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Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, était l'invité de BFMTV ce samedi 8 mars 2025. Il s'est exprimé sur la sécurisation des manifestations à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.

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Transcription
00:00Parlons aussi, Laurent Nunez, de la manifestation d'hier soir que vous aviez interdite, qui a finalement été autorisée par la justice administrative.
00:08Plusieurs milliers de personnes ont participé hier soir à une marche féministe radicale, selon les termes des organisateurs eux-mêmes.
00:15Est-ce que d'abord vous nous confirmez, Monsieur le Préfet de Police de Paris, que des appels à l'intifada, ça veut dire soulèvement en arabe, ont été lancés pendant cette marche d'hier soir ?
00:25Je vous le confirme, je ne suis pas vraiment surpris. C'est pour ça que je l'avais interdite. Je ne suis pas surpris.
00:30Aujourd'hui, c'était une manifestation déclarée par le collectif national des droits des femmes, avec plusieurs dizaines de structures qui appelaient à cette manifestation.
00:39Hier, on était sur un appel qui était exprimé de manière un peu plus radicale, avec des groupes d'ultra-gauche, des groupes pro-palestiniens,
00:51Urgence Palestine, Samy Doun, qui avaient appelé cette manifestation avec des affiches qui étaient très explicites, en termes de soutien à la cause pro-palestinienne et la cause radicale.
01:02Est-ce que le fait d'être pro-Palestine est un problème en soi, aux yeux des autorités ?
01:07Évidemment non, ce n'est pas un problème. Mais quand vous flirtez ou quand vous êtes dans l'apologie du terrorisme, c'en est un.
01:14Qu'est-ce qui constitue l'apologie du terrorisme ?
01:16L'urgence palestine d'un collectif, par exemple, dont plusieurs des militants, de nombreuses reprises, ont salué le Hamas et ont considéré que l'attaque du 7 octobre 2023 était un acte de résistance.
01:26Ce qui n'est pas acceptable, ça, ça s'appelle de l'apologie du terrorisme. Et d'ailleurs, le juge judiciaire l'a déjà jugé, ce point est tranché.
01:33Hier soir, effectivement, l'appel pour cette manifestation du 7 mars comportait des slogans de la sorte.
01:41J'ai cru bon l'interdire parce qu'il me semblait qu'il y avait là un trouble à l'ordre public, au sens, une atteinte à la dignité humaine, parce que c'est de l'incitation à la violence et de l'incitation à la haine.
01:51Malheureusement, je n'ai pas été suivi par le juge administratif. Moi, je prends acte des décisions, je les respecte.
01:56Et je vous confirme, effectivement, que pendant cette manifestation, à de nombreuses reprises, il y a eu des appels à l'intifada qui ont été prononcés, mais à de nombreuses reprises.
02:05Est-ce que des poursuites sont envisagées ?
02:07On va évidemment travailler à saisir le procureur de la République, procéder à faire des articles 40 du code de procédure pénale, comme on dit dans notre jargon.
02:15Vous dites « on va travailler à », vous ne saisissez pas l'office du procureur.
02:19Bien sûr, on va travailler sur la vidéo, essayer d'identifier les individus.
02:22Je lui préférais que cette manifestation soit interdite. J'ai été suspendu, je respecte la décision du tribunal administratif, mais elle s'est un peu déroulée comme nous le prévoyons, et c'est pour ça d'ailleurs que j'avais pris cette décision.
02:32Encore une fois, elle a été suspendue, moi je le respecte. Il a été considéré que l'atteinte que j'apportais à la liberté d'expression était disproportionnée.
02:41Moi, je suis droit dans mes bottes. Quand j'ai entendu ce que j'ai entendu hier, et quand j'ai vu aussi les nombreuses tentatives de dégradation qui ont empêché les forces de sécurité intérieure placées sous mon autorité,
02:53je me dis que c'est vrai que cette manifestation aurait pu aussi ne pas se dérouler. Elle s'est déroulée, c'est le cas, je le respecte, et tant mieux.

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