La chronique d'Anne-Charlène Bezzina, dans le 20H BFM Week-End.
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00:00Alors oui, la guerre en Ukraine est en train de se terminer, mais dans une refondation totale, on l'a vu, de l'ordre mondial.
00:06Les Etats-Unis ont créé une forme d'effroi avec le face-à-face redoutable Trump-Zelensky
00:12et on a une classe politique française qui est complètement perdue.
00:14Alors, entre tradition et renouveau, et justement, je me suis proposé de vous faire un petit tour d'horizon.
00:19Allons-y. Qui dit quoi ?
00:21Alors à gauche, tout d'abord, on l'a vu, l'ennemi est tout trouvé, c'est le RN et ses idées renouant ici, là encore, avec une position complètement historique.
00:29C'est-à-dire que la gauche se situe toujours dans cette idée de faire front par rapport à la droite dure.
00:36La guerre en Ukraine sollicite aussi de la solidarité.
00:39On a beaucoup de réactions qui ont été celles de la France et l'Europe aux côtés de l'Ukraine.
00:43Je cite ici François Hollande et même un Fabien Roussel qui nous parle des oligarques trumpopoutiniens.
00:50On voit qu'il y a quand même un énigment qui n'est pas complètement total sur les positions du Président de la République
00:56et notamment sur la question de l'économie de guerre, où on a un Éric Coquerel qui nous dit qu'il est plus ou moins hors de question d'y entrer
01:02puisque la priorité, c'est le social.
01:05Alors Jean-Luc Mélenchon est aussi un petit peu gêné avec sa posture par rapport à la Russie,
01:11où en fait, ce qu'il va taxer, c'est la servilité atlantique de la France.
01:14C'est ce qui est le plus saillant, on va dire, dans son discours.
01:19Qu'est-ce qu'il se dit à droite chez les LR ?
01:20Alors à droite, maintenant, on a un nouveau malaise, c'est notamment l'idée de sortir du bois, en quelque sorte, pour Laurent Wauquiez
01:25qui, lui, était en pleine préparation de la campagne.
01:27Ni Wauquiez ni Retailleau ne sont très à l'aise, d'ailleurs, avec ce moment-là.
01:30Mais finalement, le mieux, c'est de se dire qu'on n'est pas celui à la même ligne que le Président de la République,
01:35dont Laurent Wauquiez taxe l'insoutenable légèreté.
01:38On sait aussi que François Fillon s'est illustré par l'idée que le choix d'Emmanuel Macron était dangereux face à l'art de Russie.
01:45Au niveau du RN, le maître mot, c'est l'idée de nationaliser complètement ce conflit en se disant
01:51ça n'est pas à nos portes, donc il n'y a, a priori, aucun risque.
01:54Et surtout, il y a une forme de simplification du discours.
01:57À partir du moment où on organise de la défense, eh bien, en réalité, on fait la guerre.
02:01Et on fait la guerre à quelqu'un qui ne nous envahit pas.
02:03Donc, on est à contre-courant de l'histoire avec, aussi, au bénéfice de Trump,
02:08cette idée de se dire qu'on est dans le retour de la nation souveraine.
02:13Le gouvernement, lui, au centre, eh bien, il fait plutôt front uni.
02:17On a, là aussi, une posture de l'histoire.
02:19C'est-à-dire que l'intérieur se compose autour d'un couple qui va bien,
02:23retaillot d'armanins qui travaillent sur leur sujet.
02:26Et, à l'extérieur, eh bien, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense
02:30qui, là aussi, des armées, sont en accord et parlent d'une seule voix.
02:34En un mot, Anne-Charlene, ce que disent les Français de tout ça ?
02:37Alors, eux, les Français, ils sont plutôt du côté de l'union sacrée,
02:40comme on disait sous la Troisième République, parce que ce qu'ils souhaitent,
02:43c'est ce soutien aux Ukrainiens, cette idée d'une solidarité européenne.
02:4765% des Français qui se disent même favorables à l'envoi de troupes de maintien de la paix.
02:5281% qui estiment que l'escalade est inquiétante pour eux.
02:56Donc, on le voit bien, il y a un soutien et un soutien aussi aux postures présidentielles,
03:01puisque l'effet drapeau revient et bas sont pleins.
03:04Souci d'unité, donc, mais tout n'est pas rose, évidemment,
03:07parce que, dans ce contexte, il va y avoir un moment
03:09où le président de la République ne pourra plus faire cavalier seul.
03:12Et ce moment, eh bien, c'est celui du financement de la défense,
03:15de la défense même européenne, puisque l'économie de guerre,
03:18on l'a dit, c'est quand même tout, sauf l'idée de faire des économies.
03:20Ça peut être des prélèvements obligatoires autoritaires,
03:23ça peut être de la renationalisation.
03:24Donc, on va sûrement avoir besoin de plus d'unité que ça.
03:27Les Français seraient-ils les champions de la bataille politique ?
03:30– Bernard Millet, est-ce qu'hier, Jacques Attali, qui était à votre place, disait,
03:34franchement, je ne le dis pas souvent, mais le président de la République,
03:36j'étais totalement d'accord avec ce qu'il a dit lorsqu'il s'est adressé aux Français.
03:40Est-ce que vous aussi, vous l'avez trouvé à la hauteur ?
03:42– Je pense que sur cet aspect-là, il a été tout à fait à la hauteur.
03:46On peut, dans certains cas, se poser, il a parfois des saillies un peu excessives,
03:53en dehors du coup, un peu d'impréparation, mais là, je pense que c'était clair.
03:57Et ce que vous disiez sur la question, c'est quand même cette thématique
04:01de voir les extrêmes qui sont mélangés entre l'amnésie, le malaise,
04:07le silence, la dénonciation, et ils ne savent plus où ils habitent.
04:11Je veux dire, on est trumpiste un jour, mais on n'ose plus faire de déclaration à Washington.
04:18On est poutiniste et on oublie qu'on a été financé d'un côté comme de l'autre, de temps à autre.
04:25On est anti-américain et on est anti-européen en se rendant compte
04:29que notre propre souveraineté, c'est par l'Europe qu'on peut l'avoir.
04:32– Tout ça n'est pas très clair.
04:34Vous avez bien noté, en tout cas, il vous a bien écouté, Anne-Charlotte.