de cette table ronde.
01:05:35À mon sens, il n'y a aucune
01:05:37opposition particulière. Il n'y a pas ce sentiment-là
01:05:39dans les musées ruraux d'être en opposition
01:05:41avec les musées en zone urbaine.
01:05:43La seule
01:05:45difficulté, c'est la question de l'ingénierie.
01:05:47La question de prendre la médiation au départ
01:05:49d'un projet est assez complexe.
01:05:51C'est ce qui remonte
01:05:53du terrain. Ce qui me surprend
01:05:55aussi, c'est que les collègues ne considèrent
01:05:57pas nécessairement qu'ils font de la recherche
01:05:59au quotidien sur les collections.
01:06:01Ça, ça me surprend beaucoup parce que
01:06:03pour préparer cette journée, j'ai échangé
01:06:05avec pas mal de collègues qui considéraient
01:06:07que ce n'était pas de la recherche académique
01:06:09universitaire. Mais pour moi,
01:06:11ils produisent des connaissances au quotidien.
01:06:13C'est juste la taille de l'équipe
01:06:15qui change.
01:06:17Sinon, la médiation est bien présente
01:06:19tout le temps.
01:06:21Finalement, ce que je constate,
01:06:23c'est que
01:06:25beaucoup de musées sont devenus des machines
01:06:27à exposition temporaire.
01:06:29C'est une forte demande politique
01:06:31de créer de l'exposition. Nous, ce qu'on
01:06:33essaie de faire, c'est justement...
01:06:35Moi, ce que j'essaie en tous les cas, c'est
01:06:37de réduire un peu,
01:06:39de réfréner un peu ces envies
01:06:41pour qu'on prenne un peu plus le temps.
01:06:43Les équipes sont petites.
01:06:45Autant prendre un peu plus le temps, faire tourner
01:06:47les choses, construire
01:06:49ensemble. Ça, c'est des choses qui fonctionnent très bien.
01:06:51Je prends le département de la Nièvre
01:06:53qui est probablement
01:06:55le département le plus rural de la région.
01:06:57Ils ont ces habitudes de travail
01:06:59en commun parce qu'en fait, c'est vital.
01:07:01S'ils ne travaillent pas ensemble,
01:07:03ce n'est même pas la peine de continuer
01:07:05à travailler.
01:07:07Il y a des habitudes de travail
01:07:09en collaboration qui se mettent en place
01:07:11mais c'est encore assez rare
01:07:13d'avoir le temps, d'avoir
01:07:15la capacité de créer des expositions
01:07:17tous ensemble, par exemple.
01:07:19Ça pourrait être un bel objectif et nous, on essaye
01:07:21de les amener vers ça.
01:07:23Je ne pense pas qu'il y ait opposition, mais il y a
01:07:25en effet des grandes disparités.
01:07:27Ça, c'est sûr.
01:07:29Alain ?
01:07:31Je voulais rajouter,
01:07:33juste par rapport à ça, il ne s'agit pas d'opposer
01:07:35les musées
01:07:37métropolitains
01:07:39qui auraient plus de moyens que les musées ruraux
01:07:41et que parfois deux ou trois personnes.
01:07:43Ce que montre bien
01:07:45la maison du patrimoine rural,
01:07:47même le jardin de l'arc-en-ciel,
01:07:49c'est une question de méthode.
01:07:51Comme ce qui a été dit,
01:07:53l'approche est une méthode, c'est une manière de construire.
01:07:55Très souvent, effectivement,
01:07:57on a eu parfois une compréhension de la médiation
01:07:59qui était un peu faussée,
01:08:01c'est-à-dire qu'il s'agissait de produire des expositions
01:08:03et pour le coup, il les communiquait.
01:08:05Il s'agissait d'une forme technique,
01:08:07d'une certaine manière, de faire de la communication à la fin
01:08:09pour essayer de diffuser les publics.
01:08:11Mais la médiation, avant tout,
01:08:13c'est vraiment presque une méthodologie
01:08:15qui intègre un peu comme ce que vient de nous évoquer
01:08:17Morgane Bouchard,
01:08:19c'est-à-dire vraiment d'intégrer, depuis le début,
01:08:21cette question
01:08:23d'intégrer, pour le coup,
01:08:25le territoire et d'intégrer
01:08:27autant que possible
01:08:29les communautés ou en tout cas
01:08:31les habitants, entre guillemets,
01:08:33en tout cas son environnement, son biotope,
01:08:35évidemment, même dans la conception
01:08:37des programmes,
01:08:39c'est plus comme ça qu'il faut le voir
01:08:41et je crois que, quand on a ces exemples-là,
01:08:43ce qui est important, c'est de les voir un peu
01:08:45comme des laboratoires,
01:08:47des exemples de ce que
01:08:49la médiation peut apporter,
01:08:51c'est-à-dire plutôt une méthode, une manière de faire
01:08:53que pourraient intégrer aussi bien
01:08:55d'une certaine manière
01:08:57les musées métropolitains que les musées ruraux
01:08:59pour retrouver effectivement leur dimension politique,
01:09:01du terme.
01:09:03Morgane, pardon, Tiffany, et puis j'avais une question
01:09:05pour Morgane complémentaire.
01:09:07Oui, on sent quand même une convergence
01:09:09d'envie entre
01:09:11les centres de recherche et
01:09:13les musées. Les centres de recherche
01:09:15ayant l'envie
01:09:17d'intégrer à leur programme de recherche
01:09:19l'aspect
01:09:21restitution au public
01:09:23par l'intermédiaire de la communication
01:09:25et de la médiation
01:09:27et du côté des musées,
01:09:29l'idée, c'est plutôt, puisqu'on est
01:09:31effectivement très fort sur
01:09:33la restitution au public, la médiation,
01:09:35la conception des expositions,
01:09:37les catalogues d'exposition,
01:09:39les politiques de publication,
01:09:41en revanche, c'est d'intégrer des temps
01:09:43de recherche en amont
01:09:45de ces expositions
01:09:47et de les intégrer
01:09:49dans la même méthodologie.
01:09:51Et là, je pense qu'on fait
01:09:53vraiment apparaître cette convergence
01:09:55d'envie.
01:09:57Comment vous réagissez,
01:09:59Morgane, à ce que disait Lionel
01:10:01il y a un instant sur le fait que
01:10:03les acteurs locaux n'ont pas forcément le sentiment
01:10:05toujours de créer
01:10:07de la connaissance, c'est-à-dire de participer,
01:10:09de faire de la recherche, de contribuer à la recherche.
01:10:11L'agriculteur ou l'habitant
01:10:13qui partage sa connaissance
01:10:15sur un sujet qu'il connaît très bien
01:10:17de terrain,
01:10:19à un moment prend conscience
01:10:21qu'il est en train de participer
01:10:23à la construction de la connaissance ?
01:10:25Alors oui, il en prend
01:10:27conscience aussi parce que
01:10:29c'est important de pouvoir les inviter
01:10:31quand il y a des restitutions.
01:10:33Ça ne se fait jamais qu'avec des chercheurs,
01:10:35ça se fait aussi avec les habitants qui ont construit
01:10:37la recherche.
01:10:39Ça peut être très impressionnant.
01:10:41Pour ce projet des prisonniers,
01:10:43notre plus jeune chercheur avait 8 ans
01:10:45et donc il est venu
01:10:47présenter sa recherche
01:10:49devant
01:10:51un parterre de
01:10:53professionnels et c'est vraiment
01:10:55ce qu'on essaye de faire au
01:10:57maximum dans tous les projets
01:10:59qu'on mène.
01:11:01On a eu tout un projet aussi avec des jeunes
01:11:03pour parler de
01:11:05leur culture, de la musique traditionnelle
01:11:07et pourquoi en tant que jeunes, pour eux,
01:11:09c'était très important et pas du tout
01:11:11désuet de faire de la danse et de la
01:11:13musique traditionnelle. Ils en ont fait un film
01:11:15et ils sont allés porter leurs paroles
01:11:17au Centre national de la danse devant un parterre
01:11:19de professionnels pour faire valoir leurs paroles.
01:11:21Quand on leur dit que ce que vous faites
01:11:23c'est de la recherche et c'est important,
01:11:25ils disent oui, mais pas plus que ça.
01:11:27Ils sont dans l'action, ils sont dans le faire,
01:11:29mais quand ils se retrouvent face à des professionnels
01:11:31qui écoutent leurs propos
01:11:33et qui sont très attentifs, je crois qu'à ce moment-là
01:11:35ils se rendent vraiment compte.
01:11:37On prend la question de
01:11:39madame, allez-y.
01:11:41Je trouve très intéressant le rôle
01:11:43qu'il y a au niveau des intermédiaires
01:11:45de médiation dans le fait de
01:11:47bouger d'une posture,
01:11:49comme les acteurs de l'autre côté,
01:11:51d'une posture de consommateur
01:11:53avec quelque part une posture un peu basse
01:11:55par rapport à des sachants,
01:11:57bouger vers une posture d'acteur
01:11:59et de redonner une capacité
01:12:01d'agir et d'être
01:12:03acteur à part entière
01:12:05dans la construction de connaissances, mais aussi
01:12:07dans la compréhension
01:12:09d'enjeux tels que la biodiversité,
01:12:11le changement climatique. Et je me posais
01:12:13la question, dans quelle mesure
01:12:15il serait possible d'aller même plus loin
01:12:17en stimulant l'esprit critique
01:12:19qui est actuellement, je pense,
01:12:21une des valeurs qui va être fondamentale
01:12:23par rapport au futur dans un monde
01:12:25de désinformation, comme on le voit
01:12:27actuellement.
01:12:31Je ne sais pas si ça appelle une...
01:12:33Il n'y a pas de réponse en tout cas,
01:12:35mais peut-être un avis
01:12:37partagé sur le sujet.
01:12:39On évoquera tout à l'heure ce matin
01:12:41la manière dont on va parfois plus loin avec
01:12:43un témoignage vous verrez très intéressant
01:12:45dans la manière dont les citoyens
01:12:47influent
01:12:49pour le programme de recherche lui-même.
01:12:51Ça va être intéressant.
01:12:53Peut-être juste, effectivement,
01:12:55on peut être d'accord avec ce que vous venez de dire.
01:12:57Ce n'est pas forcément une question, mais
01:12:59on venait d'évoquer aussi quelque chose
01:13:01qui était très important. C'est vrai que
01:13:03l'arrivée et le développement
01:13:05du numérique
01:13:07a transformé un certain nombre de choses
01:13:09d'une manière très forte, dont notamment
01:13:11la déhierarchisation des savoirs
01:13:13et la confusion
01:13:15qui règne dans cet univers-là.
01:13:19Ça demande aujourd'hui
01:13:21au lieu culturel de se réinterroger
01:13:23vraiment sur la manière
01:13:25dont ils peuvent résister à ces enjeux-là.
01:13:27C'est pareil quand on parle
01:13:29de la question de la numérisation des collections.
01:13:31Pas simplement
01:13:33se limiter à rentrer
01:13:35à dire qu'il faut absolument qu'on soit sur Internet
01:13:37et vraiment de se poser la question
01:13:39de cette présence
01:13:41des collections.
01:13:43Cette présence des collections par exemple sur Internet
01:13:45à l'heure de l'intelligence artificielle
01:13:47où tout ce qu'on met aujourd'hui
01:13:49d'une certaine manière sur Internet peut être
01:13:51utilisable pour générer
01:13:53des contenus qui sont eux-mêmes
01:13:55à but consumériste.
01:13:57Ça réinterroge effectivement
01:13:59beaucoup de choses sur
01:14:01la transmission des savoirs,
01:14:03le rôle des musées,
01:14:05et de se réinterroger sur
01:14:07le besoin de retrouver peut-être
01:14:09une présence réelle sur le territoire.
01:14:13C'est peut-être juste une réponse
01:14:15mais ça suscite des réflexions.
01:14:17Moi ça me fait
01:14:19penser à une réflexion
01:14:21à avoir sur nos postures
01:14:23globalement
01:14:25par rapport à ça.
01:14:27On suscite l'engagement
01:14:29à re-questionner peut-être
01:14:31un petit peu tout ça.
01:14:33Dans les évolutions
01:14:35telles qu'on les connaît aujourd'hui,
01:14:37il faut aussi qu'on apprenne à écouter
01:14:39les habitants.
01:14:41Il faut qu'on trouve les places
01:14:43et les éléments pour ça.
01:14:47J'ai une question à l'attention
01:14:49d'Alain Chenvez mais peut-être
01:14:51ça va aussi intéresser les autres personnes.
01:14:53Je me demande
01:14:55s'il n'y a pas un paradoxe
01:14:57entre ce que vous pointez
01:14:59concernant la nécessité de co-construction
01:15:01de rapports aux savoirs différents,
01:15:03d'intégration des citoyens, des chercheurs,
01:15:05d'avoir un regard nouveau sur la recherche
01:15:07et la politique de la recherche
01:15:09telle qu'elle est pensée
01:15:11sur les appels à projets
01:15:13et l'organisation dans une structure
01:15:15très hiérarchisée, très codifiée.
01:15:17Est-ce que ce n'est pas
01:15:19une impossibilité d'action
01:15:21pour répondre à la question
01:15:23en lien avec les musées
01:15:25mais de manière plus générale
01:15:27en lien avec l'articulation que vous appelez
01:15:29de vos vœux ?
01:15:31Si, évidemment.
01:15:33On le voit d'ailleurs,
01:15:35effectivement,
01:15:37il y a une dissonance,
01:15:39une consonance
01:15:41d'une certaine manière,
01:15:43même au niveau, je dirais,
01:15:45de la recherche.
01:15:47Aujourd'hui, il est très compliqué
01:15:49d'intégrer, notamment,
01:15:51des acteurs un peu différents.
01:15:53Je vois notamment,
01:15:55pour donner
01:15:57quelque chose de tout à fait concret,
01:15:59non pas sur l'établissement culturel
01:16:01mais sur l'université.
01:16:03Là, on vient de créer, effectivement,
01:16:05ici, aujourd'hui, l'université
01:16:07de Bourgogne-Europe,
01:16:09vice-président qui est juste là,
01:16:11donc il faut faire un peu attention, quand même,
01:16:13à ne pas dire de bêtises.
01:16:15Et l'université de Bourgogne-Europe,
01:16:17l'intérêt de cette nouvelle université,
01:16:19c'est qu'on a intégré, notamment,
01:16:21l'école d'art et l'école de musique,
01:16:23des gens qui ne sont pas forcément
01:16:25enseignants-chercheurs, etc.
01:16:27Et là, l'intérêt, c'était, pour le coup,
01:16:29désormais, d'essayer de les intégrer
01:16:31dans nos programmes de recherche
01:16:33et des artistes,
01:16:35ou, en tout cas, des gens qui ne sont pas forcément
01:16:37des gens qui ont l'habitude d'écrire des articles, etc.
01:16:39Et je vois où, combien,
01:16:41tout ceci est très compliqué
01:16:43alors qu'on souhaite, effectivement,
01:16:45co-construire la recherche avec des acteurs
01:16:47un peu différents, justement, du territoire,
01:16:49sur l'université de Bourgogne-Europe
01:16:51qui, pour le coup, aujourd'hui, a complètement
01:16:53intégré cette dimension culturelle
01:16:55et ce qui est tout à fait important,
01:16:57tout ce qui est artistique à l'intérieur de l'université,
01:16:59toute la difficulté et la complexité
01:17:01qu'il peut y avoir, effectivement, à imaginer
01:17:03derrière ça, des programmes de recherche
01:17:05puisqu'évidemment, il y a des dissonances,
01:17:07comme vous l'avez dit, entre...
01:17:09Mais surtout, il y a une dissonance
01:17:11entre la manière dont on fait de la recherche,
01:17:13justement, on est un peu à l'extérieur,
01:17:15on n'intègre pas forcément...
01:17:17On ne peut pas intégrer des artistes ou des choses comme ça
01:17:19et ce besoin nouveau qu'on aurait de le faire
01:17:21et cette complexité à faire, voilà.
01:17:23Donc, je vois bien toutes les difficultés, parfois,
01:17:25entre les programmes qui, pour le coup,
01:17:27nous amènent plutôt à l'extérieur
01:17:29et le besoin qu'on nous souhaite
01:17:31et c'est difficile, mais en tout cas,
01:17:33moi, j'y travaille au quotidien.
01:17:35Je ne sais pas comment font les musées à ce niveau-là.
01:17:39Une période de transition, je dirais,
01:17:41effectivement, des dissonances.
01:17:43Une dernière
01:17:45question sur cette séquence, Isabelle.
01:17:47Ce n'était pas une question, c'était
01:17:49pour appuyer la question de l'esprit critique.
01:17:51Il me semble très important
01:17:53de rappeler que la dernière étude
01:17:55qui a été produite par le Conseil international
01:17:57des musées sur, justement,
01:17:59la valeur de l'information reconnue
01:18:01par les publics diffusés
01:18:03dans les musées est
01:18:05très élevée par rapport
01:18:07à la confiance qui est accordée
01:18:09à l'information dans les médias.
01:18:11Et donc, à ce titre-là, je pense que ça renforce
01:18:13justement cette responsabilité citoyenne
01:18:15qui était largement soulignée par
01:18:17les collègues de la table ronde
01:18:19et qui souligne
01:18:21la responsabilité sociale,
01:18:23surtout sur les enjeux qui viennent
01:18:25d'être relevés de fake news,
01:18:27de mise
01:18:29en défi
01:18:31de l'information scientifique,
01:18:33etc. Et je pense
01:18:35qu'on a une responsabilité
01:18:37là, qui est tout à fait,
01:18:39d'ailleurs, qui est parfaitement
01:18:41dans la problématique de notre journée,
01:18:43de rappeler à quel point
01:18:45cette confiance
01:18:47des publics
01:18:49nous impose
01:18:51d'être extrêmement attentifs,
01:18:53extrêmement ingénieux,
01:18:55et de renforcer encore plus ce travail
01:18:57de lien étroit avec la recherche
01:18:59tout en valorisant
01:19:01une expertise qui est celle des professionnels
01:19:03des musées.
01:19:05Parce que c'est une expertise
01:19:07qui est travaillée depuis très longtemps
01:19:09et qui est cette connaissance des publics
01:19:11et de ce travail
01:19:13avec les publics.
01:19:15Encore un petit mot, pardon.
01:19:17Très bref, pour se connecter,
01:19:19nous avons lancé, il y a
01:19:21trois ans, quelque chose qui s'appelle
01:19:23les Printemps de l'esprit critique,
01:19:25qui a initié à l'Université de Sciences,
01:19:27mais maintenant c'est dans 120 lieux,
01:19:29et justement dans ce sens-là,
01:19:31et juste pour me rattacher,
01:19:33peut-être pour dire à quel point le débat
01:19:35n'est qu'ouvert,
01:19:37on a, à côté du Printemps de l'esprit critique,
01:19:39un baromètre de l'esprit critique, c'est-à-dire
01:19:41on interroge les Français tous les ans
01:19:43autour de leur relation à l'information
01:19:45et comment les connaissances sont produites, etc.
01:19:47Une des choses qui sort,
01:19:49je parle de corrélation parce que la cause-effet
01:19:51est toujours compliquée, c'est
01:19:53que dans les zones rurales,
01:19:55il y a une crise de confiance
01:19:57dans les institutions, et en particulier
01:19:59dans les institutions scientifiques.
01:20:01J'étais très content de voir la façon
01:20:03dans laquelle vous avez décrit les difficultés
01:20:05avec l'éloignement géographique.
01:20:07On a une corrélation entre l'éloignement géographique
01:20:09et le niveau
01:20:11de confiance.
01:20:13La cause, l'effet, on ne sait pas,
01:20:15mais ça sera très intéressant de l'interroger
01:20:17parce que ça, on le voit très clairement.
01:20:19Si on est en milieu rural,
01:20:21les institutions établies,
01:20:23on a moins de confiance,
01:20:25et la science, on la met des dents.
01:20:27Merci pour ces éléments.
01:20:29Je pourrais conclure sur un autre
01:20:31élément qui vient juste d'être abordé sur
01:20:33le numérique, finalement,
01:20:35et ça nous permettrait de boucler la boucle
01:20:37sur le thème de notre table ronde
01:20:39qui concernait les territoires.
01:20:41On est bien d'accord que le numérique,
01:20:43ça peut être le pire, ça peut être aussi le meilleur
01:20:45et peut-être un moyen d'abolir les distances,
01:20:47de partager mieux, plus efficacement
01:20:49et plus facilement les connaissances,
01:20:51les compétences,
01:20:53et donc, finalement, d'apporter au moins
01:20:55une réponse à cette problématique
01:20:57qu'on a posée ensemble ce matin
01:20:59entre le rural et l'urbain
01:21:01et les différences entre les territoires.
01:21:03Je finis juste par une petite annonce
01:21:05parce qu'il y a des étudiants
01:21:07ou des chercheurs dans la salle, j'imagine,
01:21:09les musées en milieu rural
01:21:11ont souvent des collections incroyables
01:21:15et avec des conditions d'accueil
01:21:17exceptionnelles.
01:21:19Donc, n'hésitez pas à abolir
01:21:21la question du train et de la voiture
01:21:23parce qu'une fois sur place,
01:21:25vous aurez accès de manière très facilitée
01:21:27aux collections et avec des équipes
01:21:29qui sont souvent extrêmement passionnées.
01:21:31Je pense que c'est des terrains
01:21:33de recherche et d'expérimentation
01:21:35qui sont extrêmement...
01:21:37J'imagine à Dijon aussi.
01:21:39Je ne pose pas les deux,
01:21:41mais il ne faut pas hésiter.
01:21:43C'est une vraie opportunité.
01:21:45Merci beaucoup.
01:21:47Merci pour votre participation
01:21:49à cette première table ronde.
01:21:51On marque un temps de pause
01:21:53si vous le voulez bien.
01:21:55Vous pouvez retourner en salle
01:21:57de restauration pour un petit café
01:21:59ou un jus de fruits.
01:22:01On se retrouve dans 15 minutes.