Anne Fulda reçoit Françoise Dorner pour son livre «L’amour ne tient qu’à un fil» dans #HDLivres
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00:00Bienvenue à l'Heure des Livres, Françoise Zarn, d'Hornaire, on est ravis de vous recevoir.
00:05Vous êtes actrice, vous êtes également scénariste, vous êtes aussi romancière.
00:09Vous avez reçu le prix Goncourt du premier roman en 2004, pour la figure en derrière.
00:13Le prix Roger Nimier également, pour votre roman Tartelette, Jartel et Bigorneau.
00:17Tout un programme.
00:18Tout un programme.
00:19Et vous venez de publier L'amour ne tient qu'à un fil, un livre qui est paru chez Albin Michel,
00:22un roman qui est joyeux, qui se savoure comme un petit bonbon délicieux, assez farfelu,
00:28avec des personnages attachants, un peu loufoques.
00:32Alors c'est un livre que vous dédiez à Annie Fratellini.
00:36On comprend, c'est en résonance avec le titre, on comprend le fil.
00:41Mais on peut se demander aussi pourquoi vous l'avez connue.
00:44D'ailleurs c'est un personnage qui apparaît dans le livre ensuite.
00:46Oui, j'ai connu Annie il y a longtemps, et pendant très longtemps, juste avant son cancer.
00:52Enfin juste avant, pendant son cancer aussi.
00:55Et c'est quelqu'un, c'est une femme que j'ai énormément aimée.
00:59Annie Fratellini qui était donc célèbre, notamment clown et descendante d'une dynastie.
01:04Oui, magnifique.
01:05Une femme magnifique, happée par cette chose.
01:08Et c'était curieux parce qu'à un moment, quand elle a eu le cancer,
01:13il y avait une femme à côté d'elle qui faisait le chimio,
01:15et elle me disait, tu te rends compte, il y a une dame à côté qui me dit,
01:19je ne savais pas qu'un clown pouvait avoir un cancer.
01:23C'est pas ça mon roman.
01:25Non, le roman, c'est une histoire d'amour finalement, assez singulière on peut le dire,
01:29entre Lucie et Charles, violoniste, qui n'est pas présent pendant tout le livre.
01:35Alors ça commence par une histoire d'amour rapide.
01:39C'est très rapide.
01:40Deux semaines.
01:41Ça n'a rien à voir avec le temps.
01:43Non.
01:44C'est le vrai amour.
01:45C'est une vraie passion.
01:46Cette femme découvre l'amour, et au bout de 15 jours il doit partir,
01:51mais il lui laisse son violon en disant, je reviens bien sûr.
01:55Il part, il ne revient pas.
01:56Le violon reste avec elle, plus l'enfant qu'elle attend.
01:59Plus son fils.
02:00Mais l'enfant, elle ne dit rien, et l'enfant va grandir.
02:07Mais comme elle n'a pas connu son père non plus,
02:10elle s'est dit, j'en ai un peu marre que mon fils ait la même idée que moi,
02:19c'est-à-dire la même impression de voir tout le temps une photo.
02:24Donc elle fait construire un mannequin,
02:26qui va d'abord être bien parce que ça va lui rappeler des souvenirs,
02:30et en même temps ça lui fera une présence.
02:32C'est-à-dire, ils seront un triangle, le père, la mère et le fils.
02:37Parce qu'il manque toujours quelque chose quand il n'y a pas le père.
02:40Alors comme c'est une sorte de père de synthèse, comme vous l'écrivez,
02:44qui est entretenu comme un véritable être vivant,
02:48qui fait partie de la famille, il est à table,
02:50il est portumé pour un homme de Caron, il lit Le Figaro.
02:54Lucie, elle, ça l'entretient dans l'idée qu'il y a une figure paternelle et amoureuse.
03:05En revanche, pour le petit garçon, c'est assez compliqué.
03:07Quand leur petit garçon devient grand, ça devient un peu compliqué.
03:10Oui, quand il devient grand.
03:11Parce que par rapport à ses autres copains qui ont des vrais pères,
03:14avoir ce personnage...
03:15Et en même temps, ils ne sont pas déçus, les copains,
03:17parce qu'au moins le père ne les emmerde pas, adolescents.
03:19Mais là, moi j'aurais bien aimé avoir un père comme ça quand j'étais petite fille,
03:24parce que ça m'a manqué qu'on me dise pas bonsoir ma chérie, je t'aime,
03:28enfin des choses comme ça que dit un papa, normalement,
03:31qui vous guide dans la vie, c'est à soi qu'il sert aussi,
03:34qui vous apprend plein de choses.
03:36Et une maman est très importante, mais il n'y a pas ce triangle.
03:39Alors que ce soit un homme ou une femme qui, après, vient pour un triangle,
03:43enfin, pour être avec cet enfant, c'est très important, je crois.
03:48Oui, mais alors, bon, sauf qu'avec un être de latex,
03:51on ne peut pas vraiment communiquer.
03:53Et d'ailleurs, le fils, lorsqu'il a une histoire avec une jeune fille
03:58qui est en première année de psychologie, Nina,
04:00elle lui dit, c'est quand même un peu spécial, cette configuration,
04:03et ta mère, ça peut être une sorte de délire obsessionnel, etc.
04:07Il prend une mesure et il décide, notamment, première manière
04:10de rompre un peu ce cercle infernal, de vendre le violon.
04:14Et c'est à ce moment-là, comme c'est un violon, c'est un pharaseus,
04:17donc ce monsieur qu'elle a connu il y a 20 ans recherche son violon.
04:23C'est même pas qu'il recherche cette femme, il recherche son violon.
04:26Et donc il arrive, le garçon ouvre la porte et voit le sosie du mannequin.
04:32Alors qu'est-ce qu'il va se passer quand il va arriver ?
04:36Et surtout, quand elle va découvrir l'homme qu'elle a connu il y a 20 ans,
04:39comment va-t-elle réagir ? Est-ce que tout va s'effondrer ?
04:43Est-ce qu'ils se ressemblent comme ils l'étaient ?
04:45Je parle pas physiquement.
04:46Oui, bien sûr.
04:47Alors bon, évidemment, on va pas raconter la fin de l'histoire,
04:51qui est d'où sa mère, on va dire.
04:54Mais finalement, avec ce plus ou moins happy end,
05:00c'est une manière de rompre cette espèce de malédiction
05:03qui faisait que dans la famille, comme elle le dit,
05:06comme vous l'écrivez, dans ma famille,
05:08on est fille-mère de mère en fille depuis trois générations.
05:11Ce n'est pas un choix ni une fatalité, juste un excès de confiance dans les hommes,
05:14disons un manque de prudence.
05:15Et donc cette malédiction est finalement rompue.
05:20Et ça se lit très... on est emporté comme ça par l'histoire.
05:25C'est amusant, c'est drôle.
05:27Je vous le conseille, ça s'appelle donc
05:29L'amour ne tient qu'à un fil.
05:31Et c'est paru chez Albain Michel.
05:33Merci beaucoup.
05:34Merci.