Avec Frédéric Guimbal, Président du groupe Frégate
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00:00Tout le monde parle d'industrie, d'industrie de la défense depuis quelques jours.
00:04Nous, on a décidé d'en parler avec les premiers concernés, à savoir les industriels.
00:08Ça tombe bien, on en a l'un d'eux avec nous. Bonjour Frédéric Guimbal.
00:12Oui, bonjour.
00:13Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le président du groupe Fregat.
00:17Alors le groupe Fregat, c'est un groupe familial, on est d'accord,
00:19industriel, qui travaille dans l'aéronautique aussi bien civil que militaire. C'est bien ça ?
00:26Absolument, on est présent en France, dans le sud-ouest et aussi, surtout dans notre siège principal qui est en Ardèche.
00:33Alors c'est quoi les pièces que vous produisez ?
00:35Alors on produit les pièces pour les hélicoptères, pour les avions d'affaires, pour le rafale.
00:39Vous vous en doutez, c'est la partie militaire, mais aussi des hélicoptères militaires et on a d'autres productions
00:45mais qui sont dans des sociétés dédiées à la production du ferroviaire ou du bus.
00:52La part militaire chez Fregat c'est 60%, pardon la part aéronautique c'est 60% et le militaire c'est 40%, c'est 60%.
01:01Alors il faut calculer, c'est un gros quart de l'activité.
01:06Exactement, un gros quart, ça dépend de la grosseur des quarts, comme on disait dans les films, évidemment.
01:11Bon, avec vous on est ravis de discuter de ça parce que d'abord, il faut qu'on précise, c'est de l'emploi, vous avez combien d'ouvriers, d'employés en tout ?
01:18Alors on produit en France l'essentiel de nos productions et on est 800 salariés et dans le militaire c'est une partie qui nécessite beaucoup de manœuvre
01:30parce que les pièces sont complexes et donc il y a peut-être 300 personnes qui travaillent pour le militaire en France chez Fregat.
01:36300 personnes quand même, ce qui veut dire que vous suivez attentivement les annonces qui sont faites,
01:42notamment ce méga plan de 800 milliards d'euros débloqués par la Commission Européenne pour réarmer le continent.
01:49D'abord, est-ce que vous avez une chance d'en profiter, vous, au bout de la chaîne ?
01:53Ah, bien sûr, en fait, il s'est passé quand même plusieurs événements.
01:58Le fait qu'il y ait eu une agression proche de l'Europe a déjà rendu le militaire avec ses petits tours de noblesse.
02:06C'est-à-dire qu'à un moment, c'était presque honteux de travailler pour le militaire.
02:09On y reviendra d'ailleurs, parce que ça vous est arrivé il n'y a pas longtemps, vous aviez été victime d'un incendie criminel.
02:14Mais ça, on y reviendra dans quelques instants.
02:16Aujourd'hui, vous voyez les annonces qui se multiplient et vous espérez, en gros, de nouvelles annonces, de nouveaux contrats, de ventes de Rafales.
02:23C'est ça, concrètement, qui vous servirait ?
02:26Alors nous, effectivement, on est plus sur la partie qui vole, c'est-à-dire le Rafale, mais aussi les Super Puma,
02:31qui sont essentiellement des militaires, les hélicoptères Super Puma.
02:34Mais il ne faut pas non plus rêver, c'est-à-dire que c'est un plan qui est très important pour l'Europe,
02:38mais pour les industriels, ça sera très long à se mettre en œuvre.
02:41Dassault Aviation met beaucoup de temps à monter en cadence, parce que c'est compliqué un avion militaire.
02:46Aujourd'hui, ils produisent deux Rafales par mois, ils vont passer à trois,
02:51mais ils disent eux-mêmes qu'en temps normal, c'est deux ans pour passer à trois.
02:56Alors j'espère qu'on va accélérer tout ça.
02:58Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, on est frappé, quand on regarde un petit peu l'histoire,
03:01quand on revient par exemple à la Seconde Guerre Mondiale,
03:03les différences de cadence entre le nombre d'avions qu'on pouvait produire à l'époque
03:08et le nombre d'avions qu'on produit aujourd'hui.
03:10C'est quoi ? C'est dû à la complexité des produits,
03:13ou c'est aussi dû au fait que notre industrie, concrètement, on l'a laissé péricliter ?
03:19Alors, il y a plusieurs facteurs. En fait, au plus fort de la Seconde Guerre Mondiale,
03:22l'Amérique produisait 40% de son PIB des armes.
03:26Au lieu de faire des voitures, il faisait des tanks et il sortait un porte-avions par semaine.
03:30Donc, c'est une époque aussi où on produisait beaucoup.
03:34Et puis, effectivement, les armes n'ont plus rien à voir.
03:37Un porte-avions aujourd'hui ou un Rafale aujourd'hui, c'est tellement différent
03:40de ce qu'étaient les militaires de l'époque.
03:44Effectivement. Donc, vous suivez ces annonces avec attention.
03:48Vous l'avez dit, vous espérez que le militaire regagne ses lettres de noblesse,
03:52c'est-à-dire, en gros, une industrie qui sert à protéger.
03:56Avant, c'était mal vu. Je le dis avant parce qu'on vous a déjà eu sur Sud Radio,
03:59notamment dans le Grand Matin Week-end, il y a quelques mois.
04:02Vous aviez été, avec votre usine, victime d'un incendie criminel.
04:06Incendie criminel revendiqué par un groupe, en gros, qui vous reprochait de vendre des armes.
04:10C'est bien ça ?
04:11Oui, absolument. En avril 2023, il y a des gens qui se sont introduits dans l'usine
04:15du côté de l'Ardèche et ils ont saccagé, ils ont mis le feu à des armoires électriques.
04:20Heureusement, ça a été relativement circonscrit.
04:23Ils ont laissé un message qui était un symbole de lutte, on va dire, contre le militaire
04:29qui disait, sur un mur, à l'arrière de la guerre, des usines ordinaires.
04:33C'était un Alexandrin, en plus.
04:35On voit qu'il ne s'agit pas, on va dire, de gens qui sont juste des terroristes.
04:41C'est intellectuel, un peu, mais je sais des gens avec une certaine éducation.
04:45On ne les a jamais retrouvés ?
04:46Ah non, bien sûr que non.
04:47On ne les a jamais retrouvés.
04:48En tout cas, voilà, c'est ce qui pouvait peser parfois sur vous.
04:51Ce climat, vous le ressentez encore ou de moins en moins ?
04:55Franchement, je pense que la France entière considère son armée et son industrie militaire
05:01comme un atout.
05:02Il reste toujours une frange, mais elle se marginalise.
05:05Effectivement, et en tout cas, vous suivez la situation très près.
05:08Il vous est arrivé d'autres péripéties récemment.
05:10Vous avez eu aussi un autre incendie, beaucoup plus grave, bien que celui-ci ait été accidentel.
05:16Alors, effectivement, on a eu la malchance de plusieurs facteurs qui se sont cumulés
05:20pour avoir un incendie.
05:21C'est là qu'on a eu, c'était en août de la même année, 2023, et c'est là que j'ai
05:30constaté à quel point c'était important d'avoir un corps d'une entreprise solidaire
05:34avec des gens qui étaient très attachés à la défendre, aussi bien les salariés
05:37que les partenaires.
05:38Et j'ai même des bonnes choses à dire sur l'assurance qui a été remarquable.
05:43En 2024, on a fait la meilleure année de l'histoire de la société.
05:50Oui, comme quoi, c'est quand même miraculeux.
05:53Après deux incendies, c'est formidable.
05:55C'était important de le souligner.
05:56C'est ma dernière question, mais elle est importante.
05:58C'est un terme qu'on entend tout le temps.
06:00Économie de guerre.
06:01Alors, c'est un terme qui est prêché par beaucoup de représentants politiques.
06:061. Est-ce que c'est nécessaire ? 2. Est-ce que vous y croyez ?
06:09Et 3. Si vous y croyez, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour y arriver ?
06:13C'est une excellente question.
06:15C'est une question de société.
06:17L'économie de guerre, ça veut dire qu'on privilégie la fabrication d'art
06:21à la fabrication de choses du confort.
06:23Ça veut dire qu'on fera moins d'avions pour voyager et plus d'avions pour faire la guerre.
06:28Ça veut dire orienter nos productions.
06:30Et ça, c'est une décision qui est politique.
06:32A nous, on fera ce qu'on nous demande de faire.
06:34Donc, c'est largement possible.
06:36Est-ce que la société française est prête à cela ?
06:38Ça, c'est un vrai débat.
06:40Il faudrait qu'il y ait une prise de conscience qui augmente.
06:43Et ça va probablement aussi de pair avec une augmentation du temps de travail.
06:48Parce que pour fabriquer des avions et des armes, il faut beaucoup de temps.
06:53Donc, ça, ce serait le premier geste, la première chose pour vous qu'il faudrait changer
06:57si on voulait relancer l'industrie en général, d'ailleurs.
07:00Eh bien, certainement. Je pense que c'est important.
07:02L'industrie a besoin de main-d'oeuvre et elle les traite bien, d'ailleurs,
07:06puisque les gens sont assez heureux.
07:08Exactement. On en reparlera, pourquoi pas, avec vous.
07:10Merci beaucoup d'être intervenu ce matin sur Sud Radio, Frédéric Guimbal,
07:14président du groupe Fregates.
07:16J'imagine que vous recrutez en ce moment ?
07:18On recrute absolument.
07:19Quel type de profil ?
07:21Eh bien, écoutez, soit des ajusteurs pour l'aéronautique,
07:23soit des gens qui sont plutôt liés aux clients,
07:25soit des ingénieurs bureau d'études.
07:28On a beaucoup besoin pour définir les outillages de demain.
07:31On recrute.
07:32Et dans quelle région ?
07:33Groupe Fregates ou Fregates Aéros.
07:35Voilà, c'est important.
07:36Merci de l'avoir dit sur Sud Radio.
07:38Puis à bientôt, Frédéric Guimbal, président du groupe Fregates.