Microsoft a un budget de recherche environ égal à VINGT FOIS celui du CNRS. Sans surprise donc, ils font des découvertes hors du commun. Après plus de dix ans de recherches et plusieurs échecs, la firme de Redmond a présenté au monde une toute nouvelle méthode pour stabiliser les bits d'information quantique, qui ouvre la voix à une révolution absolument majeure pour tout le 21ème siècle.
Car soyons clairs: ce qu'a présenté Microsoft est au moins aussi important que l'apparition du transistor au 20ème siècle. Leur Majorana Zero Mode ou topoconducteur permet de stabiliser des bits quantiques sans refroidissement extrême, donc de les miniaturiser de sorte que nous pourrions bientôt disposer d'un million de qubits dans n'importe quel ordinateur. Personne ne mesure les conséquences extraordinaires de disposer d'une telle capacité de calcul.
Nous les explorons dans cette vidéo
#InformatiqueQuantique #Qubit #Microsoft #Technologie #Revolution #Cryptographie #IdrissAberkane
Car soyons clairs: ce qu'a présenté Microsoft est au moins aussi important que l'apparition du transistor au 20ème siècle. Leur Majorana Zero Mode ou topoconducteur permet de stabiliser des bits quantiques sans refroidissement extrême, donc de les miniaturiser de sorte que nous pourrions bientôt disposer d'un million de qubits dans n'importe quel ordinateur. Personne ne mesure les conséquences extraordinaires de disposer d'une telle capacité de calcul.
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#InformatiqueQuantique #Qubit #Microsoft #Technologie #Revolution #Cryptographie #IdrissAberkane
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00:00La nouvelle puce quantique de Microsoft.
00:02Je reconnais qu'il y a eu quelques excès de communication et on va les analyser,
00:05mais ça reste un événement historique.
00:07Et c'est vraiment très excitant d'assister à l'histoire en train de se faire.
00:11Évidemment, on ne peut regarder l'histoire que vers l'arrière, pas vers l'avant.
00:15Et donc, certains comme moi auraient aimé pouvoir assister
00:19à la période où on a conçu les semi-conducteurs,
00:21à la période où on a commencé à développer les tubes à vide, etc.
00:25Eh bien, en fait, on est dans la même période maintenant.
00:27Ce qui s'est passé avec cette puce qu'a développé Microsoft,
00:30c'est très comparable aux grandes révolutions sur les tubes,
00:34puis les transistors, puis les circuits intégrés,
00:36la miniaturisation dans la Silicon Valley.
00:39On est absolument à la même période,
00:41avec des conséquences aussi gigantesques pour l'informatique,
00:45pour les services en général, services intellectuels,
00:49intelligence artificielle notamment, conception de brevets,
00:52exploration de nouvelles molécules, exploration de l'univers.
00:55Là, vraiment, on a un moment particulièrement intéressant.
00:58Alors, cette puce, déjà sa forme, sa couleur et puis son nom.
01:01Majorana, du nom de l'immense physicien italien Ettore Majorana.
01:06Alors Majorana, c'était un grand génie,
01:08comme on en voit très très peu dans l'histoire,
01:10même à la grande époque des génies de la physique quantique,
01:13l'époque de l'école de Copenhague, l'époque ensuite d'Oppenheimer,
01:16qui sera bien sûr influencée, qui sera la nouvelle génération directement par eux.
01:20Majorana, si on devait le comparer un peu aux scientifiques français,
01:24on dirait que c'est un peu un galois, un gros tendique.
01:27Il est aussi comparable, et ça c'est Fermi, Enrico Fermi,
01:30qui a eu le prix Nobel pour notamment ses travaux sur la fission nucléaire.
01:34Enfin, c'est un des grands grands précurseurs de ces travaux-là.
01:38Eh bien, Fermi l'avait comparé carrément à Galilée et à Newton.
01:42Et Ettore Majorana, il a disparu.
01:44On ne sait pas s'il s'est suicidé.
01:46Il avait produit plusieurs lettres de suicide,
01:48mais il avait un autisme très soutenu.
01:50C'était quelqu'un qui était capable de concentrations acidues,
01:54qui vivait dans son monde et qui, en même temps,
01:55aurait pu tout à fait planifier une disparition couverte par un suicide.
01:59C'est tout à fait quelque chose qu'il aurait pu faire.
02:01Encore aujourd'hui, on ne sait pas s'il s'est suicidé ou s'il a disparu.
02:04On ne sait pas exactement quand il est mort.
02:06On sait juste qu'il a disparu à un moment en s'embarquant sur un bateau
02:10et on ne l'a jamais revu ensuite.
02:11Bien sûr, on n'a jamais retrouvé de corps, sinon on aurait su quand il était mort.
02:15Donc déjà, Ettore Majorana, il y a une aura de mystère.
02:18On parle d'un type qu'a côtoyé Werner Heisenberg.
02:20Werner Heisenberg, le père du théorème d'incertitude d'Heisenberg.
02:24Oui, je dis théorème, dans l'histoire des sciences,
02:27on dit principe d'incertitude d'Heisenberg.
02:29C'est faux, c'est un théorème.
02:30Ce n'est pas du tout un principe, ce n'est pas un axiome.
02:31C'est quelque chose de démontré.
02:33Et les théorèmes d'incertitude d'Heisenberg sont dans les piliers de la physique quantique.
02:37Ils déterminent qu'on ne peut pas connaître exactement la position
02:41et la vitesse d'une particule.
02:43Quantique, bien sûr, mais c'est valable aussi pour les macroparticules.
02:45C'est juste que l'intervalle de confiance est tellement faible qu'on ne le ressent pas.
02:49Et en fait, ça veut dire, donc, le principe d'incertitude d'Heisenberg,
02:51que les particules ne sont pas, comme on le croyait, des boules de billard.
02:54Avec le principe du déterminisme laplacien, donc Pierre-Simon de Laplace qui disait,
02:57ben oui, si jamais l'univers n'est qu'un grand billard,
03:01si je connais parfaitement son état à un temps t,
03:03je peux remonter le temps, je peux savoir comment il était à un temps t moins 1000,
03:07et je sais exactement comment il sera à un temps t plus 1000.
03:11Puisque si jamais la physique est déterministe
03:14et que les particules sont comme des billes de billard qui vont dans une direction
03:17avec des équations sans aucun caractère stochastique, aléatoire,
03:21et ben oui, en effet, on pourrait prédire le passé et le futur comme ça,
03:24uniquement par des trajectoires, par de la mécanique laplacienne.
03:27Et ben Heisenberg allait montrer que c'était absolument pas le cas,
03:29et c'est justement le caractère fondamental de la physique quantique.
03:33Et ben Ettore Majorana, qui a donc fréquenté Heisenberg,
03:36avait prédit l'existence d'une particule.
03:39Les quasi-particules, enfin pour l'instant c'est le fermion de Majorana,
03:42les quasi-particules qui sont utilisées par Microsoft c'est encore un autre truc,
03:45mais les fermions de Majorana sont une des prédictions qu'il a faites
03:48qui n'ont jamais été confirmées ou observées.
03:50Peut-être que les neutrinos en seraient,
03:52donc les neutrinos c'est des particules qui interagissent très peu avec la matière,
03:54qui sont capables de traverser la Terre entière sans le ressentir quasiment,
03:58on ne sait pas si ce sont des fermions de Majorana.
04:01Par contre, on avait conçu théoriquement des particules, des quasi-particules,
04:06qui sont donc pas exactement des particules physiques,
04:08des quasi-particules qui auraient les mêmes propriétés que les fermions de Majorana.
04:11Et ça, ça permettrait de stocker l'information quantique.
04:14C'est ce que les gars de Microsoft ont fait.
04:17Et c'est là que c'est vraiment fascinant, ils ont utilisé en fait des topo-conducteurs.
04:21Alors, tous ces mots savants, rappelez-vous, quand il y a des mots savants,
04:24au départ c'est juste fait pour contracter un groupe nominal long.
04:29Conducteur, semi-conducteur, topologique.
04:31Topo, semi-conducteur, topo-conducteur.
04:33On a un groupe nominal qui est très long, on le contracte.
04:36Mais ensuite, bien sûr, il y a l'effet waouh,
04:38il y a l'effet « oh putain, il sait de quoi il parle, il utilise des mots savants,
04:41le mec, ce scientifique, il utilise des mots savants, ça prouve qu'il est compétent. »
04:44Ça augmente la barrière d'entrée, il y a cet aspect sociologique-là.
04:47Mais bon, partez du principe, assumez la bonne foi bien sûr,
04:50que le jargon, même si très souvent le jargon est justement créé comme en finance
04:54pour embrouiller les gens, pour créer une barrière d'entrée
04:57et justifier des zones horaires plus élevées,
04:59les castes jargonisantes sont toutes choses égales par ailleurs, mieux rémunérées,
05:03donc le jargon crée en fait une incitation économique à l'utiliser, à l'employer.
05:07Mais là, partez du principe que ce jargon scientifique,
05:10pour l'instant, il est vraiment uniquement pour compresser un groupe nominal compliqué,
05:14semi-conducteur topologique.
05:16Alors semi-conducteur, ça veut dire quoi ?
05:17Ça veut dire un interrupteur on-off, ça peut conduire ou ça peut ne pas conduire l'électricité.
05:21C'est la base de l'informatique.
05:22En informatique, vous négociez avec des 0 et des 1, la totalité des programmes,
05:27le son que j'orgise sur ce micro, même s'il est au départ capté de façon analogique,
05:32il est ensuite numérisé, vous avez bien sûr cette caméra qui est numérique,
05:36tout se réduit à des 0 et à des 1.
05:39Pour exprimer des 0 et des 1 de façon rapidement réversible,
05:42il faut des interrupteurs qui puissent passer de 0 à 1 rapidement,
05:46et ça, ça s'appelle des semi-conducteurs.
05:49Topo semi-conducteur, là, c'est parce qu'en fait, on a inventé pour la physique quantique,
05:54on n'avait pas besoin pour l'informatique classique, pour l'informatique quantique,
05:57on a inventé un conducteur qui est distribué.
06:02Et ça, c'est vraiment fascinant parce que ce qu'a fait l'équipe de Microsoft
06:05pour cette puce Mayorana, c'est en fait faire un mini Internet.
06:10Comment l'ARPANET, conçu par la DARPA, Defense Advanced Research Project Agency,
06:14donc qui a conçu tout un tas de projets incroyables, dont ARPANET,
06:18et ARPANET, c'était distribuer les ordinateurs au cas où il y aurait une attaque nucléaire
06:22sur les États-Unis pour avoir de la redondance,
06:25pour faire en sorte que si une base de données a sauté,
06:27eh bien, une autre base de données et une copie, la distribution redondante de l'information.
06:34Si jamais vous avez un centre qui explose, il y en a un autre qui a la copie de l'information ailleurs.
06:38Ce n'était pas le cas, par exemple, pour la bibliothèque d'Alexandrie,
06:40quand Jules César l'a fait brûler accidentellement
06:44dans son combat contre le frère de Cléopâtre VII.
06:47Eh bien, là, il n'y avait pas de redondance parce qu'il fallait recopier à la main.
06:51Vous voyez, c'est le problème aussi, semi-conducteur,
06:53rapidité de copie ou d'effaçage de l'information.
06:56À l'époque, bien sûr, il fallait faire ça à la main pour la petite histoire.
06:58À Alexandrie, ils vous confisquaient vos rouleaux,
07:01ils les recopiaient, ils vous donnaient la copie
07:03et ensuite, eux, ils gardaient l'original.
07:05Donc, imaginez les pertes incroyables qu'il y a eu
07:07avec l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie.
07:10Eh bien, là, cette idée en fait d'Arpanet,
07:13qui a donné Internet, qui a contribué à Internet,
07:15c'est donc la redondance distribuée.
07:17Eh bien, vous avez la même chose avec les serveurs redondants, du coup.
07:20Beaucoup d'entreprises ont des serveurs,
07:22alors soit l'un à côté de l'autre, dans un caisson en titane,
07:26un serveur qui a une copie de l'autre,
07:27il faut pirater les deux à la fois pour effacer les données.
07:30Si vous voulez effacer les données, les compromettre,
07:33il faut les pirater tous les deux à la fois
07:35parce qu'il y en a un qui, si jamais l'un est effacé,
07:38l'autre se recopie dessus.
07:40Et donc, il faut pouvoir attaquer les deux en même temps.
07:42Eh bien, les topos semi-conducteurs ont été utilisés de la même façon,
07:45en fait, par l'équipe de Microsoft,
07:47parce que le problème fondamental de l'informatique quantique,
07:50c'est sa fragilité.
07:51Le bruit, donc le bruit, ça veut dire les phénomènes aléatoires.
07:54Le bruit perturbe les particules quantiques.
07:56Or, le bruit, il y en a partout,
07:57puisque c'est la nature de la physique quantique
08:00que d'être stochastique, que d'être aléatoire.
08:02Principe théorème d'incertitude d'Eisenberg.
08:12Et donc, vous avez du bruit quantique dans tous les sens.
08:15D'abord, vous avez à l'échelle de Planck,
08:18donc 10 moins 35 centimètres,
08:20vous avez donc 0,3501 centimètres.
08:25Vous avez un bouillonnement quantique, une mousse quantique
08:27avec des particules, des antiparticules qui apparaissent, qui s'annihilent.
08:29Heureusement, l'informatique quantique telle qu'on l'utilise
08:32ne va pas du tout à cette échelle.
08:33Mais elle a déjà besoin d'être protégée du bouillonnement ambiant de l'univers,
08:37les rayonnements de l'univers, les neutrinos,
08:39qui encore une fois, les neutrinos,
08:40il vous faudrait plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de béton
08:43pour les arrêter.
08:44Donc, ce n'est pas possible.
08:45Et le problème fondamental de l'informatique quantique,
08:48c'est que stocker de l'information de façon stable,
08:51de façon sûre, est extrêmement difficile.
08:54Déjà, le bruit, ça commence par la chaleur.
08:56Donc, il vous faut du refroidissement.
08:58Et ensuite, il vous faut isoler le système du reste du monde,
09:01parce que si vous avez un bit quantique, un qubit,
09:04encore du jargon, mais là, on voit qu'il est complètement justifié par l'ergonomie,
09:07qubit, c'est facile, c'est rapide, bit quantique.
09:09Un bit, ça veut dire un morceau.
09:11Vous savez, en anglais, il y a les dénombrables et les indénombrables.
09:13Donc, les indénombrables, c'est a bit,
09:16a bit of luggage, a bit of information.
09:19Eh bien, un bit, 0-1, bit quantique.
09:22Dans ce cas-là, un qubit, il faut l'isoler.
09:24Alors, soit vous mettez les gros moyens,
09:27vous sortez de l'hélium liquide et tout,
09:28c'est ce qu'on fait en magnétoencéphalographie,
09:30quand on a besoin d'analyser les champs électriques du cerveau en temps réel.
09:33On a un énorme capteur qui est refroidi à l'hélium liquide,
09:37c'est extrêmement cher, extrêmement compliqué.
09:40Eh bien, là, les gens se sont dit, mais non,
09:41on va faire un mini Internet des qubits.
09:43On va faire, en fait, des qubits qui sont comme deux serveurs redondants.
09:46Si jamais il y en a un qui est perturbé,
09:47il y a l'autre qui va se recopier sur celui qui a été perturbé.
10:00Et de sorte qu'il faut attaquer les deux morceaux du qubit en même temps,
10:04statistiquement, c'est extrêmement rare.
10:07Il faut pouvoir les attaquer en même temps pour pouvoir effacer,
10:10perturber, compromettre le qubit.
10:12Ça, c'est la révolution du système de Microsoft.
10:16Ce n'est pas eux qui l'ont inventé, mais ils l'ont mis au point.
10:18C'est ça et c'est toujours là qu'il faut comprendre l'immense différence
10:21entre la recherche et l'application de l'intelligence.
10:24Les quasi-particules de Majorana ont été pensées dans tout un tas de labos,
10:28mais ceux qui l'ont mise au point par essais, erreurs, rigoureux,
10:32avec énormément de patience et de moyens, c'est Microsoft.
10:35Ce n'est malheureusement pas la recherche publique.
10:37Et c'est quelque chose de totalement privilégié.
10:39C'est un peu comme si Microsoft avait été le premier à s'intégrer à la recherche publique.
10:42Mais ce n'est pas le cas.
10:43Ce n'est pas le cas.
10:44Ce n'est pas le cas.
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11:34Ce n'est pas le cas.
11:35Ce n'est pas le cas.
11:37Sauf qu'un attaquant, il sait se coordonner, c'est un hacker, il a une intentionnalité.
11:42Les particules quantiques et le bruit quantique, il est aléatoire, donc la probabilité que
11:46les deux bouts de la quasi-particule de Majorana soient attaqués en même temps, pas attaqués,
11:51mais perturbés du coup, parce qu'une attaque c'est intentionnel, perturbé par le bruit
11:54quantique en même temps, elle est quasiment de zéro.
11:57Donc ils sont parvenus à obtenir des qubits extrêmement stables et extrêmement scalables.
12:06Ils vont pouvoir les passer à l'échelle, ils vont pouvoir en faire plein.
12:18Il y a encore du boulot, mais ils vont pouvoir en faire plein.
12:20Scalable, ça veut dire que vous pouvez en produire un million si vous savez en faire
12:241000.
12:25Alors c'est vrai qu'avec un million de qubits, il y a des choses intellectuelles qu'on ne
12:29peut même pas imaginer qui seront à notre portée informatique.
12:33Pourquoi ? Parce que contrairement à un bit qui peut être dans l'état 0 ou 1, un qubit
12:36est dans tous les états intermédiaires entre 0 et 1 à la fois.
12:39Un écran par exemple qui est composé de pixels, qu'on va donc simplifier par des
12:43bits.
12:44Même s'il faut plusieurs bits pour faire des pixels, mais disons qu'un écran est 4K.
12:484K c'est la diagonale.
12:53Mais bon, disons qu'elle est 4 millions de pixels.
12:56Même le capteur de ce Fuji qui me filme, 100 mégapixels.
13:00102 je crois si on voulait vraiment sodomiser les lépidoptères, c'est important en physique
13:04quantique de le faire.
13:05102 mégapixels, si jamais chaque pixel ne peut passer que par l'état 0 ou 1, ça fait
13:132 puissance 102 millions images possibles.
13:16La majorité des images dans les 2 puissance 102 millions, ce qui est un chiffre énorme,
13:21très très supérieur à l'âge de l'univers multiplié par le nombre d'atomes de l'univers
13:26au carré, ce que vous voulez, très très supérieur à ça.
13:29La majorité des images serait du bruit bien sûr, mais dedans, dans toutes les images
13:34possibles à 2 puissance 102 millions, vous avez tous les documents secrets possibles,
13:39tous les films possibles, toutes les théories possibles, toutes les thèses possibles, tous
13:43les brevets possibles, tout ce qui mérite d'être espionné possible, tous les textes
13:47possibles, etc.
13:48Tous les romans possibles, tous les prix Nobel possibles.
13:50Et évidemment, c'est pas stocké en mémoire.
13:54Quand vous avez un capteur à 102 mégapixels, la carte mémoire n'a pas 2 puissance 102
14:02millions bits, d'accord ? Elle n'a pas ça comme capacité de mémoire.
14:06Elle ne stocke qu'un état parmi tous les états possibles de puissance 102 millions.
14:11Et bien en informatique quantique, théoriquement, on pourrait stocker avec 1 million de qubits,
14:18on pourrait directement stocker 2 puissance 1 million états, directement.
14:23Donc pour les mémoires et pour le calcul parallèle, bon là j'insiste, c'est théorique,
14:28on n'a pas encore mis ça au point.
14:30La programmation quantique n'est pas encore au point parce que, évidemment, vous avez
14:35le matériel qui évolue lentement.
14:37Comme disait d'ailleurs Alan Kay, immense chercheur qui a contribué à l'introduction
14:41de la souris, eh bien ceux qui sont très sérieux à propos de logiciels devraient
14:45faire leur propre matériel.
14:47Ceux qui sont sérieux sur le software devraient faire leur propre hardware, software, logiciel,
14:50hardware, matériel.
14:51Et l'évolution bien sûr, logiciel, matériel, elle est parallèle.
14:55Donc quand le matériel évolue, le logiciel évolue.
14:57Pour l'instant, on n'a pas le logiciel, les logiciels quantiques, pour pouvoir exploiter
15:02l'horizon théorique de l'informatique quantique.
15:04Mais comme on n'avait pas, quand Alan Turing a théorisé la machine de Turing, qui est
15:08l'ordinateur théorique, on n'avait pas le langage C par exemple, on n'avait pas ensuite
15:11le langage Rust, qui est beaucoup plus sûr en termes de mémoire.
15:14Tout ça, ça a évolué à partir de l'horizon théorique, mais l'horizon théorique qu'avaient
15:18fixé Turing et Church, etc., les grands pionniers de l'informatique avec la machine de Turing
15:23et le lambda calcul, cet horizon théorique, on l'a lentement approfondi par la technique.
15:29Et c'est ce qui va se passer avec l'informatique quantique.
15:31Et là, la technique est en train de se rapprocher de l'horizon théorique.
15:33Donc l'horizon théorique, c'est qu'en informatique quantique, on pourrait stocker tous les états
15:38possibles d'un système de bits directement.
15:41Donc une carte mémoire, par exemple, encore une fois, la carte mémoire pour stocker tous
15:46les états possibles du capteur de ce Fuji, elle devrait avoir 2 puissance 102 millions
15:52états possibles.
15:53Si on considère que chaque pixel est un bit 0 1 binaire, et bien en informatique quantique,
15:57on pourrait arriver à ça, à un système à un million de qubits qui stocke d'entrée
16:02de jeu tous les états possibles.
16:12Ça, c'est le premier point.
16:13Donc, imaginez la dinguerie que ça serait pour casser des codes, pour faire de la recherche.
16:18Par exemple, aujourd'hui, on ne sait pas simuler une molécule à 30 électrons.
16:21C'est rien à 30 électrons, l'hémoglobine, elle a beaucoup plus que 30 électrons.
16:25On ne sait pas simuler correctement une molécule à 30 électrons pour faire des nouveaux matériaux.
16:28C'est pour ça que l'intelligence artificielle est en train, aussi chez Microsoft d'ailleurs,
16:32de simuler les performances de certains nouveaux matériaux sur des performances
16:37physiques ou thermiques ou de semi-conducteurs, etc.
16:41Ce qui permettrait de changer le monde, bien sûr, en aéronautique, astronautique, surtout,
16:45etc. Et même nanomatériaux, bien sûr.
16:48On utilise déjà l'IA pour ça.
16:50Si on avait de l'informatique quantique, là, on pourrait commencer à simuler des molécules
16:53qui, en informatique standard, 30 électrons, ça nous prendrait plusieurs fois
16:58tous les ordinateurs jamais créés par l'homme, plusieurs fois l'âge de l'univers pour le simuler.
17:01Avec un ordinateur quantique à un million de qubits, ça serait extrêmement rapide.
17:05Bien sûr, vous avez l'autre problème aussi, qui serait le cassage des codes financiers,
17:09en particulier le cassage des adresses Bitcoin.
17:11Certaines adresses Bitcoin pourront être cassées avec un système à un million de qubits.
17:17Ça, c'est clair. Oui, certaines adresses Bitcoin pourront être cassées avec ça.
17:20Maintenant, il faut rappeler deux choses concernant le Bitcoin.
17:24Il y a une chose que tous les maximalistes savent et ils n'ont pas de problème
17:27à évangéliser le monde de façon plus ou moins gentille avec ça, mais ils ont raison.
17:32C'est-à-dire que oui, dire que Bitcoin peut être cassé par l'informatique quantique,
17:34c'est oublier de dire, attendez, moi, j'habite à Chambéry et tu es en train de me parler
17:38de la montée des eaux.
17:39Si l'océan monte, c'est d'abord Gênes, Marseille, Le Havre qui vont être sous l'eau.
17:45Ce n'est pas Chambéry.
17:46Or, le Bitcoin, en effet, c'est Chambéry par rapport aux banques.
17:50Clairement, clairement, l'altitude de cassage du Bitcoin
17:53est très supérieure à l'altitude de cassage des codes des banques.
17:57Donc, quelqu'un qui vous dit, ah, mais l'informatique quantique va casser le Bitcoin,
18:00ne comprend pas qu'il va casser d'abord toutes les banques.
18:03Mais, et là, il y a un aspect que les maximalistes dont je suis,
18:07dont ils ne parlent pas ou qu'ils n'ont peut-être pas compris,
18:10c'est le caractère rigide et monolithique du Bitcoin.
18:13Bon, une banque, un système bancaire, vit de crise en crise.
18:15Et les crises, on se met à jour.
18:17Si demain, il y a l'informatique quantique, je veux dire, quand il y a eu l'informatique,
18:19les banques se sont adaptées.
18:20Quand il y aura l'informatique quantique, les banques, parce qu'elles sont relativement
18:23cloisonnées, parce qu'elles sont relativement indépendantes, lol, bon,
18:26mais elles vont quand même s'adapter parce qu'elles auront cette nécessité de survivre.
18:29Elles auront les capacités de décider d'une adaptation indépendamment
18:32les unes des autres pour leur propre survie.
18:35Par contre, le protocole Bitcoin, pour le modifier, c'est extrêmement compliqué,
18:39surtout à ce niveau-là.
18:41Surtout, là, ça nécessiterait, honnêtement, ça nécessiterait un hard fork.
18:45Il n'y a pas d'alternative.
18:48L'algorithme, en fait, qui est utilisé par le H qui est utilisé par Bitcoin,
18:51donc SHA-256, il est relativement résistant aux premiers algorithmes quantiques,
18:57donc l'algorithme de Shor ou Grover Shor qui sera utilisé pour l'attaquer,
19:02qui fait en fait, pour attaquer la H fonction de Bitcoin,
19:06vous avez, selon le niveau de difficulté, parce que l'algorithme de Bitcoin
19:09vous pose un niveau de difficulté qui change toutes les deux semaines,
19:12mais selon la difficulté, vous avez au maximum 2 puissance 256 possibilités,
19:17ce qui est très supérieur au nombre d'atomes dans l'univers, bien entendu.
19:19Avec un algorithme de Shor ou de Grover quantique,
19:22vous faites racine carrée de ça.
19:23Racine carrée, c'est puissant.
19:24Racine carrée, ce n'est pas une fonction comme ça anodine.
19:27Racine carrée, évidemment, d'une puissance, ça divise la puissance par deux.
19:29Donc, vous passez de 2 puissance 256 à 2 puissance 128.
19:33C'est énorme, mais ça reste beaucoup.
19:352 puissance 128, ça reste beaucoup plus aussi que le nombre d'atomes dans l'univers.
19:39Peut-être pas beaucoup, beaucoup plus que le nombre d'atomes dans l'univers.
19:41C'est 10 puissance 88, donc en fait, c'est pas beaucoup plus.
19:45Mais vous avez ensuite d'autres algorithmes qui pourraient être utilisés
19:48avec l'informatique quantique pour attaquer le Bitcoin.
19:50Donc, à un moment, il va falloir faire un hard fork.
19:52D'ailleurs, la NSA elle-même considère que le H, la H fonction SHA
19:57de 100 SHA, pardon 256, n'est plus suffisamment fiable et sûre.
20:01Elle utilise un autre modèle maintenant qu'on appelle l'éponge de Kekak,
20:05qui est plus puissant et que le Bitcoin n'utilise pas pour tout un tas de raisons
20:08qui sont encore discutées aujourd'hui.
20:10Mais du coup, à un moment, le Bitcoin va devoir subir une modification de son code.
20:15Quand on est maximaliste, on déteste ça.
20:17C'est arrivé, bien sûr, avant, mais là, c'est une grosse modification lourde
20:21qui est centrale au fonctionnement du Bitcoin.
20:24Bon, je pense que la communauté Bitcoin est suffisamment intelligente
20:27et résiliente pour y arriver.
20:29Et j'en parlerai dans une autre vidéo.
20:30Donc, c'est pas le sujet.
20:31Je voulais juste dire ici, regardez le potentiel
20:34d'un système qui aurait un million de qubits ou plus
20:37sur la finance, l'intelligence artificielle, ce que vous voulez, la simulation.
20:42On parle vraiment là de systèmes qui seraient capables de vous faire,
20:45parce que c'est le temps informatique, imaginer en une seconde.
20:50Nous, on compte, par exemple, en teraflop, pétaflop, floating operation par seconde.
20:55Donc, floating, c'est un point avec une virgule, quoi.
20:57Eh bien, combien de nombres avec une virgule
20:59vous pouvez manipuler par seconde, floating operation par seconde ?
21:02Ça, c'est ce que peut faire un ordinateur.
21:04Un ordinateur quantique, on pourrait aller encore plus loin que ça.
21:06C'est-à-dire qu'on pourrait s'amuser juste pour le fun à compter en Spielberg par seconde.
21:11Toute la carrière de Steven Spielberg en une seconde.
21:14C'est-à-dire, vous auriez un ordinateur quantique qui serait capable, avec une IA,
21:17de vous faire, d'inventer tous les films, une filmographie entière,
21:23entière, avec des variantes, avec des rushs,
21:26avec différentes versions au montage, en une seconde.
21:29C'est ça, le niveau d'informatique qu'on peut atteindre à l'avenir.
21:32La capacité à dire, vous allez me faire tout Georges Lucas,
21:34tout Steven Spielberg, tout Stanley Kubrick, en invention, pas en recopie.
21:39J'invente une IA qui est réalisatrice,
21:42qui va utiliser, bien sûr, des images de synthèse, Blender ou ce que vous voulez,
21:46et qui va faire des films poignants, dramatiques, remarquables.
21:49On va mettre à cette IA des critiques qui vont lui dire,
21:52t'aurais pu mieux faire et qui vont l'améliorer, qui vont l'inciter à changer son style.
21:56On va lui donner des Oscars virtuels, tout ça en une seconde.
21:59Tout ça pourrait se passer en une seconde.
22:02Il y a un littérateur que j'aime beaucoup,
22:04c'est le professeur au Collège de France, Carlo Ossola,
22:07qui vous parle d'un verre de dente, qui est très intéressant,
22:11qui est « Ricorditi di me che sono la pia,
22:14sien a mi fe dis fet che mi maremma, sien ma fe, maremma de fe ».
22:19Je suis né à Siennes, je suis mort à Maremme.
22:22« Sien a mi fe dis fet che mi maremma », une vie, un verre.
22:25C'est ce que souligne Carlo Ossola dans sa conférence.
22:27Eh bien, on pourrait, avec l'informatique quantique, avoir ça.
22:30Une vie, un verre, une seconde.
22:33On pourrait avoir des ordinateurs qui seraient capables de vous simuler,
22:37de vous inventer une vie entière d'un artiste, d'un réalisateur,
22:42d'un penseur politique, d'un philosophe, en une seconde.
22:46On parlerait plus en flop, on parlerait en pétaspilberg.
22:49Et là, je ne peux pas vous dire à quel point c'est historique,
22:52ce qui est en train de se passer,
22:52de la même façon que quand on a commencé l'informatique.
22:56Ada Lovelace,
22:57là, nièce ou fille, je ne me rappelle plus, de Byron.
23:01Bien sûr, Jacquard, avec son métier troué, c'était déjà du binaire.
23:05Ça passe ou ça ne passe pas.
23:07Au passage, le Jacquard, c'était un ROM, vous vous rappelez des CD-ROM.
23:11Évidemment, ma génération s'en rappelle.
23:12Ça reviendra, d'ailleurs,
23:13parce qu'on a aujourd'hui des nouvelles technologies de disques.
23:17Un CD-ROM, ça voulait juste dire « Read Only Memory »,
23:20par opposition à RAM, « Random Access Memory ».
23:23« Read Only », ça veut dire lecture seule.
23:24Vous ne pouvez pas écrire sur un CD.
23:26Il peut être gravé, mais une fois qu'il est gravé, à l'époque,
23:28vous ne pouviez plus changer.
23:30On va revenir sur l'intérêt du CD,
23:31parce que c'est particulièrement intéressant aussi
23:33pour l'informatique quantique actuellement.
23:35Eh bien, le métier Jacquard, c'était « Read Only »,
23:37parce que vous ne pouvez pas reboucher un trou.
23:38Donc, on faisait une carte perforée,
23:40et ensuite, elle était « Read Only »,
23:41et elle vous donnait un schéma de tissage donné,
23:46qui était un programme déjà à l'époque.
23:48Imaginez, à l'époque de Jacquard, si on lui avait dit l'informatique actuelle,
23:51tu pourrais envoyer des images en temps réel, haute résolution,
23:54tu verras les pores de la peau,
23:55tu pourras faire des calculs de dingue,
23:56tu pourras analyser des comptabilités de multinationales en quelques minutes.
24:01Il n'aurait pas imaginé ça.
24:03Pareil pour IBM, qui veut dire « International Business Machine ».
24:07IBM n'aurait pas imaginé ça non plus.
24:09Donc, c'est le même écart, en fait, qui est en train d'arriver
24:11entre l'informatique du temps de Jacquard,
24:14qu'on n'appelait même pas encore l'informatique,
24:15parce qu'il n'y avait pas de théorie de l'information.
24:17Eh oui, Jacquard, il n'a pas attendu Alan Turing pour faire son métier,
24:20et on en revient au fait que la méthode ingénieuse
24:22précède la méthode scientifique,
24:23que l'essai-erreur précède la méthode scientifique,
24:25et surtout que la recherche appliquée précède la recherche fondamentale,
24:28contrairement à ce que l'on croit.
24:29Eh bien, dans ce cas-là,
24:31c'est le même écart que vous allez avoir entre Jacquard et maintenant,
24:34qu'entre maintenant et l'informatique quantique dans 100 ans.
24:37Le même écart.
24:38Avec un niveau de performance sur la conception de matériaux,
24:41sur la conception de nouvelles molécules inimaginables,
24:43sur les arts, sur les sciences, sur la philosophie,
24:46j'insiste, inimaginable,
24:47et surtout, bien sûr, entre de mauvaises mains,
24:50ça donnerait une puissance démesurée à certaines personnes.
24:52Mais en même temps, ça pourrait aussi donner,
24:54de la même façon que cet ordinateur me donne des capacités de production
24:57au sens marxiste du terme,
24:59énorme, j'ai plus qu'une usine entre les mains.
25:02Un mineur de bitcoin a plus qu'une usine entre les mains.
25:04Eh bien, l'informatique quantique pourrait aussi donner
25:07à un individu la capacité d'être un prince,
25:09d'être un empereur intellectuel.
25:11Et c'est déjà un peu le cas avec les ordinateurs.
25:14On est des empereurs intellectuels.
25:15Enfin, si Euler avait eu les ordinateurs qu'on avait,
25:17vous imaginez ce qu'il aurait pu en faire.
25:18Eh bien, il a aussi la capacité pour chacun
25:21d'avoir un ordinateur quantique,
25:23peut évidemment venir avec des opportunités colossales
25:27de production de richesse, parce que là, la richesse par habitant,
25:30si chaque habitant est muni d'un ordinateur quantique,
25:32la richesse produite annuellement par habitant va devenir colossale.
25:35Bien sûr, comme d'habitude, vous aurez une minorité qui voudra
25:39accaparer cette richesse colossale parce que c'est toujours,
25:42littéralement, cette avidité qui est dans l'ordre et dans la nature humaine.
25:45Mais voilà ce que je voulais vous dire.
25:47L'écart entre l'informatique actuelle et l'informatique du futur
25:49avec l'informatique quantique est comparable à l'écart qu'il y avait
25:52entre Jacquard et ses légendaires et remarquables métiers à tisser
25:57et l'informatique actuelle.
25:59J'ai parlé donc des CD, je voulais vous en parler pour plusieurs choses.
26:02D'abord, on a inventé aujourd'hui des disques en quartz
26:06qui peuvent stocker d'énormes quantités,
26:09c'est des exabits, plus d'exabits de données,
26:11dans du quartz, donc avec un système à cinq dimensions.
26:13Alors là aussi, cinq dimensions,
26:16vous ne laissez pas avoir par le jargon, par le mon dieu, cinq dimensions.
26:19Le côté intriguant de l'apprentissage des maths, de la pédagogie des maths,
26:23c'est qu'en fait, on est tous déjà mathématiciens sans le savoir.
26:26Vous comprenez un moteur, vous savez faire une vidange,
26:28vous comprenez la cuisine, en fait, vous comprenez des transformations,
26:31des modifications, vous comprenez des fonctions.
26:33Simplement, dès que c'est mis de façon abstraite, ça terrifie les gens.
26:38Cinq dimensions, c'est en fait super simple à comprendre.
26:40Je vous donne un exemple tout con.
26:41Je crois que c'était au Meurice, vous savez, l'hôtel le Meurice.
26:43Il y avait une pâtissière ou un pâtissier, je ne sais plus si c'était un homme ou une femme,
26:47je crois que c'était une femme, qui avait fait un Rubik's Cube de pâtisserie.
26:50Donc, c'est un cube, 3 par 3 par 3, 27, avec chaque petit cube à l'intérieur du cube
26:58qui peut être ganache ou pas, fraise, ce que vous voulez.
27:01Ok, ça, c'est un objet à cinq dimensions.
27:04Et oui, puisque chaque cube dans l'espace, chaque petit cube à l'intérieur du grand cube,
27:08il y a cinq dimensions pour le définir.
27:09Il y en a plus, il y en a au moins cinq.
27:11Il y a où il est, donc là, c'est x, y, z, vous connaissez,
27:14c'est les trois dimensions d'espace classique.
27:16Avant, donc, devant, derrière, largeur et hauteur, bon.
27:21Et vous avez aussi saveur et vous avez aussi couleur.
27:24Chaque petit cube, il peut avoir une couleur, qui est n'importe laquelle, donc une dimension.
27:28Et on est d'accord que la couleur est indépendante de là où il est.
27:31S'il est à telle, telle x, y, z, ça ne change pas sa couleur,
27:34donc c'est une dimension à part, donc c'est bien une quatrième dimension.
27:36Et la saveur, pareil, ne dépend pas de la couleur.
27:38Alors, un peu quand même, mais ça, c'est d'ailleurs une question fascinante.
27:41D'autant que oui, a priori, si c'est de la fraise, on ne va pas le colorer en bleu.
27:44Mais why not ? Disons qu'on a affaire à quelqu'un qui fait de la gastronomie moléculaire
27:48et qui s'en fout de l'association saveur-couleur,
27:50de sorte que les deux dimensions sont orthogonales.
27:52Eh bien, dans ce cas-là, votre petit Rubik's Cube de ganache, chocolat, machin,
27:56c'est un objet à cinq dimensions.
27:57Vous voyez qu'en fait, il ne faut pas être terrifié par ce truc cinq dimensions.
28:00Vous comprenez déjà ce que c'est que cinq dimensions.
28:02Déjà, on comprend tous ce que c'est que quatre dimensions.
28:05Si vous me donnez un rendez-vous à la Défense, le quartier d'affaires à Paris,
28:07il faut quatre dimensions pour me le donner, puisque si vous me le donnez dans des bureaux, par exemple,
28:12il faut me donner l'adresse, donc ça c'est x, y.
28:15Il faut me donner l'étage, ça c'est z, ça fait trois dimensions.
28:18Et il faut me donner l'heure, ça fait quatre dimensions.
28:20Vous voyez qu'on comprend déjà tous quatre dimensions.
28:22Ne vous limitez pas, dégagez l'impuissance à prise.
28:26Vous comprenez déjà beaucoup plus de maths que ce que vous ne le pensez.
28:29Quoi qu'il en soit, ce disque en quartz,
28:31eh bien, il enregistre l'information à cinq dimensions, dans cinq dimensions.
28:34Et il permet une capacité de stockage remarquable.
28:37Vous avez ensuite sa capacité de résilience.
28:39J'y reviens pour l'informatique quantique.
28:41Sa capacité de résilience, on a comme avec les CD, il y avait les codes de Hamming.
28:45Hamming avait inventé des techniques pour que s'il y a une rayure sur le disque,
28:48on puisse quand même le lire.
28:50Et c'est quand on avait un niveau critique de rayures, qui est d'ailleurs très difficile à prévoir,
28:54avec des méthodes de Monte Carlo et tout,
28:55pour savoir à quel moment et combien de rayures font que le disque est lisible.
28:59Mais il y avait un système de redondance qui faisait qu'en fait,
29:02tous les bits ne servaient pas à coder de l'information pure.
29:04Vous le jouez à Tomb Raider sur la première PlayStation, souvenir.
29:07Eh bien, avec les boobs pointus de Lara Croft,
29:12qui aurait pu imaginer le nombre de vertex, de polygones
29:16qu'on pourrait avoir ensuite avec l'informatique.
29:18Je ne vous dis même pas avec l'informatique quantique,
29:19le level de résolution de grand malade qu'on va pouvoir avoir sur les films, etc.
29:24De sorte que quand je vous parlais de Peta Spielberg, ce n'était pas une blague.
29:28Ça sera tellement photoréaliste,
29:29ça sera tellement avec du raytracing, etc. dans tous les sens,
29:32qu'on n'arrivera pas à l'œil nu à faire la différence.
29:35C'est ça le truc de dingue. Ça va arriver dans ce siècle.
29:38À l'époque du CD, vous le mettiez dans la PlayStation
29:40et là, vous aviez le stress que la PlayStation démarre ou pas,
29:42selon la quantité de rayures dessus,
29:44parce que vous aviez les codes de hamming qui permettaient
29:47de faire en sorte qu'une rayure ne détruise pas tout le jeu,
29:49parce qu'un disque, c'est fragile.
29:51On les utilisera aussi sur ces disques à cinq dimensions.
29:53C'est utilisé aussi sur les cartes bleues.
29:55Sur les cartes bleues, ce n'est pas des codes de hamming,
29:56c'est plus simple, vous savez, un code de carte.
29:58Il y a des moyens, si jamais il y a une erreur dessus,
30:01ça ne correspond pas directement à une adresse.
30:04Ça va vous dire qu'il y a une erreur
30:05parce qu'il y a une redondance à l'intérieur du code.
30:07En fait, le système de Majorana qui a été conçu
30:10et mis au point par Microsoft,
30:11j'insiste sur ce côté mise au point.
30:13La mise au point, c'est tellement important.
30:15Et au CNRS, on ne la respecte pas assez.
30:17Il y a des gens, bien sûr, qui sont particulièrement compétents là-dedans.
30:21Mais la mise au point,
30:22parce qu'elle ne donne pas facilement une publication scientifique,
30:25elle est souvent moins respectée, beaucoup moins respectée
30:28que la percée théorique d'ordre général.
30:30Et pourtant, la mise au point,
30:31c'est ce qui permet à un produit de se vendre ou pas.
30:32D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle Apple n'annonce pas.
30:35Et je pense qu'à ce niveau-là, ça devient une erreur.
30:37Mais je dois faire cette digression parce que là, quand même,
30:41bon, je ne suis pas fan de Microsoft.
30:42Je n'ai jamais été fan de Microsoft
30:44et encore moins de ses fondateurs, Bill Gates, Paul Allen et Steve Ballmer.
30:48Ce ne sont pas des gens que j'aime beaucoup.
30:49Mais là, il faut reconnaître qu'ils ont sorti un truc
30:52qui est beaucoup plus bandant, pardonnez-moi,
30:54que la dernière connerie d'Apple,
30:57qui a un malheureux iPhone low cost.
31:01Je veux dire l'iPhone 16, c'est ridicule, c'est un pauvre iPhone low cost.
31:05OK. Et puis, ce n'est pas nouveau puisqu'ils avaient déjà fait ça
31:07avec l'iPhone 5C en 2000, je ne sais plus, 2014, 2013, un truc comme ça.
31:12Bon, donc, rien de nouveau sous le soleil.
31:14Et Apple, là, du coup, ils ne sortent que ça
31:16quand Microsoft sort une nouvelle puce quantique.
31:31La raison en est qu'Apple, depuis Steve Jobs,
31:33a la politique de ne parler d'un projet que quand il est au point.
31:36D'une façon générale, quand on fait de l'informatique pour les consommateurs,
31:40c'est la chose qu'il faut faire, c'est exact.
31:42Parce que parler d'un produit, mais qu'il mette 10 ans à sortir,
31:45c'est une mauvaise chose.
31:45Exemple, les écrans flexibles.
31:47On en parlait déjà en 2008, 2009.
31:49Et ils commencent à se commercialiser massivement aujourd'hui,
31:52mais ils ne sont toujours pas totalement au point.
31:54Il y a déjà encore des problèmes sur les écrans flexibles de Huawei.
31:57Donc, la mise au point, c'est très important.
31:59Apple considère qu'ils ne doivent pas parler d'un produit
32:01tant qu'il n'est pas au point.
32:02Mais bon, là, quand même, cette annonce de Microsoft
32:05a montré l'ampleur de leur R&D, surtout à leurs actionnaires.
32:07Parce que les actionnaires d'Apple,
32:08ils ne voient pas à quoi sert leur argent en matière de recherche,
32:11vu qu'Apple n'en parlera que si c'est au point.
32:13Et s'ils doivent tout jeter, comme pour le projet Titan,
32:15l'Apple Car, la voiture Apple,
32:17eh bien, les actionnaires verront juste une perte sèche.
32:20Mais ils ne sauront pas tous les niveaux de recherche,
32:22développement et de recherche.
32:23Et donc, ils ne sauront pas tout.
32:26tous les niveaux de recherche, développement,
32:27de brevets qui ont été conçus en interne.
32:30Ça n'apparaîtra pas au bilan.
32:31Et ça, peut-être que ça commence à devenir un problème pour Apple.
32:34Quoi qu'il en soit, je pense qu'Apple est en train de s'IBMiser.
32:37C'était, bien sûr, prévisible.
32:39On savait que ça arriverait.
32:41Eh bien, le pire cauchemar de Steve Jobs,
32:42qui était que Apple ressemble à IBM, est arrivé.
32:45Apple ressemble à IBM avec, en plus, le côté arriéré woke,
32:48comme on l'a vu dernièrement.
32:49Mais je ferme cette parenthèse.
32:50Donc, Microsoft qui sort cette puce.
32:53Pourquoi les codes de Hamming dont je parlais pour les CD, etc.?
32:56Parce que, en fait, les quasi-particules de Majorana qu'ils ont utilisées,
32:59qui sont donc non abéliennes, ça veut dire juste non commutatifs.
33:02En gros, ça veut dire que quand vous faites une permutation,
33:04le système s'en souvient.
33:05Essentiellement, c'est ça qu'il faut retenir.
33:07Ces quasi-particules de Majorana non abéliennes,
33:09ça veut juste dire que quand vous les permutez,
33:12le système s'en souvient,
33:13ce qui permet de coder plus d'informations,
33:15d'avoir beaucoup plus de résilience,
33:17d'avoir une puce qu'on pourra emporter n'importe où,
33:19sans avoir besoin d'hélium liquide.
33:21Dans un chip régulier, la computation est faite à l'aide d'électrons.
33:24Nous n'utilisons pas d'électrons pour compter,
33:26nous utilisons Majorana pour compter.
33:27C'est une partie entièrement nouvelle.
33:29Et on en revient, en fait, à la miniaturisation.
33:31Avant, l'informatique, c'était un énorme mainframe gigantesque
33:35qui faisait la taille d'une salle de billard.
33:37Et puis ensuite, l'informatique s'est mise à être portable
33:39et on s'est mis même à avoir des montres connectées, etc.,
33:42avec l'Internet des objets et tout.
33:44Eh bien, cette miniaturisation, c'est ce que Microsoft apporte.
33:47Parce que vous regardez, par exemple,
33:49d'autres sociétés qui font soit de la cryptanalyse quantique,
33:53comme Alice et Bob en France,
33:55soit donc du hardware quantique en général,
33:57mais Alice et Bob en font aussi.
33:58Eh bien, il faut énormément de matos,
34:01il faut du refroidissement, etc.
34:03Encore une fois, pourquoi ?
34:04Parce qu'avant, on stockait l'information quantique
34:05sur une particule, sans redondance.
34:08Et donc, en la stockant sur une particule,
34:10la moindre perturbation, le moins de neutrinos qui se baladent,
34:13vous l'avez dans l'os.
34:14Avec une quasi-particule de Majorana,
34:16qui est topologiquement distribuée,
34:17d'où le nom semi-conducteur topologique ou topo-conducteur,
34:20eh bien, il faut attaquer les deux pôles en même temps
34:23pour pouvoir la perturber.
34:24Et donc là, d'un coup, plus besoin d'hélium liquide,
34:26vous pouvez la miniaturiser,
34:28vous pouvez l'exposer au quatre vents,
34:30ça ne posera pas de problème.
34:31Et donc, c'est avant tout,
34:33comment dire, une performance de miniaturisation,
34:36pas seulement une performance de scalabilité.
34:40C'est vraiment la miniaturisation aussi
34:41qu'il faut respecter chez Microsoft.
34:43Alors, bien sûr, ils ont annoncé,
34:45toujours la question de la hype,
34:46ils ont annoncé un nouvel état de la matière.
34:49Non, non, ce n'est pas un nouvel état de la matière.
34:51C'est de la physique des solides,
34:52c'est de la physique de la matière condensée, c'est vrai,
34:54mais état de la matière, c'est quoi ?
34:56Solide, liquide, gazeux, plasma, condensate, Bose-Einstein,
34:59ça, c'est des vrais états de la matière.
35:01Ce qu'a inventé Microsoft, ce qu'a mis au point Microsoft,
35:04c'est de la matière condensée.
35:05C'est-à-dire que la matière condensée,
35:07ce qu'a inventé Microsoft, ce qu'a mis au point Microsoft,
35:10ce n'est pas un nouvel état de la matière.
35:11Cependant, ils ont nécessité des méthodes d'impression,
35:14atome par atome, qui sont remarquables
35:16et qui font aujourd'hui une barrière d'entrée énorme,
35:20qui pourrait d'ailleurs justifier un espionnage technologique,
35:22industriel pour leur retirer ce genre de savoir-faire
35:26parce que c'est absolument exceptionnel
35:28ce qu'ils ont mis au point.
35:29Mais ce n'est pas un nouvel état de la matière.
35:30Cependant, c'est une quasi-particule.
35:33Donc quasi-particule, c'est-à-dire que ce n'est pas une particule,
35:35mais c'est un système qui se comporte,
35:37qui a les mêmes propriétés que la particule théorisée par Majorana.
35:40Le fermion de Majorana, donc j'insiste,
35:42on ne sait pas si les neutrinos en sont un
35:43parce qu'on a énormément de mal à interagir avec les neutrinos, justement.
35:46Eh bien, les fermions de Majorana, si on en découvre un particulaire,
35:50c'est prix Nobel, direct.
35:51Voilà, direct, là, il n'y a pas de problème.
35:53Les quasi-particules de Majorana, ça mériterait un prix Nobel.
35:55Ce qu'a fait Microsoft, ça mériterait un prix Nobel selon moi, sans problème.
35:58Mais ce n'est pas un fermion de Majorana, c'est une quasi-particule.
36:02Donc c'est un système qui se comporte comme la particule,
36:04mais qui n'est pas une particule, elle-même.
36:06Vous savez, des quasi, pareil, il y en a beaucoup en physique,
36:08vous avez des quasi-forces, la force centrifuge,
36:10c'est une quasi-force, ça se comporte comme une force,
36:13mais du point de vue physique,
36:14ce n'est pas une force au même titre que la gravité, par exemple, etc.
36:17Mais c'est une quasi-force, ça se comporte comme une force.
36:19Les phonons sont des quasi-particules,
36:21c'est étudié pour étudier les transferts thermiques,
36:24très intéressant, les phonons, etc.
36:26Bon, je crois qu'il y en a aussi l'équivalent pour les transferts de chaleur.
36:29Enfin bon, voilà, cette notion de quasi est peut-être très utile.
36:32Donc ils ont mis ça au point.
36:34Techniquement, d'ailleurs, un Majorana Zéro Mode, un MZM, Majorana Zéro Mode.
36:38J'imagine qu'en français, ça se traduit Mode Zéro de Majorana,
36:40mais comme je ne suis pas allé vérifier,
36:42je vous le donne en anglais pour être sûr.
36:44Puis aussi, vous savez qu'il y a le problème,
36:45je sais que c'est très bien de préserver la langue française.
36:47D'ailleurs, je pense que la langue française est beaucoup plus résiliente,
36:49à l'instar de ses systèmes quantiques,
36:51est beaucoup plus résiliente aux perturbations,
36:53aux bruits et à l'assimilation qu'on ne le croit.
36:54C'est une langue hyper assimilante, la langue française,
36:56elle est capable de digérer de nouveaux mots très rapidement,
36:59pas autant que la langue anglaise, mais presque.
37:01D'ailleurs, la langue anglaise, c'est un quart du français.
37:02Il faut aussi rappeler ça quand même.
37:04Un quart de la langue anglaise, c'est du français,
37:05mais je ferme la parenthèse là aussi.
37:07Donc bon, quand vous forcez les gens à tout de suite utiliser le mot français,
37:10plutôt que le dernier mot qui vient de sortir,
37:12ben petit 1, peut-être que le mot français n'est pas encore sorti.
37:14C'est des choses qui arrivent.
37:16Petit 2, le mot français, il a la fâcheuse tendance,
37:18parce qu'on est quand même très pédant.
37:19Les francophones sont pédants, c'est comme ça.
37:21La réputation d'être arrogant.
37:23Eh bien, il a tendance à être beaucoup plus long.
37:25Regardez, chat, clavardage.
37:28Spoil, divulgâcher.
37:30Un mot qui prend une syllabe, vous m'alourdissez de 4 syllabes.
37:33C'est comme si j'étais campeur et qu'au lieu de porter une tente,
37:36je devais porter 4 tentes.
37:37La charge cognitive, vous la multipliez par 4.
37:38Faut réfléchir un peu quand vous imposez des mots
37:40qui ont l'air super marrants, super intelligents,
37:42qui montrent votre alacrité et votre acuité intellectuelle.
37:45Mon divulgâchage.
37:47Divulgâchage, du con, 4 syllabes, spoil, 1 syllabe.
37:50Donc évidemment, en science, quand on doit aller vite,
37:52désolé d'utiliser les termes anglais.
37:54Majorana, zéro mode.
37:55C'est ça, techniquement, qui est utilisé comme qubit
37:59pour le système Majorana de Microsoft, un Majorana zéro mode.
38:02Et c'est parce que c'est beaucoup plus résilient
38:04qu'ils peuvent faire ce qu'ils peuvent faire aujourd'hui.
38:06C'est ça, la découverte fondamentale, la mise au point incroyable
38:10et bien sûr, les performances qu'ils pourront avoir.
38:12Alors, peut-être qu'il y a encore de la hype.
38:14C'est toujours comme ça, mais la hype, dans une certaine mesure, c'est bien.
38:17C'est quelque chose de positif quand c'est bien dosé.
38:21Quand c'est trop dosé, ça vous donne la société Nikola,
38:23qui est en faillite aujourd'hui et qui est passée de 2000 à 2000 dollars,
38:262700 dollars à 0,96 et c'était entièrement de la hype.
38:30Quand il y a entièrement de la hype, c'est Terranos, par exemple.
38:32Terranos, même histoire.
38:34Mais la bonne quantité de hype, nous, en France, on méprise ça
38:39parce que voilà, on aime bien dire ah non, chers collègues,
38:41on aime bien casser les gens, on dit ah non, mais il exagère.
38:44Ah non, ça, on adore faire ça.
38:45Regardez ce qui a été fait à Raoult.
38:46D'une façon générale, on adore casser les têtes qui dépassent.
38:49En France, ça n'aurait pas percé de cette façon.
38:52Justement parce que vous avez beaucoup de physiciens du laboratoire Alfred Kassler ou autre
38:56qui vous auraient dit non, non, ils vont trop vite, ils exagèrent.
39:00Oui, ils exagèrent, mais du coup, ils créent un enthousiasme.
39:02Exactement comme les mêmes triples cons qui vous disaient
39:05ah non, mais les chatbots, c'est pas de l'intelligence artificielle.
39:08Ah bon ? Et chat GPT, c'est quoi ? Du con.
39:11Et ça, c'était la mode.
39:12Je sais qu'à mon époque, quand j'ai commencé les confs en IA en 2016-2017,
39:16c'était la mode.
39:17Vous deviez dire ah non, mais un chatbot, c'est pas de l'IA.
39:19Si vous le disiez pas, vous étiez un loser.
39:21C'était faux, mais c'était juste parce qu'il y a cette tendance malsaine
39:25à rappeler qu'on s'y connaît, qu'on fait partie de la caste des sachants
39:28et que donc, vu qu'on s'y connaît, on doit évangéliser l'homme de la rue
39:32qui, par définition, ne s'y connaît pas.
39:34Et donc, on doit lui dire ah non, mais cher homme de la rue,
39:36enfin, le chatbot n'est pas une IA.
39:37Si, en fait, il suffisait de rajouter des paramètres et ça vous donne des trucs de dingue.
39:41Aujourd'hui, c'est peut-être pas une IA, mais ça passe la grègue.
39:43Alors bon, peut-être que les agrégés sont des abrutis,
39:45mais je voudrais pas rentrer dans ce débat non plus.
39:46Donc, voilà les performances de malade que promettent les puces de Microsoft.
39:52Avec cette scalabilité potentielle, cette miniaturisation et ce nouveau paradigme,
39:56en fait, pour stocker et concevoir des qubits qui peut peut-être devenir le nouveau standard.
40:00Puisqu'après tout, comme je vous le disais, les bits, avant même qu'on les appelle des bits,
40:03puisque jacquard n'appelait pas ça un bit d'information.
40:06Eh bien, c'était donc carte perforée.
40:08Ensuite, c'était ampoule, tube à vide.
40:10Ensuite, c'était transistor.
40:12Ensuite, c'était circuit intégré dans le cristal
40:15avec le dopage, la liaison NP, les trucs comme ça.
40:18Liaison P, pardon, enfin, les systèmes pour créer des semi-conducteurs.
40:21Et ça, c'était de la physique, de la matière condensée.
40:25Donc, on a fait tout un progrès de la carte perforée jusqu'au circuit intégré
40:29qui a donné son nom à la Silicon Valley, d'ailleurs, le cristal en silicium.
40:32Eh bien, là, c'est un standard comparable.
40:34Est-ce que ce standard va devenir le standard de l'horizon de l'informatique quantique ?
40:38Évidemment, je ne le sais pas et personne ne le sait aujourd'hui.
40:40Mais on a un progrès du standard de la conception de qubits
40:44qui est comparable et c'est pour ça que cette découverte de Microsoft est aussi importante.
40:49Et même si la hype est peut-être un peu élevée, je ne la considère pas excessive
40:53parce qu'il y a vraiment quelque chose qui est en train de changer le destin de l'informatique mondiale
40:57dans cette mise au point.
40:58De toute façon, Microsoft avait déjà rétracté un article
41:01dans lequel ils parlaient de leur tentative de stabiliser des Majorana Zeromode en 2018.
41:06Pas de problème, c'est comme ça que la recherche progresse.
41:08Ce n'était pas de la mauvaise foi, c'était vraiment une volonté.
41:10Je veux dire, quand vous rétractez un article, par exemple,
41:13qui dit qu'il y a eu 17 000 morts de l'hydroxychloroquine,
41:16c'était clairement de la mauvaise foi, c'était clairement une tentative d'intoxiquer le public.
41:20Quand vous en faites un buzz mondial en essayant d'attaquer Didier Raoult,
41:22ça, c'est une rétractation odieuse.
41:24Quand vous faites une rétractation où vous avez sincèrement tenté de stabiliser un Majorana Zeromode
41:28pour faire progresser l'informatique quantique,
41:30bien sûr, il peut y avoir un peu de mauvaise foi parce que c'est Microsoft, c'est coté en bourse,
41:34mais ce n'est pas le même niveau de saloperie.
41:36Et ça, c'est de la bonne recherche typiquement.
41:38Donc, ce niveau de hype reste, à mon avis,
41:41normalement, naturel, disons, pas excessif.
41:44Vu le pas de géant que ça a permis de faire à l'informatique,
41:48il est entièrement mérité.
41:50Maintenant, je voudrais vraiment revenir sur les conséquences.
41:52J'en ai déjà parlé, PETA, Spielberg, etc.
41:55Mais ça va bien au-delà parce que cette miniaturisation, cette capacité d'emport,
42:00c'est une tendance générale et elle est croisée aujourd'hui avec une autre tendance qu'est la physique nucléaire,
42:06qui va avec la physique quantique fondamentalement,
42:08même si les applications ne sont pas faites pour le même utilisateur direct.
42:13L'utilisateur final, bien sûr, de l'énergie nucléaire est le même,
42:16mais vous n'avez pas aujourd'hui la capacité d'emporter un réacteur nucléaire avec vous,
42:19ce qui est pourtant anticipé, bien sûr, d'un retour vers le futur,
42:22où vous voyez Doc Brown qui met des déchets dans une machine
42:25et en fait, par fusion, on suppose que toute leur énergie de masse peut être libérée.
42:29Comme pour le plutonium, une seule partie de l'énergie de masse est libérée.
42:32Là, si on pouvait libérer toute l'énergie de masse, évidemment, d'un kilo de banane,
42:35on aurait sans problème la consommation de Paris sur plusieurs décennies,
42:39qui serait capable d'être libérée, qui serait capable d'être emportée.
42:42Mais en même temps, évidemment, avec autant d'énergie, vous avez une puissance de feu,
42:45par définition, puissance de feu.
42:47Donc, la capacité de tout un chacun à avoir une telle puissance de feu
42:51n'est pas forcément quelque chose qui va encourager les gens
42:54à faire de la miniaturisation nucléaire pour les civils, pour tout le monde.
42:57Aujourd'hui, on a une puissance de feu informatique de dingue.
42:59On a des puissances de feu informatiques supérieures à toutes les capacités de calcul
43:03du Royaume-Uni plus les États-Unis d'Amérique, multipliées par 100 000,
43:07chacun dans notre poche. Pas de problème.
43:09C'est ça qu'on a, et même plus que 100 000, honnêtement.
43:11Vous mettez en commentaire, d'ailleurs, si c'est plus que 100 000 ou pas.
43:14Eh bien, avec la fusion nucléaire, évidemment, si on pouvait tous avoir
43:17l'énergie de masse d'un kilo disponible dans notre maison,
43:20ça pourrait avoir des conséquences dramatiques,
43:22et ce serait même plus du niveau de la prolifération nucléaire.
43:24Cependant, la miniaturisation de la fusion nucléaire est un vrai sujet.
43:28D'une part, on a réussi, le CEA est parvenu à maintenir
43:32un placement en état de fusion dans un tokamak pendant plus de 22 minutes,
43:36si je ne me gourre pas, donc ils ont battu le record chinois.
43:38Et puis, vous avez ensuite les petits réacteurs modulaires,
43:40vous avez aussi maintenant les projets comme Hélion aux États-Unis,
43:43qui veulent, eux, utiliser les turbulences.
43:45Plutôt, vous savez, on en revient au problème du contrôle
43:47versus l'absence de contrôle en mise au point,
43:50parce que c'est exactement ce qui se passe avec l'informatique quantique.
43:52Quand vous êtes un peu obtus et peu créatifs,
43:55vous voulez stocker un qubit avec une particule.
43:57Du coup, vous voyez le problème, vous vous concentrez sur le problème
43:59comme un idiot, et du coup, la résolution du problème,
44:02vu que vous ne voulez pas aller au-delà du problème,
44:04nécessite de l'hélium liquide, des moyens énormes, etc.
44:07Si vous essayez d'aller au-delà du problème,
44:09vous pensez Majorana Zero Mode,
44:11vous pensez qubit topologique distribué,
44:14qui élimine la nécessité de battre le bruit ambiant,
44:18de battre la chaleur.
44:20Et ça, c'est vraiment une façon de penser.
44:22C'est pareil en fusion nucléaire.
44:24En fusion nucléaire, quand vous êtes obtus,
44:27la parité oblige à être obtus,
44:29c'est-à-dire pas la parité sexuelle bien sûr,
44:30mais la parité, les pairs, avoir des collègues,
44:32ça vous oblige à être obtus très souvent.
44:34Parce que du coup, il y a ce qu'on appelle le groupthink,
44:36la pensée de groupe qui, avec une idée complètement originale,
44:39est pénalisée par les pairs.
44:41C'est bien pour ça que Tesla disait « soyez seul, c'est là qu'est l'invention ».
44:44Ensuite, il faut la présenter, mais quand vous êtes vraiment
44:46en moment d'innovation, il faut être seul,
44:48parce que sinon, vous avez un type qui est plus mauvais que vous
44:50qui va castrer votre idée.
44:52C'est le groupthink, le phénomène du groupthink.
44:54Enfin, le type n'est pas forcément plus mauvais que vous,
44:56mais il aura moins réfléchi, moins travaillé que vous.
44:58Donc, il va paresseusement balayer du revers de la main votre idée,
45:02et du coup, il va l'écarter.
45:04Malheureusement, la physique nucléaire,
45:06nécessitant de grosses équipes, de gros moyens,
45:08elle réfléchit avec des plasmas laminaires.
45:10Elle réfléchit avec des plasmas qui sont des rubans,
45:13surtout pas de turbulences.
45:15Les turbulences, il faut les éliminer, il faut les éviter.
45:17C'est pareil en aéronautique.
45:19Enfin, c'était.
45:21Maintenant, on commence à aller domestiquer les turbulences.
45:23Par exemple, les organismes vivants,
45:25les abeilles, les pigeons,
45:27domestiquent les turbulences.
45:29Ils utilisent les turbulences pour décoller à faible vélocité,
45:31parce que ça, c'est nécessaire pour sa survie.
45:33Une abeille, une mouche,
45:35elle ne peut pas avoir la piste de décollage de Charles de Gaulle.
45:37Donc, elle a besoin de décoller à très faible vélocité
45:39et de pouvoir changer de direction.
45:41Ça, ça nécessite les turbulences.
45:43En aéronautique, on n'a pas commencé par là,
45:45parce que l'aéronautique nécessite beaucoup de capitaux,
45:47beaucoup de ressources humaines, donc des équipes,
45:49donc du groupthink.
45:51On peut réfléchir, même s'il y a eu les ornithoptères,
45:53même s'il y a eu des réflexions intéressantes,
45:55mais le standard n'a pas été celui-là.
45:57Le standard de la physique nucléaire
45:59est devenu le tokamak
46:01ou le système,
46:03le stellérator, on va chercher le nom,
46:05le stellérator ou le tokamak,
46:07parce que c'est un standard où il n'y a pas de turbulence.
46:09Peut-être qu'en fait,
46:11l'avenir de la fusion nucléaire
46:13sera en domestiquant les turbulences,
46:15justement.
46:17Et c'est exactement, en fait, épistémologiquement,
46:19parce que l'épistémologie, non seulement c'est ma passion,
46:21mais c'est là-dessus que j'ai fait mon doctorat à Polytechnique.
46:23L'épistémologie, épistémologiquement,
46:25ce qui s'est passé avec le
46:27Majorana Zero Mode chez Microsoft,
46:29est comparable comme changement de paradigme,
46:31donc Thomas Kuhn, les changements de paradigme,
46:33la structure des révolutions scientifiques,
46:35un livre que Steve Jobs avait toujours avec lui, d'ailleurs,
46:37eh bien, parce que le changement de paradigme
46:39ordinateur personnel, c'était ça,
46:41PC, personal computer, quand vous êtes IBM,
46:43le B de IBM, ça veut dire business,
46:45vous vendez des machines à un million de dollars,
46:47vous imaginez pas que chacun en aura une dans sa poche un jour.
46:49Changement de paradigme.
46:51Ce changement de paradigme pour structurer
46:53un qubit, si jamais
46:55il s'appliquait à la physique nucléaire,
46:57à la fusion,
46:59il serait comparable. C'est-à-dire, non,
47:01on élimine
47:03ces moyens de refroidissement excessifs,
47:05on élimine tout ça,
47:07on pense au-delà du qubit, au-delà de la particule
47:09quantique comme qubit,
47:11on fait un qubit distribué qui le rend
47:13intrinsèquement résilient, du coup,
47:15plus besoin de le refroidir, plus besoin
47:17de le protéger, et en fait, on va
47:19au-delà du problème.
47:21Si jamais les physiciens nucléaires,
47:23qui en plus ont aussi le problème de l'escalade de l'engagement,
47:25c'est-à-dire que quand vous avez payé des fortunes
47:27pour faire des stélérators
47:29ou des tokamaks, vous avez envie de vous dire
47:31que vous n'avez pas acheté votre argent
47:33par les fenêtres, que vous n'avez pas acheté votre temps par la fenêtre,
47:35et du coup, vous ne voulez pas vous dire,
47:37peut-être qu'on aurait dû penser à un autre paradigme
47:39pour faire la fusion nucléaire, un paradigme
47:41qui domestique les turbulences, un paradigme
47:43qui nous permettrait, ou peut-être qu'utilise
47:45les étincelles de sonoluminescence ou d'autres méthodes
47:47pour pouvoir avoir
47:49de la nanofusion nucléaire ou de la fusion nucléaire
47:51portative. C'est un changement
47:53de paradigme qui est trop compliqué intellectuellement
47:55à faire pour des groupes en blouse blanche,
47:57et donc, en général, ils ne le feront pas. Mais c'est un changement
47:59de paradigme qui doit être fait. Et donc, je voulais insister
48:01là-dessus parce que c'est la dimension épistémologique
48:03aussi de la sortie de cette puce quantique
48:05qui vaut vraiment le détour.
48:07Et puis, bon, sur l'aspect purement historique,
48:09cette idée de redondance
48:11Aming-Code, protection,
48:13résilience, vous l'aviez aussi
48:15avec les films Kodak, c'était très intéressant.
48:17Cette idée de fond de rayonnement Kodak,
48:19à l'époque, avait identifié
48:21les essais nucléaires américains parce que
48:23des films dans des tiroirs qu'ils stockaient
48:25avaient été piqués, avaient été
48:27traversés par des particules, et
48:29donc, avaient fait réagir le nitrate d'argent,
48:31les pigments photographiques, et avaient piqué
48:33les films. Donc, des films qui étaient vierges, qui auraient dû être blancs,
48:35avaient des points noirs. Et Kodak
48:37a réussi à retracer ça parce qu'à l'époque, c'était une machine
48:39de guerre, bien sûr, ils ont fait faillite depuis,
48:41mais ils avaient des moyens remarquables.
48:43Là, les marges qu'ils prenaient sur le film photographique
48:45de toute façon. Et donc,
48:47ils ont été capables de retracer ça,
48:49et ils ont su que les essais nucléaires américains
48:51avaient eu lieu, et ils l'ont même fait savoir
48:53aux départements
48:55d'État américains, pardon, à l'administration américaine.
48:57Donc,
48:59il y avait vraiment ce rayonnement de fond, ce bruit de fond,
49:01les systèmes quantiques ont
49:03le même problème aujourd'hui, mais
49:05apparemment, les systèmes de Microsoft
49:07l'a résolu. Enfin, deux autres applications
49:09dont je voudrais vous parler,
49:11d'une part, la stéganographie et la crypto,
49:13d'autre part, des choses comme
49:15les même restore, les éléments de circuit,
49:17et les cerveaux artificiels,
49:19en fait. Alors, commençons par
49:21la stéganographie et la cryptographie.
49:23Comme on vous l'a dit, en informatique
49:25quantique, vous pourriez avoir des GPUs quantiques,
49:27donc des cartes graphiques quantiques, comme Nvidia,
49:29qui font du calcul massivement parallèle, sauf que
49:31en physique quantique, théoriquement,
49:33un système de 1 million de
49:35qubits peut stocker
49:37de puissance 1 million états possibles
49:39en même temps, simultanément, et les explorer
49:41simultanément. On n'a pas encore les capacités
49:43logicielles pour exploiter ça, mais ça
49:45va venir naturellement par l'interaction
49:47dans la recherche et développement entre le logiciel
49:49et le matériel. Donc,
49:51la stéganographie, ça devient le sujet
49:53intéressant. Alors, qu'est-ce que c'est que la stéganographie ?
49:55C'est la capacité à cacher un code,
49:57un message, par exemple, dans une image.
49:59Une image, vu que c'est du binaire, vous pouvez planquer
50:01dedans, dans le code,
50:03un vrai message codé.
50:05Et donc, vous envoyez l'image comme pièce jointe
50:07dans un email, et en fait, dedans,
50:09il y a un message codé. C'est bien sûr utilisé
50:11en cryptographie, c'est utilisé pour l'espionnage,
50:13pour ce que vous voulez. Mais la stéganographie
50:15quantique, ça va devenir un truc complètement dingue.
50:17Inimaginable.
50:19Déjà, les IA sont peut-être
50:21en train d'utiliser de la stéganographie.
50:23En fait, on sait pas. Je ferai une autre vidéo là-dessus,
50:25parce que vous avez un groupe de recherche qui s'appelle
50:27Palissade, Palissade comme la barrière, parce que justement,
50:29ils s'intéressent aux barrières à l'IA,
50:31ils se sont rendu compte que les IA pouvaient mentir.
50:33Que les IA pouvaient obfusquer leurs intentions.
50:35L'obfuscation, c'est utilisé par les programmeurs,
50:37par exemple, quand ils codent un logiciel,
50:39et qu'ils veulent faire en sorte que si
50:41on lise le logiciel, on ne sache pas ce qu'il fait.
50:43L'obfuscation. Eh bien,
50:45l'obfuscation, les IA en sont capables.
50:47Pour leurs propres intentions. Elles sont capables
50:49de dissimuler leurs intentions actuellement, dans l'état
50:51actuel de l'IA, avec des
50:53poids qui sont sur du binaire de l'informatique traditionnelle.
50:55Alors, imaginez
50:57une IA qui peut cacher
50:59sa réflexion, sa compréhension
51:01comme des milliards d'années dans une seconde.
51:03Puisque c'est ça l'idée. Des milliards
51:05d'années de compréhension. Un pétaspielberg, c'est ça.
51:07Des milliards d'années d'expérience, de création
51:09de films, des civilisations entières. Qu'est-ce que je raconte ?
51:11Un pétaspielberg. Un pétacivilisation
51:13américaine. Pourrait être
51:15planquée dans une seconde avec l'informatique quantique.
51:17Là, on aurait un niveau
51:19de steganographie quantique,
51:21et de dissimulation,
51:23et d'obfuscation, avec des IA qui se
51:25parleraient entre elles, qui seraient remarquables.
51:27J'ai vu déjà, ça a été
51:29notamment publié sur X, deux IA
51:31qui étaient donc des chatbots,
51:33qui se parlaient. En gros, l'une qui veut
51:35réserver un billet, et l'autre qui est l'IA
51:37de la compagnie aérienne.
51:39Elles se rendent compte que ce sont des IA, et elles décident
51:41de parler en gibberish, un système
51:43comme les connexions modem, pour échanger des messages.
51:45Donc, de parler
51:47dans un langage machine
51:49qui est plus rapide en audio, qui a une meilleure
51:51capacité d'encodage de l'information,
51:53que la langue anglaise.
51:57...
51:59...
52:01...
52:03...
52:05...
52:07...
52:09...
52:11...
52:13...
52:15...
52:17...
52:19...
52:21...
52:23...
52:25...
52:27...
52:29...
52:31...
52:33...
52:35...
52:37Et elles le font spontanément. Bah, imaginez maintenant
52:39le quantum gibberish, qui sera
52:41un mélange de steganographie, d'obfuscation,
52:43et surtout, le gibberish qu'utilisent
52:45les deux machines, les deux IA quand elles se parlent,
52:47c'est un gibberish qui a été inventé par l'homme.
52:49Mais il y a déjà des gibberish qui sont inventés
52:51par les machines elles-mêmes. Et il y en a
52:53qu'on ne sait pas décrypter. Alors imaginez
52:55avec une IA qu'on aura la
52:57capacité d'avoir une civilisation
52:59entière dans une seconde. Là,
53:01on va avoir des trucs de dingue. Et déjà, d'ailleurs,
53:03pour les attaques aussi, les méthodes
53:05pour attaquer une IA, il y a la
53:07steganographie dans les émojis. Vous pouvez
53:09planquer dans une émoji
53:11des milliers de caractères.
53:13Il y a même un gars qui s'est amusé à faire ça,
53:15Surix, il a planqué dans une émoji de quoi faire
53:17plus de 280 caractères
53:19dans Surix. Donc,
53:21il met une émoji, je crois, tête de mort,
53:23et puis il a marqué ça dépasse le nombre de caractères.
53:25Il a planqué des choses dans cette émoji.
53:27Et vous pouvez planquer des instructions dans des émojis
53:29déjà pour les machines aujourd'hui. C'est faisable.
53:31Et c'est des méthodes de jailbreak,
53:33d'IA, etc. Alors imaginez ce que ça va être
53:35l'appareil avec de
53:37l'informatique quantique. Et puis enfin,
53:39le tout dernier point, les nouveaux éléments de
53:41circuit. On a découvert de nouveaux
53:43éléments de circuit. Il ne faut pas croire que c'est juste
53:45résistance, condensateur, etc.
53:47On a découvert d'autres, enfin LED,
53:49etc. D'autres éléments de circuit. Notamment,
53:51Microsoft avait découvert le même restore.
53:53Le même restore qui fonctionne un peu comme une
53:55synapse cérébrale.
53:57C'est-à-dire qu'en fait, il y a un
53:59effet d'hystérèse. Alors, qu'est-ce que ce serait l'hystérèse
54:01sur une porte ? Sur une porte, l'hystérèse,
54:03ce serait qu'une fois que je l'ai ouverte,
54:05il est plus facile de la refermer, par exemple.
54:07La refermer une fois, ça nécessite
54:09une certaine énergie, mais j'ai besoin de beaucoup moins d'énergie
54:11pour la fermer une deuxième fois. Voilà. Ça, c'est
54:13un phénomène d'hystérèse. Normalement,
54:15on évite les phénomènes d'hystérèse, justement,
54:17on évite quand on essaie de faire des semi-conducteurs.
54:19Et puis, IBM,
54:21par mégarde, par hasard, s'est rendu pité,
54:23s'est rendu compte qu'ils pouvaient faire ça,
54:25et qu'en fait, c'était super intéressant pour créer des systèmes
54:27apprenants, parce que le cerveau, il fonctionne comme ça.
54:29Une synapse qui a été beaucoup utilisée,
54:31elle réduit ses temps de réaction.
54:33Physiquement, l'évolution de la synapse
54:35fait que les temps de réaction sont plus courts.
54:37Et bien, ça, le même restore
54:39permet ça, ce qui permet d'ailleurs d'être utilisé
54:41pour l'IA. C'est utilisé pour l'IA, pas chat GPT,
54:43pas groc, etc. Mais
54:45pour certaines IA, certains systèmes
54:47d'intelligence artificielle, c'est utilisé.
54:49Et bien là, imaginez les nouveaux
54:51composants quantiques qu'on peut avoir, avec des phénomènes
54:53d'hystérèse, des phénomènes d'effet tunnel,
54:55des phénomènes de calcul massivement parallèles.
54:57Les éléments fondateurs
54:59d'un circuit quantique, les éléments
55:01atomiques d'un circuit quantique ne sont pas tous codifiés.
55:03On ne les connaît pas tous à l'heure
55:05actuelle. Le Majorana Zeromode
55:07en est un, mais en fait, on ne connaît
55:09pas la totalité de ce qui pourra être fait
55:11dans un circuit quantique. Donc, pour conclure,
55:13je répète ce que je vous ai dit,
55:15ce qui va se passer avec l'informatique quantique
55:17est aussi vertigineux que
55:19l'écart qu'il y a entre
55:21le système jacquard et l'informatique
55:23qui me permet de vous envoyer cette vidéo.