• il y a 11 heures
Le journaliste Arthur de Watrigant était présent dans l'émission Face à Bock-Côté ce samedi 8 mars Sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la situation politique en France : «Dans un moment aussi historique, la France peut-elle se permettre d'avoir Emmanuel Macron comme président ?»

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Je me pose une question, c'est dans un moment aussi historique,
00:04aussi important, la France peut-elle se permettre d'avoir comme président Emmanuel Macron ?
00:11Je m'explique, premièrement, il n'a plus de pouvoir politique,
00:15ni à l'Assemblée, ni dans l'opinion, et je ne vois pas comment ça va changer.
00:19Deuxièmement, tout ce qu'il annonce, ou du moins en grande partie,
00:23est l'inverse de ce qu'il a fait jusqu'à présent.
00:25Il a vendu la France à la découpe,
00:28et aujourd'hui il nous parle de souveraineté et de nation.
00:30Ce n'est plus une couleuve qu'on avale, c'est carrément le Boas ou l'OGM.
00:34Alors on peut changer d'avis, on peut se tromper évidemment,
00:36l'histoire peut créer des renversements, encore faut-il y croire.
00:39Troisièmement, Emmanuel Macron est l'incarnation de la métamorphose perpétuelle,
00:44de l'impermanence du temps.
00:47Donc il ne s'inscrit ni dans un passé, ni dans un avenir,
00:49mais dans un présent qui est indéfini.
00:50C'est pourquoi les soumissions, les renoncements ne sont pas un problème.
00:55Or l'époque n'est plus une vision du monde mondialiste, euro-centrée,
01:00mais un retour à la continuité historique.
01:04On voit la Russie, on voit les Etats-Unis,
01:05on pourrait également ajouter la Turquie,
01:07qui vivent tous dans un présent qui a commencé il y a longtemps.
01:11Or quand Emmanuel Macron parle de patriotisme,
01:13je trouve qu'il le fait avec autant de conviction
01:15que lorsque Mathieu commande une assiette de légumes vapeur au restaurant, si vous voulez.
01:20Quatrièmement, Emmanuel Macron est tellement détesté par une partie des Français
01:25que quand il dit quelque chose de juste et même de sensé,
01:27il y a un réflexe pavlovien qui consiste en fait à épouser la cause inverse.
01:34Donc un exemple, on l'a vu avec la position américaine,
01:37alors après des décennies d'humiliation, de trahison des gouvernants français et européens,
01:41le camp national s'est surpris à épouser la bonne parole qui venait d'ailleurs.
01:47D'ailleurs en 2022, on a même entendu quelques voix,
01:52vu quelques visages regarder Poutine avec envie.
01:55Comme Mathieu l'a dit, malheureusement l'identité de substitution
01:58rend toujours plus malheureux,
02:00surtout quand la géopolitique et l'idéologie s'emboîtent aussi mal.
02:04Si on parle maintenant géopolitique,
02:05l'Union européenne s'est construite sur une fable,
02:07la fable de la paix.
02:09Et dans la fable qu'un voisin, même lointain,
02:13n'a jamais été un ennemi mais c'était un partenaire commercial.
02:15Or avec la guerre en Ukraine,
02:17ils ont redécouvert que non seulement un voisin pouvait être un ennemi,
02:20mais que les frontières avaient un sens
02:22et que la géopolitique n'avait jamais été qu'un rapport de force
02:25et que les peuples ne mourraient jamais
02:27pour une construction décrétée, mais pour une nation.
02:30Or la nation européenne n'existe pas,
02:32donc la souveraineté européenne n'existe pas non plus.
02:35Si on regarde l'Ukraine, certains avaient des doutes
02:37sur la définition de ce que l'Ukraine est une nation ou pas.
02:39Trois ans plus tard, après autant de victimes,
02:41après autant de destructions, après autant de courage,
02:43je pense que les Ukrainiens ont répondu par l'affirmative
02:46parce qu'il n'y a pas plus patriotique
02:49que de mourir pour sa terre.
02:51Et d'ailleurs, c'est assez étonnant de voir en France
02:52une sorte de front renversé.
02:54On voit des mondialistes qui s'amourachent
02:56de la cause ukrainienne en usant deux mots
02:58qu'ils fascisent pour la France.
03:00Frontière, nation, histoire.
03:03Mais si on veut être honnête, l'inverse existe aussi malheureusement.
03:06D'ailleurs, si on regarde, ce n'est pas l'Union européenne qui s'arme,
03:09mais ce sont les nations.
03:11La Pologne s'arme car si la Russie
03:14n'est pas une menace existentielle pour la France,
03:18elle l'est pour d'autres pays européens.
03:20Or, j'ai dit plus tôt qu'il n'existait pas de nations européennes.
03:23En revanche, il existe une appartenance européenne des nations.
03:27Et quand je dis que la Russie n'est pas une menace existentielle,
03:29elle est quand même une menace.
03:30Elle est une menace pour la France en Afrique,
03:32elle est une menace par sa propagande,
03:34elle est une menace par ses raids numériques
03:36et elle l'est par les pays frontaliers.
03:38C'est pourquoi il faut s'armer moralement, militairement,
03:41parce que la souveraineté passe par la force
03:43et la force n'existe que par une puissance militaire.
03:46Mais, en tout cas je le crois, j'espère,
03:48la menace russe n'est pas existentielle.
03:50En revanche, il y en a une, c'est l'islamisme.
03:52Emmanuel Macron en voit une deuxième, c'est l'Algérie.
03:55Et c'est pourquoi il se couche.

Recommandations