• il y a 5 ans
Chaque mois, Jérôme Colombain vous raconte une histoire de tech.

Dans les années 60, un ordinateur était encore une énorme machine de la taille d’une armoire à glace. Heureusement, en 1969, est apparu le microprocesseur, inventé par la société Intel. C’est le début de la miniaturisation de l’informatique. En Californie comme ailleurs, des bricoleurs se mettent alors à inventer de véritables petits ordinateurs. Parmi eux, un Français, François Gernelle, salarié de la société R2E. Avec quelques collègues, dans une cave de la région parisienne, il conçoit et donne le jour, en 1973, au tout premier micro-ordinateur, le Micral N. C’est une machine bien plus compacte que les gros systèmes de l’époque, qui fonctionne sur la base d’un microprocesseur Intel 8008 bits à 0,2 Mégahertz. Mais, esthétiquement, c’est qu’une boite austère bardée de voyants lumineux et de commutateurs. L’appareil se programme en Assembleur, un langage machine peu évolué, proche du langage binaire. Le Micral n’est pas destiné au grand public, il répond à une commande de l’INRA, l’Institut de la Recherche Agronomique. Toutefois, il sera ensuite commercialisé et se vendra à 90 000 exemplaires.
Qui est le véritable inventeur ?
Dans les années 90, un procès a lieu entre François Gernelle et André Truong, le PDG de la société R2E, qui revendique la co-paternité de du Micral. Mais en 1998, la justice française donne raison à François Gernelle et confirme qu’il est bien l’unique inventeur. Ensuite, des Américains s’inspirent du Micral pour fabriquer, à leur tour, des microordinateurs. C’est ainsi que naît notamment, un an après le Micral, en 1974, le premier micro-ordinateur américain, l’Altaïr. Contrairement à Bill Gates ou Steve Jobs, François Gernelle n’a pas fait fortune avec son invention mais il est néanmoins passé à la postérité. Son « bébé », le Micral est exposé au musée des Arts et Métiers à Paris.

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