• l’année dernière
La présentatrice du JT répond aux rumeurs sur son départ et détaille le dispositif de la chaîne pour sa soirée spéciale Ukraine.



Elle était à Lviv il y a un an, quelques jours après le début de l’offensive russe en Ukraine. C’est depuis Kiev cette fois qu’Anne-Sophie présentera son JT ce jeudi en direct à 20h. La journaliste s’est envolée pour la capitale ukrainienne pour marquer le 1er anniversaire de la guerre. France 2 propose une soirée spéciale avec, à l’issue du journal, Envoyé Spécial présenté par Elise Lucet, L’Evénement avec Caroline Roux, Complément d’enquête de Tristan Waleckx et enfin Nous les Européens avec Eleonore Gay. Sur franceinfo, Anne-Sophie Lapix en profite pour évoquer son avenir professionnel et mettre définitivement fin aux rumeurs de son éviction du 20h. Elle est l’invitée médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Anne-Sophie Lapix, grande soirée spéciale Ukraine qui commence dès 20h avec votre journal en direct de Kiev.
00:06 Qu'est-ce que cela apporte que la présentatrice du JT soit sur place ? Les reportages des envoyés spéciaux ne suffisent pas ?
00:12 Bien sûr qu'ils suffisent toute l'année mais là c'est un anniversaire.
00:16 On y était il y a un an, on y retourne et pour nous c'est extrêmement important d'abord de mettre la lumière sur l'Ukraine et sur cette guerre qui dure.
00:26 C'était déjà le cas il y a un an à Lviv, on va être auprès des populations.
00:32 Le fait qu'on se déplace et pas seulement que tous nos reporters soient mobilisés,
00:38 ça montre l'importance de cet événement et ça montre la mobilisation totale de la rédaction et de France Télé.
00:47 Donc c'est drôle parce que l'an dernier déjà tous les reporters avaient à cœur de fournir leur meilleur reportage pour cette spéciale.
00:56 Parce que ça met en valeur leur travail, c'est pas seulement moi qui fais des plateaux là-bas,
01:01 c'est vraiment toute la rédaction mobilisée particulièrement pour cette date-là.
01:05 Mobilisée depuis un an, comment avez-vous vécu cette année de guerre en Ukraine ?
01:10 Comment avez-vous vu évoluer peut-être le travail des journalistes sur le terrain ?
01:15 Alors on a été évidemment surpris par tout ce qui s'est passé.
01:19 On n'imaginait pas il y a un an quand ça a débuté que la Russie reculerait.
01:25 Et qu'on s'en parlerait encore aujourd'hui.
01:26 Et qu'on en parlerait encore aujourd'hui, on pensait que ça allait être réglé en quelques semaines honnêtement.
01:31 Donc effectivement on a été surpris et on a surtout compris en un an à quel point cette guerre nous concernait,
01:42 était dangereuse pour toute l'Europe, pour le monde entier.
01:46 Donc je pense que tous ces reportages nous ont fait comprendre ça.
01:50 Les reporters nous ont fait comprendre à quel point les Ukrainiens nous ressemblaient.
01:54 Ils étaient modernes, intégrés à l'Europe même si ce n'est pas à l'Union Européenne.
02:00 Et aussi ça a été un retour dans le passé puisque cette guerre nous fait penser souvent à la Première Guerre Mondiale.
02:07 Parce qu'il y a les tranchées, il y a le front, il y a les femmes à l'arrière.
02:13 Et puis c'est une guerre où on se tire dessus, on a des tanks, on a des bombardements.
02:21 Donc effectivement c'est à la fois un retour en arrière et dans un pays extrêmement moderne.
02:26 La soirée de France 2 démarre à 20h et elle va se poursuivre au-delà de minuit. Qu'est-ce qu'il y aura après vous ?
02:31 Après nous, après le 20h, il y a Envoyé Spécial.
02:36 Donc là il va y avoir pas mal de reportages qui retourneront voir les témoins qu'on a croisés pendant toute cette année.
02:46 Envoyé Spécial ou même dans les journaux puisque nous avons diffusé énormément de reportages.
02:51 Ensuite il y aura l'événement Caroline Roux.
02:54 Ensuite il y aura complément d'enquête avec notamment une interview d'un homme qui a combattu auprès de Wagner.
03:06 Dans les rangs de Wagner plus exactement.
03:08 Et ensuite il y aura Nous les Européens et puis aussi une rediffusion d'un 13h15.
03:14 Donc c'est vraiment toute la rédaction, tous les magazines, tout le monde qui se mobilise pour cette soirée.
03:19 Pourquoi faites-vous cette soirée si tôt, 8 jours avant le véritable anniversaire ?
03:23 Parce qu'on n'est pas un jour près et qu'on anticipe.
03:27 On est toujours nous, vous savez surtout le 20h, on a l'habitude d'anticiper les événements.
03:33 Quand il se passe quelque chose le mardi, on essaie d'en parler le lundi.
03:37 Le 20h de France 2 a toujours un temps d'avance.
03:39 Exactement, c'est l'idée.
03:41 C'est votre sixième année à la tête du 20h de France 2. On y reste combien de temps à un poste comme celui-là ?
03:46 Il est difficile à lâcher ?
03:48 Difficile à lâcher, je ne sais pas. Il est exposé, il est passionnant.
03:57 Et c'est vrai que plus on s'installe, plus on a le sentiment d'être en osmose avec le 20h et d'assumer chacun de ses reportages.
04:08 C'est effectivement un poste particulièrement intéressant.
04:11 Je ne le savais pas en arrivant, mais il y a eu le Covid, il y a la guerre, il y a les élections.
04:16 Il y a eu une présidentielle aussi.
04:20 Il y a eu des élections quasiment tous les ans. Pas cette année, ça va être la petite pause.
04:27 Et encore que, on ne sait jamais.
04:29 Mais on a parfois l'impression que les choses s'accélèrent et que l'actualité nous surprend.
04:35 Je parlais du Covid. On a vécu pendant plusieurs mois la sensation de découvrir quasiment en même temps que les téléspectateurs ce qui se passait.
04:45 On avait très peu d'avance sur eux. D'habitude, on a un petit temps d'avance.
04:47 Là, on vivait vraiment les choses en direct. On était un peu dans l'inconnu.
04:51 Ce sont des moments extrêmement intenses et toujours un rendez-vous extrêmement fédérateur.
04:58 On ne pouvait pas le prédire il y a quelques années.
05:00 Surtout, on prédisait la fin du 20h. Il y a encore 5 millions de personnes qui sont à l'intérêt de se réunir pour suivre ce 20h.
05:08 Il y a eu pas mal de rumeurs, vous le savez, sur votre prochain départ de ce fauteuil.
05:12 Les dirigeants de France Télé ont mis fin à ces rumeurs.
05:14 Donc, vous confirmez, vous serez bien au 20h à la rentrée prochaine.
05:17 Oui, apparemment, oui. J'en ai envie.
05:22 Et apparemment, la chaîne a l'air aussi ouverte à cette possibilité.
05:27 Puisqu'on parlait des élections, vous n'avez pas été choisie Anne-Sophie Lepix pour arbitrer le débat de l'entre-deux-tours lors de la dernière présidentielle.
05:33 Votre nom a été retoqué. Parlez de quand, celui d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen ?
05:37 Ça a été une frustration, une déception pour vous ?
05:40 Non, j'ai réagi un peu. Enfin, j'ai réagi, j'ai pas forcément réagi.
05:46 Mais ce que j'ai ressenti, c'est un peu ce qu'ont ressenti certains médias.
05:49 C'est que c'est toujours surprenant que ce soit les politiques qui choisissent les interviewers.
05:57 Ou alors qu'ils choisissent, en tout cas, qu'ils en éliminent.
06:00 Mais en dehors de ça, c'est pas l'exercice qui m'intéresse le plus.
06:05 Même si, évidemment, je l'aurais pas refusé. Mais c'est pas ce qui m'intéresse le plus.
06:08 Donc, il n'y a pas énormément de frustration.
06:09 Vous savez pourquoi vous avez été écartée ?
06:11 Bon, par Marine Le Pen, je ne suis pas non plus totalement surprise.
06:16 Je crois que si on a la possibilité de choisir, on n'a pas forcément envie que ce soit un journaliste
06:21 avec lequel il y a eu des petites étincelles.
06:24 Peut-être que c'est ça, si on lui donne la possibilité, après tout.
06:27 Et du côté d'Emmanuel Macron, j'ai pas eu de confirmation.
06:31 Et puis surtout, j'ai eu même des dénégations.
06:34 Donc, je ne peux pas apporter de commentaire là-dessus.
06:36 Mais n'est-ce pas finalement le signe que vous faites du bon boulot ? En toute partialité ?
06:42 Alors, je pense qu'on est nombreux à faire du bon boulot en toute partialité.
06:47 Donc, voilà. Je ne pense pas que Léa Salamé puisse être critiquée sur ce point-là.
06:53 Donc, je ne m'en glorifie pas.
06:56 On peut, vous pensez, je vais rebondir là-dessus, être journaliste et objectif ?
07:00 Ou alors, vous revendiquez une part nécessaire de subjectivité ?
07:04 Alors, il y a en tout cas, ce qui est essentiel, c'est de rechercher cette objectivité.
07:09 C'est de penser contre soi, c'est d'essayer de ne pas s'enfermer dans des préjugés.
07:15 Après, évidemment qu'il n'y a pas d'objectivité absolue et heureusement, on est humain.
07:19 Et on peut présenter cette grande messe du 20h très sérieuse et parfois aussi danser, chantonner, comme vous le faites.
07:26 Vous assumez ce mélange des genres ?
07:28 Je crois que même les politiques le font. Ils leur arrivent de chanter, de danser.
07:32 Que ce soit en France peut-être moins, aux Etats-Unis davantage.
07:35 On n'est pas de marbre parce qu'on est présentateur du 20h.
07:39 Après, c'est vrai qu'il y a une telle exposition que quoi que vous fassiez, ça suscite beaucoup de commentaires.
07:45 Donc, il faut essayer de ne pas trop donner d'occasion de se faire critiquer.
07:52 Comment vous les vivez, les critiques ?
07:54 Comme tout le monde, c'est-à-dire qu'on n'aime pas forcément les critiques.
07:57 J'écoute aussi certaines critiques quand elles sont constructives.
08:00 Il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a des critiques constructives aussi.
08:04 Et puis, on apprend à virer lorsque l'on ne fait rien, qu'on n'est pas critiqué.
08:08 Vous savez ce que vous ferez après le 20h ?
08:10 Pas du tout. C'est peut-être pour ça que je reste aussi.
08:14 Non, mais c'est vrai que ce n'est pas simple d'imaginer ce qu'on fait après le 20h.
08:18 Ce n'est pas un Graal, mais en tout cas, c'est un poste dans lequel on a vraiment beaucoup de moyens de transmettre, d'informer.
08:29 Il y a une petite baguette magique quand on est à la tête d'une édition comme celle-là.
08:33 Parce qu'on peut demander beaucoup de choses à une rédaction très réactive et très puissante.
08:38 Donc, c'est difficile d'imaginer l'après.
08:41 Mais après, moi, je n'aime pas l'idée d'être enfermée dans un poste.
08:45 J'ai énormément changé, bougé dans ma carrière et je pense que ça va continuer après.
08:51 Merci beaucoup et bon voyage en Ukraine.

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