Le président de la République, Emmanuel Macron, est arrivé à Washington ce lundi 24 février et a été reçu à la Maison Blanche par le président des États-Unis, Donald Trump. Après un échange dans le bureau ovale, les deux dirigeants ont répondu aux questions des journalistes dans la salle de presse de la Maison Blanche.
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00:00Je suis ravi d'accueillir le président Macron
00:05ici, à la Maison-Blanche.
00:06Encore une fois, nous avons passé plusieurs moments ensemble,
00:10mais pas tant que ça, en fait, à la Maison-Blanche.
00:13Nous avons rendu visite au président
00:19et à la Première dame en France récemment.
00:21Et c'était une très belle journée, une très belle soirée.
00:24On ne va pas oublier cela de si tôt.
00:26Et on a de très bons souvenirs de cela.
00:28Merci, Emmanuel, de nous avoir accueillis en décembre à Paris,
00:33juste après notre victoire électorale historique
00:37pour pouvoir voir la réouverture de Notre-Dame.
00:42C'était très triste quand l'incendie a eu lieu,
00:45et 5 ans plus tard, vous avez fini les réparations.
00:50Donc je pense que c'est un formidable accomplissement.
00:53Ce n'a pas été humain, cette affaire.
00:55La France est l'allié le plus ancien des Etats-Unis.
00:59Notre partenariat bien-aimé a été une force en faveur
01:02de la liberté, de la prospérité et de la paix depuis le début.
01:05Maintenant, nous travaillons sur des questions très importantes,
01:08y compris la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
01:12Et lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis,
01:14les Français nous ont aidés à prendre en main notre destin.
01:18Et lors de la Première et Deuxième Guerres mondiales,
01:20nos citoyens ont versé leur sang ensemble
01:22sur les champs de bataille de l'Europe.
01:25Je n'oublierai jamais, il y a 6 ans de cela,
01:28lorsque nous étions ensemble au 15e anniversaire du débarquement.
01:34Et aujourd'hui, nous travaillons sur la nécessité de mettre fin
01:42à une guerre horrible qui ravage les terres d'Europe.
01:46C'est le conflit le plus destructif et mortel
01:49depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:50Vous avez vu des photos, moi, j'ai vu des photos satellitaires.
01:54C'est horrible ce qui se passe.
01:56Des milliers de personnes perdent la vie chaque semaine.
01:59Et aujourd'hui, c'est le 3e anniversaire
02:02de l'invasion de l'Ukraine,
02:03chose qui ne se serait jamais passée
02:06si j'avais été président à l'époque.
02:09Les horreurs de cette guerre affreuse et sanglante
02:13ont conduit à des pertes dans les centaines de milliers
02:17des Russes, des Ukrainiens qui sont décédés,
02:22alors que ce n'est pas nécessaire.
02:23Et une génération entière d'hommes ukrainiens et russes
02:27ont été décimés.
02:29Et des villes millénaires sont désormais en ruines.
02:34C'étaient de très belles villes, les plus belles au monde.
02:38Et maintenant, ce ne sont que des piles de ruines.
02:43Ce sont des ruines.
02:47Et maintenant, nous sommes là pour restaurer la paix.
02:52Nous avons eu de bonnes conversations
02:53avec la Russie depuis mon retour à la Maison-Blanche.
02:55Nous avons fait davantage de progrès dans ce sens
02:58en un mois qu'au cours des 3 dernières années.
03:01Et j'ai eu des conversations avec le président Poutine
03:04et le président Zelensky.
03:06Et encore une fois, beaucoup de choses se passent
03:11en faveur de la paix.
03:12Et les choses avancent rapidement.
03:14La semaine dernière, le secrétaire d'Etat,
03:16Marco Rubio, notre conseiller à la Sécurité nationale,
03:20Michael Watts, et notre envoyé spécial, Steve Whitkoff,
03:24ont mené des négociations, des conversations réussies
03:29en Arabie saoudite avec la Russie.
03:31Je souhaiterais remercier le royaume d'Arabie saoudite.
03:35Le roi Mohamed, ce sont des gens superbes
03:39qui travaillent d'arrache-pied à cette fin.
03:43Notre objectif, c'est d'arriver à un cessez-le-feu
03:46le plus rapidement possible
03:47et, à terme, d'arriver à une paix permanente.
03:49Ma réunion avec le président Macron aujourd'hui
03:52représente une autre étape importante de franchie.
03:55Il a été très impliqué depuis le début
03:57pour essayer de mettre fin à cela,
03:59et je pense qu'on va y arriver.
04:00Et je pense qu'Emmanuel est d'accord avec moi
04:04sur la plupart des grandes questions,
04:06y compris le fait que c'est le moment,
04:10voire le bon moment, voire le seul moment
04:12de mettre fin à cette situation
04:17qui pourrait évoluer vers une 3e guerre mondiale.
04:19On va éviter cela.
04:20Ca n'aurait pas dû commencer,
04:22mais malheureusement, ça a été le cas.
04:23Et c'est un véritable bourbier sanglant.
04:28Je suis ravi que le président Macron
04:33s'accorde sur le fait que le coût et le fardeau
04:36de la sécurisation de la paix
04:37ne doit pas être porté par les Etats-Unis en Europe.
04:42Et l'Europe doit jouer un rôle central
04:45pour assurer la paix à long terme
04:47ou la sécurité à long terme en Ukraine.
04:48Et c'est une étape de franchie
04:51vers ce qui va se passer dans les semaines à venir.
04:53Les Etats-Unis ont fourni beaucoup plus d'aides à l'Ukraine
04:57que les autres pays, des centaines de milliards de dollars,
05:00plus de 300 milliards de dollars,
05:02alors que l'Europe se situe à environ 100 milliards de dollars.
05:06Donc il faudrait équilibrer tout cela à un moment ou à un autre.
05:11Mais je pense que les choses vont se résoudre.
05:20Avec une aide de l'Europe,
05:24la contribution a été surtout en matière de prêts,
05:28alors que nous, nous avons fourni une aide militaire
05:31et des dons.
05:34Et les Européens vont recevoir cet argent en retour.
05:38Et nous devrions pouvoir récupérer cet argent
05:42que nous avons envoyé l'autre administration.
05:44On n'avait pas pensé à cela.
05:45Il y a beaucoup de choses auxquelles cette administration
05:47n'avait pas pensé.
05:48Par exemple, pourquoi laisser cette guerre
05:50se déclarer en premier lieu ?
05:52C'est pourquoi nous devons avoir un accord avec l'Ukraine
05:55sur les minérés critiques.
06:01Et on vient de me soumettre un rapport qui indique
06:08que nous avançons dans ce sens.
06:11Et j'ai été élu par le peuple américain
06:13pour restaurer le bon sens à Washington
06:16et, en fait, dans le monde entier.
06:18Et je suis fermement convaincu que c'est dans l'intérêt
06:22des Etats-Unis, dans l'intérêt de l'Europe,
06:24dans l'intérêt de l'Ukraine et aussi dans l'intérêt de la Russie
06:28que de cesser cette tuerie et de faire la paix.
06:33Mon administration se distingue
06:37des échecs de politique étrangère du passé.
06:41J'ai fait campagne contre l'establishment
06:45de politiques étrangères ridicules.
06:47Et sous mon administration, nous ouvrons une nouvelle voie
06:53qui va promouvoir la paix autour du monde.
06:55Lorsque j'ai quitté mon poste après mon 1er mandat,
06:59nous n'avions aucune guerre, pas de problème.
07:02Il n'y avait pas eu le 7 octobre en Israël.
07:04Il n'y avait pas le problème entre la Russie et l'Ukraine.
07:07Il n'y avait pas de problème dans d'autres parties
07:09du Moyen-Orient. Il n'y avait pas d'inflation.
07:13Le monde était bien différent à l'époque.
07:15Et vous savez quoi d'autre ?
07:17On n'avait pas des millions de personnes
07:19qui rentraient dans notre pays,
07:22des criminels qui passaient nos frontières,
07:26des dealers de drogue, des meurtriers.
07:29Tout cela n'existait pas.
07:30Mais bon, vous voyez que les choses ont beaucoup changé.
07:32Nous sommes là pour réparer tout cela
07:34le plus rapidement possible.
07:36Et nous avons déjà réalisé un grand nombre de progrès.
07:39Beaucoup disent que c'était le meilleur mois
07:42de l'histoire de notre pays.
07:43Je pense que c'est tout à fait vrai.
07:45On a fait beaucoup de choses en une courte période.
07:48Comme je l'ai dit précédemment,
07:49j'espère que ce que je vais laisser,
07:54c'est la paix et l'unité.
07:58Et je remercie le président Macron de s'être joint à nous
08:01dans ses travaux urgents.
08:05Nous avons des gens formidables qui sont en tête.
08:09Steve Whitkoff, Michael Waltz, merci beaucoup.
08:12Scott, merci de votre travail.
08:14JD aussi, merci.
08:16Ils ont travaillé d'arrache-pied sur ces questions,
08:20avec beaucoup de passion pour mettre fin à cette guerre.
08:24Et je souhaiterais maintenant céder la parole à Emmanuel.
08:28Et ensuite, nous répondrons à quelques-unes de vos questions.
08:30Encore une fois, Emmanuel, c'est un honneur
08:32de vous accueillir ici, à la Maison-Blanche.
08:33Merci beaucoup.
08:38Mesdames et messieurs, je vais dire quelques mots en français.
08:44Merci beaucoup, M. le Président,
08:45cher Donald, pour votre hospitalité et cette visite.
08:50Vous l'avez rappelé, nous avons eu l'occasion,
08:53ces dernières années, lors de nos premiers mandats,
08:56de pouvoir échanger à plusieurs reprises à Paris,
09:00ici, à la Maison-Blanche et à travers le monde,
09:03et ça a toujours été un bonheur.
09:05Et je dois dire que j'ai en effet ici
09:07des souvenirs encore vibrants.
09:10Et je vous remercie à nouveau, M. le Président,
09:12d'avoir fait l'amitié à la France,
09:14de vous joindre à la cérémonie de réouverture
09:16de Notre-Dame de Paris que vous venez d'évoquer à l'instant.
09:19Ca a été une très grande fierté pour les Françaises et les Français
09:22de pouvoir ouvrir la cathédrale au reste du monde,
09:24et votre présence a signifié cette amitié,
09:26cette amitié qui vient de loin, le Président l'a rappelé,
09:29qui est aux origines, au fond,
09:32de l'indépendance américaine et de sa construction,
09:34et qui, à chaque fois que l'histoire a sonné,
09:38nous a ramenés ensemble du bon côté de celle-ci,
09:41c'est-à-dire comme étant unis pour défendre la paix,
09:46la souveraineté.
09:47Et je pense évidemment aux deux guerres mondiales
09:51qui ont scandé le XXe siècle,
09:54aux Lafayette, nous voilà, de Pershing
09:56jusqu'aux vétérans américains que nous célébrions
09:58il y a encore quelques mois sur la plage d'Omaha Beach.
10:00Et j'étais très heureux de revoir d'ailleurs tout à l'heure,
10:04lorsque vous m'avez laissé quelques minutes,
10:05entre deux, de nos rendez-vous,
10:07l'un d'entre eux qui est venu me visiter.
10:08Je veux ici dire le grand respect que nous avons
10:10pour tous nos anciens combattants et les vétérans américains.
10:14Cette histoire nous oblige,
10:15et c'est celle qui nous lie dans le contexte du monde
10:18qui est le nôtre, et le président l'a rappelé,
10:21le monde dans lequel nous vivons ne manque pas de défis.
10:23Alors, cette visite que nous avons décidée ces derniers jours
10:30avait évidemment un objectif premier
10:31qui est la situation géopolitique.
10:33Et je dois dire que, M. le Président,
10:37je me dois de vous remercier tout particulièrement
10:38d'avoir accepté d'aménager votre agenda
10:41pour que nous puissions nous voir si vite.
10:44Et je considère que nous avons véritablement eu
10:47des avancées substantielles lors de nos échanges.
10:51Et c'est pour moi une étape très importante
10:53de ce que nous vivons.
10:54Nous avons ensemble partagé une visioconférence
10:57avec l'ensemble des dirigeants du G7
11:00qui nous a permis, 3 ans après le début de la guerre d'agression,
11:04de la 2e phase de la guerre d'agression russe en Ukraine,
11:08de dire évidemment notre soutien au président Zelensky,
11:12au peuple ukrainien, mais aussi de partager notre volonté
11:16d'avoir une paix durable.
11:18Et je crois que c'est ce que vous avez, ces dernières années,
11:20ces dernières semaines, pardon, rappelé avec beaucoup de force.
11:25Depuis le 22 février 2022,
11:27on nous annonçait une opération spéciale
11:28qui allait durer quelques semaines.
11:30Chacun admire la bravoure du peuple ukrainien qui a résisté.
11:35Et vous avez raison de le dire, M. le Président,
11:37nous avons aidé.
11:38Et je crois que nous avons eu raison d'aider.
11:39C'était notre responsabilité.
11:41Je veux ici dire que l'Europe n'a pas ménagé
11:46ni minoré ses responsabilités.
11:48Nous avons en effet investi 138 milliards de dollars
11:53dans l'aide à l'Ukraine et aux Ukrainiens.
11:57Et je dis bien investi, parce qu'au fond,
11:59l'Ukraine a tenu ce front avancé de notre sécurité collective.
12:03Elle s'est battue durant ces années,
12:04elle continue de se battre pour son indépendance
12:05et sa souveraineté,
12:07mais aussi pour notre sécurité collective,
12:09parce que je crois que personne dans cette salle
12:11n'a envie de vivre dans un monde
12:13où la loi du plus fort peut s'imposer
12:15et où les frontières internationalement reconnues
12:17peuvent être du jour au lendemain violées par qui que ce soit.
12:21Alors, je considère que ces dernières heures,
12:24et vous l'avez d'ailleurs dit tout à l'heure,
12:26plusieurs choses se sont cristallisées
12:28et nous avons pu avancer sur plusieurs points.
12:30D'abord, je veux saluer votre décision
12:31de voir le président Zelensky
12:35et de finaliser, en effet, cet accord
12:37qui est important pour les Etats-Unis d'Amérique
12:39et pour l'Ukraine sur les minerais critiques et les terres rares.
12:43Mais d'avoir cet échange de substances
12:45avec le président Zelensky dans cette phase est très important,
12:47et de pouvoir finaliser cet accord qui aussi acte
12:50votre engagement pour une Ukraine souveraine
12:53est, à mes yeux, un point très important et souhaitable.
12:56Ensuite, votre volonté de bâtir la paix,
13:00nous la partageons.
13:02Et je veux dire ici qu'en responsabilité,
13:07plus de 10 ans après le début de la guerre
13:09et l'agression en Crimée,
13:11et 3 ans jour pour jour après l'agression russe
13:14dans le Donbass,
13:15et je le rappelle aussi dans le nord du pays à l'époque,
13:18la paix est une nécessité pour sauver des vies,
13:21pour aussi faire revenir des prisonniers chez eux,
13:24faire revenir des familles et des enfants,
13:25car je n'oublie pas ce drame humanitaire
13:27qui touche aussi le peuple ukrainien.
13:31Et nous en avons longuement discuté avec le président
13:34et notre souhait est qu'il puisse y avoir, en effet,
13:38des conflits qui s'arrêtent,
13:40une trêve qui soit pleinement mesurable, vérifiable,
13:44et qui permette la négociation d'une paix durable,
13:47dans laquelle il y aura la question
13:49de la reconstruction de l'Ukraine,
13:50la question de ses territoires,
13:52et la question des garanties de sécurité,
13:54c'est-à-dire du maintien de la paix dans la durée.
13:58Car, je le redisais au président,
14:00nous avons déjà connu des accords de paix
14:02qui n'étaient que des cesser-le-feu
14:04sans prévoir ces garanties de sécurité,
14:06cela s'est appelé Minsk I, puis Minsk II,
14:08et nous savons d'expérience que cela ne tient pas.
14:11Et je sais la volonté du président
14:14d'être un acteur durable, justement,
14:17de la paix dans la région,
14:18de vouloir cesser dans la durée cette paix.
14:20Et je crois pouvoir dire, après avoir consulté
14:22une trentaine de dirigeants européens
14:24et alliés ces derniers jours,
14:26pour bâtir cette unité et pour venir vous voir,
14:28que tous partagent la même vision des choses.
14:31Nous voulons la paix.
14:32Cette paix ne peut pas signifier la capitulation de l'Ukraine.
14:35Cette paix ne peut pas être un cesser-le-feu sans garantie.
14:38Cette paix doit prévoir
14:40les conditions d'une souveraineté ukrainienne,
14:43permettre à l'Ukraine de négocier avec les parties prenantes
14:46toutes les questions qui la touchent
14:48et pour lesquelles elle est seule légitime à négocier.
14:51Et c'est une paix dans laquelle nous devons
14:53prendre nos responsabilités
14:55pour maintenir dans la durée
14:58sécurité et stabilité pour l'Ukraine
15:00et pour toute la région.
15:01Et pour nous, Européens, c'est une question existentielle.
15:04Nous avons longuement discuté cela avec le président.
15:09J'ai pu lui dire tout ce que nous avions travaillé
15:11avec le président Zelensky.
15:13On est rentré dans le détail, justement,
15:15des différentes étapes d'une telle négociation.
15:18Et nous avons pu aussi évoquer tout le travail qui a été fait
15:20avec nos partenaires britanniques
15:23pour concevoir, justement, ce que pourraient être
15:27des déploiements de forces de paix sur le sol ukrainien
15:32qui constitueraient une part de ces garanties de sécurité
15:35à laquelle d'autres pays, d'ailleurs, sont prêts à se joindre
15:37et pour laquelle, évidemment, la solidarité et le soutien
15:41américain sont indispensables.
15:42Et je vous remercie, monsieur le président,
15:44d'avoir commencé le travail avec nous sur ce point.
15:46Et je crois pouvoir dire que l'accord que vous apprêtez
15:50à signer avec l'Ukraine est la discussion très claire
15:52que nous avons eue à cet égard.
15:54Pour moi, ce sont des garanties solides,
15:56que nous nous sommes compris et que notre volonté est la même.
16:00La paix le plus vite possible,
16:02une paix solide et durable pour tout le monde
16:05et la reprise, en quelque sorte, d'une vie internationale
16:09qui permette d'offrir à tous ses responsabilités,
16:11donc dans ce cadre, des Européens qui prendront
16:14leurs responsabilités aux côtés de leur allié américain
16:16qui prendra les siennes.
16:18A cet égard, je suis venu aussi ici porter un message,
16:23président, de très grande clarté de l'engagement européen.
16:27Nous sommes engagés pour bâtir une paix durable,
16:30nous sommes engagés comme Européens
16:32pour être partie prenante, justement,
16:34de ces garanties de sécurité,
16:36et plus largement, nous sommes engagés,
16:39conscients que nous sommes que les Européens
16:41doivent encore faire davantage
16:44pour la sécurité de l'Europe, sa défense,
16:48et, en quelque sorte, un partage plus juste
16:49du fardeau sécuritaire que votre pays porte
16:52depuis plusieurs années.
16:53Et au fond, pas simplement, monsieur le président,
16:56vous savez l'amitié que je vous porte,
16:57parce que vous le demandez, vous le demandiez déjà
16:59avec force à votre 1er mandat,
17:02mais parce que je crois que tout le monde maintenant en Europe
17:04est lucide sur le fait que c'est notre devoir
17:07pour nous-mêmes, en tant qu'Européens,
17:10compte tenu du risque qui nous entoure
17:11et de la responsabilité qui est la nôtre.
17:14Et donc, le président Costa, ce matin, a rappelé
17:16cet agenda de Versailles de mars 2022
17:18qui a déjà conduit les Européens à augmenter
17:21de manière historique leurs investissements.
17:24Les Européens sont prêts à faire davantage
17:26pour cette sécurité beaucoup plus et beaucoup plus fort.
17:30Et plusieurs m'ont redit cela avant de venir vous voir.
17:33Monsieur le président, cher Donald,
17:35vous l'avez compris, cette paix par la force
17:37à laquelle vous croyez,
17:38c'est celle à laquelle nous sommes engagés
17:40par conviction et parce qu'en ce jour,
17:43je pense au peuple ukrainien, à ses sacrifices.
17:46Et à ce que nous lui devons.
17:48Nous avons également, avec monsieur le président,
17:50évoqué les sujets économiques
17:53et, au fond, notre volonté de voir plus de prospérité
17:56aux Etats-Unis et en Europe.
17:58Nous avons eu des discussions.
17:59Elles seront poursuivies par nos ministres, nos équipes
18:02pour clarifier les sujets qui doivent l'être.
18:05Mais, au fond, notre volonté, c'est qu'il y ait
18:07une concurrence juste et, au fond,
18:11pas de biais dans la concurrence de nos industries
18:14pour pouvoir échanger.
18:16Mais je veux aussi dire combien
18:18les économies américaines et européennes sont liées.
18:21Ce sont les économies les plus imbriquées au monde.
18:24Ce sont 1 500 milliards de dollars d'échanges
18:28de produits, de services physiques et digitaux chaque année.
18:34Et je sais votre attachement à rétablir la balance des paiements.
18:37Oserais-je dire qu'en tant que président de France,
18:40j'ai la même puisque nous avons aussi un déficit commercial.
18:45J'essaie aussi de faire valoir qu'il fallait regarder
18:47pas simplement les biens et produits,
18:49mais les produits numériques
18:51pour lesquels vous êtes un très grand exportateur.
18:53Et, au fond, la solution, c'est de nous réengager sincèrement
18:56vers une concurrence, justement, qui soit équitable
19:00et la volonté d'avoir des échanges plus fluides
19:03et encore davantage d'investissements.
19:04Vous êtes un très grand investisseur en France.
19:06Nous sommes le 5e investisseur, nous, France,
19:09pas simplement l'Europe, dans votre pays.
19:11Et je souhaite qu'on fasse davantage de part et d'autre,
19:14et je veux saluer d'ailleurs tous les investisseurs américains
19:16qui ont fait partie des grandes annonces
19:18pour l'intelligence artificielle il y a quelques jours à Paris,
19:21où 120 milliards de dollars d'investissement
19:23ont été annoncés en intelligence artificielle pour notre pays.
19:27Au-delà du lien transatlantique,
19:29c'est notre volonté d'avoir, en effet, plus de prospérité.
19:31Je suis convaincu qu'il y a, au fond,
19:33un agenda positif derrière tout cela.
19:36Enfin, nous avons ensemble évoqué plusieurs sujets
19:39sur le Proche et Moyen-Orient,
19:41et je crois pouvoir dire que nous partageons la même volonté
19:43de ne jamais voir l'Iran obtenir l'arme nucléaire,
19:47notre volonté de revenir à, au fond,
19:51une approche avec les partenaires de la région
19:52en qui nous avons confiance,
19:53qui permettent, eh bien, justement,
19:55de cantonner les activités nucléaires iraniennes,
19:59de pouvoir limiter ces capacités balistiques
20:02et de réduire ces déstabilisations régionales.
20:05Et sur la Syrie et l'Irak,
20:06nous partageons la même volonté aussi
20:07de ne pas voir les groupes terroristes islamistes
20:11reprendre de la force,
20:12retrouver de l'activité,
20:14parce que, depuis des années,
20:15nos armées sont avec courage engagées dans ces pays,
20:19dans l'opération Inherente Resolve,
20:20dont vous avez le commandement et à laquelle nous contribuons,
20:23qui est une mission forte et importante,
20:25qui a contribué à la stabilité de la région.
20:27Et je le dis avec, ici, beaucoup de sincérité,
20:31de force et d'engagement,
20:33puisque la France a été touchée par un attentat terroriste
20:35en 2015 qui avait été préparé en Syrie par ces mêmes groupes.
20:38Et donc, nous ne céderons rien dans cette région à vos côtés
20:41pour plus de sécurité.
20:43Voilà, mesdames et messieurs.
20:44En tout cas, nos échanges ont été extrêmement fructueux,
20:48à la fois ce matin, à l'issue de notre visioconférence,
20:51et à l'instant, avec le vice-président,
20:54les ministres et nos conseillers.
20:57Et je veux vous dire combien,
21:01après ces échanges avec le président Trump,
21:02je suis convaincu qu'il y a un chemin.
21:05Nous avons partagé nos convictions, nos exigences,
21:08nous savons tout le travail qui reste à faire,
21:09et donc, dans les prochaines semaines,
21:10nous avancerons ensemble et nous aurons l'occasion,
21:13nos équipes et nous, de nous revoir dans des formats différents
21:16pour faire de cette paix solide, durable,
21:20je l'espère avec beaucoup de force,
21:22une réalité de court terme.
21:23En tout cas, monsieur le président,
21:25permettez-moi de vous remercier pour votre accueil,
21:28remercier pour la qualité de nos échanges
21:30et pour votre engagement.
21:32Merci, cher Donald.
21:34Thank you. Thank you very much.
21:35Thank you, Emmanuel.
21:38Merci, Emmanuel.
21:43Très bien. Merci.
21:45Brian, vous voulez poser une question ?
21:51Inaudible.
21:54En ce qui concerne le sondage de Harvard,
21:599 points de plus, c'est tous les objectifs
22:02sur lesquels vous avez fait campagne,
22:04vous êtes en train de les accomplir.
22:05Vous avez un de ces objectifs,
22:08c'est l'arrêt de la guerre en Ukraine.
22:10Est-ce que vous pouvez faire un commentaire sur ce sondage ?
22:13Oui, j'étais très honoré de voir ce sondage.
22:15Généralement,
22:18les sondages
22:22ont tendance à tomber de l'autre côté,
22:24mais bon, Harvard, c'est un sondage d'importance
22:31qui dit que nous sommes devenus le parti du bon sens,
22:34et ça, c'est très important comme élément, le bon sens,
22:37parce qu'avec ce qui se passe dans le monde,
22:39et même dans ce pays, certaines des choses qui se passent,
22:42beaucoup de ces choses sont annulées
22:44ou en train d'être annulées,
22:46donc nous avons agi assez rapidement, très rapidement.
22:48Donc j'étais très honoré par les résultats de ce sondage.
22:51Merci beaucoup.
22:54Oui, là-bas.
22:58Monsieur le Président, vous avez dit que vous...
23:04Allez-y.
23:06Inaudible. La question n'est pas audible.
23:09Pas de micro.
23:21La réunion en Arabie saoudite a été fantastique.
23:25Nous avons pu rencontrer le prince héritier.
23:30C'est quelqu'un de formidable
23:32qui fait preuve d'une grande imagination,
23:35qui est très respecté de par le monde,
23:38et il parle directement au roi.
23:41Donc moi, je les connais bien, tous les deux, nous sommes amis,
23:44et ils veulent aussi mettre fin à cela.
23:46Ils vont faire en sorte que cela se passe pour la Russie.
23:50Eh bien, c'est la même chose.
23:52J'ai eu des conversations avec le président Poutine.
23:55Mes équipes travaillent avec ses équipes à lui,
24:00et on veut accomplir des choses.
24:02Moi, c'est ce que je fais. Des accords, c'est ma vie.
24:06Donc quand quelqu'un veut arriver à un accord, je le sens.
24:12Avant, il n'y avait pas de communication avec la Russie,
24:14et la Russie ne répondait pas aux appels.
24:16Il n'y avait pas de communication, de conversation avant.
24:21Et on a accepté ça
24:25en disant que ça voulait dire qu'il voulait continuer sans s'arrêter.
24:28Mais dès que je suis arrivé,
24:30un des premiers appels que j'ai fait,
24:33c'est d'appeler le président Poutine,
24:36et ils veulent mettre fin à la guerre.
24:37Donc ça, c'est une chose énorme,
24:39parce que je ne savais pas si ce serait le cas.
24:42Et vous voyez les gens qui sont au premier rang,
24:45ils sont très actifs sur ces questions.
24:47Nous travaillons sur ces accords, sur ces transactions à l'heure actuelle.
24:51En particulier, c'est la fin de la guerre qui est importante,
24:55que ce soit par le biais d'un cessez-le-feu
24:57ou directement par un accord.
24:59J'aimerais bien qu'on arrive directement à un accord,
25:02mais le cessez-le-feu, ça a tendance à arriver plus rapidement.
25:04Et chaque jour, vous pourriez sauver des centaines,
25:08voire des milliers de vies.
25:09Donc on va essayer de faire en sorte que cela s'arrête,
25:12oui, pour le président, s'il vous plaît.
25:22Une question pour vous de M. Macron.
25:25Vous êtes un des derniers leaders de l'Occident,
25:29à avoir communiqué avec Poutine avant l'invasion.
25:32Quel conseil, quelle recommandation pouvez-vous faire
25:36au président Trump pour vous assurer que cette fois-ci,
25:40on puisse avoir des garanties suffisamment fortes
25:45de la part de Poutine pour arriver à un accord de paix durable ?
25:49Et M. le président Trump,
25:53qu'est-ce qui vous fait croire que vous pouvez avoir confiance
25:56en Poutine lors de ces négociations ? Allez-y.
26:00Je n'ai pas de conseils à donner au président Trump.
26:06Nous avons une relation de confiance,
26:09mais mon impression, c'est qu'avec le président Poutine,
26:12je pense que c'est toujours une bonne chose
26:14que d'avoir des conversations,
26:17même quand vous n'êtes pas d'accord.
26:18J'ai arrêté mes communications après Boucha
26:21et les crimes de guerre, parce qu'à mon sens,
26:24on n'avait rien à obtenir de sa part à l'époque.
26:27Bon, il y a une grosse modification qui s'est apportée
26:30parce qu'il y a une nouvelle administration,
26:32un nouveau contexte.
26:34Donc il y a de bonnes raisons pour un réengagement
26:37de la part du président Trump.
26:39Mais mon expérience est la suivante,
26:40et c'est quelque chose que j'ai partagé
26:42avec le président Trump et son équipe.
26:44En 2014, nos prédécesseurs ont négocié la paix
26:48avec le président Poutine.
26:50Mais du fait du manque de garanties,
26:54particulièrement des garanties de sécurité,
26:56le président Poutine a enfreint cet accord de paix.
26:59Et j'ai eu beaucoup de discussions,
27:01particulièrement au début 2022.
27:04Plusieurs heures à la fois avec le président Poutine.
27:0815 jours, disons, avant le lancement de cette attaque.
27:15Et il a tout nié.
27:18Mais on n'avait pas de garanties de sécurité.
27:21C'est pourquoi le fait d'être fort
27:23et d'avoir des capacités de dissuasion,
27:25c'est la seule manière de faire en sorte
27:27que cela soit respecté.
27:29Et j'ai insisté là-dessus.
27:30Et c'est pourquoi je suis convaincu
27:33que les Etats-Unis ont la capacité d'y arriver.
27:36C'est pourquoi je pense qu'on ne doit jamais dire...
27:39Je n'en virerai pas de troupes sur le terrain.
27:44Parce que là, c'est donner un chacal blanc
27:46de violation des engagements.
27:48Je pense que c'est une bonne chose de discuter.
27:50Je pense que c'est utile de négocier.
27:53Je pense que c'est particulièrement important
27:55de travailler sur la paix.
27:57Mais ce qui est important pour moi, c'est de dire
27:59qu'il faut essayer d'obtenir quelque chose en 1er lieu
28:02qui peut être évalué, vérifié.
28:08Assurons-nous d'avoir les garanties nécessaires
28:12à court terme.
28:13Nous sommes disposés à être engagés.
28:15Beaucoup de mes collègues européens le sont également.
28:19Mais nous avons besoin de ce soutien américain
28:22parce que ça fait partie de l'aspect garantie de sécurité
28:26et ça fait partie de la dissuasion également.
28:29J'ai le sentiment que cette capacité existe ici.
28:35Je pense que c'est dans l'intérêt de la Russie
28:37que d'arriver à un accord.
28:39Et je pense que nous allons y arriver.
28:43Encore une fois, c'est une guerre
28:44qui n'aurait jamais dû commencer.
28:45C'est une guerre qui n'aurait pas commencé
28:48si j'avais été président à l'époque.
28:49Mais bon, la guerre a commencé.
28:51Elle a atteint des niveaux terribles.
28:53Des villes qui sont en ruine totale.
28:59On dirait qu'elles ont été démolies entièrement.
29:04Il y a trop d'agonie.
29:05La culture est complètement détruite.
29:08Il y a des bâtiments ancestraux qui ont été détruits.
29:15Mais c'est dans l'intérêt.
29:16Bon, il y a beaucoup de manque de confiance des 2 côtés,
29:20mais c'est dans l'intérêt, à mon sens, de la Russie
29:24que d'arriver à un accord
29:27et que de poursuivre,
29:31de mener la Russie de manière positive.
29:35Mais je suis convaincue qu'il veut arriver à un accord.
29:38Peut-être que je me trompe,
29:39mais j'en suis véritablement convaincue.
29:40Oui, allez-y.
29:50Droit de douane.
29:51Est-ce que vous pensez que les pays ont travaillé suffisamment
29:54sur la question de la frontière et pour le président Macron ?
29:58Est-ce que vous estimez que l'accord
30:00sur les minerais critiques pour l'Ukraine
30:03est une garantie de sécurité de fait par les Etats-Unis,
30:07car les Etats-Unis souhaitent protéger ses réserves ?
30:11Oui, il semble que les choses évoluent assez rapidement.
30:14On a été maltraités par bien des pays,
30:17pas simplement le Canada et le Mexique.
30:20On a tiré parti de nous.
30:23Parfois, on nous a pris pour des idiots
30:25parce qu'il y a des documents qui ont été signés
30:28où les Etats-Unis se sont retrouvés
30:32dans une situation où on profitait d'eux.
30:34Donc c'est des choses que vous avez vues
30:35au cours des 4 dernières années.
30:40Mais si vous laissez ce genre de choses se produire
30:42dans notre pays, eh bien, vous devez avoir honte.
30:47Les droits de douane continuent sur cette même lancée
30:51en temps et en heure.
30:53C'est un abus qu'on a subi pendant des années.
30:55Et je ne reproche pas cela aux autres pays.
30:59Je reproche cela à nos dirigeants.
31:04Ces pays-là sont arrivés à de super accords
31:07avec les Etats-Unis.
31:08On ne peut pas le reprocher.
31:10En matière de production, tous les aspects, en fait,
31:14sont imaginables.
31:16Et ils en ont profité.
31:18Moi, je lis ces accords et je me dis
31:19mais qui aurait pu signer ce genre de trucs ?
31:22Donc oui, on va continuer à avancer sur ces droits de douane
31:24et on va récupérer pas mal.
31:26On veut de la réciprocité.
31:28C'est ça qui nous intéresse.
31:29On veut un pied d'égalité.
31:33Donc si quelqu'un nous fait payer quelque chose,
31:35nous, pareil, en retour,
31:37ce sera très bon pour notre pays.
31:39Notre pays bénéficiera d'une grande...
31:43d'iniquité et de richesse.
31:45Et vous savez que nous sommes en train de détecter
31:48toutes sortes de gaspillages, de fraudes et d'abus.
31:52Et ça fait partie aussi de ce qui a été sondé par Harvard.
31:57Est-ce que vous êtes d'accord avec ce qui se passe,
31:59ce que fait Elon et ce que fait le président Trump ?
32:02Les chiffres sont effarants.
32:0770% qui voulaient voir
32:11quels sont ces fraudes et ces gaspillages.
32:14Il y en a qui commencent à parler de la Constitution,
32:16mais ça n'a rien à faire avec la Constitution.
32:17Il est question d'une équité par rapport à notre pays.
32:21Et quand vous lisez les centaines de milliards de dollars
32:28qui ont été dépensés, il suffit de lire ces choses.
32:33Je pourrais vous faire la liste de toutes les dépenses.
32:37On pourrait passer la journée,
32:38mais réfléchissez à la richesse potentielle des Etats-Unis.
32:42Parfois, vous achetez une société,
32:43vous voyez que c'était une société qui était très bien gérée,
32:47où les dépenses étaient bien gérées.
32:52Là, c'est tout l'inverse.
32:54Vous avez beaucoup de fraudes, beaucoup de gaspillages.
32:57Et quand vous pensez à cela,
33:01Elon parle toujours du fait
33:05qu'il faut être attentif et attentionné.
33:08Donc c'est ce que j'essaye de faire maintenant.
33:12Je négocie pour faire en sorte que les Etats-Unis,
33:16le peuple américain,
33:20puissent récupérer des centaines de millions de dollars
33:24de fraudes et d'abus.
33:27C'est une discussion très importante,
33:29non seulement pour les Etats-Unis,
33:31mais aussi parce qu'il y aura une 1re réunion
33:35très importante entre le président Trump
33:37et le président Zelensky.
33:40En 2e lieu, je pense qu'il y a beaucoup d'avantages économiques
33:43de part et d'autre.
33:44Et 3ement, on reconnaît la souveraineté de l'Ukraine
33:50et les intérêts de l'Ukraine.
33:52Et en fait, c'est un alignement très important.
33:57Il y aura une négociation des garanties de sécurité
34:00dans le cadre d'un paquet de mesures sécuritaires.
34:05La paix qui sera mise en place,
34:11et cette réunion représente un pas très important
34:15pour un accord de la paix.
34:17M. le président Trump, M. le président Macron.
34:20M. Trump,
34:23vous dites que vous voulez arriver à un accord avec Poutine.
34:29Donc c'est un accord gagnant-gagnant.
34:31Qu'est-ce que vous lui donnez et qu'est-ce qu'il vous donne, lui,
34:35aux Etats-Unis ?
34:36Et j'étais impressionné par la manière
34:37dont vous avez parlé de Notre-Dame.
34:39Vous avez trouvé la reconstruction impressionnante.
34:42Beaucoup d'Américains ont envoyé des fonds à Paris
34:46pour participer aux efforts de reconstruction de Notre-Dame.
34:50Vous, en tant que président américain,
34:52est-ce que vous allez contribuer à la reconstruction de l'Ukraine ?
34:55Macron,
34:57quelle est pour vous la principale avancée
34:58de votre entretien avec Donald Trump ?
35:01Et pouvez-vous nous confirmer qu'il y a effectivement un accord
35:04pour envoyer des troupes européennes de maintien de la paix ?
35:08Est-ce que la France va le faire ?
35:10Combien d'hommes ? Pour faire quoi ?
35:12Et est-ce que ce n'est pas un grand danger
35:14d'envoyer des troupes françaises ou européennes en Ukraine ?
35:17Merci.
35:21Eh bien, question un petit peu bizarre,
35:25parce que vous demandez si on va, au nom des Etats-Unis,
35:28contribuer à l'Ukraine.
35:31Eh bien, ça fait déjà 350 milliards de dollars.
35:35Donc je pense que la contribution a été à la hauteur.
35:37La première partie de votre question,
35:39je l'ai beaucoup appréciée, parce qu'effectivement,
35:41la cathédrale...
35:42Bon, le travail a été formidable.
35:44Le président a fait beaucoup de travail.
35:45Je sais qu'il était à la tête de ses efforts.
35:47Je sais qu'il a travaillé dur là-dessus.
35:50C'est quelque chose qui a pris du temps,
35:51mais finalement, peu de temps,
35:53parce que c'était quand même un travail délicat.
35:56C'est magnifique, et je l'ai vu.
35:57Moi, je connais bien tout ce qui est bâtiment,
36:01et je reconnais le bon travail qui a été fait.
36:04Il faut lui donner tout le crédit qui lui est dû.
36:08Et il ne fallait pas
36:13qu'on reconstruise de manière différente.
36:16On a apprécié la reconstruction que vous avez réalisée.
36:19Vous avez fait un très bon travail.
36:20Et je pense que vous n'avez pas été suffisamment reconnus
36:23pour cela. Peut-être qu'un jour, ce sera le cas.
36:26Merci beaucoup.
36:28Pour revenir à votre question, je considère que la discussion
36:30d'aujourd'hui a été marquée par plusieurs avancées.
36:34D'abord, la confirmation,
36:35c'était une des choses importantes pour nous.
36:37Ca fait partie de tout le travail qu'on a mené aussi
36:38avec le président Zelensky
36:41pour essayer de bâtir une proposition d'action
36:43qui soit acceptable pour l'Ukraine.
36:45Le fait que le président Trump a confirmé
36:48qu'il allait rencontrer rapidement le président Zelensky
36:50pour finaliser l'accord sur les minerais critiques
36:53et les terres rares,
36:55et pour avoir une discussion d'ensemble dans ce contexte.
36:57Ca, je pense que c'est un point très important.
36:59La 2e chose, nous avons, dans le cadre de la discussion,
37:02nous sommes rentrés dans le détail
37:04de la proposition d'action que nous venions faire,
37:07de comment la paix, ou en tout cas une trêve
37:10des éléments concrets mesurables pouvait être organisée
37:14et comment ensuite on pouvait structurer la discussion.
37:16Et donc la France, plusieurs autres pays européens,
37:20l'Ukraine sont évidemment maintenant au travail
37:23pour pouvoir bâtir ce qui est cette paix durable
37:26avec des éléments très concrets
37:27dans lesquels il y aura justement les garanties de sécurité,
37:30les questions territoriales qui appartiennent totalement à l'Ukraine,
37:33la question de la reconstruction,
37:34la question du potentiel économique et des minerais rares.
37:37Donc là-dessus, on a pu discuter en détail
37:40de ces propositions d'action.
37:42Puis la 3e avancée qui est pour moi
37:45vraiment un des acquis de notre discussion d'aujourd'hui
37:48et qui marque un tournant,
37:49c'est la précision avec laquelle nous avons parlé
37:51des garanties de sécurité.
37:53Et je pense que le président a eu lui-même tout à l'heure
37:55et encore aujourd'hui à l'instant des mots très clairs.
37:59Il veut la paix.
38:00Nous voulons la paix, on est totalement d'accord.
38:02Nous voulons un deal rapide,
38:04mais pas un accord qui soit fragile.
38:08Et le fait qu'il y ait des Européens
38:10qui soient prêts à s'engager pour apporter leur réponse
38:12à ces garanties de sécurité
38:14et qu'il y ait une clarté maintenant du message américain
38:16sur le fait que les Etats-Unis d'Amérique, comme alliés,
38:19étaient prêts à apporter justement un soutien,
38:21une solidarité à cette approche,
38:23est pour moi un tournant.
38:25Et c'était un des acquis de ce déplacement
38:28et de notre discussion.
38:30Pour ce qui est des troupes, je veux ici clarifier les choses.
38:33On a pu, par le passé,
38:36en particulier il y a un an,
38:38à des fins qui étaient, à mes yeux, pleinement légitimes,
38:40évoquer la possibilité d'envoi de troupes
38:42dans un contexte de guerre.
38:44C'était pour recréer de l'incertitude stratégique.
38:46Là, quand on parle de troupes,
38:48on en parle le lendemain de la négociation
38:50d'une discussion de paix durable.
38:52Et donc, une fois qu'il y a une paix solide, durable,
38:56négociée, signée par l'Ukraine et la Russie,
39:00dont nous serons collectivement les garants,
39:04la France a travaillé avec le Royaume-Uni
39:07ces dernières semaines pour dire, nous, on est prêts à contribuer.
39:10Et donc, on a eu un plan qui a été discuté
39:12entre nos entités militaires pour dire, nous, on est prêts,
39:16pas à aller sur le front,
39:17pas à aller dans des territoires contestés ou occupés,
39:20mais à marquer notre soutien pour nous assurer
39:23que la paix telle que négociée, signée par les deux parties,
39:27est bien préservée.
39:29Et donc, ce sont des déploiements,
39:31si je puis dire, totalement pacifiques,
39:32non engagés dans des combats,
39:34mais qui sont, si je puis dire,
39:35des déploiements de force, de garantie.
39:39Elles seront, par définition, limitées,
39:41mais elles marquent une solidarité.
39:43J'ai échangé, je vous l'ai dit, avec tous nos alliés,
39:46il y a plusieurs pays, européens et non européens,
39:48qui sont prêts à participer à cet effort.
39:51Les uns en continuant à aider l'armée ukrainienne,
39:54à maintenir ses capacités,
39:56à être dans la durée en termes de nombre de soldats
39:58ou en termes d'équipement.
40:01Les autres, par la logistique ou les capacités sur le terrain,
40:05d'autres aussi à venir à nos côtés.
40:07Leur question à tous, c'était, est-ce que c'est d'accord
40:09avec les Etats-Unis d'Amérique ?
40:11Et le président a eu des mots très forts tout à l'heure
40:12pour dire oui et pour même, d'ailleurs,
40:14nous apprendre que dans les discussions
40:16qui étaient en cours avec la Russie,
40:17c'était acceptable dans les échanges
40:18qu'il y avait eus avec la Russie.
40:20Et donc ça, c'est une avancée très forte,
40:22et donc ça veut dire que les Européens
40:24prennent dans ce contexte leur part du fardeau,
40:28puisque on s'engage, on avance,
40:31qu'on garde ce qui est la force de notre alliance
40:33à travers les décennies, qui est notre solidarité
40:36et du coup la capacité de dissuasion
40:38que nous avons ensemble.
40:40Et donc non, ça n'est pas dangereux,
40:41parce qu'en fait, qu'est-ce que ça signifie ?
40:45Qu'il y a un accord qui va être signé par l'Ukraine et la Russie,
40:48qui a été déclenché par le président Trump,
40:51dont nous sommes les garants,
40:53et qu'en quelque sorte, si la Russie venait à le violer,
40:56elle rentrerait de facto en conflit
40:59avec tous ceux qui se sont engagés dans un processus de paix.
41:03Et ça, c'est un changement.
41:04Ca n'a jamais existé ces dernières années.
41:06C'est pas ce qu'on avait fait en 2014.
41:08Et donc c'est ça, la vraie rupture,
41:10c'est d'avoir quelque chose de solide
41:12avec la capacité de dissuasion américaine,
41:16la capacité d'engagement des Européens
41:19et quelque chose qu'on va justement organiser ensemble.
41:22Voilà, donc c'est pas dangereux, mais c'est crédible.
41:25Et ça nous semble moins dangereux
41:27que des choses qui iraient beaucoup plus loin
41:29en termes juridiques,
41:30et ça nous semble ce que nous devons faire
41:32pour garantir la sécurité.
41:33Et je veux le dire ici très clairement,
41:35c'est la sécurité aussi des Européens dont il s'agit.
41:39Et moi, c'est ce que je dis depuis des semaines.
41:41Si on ne garantit pas la sécurité
41:42de cette part du territoire de l'Europe,
41:46comment garantir notre propre sécurité à tous ?
41:51Nous, nous vivons à 1 500 km de l'Ukraine, nous, Français.
41:57Et c'est encore plus près quand on est évidemment
41:58Polonais ou Allemands.
41:59Donc c'est notre engagement pour la sécurité collective.
42:02Et en quelque sorte, c'est répondre aussi
42:03à l'appel qui nous est fait.
42:05Vous devez, vous, Européens, être davantage engagés,
42:08mais nous, Américains, nous restons en solidarité.
42:10On le fait en Ukraine et on doit le faire aussi
42:12pour notre sécurité collective.
42:13Mais la clarification qu'on a eue aujourd'hui pour moi
42:15est un tournant.
42:23Emmanuel, merci beaucoup.
42:25Excellent travail.
42:26Ca a été un plaisir de passer du temps avec toi.
42:29Et bonjour à ton épouse.
42:30Et on va se revoir incessamment sous peu.
42:33On va continuer à avancer là-dessus.
42:34On va y arriver.
42:36Excellent travail. Merci.