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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:06Nous avons été frappés une nouvelle fois par l'horreur hier,
00:11émotions et incompréhension mûles aujourd'hui.
00:14Un Algérien de 37 ans, sous OQTF,
00:18a attaqué au couteau deux agents municipaux de stationnement.
00:24Et c'est un homme extrêmement courageux,
00:27ça lui a coûté la vie un Portugais de 69 ans qui s'est interposé et qui a été tué.
00:32Emmanuel Macron a parlé d'actes terroristes islamistes.
00:35Très vite il a qualifié d'actes terroristes islamistes
00:38puisqu'il a dit à la Ouagbar que cet homme était déjà fiché.
00:41Et j'ai envie de vous dire,
00:44c'est terrible mais on a l'impression que l'histoire se répète.
00:47Alors on a tenté de l'expulser, c'est un Algérien,
00:50dix fois, mais l'Algérie n'a pas donné les laissés-passer consulaires.
00:54Et voilà, ça continue.
00:56C'est quand même terrible,
00:59parce qu'à chaque fois, ça coûte la vie de quelqu'un.
01:03Je ne comprends pas.
01:05On se dit mais qui sera le prochain en réalité ?
01:08Moi je me dis que ce brave monsieur,
01:11il a dû suivre l'actualité comme nous tous les mois passés,
01:14et il n'imaginait pas qu'il serait la prochaine victime.
01:17Alors déjà je trouve qu'il mériterait un hommage,
01:19parce que ce n'est pas rien à son âge,
01:21il y a des garçons de 20 ans qui ne l'auraient pas fait.
01:23Exactement.
01:24D'aller s'interposer.
01:26Et personne ne le fait aujourd'hui.
01:28Non, personne ne le fait.
01:30Du reste, quand on voyait une attaque de ce genre-là,
01:33on peut comprendre que les gens aient peur.
01:35Vous vous souvenez de l'homme au sac à dos ?
01:37Henri Dantsel.
01:39Il y a quelques personnalités qui se sont interposées.
01:43Heureusement qu'il s'est interposé dans ce parc.
01:45C'est pour ça qu'il faut saluer, d'ailleurs on voit qu'il y a de tout âge,
01:48Henri Dantsel c'est un jeune homme,
01:50c'est un homme, un cadrage énerve,
01:52un adulte on va dire, d'âge mûr,
01:54et là vraiment un monsieur âgé,
01:56donc c'est important de le saluer,
01:59je ne connais pas son nom et ce serait important de le dire.
02:03Surtout que lui, il a laissé sa vie en l'occurrence.
02:06Mais c'est vrai qu'on a l'impression qu'on ne s'en sort pas de cette affaire.
02:12On n'a pas l'écrit pour s'en sortir.
02:14On ne s'en sort pas, on voit bien que
02:16tout notre psychodrame avec l'Algérie,
02:21on peut en rire parfois,
02:24vous savez d'un peu de façon ironique,
02:26tellement c'est grotesque, tellement on a l'impression que c'est uberois,
02:29vous savez quand on ramène des gens sur le tarmac,
02:32les policiers sont obligés de repartir avec eux,
02:34mais on voit qu'on ne peut pas en rire parce qu'en réalité c'est dramatique,
02:37ça a des conséquences dramatiques.
02:39Il faut interroger aussi la justice,
02:41parce qu'à un moment cet homme-là a été relâché,
02:44le coupable, l'assassin.
02:46Il pointait au commissariat tous les jours.
02:48C'est en sortant du commissariat qu'il a eu cette espèce de feuille.
02:53À un moment il a été décidé qu'il était remis en liberté sous contrôle judiciaire,
02:59mais néanmoins remis en liberté.
03:01On a le droit de s'interroger ou pas.
03:03J'ai l'impression que quand un policier fait une bêtise,
03:06bêtise le mot n'est pas assez fort d'ailleurs,
03:08quand un policier fait une erreur grave,
03:11ou est soupçonné de faire une erreur grave,
03:13une bavure comme on dit à la police des polices,
03:15quand un médecin, un chirurgien se plante,
03:17il est poursuivi en justice,
03:19mais quand un juge se plante,
03:21je ne sais pas moi, qui juge les juges ?
03:23C'est quoi la justice des juges ?
03:26Je connais la police des polices, mais pas la justice des juges.
03:29On est à la confluence de tous nos mots en réalité,
03:34et le problème c'est que Bruno Retailleau,
03:36comme chaque fois, a les mots justes,
03:38mais il semble complètement frappé d'impuissance.
03:40Et comment voulez-vous, encore une fois,
03:42qu'Emmanuel Macron aille défendre quoi que ce soit
03:45auprès de Donald Trump sur des postures internationales,
03:48sachant qu'à l'intérieur de nos frontières,
03:50nous sommes absolument impuissants,
03:52et impuissants à faire entendre raison
03:54à ce qui est quand même un petit pays,
03:56confondons-en, à côté des Etats-Unis,
03:58de la Russie, etc., qu'est l'Algérie ?
04:00Exactement, c'est quand même incroyable.
04:02Mais même Dominique de Villepin, ce soir,
04:05a dit qu'il fallait être beaucoup plus ferme avec l'Algérie,
04:07qu'il fallait absolument changer de stratégie.
04:09Je ne comprends pas ce qui nous bloque, Nathan Devers.
04:11Permettez-moi, chère Pascale, d'avoir un micro désaccord
04:13avec ce que vous avez dit tout à l'heure,
04:14quand vous avez dit émotion et incompréhension.
04:16Émotion, oui. On est tous émus,
04:18émus de tragédie face à la mort
04:22de ce monsieur qui est un héros,
04:24et face à ces deux policiers, trois policiers...
04:26Incompréhension que cet homme soit encore droit
04:28avec un couteau, qu'il soit fiché,
04:30qu'il soit sous OQTF.
04:32Mais justement, c'est le seul petit désaccord que j'aurais.
04:34C'est pas de l'incompréhension.
04:35Je n'aime pas quand on a des désaccords, Nathan Devers.
04:37C'est un minicule, les accords.
04:39Je crois que tous les Français comprennent très bien
04:42en fait, ce qui se passe.
04:43Ce qui se passe, c'est que depuis des décennies,
04:46vous avez un monstre politique,
04:48l'héritier, indirect, mais l'héritier
04:50des fascistes et des totalitaires du XXe siècle
04:52qui s'appelle l'islamisme,
04:53qui nous mène une guerre totale.
04:55Donc ça se comprend très clairement.
04:57Sauf qu'on ne s'en aperçoit que maintenant, pardon.
04:58Alors pas que maintenant, l'âge de vie.
05:00Le XXIe siècle a commencé comme ça.
05:01Il fallait être aveugle pour ne pas voir les tons jumelles exploser.
05:04Il fallait être aveugle.
05:06Le XXIe siècle a commencé comme ça.
05:08Et depuis le 2001, je veux dire,
05:11ça a été quasiment, sinon tous les ans,
05:13du moins tous les deux, trois ans,
05:15et puis ces dernières années, ça s'est accéléré
05:17et c'est maintenant quasiment toutes les semaines,
05:18tous les mois, à l'échelle européenne et à l'échelle de l'Occident.
05:21Premièrement.
05:22Deuxièmement.
05:23On comprend très bien ce qui se passe.
05:25Ce qui se passe, c'est que vous avez un régime
05:27qui est dans une telle haine de la France
05:29qu'il prenne en otage un de nos écrivains.
05:33Boalem Sansal qui entame une grève de la faim.
05:35Boalem Sansal.
05:36Qu'il punisse de sa liberté de création.
05:39Même pas d'expression, de création.
05:41De sa liberté d'expression, évidemment.
05:43De sa liberté de critique.
05:44Qu'il mette en prison.
05:46Alors qu'il est âgé.
05:47Alors qu'il a un cancer.
05:48Alors qu'il entame une grève de la faim.
05:50Alors qu'il n'a pas le droit d'avoir un avocat accusé de judaïsme.
05:53Non, non.
05:54On vous déconseille de prendre un avocat juif.
05:56Il le mette en prison parce qu'il a remis en cause
05:59le tracé des frontières algériennes.
06:01Et il refuse de reprendre des gens.
06:03Et c'était manifestement le cas de cet individu
06:06qui était un islamiste fiché comme islamiste.
06:09Qui était considéré par les services de renseignement
06:11comme quelqu'un de dangereux.
06:13Avec des tentations terroristes.
06:15Ou en tout cas avec des tentations d'attaque de civils.
06:17Et ils ont refusé, si je ne me trompe pas,
06:19dix fois ou onze fois de reprendre cet individu.
06:22Donc là-dessus, il y a une responsabilité morale du régime algérien.
06:28Et je pèse mes mots.
06:29Comme il y en a eu une au moment où il y a eu
06:32l'assassinat des moines de Tibhirine.
06:34Fait par des islamistes entre guillemets.
06:36Avec le rôle, plus que trouble,
06:38tout le monde s'en souvient, du régime algérien.
06:40Le régime algérien doit s'excuser.
06:42Il ne le fera jamais.
06:43Et le gouvernement de la France,
06:45la présidence de la France doit maintenant
06:47montrer les muscles vis-à-vis d'un régime
06:50qui a auditionné le fait qu'un islamiste terroriste
06:53fasse couler du sang sur un civil innocent portugais
06:56qui avait été absolument héroïque
06:58et dont on doit saluer aujourd'hui la mémoire.
07:00Mais c'est pour ça que vous parlez de responsabilité morale,
07:02évidemment, de l'Algérie.
07:03Mais il y a une responsabilité morale
07:05de ceux qui ne font rien chez nous.
07:07Mais ça frise le masochisme, là.
07:09Si vous voulez, Xavier Driancourt explique
07:12qu'on ouvre des consulats chez nous.
07:15Je crois qu'il y en a eu à Melun,
07:17et je ne sais plus où, à Rouen peut-être,
07:19qui a été ouvert il y a quelques mois.
07:21Il y en a une vingtaine contre trois Français en Algérie.
07:26Les diplomates français ne peuvent pas faire un pas
07:28sans être suivis.
07:29Il me disait, moi, je ne pouvais pas sortir de chez moi sans...
07:32Nous, évidemment, on ne fait rien de tout cela.
07:34On accorde des visas en veux-tu-en-voilà,
07:36l'aide française de développement,
07:38les enfants des dignitaires qui viennent faire leurs études ici.
07:42Mais on l'a dit mille fois, les accords de 68,
07:45la lettre de 2007 qui fait que, là aussi,
07:49les caciques peuvent aller sans visa chez nous.
07:52C'est absolument délirant.
07:55Et c'est gravissime.
07:57C'est quand même gravissime.
07:59Bien sûr que nous avons des leviers,
08:01mais pourquoi nous ne les mettons pas en oeuvre ?
08:03Vous avez parlé de Wael Sensal, pardon,
08:05mais c'est le Serge Nitzin du 21e siècle, du Maghreb.
08:08L'histoire retiendra que la France a été impuissante
08:11à faire quelque chose pour lui,
08:13alors qu'il était un de ses ressortissants.
08:16On nous disait au début, chut, il ne faut rien dire,
08:18parce que la diplomatie, ça ne fait pas de bruit.
08:21Il faut quand même que ça produise des effets.
08:24Il ne se passe rien, c'est tout.
08:26C'est un vieil homme qui fait une grève de la faim,
08:28mais c'est quoi ce délire ?
08:30C'est incroyable.
08:31Et Manon Aubry, elle est fille,
08:33qui, à propos de l'attaque de Mulhouse,
08:35parle de l'obsession xénophobe de Bruno Retailleau
08:37qui vise à toujours monter le niveau de tension
08:39et à cibler les Algériens.
08:40Encore une fois.
08:41Mais sans blague.
08:42Mais moi, je ne dirais pas d'incompréhension.
08:44On comprend très bien.
08:45Vous avez vu M. Bompard récemment,
08:47qui a dit qu'il refusait de considérer
08:49que l'islamisme était une menace existentielle pour la France.
08:51Point final.
08:52Les choses sont très claires.
08:53Mais ils veulent quoi, ces gens-là ?
08:55Ils veulent ce qu'ils s'imaginent être des voix,
09:00qu'ils n'auront même pas.
09:02Voilà ce qu'ils veulent.
09:03Vous avez raison, Nathan Devers.
09:04Ils veulent quoi, un régime ?
09:05Il faudrait que quelqu'un leur pose des questions.
09:07Vous voulez quoi, un régime islamiste en France ?
09:09C'est ça que vous voulez ?
09:10En tout cas, ce qui est certain,
09:11c'est qu'ils pensent servir leurs propres intérêts électoraux.
09:14Il y a une forte idéologie.
09:16Il y a une complaisance à l'égard de l'Algérie
09:18qui dure depuis très très longtemps.
09:21Cette phrase rapportée sur le fait
09:25qu'on conseillait à Boalem Sansal de changer d'avocat
09:28parce que le sien était juif.
09:29Mais qui l'admettrait d'un autre pays ?
09:31Normalement, tous ceux qui ont soutenu l'Algérie.
09:34Tous les LFI.
09:35Parce que regardez, au moment de la fête nationale algérienne,
09:38vous avez un nombre de députés incroyables
09:41qui assurent l'Algérie de leur immense amitié.
09:43Mais ils devraient être sommés de se justifier,
09:46de se désolidariser.
09:47Mais là, pas du tout.
09:48L'Algérie peut faire ce qu'elle veut.
09:49Et le problème, là aussi,
09:50c'est l'ancien ambassadeur de France en Algérie,
09:54c'est que c'est un pays qui ne connaît que les rapports de force.
09:56Exactement.
09:57Je vous assure qu'il ne ferait pas la même chose avec Trump, c'est sûr.
09:59Non, je pense que ce serait réglé directement.
10:02Vous avez 30 secondes.
10:03L'Algérie, c'est un pays aujourd'hui
10:05où il n'y a plus d'élections libres,
10:07où il n'y a plus de monde intellectuel libre.
10:09Ils ont fermé récemment une maison d'édition.
10:11Il ne devait pas refuser de dire que c'était une dictature, l'Algérie.
10:13Ce n'est pas vraiment une dictature, c'est une démocrature.
10:15Je ne sais pas comment appeler ça d'un point de vue constitutionnel.
10:17Mais c'est un pays où il y a des maisons d'édition qui ferment.
10:20Des journalistes qui sont persécutés.
10:22Oui, c'est un régime autoritaire.
10:23C'est un régime, plus que ça.
10:24Les conversions au christianisme...
10:26Je ne sais pas comment on appelle ça.
10:28C'est un simulacre de démocratie,
10:32mais qui est une dictature.
10:33Les conversions au christianisme...
10:34Bonsoir, messieurs Devers et madame Cluzel
10:36sont priés de bien vouloir s'arrêter.
10:37Nous allons nous arrêter, alors.
10:39Voilà, pas le choix.
10:40Mais c'est radical.
10:41Merci Esthéva, je n'avais pas encore dégainé.